N°4 - Janvier 2007

Transcription

N°4 - Janvier 2007
Les Nouvelles
de Michka
Michk a
www.apaer.org
[email protected]
Lettre trimestrielle de l’ APAER
Janvier 2007 - N°4
Le Mot des Vice Présidentes
P.1
ÉDITORIAL
ACTUALITÉ
ACTUALITÉS
Orphelinat de PERM :
Rencontre
P.2
De l’espoir à Irkoutsk
P.3
BONNES NOUVELLES
Témoignages d’adoptions
P.4
SANTÉ
SANTÉ
La santé de l’enfant au
retour en France
P.6
CONNAÎ
CONNAÎTRE
La quête des origines
P.7
PORTRAIT
Lorsque les chemins se
croisent
DÉCOUVRIR
La région de Kaliningrad
P.8
P.10
REVUE DE PRESSE
Presse russe, française et
européenne
P.12
ET SI ON SORTAIT ?
P.13
Spectacles, concerts,
expos,...
BONNES ADRESSES
Partenariats et sélection
d’adresses
P.14
ADHÉ
ADHÉRER
P.16
Adhérer à l’APAER
L’APAER est membre du
MASF Mouvement pour
l’Adoption Sans Frontières
L
’année 2006 a été forte en espoirs et en actions, et nous sommes
ravis qu’elle ait vu germer une formidable mobilisation de tous.
Cette année écoulée a aussi vu des adoptions se concrétiser, ce qui
prouve encore que, même difficile, le chemin est possible. Chacun de
vos récits ravive les souvenirs de ceux qui ont connu le bonheur d’adopter un enfant, et permet à ceux qui sont encore sur le chemin de patienter. Nous, parents, gardons dans notre cœur les regards de tous les
enfants rencontrés dans les orphelinats et qui ont droit aussi à une famille ; gardons dans notre cœur la reconnaissance envers ce pays qui
nous a permis de devenir parents !
Les dernières nouvelles d’Irkoutsk, avec la reprise de l’étude des dossiers et la programmation de nouvelles dates de jugement tant attendues, nous portent à croire que les actions menées tout au long de l’année précédente vont aboutir, et que la persévérance et la solidarité
dont ont fait preuve les adhérents, nous aura permis de mobiliser, en
France et en Russie, l’énergie et les bonnes volontés. 2007 sera, nous
l’espérons, l’année de l’aboutissement de cette si longue attente.
Nous mettons beaucoup d’espoirs dans l’Agence Française de l’Adoption.
2007 sera aussi l’année de l’accréditation de l’AFA : notre pays sera officiellement représenté par un organisme public d’État ; les démarches
dites « individuelles » ne devraient plus être des démarches isolées,
l’AFA se portant garant des futurs adoptants, et mettant également en
place en Russie des représentants qui les guideront. L’APAER est à ce
titre pleinement partenaire de l’AFA et nous aurons plus que jamais besoin de vos remontées d’information.
Sur le long parcours de l’adoption, nous souhaitons que le Bonheur et la
Joie fassent partie de votre quotidien comme ils font partie du nôtre,
que les jugements en attente et les rencontres à venir se fassent dans
le plaisir et la sérénité, que la reconnaissance, l'équilibre et l'amour
partagé vous aident sur ce chemin. Nous souhaitons aussi Bienvenue à
tous les petits et grands qui nous ont rejoints, et restons à l’écoute de
vos besoins.
Katia VILARASAU-CONRAD et Sophie THOMAS LE MARREC
APAER Siège Social 110 B rue de Montreuil 94300 Vincennes
Association Loi 1901 créée le 10 juillet 2002 — N°0942016973
ACTUALITÉS
ACTUALITÉS
2
« Nous avons été frappées par la joie des enfants adoptés »
Ludmila Selacheva , médecin, et Elena Strekalova, pédagogue responsable des relations avec les fafamil
milles patronales de l’orphelinat n°2 de Perm, sont venues en France en décembre dernier à l’invital’invitation de plusieurs familles adoptives. L’occasion de rendre visite aux enfants adoptés dans cette rérégion de l’Oural et de découvrir leur nouvelle vie. Interview.
Pouvezouvez-vous nous présenter votre orphelinat ?
Il existe depuis 86 ans. Il compte actuellement 140 enfants de 3 à 12 ans. Presque tous les enfants présentent des problèmes de santé, des troubles mentaux ou
des séquelles de poliomyélite. Une soixantaine d’enfants
habite dans environ trente « familles patronales ». Ce
sont des familles que l’on choisit et que l’on prépare
pour qu’elles puissent assurer l’éducation des enfants
jusqu’à leurs 18 ans. Les familles sont rattachées à l’orphelinat et peuvent s’occuper de trois enfants au maximum, contre 8 pour les familles d’accueil. Tous les membres des familles sont formés, y compris les enfants
biologiques, et préparés sur le plan psychologique par
des mises en situation. Les mamans de ces familles ont
le statut d’éducatrice et elles reçoivent un salaire et un
soutien financier pour couvrir les besoins quotidiens des
enfants.
Ces enfants peuventpeuvent-ils être tout de même adoptés ?
Les enfants qui vivent dans les familles patronales peuvent être proposés à l’adoption (1). Nous considérons
l’adoption comme prioritaire et que ce principe n’est pas
discutable.
Quelle est la proportion d’enfants adoptés par des cicitoyens russes et par des familles étrangères ?
Dans notre orphelinat qui s’occupe d’enfants grands et
handicapés, trois enfants seulement ont été adoptés
par des citoyens russes en 23 ans. Les Russes adoptent
en majorité des enfants petits. Car le secret de l’adoption a encore cours en Russie, et contrairement à la
France où tout est transparent, il existe dans notre
pays une loi qui protège ce secret. Ce qui crée beaucoup
de problèmes à l’adolescence quand les enfants posent
des questions.
Cette année, sept familles françaises ont adopté des
enfants dans notre orphelinat, mais aussi deux familles
espagnoles et une famille américaine.
ConstatezConstatez-vous des différences entre les familles
étrangères ?
Les familles françaises sont les plus préparées pour
adopter. Elles s’intéressent à l’enfant dès le moment où
il est né, demandent quelles analyses ont été faites ou
doivent être faites. Elles discutent de l’enfant avec le
médecin, le psychologue, le pédagogue. Les rapports de
suivi des familles françaises sont aussi très complets.
Nous les mettons à disposition des médecins de l’orphelinat et des maîtresses qui ont suivi les enfants. C’est
toujours intéressant de savoir comment vivent les enfants.
Que pensezpensez-vous de votre séjour en France ?
Nous avons visité quatre familles françaises à Marseille,
Laval et en région parisienne où vivent des enfants originaires de l’orphelinat n°2 de Perm, et nous avons aussi
fait connaissance avec plusieurs enfants venant d’autres
orphelinats de Perm. Nous pouvons dire que les enfants
et les parents sont heureux, qu’ils ont du bonheur dans
les yeux. Nous avons visité une école, discuté avec les
maîtresses et nous voyons aussi qu’à l’école tout est fait
pour que l’enfant soit aimé. Nous avons assisté avec
beaucoup d’intérêt à la séance de kinésithérapie suivie
par un enfant de notre orphelinat atteint de poliomyélite. Nous allons transmettre nos observations au directeur de l’orphelinat, faire une exposition avec les photos prises pendant notre séjour, et rencontrer les responsables d’autres orphelinats de la région pour discuter de la vie des enfants adoptés. Nous allons faire tout
notre possible pour que les enfants continuent d’être
adoptés en France.
(1)
Contrairement aux enfants placés dans les familles
d’accueil, qui, elles, sont rattachées aux services des
tutelles (NDLR)
Katia VilarasauVilarasau-Conrad et Anne Fabre
LA REGION DE PERM
Perm est une région (oblast) située dans l’Oural à environ 1200 kilomètres à l’Est de Moscou. La ville de Perm compte un
peu plus d’un million d’habitants, c’est aujourd’hui un important centre industriel.
En 2006, 212 enfants de la région de Perm ont été adoptés à l’international et 1223 recueillis ou adoptés par des familles russes. Perm se place au 5ème rang des régions russes qui proposent le plus d’enfants à l’adoption internationale.
Un portrait d’une adoption à Perm ainsi qu’une description détaillée de la région paraîtront dans le prochain numéro des
« Nouvelles de Michka ».
Lettre trimestrielle de l’ APAER
Janvier 2007 - N°4
ACTUALITÉ
ACTUALITÉS
3
RendezRendez-vous à l’AFA et à l’Espace Adoption de Paris
Ludmila Selacheva et Elena Strekalova ont été reçues, à
l’initiative de l’APAER et de son président, Alain GavéGavériaux, à l’AFA par M. Douffet, chargé de mission interinternational, Mmes Izquierdo et Podetti, chargées du dosdossier d’accréditation de l’AFA en Russie.
Les responsables de l’AFA leur ont présenté les missions et
l’organisation de l’Agence, organisme public d’État, ainsi que les
trois façons d’adopter à l’étranger (par un OAA, en individuel
ou par l’AFA).
Mmes Selacheva et Strekalova ont présenté leur orphelinat,
qui est depuis 1998 pilote dans la mise en place d’approches
innovantes comme les « familles patronales » (voir interview).
Madame Selacheva souhaite que les candidats à l’adoption
soient sensibilisés à l’adoption d’enfants plus grands, les enfants de 4 à 6 ans, par exemple, étant très en attente de parents.
Mmes Izquierdo, Selacheva, Podetti et Strekalova
Ludmila Selacheva et Elena Strekalova ont également été
reçues à l’Espace Adoption de Paris par M. Pavy, chef de
service, Mme Scanlon,
Scanlon, coordinatrice des assistantes sociosocioéducatives, Mme Bodart, correspondante AFA et Mme
Doms, chargée du suivi administratif des demandes d’agréd’agrément.
M. Pavy a présenté la procédure française d’agrément et les activités de l’Espace Adoption : soutien à la parentalité adoptive, réunions d’information, soutien aux personnes adoptées venant
consulter leur dossier dans le cadre de la loi sur la recherche des
origines…
Il a informé ses interlocutrices russes du suivi de l’enfant adopté à
l’étranger ou en France, en précisant que les services de protection
de l’enfance sont très attentifs au respect des engagements des
familles et sont toujours susceptibles d’intervenir jusqu’à la majorité de l’enfant et ceci pour tous les enfants résidant sur le territoire français.
En Russie, aucun suivi n’est prévu après le jugement d’adoption. A la
demande de M.Pavy, Mme Selacheva a décrit la procédure d’adoption dans son orphelinat, un délai de 6 mois s’écoulant entre la rencontre avec l’enfant et le jugement d’adoption. La tendance est de
réduire le nombre d’orphelinats et de développer les solutions alternatives : adoption, familles d’accueil et « familles patronales »
A l’AFA et à l’Espace Paris Adoption, les différents intervenants se
sont témoigné un mutuel intérêt, les échanges ont été riches, animés et cordiaux. Mmes Selacheva et Strekalova feront un compte
rendu détaillé de leur séjour en France dans les orphelinats de la
région et espèrent pouvoir convaincre de la collaboration réussie
avec la France en matière d’adoption.
De l'espoir à Irkoutsk
A Irkoutsk, 2007 a déjà bien commencé avec plusieurs jugements positifs rendus depuis le début de l'année
l'année
et une dizaine de dates de jugements programmés dans les jours à venir.
C'est un immense soulagement pour toutes les familles en attente sur cette région depuis très, trop longtemps (32 mois pour certaines !).
Les actions que nous menons depuis plus d’un an sont donc, nous l’espérons, sur le point d’aboutir. Début novembre, l’APAER a obtenu de nouveaux rendez-vous avec la Présidente du Conseil Supérieur de l’Adoption
Mme Michèle Tabarot et avec les responsables de la MAI, M.Bos, M.Cadeau et Mme Le Pollotec à qui nous
avons indiqué que nous étions toujours en relation avec M.Loukine et qu’une action de sa part devait être engagée d’ici la fin de l’année. Suite à ces entrevues, les responsables de la MAI nous ont proposé de faire se
rencontrer M. Loukine et nos représentants français à Moscou.
Il semble aujourd’hui que le séjour des membres de la commission de M. Loukine à Irkoutsk fin novembre
porte ses fruits. Cette évolution positive n'a été possible que grâce à votre mobilisation à tous, notamment
lors de la visite de M. Loukine et de sa délégation à Paris en juin dernier, qui ont été, grâce à vous, convaincus du sérieux de la procédure d'adoption française, et émus par la détresse des familles.
Mais il faut rester vigilants, tant que des familles et des enfants restent en souffrance, et que la totalité
des dossiers en attente n'a pas été traitée.
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BONNES NOUVELLES
NOUVELLES
Géromine est arrivée le 26 janvier 2006
Comme pour beaucoup d’entre nous, notre parcours fut long, douloureux, parsemé d’espoirs, de déceptions, de joies, de doutes. Il
ne faut pas l’oublier, cela fait aussi partie de l’Adoption. Toutefois
nous avons choisi de vous raconter les moments de la première
rencontre avec notre fille ainsi que notre retour en France.
Tout commence à Orenbourg, une ville minière de 600 000 habitants située sur les rives de l’Oural, à la limite géographique de
l’Europe et de l’Asie. Géromine Alina Catherine y est née le 29 janvier 2005, nous la rencontrons pour la première fois le 16 novembre 2005, elle a bientôt 10 mois.
Bonjour, je m’appelle Géromine Alina Catherine. Je me souviens de
ce jour où j’ai rencontré mes parents et on peut dire que c’est ce
jour là que nous nous sommes adoptés mutuellement.
Nous avons fait connaissance à l’hôpital des enfants d’Orenbourg.
Je suis arrivée dans les bras d’une infirmière, je n’ai pas compris
ce qui se passait, mais j’ai senti que c’était important. J’ai été déposée dans les bras de ma future Maman puis dans ceux de Papa.
Ensuite nous avons passé une semaine de rêve, ils venaient me voir
tous les jours et on pouvait jouer. Puis Papa et Maman m’ont expliqué qu’ils devaient partir mais qu’ils reviendraient le plus vite possible me rechercher. Ils sont revenus et le 17 janvier 2006 il y a
eu un jugement pour dire que j’étais bien la fille de ma maman et
de mon papa. Ensuite nous sommes partis d’Orenbourg, destination
la France où je suis arrivée le 26 janvier 2006 trois jours avant
mon premier anniversaire !
Nous voilà donc en France, enfin presque, nous venons d’atterrir en
Suisse et il faut encore en passer par une dernière formalité
douanière qui nous délivre l’autorisation de rentrer à la maison.
Je suis très fatiguée, mais mes sourires sont si bons pour mes parents et si attendrissants que nous ressentons l’amour à chaque
regard. Nous sortons de l’aéroport, il y a plein de gens qui veulent
me faire des bisous, des yeux qui pleurent, des flashs, des paroles
que je ne comprends pas mais qui sont douces à entendre.
Un peu plus tard, me voilà dans une grande maison, mes yeux
grands ouverts recherchent un peu de réconfort, je me raccroche
sans cesse à mes parents. Je suis chez Mamie qui me couvre de
bisous, de câlins, et qui n’en revient pas de me voir, enfin, après
tant d’attente.
Nous roulons maintenant dans la voiture de Papa, le paysage
change, nous arrivons en montagne. Il y a de la neige, comme à
Orenbourg quand nous sommes partis. Je crois que c’est la fin du
voyage. Maman ouvre une porte et là, je sais, oui je sais que je suis
chez moi. Je vois ma chambre, celle de la photo. Je fais le tour de
ma maison, je suis bien, chez moi.
Isabelle et Olivier
Olivier AVENIER
Ugogo-Kirill et Julia sont arrivés
le 16 décembre 2005
Nous sommes rentrés de Perm il y a bientôt un an le 16 décembre
2005 avec nos deux enfants Ugo-Kirill né en mai 1998 (8 ans et
demi aujourd'hui), et Julia née en mai 2002 (4 ans et demi aujourd'hui).
Nous avons été accompagné dans nos démarches par Médecins du
Monde.
L'intégration des enfants dans leur famille et leur nouvelle vie
s'est bien passée. A ce jour Ugo est en CE1 et Julia en moyenne
section de maternelle.
Tous les 2 parlent bien français d'ailleurs Julia (à notre grand
dam) ne comprend plus le russe.
Évidemment, il y a quelque fois des petit éclats de voix, colère et
des rappels à la discipline, mais certainement comme dans toutes
les familles
Les parents ont été un peu débordés au début, mais nous avons
trouvé nos marques et sommes très heureux.
Le lendemain, il y a beaucoup d’agitation autour de moi, mes cousins
et cousines sont venus me voir. C’est la fête, il y a du bruit, des
jouets, des cris d’enfants, des rires, de la joie non contenue.
Une journée bien remplie vient de s’achever mais je ne suis pas
encore chez moi.
J’ai déjà vu ma chambre en photo. Lors du premier séjour, Maman
et Papa avaient laissé pour moi à l’hôpital un album photos et je
suis certaine qu’il y avait ma chambre, mes nounous me l’ont dit, et
pour le moment je ne l’ai pas encore vue.
Lettre trimestrielle de l’ APAER
Martine et Alain PEVIRIERI
Ce témoignage sera le sujet de notre rubrique « Portrait »
dans le prochain numéro des Nouvelles de Michka
à paraître en avril.
Il sera accompagné d’un article
article sur la région de PERM.
Janvier 2007 - N°4
BONNES NOUVELLES
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Daria est née le 21 décembre 2001 à Ivanovo
Elle est arrivée en France le 29 juillet 2006
Je m’appelle Yveline Berteloot, j’ai 47 ans et j’habite à Lille. Pour moi tout comme pour ma famille, l’adoption n’allait pas de soi, l’idée a
fait petit à petit son chemin au fil du temps et des renoncements à la possibilité d’avoir un enfant biologique.
La décision prise, j’obtiens mon agrément en mai 2004 et je me mets en recherche d’une région. J’entreprend des démarches dans plusieurs régions mais un certain nombre ferment leur porte (Perm, Volgograd,…) et il faut revenir au point de départ. Je fais alors une rencontre sur le Forum avec une adoptante qui a adopté un enfant à Ivanovo (500 kms au Nord de Moscou) et me donne ses contacts dans
cette région et à Moscou. Cette fois les choses progressent bien et je peux enfin déposer mon dossier à Ivanovo en mars 2005.
Je rencontre Daria en janvier 2006. C’est alors une petite fille de 4 ans qui vit à l’orphelinat depuis un an. Comme beaucoup de nos enfants, elle a derrière elle une histoire bien lourde à porter. Le jugement est rendu le 13 juillet et après un séjour difficile à Moscou,
nous rentrons à Lille le 29 juillet. Son caractère très affirmé ainsi que des crises intenses et impressionnantes m’ont réellement inquiétée par moments.
Patiemment une relation a commencé à se construire, les débordements ont pu être verbalisés et se sont progressivement estompés,
laissant place à une évolution plus harmonieuse.
En six mois, Daria a fait des progrès extraordinaires, elle parle couramment le Français, elle est entrée en moyenne section de maternelle où elle a dans certains domaines un niveau supérieur aux autres enfants. Elle est pleine de vie, joyeuse et très affectueuse. Daria a
réussi à séduire toute la famille et particulièrement ses grands-parents qui s’en occupent beaucoup et ne pourraient plus se passer d’elle.
Très comédienne, elle aime chanter et danser.
Daria est consciente de son histoire, elle commence à pouvoir parler d’Ivanovo…
Yveline Berteloot
Nikita 3 ans est arrivé le 4 mars 2006
Notre parcours commence en octobre 2003 par la demande d’agrément auprès de l’ASE, que nous obtenons en février 2005.
Deux mois s’écoulent, nous terminons notre dossier et l’envoyons à un cabinet d’avocats de Moscou.
Fin octobre 2005 nous effectuons un premier voyage à Moscou, nous y rencontrons notre fils.
Début décembre 2005, puis à Noël nous effectuons deux voyages.
Le jugement a lieu début février 2006.
Le 4 mars 2006 notre fils Nikita est arrivé en France, il a maintenant 3 ans.
Voilà notre parcours, cinq voyages pour un immense bonheur d’un petit garçon qui ne demande
qu’à découvrir la vie et l’affection d’une famille.
Beaucoup d’énergie pour les parents …
Isabelle et Philippe JOETZJER
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SANTÉ
SANTÉ
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La santé de l’enfant au retour en France
Vous voilà de retour en France et c’est le début d’une
nouvelle vie ! Vos habitudes vont être complètement
bouleversées, l’arrivée de votre enfant va vous demander du temps, de l’énergie, peut-être encore plus que
pour un enfant biologique. D’abord, il est important de
faire un point sur sa santé.
rendez-vous auprès de votre
Prenez un rendezmédecin généraliste ou de votre pédiatre
Expliquez lui votre situation et rapportez lui bien tous
les éléments médicaux en votre possession que vous
avez pu obtenir auprès des médecins russes lors de votre rencontre. Dans certains cas complexes, il peut être
utile de savoir que des consultations pédiatriques spécialisées existent. Elles prennent plus
particulièrement en charge la problématique
des enfants adoptés.
Votre médecin pratiquera un examen clinique
complet. Il prescrira éventuellement un bilan
sanguin, notamment pour contrôler les sérologies (hépatite B, éventuellement HIV), et pour
rechercher une anémie. Il vous conseillera un
examen des selles. Il proposera une IDR
(intradermo-réaction) pour évaluer la présence
éventuelle d’une maladie tuberculeuse. Selon
ses premières constatations, il pourra adapter
ce bilan préliminaire et demander des examens
supplémentaires. Enfin, il s’intéressa aux vaccinations. Elles sont habituellement correctement réalisées en Russie, il faut donc uniquement rattraper le calendrier vaccinal français, en pensant le cas échéant à
l’hépatite B.
frééQuelles sont les maladies les plus fr
quen
quentes des enfants adoptés en Russie ?
La pathologie la plus fréquente est le « syndrome d’alcoolisation fœtale ». L’alcool consommé par la maman au
cours de sa grossesse passe la barrière placentaire et
touche directement le fœtus, notamment les cellules
neuronales qui sont les plus sensibles. Le retard de
croissance est le symptôme systématique.
D’autres signes cliniques peuvent être présents, tels
que des malformations d’organes et des anomalies neurologiques. Les conséquences à long terme sont très va-
Lettre trimestrielle de l’ APAER
riables mais peuvent être graves et irréversibles. Mais
ne concluez pas à tort que tous les enfants qui sont petits (ce qui assez fréquent en Russie) sont atteints de
cette pathologie.
D’autres maladies plus bénignes peuvent être rencontrées : des parasites intestinaux pouvant entraîner
une diarrhée et à long terme, une malnutrition ; des parasites externes (telle que la gale) ; la tuberculose
(raison de la pratique de l’IDR). Un diagnostic et un
traitement spécifique permettent de résoudre rapidement ces pathologies.
La dénutrition et le retard de croissance
D’autres problèmes médicaux peuvent se présenter. Ils
ne sont pas totalement spécifiques à la
Russie mais peuvent concerner les enfants adoptés. La dénutrition est la
conséquence d’un manque d’alimentation
et de certaines vitamines ou d’éléments
minéraux essentiels au développement
de l’enfant (vitamine D, fer, etc.…).
La croissance de l’enfant adopté est un
élément important à suivre. Liée au manque d’amour parental et à la dénutrition,
celle-ci est souvent retardée. Un des
risques est que votre enfant rattrape
trop vite son retard de développement
osseux mais celui-ci sera en décalage
avec la taille, la croissance s’emballe mais s’interrompt
rapidement entraînant finalement une petite taille de
l’enfant. C’est le syndrome de puberté précoce.
En conclusion
Ce bilan de santé complet est important. Il permettra
d’évoquer les difficultés quotidiennes observées
(sommeil, alimentation, etc…). Les conseils et l’avis d’une
personne extérieure peuvent être utiles pour vous rassurer afin que votre enfant et vous-même soyez le plus
en harmonie possible.
Par la suite, il est essentiel que votre enfant soit surveillé régulièrement par votre médecin pour suivre son
évolution, son adaptation et prendre en charge tous les
bobos communs qui sont propres à tous les enfants.
Nathalie Germann
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CONNAÎTRE
7
La quête des origines
Toute histoire, qu’elle soit personnelle ou collective, a besoin de se fonder sur une préhistoire. Chacun à un moment de sa vie fait ce
travail d’archéologie qui consiste à remonter le temps, les souvenirs, les émotions mais aussi l’histoire de ses parents et des générations précédentes. Pourquoi suis-moi et pas un autre ? Pourquoi la vie plutôt que la mort ? A qui je ressemble ? Qui suis-je et d’où je
viens ?
Pour un enfant adopté, ces questions ne trouvent pas toujours de réponse immédiate. Longtemps on a même pensé que moins un enfant
en savait sur son histoire et plus l’adoption avait de chance de « réussir ». L’enfant lui-même peut craindre de questionner ses parents
sur ses origines, de peur de leur faire mal ou par un sentiment de dette envers eux.
En France comme en Russie, il est encore parfois difficile aux parents adoptifs de voir tout l’intérêt de parler à leur enfant de son
histoire pour la construction harmonieuse de son identité. Il s’agit pourtant de réussir à faire le lien entre ces deux histoires, ces
deux êtres si semblables et si différents pour que la vie puisse continuer en toute conscience.
L’aprèsL’après-adoption
Dans les premiers temps l’enfant adopté multiplie les efforts pour s’intégrer à sa nouvelle famille, son nouveau pays, il oublie très vite
la langue russe et apprend à parler français couramment en quelques mois. Toute évocation de son pays d’origine est source d’inquiétude et fait l’objet d’un rejet massif. C’est un peu comme si l’enfant voulait oublier son histoire, effacer ce qu’il a vécu précédemment,
il se produit une sorte d’idéalisation de l’adoption tant du côté des enfants que de celui des parents. C’est une période de déni des origines indispensable pour que la « greffe » puisse prendre, que l’attachement puisse se faire progressivement et que l’enfant puisse
évoluer avec la sécurité affective qui lui a manqué.
L’enfant
L’adolescent
Cependant le questionnement des origines fait partie du processus normal du développement de l’enfant. A la période oedipienne, tout jeune enfant s’éloigne du parent de son sexe pour
éprouver du désir envers l’autre parent. Ce faisant il pose la
question de ses origines mais il peut également rouvrir la question de la stérilité ou du désir de ses parents
adoptifs. Pour que l’enfant puisse grandir, il
ne doit pas rester dans le vide, il lui faut
construire un imaginaire autour de sa conception. Certes il ne peut avoir été porté dans le
ventre de l’avion qui l’a ramené de Russie. La
filiation peut alors s’élaborer entre le désir
des parents de faire naître un enfant et le
désir d’un enfant à vouloir naître d’un désir.
Les phases de régression que nous constatons
chez nos enfants participent à ce cheminement, il est très important de ne pas les décourager et de les accompagner dans
ces moments.
Comme tous les jeunes de son âge, l’adolescent adopté se pose
la question « Qui suis-je ? ». Mais l’adoption pose en outre
d’autres questions : « Pourquoi ai-je été abandonné ? » « Qu’ai
je fait pour qu’on ne m’aime pas ? »… Tout cela lui donne une
image très dévalorisée de lui-même et les provocations que
cela engendre sont une interrogation adressée aux parents adoptifs sur le lien qui les
unit, l’adolescent cherchant alors à tester ce
lien et à savoir si malgré ses provocations, ses
parents l’aiment encore.
Son identité se construira bien-sûr à partir
de son appartenance à sa famille adoptive
avec laquelle il a les liens affectifs les plus
forts et avec laquelle il fait ses expériences
de vie, de bonheur et de bien-être, mais aussi
des expériences de conflit ou de rivalités qui pourront être
dépassées sans qu’il y ait abandon de nouveau. L’identité de
l’adolescent pourra alors intégrer l’histoire de la naissance jusqu’à l’adoption.
En dire trop ou pas assez ?
Alors qu’il y a quelques années le sujet de l’adoption était tabou, les médias nous abreuvent de récits d’adoptés partant à la recherche
de leurs parents biologiques. On en serait presque amenés à penser qu’il est anormal de ne pas faire de recherche. C’est à l’enfant d’engager ou pas le processus, à son rythme, rappeler fréquemment la question des origines peut produire de l’insécurité affective et un
sentiment de rejet. Par ailleurs toute vérité n’est pas forcément bonne à dire, il est des histoires particulièrement lourdes dont il faut
dans un premier temps protéger l’enfant. Ensuite les parents et l’enfant auront un travail de réflexion et d’élaboration à faire, si possible accompagnés de professionnels.
La quête des origines fait partie de l’aventure de l’adoption. Nos enfants ont bien souvent une première partie de vie difficile, accepter leur histoire, c’est accepter également d’être confronté ou touché par leurs blessures, leur abandon, leurs souffrances. C’est une
période qui peut être difficile pour les parents, d’autant plus difficile qu’il y aura eu un déni de la première histoire de l’enfant. Le rôle
des parents est de trouver les ressources d’aider leur enfant à se construire en revenant sur ses appartenances et ses souffrances
premières. Cela nécessite d’accepter de laisser une place à ce temps et de laisser l’enfant y revenir librement.
C’est aussi un geste d’amour.
Christian Collette
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PORTRAIT
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Lorsque les chemins se croisent
Kaliningrad 24 décembre 2003
Il fait gris et humide aujourd’hui, comme hier. Natalia m’a dit de rester à la maison pour ne pas attraper froid. Alors je regarde par la fenêtre. Le
grand jardin, un chien qui grimpe sur le tas de
charbon, la route au loin où j’aperçois les voitures
qui filent rapidement.
De ma fenêtre je peux voir la cour, il y a souvent
des voitures qui se garent et des personnes qui en
sortent et vont dans la petite maison en face.
Après on dit souvent au revoir aux plus petits du
groupe et d’autres enfants arrivent.
Je m’appelle Alexeï, un jour je suis venu par cette
route et depuis j’attend ici, avec plein d’enfants
comme moi. Quand je suis arrivé j’avais seize mois
parce que c’était trop difficile de vivre là ou j’étais. Maintenant j’ai presque trois ans, il paraît
que je vais bientôt changer de maison.
Aujourd’hui Natalia me dit qu’il faut vite s’habiller, il y a un monsieur et une dame qui sont venus
de très loin pour me voir, ils m’attendent dans la
maison d’en face.
Comme j’ai un gros rhume, je suis tout emmitouflé
dans une doudoune bleue, Natalia frappe à une
porte et l’entrouvre. Je me glisse devant et je
peux voir plusieurs personnes. Il y a un monsieur
qui est assis et qui me regarde avec ses grands
yeux, je le regarde aussi.
Ils vont revenir plusieurs fois jouer avec moi, me
donner à manger. Bientôt ce sera à moi que les autres enfants vont dire « au revoir »...
Ce qui est bien ici c’est que j’ai à manger tous les
jours, le matin le midi et le soir, il y a aussi un goûter, j’aime tout. En plus il y a du monde, je ne suis
jamais tout seul, même quand j’ai du chagrin.
Je peux m’amuser avec les autres enfants, je suis
dans le groupe 3, celui des grands et je m’occupe
des plus petits. Parfois je préfère rester un peu
seul. J’aime beaucoup la musique, les chansons, la
poésie. Je suis très curieux et je connais beaucoup de mots.
Natalia est très gentille, elle m’appelle toujours
« Aliocha » et dit que je suis « un très bon garçon ». Toutes les dames de la maison sont habillées en blanc, même celle qui vient pour jouer et
parler avec moi une fois par semaine.
Lettre trimestrielle de l’ APAER
Janvier 2007 - N°4
PORTRAIT
9
Paris janvier 2007
Depuis, que de chemin parcouru par ce petit bonhomme. Au Ministère de l’Éducation, nous avions
vu deux photos dont une présentait un enfant
d’environ dix-huit mois qui visiblement ne savait
pas encore marcher et la seconde un enfant de
deux ans et demi au visage inquiet. On nous avait
dit les grandes lignes de son histoire et demandé
de bien réfléchir.
dessin, vélo,…). En cela il ressemble à beaucoup
d’enfants de son âge.
Il aime beaucoup parler car c’est une façon d’être
en relation avec les petits et les grands.
A l’orphelinat le premier contact avec Aliocha fut
très positif, nous arrivions à jouer avec lui et
même à le faire rire avec des marionnettes de
doigts. Nous avons donné notre consentement à
l’adoption le 25 décembre 2003. Quelques temps
plus tard, lors d’un second voyage, nous devenions
les parents d’Aliocha pratiquement le jour anniversaire de ses trois ans. Il s’appelle aujourd’hui
Nicolas.
Il est en grande section de maternelle et bien-sûr
il faut apprendre à écouter la maîtresse.
Nous la rencontrons régulièrement pour échanger
et donner du sens à quelques difficultés ponctuelles, ce qui permet un travail constructif pour le
bien-être de Nicolas.
Aujourd’hui Nicolas va bien, il a été parfaitement
accueilli par notre famille et nos amis, c’est effectivement « un très gentil garçon » plein de vie,
curieux et gourmand de tout.
Nicolas sait qu’il est un enfant adopté et qu’il vient
de Russie, nous en parlons librement et simplement quand il le souhaite et sans s’appesantir sur
son origine. Il a besoin de se sentir tout à fait
chez lui et beaucoup de ses dessins, les châteaux
notamment, comportent un drapeau français.
A son arrivée en France Nicolas a bien-sûr bouleversé nos habitudes de vie et testé la solidité du
lien qu’il pouvait créer avec nous. Tout n’a certes
pas été dans le calme, le bonheur et le merveilleux !
Un jour peut-être Nicolas souhaitera s’approprier
son dossier, son histoire et mener des recherches
sur ses origines, effectuer le voyage en sens inverse. Il aura la liberté de le faire et nous pourrons l’accompagner s’il le souhaite.
Martine et Christian
L’attachement affectif s’est fait petit à petit,
nous avons su trouver la patience et la cohérence
pour le rassurer, souvent avec des mots simples à
mettre sur ses émotions.
Il a très envie de grandir mais a aussi besoin de
revenir à la petite enfance, c’est ainsi qu’il nous
demande encore parfois de le bercer et de lui
donner un biberon. Il faut également le rassurer
et l’encourager en lui montrant qu’il est sur le bon
chemin et peut faire de belles choses (coloriage,
Lettre trimestrielle de l’ APAER
Janvier 2007 - N°4
DÉCOUVRIR
10
La région de Kaliningrad
Séparée de l’ensemble de la Russie par les pays Baltes,
Kaliningrad est une petite région située au nord de la
Pologne, à 1500 kms de Paris. C’est une enclave qui
compte environ un million d’habitants, dont la moitié
pour la seule ville de Kaliningrad.
La ville offre de multiples facettes entre les demeures
bourgeoises liées à la prospérité de son passé allemand,
les constructions russes dans le pur style de l’époque
Khrouchtchev et les centres commerciaux indiquant
l’émergence de la société de consommation depuis une
quinzaine d’années.
Il est facile d’y vivre, de se déplacer (bus, tramway), il
y a des restaurants et deux selfs en centre-ville très
pratiques (surtout avec des enfants). On peut retirer
de l’argent aux distributeurs ou aux guichets de ban-
Histoire
ques. Un très grand marché a lieu tous les jours, on
y trouve de tout : alimentation, vêtements, artisanat.
Pour se loger, plusieurs hôtels proposent des chambres à prix correct. Notre préférence ira aux hôtels « Chaika » et « Moscou ». Ils proposent également un service d’invitation pour les visas touristiques.
HÖTEL CHAÏKA
Kaliningrad, l’ancienne ville de Königsberg, est née de la
conquête de la côte de la mer Baltique par les Chevaliers Teutoniques au XIIIème siècle. Les Chevaliers
Teutoniques sont un ordre religieux de chevalerie fondé
en Terre sainte en 1191, transformé en ordre
militaire en 1198. En 1525, le grand maître de
l'ordre se convertit au luthéranisme et prend le
titre de duc de Prusse. Königsberg a été la capitale du royaume de Prusse avant de céder la
place à Berlin.
président du Soviet Suprême Mikhaïl Kalinine (19191948).
Pendant l'époque soviétique, le territoire de Kaliningrad
était une zone stratégique fortement militarisée. Le
port de Baltisk, à 30 kilomètres à l'ouest de la ville de
Kaliningrad, abrite toujours la flotte russe de
la mer Baltique. Depuis quelques années, le
port de Kaliningrad a retrouvé une activité importante. La région a reçu un statut de zone
économique spéciale et tente d'attirer les investisseurs étrangers.
Après la défaite allemande de 1918, Königsberg a été
séparée du reste de l'Allemagne par le corridor polonais
de Dantzig. La reconquête des territoires perdus et le
rattachement de la Prusse orientale à l'Allemagne figuraient parmi les revendications invoquées par Hitler
pour justifier la seconde guerre mondiale.
En 1945 la région de Kaliningrad fut attribuée à l’URSS,
qu renomma la ville « Kaliningrad » en l’honneur du
Très attachés à Moscou, les habitants n'ont pas l'intention de se séparer de la Russie et gardent une certaine
nostalgie de l’époque soviétique. Toutefois la situation
géographique de l'enclave leur apporte des désavantages : avec l'adhésion en 2004 de leurs voisins, Pologne
et Lituanie, à l'Europe, le régime des visas de transit
s'est considérablement durci, ce qui rend difficile les
liaisons par la route et le rail avec la Russie.
Lettre trimestrielle de l’ APAER
Janvier 2007 - N°4
DÉCOUVRIR
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L’adoption
En 2005 il y a eu 10 adoptions réalisées par des Français (3 OAA et 7 individuels). En 2004 les chiffres sont presque
identiques : 11 adoptions (2 OAA et 9 individuels).
Les autres adoptants sont essentiellement d’origine allemande, espagnole et américaine.
Il existe plusieurs orphelinats répartis dans l’oblast, notamment à Kaliningrad, Sovietsk et Gusev. Comme de manière
générale en Russie, ils sont en bon état, les enfants y sont correctement suivis médicalement et bien nourris. Le nombre
d’enfants et leurs besoins psycho-affectifs nécessiteraient cependant plus de moyens et de personnel.
Il semblerait qu’il y ait eu très récemment une volonté de fermeture aux adoptions individuelles en raison de rapports
de suivi non transmis. La situation pouvant bien-sûr évoluer dans un sens comme dans un autre, il est recommandé de
prendre contact avec le Comité de l’Éducation et des Sciences avant d’envoyer votre dossier. Le directeur est un
homme affable et chaleureux qui a vraiment à cœur de trouver une famille aux enfants qui sont confiés aux institutions
de la région.
Comité de l’Éducation et des Sciences
M. Vassili ISSAEV
11 passerelle Jeliabov
236000 Kaliningrad
tél. / Fax : 00-7-0112-228456
Un peu de tourisme
Côté tourisme Kaliningrad possède plusieurs parcs très agréables en été, un zoo et la cathédrale qui abrite la
tombe du philosophe Kant (1724-1804) dont c’est la ville natale et qu’il n’a pour ainsi dire jamais quittée.
Un petit musée de l’ambre indique que la région abrite la plus grande mine d’ambre du monde.
En été les plages de sable fin de la mer Baltique à quelques kilomètres sont très réputées. Autrefois très prisée par les Allemands, cette région bénéficiera en 2007 d’un effort budgétaire important afin de développer
le tourisme.
Aller à Kaliningrad
Carnet d’adresses
Kaliningrad est desservie par un aéroport international,
situé à une trentaine de kilomètres de la ville. Une liaison quotidienne depuis Varsovie est assurée par la compagnie polonaise Lot. L’appareil est un avion d’une cinquantaine de places qui donne un petit goût d’aventure à
votre voyage, et puis l’aéroport international vaut à lui
seul le déplacement.
Par ailleurs quatre avions Aéroflot arrivent chaque jour
en provenance de Moscou, mais là vous atterrissez sur
un autre aéroport, plus classique, réservé aux vols intérieurs (dommage).
Région de Kaliningrad
http://www.hotel.kaliningrad.ru (en russe et en anglais)
Photos des hôtels et de la région, réservation par fax possible
Au retour, si vous devez passer par Moscou, mieux vaut
prendre votre billet Aéroflot sur place, les prix sont
nettement moins chers qu’en France.
Site officiel de la ville de Kaliningrad
Réservation vols
Rue Prospekt Myra 13
236000 Kaliningrad tél. 00-7-0112-484943
Apprendre la langue russe à Kaliningrad
http://www.studyrussian.com/kaliningrad/cours_russe.html
Informations en anglais
http://www.klgd.ru/en/
Christian Collette
Lettre trimestrielle de l’ APAER
Janvier 2007 - N°4
REVUE DE PRESSE
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Dans chaque numéro, vous retrouverez une sélection d’articles récents parus dans
la Presse française, russe et européenne. Comme tout choix, celui-ci est parfaitement subjectif. Pour les prochains numéros des « Nouvelles », vous pouvez nous
adresser des articles de Presse sur le sujet de l’adoption bien-sûr mais également
sur l’actualité en général.
[email protected]
Des orphelins au gros et au détail
Rossiïskaïa Gazeta
Ria Novosti - 16 novembre 2006
http://fr.rian.ru/
Adoption « L'Europe doit se mobiliser pour ses enfants »
Claire Gibault et Jean-Marie Cavada
Le Figaro - 31 juillet 2006
www.lefigaro.fr
Une Europe qui ne saurait se mobiliser pour ses enfants les
plus démunis, orphelins ou abandonnés ne saurait avoir
d'avenir. Toutes les lois doivent passer par cet impératif :
donner un confort affectif à l'enfant afin qu'il puisse se structurer, et le protéger matériellement et physiquement. Le
reste n'est que diplomatie ou orgueil national.
Chaque année 35 000 enfants de par le monde trouvent une
famille en dehors de leurs frontières. Environ 15 000 sont
accueillis par des familles européennes.
Il faut savoir qu'un enfant perd un mois de développement
psychomoteur pour trois mois de vie en institution. Lorsqu'il
est en orphelinat de sa naissance à l'âge de trois ans, il aura
l'âge mental d'un enfant de deux ans avec un retard de langage, un retard dans les acquisitions motrices et un déficit
cognitif.
L’expérience montre que l’adoption internationale ne saurait
se substituer à une politique d’adoption nationale, mais permet souvent de trouver des parents à des enfants plus
grands, d’autres souffrant de handicaps, ou encore à des enfants ayant des troubles liés à l’institutionnalisation.
Une Vodka bon marché pour sauver le peuple
Ogoniok - Moscou
Courrier International - 21 décembre 2006 au 3 janvier
2007
www.ogoniok.com et www.courrierinternational.com
Fin novembre 2006, les autorités russes ont lancé une marque à bas prix pour lutter contre la consommation d’alcool
frelaté qui fait chaque année entre 30 000 et 40 000 victimes. Il s’agit là d’un premier volet de lutte contre l’alcoolisme.
La récente vague d’empoisonnement a également eu pour
conséquence un essor des « bouilleurs de cru » individuels et
la dizaine d’entreprises fabriquant les machines à distiller
n’arrive pas à faire face à la demande.
Lettre trimestrielle de l’ APAER
800 000 enfants russes abandonnés ont été recensés en Russie. Depuis quinze ans, la question de l’adoption des enfants
russes fait débat. La mort d’enfants russes adoptés aux ÉtatsUnis en 2005 a eu comme conséquence une vérification plus
stricte des conditions de l’adoption internationale. Les 900
agences ont fait l’objet de contrôles et des règles plus rigoureuses ont été définies pour éviter les abus et protéger les
enfants.
La population russe diminue mais la qualité de la
vie devient meilleure
Ria Novosti - 24 octobre 2006
http://fr.rian.ru/
La population russe s’élève à 142,3 millions de personnes.
La mortalité est cependant 1,5 fois plus importante que la
natalité. Mais si les gens sont moins nombreux, leur existence devient meilleure.
Les revenus réels ont augmenté de 11,80% sur les neuf premiers mois de 2006. Actuellement le salaire moyen se monte
à 11 070 Roubles ( 322 Euros ).
1 Euro = 34,4 Roubles
Les salaires les plus hauts sont versés dans l’extraction minière, les plus bas dans l’Éducation et la Santé Publique.
On ne donne pas des enfants à adopter pour satisfaire des parents, ce sont les enfants qui ont «droit»
à une famille. L'enfant adopté n'est pas une marchandise
Par Fanny Cohen-Herlem et Jacky Mamou
Libération - 25 octobre 2006
www.liberation.fr
Le devoir de tout pays est d’aider les autres à trouver les
moyens de faire face à ses difficultés de placement de ses
enfants, en priorité par l’adoption nationale.
L’adoption internationale ne peut être prise en compte que
dans un contexte particulier à chaque pays d’origine. Face à
la souffrance des personnes sans enfants, la position du pays
d’accueil est de les aider à se préparer à accueillir un enfant
de « culture étrangère ». La France est reconnue pour la qualité de ses structures permettant aux parents d’éviter les
écueils et les risques de l’adoption, les associations de parents travaillent également dans ce sens.
Janvier 2007 - N°4
ET SI ON SORTAIT ?
Maurice Béjart - CarnetsCarnets-Tchekhov
Théâtre Suresnes - Jean Vilar
vendredi 9 mars à 21H00
samedi 10 mars à 21H00
dimanche 11 mars à 17H00
Incroyable charivari, pêle-mêle sans pareil, les Carnets de
Tchekhov sont étonnants. C’est une pléiade d’instantanés où
l’auteur annote jour après jour ses idées. Des scénarios, des
projets de pièces, des histoires humoristiques ou des
événements politiques. Neuf danseurs, un comédien et une
pianiste se sont imprégnés de ces Carnets et d’autres oeuvres, pour emmener les spectateurs dans le monde de Tchekhov et de l'âme russe de la fin du XIXème siècle.
Le résultat est un spectacle théâtral et chorégraphique, guidé par Maurice Béjart, dans l’intimité d’un auteur aussi caustique qu’impitoyablement drôle.
En plus des Carnets, le groupe oscille entre le comique et le
tragique et s'amuse avec deux pièces très différentes : TraTragédien malgré lui et La Mouette, le chef d'œuvre de Tchekhov.
13
LE CERCLE DE CRAIE CAUCASIEN
Jean-Vilar de Vitry sur
Théâtre JeanMarne
Le 24 avril 2007 à 20H30
Laquelle de ces deux femmes est la vraie
mère du petit Michel ? Natella Abaschvili, l’épouse du gouverneur décapité, cellelà même qui l’a enfanté puis abandonné,
ou Groucha, la fille de cuisine qui l’a recueilli puis élevé au péril de sa vie ?
C’est la question que nous pose Brecht
dans « Le Cercle de craie caucasien ».
André Loncin ouvre un chantier de création sur deux saisons autour de la pièce
de Brecht. Il nous convie à la première
étape : une présentation théâtrale du
travail en cours, assez brève, suivie d’une
rencontre avec le public.
Spectacle "petits et grands" à partir de
8 ans. Scène ouverte à 1 euro
Contact : 01 55 53 10 60
Renseignements et réservaréservations :
Théâtre Suresnes - Jean Vilar
16, place Stalingrad, 92150 Suresnes
www.theatre-suresnes.fr
ré[email protected]
tél. 01 46 97 98 10
Cirque Tsigane Romanès
du 2 Décembre au 4 Mars 2007
LA REINE DES FLAQUES D'EAU
Le chapiteau se trouve Au niveau de 42-44
Boulevard de Reims,
75017 PARIS
Métro : Porte de Champerret
Renseignements et réservations :
tél. 01 40 09 24 20 et 06 07 08 79 36
[email protected]
Www.cirqueromanes.com
Lettre trimestrielle de l’ APAER
LES BARBARES
Maxime Gorki
Théâtre National de la Colline
Du 10 janvier au 10 février 2007
Deux ingénieurs arrivent à Verkhopolie,
lointaine province oubliée par la culture et
le progrès, pour installer le chemin de fer.
Agissant comme des révélateurs, ils vont
agiter les vagues de la vulgarité de l’âme
humaine. Les intrigues se nouent, se côtoient, se croisent, progressent, se perdent, et parfois se résolvent, toutes teintées de pouvoir, de passion, de pulsions,
sombres souvent. On pourrait se croire
chez Tchekhov, mais on sent passer le
souffle de Dostoïevski.
Renseignements et réservations :
15 rue Malte-Brun 75020 Paris
tél. 01 44 62 52 52
www.colline.fr
Janvier 2007 - N°4
BONNES ADRESSES
14
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Lettre trimestrielle de l’ APAER
Janvier 2007 - N°4
BONNES ADRESSES
15
La Gastronomie Russe
La Librairie du Globe
Le Globe est une librairie spécialisée en livres russes. On
peut y acheter des livres en langues russe et française
(traductions de la littérature russe), mais aussi des livres
sur la Russie, des méthodes de langue, des dictionnaires et
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Partenariats APAER
Nous cherchons des partenaires qui voudraient bien s’associer à
nos actions en faveur de l’adoption des enfants russes.
Si vous souhaitez nous aider, nous pouvons vous proposer plusieurs
possibilités :
Effectuer un don au profit de l’association, en argent
(déductible des impôts) ou en nature (produits russes
par exemple)
Accorder des tarifs préférentiels à nos adhérents
Faire paraître une insertion publicitaire dans notre lettre d’information trimestrielle
Placer sur notre site internet une bannière qui dirigera
nos adhérents et visiteurs vers votre société
Paris Moscou
Web d’information culturelle et artistique russe : cinéma,
spectacles, expositions, musique, artisanat, gastronomie.
L’association ne vivant que des cotisations de ses adhérents et du
temps consacré par les membres bénévoles du CA, cet appel n’a
donc pas une visée commerciale, nous souhaitons développer des
partenariats ayant un sens pour nos adhérents.
Contact Partenariats : Christian COLLETTE
www.paris-moscou.com
[email protected] tél. : 06-60-37-50-92
Les Nouvelles de Michka - N°4 - Janvier 2007
Ont contribué à ce numéro : Katia Vilarasau-Conrad, Sophie Thomas-Le Marrec, Nathalie
Germann, Anne Fabre, Marie Caroline Arnaud, Jérôme Conrad et Christian Collette
Merci à notre imprimeur qui a bien voulu accepter notre proposition de partenariat et qui ainsi
permet à l’association de développer ses actions en faveur de l’adoption des enfants Russes.
Imprimerie Corlet Numérique
ZI—Rue Maximilien Vox
14110 Condé-sur-Noireau
tél. : 02-31-59-53-90
E-Mail : numeric@corlet .fr
Lettre trimestrielle de l’ APAER
Janvier 2007 - N°4
ADHÉ
ADHÉRER
16
Nous espérons que cette lettre d’informations permettra d’éclairer votre
chemin sur le parcours de l’adoption, certes semé d’embûches, mais toujours
riche d’expérience de vie et porteur d’espoir.
La vie de notre association est le reflet de ces chemins qui exigent temps,
volonté et persévérance.
Votre adhésion (ou don libre) rend possibles les actions de l’APAER pour le
développement de l’adoption en Russie.
Nous vous remercions pour votre confiance et votre fidélité.
Bon courage à toutes et à tous !
BULLETIN D’ADHÉ
D’ADHÉSION et/ou DE DON
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Le bulletin est à envoyer accompagné de son règlement à l’adresse ci-dessous
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Les informations recueillies sont nécessaires pour votre adhésion. Elles font l’objet d’un traitement informatique et sont destinées au
secrétariat de l’association APAER. En application de l’article 34 de la loi du 6 janvier 1978, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de
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