Le handicap: une cause d`exclusion inadmissible ! Encore aujourd
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Le handicap: une cause d`exclusion inadmissible ! Encore aujourd
Le handicap: une cause d'exclusion inadmissible ! Texte rédigé par Laury Desplan, Meryl Ducos, Claire Longet, ère élèves de 1 STI2D qui ont été sélectionnées pour participer à la finale régionale du concours de plaidoiries des lycéens qui s’est déroulée à Toulouse en décembre 2012. Encore aujourd'hui, le handicap est une notion chargée de préjugés et de peurs. Les images que l'on y associe sont souvent stigmatisantes. Qu'il soit physique, sensoriel, mental, cognitif ou psychique, il rend toujours la vie difficile. Que dire alors du polyhandicap ? De nos jours, le handicap concerne près de 12 millions de personnes en France. Elles ont été touchées dès la naissance, après un accident ou une maladie. Le taux de chômage des personnes handicapées atteint aujourd’hui 20 % contre seulement 9 % pour l'ensemble des valides. Cet exemple montre leur difficulté d'insertion dans le monde du travail. Mais les problèmes rencontrés sont multiples. Comment se déplacer en ville ? Comment accéder à un lieu public ? Comment prendre les transports en commun ? Comment scolariser un enfant handicapé ? Comment accéder aux loisirs ? Toutes ces actions simples du quotidien deviennent des parcours du combattant pour les personnes handicapées. Leur situation peut devenir un enfer quand elles ont le sentiment que la société les rejette, sentiment qui peut aussi être partagé par leurs familles quand elles doivent assumer seules les conséquences du handicap d'un proche, père, mère ou enfant. L’exemple de Guillaume est particulièrement significatif. Âgé de 7 ans et demi, il est autiste. Même s'il n'est pas agressif, c'est un enfant qui nécessite une attention de tous les instants. Il est incapable de parler et se fait comprendre à l’aide de gestes. Il met souvent sa vie en danger et ses parents l’ont retrouvé, à plusieurs reprises, assis sur le rebord d'une fenêtre, les jambes pendant dans le vide. Il ne sait pas maîtriser ses besoins naturels et il faut régulièrement nettoyer son lit, le canapé, les murs... Il ne sait pas manger proprement et ne s'endort jamais seul. Les gestes du quotidien deviennent une bataille : laver son visage, ses cheveux, ses dents, le peigner sont autant de difficultés reconnues par les parents. Même s'ils s’occupent avec courage et amour de leur enfant autiste, ils ont souvent ressenti le besoin de s'isoler pour se ressourcer. Comment ne pas comprendre leur lassitude et leur découragement ? La société ne pourrait-elle pas les aider ? Toutes les situations ne sont pas aussi dramatiques que celle de Guillaume dont l'avenir semble compromis si ses parents ne peuvent plus s'occuper de lui. Des témoignages comme celui de Maxime, accidenté de la route, montrent que certains handicapés s'en sortent plutôt bien. Devenu paraplégique alors qu’il suivait sa 4 ème année de médecine, son retour à la faculté n'a posé aucun problème pour lui ni pour son entourage. De plus, il a pu poursuivre son activité sportive en intégrant une section handisport qui se trouvait dans son club. Maxime a pu continuer de faire de l'escrime comme avant son accident et ses coéquipiers ne se sont pas arrêtés à la barrière du handicap. Au contraire, ils se sont prêtés au jeu en s'installant dans des fauteuils roulants pour être à égalité avec lui. En 2001, il a même été champion de France avec l'équipe Handisport. Pourquoi ne peut-on pas permettre à chaque handicapé d'aller au bout de ses rêves pour mieux vivre avec son handicap ? Malheureusement très peu de personnes ont connu le même destin et la même expérience que Maxime. Beaucoup n'ont jamais pu poursuivre leurs études et réaliser leurs rêves. Cet exemple montre cependant que tout est possible si la société s’en donne les moyens. Certains pays ont montré la volonté d'intégrer les personnes souffrant d'un handicap mais la France présente un sérieux retard dans ce domaine. En effet, de nombreuses villes n'ont pas investi les sommes nécessaires pour aménager l'espace urbain afin de leur faciliter la vie, elles privilégient encore avant tout les valides. De nombreux handicapés connaissent encore aujourd'hui des conditions de vie difficiles qui découlent de leur précarité, leur situation financière et matérielle est souvent déplorable, ce dont nous devrions avoir honte. Rappelons que certaines entreprises privées préfèrent contourner la loi et payer une amende au lieu d'embaucher des personnes handicapées, ce qu 'elles considèrent comme un frein à leur développement. Cependant 93% de celles qui ont recruté des salariés handicapés se disent satisfaites et des études montrent qu'ils sont très motivés et n'ont pas toujours besoin d'une quelconque adaptation du poste de travail. Bien souvent, les entreprises ignorent qu'elles peuvent bénéficier d'aides pour faciliter l'embauche de travailleurs handicapés. La méconnaissance des entreprises sur l'efficacité du personnel handicapé est donc un obstacle à son embauche mais le plus important reste celui de son absence de qualification et donc une formation insuffisante pour répondre aux besoins des entreprises qui recherchent le plus souvent du personnel qualifié. 56% des personnes handicapées âgées de 16 à 64 ans ont un niveau inférieur au Bac, ce qui s'explique par le manque d'établissements scolaires capables de s 'adapter à leurs besoins mais diminue fortement leur capacité d'intégration dans le monde de l'entreprise. Nous avons aussi été choquées par le cas de deux jumeaux autistes qui ont été exclus d'une école privée à Chalon sous le prétexte qu'ils ne progressaient pas assez vite et ralentissaient la classe. Si tous les personnels qui s'occupent d'enfants handicapés étaient compétents et sensibilisés au problème du handicap, de tels cas ne se produiraient pas!. Malgré ses engagements la France ne respecte pas les droits de l'Homme de tous les citoyens, nous avons montré que les personnes handicapées ne peuvent pas toujours faire valoir leurs droits dans les domaines économiques et sociaux. Or, dans le préambule de la Constitution de 1946, il est écrit que « tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence ». Dans la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 que la France a signée, l'article 23 affirme que « Toute personne a droit au travail [...] à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal. ». L'article 25 proclame que « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté ». Ces grands principes ne sont pas pleinement respectés car les personnes souffrant d'un handicap ne peuvent souvent survivre qu'avec des aides de l’État or elles sont la plupart du temps insuffisantes pour leur permettre de vivre dignement. La loi française rappelle aussi l'obligation d'employer des travailleurs handicapés pour les entreprises de 20 salariés au moins, le principe de non- discrimination et l'obligation de négocier des mesures relatives à l'insertion professionnelle de travailleurs handicapés. Malgré ce cadre l égislatif, les personnes handicapées continuent ont encore en 2012 de grandes difficultés pour trouver un emploi ou le conserver et leur taux de chômage reste deux fois supérieur à celui de la population générale,. Des 2009, le rapport Busnel intitulé « L'emploi, un droit à faire vivre pour tous » insistait sur la nécessité de donner la priorité à la prévention de l'exclusion professionnelle et au maintien dans l'emploi. De nombreux droits ont été reconnus aux personnes handicapées, aussi comment peut-on expliquer qu'elles soient si nombreuses à ne pas disposer encore aujourd'hui d'un travail et de ressources suffisantes ? Nous avons choisi le thème du handicap car les personnes qui en sont victimes sont trop souvent absentes de la société alors qu'elles représentent 12 millions de personnes. Nous avons été émues par plusieurs cas qui nous ont paru indignes d'une société comme la nôtre et nous voulons sensibiliser l'opinion pour mettre fin à leur exclusion. Nous ne demandons pas l'aumône ou la charité pour elles mais le droit à la dignité car ce sont des citoyens à part entière. L'environnement doit s'adapter à leurs besoins et non le contraire. Construire des rampes d'accès dans les lieux publics, faire des signalisations basées sur des pictogrammes simples et des panneaux signalétiques ou d'information placés à une hauteur adaptée aux personnes qui se déplacent en fauteuil roulant, créer davantage de places de parking réservées aux handicapés , réaliser des voies d'accès appropriées, des wc bien équipés et surtout former un personnel attentif, compétent pour bien prendre en charge les personnes victimes d'un handicap...Voici les mesures à prendre d'urgence dans le siècle qui vient de commencer maintenir le plus possible les handicapés au sein de la société globale. Il faut refuser la discrimination et la ségrégation dont ils sont encore trop souvent les victimes. Luttons ensemble pour que le handicap ne soit plus considéré comme une déficience honteuse et que les droits des handicapés en tant qu' êtres humains soient enfin respectés! L’euthanasie, un droit pour tous ? Texte rédigé par Pauline Bon et Alexis Laibach, élèves de 1ère STI2D, dans le but de participer au concours de plaidoiries des lycéens en 2012. Selon l'article V de la Déclaration Universelle des Droits de l'homme de 1948, « nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ». Il y a pour nous violation des droits de l’homme si une personne désire avoir recours à l'euthanasie et que ce droit lui est refusé. En France, l'euthanasie est toujours un sujet sensible. La loi ne donne pas à chacun d'entre nous le droit de choisir une fin de vie digne et sans souffrance. Mais prolonger contre son gré la vie de celui qui désire mourir peut être considéré comme un « traitement cruel, inhumain ou dégradant ». Nous avons été touchés par les cas de Chantal Sébire et Vincent Humbert qui ont été contraints de contourner la loi afin d'abréger leurs souffrances et de mourir dignement. Chantal Sébire était atteinte d'un esthésioneuroblastome, une tumeur rare qui a entraîné déformation de son visage, des douleurs atroces ainsi que la perte de l'odorat, de la vue et du goût. N'en pouvant plus, elle a réclamé le droit de recourir à une euthanasie active. En 2008, sa requête a été rejetée par le président de la République et par la justice. Elle s’est suicidée quelques jours plus tard. Le cas de Vincent Humbert est tout aussi émouvant. Lors d'un accident de la route, il a perdu l'usage de la vue, de la parole et est devenu tétraplégique, mais a gardé toute sa lucidité. Il a demandé au président de la République de l'époque le droit mourir dignement, mais celui- ci lui a aussi été refusé. Quelques jours plus tard, il s'est donné la mort avec l'aide de sa mère et de son médecin, ce qui valut à ces derniers une mise en garde à vue. Comment ne pas être touché par de telles situations? Ces deux cas montrent que la mort peut être perçue comme une issue positive quand elle représente la fin de longues souffrances, donc comme un moyen de mettre fin à des tortures morales et physiques qu'une maladie incurable peut imposer à un patient. Le choix de mourir peut aussi être motivé par la perte d’autonomie, par la solitude et l'isolement que cette dernière impose au malade. Le fait de vivre avec la maladie et dans de telles conditions représente une situation que l'on peut qualifier d'inhumaine. Nous pensons qu’il faut légaliser l’euthanasie, cependant il faut mettre en place des garde-fous et s'assurer qu'elle corresponde au souhait profond de ceux qui l'expriment. C'est pour cela que nous pensons que la demande doit être répétée par le malade et que ce dernier doit être en état de formuler un discours cohérent. Il faut aussi que la maladie soit incurable et l’avis d’un autre médecin est indispensable. Enfin, La mort doit être signalée aux autorités. Les Raisons de notre choix : Notre choix s'est porté sur le thème de l'euthanasie car nous pensons que tout le monde doit avoir le choix de mourir dignement. Ce sujet peut concerner chacun d'entre nous car nous pouvons tous, un jour, être confrontés à un tel choix. Sources : - wikipédia - 20 minutes.fr FEMMES BATTUES : UN COMBAT QUOTIDIEN CONTRE LA VIOLENCE Texte rédigé par Karen Cascales, Sandra Ferran, Floriane Marty, ère élèves de 1 STI2D qui ont été sélectionnées pour participer à la finale régionale du concours de plaidoiries des lycéens qui s’est déroulée à Toulouse en décembre 2012. Malgré la décision de l'État de déclarer la violence faite aux femmes « grande cause Nationale » en 2010, la situation a peu évolué en France depuis deux ans. Le 25 novembre est devenu « une journée de sensibilisation aux violences faites aux femmes » mais on déplore toujours un nombre important de victimes. On a pu recenser 140 décès de femmes liées à des violences conjugales en 2009, il y en a eu 146 en 2010 et autant en 2011. Ces décès ne doivent pas nous faire oublier toutes les autres femmes qui sont victimes de violences non mortelles au sein d'un couple. Cécile D a échappé de peu à la mort, car son mari la blessé au cou avec un couteau, seule l'intervention de la police qu'elle a réussi à appeler explique sa survie. Shérine, 37 ans, a été violentée, séquestrée et frappée par son mari qui est devenu violent après leur mariage. Denise, 50 ans, a subi d'autres formes de violences qui sont aussi destructrices pour l'individu. Elle a connu un harcèlement moral de la part de son ex-compagnon pendant 20 ans. Il l'humiliait régulièrement, dénigrait ses capacités dans le seul but de la blesser. Cet exemple montre que les violences psychologiques sont aussi traumatisantes et inadmissibles que les violences physiques. Nous pourrions citer bien d'autres témoignages aussi émouvants les uns que les autres. Viols conjugaux, coups et blessures, insultes, chantages, menaces, mépris, humiliation... sont le lot quotidien de nombreuses femmes. Toutes ces violences ont des conséquences dramatiques sur celles qui en sont victimes. Elles souffrent de troubles mentaux, leur santé physique se dégrade, elles s'isolent et il y a un impact sur leur situation économique car elles abandonnent souvent leur travail. A-t-on le droit de laisser ces femmes seules face à leur destin et de garder ces crimes impunis ? Nous avons décidé de travailler sur le sujet des violences conjugales car les médias en parlent trop peu alors que les cas sont toujours aussi nombreux et ils ne sont pas pour autant pris au sérieux, ce qui aboutit souvent à la mort de nombreuses victimes. Nous voulons comprendre les raisons de ces violences. Comment un être humain peut-il arriver à de telles extrémités ? Dans la plupart des cas, ces actes sont commis sous l'emprise de l'alcool. Ils surviennent quand des couples se disputent souvent et que le mari, ou le compagnon, jaloux, rend la femme responsable de tous les problèmes, voire même de l'échec du couple quand elle parle de séparation. La violence conjugale existe dans tous les milieux sociaux même si elle est plus fréquente dans les milieux défavorisés. La majorité des victimes ont un niveau scolaires faible et il en va de même pour les agresseurs. Même si en apparence la femme s'est émancipée et si elle dispose légalement des mêmes droits que les hommes, les violences conjugales montrent que les mentalités sont toujours prisonnières de préjugés et témoignent de la domination persistante des hommes sur les femmes. Avec les féministes, nous voulons dénoncer « l'organisation sexuée de notre société » que nous jugeons responsable de certains comportement masculins à l'égard des femmes. Nous considérons aussi que l’État ne vient pas assez en aide au femmes victimes de violences conjugales. Il peut parfois même indirectement provoquer de nouveaux cas car il ne protège pas les hommes du chômage et donc de la misère sociale qui engendre souvent de la violence. De plus, les moyens financiers mis en œuvre sont insuffisants. Entre 2006 et 2009, les subventions accordées aux associations et permanences locales d'accueil, d'écoute et d'accompagnement des femmes victimes ont même baissé de près de 19 % . Pourquoi l’État qui a mis en place la journée du 25 Novembre pour sensibiliser l'opinion sur les violences faites aux femmes ne donne t-il pas les moyens financiers suffisants à ceux qui luttent pour la protection des femmes ? Pour nous, les violences conjugales représentent un non-respect des droits de l'homme. En tant que jeunes filles et futures femmes, nous voulons dénoncer cette violence au nom de celles qui ne le peuvent pas ! L'article premier de la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 affirme que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » L'article cinq dit que « nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. » Ces deux articles sont bafoués ! Dans un couple, les droits de la femme ne sont pas respectés si le conjoint fait régner un sentiment de danger permanent et d'insécurité qui la terrorise Sa dignité est violée par les humiliations, les insultes répétés, les coups qu'elle reçoit parfois sans se défendre, son corps meurtri exprimant alors sa souffrance. Les femmes, victimes de violence intra-conjugales graves racontent rarement l'agression qu'elles ont subi à la police et ne portent pas souvent plainte. On ne compte que 12 % des cas enregistrés pour les violences physiques et seulement 8% pour les violences sexuelles. Pourquoi les victimes gardent t-elles le silence malgré leurs souffrances ? Elles ont probablement peur de représailles et se sentent incapables de faire valoir leurs droits. En juillet 2010, une loi relative aux violences faites aux femmes, notamment au sein des couples, a été votée, elle prévoit des sanctions assez lourdes pour les agresseurs qui doivent, dans certains cas, accepter un suivi thérapeutique. Cela n'a pas suffi cependant pour faire diminuer le nombre de victimes puisqu'en 2011 le nombre de décès était aussi élevé qu'en 2010 et en 2009. Alors que de nombreuses victimes comme Cécile D. doivent leur survie aux associations qui leur viennent en aide, certaines ne disposent plus de moyens suffisants et ont dû fermer des centres qui accueillent et accompagnent les victimes. Ces derniers leur permettent pourtant de se confier, de se déculpabiliser, de retrouver confiance en elles et leur donnent le courage de porter plainte. Il est urgent que l’État et les différentes collectivités territoriales réagissent en soutenant financièrement les associations ! Il faut trouver une solution pour réduire de façon significative les violences conjugales, cependant il ne faut pas seulement punir les auteurs mais prendre des mesures pour prévenir les violences. La sensibilisation aux violences faites aux femmes ne doit pas se limiter à la journée du 25 novembre et il faudrait multiplier les interventions en milieu scolaire pour faire disparaître les stéréotypes qui se transmettent de génération en génération. La création d'un observatoire national des violences faites aux femmes permettrait aussi de prévenir de nouveaux cas . Avec Amnesty international, nous demandons enfin que le droit international en matière de protection des personnes victimes de la traite des êtres humains soit respecté par la France pour mettre un terme à la violence subie par les femmes. Nous sommes les adultes de demain et nous voulons vivre dans un monde où la disparition des violences à l'égard des femmes permettra à toutes de connaître une émancipation réelle. LE CHÔMAGE DES JEUNES : « UN CAUCHEMAR DEVENU REEL » Texte rédigé par Alcide Dutilh-Lafrance , Alexis Roux, Thomas Michel, ère élèves de 1 STI2D qui ont été sélectionnés pour participer à la finale régionale du concours de plaidoiries des lycéens qui s’est déroulée à Toulouse en décembre 2012. Aujourd'hui, les chiffres du chômage sont alarmants en France. Le pourcentage de chômeurs dépasse le seuil symbolique de 10% de la population active, ce qui correspond à un peu plus de 3 millions de personnes. Depuis plusieurs années, les jeunes de notre âge sont en première ligne, 22,5% des 15-24 ans sont à la recherche d'un travail selon le dernier rapport de l'INSEE, ce pourcentage dépasse même la moyenne de l'Union européenne. Ces statistiques ne doivent pas faire oublier la réalité du chômage. Avez-vous déjà essayé d'imaginer le quotidien d'un jeune chômeur ? Pour lui, toutes les journées se ressemblent et se terminent de la même façon. En général, il se lève à une heure tardive car personne ne l'attend. Beaucoup de témoignages montrent qu'au début il ne baisse pas les bras et envoie de nombreux courriers aux entreprises pour proposer sa candidature. Il consulte tous les jours sa messagerie pour voir si ces dernières lui ont répondu et envoyé des propositions d'entretien. Si le combat de certains finit par déboucher sur un CDI, ils sont cependant nombreux à se décourager car la recherche d'emploi s’étale souvent sur plusieurs mois. Comment ne pas comprendre leur désespoir quand, à l'issue des entretiens, les employeurs trouvent toujours une excuse pour refuser leur candidature ? Pour beaucoup de jeunes, la perte de l'emploi est aussi synonyme de misère sociale. Privés d'emplois, ils ne peuvent pas consommer alors qu'ils vivent dans une société où le consommateur est roi. Certains perdent leurs revenus, leur logement et vivent dans la précarité. Quand ils n'ont pas, comme nous, des familles pour les soutenir, ils sont vite désocialisés, deviennent des SDF et sombrent parfois dans l'alcool et la drogue. D'après l'INSEE, le nombre de jeunes qui vivent dans la rue ne cesse pas d'augmenter et ils représentent environ 30% du total des SDF aujourd'hui ; les associations sont inquiètes car leur réinsertion est toujours difficile. Comment ne pas comprendre que certains d'entre nous tombent alors dans la délinquance pour échapper à la fatalité de l'exclusion sociale ? Les causes du chômage sont depuis longtemps connues. Le nombre d'emplois a diminué ces dernières décennies à cause des progrès techniques qui ont permis de remplacer l'homme par des machines. Aujourd'hui, la mondialisation est en cause car les entreprises délocalisent leurs productions vers d'autres pays où la main d’œuvre coûte moins cher. En période de crise, la situation devient de plus en plus critique car, certaines semaines, le nombre d'offres proposées est quasiment nul. Dans un tel contexte économique, les jeunes sont particulièrement démunis. Ceux qui sont diplômés de l'enseignement supérieur sont aussi touchés par le chômage mais ils souffrent moins que ceux qui manquent de qualification. Souvent sortis trop tôt du système scolaire, leurs études ont été un échec et ils n’ont aucune compétence a faire valoir alors que les entreprises recherchent un personnel qualifié et rapidement rentable. Sontils condamnés à une exclusion definitive du monde du travail ? L’Etat se donne-t-il les moyens d’assurer la réussite de tous les élèves ? La course aux économies budgétaires a entraîné une réduction du nombre de postes d'enseignants et l'augmentation du nombre d'élèves par classe. Certaines académies sont fortement touchées par cette politique de rigueur alors que nous savons tous qu’elles concentrent les problèmes urbains, source de problèmes scolaires. Nous considérons donc que l’État ne remplit pas son rôle de protecteur vis-à-vis de la jeunesse. Comme les jeunes chômeurs n’ont pas d'expérience professionnelle, les entreprises ne les embauchent pas et leur situation paraît sans issue : comment acquérir une première expérience quand toutes les entreprises refusent de vous donner une chance pour réussir ? Nous avons choisi de dénoncer « le chômage des jeunes » car nous sommes particulièrement affectés par ce problème, cela d’autant plus que la situation actuelle ne cesse de se dégrader. Pour nous, il peut être assimilé à un non-respect des droits de l'homme par la France qui ne respecte pas les engagements qu’elle a pris. En effet, l'article 23 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, qui a été signée par notre pays, affirme que « toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage ». Un reportage récent diffusé dans un journal télévisé nous a interpellés. Il évoque le cas d'un jeune chômeur devenu SDF à 25 ans. Il doit se cacher pour dormir à l'abri car il squatte dans un chantier où il souffre cependant du froid. Il est à la recherche d'un travail depuis l'été dernier et survit difficilement avec 400 € par mois. Il se bat pour ne pas sombrer et conserver sa dignité. Qui peut affirmer qu'il aurait encore la force de chercher du travail alors qu'il ne peut pas se reposer, se laver et se nourrir correctement ? Comment se rendre a un entretien d'embauche dans de telles conditions et quand on n'a pas les moyens de s'y rendre ? De plus, dans le Préambule de la Constitution de 1946 qui a été repris dans la Constitution de 1958, il est écrit que « chacun a le droit de travailler et le droit d'obtenir un emploi » et que « tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence. » L'exemple que nous venons d'évoquer montre aussi que les droits de l'homme sont violés dans les domaines économique et social. En effet, s'ils étaient respectés, aucun d'entre nous ne devrait se trouver obligé de vivre dans la rue et sans ressources ! Nous voulons agir, au nom de tous les jeunes, pour que trouver un emploi après la fin de nos études ne devienne pas un véritable « parcours du combattant ».Toute personne a droit à une vie digne et décente et l'État doit donner à tous les moyens d'atteindre cet objectif. Les hommes politiques en qui le peuple a placé sa confiance doivent prendre des décisions courageuses pour garantir à tous un emploi. La création des emplois d'avenir annoncée par le gouvernement permettra de résoudre provisoirement et pour un petit nombre de jeunes sans emploi le problème du chômage mais cela ne suffit pas. Il faut prendre des mesures plus radicales. Nous voulons que les hommes politiques prennent des décisions pour rapatrier les entreprises délocalisées et éviter toute nouvelle délocalisation. Il faut aussi arrêter de supprimer les postes lors des départs à la retraite et l’État doit donner l’exemple. Il faut rendre prioritaire la formation des jeunes les moins qualifiés ou diplômés pour faciliter leur embauche. Même si ces mesures coûtent cher, c’est notre avenir qui est en jeu et nous sommes nous-mêmes porteurs de l’avenir de la France!