Les principaux risques professionnels dans les EHPAD
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Les principaux risques professionnels dans les EHPAD
Les principaux risques professionnels dans les EHPAD Le Burn Out Les principaux risques professionnels L’indice de fréquence des accidents du travail en EHPAD est près de deux fois supérieur à la moyenne nationale, toutes activités confondues : • Lombalgies et les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) sont la 1ère cause d’arrêt de travail et d’inaptitude. • Chutes de plain-pied et de hauteur constituent la 2ème cause des accidents de travail. • Stress, mal-être et souffrance au travail. • Agressivité et à la fin de vie des résidents. Les risques psychosociaux D’après le Ministère du Travail, les risques psychosociaux recouvrent des risques professionnels qui portent atteinte à l’intégrité physique et/ou à la santé mentale des salariés. Parmi ces risques, nous retrouvons le stress, le harcèlement, l’épuisement professionnel, la violence au travail, etc… Cadre juridique • L’obligation générale de sécurité incombe à l’employeur (Document unique d’Evaluation des Risques Professionnels.) L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. – – – – des actions de prévention des risques professionnels des actions d’information et de formation la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés il s’agit d’une obligation de résultat ! • dispositions spécifiques contre le harcèlement moral • dispositions concernant la prévention du stress Un contexte de plus en plus demandeur • Les conventions tripartites conclues entre les EHPAD, les CG et a permis de délivrer aux personnes âgées des soins et des services de meilleure qualité. • Engagement dans une démarche qualité ressort aujourd'hui fortement des négociations. Evaluat° Int. Ext. • Le personnel soignant des EHPAD ( en augmentation ) a dû faire face à ces nouvelles exigences sans que ses efforts soient réellement reconnus. Plus de qualité - Plus d’insatisfaction • Le travail des soignants = prendre soin des personnes âgées et à les accompagner. • Fiers de leur mission • Mettent en avant l'utilité de leur tâche auprès de résidents de plus en plus dépendants. • Métier, qui requiert compétence et initiative, se caractérise par sa complexité et sa pénibilité. • Pénibilité des tâches quotidiennement effectuées par les soignants en maison de retraite est une source de souffrances et d'insatisfactions. Ecart réalité du terrain métier • l'étude PRESST1 (Promouvoir en Europe Santé et Satisfaction des Soignants au Travail) 5376 soignants( Hospitalier, EHPAD, Handicap) – plus difficile pour les soignants en EHPAD. – insatisfaction du personnel soignant = sentiment de mal faire un métier qu'ils aiment, souvent par manque de temps et d'effectifs. Une Aide-soignante Ma profession d’aide soignante, je l'ai choisie, je l'ai voulue… Mais aujourd'hui, j’ai l'impression d'être vidée. Je dois aller d’une chambre à l’autre. J’ai l’impression de n’avoir jamais le temps de faire correctement mon travail. Je supporte de moins en moins les plaintes, les angoisses des résidents. Je me dis qu'être aide-soignante n'est pas aussi valorisant, gratifiant que cela… Les risques psychosociaux : un risque majeur compte tenu de la spécificité des résidents • La proximité de la fin de vie, qui se traduit par une confrontation à des décès multiples et successifs, • la fréquence des maladies des résidents, qui se traduit par une confrontation constante à la souffrance et aux germes pathogènes, • la dépendance physique, qui nécessite l'aide au lever et au coucher, à l'habillage, à la toilette, à la prise des repas.... • la déchéance mentale, qui se traduit par une confrontation à de nombreux troubles du comportement, du langage, de la mémoire, de l'attention, du jugement... jusqu'à la démence sénile, • le contact avec les familles, avec des réactions psychologiques d'angoisse et de culpabilité de leurs membres et des attitudes de rivalité inconsciente de ceux-ci vis-à-vis des soins prodigués… • exposent le personnel des EHPAD à des risques psychosociaux, physiques, infectieux .. Un phénomène préoccupant LES CONSEQUENCES DU BURN OUT : • Niveau élevé d’absentéisme : 50 à 60 % des journées de travail perdues en Europe ont un lien avec le stress au travail • Coût du stress professionnel : En France (évalué entre 1,9 et 3 milliards d’euros ; mais largement sous-estimé) Coût du stress équivalent à 10% du PIB au Royaume-Uni • Taux de suicide liés au travail : ++ dans certaines professions (secteur de la santé et de l’action sociale++ , exemple chez les médecins : 14 % des causes de décès contre 5,4 % dans la population générale (Conseil national de l’Ordre 2003)) Le Burn-out • Le burn-out, initialement identifié parmi les personnels soignant et aidant, peut concerner toutes les professions qui demandent un engagement personnel intense. Les mesures de prévention doivent empêcher une aggravation de la santé des personnes déjà menacées d’épuisement et, parallèlement, prévenir l’apparition d’autres cas. Le Burn-out • Le syndrome d'épuisement professionnel, ou burn-out, est un ensemble de réactions consécutives à des situations de stress professionnel chronique. Il se caractérise par 3 dimensions : • l’épuisement émotionnel : sentiment d’être vidé de ses ressources émotionnelles, • la dépersonnalisation ou le cynisme : insensibilité au monde environnant, déshumanisation de la relation à l’autre (les usagers, clients ou patients deviennent des objets), vision négative des autres et du travail, • le sentiment de non-accomplissement : sentiment de ne pas parvenir à répondre correctement aux attentes de l'entourage, mise en retrait, dépréciation de ses résultats… Facteurs de risque L’épuisement professionnel étant une conséquence du stress au travail, on retrouve parmi les causes du burn-out des facteurs de stress. Différentes études ont spécifiquement permis de souligner le rôle des facteurs suivants : absence de soutien social (relations insuffisantes ou de mauvaise qualité avec les collègues, les supérieurs, les proches), absence de reconnaissance du travail effectué, manque de contrôle (faiblesse de la participation aux prises de décision, des marges de manœuvre, manque de retour d’information sur l’efficacité du travail), perte de sens du travail, surcharge de travail, sentiment d’iniquité, sentiment d’un manque de réciprocité, demandes contradictoires, manque de clarté dans les objectifs, les moyens… Facteurs de risque Et plus concrètement : les motifs d'insatisfaction du personnel soignant en EHPAD. (par ordre d'importance décroissant) • manque de soutien psychologique au travail, • conditions physiques de travail, • montant du salaire, • temps de chevauchement insuffisant entre les équipes pour effectuer des transmissions de qualité • sentiment de ne pas bien faire son travail souvent par manque de temps et d'effectifs. La charge de travail – La charge physique • soulèvent et déplacent plusieurs fois par jour des personnes qui n'arrivent plus à le faire par leurs propres moyens • GIR 1 ou 2 peuvent être mobilisées jusqu'à 10 fois par journée • stations debout prolongées, des ports de charge importants • tous les jours de nombreux changes et toilettes en un temps limité • stations prolongées debout et les longues déambulations La charge de travail – La charge psychologique • confrontation répétée à la démence (l'absence de communication, l'agitation, les propos incohérents et souvent répétés) sentiment d'impuissance • menaces et des comportements agressifs de certains résidents • Confrontation à la mort, sentiment de frustration chez certains qui ne peuvent pas appliquer ce qu'ils ont appris en formation. • Le rythme de travail au sein de la maison de retraite • confrontation avec la personne âgée fragilisée, détériorée à la fois physiquement et psychiquement, qui renvoie • une image obsédante de son propre vieillissement. • impression de « routine ». • sentiment de mal faire son travail par manque de temps Agir en priorité sur les causes du burn-out • Pour prévenir l’apparition du phénomène d’épuisement, il est recommandé de veiller à ce que l’organisation du travail et les contraintes qu’elle génère ne mettent pas les salariés à mal au regard des règles et des valeurs de leur métier. Il convient également de permettre le travail en équipe ou encore de favoriser le soutien social. • Quand des cas de burn-out sont suspectés dans l’entreprise, il est recommandé de mettre en place une démarche de prévention des risques psychosociaux (identique à celle proposée par l’INRS pour le stress). facteurs de l'épuisement professionnel • facteurs de stress à la fois individuels et propres au travail sont nombreux et variables – individuels, liés directement au travail et organisationnels. (caractéristiques individuelles et une histoire personnelle susceptibles de favoriser l'émergence du syndrome d'épuisement professionnel (jeunes : fragilité émotionnelle/anciens « usure physique ») – L’ancienneté : idéalisent le passé alors que … ( Chambres à 4 lits ! Moins de personnel) facteurs de l'épuisement professionnel • facteurs de stress propres au travail – manutentions, des stations debout prolongées, des ports de charge importants, ainsi que de nombreux – Tâches routinières et répétitives « il reste peu de place pour l'animation » – décalage entre l'idéal et la réalité : plus souvent confronté à ses limites qu'à des gratifications - sentiment d'insatisfaction – Le manque de reconnaissance des familles de la hiérarchie – La configuration des locaux – situations conflictuelles au sein des équipes – temps d'échanges entre équipes s’ils sont réduits manque de cohésion d'équipe ( transmissions groupes de parole, réunions de synthèse) conséquences de l'épuisement professionnel • l'épuisement entraîne fatigue, troubles du sommeil : Risque de craquer nerveusement • les soignants deviennent irritables et susceptibles avec les résidents et leurs collègues, ce qui a pour conséquence de détériorer l'ambiance de travail des équipes. • baisse de la vigilance et de l'attention : accidents de travail ou de trajets qualité du service rendu aux résidents peut donc se trouver altérée • actes de maltraitance • Frustration : la fatigue accumulée ne leur permet pas de tenir le rythme perte toute motivation politique de prévention du risque d'épuisement professionnel • Le vieillissement de la population va bouleverser la façon d'exercer des professions soignantes • La France est l'un des pays européens qui connaît un vieillissement de population des plus importants : « le poids des individus de plus de 60 ans dans la population totale passera de 20 % en 1995, à 27 % en 2020 et à 33 % en 2040 ». • vieillissement des soignants + vieillissement des résidents (dont l'âge moyen est de 85,5 ans). alourdissement et d'une aggravation de leurs pathologies, ce qui entraîne une augmentation de la pénibilité du travail des soignants qui doivent faire notamment plus de lits et de toilettes. Démarche • Etat des lieux : mesurer – Niveau d’épuisement professionnel des équipes – Actions existantes : • • • • • Matériels, locaux Formations Valorisation groupes de parole Lien avec la médecine du travail ( la température) Favoriser le travail pluridisciplinaire – Nouvelles pistes • Sensibiliser à l’épuisement professionnel – Diagnostic Analyse de l'épuisement professionnel • • • • Réaliser un pré-diagnostic – recherche d'indicateurs pertinents (analyse des variations ) (état des lieux)et un diagnostic – une étude des facteurs et des conséquences – Il s’agit dans cette étape de recueillir des données utiles pour la compréhension du problème posé ; cela passe par un recueil de données quantitatives et qualitatives : – indicateurs par rapport au fonctionnement de l’entreprise, aux relations sociales, à la santé… – recueil de la parole et expressions des salariés (entretiens individuels et /ou collectifs) – élaboration de questionnaires – analyse de situations de travail. – Le repérage et l’analyse de situations-problèmes (perçues et vécues comme des situations de travail pénibles par les personnes) permettront d’orienter et de cibler plus finement les analyses (identification des facteurs de risques). Une fois les principaux dysfonctionnements et facteurs de risques repérés, des actions correctives seront mises en œuvre. La validation du diagnostic doit être partagée par le groupe de travail, en concertation avec la direction. Les indicateurs de l'épuisement professionnel • approche plus quantitative • l'absentéisme, le nombre de mutation, la baisse de motivation dans le travail Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail La grille d’analyse des facteurs de risques psychosociaux Projet d’établissement • Missions de l’établissement, évolutions des activités, construction du projet et participation des salariés. • Objectif : Le projet d’établissement est-il connu des salariés ? Comment a-t-il évolué ? Les salariés se retrouvent-ils dans le projet et ses évolutions ? Organisation du travail • Répartition du travail (entre les services, les fonctions, les niveaux hiérarchiques) : est-elle claire et satisfaisante ? • Planification du travail : est-elle claire ? Qui la décide ? Comment se régule la charge de travail ? Les interruptions dans la tâche sont-elles fréquentes ? • Procédures de travail : sont-elles connues ? Sont-elles claires ? Sont-elles considérées comme utiles dans la réalisation du travail ? Comment sontelles construites ? • Communication : est-elle suffisante ? Quels sont les canaux de communication ? • Objectif : L’organisation est-elle claire pour les salariés ? Satisfaisante ? Qu’est-ce qui a changé ? Quel est le sens de ce changement pour les participants ? Y a-t-il quelque chose qui pose problème dans ce changement ? Contenu et sens du travail • Prescription du travail : comment et par qui est défini le travail à réaliser ? Les objectifs sont-ils connus ? Comment sont-ils définis ? Existe-t-il un écart entre ce qui est demandé et ce qui est réalisé ? • Les attentes : qu’est-il attendu des salariés ? Quelles sont les attentes de la hiérarchie, des usagers et de leurs familles, des salariés eux- mêmes concernant leur travail ? Ces attentes sont-elles contradictoires ? Existe-t-il des conflits de valeurs ? Les moyens sontils suffisants pour faire ce qui est attendu ? Contenu et sens du travail • Sens et intérêt au travail : les salariés se retrouvent-ils dans leur travail ? Pourquoi ? • Exigences émotionnelles : le travail est-il exigeant émotionnellement ? Y a-t-il nécessité de contraindre ses émotions ou de les stimuler ? Comment s’organisent les temps de repos et de pause ? • Objectif : Les salariés savent-ils ce qui est attendu d’eux et sont-ils en accord avec cela ? Comment ces attentes ont-elles été déterminées ? Quels moyens (matériels, relationnels, etc.) sont-ils définis ? Quelle correspondance ou quel conflit entre attentes de l’établissement, attentes personnelles, attentes des usagers, attentes des familles ? Autonomie Responsabilité Contrôle • Initiatives et autonomie : le travail est-il l’occasion de prendre des initiatives ? Les salariés sont-ils autonomes ? Peuvent-ils adapter l’organisation du travail en fonction des imprévus et aléas ? Ont-ils la possibilité d’adapter les procédures de travail ? Savent-ils vers qui se tourner en cas de difficulté ? • Compétences : y a-t-il correspondance entre les compétences des salariés et la fonction qu’ils occupent ?Le travail est-il l’occasion de monter en compétences ? • Responsabilités : les responsabilités attribuées aux salariés sont-elles claires ? Correspondent-elles aux compétences détenues par les salariés ? • Formation : y a-t-il eu une formation à l’arrivée des nouveaux salariés ? Les formations sont-elles régulières et sur quoi ? • Erreurs : Que se passe-t-il en cas d’erreur ? • Objectif : Quelle est l’autonomie réelle du salarié ? Contrainte de temps • Horaires et durée du travail : comment sont faits les plannings ? Quelles possibilités d’adaptation ? • Rythme et charge de travail : sont-ils satisfaisants ? Quelle fluctuation ? Permettent-ils la réalisation d’un travail de qualité ? • Objectif : Le temps de travail permet-il la réalisation d’un travail de qualité ? Est-il compatible avec la vie privée ? Relations professionnelles et à l’occasion du travail • Relations entre salariés : l’organisation du travail permet-elle la constitution de collectifs ? L’entraide existe-t-elle ? Avec qui et sur quoi ? • Relations entre services : les objectifs des services et leurs organisations sont-ils compatibles ? Existe-t-il des temps collectifs ? • Relations avec la hiérarchie : quel est le positionnement de l’encadrement ? Les cadres sont-ils et peuvent-ils être un soutien pour les salariés ? • Relations aux représentants du personnel : les salariés savent-ils quand faire appel à leurs représentants ? Le font-ils ? • Relations aux usagers : comment les salariés qualifient cette relation ? Quelles évolutions dans cette relation ? • Objectif : Dans quelles conditions ces relations constituent-elles une contrainte ou une ressource ? Conditions d’emploi et rapport à l’emploi • Recrutement et intégration : comment se font les recrutements et sur quels critères ? Existe-t-il un processus d’intégration des nouveaux salariés ? • Parcours professionnels : les salariés se sentent-ils en sécurité du point de vue de leur emploi ? L’emploi est-il « soutenable » (capacité à se projeter jusqu’à la retraite dans l’emploi) ? Est-il possible de faire carrière dans l’établissement ou l’association et quelles sont les conditions d’accès à ces carrières professionnelles ? • Salaire : les règles de définition des salaires, des augmentations et des primes sont-elles claires ? • Objectif : Est-il possible de se projeter dans l’établissement ? • www.travailler-mieux.gouv.fr/ • CDG 85 – FNADEPA Vendée