I Lausanne, le 19 novembre 1918. ^ \ ft H : ^ Monsieur, Mr. Albert

Transcription

I Lausanne, le 19 novembre 1918. ^ \ ft H : ^ Monsieur, Mr. Albert
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I Lausanne, le 19 novembre 1918.
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Mr. Albert Lucas
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Secretary of the Joint Distribution Committee
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NBW-YORK CITY
Monsieur,
20 Exchange Pla«p»I
D'inquie'tanteB nouvelles me sont parrenueB. Dee pogromes
\
ont eclatfS dans toutes lea parties de la Pologne et de la Galicie
polonaise. Cea nouvelles, parues dans les journaux, et portees a
la connaissance du public par les diveraee agences de correspondance juives, ont e'te" re*gulierement de"menties par les agencea
polonaises. Malheureusernent ce sont les faits eux-memes ;ui viennent dementir ces hat lies " dementis " ainsi que le prouvent dee
documents authentiques. Des lettres prirees affirment qua las pogromes se succedent sans relfiche.
Ci-inclua,
TOUS
trourerez la copie d'une £mouvante lettra
qu'une mere juire a adreas^e a aea file en Suisse. Cette lettra
demontre clairement a quel point an sont les chosea en Fologaa.
Une intervention afficace et immediate est de touts n^cessit^
pour faira cesser les persecutions contre les Juifa at lea pillage 8.
Ja faia done appal a TOB aentiments d'humanite et de justice et voua prie de bien vouloir employer T O B hautaa relatione
et 1'influence de TOtre noa et de votre position en faveur da cea
pauTres juifa persecutes an Pologne et en Galicie. Je suis con-
ft
raincu que mon appel et Ids Tibrantea paroles de la lettre de
cette mere juive ne resteront pas sans un genereux tfcho.
J'espere fermement que les puissances qui ont combattu
pour le droit et la liberte" ne permettront pas qu'un peuple petit
et faibla soit livre" sans defense a la haine de see persecuteura,"
Veuillez agreer, Monsieur, 1'assurance de ma tree haute I
consideration.
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SSflHr-
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Le l i aovetaore .
Mes chers enfnnts,
C'est aujourd'hui que nou3 avo.'.s recu vc
vca lettrer.
Le ToutLieu rr.erci 4ue tout est bier, la-bas chez vous. ',eulille le
fuissar.t -iU'on scit toujours protege de tout mal.
"'' entondez-vcus done rien ot ne lisez-vous pas
de journaux sur ce .ui se pasce ici, en Solicio. Tens les Julfa
dans lea village 8 sor.t pi lies; toutes lea villes sent mendce'es.
Chrzano--, nndrycho.?, Canty, de meme jue d'autres petites villas
ont ete pillees. Ioi, nous vivons OOnas sur un volcan. '^ue Dieu
le Tout-luissant, nous protege at tous les Juifs ! looo avot.3
BOOhe" le linge et les vecements chez un non-Juif; les vaieurs e
les "livres" d'affaires sont a B. C'est ainsi 4u'on Tit en se a
fiant a des etrengera. Je aula devenue tellemeut narveuse de ce
malheureuses 4 ann?es de guerre et surtout des angoioses de I'heure
preser.te |ue je ne puis pas vous le docrire. Soyoz contents et
heuraux de ce pas vivre ici paadant cette 4po ;ue : vous vivrez
ainsi IOC an3 de plus. Tous les Juifs habitant las villages ont
ete compl* temer.t pilleo. A Raycza, Eenty, Andrychow et Chrzano-".
leo dommagas soct aValaeo a plualeure millions. A Oswiecin, on
avait voulu pillar; mais 1? rr.ilice juive et'-.nt. d^js rrrganisc-e et
comme on venait & l'aide depula Cr^ccvie, en a pu »3uver le bie
des pauvres Juifs. Des cer.tainea de Juifs so.it r-'duits h la men
dicite. Le3 hordes emm'nent avac elles toutes las jeunea filleo,
at srrechent lea planchers. f'alheurouaement, on s'est crge:.ia£
trop tard. D'abord on ne voulait pas accorder des armes. Le sei
on I I'r'trfrngar ? farier.-en, car er. real its' tout est pire encor
L Maori que ou done reste-t—elle ? R*y av*it-il pas on droit des
peuples ?
Tous les Juifs dans le " Rue " montent la garde
chacue nuit. Au commencement, on n'« pas voulu le permettre: meis
maintenant les legionnaires s'y sont deja rallies et on a constitue une milice. Les jeunes geus, notre chor Joseph, Kuba, Lola,
Ilofmann, Better, Blcnord Porner etc., ont ste chcisis par KiOBOf
poor fitre p&rmi les geLd^rmes. lis r-.uront le service tien dur,
mais ;ue peut-on faire ? On va d'silleurs mobi^iaer ces joura
chains. C'est dommsge que vous ne pulsaios pas venir. Cui, mes
fants, or. ne s'stait pas attendu a de paxoilloa choses tax que^s
temps passeroi.s-nous encore ? Et qu" attend-on encore des peuTTOB
Juifs ? Boa chers David et Julek sont extonuos, car on ne ferrre
pas 1'ceil de toute la nuit; a peine peut-on dormir un moment pendant le jour, .kpres lour service sur le front, ils auraient cependant besoin <\e se ramettre. Actuslleuent, on prie le Bon Dieu
.jue tout finisse seulement p--r 1'argent. Tous laa BOgoai&a aont .
femes; tout va vers la ruine. J'si AtO hier a BielltS. L& tout
est organise : tous les Juifs, les Allemand3 et aussi les 14 ionnaiiss se sont organises a cause du danger qui menace. C'est un
pl«iair de voir tous les Juifs, les etudiacts, les ,;eunes B J M ,
les vieillards monter la garde; tous les fabrioactB mottent ieurs
automobiles a disposition. Tous les app^reils te'lephoniquoo ccmmu„i i-aeni de m°r.i?r? rue 3i quelqu'un telephone ju'il y a un dauger ;uelcon;ue, tous les post^s en sont lame'distecient avians.
Ici,
aussi, on s'est organise" de la meme mar.i'
C iter. Dieu, est-ce que ncus ser.ns -JpTgnes par
ce mslheur ? Qu'avoas-nous f^it nous autres pauvres Juifs p->ur
que nous soyens persecutes do telle mani^re
A Cracovie, on eat aussi trae tien organis^.Mo
ne pouvons rien envoycr a netr.e cher Jacques, ^"^ "•" »* " R I S B ™