hazebrouck - DoYouBuzz

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HAZEBROUCK
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AUJOURD’HUI
BONJOUR ៑ Goût de cendres
Spectacle pyrotechnique ៑
Noël n’aura pas eu la même saveur pour tout le monde. Dans la
nuit de vendredi à samedi, certains
se rendaient à la messe de minuit,
d’autres dégustaient un bon repas,
d’autres encore ouvraient leurs cadeaux empilés sous le sapin.
« Oh, la belle rouge ! » Ce sera
ce soir sur la Grand-place
d’Hazebrouck. À 19 h 30, la
ville offrira son traditionnel feu
d’artifice de décembre, ainsi
qu’un spectacle de laser. ᔡ
LE VISAGE DU DIMANCHE
PAUL LATINA
Au même moment, les sapeurspompiers s’activaient à éteindre un
incendie, heureusement sans victimes, au mont des Cats. Pour ces
habitants, ce réveillon de Noël restera, assurément, un triste souvenir.
LA VOIX DU NORD
DIMANCHE 26 DÉCEMBRE 2010
PENSEZ-Y
Dans ces cas-là, les voisins sont
souvent en première ligne. Cette
fois encore, ils se sont mobilisés.
En cette nuit de Noël, cette solidarité a eu une résonance particulière. ᔡ M. J.
Exposition ៑ Le musée des
Augustins, à Hazebrouck, présente une exposition sur « La
Femme, artiste et modèle », à
travers des œuvres du XVIe au
XXe siècle. À voir jusqu’au
20 janvier. ᔡ
PILOTE DE CHASSE DANS L’US NAVY
Libérer les otages français en Afghanistan ?
« Être un héros, ce n’est pas mon métier »
Le lieutenant Paul Latina a
posé ses bagages à
Hazebrouck « pour passer les
fêtes de Noël avec ma petite
amie et sa famille ».
WikiLeaks ? « De la
spéculation. » La mort ? « Ça
fait partie du job. » L’uniforme
d’un héros ? « Typiquement
américain. »
® BIO EXPRESS
Son parcours
Ayant des parents d’origine italienne et de classe moyenne, Paul
Latina est entré dans l’US Navy,
l’équivalent de la marine française,
à 29 ans. Une carrière entamée
« avec dix ans de retard » après une
licence de sociologie obtenue à
Gainesville (Floride) et un premier
travail dans une compagnie d’assurances.
Pour devenir lieutenant, le pilote
de chasse a satisfait à une exigeante formation, à la base militaire de Pensacola (Floride), récompensée par les Ailes d’or.
PAR DAMIEN LEMAÎTRE
[email protected]
Mardi 14 décembre, l’US Air Force
décide de bloquer l’accès aux sites
internet du « New York Times » ou
du « Monde » qui ont publié des documents obtenus grâce à WikiLeaks. Qu’en est-il à l’US Navy ?
« L’US Navy n’est pas concernée
par ces mesures. Je ne suis pas surpris que l’US Air Force ait agi ainsi.
Pour moi, ce ne sont pas des documents faits pour être lus par tout le
monde. Ce sont des infos qui peuvent être dangereuses si elles tombent entre de mauvaises mains. Elles contiennent des faits non avérés, des rumeurs. Tout ça, c’est de
la spéculation ! Je ne vous en dirai
pas plus : c’est aux dirigeants du
gouvernement qu’il faut poser votre question. »
L’US Navy peut-elle aider l’armée
française à libérer les otages, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, retenus en Afghanistan depuis près d’un an ?
« Il faut savoir que là-bas, c’est une
guerre de coalition. Toutes les armées travaillent ensemble. Je vous
le garantis. On partage les informations. Récemment, j’ai aussi aidé
au ravitaillement d’avions Rafale
français en survolant le pays. »
Mais, si vous le pouviez, aimeriezvous les libérer ?
(Il marque un temps avant de répondre.) « Ce n’est pas ma spécialité.
Être un héros, ce n’est pas mon métier. »
Pourtant, vous en avez tout l’uniforme…
« C’est vrai que des gens m’arrêtent et me remercient tout le temps
quand je le porte dans la rue. Mais
c’est typiquement américain ! une
fois, dans un zoo aquatique à Orlando, juste avant un show, les organisateurs ont demandé aux combattants américains qui se trou1205.
Son actu alité
Afghanistan, Irak, Corée du Nord,
Afrique… Paul Latina, 36 ans, est
de tous les conflits de l’armée américaine.
Actuellement, il est dans une période de « relâche » : il forme à son
tour les jeunes pilotes de chasse à
Pensacola. « Un honneur d’être un
modèle. »
Son contrat court jusqu’en
août 2012, « après, je pourrais me retirer ou continuer jusqu’à la retraite,
à 49 ans ». Lieutenant commandant
pour aboutir au grade suprême de
commandant ? « Le chemin n’est
pas tout tracé (…) Je resterai aussi
longtemps que je prendrai du plaisir
dans la Navy. »
Ni Tom Cruise ni un moine, Paul Latina veut « juste continuer à faire du bon travail ».
« En Afghanistan,
toutes les armées
travaillent ensemble.
Je vous le garantis. »
vaient en tribune de se lever. Tous
les spectateurs nous ont applaudis. » (Il éclate de rire.)
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?
« J’adore voler. J’ai grandi à côté
d’une base militaire à Portsmouth,
dans le New Hampshire (au nordest des États-Unis, près de Boston).
Mais j’ai commencé à travailler
dans les assurances. Jusqu’au moment où j’en ai eu marre de rester
assis dans un bureau. À 27 ans,
j’ai eu l’occasion de visiter un
porte-avions, le Nimitz. C’était la
révélation. J’avais besoin d’adrénaline. »
Ce n’est pas sans vous faire quelques frayeurs…
« En vol, on est dans l’instant présent. On ne réfléchit pas à ce qui
nous arrive. Il faut savoir mettre
les choses de côté et s’en tenir à notre mission. »
Malgré la peur de mourir ?
« C’est une possibilité qu’on ne revienne pas d’un combat. Ça fait
partie du job. Sept coéquipiers sont
morts autour de moi en mission.
Ce ne sont pas des situations qui arrivent souvent non plus. »
À quoi vous rattachez-vous pour
dédramatiser ?
« Aux photos de mes deux filles (6
et 3 ans) que j’ai avec moi dans
mon jet. Ça m’arrive aussi d’écouter de la musique avec mon Ipod.
Je me mets en pilotage automatique et j’écoute Matchbox Twenty.
Le titre Long Day est une tuerie ! »
Vos premiers déploiements ?
« Je suis parti trois mois au Japon
dans un escadron. La situation
était tendue avec la Corée du Nord.
Je devais surveiller la zone. Et maintenir la visibilité de l’armée américaine. Après, j’ai intégré le porteavions USS Theodore-Roosevelt en
Afghanistan. Mon rôle était de supprimer les défenses aériennes de
l’ennemi en parasitant leurs ondes,
puis de détruire les mines pour préparer le terrain aux troupes. »
Des images marquantes ?
« Sans entrer dans les détails, c’est
le fait de communiquer avec les jeunes soldats sur le terrain, dont la
plupart ont entre 18 et 20 ans.
Dans leur voix, on comprend vraiment le niveau de gravité de la situation. Qu’on est là pour les soutenir. »
Plutôt républicain ou plutôt démocrate ?
« Chaque homme politique a ses
bons et mauvais points. Je serais
plus dans le camp des démocrates.
J’ai voté Obama. »
Votre position par rapport au retrait des troupes américaines en
Irak ?
« C’est une bonne chose que les
troupes reviennent à la maison.
Mais, si on s’en va trop tôt, ça ruinera tout notre travail. En Irak
comme en Afghanistan, on doit
s’assurer qu’un gouvernement fort
est en place. »
L’héritage que vous voudriez laisser après votre carrière ?
« Je ne pense pas à ça. Je veux juste
continuer à faire du bon travail.
Avec les camarades, on a une devise : “Work hard, play hard”, travailler dur et en profiter. » ᔡ