Gazéification des résidus municipaux
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Gazéification des résidus municipaux
Gazéification des résidus municipaux : Un potentiel énergétique non négligeable Titre à ajouter (rédaction : février 2007) 1. Résumé Sommaire récapitulatif Principales caractéristiques du procédé de gazéification Procédé de traitement thermique ayant lieu en présence restreinte d’oxygène et d’air. Flexibilité des intrants : accepte une large gamme de matières issues des résidus solides municipaux (RSM). Avec la température et la pression, le % d’oxygène permet de contrôler les réactions chimiques afin d’obtenir différents sous-produits : (1) syngaz - valorisable sous forme d’électricité, de vapeur, de chaleur, de biocarburants ou autres produits chimiques et (2) autres sous-produits (métaux, résidus stables) facilement valorisables. Peu ou pas de résidus à enfouir Æ taux de diversion maximal. Analyse du cycle de vie : efficience énergétique très supérieure à l’incinération, réduction des émissions atmosphériques (NOx, SOx, CO2) et absence de dioxines et furannes. Moindre impact sur l’environnement et production de biocarburant devraient résulter en une meilleure acceptabilité par le public. Pas d’unité commerciale à grande échelle en Amérique du Nord. Technologies Enjeux État / Connaissances et implantation Gazéification conventionnelle sur lit fluidisé (GLF) Nécessite un prétraitement des déchets : extraction des matières inorganiques (se combine très bien avec un programme de recyclage et de compostage), séchage et broyage de la matière. Oxydation partielle de 700 à 1600 °C. Technologie éprouvée : deux leaders, plus de trente unités de grande échelle en opération au Japon. Plusieurs entreprises de gazéification de déchets industriels et spéciaux commencent à se tourner vers ce marché ainsi que de nouveaux acteurs cherchant à optimiser le procédé (ex : Enerkem–Byosin au Québec). Projet en vue à Edmonton, première usine de taille commerciale. Gazéification haute température (GHT) Prétraitement réduit à un simple compactage en cube de 500 kg. Jusqu’à 2000 °C. Technologie éprouvée, dominée par IWT avec son procédé Thermoselect qui compte une dizaine d’usines en opération au Japon et en Europe, ainsi que plusieurs projets dont le plus important au monde : celui de Caguas (Puerto Rico). Gazéification à torche à plasma (GTP) Prétraitement reste optionnel. Torche à plasma (jusqu’à 8000 °C au contact de la torche). Résidus du procédé stables et vitrifiés Æ facilite leur valorisation. Technicité plus complexe (haute température) / peu éprouvée à l’échelle commerciale car seulement 2 unités de grande échelle dans le monde. Unité pilote en démonstration à Ottawa (Plasco Energy). 1 2. Principaux constats 2.1 Le procédé de gazéification Principe de base et objectif du procédé de gazéification La gazéification est un procédé de traitement thermique des résidus solides municipaux (RSM) et constitue une alternative potentielle aux techniques d’incinération conventionnelles au même titre que certains traitements biologiques. Le procédé thermique de la gazéification repose sur une décomposition thermique des matières résiduelles ayant lieu en présence restreinte d’oxygène et d’air, contrairement à l’incinération (en excès d’oxygène) et à la pyrolyse (en absence d’oxygène). Avec la température et la pression, le pourcentage d’oxygène permet de contrôler les réactions chimiques de la gazéification afin d’obtenir différents sous-produits. Le procédé de gazéification repose sur trois phases : • Prétraitement (pour certains procédés) : broyage, tri (récupération des matières recyclables et inorganiques) et séchage pour avoir un intrant de qualité. • Conversion des matières résiduelles en syngaz : le carbone et l’hydrogène présents dans les matières résiduelles organiques sont transformés en gaz combustible, appelé syngaz (gaz synthétique), à des températures élevées comprises entre 800 et 2000 °C selon les technologies. • Post-traitement : processus de nettoyage puis de valorisation du syngaz (électricité, vapeur, chaleur, biocarburants ou produits chimiques). Avec cette valorisation énergétique, le procédé est autosuffisant énergétiquement. Post-traitement non requis / Réduction des résidus destinés à l’enfouissement La plupart des sous-produits étant valorisés, le volume à enfouir est très faible. Contrairement à l’incinération et aux traitements biologiques, il n’y a pas de cendres, de boues ou poussières de filtrage nécessitant un coûteux stockage ou un traitement ultérieur. Les volumes d’eau de lavage sont réduits. Les technologies de conversion thermique réduisent la quantité de résidus destinés à l’enfouissement de près de 75 % en poids et 85 % en volume [4]. Les taux de diversion peuvent même atteindre 98 % lorsque les sous-produits sont vitrifiés et donc valorisables dans le cas des procédés de gazéification les plus performants. Cycle de vie du procédé de gazéification Efficience énergétique et émissions atmosphériques L’efficience énergétique du procédé varie considérablement selon les conditions d’opération (pression, température, % oxygène) mais aussi selon le type d’intrants et sa qualité (prétraitement). Le papier/carton, le textile ou le caoutchouc (pneus) ont des pouvoirs calorifiques élevés (voir détails [5]). Les plastiques sont aussi des matières de choix puisque plusieurs types de plastique, particulièrement les polyoléfines (emballages plastiques), ont une grande valeur calorifique et une structure moléculaire simple composée principalement de carbone et d’hydrogène [6]. D’une manière générale, avec des rendements énergétiques entre 300 et 900 KWh/tonne selon le type de procédé utilisé, la gazéification offre presque toujours des rendements supérieurs aux autres procédés de récupération d’énergie tirée des déchets [3]. 2 Comparaison des impacts environnementaux de différents scénarios de gestion des résidus municipaux Comparaison de 4 scénarios de traitement de 1 000 000 de tonnes par de résidus solides municipaux : - traitement thermique avancé (ATR) / incinération ; - gazéification ; - enfouissement ; - digestion anaérobie (AD). (1) Emissions atmosphériques (2) Équivalent carbone par tonne métrique (3) Consommation énergétique annuelle Source : URS Corp., 2005 [3] Au niveau des émissions atmosphériques, le syngaz est plus homogène que les RSM et sa combustion est plus propre que celle des RSM et a lieu dans un environnement fermé, sans contact direct avec l’extérieur si bien que la gazéification émet beaucoup moins d’odeurs, de fumée et des taux bien inférieurs de SOx, NOx et CO. De plus, la production de syngaz ne conduit pas à la formation de dioxines et de furanes. Enfin, les taux de CO2 sont considérablement réduits. L’étude de Los Angeles [3] estime qu’une unité de 250 000 t/an de RSM traités par gazéification au lieu d’être enfouis générerait annuellement des économies d’énergie équivalentes à une usine de 30 MW opérant pendant un an, ainsi qu’une réduction de 425 t de NOx, soit l’équivalent des émissions de NOx émises annuellement par une centrale au gaz naturel de 975 MW. 3 Acceptabilité du public Compte tenu du contrôle possible des différents paramètres du procédé, la gazéification peut être localisée en zone industrielle. Comme il s’agit d’une technologie peu répandue et généralement méconnue du public, il est difficile de déterminer la perception du milieu. Il est toutefois possible qu’une installation de gazéification soit associée à l’incinération. En effet, les deux procédés impliquent une dégradation par la chaleur et sont utilisées pour produire de l’énergie. Les installations se ressemblent visuellement à la différence importante que les usines de gazéification ne présentent pas de haute cheminée ou alors celle-ci est de taille réduite en comparaison avec les incinérateurs. La différenciation mérite d’être expliquée au public quant aux avantages liés aux résidus solides stables, taux de diversion, absence de dioxines et furannes, etc. Le fait de produire un biocarburant à partir des déchets ultimes pourrait aussi permettre de différencier plus facilement les deux procédés et apporter une image plus positive à la gazéification. 2.2 Avancement et diffusion du procédé de gazéification Principaux procédés Caractéristiques des procédés de gazéification conventionnelle et de gazéification par torche au plasma Gazéification conventionnelle sur lit fixe ou sur lit fluidisé Gazéification à torche à plasma (GTP) (GLF) En présence contrôlée d’oxygène entre 700 à 1600 °C. La gazéification sur lit fixe a lieu dans une grande chambre de combustion de forme cylindrique dont le fond est recouvert de sable et de silice. De l’air est injecté à faible vélocité à travers le sable. La présence du sable a un effet positif sur le transfert de la chaleur de l’air vers les matières à traiter. Avec la gazéification sur lit fluidisé – généralement utilisée pour la gazéification conventionnelle des RSM, l’air est injecté à grande vélocité. En augmentant la vitesse du flux jusqu’à une certaine valeur critique, cette poussée verticale égale la force gravitationnelle, de sorte que le lit de particules se trouve en suspension dans le flux permettant une maximisation du contact entre l’air et les matières à traiter et donc la chaleur. Le plasma est produit en faisant passer de l’air dans un courant électrique. Le résultat est un jet de gaz surchauffé, appelé plasma. Celui-ci peut atteindre une température de 8000 °C. Au contact de ce jet de gaz, les matières résiduelles se décomposent en molécules simples. Le processus est réalisé à pression atmosphérique dans un environnement contrôlé et complètement fermé. Source : Groupe SM, 2007 [2] Une autre technologie [3], dite de gazéification à haute température (GHT) a été spécialement développée afin de réduire le besoin de prétraitement à la source à une simple compaction. Les matières sont reçues telles quelles dans les installations et sont compactées en cubes d’environ 500 kg avant leur introduction dans la chambre de dégazéification/gazéification. Ceci permet de réduire suffisamment le volume d’air dans les matières et d’assurer une gazéification optimale lorsque les matières sont introduites dans le réacteur à haute température, jusqu’à 2000 °C. Enfin, on note que la plupart des installations de pyrolyse de grandes capacités (supérieures à 80 000 t/an en moyenne) sont des installations de thermolyse intégrée, c'est-à-dire, associant au procédé de pyrolyse un procédé de gazéification du coke de pyrolyse. 4 Principales variations des procédés Outre la source de chaleur, la température et la pression, ces procédés varient au niveau de leur sensibilité à l’homogénéité du flux de matières à traiter et à l’humidité des matières et donc au niveau de la gestion à l’entrée des intrants. Si la gazéification à haute température requiert un simple compactage, les procédés de gazéification conventionnelle nécessitent l’extraction des matières inorganiques des RSM, notamment les métaux ferreux et le verre. Les RSM doivent être séchés jusqu’à un pourcentage pondéral d’humidité de 15 % à 30 % et être soumis à un procédé de texturation pour que la matière atteigne la dimension (inférieure à 5 cm) et la densité appropriées. Une unité de gazéification conventionnelle qui serait implantée dans le cadre d’un système de collecte à deux voies, pourrait devoir faire un prétraitement supplémentaire, par exemple un compostage, pour réduire la quantité de matières organiques et surtout la teneur en eau. Par contre, ce prétraitement ne serait peut-être pas nécessaire dans un système de gestion à trois voies où environ 50 % à 60 % des résidus verts et résidus alimentaires ne se retrouvent pas dans le flux de déchets [2]. Dans le cas de la torche à plasma, même si les résidus municipaux gagnent à être séchés et homogénéisés pour régulariser la production de gaz, ce prétraitement reste optionnel. La différence se fait également au niveau des sous-produits. L’utilisation de torches à plasma permet de réduire le temps de séjour des matières résiduelles dans la chambre de gazéification et les cendres lourdes sont gazéifiées dès la sortie du four mais aussi vitrifiées, facilitant leur valorisation. Unités en opération, procédés et principaux promoteurs Bien qu’il n’existe encore en Amérique du Nord aucune unité commerciale de grande échelle traitant des RSM, une quarantaine d’unités opèrent au Japon, véritable leader dans cette technologie, et en Europe sous l’influence de législation visant à réduire la mise en décharge. Depuis le début des années 2000, on compte plusieurs nouveaux projets dans les îles (Japon, Iles Vierges Américaines, Puerto Rico [7], Hawaii) où la question de l’espace occupé par des décharges pose un problème majeur, ainsi que plusieurs projets pilotes et études d’évaluation dans les grandes métropoles comme New York [8], Los Angeles [3] ou Toronto [4]. Au niveau des promoteurs, trois leaders se détachent en terme de commercialisation des procédés de gazéification des RSM et comptent pour plus de 80 % de la cinquantaine d’unités en opération : Ebara (Suisse) et Nippon Steel (Japon) avec des unités de gazéification conventionnelles sur lit fluidisé, toutes au Japon, parfois couplées à de la pyrolyse et Interstate Waste Technology avec son procédé Thermoselect de GHT (couplage pyrolyse/gazéification). Outre une réelle expérience opérationnelle, ces entreprises ont développé des partenariats clefs pour valoriser leurs sous-produits. Cette expérience à grande échelle permet de dire que la technologie est éprouvée pour ces deux procédés. Par contre, pour la gazéification à torche à plasma, on ne compte que deux unités de grande échelle dans le monde et la technologie est encore peu éprouvée. 5 Principaux fournisseurs et technologies en opération Procédé / Entreprise Tech Unités commerciales en opération Thermoselect Interstate Waste Technology (USA) GHT Karlsruhe (1999), Allemagne : 225 000 t/an de RSM, produisant 35-70MW d’électricité. 7 unités au Japon dont : Chiba (1999), Japon : 100 000 t/an RSM, produisant du syngaz (valorisé à 80 % en aciérie) et 1,5 MW en électricité. Mutsu (2003), Japon : 50 000 t/an RSM. Projets en développement : unité de très grande capacité à Caguas (Puerto Rico) / début des opérations projeté pour 2010 et devant traiter près de 1 000 000 t/an, ce qui en ferait la plus grande au monde. Nippon Steel (Japon) GLF + de 25 unités au Japon, traitant entre 30 000 et 280 000 t/an. Procédé avec le plus d’opérations dans le monde. Procédé peu diffusé hors Japon. Ebara Twinrec (Suisse) GLF 12 unités (plusieurs projets en cours) au Japon, traitant entre 8000 et 180 000 t/an. Envirotherm SVZ Lurgi-British Gas (R-U) GLF Allemagne 250 000 t/an de RSM mélangés à du charbon pour conversion en syngaz ensuite convertis en méthanol et en électricité. Hitachi Metals (Japon) Westinghouse Plasma (E-U) GTP EcoValley Plant Utashinai (2002), Japon : 100 000 t/an de RSM et/ou résidus déchiquetage automobile. Production d’électricité de 7,9 MW (consommation de 3.8 MW par le procédé + production nette 4,1 MW). Enel-Solena (Italie) GTP Rome (2004), Italie : 120 000 t/an RSM. Sources : CMQ, 2004 [9], AES, 2004 [10] et URS, 2005 [3] Plusieurs promoteurs de la gazéification industrielle commencent à se tourner vers la gazéification de RSM comme Primenergy (É-U). Deux entreprises canadiennes ont lancé des projets pilotes au Canada et à l’étranger. 6 Autres projets de gazéification des résidus solides municipaux Procédé / # Sites d’opérations de procédé de gazéification entreprise Biosyn – Enerkem Tech. Inc. (Canada, Québec) GLF - - 2 usines en Espagne avec la technologie Byosin. 20 000 t/an de plastiques résiduels / prod. 7 MW d’électricité. Projet semi-commercial à Londres de 100 000 t/an. Unité de démonstration de Sherbrooke : opérant depuis 2002 au travers d’un partenariat avec la Ville de Sherbrooke. Il s’agit d’un investissement de 1,2 million $ qui impliquait la conception et la construction d’une usine pilote capable de transformer quotidiennement 2,5 t/j de matières résiduelles en syngaz. La Ville fournit les matières résiduelles et l’usine est financée par les gouvernements fédéral et provincial, par Enerkem et la Société québécoise d’initiatives pétrolières (SOQUIP). Usine de démonstration de taille commerciale à Edmonton (première en Amérique du Nord) Technologie retenue en 2006 pour le traitement de 100 000 t de matières résiduelles municipales bioséchées, sur le site du Edmonton Waste Management Center. Projet de 87M $, cette usine devrait produire de 10 à 12 MW d’électricité et 12 MW additionnels de chaleur utilisable pour le séchage des bio-solides. Avec les infrastructures de transfert et le processus au complet, ce processus dépassera les 100 M $. Cette usine fera l’objet de R&D poussée notamment pour la production de sous-produits à plus haute valeur ajoutée (méthanol / hydrogène). Ce projet est co-financé par la Ville d’Edmonton, AERI et le développeur-opérateur EPCOR. Le Edmonton Waste Management Centre of Excellence coordonnera la R&D. Ce projet a également reçu le financement de la Fédération canadienne des municipalités (FCM), de Ressources naturelles Canada et du Alberta Energy Research Institute (AERI). Plasco Energy (Canada) GTP - Autres firmes / gazéification des RSM GTP Integrated Environmental Technologies, É-U ; Phoenix Solutions, É-U; Pyrogenesis, Canada ; Advanced Plasma Power (APP), R-U. Eneco (Canada) / CORE- Technology. GLF Deux projets pilotes en Espagne, à Barcelone et Castellgali Usine pilote d’Ottawa Projet visant à traiter près de 36 000 t/an de RSM (85 t/j) afin de produire 5 MW, dont 1 MW utilisé pour les opérations et 4 MW revendus à Hydro Ottawa (équivalent 3600 maisons). Financée en partie par Technologies du développement durable Canada (TDDC), elle fait l’objet d’un partenariat avec la Ville d’Ottawa dans le cadre du projet « Partnership for a Zero-Waste Ottawa ». Devant être mise en service en mai 2007, l’usine devrait opérer pendant deux ans pour mener des tests indépendants afin d’évaluer la performance environnementale de l’unité. Coûts d’implantation Les prix varient d’un promoteur à l’autre. La taille de l'unité, la capacité de traitement, la nature des matières à traiter et le mode de valorisation énergétique du gaz choisi déterminent le coût d'achat et d'installation d'un système de gazéification. Des économies d’échelles peuvent être réalisées avec une installation de plus grande capacité, cependant le fait de réaliser plusieurs petites unités au lieu d’une très grande peut réduire le transport des RSM et les problèmes de transmission au réseau électrique [11]. 7 Dans son étude de 2004 [8], la Ville de New York estime, en se basant sur les offres des promoteurs retenues en présélection, les coûts de la gazéification dans les mêmes gammes de prix que la pyrolyse : de 25 à 85 M $ pour une unité de 50 000 t/an et de 50 à 170 M $ pour une installation de 100 000 t. Selon Enerkem, pour une unité de production de 5 à 10 MW, les coûts (2002) varient entre 2500 $ et 3000 $ par kW installé, en incluant le couplage avec le système de distribution électrique. Coûts d’opération La valeur de la revente d’électricité ou du biocarburant a un grand impact sur le prix de revient. Selon l’étude de la Ville de New York [8], le coût total est de 70 à 160 $/t pour des installations de 20 000 à 200 000 tonnes et plus par an, considérant un prix de rachat de l’électricité entre 62 $ et 74 $ / MWh et le coût d’élimination des résidus en enfouissement. Les coûts totaux donnés par les promoteurs sélectionnés comprennent le coût d’amortissement de l’investissement sur 15 et 20 ans, les coûts d’opération et les recettes de vente. Selon Enerkem, l'exploitation d’une unité de production de 5 à 10 MW, fonctionnant 8000 h par an, nécessite une équipe de 8 à 12 personnes selon le niveau d'automatisation. Les coûts liés au fonctionnement de l'unité se situent entre 0,025 $ et 0,035 $ par kW d’électricité produit. La gazéification au plasma est généralement considérée dans la littérature comme étant légèrement moins coûteuse que l’incinération conventionnelle. Toutefois, cette évaluation est très dépendante des conditions locales de chaque projet. Par contre, les coûts d’opération sont plus élevés que les autres procédés à cause des températures plus élevées et l’opération de la torche au plasma vient réduire la production nette d’électricité [9]. Dans son offre à la Ville d’Ottawa, Plasco Energy en se basant sur un prix de revente de l’énergie de 11 cents / kWh et des montants encore plus élevés lors des périodes de pointe, fixe les coûts pour la Ville à 50 $/t pour la première usine de taille commerciale (200 t/j) et entre 55 et 65 $/t pour les usines suivantes. Si ce site pilote fonctionne tel que planifié et que des usines commerciales sont construites aux États-Unis, Ottawa pourrait recevoir jusqu’à 35 M $ en redevances sur les 10 prochaines années pour avoir permis à Plasco d’y tester la technologie [11]. 3. Pour poursuivre la recherche… Comment s’y retrouver pour chercher de l’information? L’information disponible sur la gazéification est de plus en plus abondante grâce à la diffusion croissante des technologies et à l’information fournie par les promoteurs mais aussi grâce aux différents appels d’offres et études d’évaluation menés par plusieurs grandes villes qui ont étudié la gazéification comme technologie de traitement en alternative à l’enfouissement (New York, Los Angeles, San Francisco, Toronto, etc.). Termes français Termes anglais Gazéification sur lit fluidisé (GLF) Gazéification par torche à plasma (GTP) Gazéification haute température (GHT) 8 Conventional Gasification-Fluid Bed Plasma Arc Gasification Sites Internet des principaux promoteurs : http://www.interstatewastetechnologies.com/tech_dev.htm http://www.nsc.co.jp/shinnihon_english/ (Nippon Steel) http://www.ebara.ch/_en_/products___services.php?n=1 (Ebara) http://www.westinghouse-plasma.com/ http://www.solenagroup.com/html/tech/tech.asp http://www.enerkem.com/ http://www.plascoenergygroup.com/ 4. Références utilisées 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. JENKINS, S.D. Conversion technologies, A new alternative for MSW management, http://www.earthscan.co.uk/news/article/mps/uan/519/v/5/sp/ (page consultée le 25 avril 2007). CONSULTANTS S.M. INC. (février 2007). Analyse comparative des technologies de traitement des matières résiduelles pour la MRC du Haut Saint François, 60 p. http://www.mrchsf.com/consultation/analyse_fiches_sm_fev2007.pdf. URS CORPORATION FOR CITY OF LOS ANGELES, D.O.P.W., BUREAU OF SANITATION (2005). Evaluation of Alternative Solid Waste Processing Technologies, 40 p. www.lacity.org/SAN/alternativetechnologies-summary-report.pdf. MAC VIRO (30 mai 2006). Evaluation of “Alternatives to” and Identification of the Preferred Residuals Processing System, Durham/York Residual Waste Study, 93 p. http://www.durhamyorkwaste.ca/processing_system.php. WILLIAMS, R.B., JENKINS, B. J., AND NGUYEN, (2003). Solid Waste Conversion- A review and database of current and emerging technologies: Final Report for California Integrated Waste Management Board, CIWMB interagency agreement IWM-C0172, 129 p. http://biomass.ucdavis.edu/pages/reports/ConversionPhaseI_IWM-C0172.pdf. INSTITUT DES PLASTIQUES ET DE L'ENVIRONNEMENT DU CANADA (May 2004). The Gasification of Residual Plastics Derived from Municipal Recycling Facilities, 8 p. http://www.cpia.ca/files/files/files_files_gasification_aug03.pdf CIEMADES (2006). Caguas Waste to Energy Overview, http://ciemades.suagm.edu/ppt/Nov.%203/Mark%20Augenblick,%20Caribe%20Waste.pdf. ARI CONSULTANT (2004). Evaluation of New and Emerging Solid Waste Management Technologies, Prepared for: New York City Economic Development Corporation and New York City Department of Sanitation, p. http://www.nyc.gov/html/dsny/downloads/pdf/guides/swmp/swmp-4oct/appendix-f.pdf. COMMUNAUTÉ MÉTROPOLITAINE DE QUÉBEC RIVE-NORD (Décembre 2004). Plan de gestion des matières résiduelles - Annexe C - Étude sommaire des technologies de gestion des matières résiduelles, 24 p. http://www.ville.quebec.qc.ca/fr/document/pgmr_annexe_c.pdf. ADVANCED ENERGY STRATEGIES, I. (2004). Investigation into Municipal Solid Waste Gasification for Power Generation, prepared for Alameda Power & Telecom, 304 p. www.alamedapt.com/newsroom/reports/gasification.pdf. PATRICK DARE. Gasification waste plan surpasses standards: Bryden, http://www.canada.com/ottawacitizen/news/local/story.html?id=052ec9c2-668a-4852-b427513b9275bdc6&k=0 (page consultée le 30/04/2007). 9