A Troyes, c`est une catastrophe, vrai ou faux

Transcription

A Troyes, c`est une catastrophe, vrai ou faux
Vous êtes pour le Village de Marques ?
A Troyes, c’est une catastrophe, vrai ou faux ?
On peut croire que oui… Sauf si on s’informe.
On aurait pu commencer ce billet par « il était une fois »… Hélas, cela arrive
bien plus souvent… Donc, il était plein de fois, deux hommes sur un
trottoir. Ils se font accoster gentiment par un troisième qui leur dit : « vous
étiez à la réunion, pourquoi êtes vous pour le Village de Marques ? ». Les
deux hommes se regardent et l’un d’eux répond « nous pensons qu’il faut
défendre la liberté d’entreprendre ». Ah. Leur interlocuteur recule d’un pas
et réplique : « vous devriez aller à Troyes, c’est une catastrophe ! ». Ah.
Question : Lequel de ces hommes est déjà allé à Troyes ?
Réponse : Aucun.
Alors cette catastrophe annoncée ? Quelle est son ampleur ?
4 heures de route plus tard… A Troyes, il y a 3 Villages de Marques. Pas
moins. Plus de 80 000 m² de surface de vente accueillent ainsi chaque
année 3 à 4 millions de visiteurs.
Il y a Marques Avenue, installé dans d’anciens entrepôts rénovés à SaintJulien-les-Villas. Le centre s’est ensuite étendu à proximité pour accueillir
de nouvelles marques et constituer notamment un pôle dédié à
l’habillement des enfants.
McArthurGlen et ses 80 boutiques se trouve à Pont Sainte-Marie, à un peu
moins de 10 kilomètres du centre ville de Troyes.
Marques City enfin, occupe 15 000 m² à Pont Sainte-Marie et compte une
trentaine de magasins. A la différence des 2 précédents, le schéma
ressemble plus à une zone commerciale classique avec des entrepôts
indépendants qu’à un Village. Normal, il est plus ancien et à l’époque, en
1990, on sortait de l’ère des magasins d’usine, l’avènement des villages de
marques suivra quelques temps plus tard.
Toujours pas de catastrophe en vue…
Que disent les spécialistes du commerce à Troyes de tout cela ?
« Cet actuel concept de magasins d’usine a largement contribué au
développement du tissu économique local pour 3 raisons majeures : Le
développement d'un tourisme commercial avec des retombées positives
pour de nombreux secteurs du commerce et de services, une mise en
valeur de la tradition industrielle de la ville et de la région. La revitalisation
du commerce de centre-ville et enfin un impact positif pour l'emploi. Ah.
Et qu’avons-nous vu ou entendu en centre ville ?
Un centre ville propre et agréable. Des bâtisses à colombage. Des magasins
indépendants comme la boutique Manolo qui propose des bijoux et des
chaussures (baskets Guess 106 euros), des magasins Armand Thiery, Cache
Cache, Un Jour Ailleurs, Pimkie, H&M, Burton, Celio, Esprit, la liste n’est pas
exhaustive.
Toujours pas de trace de « la catastrophe ».
A l’Hôtel des Comtes de Champagne, nous apprenons qu’un accord existe
avec Marques Avenue : si des gens en visite dans le centre cherchent un
hôtel et posent la question à l’accueil du Village de Marques, on leur remet
une information sur l’hôtel. A l’inverse, les clients de l’hôtel disposent de
10% de réduction supplémentaire si l’hôtelier appose son tampon sur un
dépliant du Village. « Ce sont environ 1 000 à 1 500 clients par an qui
viennent chez nous grâce aux Village de Marques » révèle l’hôtelier.
Il ajoute : « un jour, j’ai reçu un homme qui venait installer un magasin de
chaîne en centre ville et je lui ai posé la question : pourquoi venez-vous
avec la concurrence des magasins d’usine ? Pour lui, ce n’était pas une
concurrence, au contraire, il savait que c’était un apport de clientèle, des
clients acheteurs, qui viennent pour les magasins d’usine et qu’un certain
nombre arrive dans le centre ville et que ces personnes trouvent ce
qu’elles n’ont pas trouvé dans les magasins d’usine, ou dans les prix ou
dans les modèles ».
… Oui, c’est vrai aussi, les commerçants du centre ville de Troyes se sont
aussi pour la plupart opposé en son temps à l’élargissement des trottoirs,
voyant d’un mauvais œil la réduction de la place faite aux voitures. Avec le
temps, ils apprécieront mais à l’époque, ils ne le savaient pas encore…
Ah et puis puisqu’on en parle. On sait aussi pour le cheval. Ce n’est pas ici.
Non, la guerre non plus. On a tout vérifié. Des fois, Homère se désespère.
Nous aussi.
Cette rubrique est destinée à chasser les idées reçues sur le projet.
Mais au fait, qui est Jean-François ? Jean-François existe vraiment, il a pris la peine
de nous écrire et de nous exposer ses appréhensions, il sera désormais la
mascotte de nos questionnements. Pour chaque question, une réponse, comme à
l’habitude, issue de nos investigations.
D’autres photos du centre ville (et de ses magasins)
dans notre rubrique Albums