La bonification du visa de vacances-travail fait partie de la solution à
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La bonification du visa de vacances-travail fait partie de la solution à
La bonification du visa de vacances-travail fait partie de la solution à la pénurie de main-d’œuvre du Canada Le Canada sera confronté aux énormes défis de l’évolution de ses effectifs ces prochaines années. En Colombie-Britannique seulement, par exemple, on s’attend à créer plus de un million d’emplois au cours de la prochaine décennie, ne pouvant compter que sur 650 000 travailleurs. À elle seule, l’industrie touristique prévoit un taux de croissance de la demande de main-d’œuvre de 1,6 % de 2011 à 2020, lequel se traduira par la disponibilité de 100 000 équivalents d’années complètes de travail à plein temps de 2011 à 2020 (44 000 attribuables à la croissance prévue, 57 000 aux départs à la retraite), lesquels s’ajouteront aux quelque 250 000 équivalents d’années complètes de travail à plein temps1. L’immigration contribuera plus que grandement à la capacité du Canada de remédier à ses problèmes de main-d’œuvre et de réussir son développement économique ces prochaines décennies. Voici pourquoi1 : les réserves de main-d’œuvre sous-représentées, par exemple les travailleurs plus âgés, les employés de retour d’un congé d’invalidité, les autochtones et les nouveaux immigrants, ne pourront pallier qu’une petite partie des pénuries de main-d’œuvre prévues ; à part les jeunes autochtones, la seule croissance dans le marché de l’emploi viendra de l’immigration ; les postes de débutants, de première ligne et saisonniers constituent traditionnellement un premier emploi pour les jeunes, mais le déclin de cette population signifie que les problèmes liés à l’offre s’aggraveront considérablement. Le programme Expérience internationale Canada (programme EIC), autrefois appelé Programme vacances-travail, gère les ententes et les accords sur la mobilité des jeunes que le Canada a signés avec différents pays du monde entier, et offre des autorisations de voyage ainsi que des permis de travail temporaires d’au plus un an aux jeunes gens de 18 à 35 ans. En 2007, le Canada a conclu avec l’Australie un accord bilatéral qui a fait passer la durée de leurs visas de vacances-travail respectifs de un à deux ans. Les parties ont également modifié les termes de l’accord afin de permettre aux jeunes Canadiens et Australiens de présenter plusieurs demandes dans le cadre du programme. Bien que le programme soit offert et accessible à un éventail d’industries, l’industrie touristique en dépend fortement pour attirer et garder des travailleurs. Les résultats de la dernière enquête annuelle réalisée auprès des employeurs de la Canada West Ski Areas Association montrent la dépendance de l’industrie à l’égard du programme2. Le nombre et la proportion des travailleurs étrangers — autant les travailleurs étrangers temporaires que ceux qui travaillent en vertu du programme EIC — sont les données qui nous préoccupent le plus : L’enquête porte sur 5 910 postes en tout — de ce nombre, 62 % des employés sont des Canadiens et 38 % sont des ressortissants étrangers (une hausse de 2 % de la proportion des ressortissants comparativement à l’année précédente) ; De tous les travailleurs étrangers embauchés, 89 % sont recrutés grâce au programme EIC et 11 % sont parrainés au titre du Programme des travailleurs étrangers temporaires ; Les visas obtenus aux termes du programme EIC représentent 33 % de l’ensemble des recrues comptées ; Les travailleurs étrangers sont plus nombreux dans les postes de débarrasseur de tables ou plongeur, d’aide ménager et de cuisinier de casse-croûte ; es ressortissants étrangers, recrutés principalement au titre du programme EIC, représentent 62 % de tous les débarrasseurs de 1 Présentation de go2 au BC Immigration Task Force, février 2012. 2 Canada West Ski Areas Association, enquête annuelle réalisée auprès des employeurs, 2012. tables ou plongeurs déclarés, 64 % de tous les aides ménagers déclarés et 54 % de tous les commis à la location déclarés. Le prolongement du visa de vacances-travail destiné aux Australiens est en vigueur depuis cinq ans. Au regard de l’industrie touristique seulement, il est possible de faire les remarques suivantes. Bien que le lien de cause à effet n’ait pas été démontré, et faisant remarquer que plusieurs autres facteurs (comme la fermeté du dollar australien, la vigueur de l’économie et les vols moins chers) ont pu contribuer à l’augmentation du nombre de visiteurs en provenance de l’Australie, le prolongement du visa de vacances-travail destiné aux Australiens a peut-être aussi contribué à la hausse de 18 % du nombre de visiteurs australiens au Canada pendant la même période3. Un resserrement des relations avec le Royaume-Uni, par exemple, permettrait à ce marché de produire un effet positif à long terme sur le tourisme. Voici les effets positifs du prolongement du visa de vacances-travail destiné aux Australiens sur les employeurs, les employés et nos collectivités : Les employeurs ont accès à un bassin de personnes très qualifiées, souvent spécialisées et engagées qui s’établissent rapidement dans la collectivité et apportent une contribution positive à l’expérience visiteur. Les employeurs gagnent du temps et économisent parce qu’ils n’ont pas à consacrer de ressources importantes au processus annuel de recrutement d’étrangers et qu’ils peuvent plutôt consacrer ce temps et ces ressources au perfectionnement et à la fidélisation du personnel tout au long de la période de deux ans. Les employés, avec un visa de deux ans, bénéficient d’une expérience plus complète et plus épanouissante auprès de leur employeur canadien et, en conséquence, peuvent rentrer chez eux en ayant ajouté à leur curriculum vitæ un acquis très utile. Certains des employés qui suivent un cheminement de carrière progressif et aiment le mode de vie canadien demandent la résidence permanente afin de poursuivre leur carrière ici, fonder une famille et contribuer à la collectivité à long terme de toutes sortes de façons. Le prolongement du visa de vacances-travail destiné aux Australiens a amené de nombreux avantages indiqués ci-dessus dans un seul secteur. Il faut les conserver et les reproduire en signant des accords avec d’autres pays pour nous aider à relever les défis provinciaux et nationaux du marché du travail dans un éventail de secteurs. Recommandations Que le gouvernement fédéral améliore le programme EIC en : 1. Maintenant en vigueur les dispositions de l’accord bilatéral actuel conclu avec l’Australie, lesquelles autorisent la délivrance de visas de deux ans aux ressortissants des deux pays ; 2. Modifiant les accords bilatéraux actuels conclus avec le Royaume-Uni, l’Irlande et la NouvelleZélande pour que leurs conditions et leurs critères reproduisent ceux de l’accord Canada-Australie ; 3. Mettant en place un accord similaire avec d’autres pays, s’inspirant de l’accord Canada-Australie, là où c’est possible. 3 Tourism BC, Arrivées des visiteurs internationaux, décembre 2012.