Rêves de capitale. Paris et ses plans d`embellissement

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Rêves de capitale. Paris et ses plans d`embellissement
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20/02/08
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Préface
À toutes les époques, les citadins et plus spécialement ceux des métropoles ont enduré
les nuisances nées de leur trop grande concentration. La ville de Paris, si belle soit-elle
aujourd’hui, n’échappe pas à la règle. Le développement ancien de son tissu urbain n’a
jamais été, à quelques exceptions près, le résultat de directives ou de plans conçus de longue
main. Faut-il croire pour autant que Paris ait été jusqu’au Second Empire et à Haussmann
le simple résultat de transformations spontanées ?
Au sortir du Moyen Âge, la capitale, forte de 300 000 habitants, impressionne tous
les visiteurs, et par exemple les ambassadeurs venus rendre hommage au roi de France. La
ville est « un véritable monde », mais elle est incommode, l’air y est nauséeux, les chaussées
y sont encombrées et sales, la circulation y est difficile. À partir de la fin du xvii¬ siècle,
les idées n’ont pas manqué pour réduire les embarras, les bruits, les odeurs, les dangers,
mais elles ont rarement été mises en œuvre. Certes, quelques-unes ont donné naissance
à des travaux immédiatement visibles par les habitants : couverture du grand égout, aménagement des quais, des halles, dégagement de parvis d’églises, élargissement de quelques
rues par l’alignement des maisons, création de places publiques, de ponts et de boulevards.
Mais il s’agit toujours de projets limités dans l’espace et dans le temps, même sous la
Révolution française.
Aucun plan global de transformation de la structure de la ville n’a été imaginé avant
Napoléon I¬¤, qui fut le premier à vouloir remodeler Paris. Il reste que les Parisiens durent
attendre un autre empereur, Napoléon III, et l’arrivée d’Haussmann à la préfecture de
la Seine, pour que leur ville connaisse sa plus impressionnante métamorphose. Les
grands travaux commencent enfin dans la ligne des réflexions du début du xix¬ siècle et,
plus anciennement, de celles d’auteurs comme Voltaire ou La Font de Saint-Yenne, et
d’architectes-urbanistes comme Pierre-Alexis Delamair, Pierre Patte, Pierre-Louis Moreau
et Charles de Wailly.
À travers une sélection de documents rigoureuse, l’exposition traite ainsi un sujet
immense, celui des aménagements et des embellissements de Paris entre 1675 et 1830.
L’actualité en est patente, au début de notre xxi¬ siècle, traversé par nombre d’interrogations qui font écho à celles d’autrefois.
Jean-Noël Jeanneney,
président de la Bibliothèque nationale de France.

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