Neurochirurgie: la révolution discrète - Clinique Générale
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Neurochirurgie: la révolution discrète - Clinique Générale
n° 34 - juin 2006 N eurochirurgie: la révolution discrète D eux neurochirurgiens de renom, installés en cabinet, opèrent régulière m ent à la Clinique G énérale-B eaulieu: Le D r B ertrand D e mierre et le D r Aym en Ramadan. C e dernier a procédé à la clinique à l’implantation le 11 juin 1999 de la pre mière génération du C ervidisc . Il a réalisé avec succès, le 4 avril 2006 à la clinique et en visioconférence, une opération utilisant pour la pre mière fois au monde la 2 e génération, dénom m é e Discocerv, C ervidisc Evolution , sur une fe m m e de 46 ans qui souffrait d’une hernie discale cervicale sévère. Q uant au D r D e mierre, il est le seul à G enève à procéder à l’opération qui consiste à placer une électrode dans la colonne vertébrale, sur la moelle épinière, relié e à un petit appareil (pace maker) qui perm et d’autoréguler la douleur. Entretiens avec ces deux spécialistes. Photo: un C ervidisc utilisé pour les opérations du type de celle réalisé e le 4 avril 2006 à la C G B. (Ldd) M ot du directeur REFUS DE LA CAISSE UNIQUE, ET APRÈS? L’affaire est (provisoire m ent) entendue: le Conseil national ne veut pas de la caisse unique com m e solution à la gabegie actuelle de l’assurance obligatoire des soins en Suisse (LA M al). Par 109 voix contre 61, sans contre-projet, il a dit non à l’initiative. La caisse unique est-elle enterré e pour autant? C e n’est pas certain. A titre personnel, nous y restons favorable, dès lors que cela perm ettrait de concentrer l’attention sur d’autres priorités. Dans un article publié par Le Courrier du m édecin vaudois , le porte-parole du Groupe M utuel, Yves Seydoux, souligne les principaux argum ents qui plaident en faveur d’une caisse unique. Il serait dogmatique de ne pas les rappeler: (suite page 14) S O M M A IRE N °34 M ot du directeur 1 N eurochirurgie à la C G B 2-5 Intervie w: M 6-7 me Chantal Buehler H +: intervie w de M . Peter Saladin 8-9 Le robot fait le plein à Uni-Dufour 10 - 11 Conférence du Prof. D. O. Slosman 12 - 13 Com mission d’hygiène 13 2 le dossier S P E C T A C U L A IR E S A VA N C É E S E N N E U Ils sont quatre neurochirurgiens à pratiquer en cabinet à G enève. Deux d’entre eux, le D r Ay m en Ra m adan et le D r Bertrand De mierre livrent ici leurs expériences et décrivent les développe m ents de cette spécialité qui couvre un cha m p m édical étendu et co m plexe: du trouble de l’équilibre à la m aladie de Parkinson, de l’hé miplégie à la sclérose en plaques, les m aladies neurologiques côtoient les trau m atism es et fractures liés à un accident ou à une dégénérescence due à l’âge. 80% des cas traités à la clinique concernent la colonne vertébrale. D r Aym en Ramadan: «Une technologie de pointe pratiqué e à la C G B» DE RETOUR D ’ UN IMPORTANT CONGRÈS EN CHIRURGIE À MONTRÉAL, LE DR AYMEN RAMADAN NE CACHE PAS SON ENTHOUSIASME: «DANS UN AVENIR Discocerv 17 x 13: vue générale. PROCHE, ON PROCÉDERA À UNE INJECTION DE MATÉRIEL GÉNÉTIQUE AU PATIENT POUR TRAITER CERTAINES PATHOLOGIES NEUROLOGIQUES.» D r Aym en Ramadan, quelles sont vos spécialités et quels cas rencontrez-vous le plus fréque m m ent? D AY M E N R A M A D A N : «J’ai longte mps pratiqué en neurochirurgie aux H U G. Il est évident que les pathologies, en cabinet, sont différentes. M a spécialité est la colonne vertébrale qui représente l’essentiel des 200 opérations que j’effectue en moyenne annuelle. Je pratique ce que l’on appelle la chirurgie du rachis. Q u’il s’agisse de fixation ou de greffe, la chirurgie a réalisé d’énorm es progrès techniques au cours des quinze dernières anné es. O n traite aujourd’hui des instabilités et la dégénérescence. La fixation ou les greffes, par vis transpédiculaires et tiges ou plaques ne sont plus des problè m es en chirurgie mais ce qui change et peut poser problè m e, c’est le choix des matériaux. D e plus, le progrès fondam ental actuel est l’alternative à la fusion qui va bientôt nous perm ettre R de conserver la mobilité par des prothèses mobiles. Le neurochirurgien est tout à la fois un chirurgien du nerf, du cerveau et de la moelle épinière, et dans “l’ossature “ qui contient tout ce magnifique systè m e nerveux, il y a la mobilité de toute la colonne vertébrale. Je vais prochaine m ent publier un chapitre dans un ouvrage collectif international consacré au re mplacem ent du disque intervertébral par un disque artificiel et mobile (Discocerv, C ervidisc Evolution). La technologie avance à pas de géant: les prothèses, à l’origine en m étal, sont aujourd’hui en titane entourant le polyéthylène. C’est plus souple mais moins résistant à l’usure que la céramique.» L’âge est-il un facteur important? D AY M E N R A M A D A N : «Evide m m ent, pas de prothèse possible pour le mom ent dans les cas de traumatism e. La pathologie de la hernie discale R le dossier U R O C H IR U R G I E PORTRAIT-EXPRESS DU DR AYMEN RAMADAN N é en 1952 au Caire, Aym en Ramadan est marié et père de six enfants. Il effectue écoles primaire et secondaire à G enève ainsi que ses études de m édecine (1971-78). Il obtient son doctorat en 1985. F M H en neurochirurgie en 1986. O utre G enève et Yverdon, il se form e à Londres et à Sydney. Il est chef de clinique aux H U G de 1983 à 1988. Il ouvre son cabinet privé à G enève fin 1988. Il pratique le tennis et le football et se dit fan de voyages et de culture. ne connaît pas un âge précis: cela va de 13 à 90 ans pour les extrê m es. C ertains patients souffrent de tasse m ents vertébraux (ostéoporose) à 40 ans alors que d’autres personnes de 70 ans ne présentent aucun symptôm e. Les facteurs génétiques ou héréditaires jouent-ils un rôle en la matière? C’est un mystère et l’on pourrait aussi bien répondre oui, non ou peut-être. C e qui est certain, c’est que d’importants progrès seront réalisés dans un proche avenir grâce à la biogénétique. C ela aura des conséquences dans la pratique actuelle de la neuroradiologie int erv e ntionn elle . La Cliniqu e G é n éraleB eaulieu a une expérience certaine des nouvelles technologies neuroradiologiques et chirurgicales, c’est la raison pour laquelle j’y opère avec beaucoup de satisfaction.» À quelles expériences pensez-vous en particulier? Le laser? D AY M E N R A M A D A N : «Une pre mière a été effectu é e à la Cliniqu e G é n érale-B e aulie u, e n octobre 1994 déjà, grâce à la technique du laser. Nous le devons d’ailleurs au D r Jacques Saunier, orthopédiste, qui avait déjà com m encé à utiliser le laser pour le genou. J’en ai profité pour réaliser une opération mini-invasive: le disque enlevé au moyen du laser avait été opéré sous anesthésie locale. Les véritables indications e n re ste nt n é anm oins limit é e s. D’autres opérations délicates ont été réalisé es avec succès à la Clinique G énérale-B eaulieu, en n e urochirurgie: hypophys e cto mie par voie transphénoïdale et anévrism e intracrânien non rupturé. Le bloc opératoire de la clinique perm et en principe une neurochirurgie “légère “ , par opposition à d e s soins int e nsifs lourds. R J’espère bientôt pouvoir utiliser la robotique pour c ertain e s op érations du c erv e au. C e m ê m e robot est déjà utilisé par les urologues. J’ai procédé à la clinique à l’implantation le 11 juin 1999 d e la pre mière g é n ération du C ervidisc . C ette prothèse cervicale mobile, développé e en collaboration avec un ingénieur suisse, a déjà 7 ans et est aujourd’hui utilisé e dans plusieurs pays europé ens. Nous avons réalisé avec succès, le 4 avril 2006 à la clinique et en visioconférence, une opération utilisant pour la pre mière fois au monde la 2 e génération – dénom m é e Discocerv, C ervidisc Evolution – sur une fe m m e de 46 ans qui souffrait d’une hernie discale cervicale sévère. Ses douleurs ont aujourd’hui disparu. Le travail d’équipe du bloc opératoire et de l’ense mble de la clinique a été tout à fait re marquable.» Vous pratiquez égale m ent à l’étranger, en particulier au Soudan, à Khartoum. Pourquoi? D AY M E N R A M A D A N : «Je suis d’origine égyptienne, arrivé à l’âge de 6 ans à G enève. J’ai été form é en neurochirurgie sous les ordres du Professeur Aloïs W erner, qui va fêter ses 90 ans en juillet et à qui je tiens à rendre un grand coup de chapeau. J’ai été à l’origine de l’installation de M édecins du M onde , ici, à G enève. M on engage m ent au Soudan, où je m e rends régulière m ent, s’inscrit dans un souci éthique de pratiquer une m ê m e m édecine de qualité qu’en Europe. Le matériel y est encore trop simple, et surtout le délai d’attente trop long: jusqu’à deux ans suivant la pathologie! M on rêve est de pouvoir un jour réaliser à Khartoum, où par ailleurs j’enseigne, les m ê m es opérations qui peuvent s’effectuer ici.» ■ R 3 4 le dossier S P E C T A C U L A IR E S A VA N C É E S E N N E U D r B ertrand D e mierre: «La C G B offre des conditions optimales» A PRÈS AVOIR LONGTEMPS PRATIQUÉ SA DISCIPLINE EN MILIEU UNIVERSITAI- RE, LE DR BERTRAND DEMIERRE, NEUROCHIRURGIEN , A CHOISI, VOICI BIENTÔT 12 ANS, DE PRATIQUER EN CABINET. PLUS DE 2’000 INTERVENTIONS RÉALISÉES AU COURS DES 11 DERNIÈRES ANNÉES, AVEC EN MOYENNE 150 À 200 OPÉRATIONS PAR AN DONT LA MAJEURE PARTIE À LA CLINIQUE GÉNÉRALEBEAULIEU . D r D e mierre, quelles sont les caractéristiques qui distinguent votre pratique en cabinet privé par rapport aux activités de recherche que vous exerciez au C M U? D B ERTRA N D D E MIERRE : «La carrière universitaire est longue pour un neurochirurgien: de m es débuts en m édecine jusqu’au privat-docent en 1992, ce ne sont pas moins de 16 anné es de formation. J’ai ouvert mon cabinet en 1994, ce qui correspondait à mon désir d’être au plus près de m es patients et de m e décharger d’une partie administrative, assez lourde en milieu universitaire. Il était devenu plus difficile de pratiquer tout en s’intéressant à la recherche fondam entale. En cabinet privé, on s’occupe moins de chirurgie crânienne, cas qui reviennent aux urgences des H U G en majeure partie. Les responsabilités du neurochirurgien en privé sont lourdes: nous som m es seuls pour établir l’indication opératoire, lors de l’opération proprem ent dite et pour assurer, en quelque sorte, le “ service “ postopératoire. Nous som m es quatre neurochirurgiens en cabinet dans le canton de G enève, soit un pour 100'000 habitants. Les neurochirurgiens des H U G procèdent de leur côté de 1’000 à 1'500 opérations par an en moyenne dont 60 % environ d’opérations rachidiennes.» R PORTRAIT-EXPRESS DU DR BERTRAND DEMIERRE N é e n 1951 à G e n è v e , B ertrand D e mierre est marié e t p ère d e trois enfants. Il a effectué ses études de m é d e cin e à Genève (19711978) et a obtenu son doctorat 1979. F M H en neurochirurgie en 1987, il a complété sa formation à Paris, Zurich et Göttingen. Il a effectué des stages aux Etats-Unis et au Canada avant d’être nom m é chef de clinique aux H U G (1986-1991). M édecin adjoint (1992-1994), il est privatdocent en 1992. Il ouvre son cabinet privé à G enève fin 1994. A mateur de tennis, de football et de Formule 1, le D r D e mierre apprécie les voyages et la lecture. Q uels sont les cas que vous traitez le plus fréque m m ent et quelles sont les caractéristiques de vos patients? D B ERTRA N D D E MIERRE : «80 % des dossiers concernent la colonne vertébrale, 10 % le crâne et 10 % relèvent de la chirurgie de la douleur. Il s’agit dans cette dernière catégorie de la névralgie du trijum eau ainsi que de douleurs dans un m e mbre inférieur par lésion du nerf sciatique. C e genre de problè m es survient parfois après une opération du dos. Je suis le seul à G enève à procéder à l’opération qui consiste à placer une électrode dans la colonne vertébrale, sur la moelle épinière, relié e à un petit appareil (pacemaker) qui perm et d’autoréguler la douleur. C ette électro-stimulation est une technique qui s’est développé e dans les anné es 70, technique que j’ai acquise à Zurich. Il s’agit d’une chirurgie du symptôm e mais pas de la cause. Il n’existe pas aujourd’hui de traite m ents pharmacologiques adéquats. Dans la majorité des cas, la décision d’opérer intervient après des investigations radiologiques. L’une des caractéristiques des patients actuels, c’est leur âge: il y a 30 ans on n’opérait qu’avec réticence après R le dossier U R O C H IR U R G I E arthrose lombaire alors qu’un hom m e jeune présentera plus fréque m m ent les symptôm es d’une hernie discale. Les techniques vont encore beaucoup évoluer d’ici 5 à 10 ans, avec des substances qui perm ettront de recré er un véritable disque cervical ou lombaire. Il est vraise mblable aussi que les greffes se développeront au niveau du cartilage avec la prise en compte du code génétique du patient.» Q uelles sont vos relations avec la Clinique G énérale-B eaulieu où vous opérez régulièrem ent? D B ERTRA N D D E MIERRE : «Elles sont excellentes. Le bloc opératoire de la Clinique G énéraleB eaulieu offre des conditions optimales. Les équipes sont professionnelles à tous points de vue et, de surcroît, l’ambiance est très bonne. C e qui n’est pas un détail, en sachant que la duré e d’une opération de la colonne vertébrale varie entre 45 à 90 minutes et qu’une fusion ou une implantation varie entre 3 et 5 heures.» ■ R Le D r D e mierre est le seul à G enève à placer une électrode dans la colonne vertébrale, sur la moelle épinière, relié e à un petit appareil (pace maker) qui perm et d’autoréguler la douleur. 75 ans. Aujourd’hui, pour une colonne lombaire, on hésite à 90 ans… La chirurgie rachidienne est la plus pratiqué e et on a réalisé d’énorm es progrès liés à l’appareillage et aux implants, notam m ent sous la form e de vis dans le dos ou prothèse discale.» Dans quels autres cas opératoires ces progrès se manifestent-ils? D B ERTRA N D D E MIERRE : «C’est une évolution qui a connu des cas spectaculaires. Pensons à la hanche: à une certaine époque, on la collait ou on la fusionnait. D epuis les anné es 70-75, la chirurgie a opté pour la hanche artificielle. Dans notre domaine, celui de la colonne vertébrale, ces progrès se sont manifestés avec la prothèse discale. R Les difficultés opératoires sont lié es à la nature des lésions, souvent irréversibles, des nerfs. Un nerf sciatique comprend des centaines de fibres, cela vous indique la complexité du traitem ent. B eaucoup de progrès ont été réalisés dans le traite m ent de maladies dégénératives com m e la maladie de Parkinson. Les affections rachidiennes constaté es concernent aussi bien les hom m es que les fe m m es mais une dam e âgé e souffrira potentielle m ent davantage d’une D es technologies au service de la lutte contre la douleur (docum entation M edtronic). 5 6 intervie w M A D A M E CH A N TAL B U EHLER , RESPO N S G ESTIO N DES PATIE N TS De l’accueil des patients au contrôle de gestion LE TRAIT D ’ UNION POURSUIT SA SÉRIE D ’ENTRETIENS AVEC LES CADRES DE LA DIRECTION DE LA CLINIQUE AVEC CHANTAL BUEHLER, RESPONSABLE DU DÉPARTEMENT FACTURATION , COMPTABILITÉ, CONTENTIEUX ET DE LA GESTION ADMINISTRATIVE DES PATIENTS, RÉCEPTION ET RÉSERVATION . ELLE PEUT COMPTER SUR UN EFFECTIF DE VINGT COLLABORATRICES ET COLLABO RATEURS POUR S ’ OCCUPER DE CES TÂCHES, RENDUES ENCORE PLUS COM PLEXES CES DERNIÈRES ANNÉES, DEPUIS L’INTRODUCTION DE LA LAMAL. Chantal Buehler, en quoi consiste votre principale mission? C H A NTAL B U E HLER: « M a fonction principale de contrôleur de gestion a pour but d’établir des indicateurs perm ettant de vérifier que l’entreprise fonctionne conform é m ent aux objectifs que la Direction générale et/ou le conseil d’administration se sont fixés. Il s’agit égale m ent de réaliser des budgets prévisionnels, d’élaborer les outils nécessaires au suivi des résultats, d’analyser des écarts existant entre les prévisions et la réalité, toutes ces informations re montant à la Direction générale qui peut alors s’engager sur un plan correctif si nécessaire ou qui peut les utiliser pour anticiper de nouvelles stratégies d’investisse m ents par exe mple. La clôture de l’exercice comptable est fixé e au 31 déce mbre de chaque anné e et consiste à élaborer le bilan et le compte de pertes et profits de la clinique pour lesquels je suis assisté e de deux comptables, M m es D elachenal et Sigg. Après la révision, les comptes sont soumis à la Com mission des finances puis au conseil d’administration. Après approbation, les actionnaires sont invités à l’asse mblé e générale annuelle et sont inform és des résultats financiers de la clinique. J’ai égale m ent la responsabilité de finaliser la statistique m édicale et administrative, donné es confidentielles et anonym es, concernant les traitem ents effectués sur chaque patient au bloc opératoire, à la maternité et à l’unité de m édecine qui sont com muniqué es annuelle m ent à l’ O ffice fédéral de la statistique.» PORTRAIT DE CHANTAL BUEHLER N é e en France, originaire du canton de B erne, Chantal Buehler est double nationale, suisse et française. Après un bac philo option mathé matiques à B esançon, elle y effectue des études en agronomie et zootechnie et poursuit une formation en Suisse dans la gestion financière et administrative de l’entreprise. Sa carrière professionnelle dans ce domaine dé marre en 1986 au sein d’une entreprise d’horlog erie – le s m ontre s Rotary –, avant de se poursuivre en 1991 dans une étude internationale d’avocats, Baker & M cKenzie, dont le siège est à Chicago. Chantal Buehler débute à la clinique G énérale-B eaulieu en 1997, en qualité de contrôleuse de gestion. En 1998, elle est nom m é e responsable du départem ent facturation, comptabilité et salaires. A ces responsabilités s’ajoute, en 2004, celle de responsable de la gestion administrative des patients. Elle intègre cette anné e-là le Comité de direction. A matrice de VTT, Chantal Buehler a une passion : les primates ou grands singes, com m e les gorilles, et l’Afrique où elle s’évade lors de ses vacances d’où elle rapporte des photographies – et des impressions – saisissantes. Un coup de foudre m êlé à une nécessaire prise de conscience d’une disparition annoncé e. Vos services s’occupent de toute la partie administrative du client, depuis son admission à la facturation finale. Concrète m ent, com m ent cela se traduit-il? C H A NTAL B U E HLER : « Q uotidienne m ent, la prise en charge des patients consiste, en pre mier lieu, pour le service de réservation, à ouvrir un dossier et à réserver une plage opératoire, dès réception de la de mande d’un chirurgien ou d’un m édecin, tandis que le service de la réception se charge de réserver un lit. C e dossier fait l’objet d’une vérification administrative com m e par exe mple la couverture de l’assurance du patient, ce qui nécessite, par souci d’efficacité et gain de te mps, un bon réseau relationnel auprès des assurances. Si, pour divers motifs contractuels, le patient n’est pas pris en charge par son assurance pour une hospitalisation dans une clinique privé e, nous élaborons une esti- A BLE C O MPTA BILITÉ , C O N TE N TIE U X ET mation et certains patients prennent à leur charge les frais non re mboursés. En effet, l’assuré n’a pas toujours connaissance des conditions générales de son assurance complé m entaire, ainsi, il nous appartient de lui apporter une aide efficace afin de faciliter ses dé marches administratives. Les limitations de séjour deviennent drastiques, mais nous n’intervenons jamais sur ce facteur puisque dans notre systè m e privé, seul le m édecin a le pouvoir décisionnel. N éanmoins, nous devons inform er le patient, lorsqu’il se fait adm ettre dans notre établisse m ent, des décisions de son assureur, si des restrictions existent et nous som m es bien conscients de l’angoisse que cela procure chez une personne qui n’a pas choisi sa maladie. Lorsque la caisse-maladie prend en charge le traite m ent de son assuré à la clinique, nous essayons, autant que possible, de procéder à l’envoi de la facture de soins au plus tard dix jours après le départ du patient, afin de respecter les critères de qualité de S wiss Leading Hospital. M on objectif est aussi de veiller au re sp e ct d e s conv e ntions sign é e s e ntre la Clinique G énérale-B eaulieu et les caisses-maladie des assurés suisses et des organisations internationales. Nous devons pouvoir tout justifier, notam m ent le prix du matériel utilisé au bloc opératoire où des milliers d’articles sont référencés. Nous som m es très attentifs à appliquer correcte m ent les tarifs selon les conventions. La Clinique G énérale-B eaulieu est m e mbre d’une coopérative d’achats, la C A D ES. C ette c e ntrale d’achats p erm e t d’obt e nir d e m eilleures conditions sur le prix des marchandises tant hôtelières que m édicales, tout en préservant la qualité de nos produits et de nos prestations. Par conséquent, le patient et son assuranc e b é n é ficie nt é gale m e nt d e notre dé marche et de nos efforts en term e d’économicité de traite m ent.» intervie w tion continue dans la prise en charge administrative du patient. Les re marques positives contribuent à la motivation de l’équipe et sont vectrices d’une certaine fierté de travailler à la Clinique G énérale-B eaulieu. C es échanges entre les collaborateurs m e perm ettent de mieux faire partager les préoccupations de chacun. Nous pouvons aussi mieux appréhender les problè m es qui peuvent survenir avec les caisses-maladie et développer des procédures. M a responsabilité, à l’égard du Comité de direction dont je suis m e mbre, s’étend égale m ent au service informatique qui s’implique dans tous les secteurs de la clinique.» Q uelles sont les principales nouveautés et perspectives pour 2006? Com m ent se répartissent les m e mbres de vos services? C H A NTAL B U E HLER : «Nous avons plusieurs projets en chantier en rapport avec nos objectifs Q ualité. Parmi les plus significatifs, je citerais le nouveau logiciel informatique de planification des salles du bloc opératoire et la suppression du support papier au bénéfice d’une utilisation plus systé matique d’écrans et de claviers perm ettant, à des endroits stratégiques, de suivre les activités. C ela peut apporter égale m ent une am élioration dans l’organisation interne du travail. C e logiciel de planification facilitera la program mation des huit salles du bloc opératoire. En effet les critères et les facteurs organisationnels sont multiples. Je pense en pre mier aux ressources humaines, au tande m chirurgien-instrum entiste(s), au te mps de nettoyage entre chaque intervention, à la stérilisation des instrum ents, à la disponibilité du matériel lourd, etc. Enfin ce program m e perm ettra d’élaborer facile m ent de nouveaux tableaux de bord tels que l’occupation des salles, indicateur utile à la gestion des horaires des équipes. Nous devons finaliser égale m ent la transmission électronique des factures TarM ed qui concernent les instituts de radiologie et de m édecine nucléaire, à un centre qui les dirigera vers les assureurs. C H A NTAL B U E HLER : «Je suis responsable de vingt personnes au total. Le service de la réception compte huit collaborateurs, celui de la réservation trois et celui de la facturation et des garanties en comprend cinq. Trois personnes travaillent à la comptabilité de la clinique et une personne gère le service des débiteurs. D es m e mbres de chaque service participent à un colloque m ensuel. Chaque mois, nous analysons les re marques négatives du questionnaire patient M econ qui nous concernent, et nous nous en inspirons pour apporter une am éliora- Le service informatique a égale m ent développé un systè m e de transmission des réservations via le site internet de la clinique. Les m édecins y trouvent nos formulaires types et reçoivent un e-mail qui confirm e que leur de mande a été traité e. C’est un processus qui se m et en place graduelle m ent, tous les cabinets m édicaux n’utilisant pas de manière systé matique internet ou la m essagerie électronique. Notre service informatique se tient à la disposition des m édecins qui désirent s’inform er des avantages de cette nouvelle possibilité.» ■ 7 8 politique santé IN TERVIE W DE M . PETER S ALA DIN , PRÉS «Les patients doivent avoir le libre choix» PRÉSIDENT DE H+, L'ASSOCIATION NATIONALE DES HÔPITAUX DE SUISSE, M . PETER SALADIN A BIEN VOULU ACCORDER UNE INTERVIEW À TRAIT D' UNION QUI ABORDE LA POLITIQUE DE LA SANTÉ EN SUISSE. M onsieur Peter Saladin, vous présidez H + , l’association nationale des hôpitaux de Suisse, qui regroupe les établisse m ents tant publics que privés. La Suisse consacre plus de 50 milliards de francs par an à la santé. Q uelles sont vos propositions les plus urgentes à l’adresse du Conseil fédéral et du Parle m ent, pour fixer les conditions-cadres de notre systè m e de santé? P ETER S ALA DIN : «Tout d’abord, il faut introduire des forfaits par cas (DRG) liés aux prestations et basés sur l’ense mble des coûts, investissem ents et formation professionnelle compris, afin d’obtenir une transparence et une comparabilité maximales entre les prestations des différents hôpitaux. C ela implique le passage du finance m ent des établisse m ents au financem ent des prestations. H + attend de cette étape im portant e e n m atière d e ré vision qu’ elle conduise à une spécialisation des hôpitaux, à une m eilleure mise en réseau des établissem ents et à la coordination de leur offre. C’est ce que nous montrent des expériences réalisé es à l’étranger.» PORTRAIT DE PETER SALADIN, DR RER. PUBL. D e puis 1998, P e t er Saladin assure la fonction d e pré sident de H + Les H ôpitaux de S u i s s e , l’Association suiss e des hôpitaux, cliniques et établisse m ents m é dicosociaux publics et privés. D e 1990 à 2003, il était à la tête de la direction de l’Hôpital de l’Île à B erne, après avoir travaillé, entre 1986 et 1989, en tant que secrétaire général du D éparte m ent fédéral de l’économie à B erne. Entre 1969 et 1986, Peter Saladin a exercé diverses fonctions au sein de l'O ffice fédéral des affaires économiques extérieures (D F E) dans le domaine de la politique internationale en matière de développe m ent, d’économie et de com m erce, notam m ent celles d’attaché financier auprè s d e l’a m bassad e d e Suiss e à Washington D.C. (USA) et de président de la Com mission pour la garantie contre les risques à l’exportation. Vous l’avez relevé, la Suisse ne dispose pas encore d’une base constitutionnelle qui fixe les règles du jeu à long term e en matière de politique de la santé. Elle dispose d’une base commune d’assurance, la LA M al. Q ue souhaite H + au sujet de l’assurance de base et com m ent éviter qu’une nouvelle révision ne conduise encore à l’échec? pétences entre la Confédération et les cantons –, il n’existe aucune base constitutionnelle. La LA M al influence toutefois l’offre de soins, sans pour autant tenir compte des défis de la m édecine liés à l’évolution de l’état de santé de la population et aux progrès de la m édecine, des techniques m édicales et du secteur pharmaceutique, qui entraînent notam m ent un glissem ent des soins du domaine stationnaire vers le domaine ambulatoire. Il est grand te mps de fixer des objectifs clairs en matière de politique de la santé, afin de pouvoir agir de manière ciblé e.» P ETER S ALA DIN : «La LA M al concerne l’assurance-maladie. Pour ce qui est de la régle m entation du systè m e de santé dans son ense mble – avec des objectifs, des stratégies et une répartition correspondante des tâches et des com- H + est-elle favorable à une régionalisation du systè m e de santé? C ette solution est-elle compatible avec notre systè m e politique fédéraliste? Q ue pensez-vous de la rivalité entre les régions en matière d’équipe m ent hospitalier? SIDE N T DE H +, LES H ÔPITA U X DE S UISSE P ETER S ALA DIN : « O n observe une certaine régionalisation et de nombreux accords vont déjà dans ce sens. La collaboration entre les hôpitaux universitaires de G enève et de Lausanne, de m ê m e que la mise en place d’une centrale d’achats com mune pour la Suisse romande en sont de bons exe mples. Il s’agit maintenant de systé matiser ces efforts et de les adapter de manière cohérente aux processus liés aux patients. D’une part, la mobilité de la population ne cesse d’augm enter, de l’autre, les habitudes et les comporte m ents de cette dernière envers le systè m e de santé évoluent, et cela indépendam m ent des frontières cantonales, voire nationales. Les hôpitaux sont de grandes entreprises complexes, qui ont besoin d’une grande marge de man œ uvre entrepreneuriale pour garantir une qualité élevé e et assurer leur rentabilité, ainsi que pour suivre l’évolution de la m édecine et de la recherche. Est-il vraim ent judicieux que les cantons gèrent eux-m ê m es de telles grandes entreprises et influencent m ê m e, bien souvent, les décisions opérationnelles? Compte tenu du futur finance m ent basé sur les prestations et des change m ents évoqués ci-dessus, le rôle et les tâches des cantons évolueront eux aussi. Un exe mple: au cours de ces 10 dernières anné es, la duré e des séjours hospitaliers a considérable m ent diminué. Les cantons ont essayé d’orienter cette évolution en supprimant des lits ou par le biais d‘investisse m ents. M algré cela, la duré e d’hospitalisation est toujours relative m ent élevé e en Suisse, en comparaison internationale. Les m écanism es de pilotage n’ont donc pas eu l’effet escompté. Les cantons continueront certaine m ent d’influencer les conditions-cadres de l’offre de soins et de jouer un rôle central dans la politique des assurances-maladie et sociales. La coordination de l’offre de soins se fera à l’ é ch elle d e ré gions supracantonale s, qui re ch erch eront un é quilibre optim al e ntre concurre nc e e t collaboration au s ein d e réseaux. Les hôpitaux pourront être concurrents au niveau des soins de base, mais collaboreront au sein de réseaux dans le domaine des spécialités. La Suisse représente une petite région, en matière d’offre de soins: il n’existe, par exe mple, qu’un seul centre pour grands brûlés dans toute la Suisse. En revanche, tout politique santé 9 hôpital disposant de l’équipe m ent adéquat est en m esure d’opérer une appendicite. Pour une telle intervention, les patientes et les patients devraient pouvoir choisir libre m ent l’établissem ent. L’offre quantitative m ent et économiquem ent judicieuse doit toutefois être définie par chaque hôpital, et non par la force de décisions politiques.» La concurrence entre secteur public et secteur privé est faussé e par les subventions que les cantons accordent, notam m ent aux patients hospitalisés en catégorie privé e dans un établisse m ent public. Q uelle est votre réaction? P ETER S ALA DIN : «Dans un systè m e basé sur les pre stations, le s hôpitaux publics e t priv é s devraient être traités sur un pied d’égalité. Les hôpitaux doivent pouvoir se m esurer à arm es égales: m ê m es droits d’admission et de re mbourse m ent, mais aussi m ê m es devoirs d’admission et de re mbourse m ent. D es forfaits par cas liés au diagnostic (DRG) apporteront pour la pre mière fois une transparence et une véritable comparabilité. Ensuite, les tarifs fédéraux pourront être supprim és et re mplacés par des prix. Les patients doivent avoir le libre choix de l’établisse m ent.» Pour conclure, M . Saladin, le systè m e de santé suisse va-t-il pouvoir se réform er ces prochaines anné es ou faudra-t-il encore attendre d’autres détériorations, notam m ent de prix, pour qu’une solution s’impose? P ETER S ALA DIN : «La situation est grave, mais pas dramatique. Les hôpitaux disposent de beaucoup de possibilités pour influencer le systè m e de santé. Pour cela, le dialogue entre les responsables des hôpitaux et les autorités politiques est très important. En revanche, il n’est pas établi si les autres acteurs sont eux aussi prêts à participer aux change m ents depuis longte mps nécessaires, dans le cadre de la révision de la LA M al actuelle m ent en cours. Les hôpitaux ont en tout cas intérêt à introduire un finance m ent lié aux prestations. Dans le cas contraire, le systè m e de santé restera prisonnier de structures non optimales, ce qui n'est dans l’intérêt ni des contribuables, ni des patients. La régionalisation de l’offre de soins est suscep- 10 compte rendu C O N FÉRE N CE PU BLIQ U E D U 27 AVRIL 2006: Le robot attire la foule à Uni-Dufour O RGANISÉE CONJOINTEMENT PAR LA SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE MÉDICALE DE (SMB) ET LA CLINIQUE GÉNÉRALE-BEAULIEU, LA CONFÉRENCE PUBLIQUE ORGANISÉE LE 27 AVRIL À UNI-DUFOUR SUR LE THÈME «LA CHIRURGIE À L’ÈRE DE LA ROBOTIQUE» A ATTIRÉ LA FOULE. D ’ UNE CAPACITÉ DE 300 PERSONNES, LA SALLE ÉTAIT COMBLE POUR ÉCOUTER LES QUATRE INTERVENANTS: D JEAN SAUVAIN , D CHARLES-HENRY ROCHAT, PRÉSIDENT DE LA SMB, D YVES RACLOZ ET LE PROFESSEUR LUC SOLER, DE L’IRCAD À STRASBOURG . BEAULIEU R R R Un public venu nombreux et attentif. Anim é e avec brio par la journalist e scie ntifiqu e de L’ H e bdo , M me Elisabeth Gordon, cette conférence avait fait l’objet d’une com munication pré alable – publicit é , com muniqué de presse, notam m ent. La Tribune d e G e n è v e , dans son édition du 27 avril, a évoqu é la th é m atiqu e e t annoncé la conférence. Le directeur de la Clinique G énérale-B eaulieu, Philippe Cassegrain, a répondu aux questions relatives à la gestion du robot. Les H U G ayant fait à leur tour l’acquisition d’un robot Da Vinci®, trois ans aprè s la cliniqu e , le cont e xt e é tait int ére ssant à plus d’un titre. La Tribune de G enève du 3 mai a d’ailleurs publié un e ré action du D r St é phan e Rohn er, «au nom d’un groupe d’urologu e s F M H », plutôt réactif à la chirurgie robotisé e, sous la form e d’une lettre de lecteur. ENTHOUSIASME GÉNÉRAL Les interventions des quatre conférenciers, tous très expérim entés, étayé es par des projections saisissantes ont plutôt soulevé l’enthousiasm e de l’assistance. Plusieurs anciens patients des trois chirurgiens présents, qui opèrent au moyen de la chirurgie laparoscopique robotisé e avec succès, ont té moigné de leur satisfaction. Les nombreuses questions soulevé es ont aussi souligné les fortes attentes du public à l’égard des nouvelles technologies m édicales. Le D r Charles-H enry Rochat a rappelé que l’intérêt pour le robot s’était tout d’abord manifesté au sein de la S M B, société coopérative à but non lucratif, destiné e à promouvoir le progrès de la m édecine libérale et qui comprend plus de 220 m édecins m e mbres. La pre mière opération, en collaboration avec l’IRC A D, s’est déroulé e fin 2002 déjà à la Clinique G énérale-B eaulieu qui fit l’acquisition du robot Da Vinci® en septe mbre 2003. Q uelques 300 opérations ont été «LA CHIRURGIE À L’ ÈRE DE LA RO B O TIQ U E » compte rendu 11 Les conférenciers lors de la conférence publique du 27 avril, en compagnie de la journaliste Elisabeth Gordon. effectué es à ce jour à la clinique, dans les diverses spécialités concerné es. La clinique abrite le C entre romand de chirurgie laparoscopique robotisé e. Le D r Jean Sauvain a brossé un rappel historique complet du développe m ent de cette technologie m édicale de pointe, mini-invasive et considérable m ent plus confortable tant pour le patient que pour le chirurgien. Après l’exposé du D r Charles-H enry Rochat sur l’application de la robotique en urologie, le D r Yves Racloz, spécialiste de chirurgie viscérale, a expliqué les raisons de son enthousiasm e pour cette «technique reproductible» qui perm et d’explorer la cavité abdominale com m e jamais auparavant. RÉALITÉ VIRTUELLE: IMAGES SAISISSANTES Le Professeur Luc Soler a égale m ent impressionn é l’assistanc e . C h erch e ur à l’Institut d e R e ch erch e contre le s C anc ers d e l’ A ppareil Digestif (IRC A D) à Strasbourg, il est renom m é dans le domaine de la réalité virtuelle et augm enté e. Le film projeté et com m enté par ses soins a illustré l’énorm e potentiel encore à venir de la chirurgie robotisé e. Vers quel futur allons-nous? A c e tt e qu e stion, e t non sans hu m our, le Professeur Soler répond que si le robot pourrait un jour contrôler l’acte opératoire, le systè m e quant à lui restera toujours sous le contrôle du praticien. Q ue le «groupe d’urologues» susm entionné se rassure. ■ 12 compte rendu C O N F ÉRE N C E S A LLE B E A U LIE U LE 6 M A I « Q uand risquons-nous de faire plus de mal que de bien ?» SUCCÈS DU SECOND SYMPOSIUM ORGANISÉ SUR LES TECHNOLOGIES DANS LA PRATIQUE MÉDICALE QUOTIDIENNE, SAMEDI 6 MAI DERNIER, À LA SALLE BEAULIEU DE LA CLINIQUE. À L’INVITATION DU DR LAURENCE DE CHAMBRIER ET DU PROFESSEUR DANIEL O. SLOSMAN, DIRECTEUR DE L’INSTITUT DE MÉDECINE NUCLÉAIRE, LES PARTICIPANTS ONT PU SUIVRE QUATRE CONFÉRENCES DE HAUTE TENUE. UNE RICHE MATINÉE DANS UNE AMBIANCE CONVIVIALE. Au program m e, après l’introduction du D r Laurence de Chambrier, «Utilité et futilité, où mettre la limite?» du D r Samia Hurst, «De l’utilité ou l’inutilité des m esures quantitatives dans l’imagerie» par le Professeur Daniel O. Slosman, «Les marqueurs sanguins tumoraux: quand fontils plus de mal que de bien? Le cas du PSA» par le Professeur Pierre Chappuis, «Bilan de la dé m ence: so w hat?» par le D r Jean-M arie Annoni. Les conférences ont été suivies par les questions des participants et une conclusion tenue par le D r Magali Guetty-Alberto. INTERVENTION DU PROFESSEUR SLOSMAN Une synthèse de ces quatre conférences, en une page, serait périlleuse. Aussi, nous évoquerons celle tenue par le Professeur Daniel O . Slosman, qui nous offre l’opportunité de mieux comprendre le travail réalisé à l’Institut de M édecine Nucléaire (IM N), sis dans la clinique. Pourquoi m esurer l’image et com m ent gérer cette information quantitative? C es deux questions perm ettent au Professeur Slosman d’introduire l’ostéodensitom étrie et la technologie PET. Il s’agit de poser un diagnostic en m esurant la taille de la lésion, la densité du tissu ou son activité m étabolique. « O n utilise aussi les modifications dans le te mps de l’image pour l’évaluation de la réponse au traite m ent ou de l’évolution de la maladie.» M ais la m esure de l’image pourrait-elle constituer une fausse assurance? Com m e le souligne le Professeur Slosman, «la taille d’un ganglion cancéreux d’un centim ètre sera considéré com m e pathologique. M ais qu’est-ce que veut dire “ être pathologique “ . A moins d’un centim ètre, cela ne signifie pas absence de maladie. Il existe donc, appare mm ent, une interprétation des chiffres qui est d’abord destiné e “ à sortir de l’arbitraire pour être objectif “ . La littérature m édicale tout com m e la pratique m édicale servent de référence, sans nécessaire m ent assurer une “ vérité scientifique “ .» LES RISQUES DE «SOUS-» OU DE «SUR-DIAGNOSTIC» À l’aide d’exe mples, le Professeur Slosman a étayé sa dé monstration. Il en conclut, principale m ent, la nécessité d’un dialogue entre investigateurs, afin de définir une référence com mune, comparable. C e qui peut induire la modification du seuil diagnostic. Les risques sont potentielle m ent un «sous-diagnostic» ou un «sur-diagnostic», avec des m esures initiales identiques. La question des techniques et de l’appareillage 2006: « T E C H N O L O G IE S E T M É D E CI N E » A la clinique 13 Campagne «s wisshand» Coupe transversale thoracique identique d’un exam en m étabolique F D G-PET ( A ), tomodensitom étrique ( B ) ainsi que de leur fusion ( C ) dé montrant la présence en périphérie du poumon d’une activité m étabolique pathologique en regard d’un nodule pulmonaire, signant la présence d’un cancer dont le second foyer central dé montre l’existence d’une m étastase ganglionnaire de la région hilaire. e mployés est évoqué e: sous sa direction, une étude multicentrique a permis de constater que, à partir de quatre types d’appareils identiques, pour un m ê m e protocole et une m ê m e m esure, les résultats peuvent présenter jusqu’à 10 % de discordance. Le “ sur-diagnostic “ , souligne le Professeur Slosman, peut entraîner une m édicalisation d’un individu “ normal“ . Il s’agit donc de procéder à des contrôles rigoureux des appareils de m esure mais aussi, de savoir effectuer ces contrôles et savoir analyser les résultats. Il faut donc établir des critères com muns d’élimination des risques qui concernent tant l’appareil que l’utilisateur. DANS LE DOUTE: REFAIRE L’EXAMEN Evoquant son expérience de l’imagerie PET, une technologie éprouvé e à G enève, et à la clinique en particulier, le Professeur Slosman parle de l’introduction d’une norm e SUV, une m éthodologie qui perm et d’attribuer une valeur quantitative à l’activité m étabolique d’un tissu suspect tel qu’un nodule pulmonaire isolé dans l’établissem ent d’un diagnostic de cancer pulmonaire. C ette norm e est aussi soumise à une variabilité technique. Il n’existe donc pas encore de standardisation du “ protocole de display d’image “ de ces nouvelles technologies, ce qui pourrait suggérer une form e “ d’anarchie “ convient le Professeur Slosman. Et de conclure, sur une note positive, “ qu’en cas de doute, il faut répéter l’exam en “ .» ■ L’HYGIÈNE DES MAINS: UN GESTE DE PRÉVENTION ET DE RESPECT C e thè m e suisse a été retenu par l’ O M S pour la promotion de l’am élioration de l’hygiène des mains dans le monde. D e nombreux hôpitaux suisses dont la Cliniqu e G é n éraleB eaulieu participent à la campagn e «s w isshand» 20052006, sous la conduite de sa Com mission d’hygiène. C ette campagne est organisé e à l’initiative de S wiss-N O S O en partenariat avec l’ O ffice fédéral de la santé publique, la Société Suisse d’Hygiène Hospitalière, la Socié t é Suiss e d’Inf e ctiologie e t H + L e s Hôpitaux de Suisse, sous la direction du D r Hugo Sax des H ôpitaux univ ersitaire s d e G enève. EXCELLENTS RÉSULTATS La Clinique G énérale-B eaulieu a obtenu d’excellents résultats lors des pre miers audits de pratique au printe mps 2005. La journé e nationale de l’hygiène des mains, le 26 janvier 2006, a réuni 120 personnes autour de notre infirmière hygié nist e , M m e V éroniqu e M archal, qui s’est com m e toujours fortem ent investie pour rappeler à chacun et chacune l’importance de ce geste reconnu com m e étant le moyen le plus efficace pour prévenir les infections. «Notre action continue, de nouveaux audits de pratique sont en cours actuelle m ent», précis e la re sponsable d e la C o m mission d’hygiè n e , M m e Annie Grange, infirmière-chef. M m e Véronique M archal profite à cette occasion de rappeler à toutes et à tous que la sécurité des patients est une priorité pour la clinique et l’hygiène des mains en fait partie. brève 14 mot du directeur M . Ali Percin et M m es Eugenia B ernal, M aria C eleste Carvalho et M aria M oura du service hôtelier. ( s uit e d e la p a g e 1 ) La caisse unique ne signifie pas l’étatisation. L’ O ffice fédéral de la santé, et en particulier l’ O ffice des assurances sociales (O FAS), exercent déjà un contrôle sur l’ense mble des caisses-maladie. Ils pourraient dorénavant l’exercer sur une caisse unique. Pour les patients, cela ne changerait donc rien. La caisse unique rendrait sans objet le fam eux systè m e de compensation des risques, qui est lourd et onéreux. Elle supprim erait égale m ent l’effet inflationniste désastreux sur les prim es qui consiste à obliger les caisses à constituer une nouvelle réserve à chaque change m ent de caisse par un assuré, sans pour autant dissoudre la précédente. Il est dom mage que l’initiative veuille changer le systè m e de finance m ent en calculant les prim es en fonction du revenu. C’est sans doute la principale cause qui a justifié le «niet» massif des parle m entaires. Parmi les autres points critiqués figurait le risque de nivelle m ent par le haut des prim es. O n peut rétorquer que le systè m e serait plus simple à surveiller et que les cantons déjà très au-dessus de la moyenne nationale en matière de prim es, com m e G enève et Vaud, bénéficieraient sans doute d’un peu plus de solidarité des cantons alé maniques. L’autre «croyance», qui a fait trébucher l’initiative au National, est celle que la LA M al aurait besoin de davantage de concurrence. C’est évide m m ent un leurre. Car il n’y a point de concurrence entre les caisses (catalogue des prestations identique dans toute la Suisse, obligation d’assurer tout le monde sans réserve, quel que soit l’âge ou l’état de santé) dont la priorité actuelle est la «chasse aux bons risques» pour… les assurances complé m entaires. La caisse unique ne représente certaine m ent pas une panacé e. Elle peut contribuer à diminuer fortem ent les coûts dits techniques. A nos yeux, elle perm ettrait à la m édecine libérale d’enfin orienter ses préoccupations sur les assurances complém entaires. Une fois la question de l’assurance de base réglé e, celles-ci pourraient enfin faire débat. Car c’est à leur niveau que se situe l’enjeu ré el de la concurrence. Concurrence qui devrait être bien plus ouverte, voire acharné e, créant une pression sur les prix des complé m entaires, pour perm ettre au plus grand nombre d’accéder aux soins privés. La LA M al est décidé m ent l’arbre qui cache la forêt. P HILIPPE C ASSE GRAIN M . Philippe Cassegrain et M m es M arie-Thérèse Olivier, Samia Attia et Françoise Court de la réception. RENDEZ-VOUS CONVIVIAL: LES APÉRITIFS DE LA DIRECTION C’est dans une ambiance chaleureuse et détendue que s’est déroulé le pre mier des apéritifs de la direction auquel Philippe Cassegrain a convié le personnel de la clinique, jeudi 6 avril 2006 à la salle B eaulieu, selon la disponibilité et le souhait de chacun. Par ce rendez-vous trim estriel, la direction entend cré er une opportunité de contacts et d’échanges, autour d’un buffet concocté com m e il se doit par notre chef de cuisine. M erci à tous. I M PRES S U M Ligne éditoriale: Philippe Cassegrain M arian Stepczynski Rédacteur responsable: Philippe A m ez-Droz O nt égale m ent collaboré à ce nu m éro: M mes Chantal Buehler Nathalie Blanc Françoise Dimier Annie Grange M M . Stefano Bisanti Philippe Cassegrain Laurent D ebenest D r B ertrand D e mierre D r Aym en Ramadan Peter Saladin Prof. Daniel O. Slosman Crédits photo: Thierrypier Graindorge Graphism e & production: Agence P M Tirage: 1’500 exe mplaires Contact: [email protected]