Bndicte Desforges
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Bndicte Desforges
Bénédicte Desforges FLIC, Chroniques de la police ordinaire Ed Michalon Voici ce que dit Bénédicte Desforges sur la 4ème de couverture : « J’ai écrit ce qui m’avait touchée ou fait rire, ce qui avait ravagé ma conscience, des regrets de ne pas avoir su bien faire, des soulagements d’avoir fait mon travail ; des images qui ses sont imprimées dans ma mémoire et ne la quitteront plus… J’ai écrit ce que l’on hésite à dire. J’ai écrit le meilleur choix que j’ai fait de ma vie : celui d’être un flic. L’obligation de réserve ? Ce n’est pas le plus important » Découvert le 8 mars à l’occasion d’une émission de radio (il paraît que B Desforges a fait plein de télé aussi) acheté le 9, fini le 10. Dévoré. Qu’est-ce qu’elle raconte ? Rien. Tout. La matière de ces chroniques : la chair humaine. La vivante, souffrante, hurlante, râlante, agressive, agitée, irritée, bousculée … et beaucoup de chair morte. La mort est sans doute le lien le plus constant. La mort des autres, de ceux pour qui on arrive trop tard. Des enfants violentés, des vieux abandonnés, des suicidés désespérés, des victimes de vol, d’agression qui se sont mal terminés. Pourtant, jamais on n’a l’impression qu’elle désespère. Quand elle parle de son métier de flic qu’elle aime, métier d’autorité, métier peu aimé, voire méprisé, elle le fait avec une simplicité, une conviction, une profondeur qui rassure. Le flic borné qui m’a engueulée l’autre jour n’est donc pas la règle. Le cow-boy qui impressionne les minettes (ou le croit) en sortant son flingue est donc l’exception. Je n’en suis pas certaine, mais tant qu’il y aura des gens comme Bénédicte Desforges on pourra continuer d’espérer. L’extraordinaire surprise dans tout ça est la qualité de l’écriture. B.D. n’est pas Loanna, c’est le moins qu’on puisse dire. Elle n’est pas une construction médiatique, un placage sans épaisseur. C’est une femme pleine de talent et de qualités. Elle n’a besoin de personne pour prendre la plume à sa place. Il aurait été dommage de se priver de son style clair et épuré. Ses chroniques sont de vrais moments de vie, mais aussi des micro nouvelles exceptionnelles à l’écriture simple et élégante. Rapide. Récits légers, sans pathos même dans les pires situations. Récits drôles, parfois, humour, irrévérence. Sur son blog http://police.etc.over-blog.net/ elle raconte l’enchaînement qui a conduit à cette soudaine célébrité qu’elle n’avait pas cherchée. Un journaliste qui découvre le blog, qui s’y intéresse, qui l’interviewe et la cascade qui conduit à la sortie très médiatisée de ce livre quelques mois plus tard. Riches d’enseignements aussi son livre d’or avec notamment les réactions de beaucoup de policiers. La vraie question dans tout ça est « Pourquoi a-t- elle éprouvé le besoin d’écrire ? Hiérarchie pesante et incompétente, stress, besoin de prendre de la distance, on sent tout ça dans ce qu’elle raconte. Elle dit qu’elle aime lire : on se dit que des flics lisent et réfléchissent, ça rassure, et ensuite on a un peu honte de ses préjugés. Mais bon, à chaque fois qu’on ramasse un PV on a des pulsions comme ça, non ? Aujourd’hui, lieutenant après avoir été flic de base pendant plusieurs années, Bénédicte Desforges est en disponibilité. Elle piétine allégrement son devoir de réserve et il est à redouter que l’on n’apprécie guère le bouquin place Beauvau …