Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes

Transcription

Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Counseling et
dépistage du VIH
pour les jeunes
Avec la collaboration de :
Suzanne Fischer
Heidi Reynolds
Irina Yacobson
Barbara Barnett
Jane Schueller
Manuel à l’intention des prestataires de services
Remerciements
Les auteurs du présent manuel sont les membres suivants du personnel de
Family Health International (FHI) : Suzanne Fischer, auteur principal ; Heidi
Reynolds, chargée de recherche principale ; Irina Yacobson, conseillère médicale principale ; Jane Schueller, conseillère technique principale, et Barbara
Barnett, auparavant auteur scientifique pour FHI. Des portions de ce manuel
ont été mises à jour et adaptées à partir d’une publication antérieure de FHI,
Répondre aux besoins des adolescents : un guide à l’intention des prestataires des
services de santé génésique, de Barbara Barnett avec la collaboration de Jane
Schueller (2000).
Une fois que l’ébauche préliminaire a été rédigée et revue par le personnel
technique de FHI, elle a été distribuée à un groupe élargi de conseillers des
jeunes et autres intéressés du Kenya. A l’occasion d’une réunion d’une
demi-journée qui a eu lieu en mars 2004 à Nairobi, les conseillers des jeunes
ont examiné la version et ont fourni des commentaires. Les personnes dont
les noms figurent ci-dessus ont participé à cette discussion ainsi que les
personnes suivantes :
Nombreuses sont les personnes qui ont contribué à la production de ce manuel
et nous les remercions de leur concours. Le plan conceptuel de ce manuel a
été élaboré lors d’une réunion qui s’est tenue en février 2003 à Nairobi, Kenya,
avec des conseillers des jeunes en matière de counseling et dépistage volontaires (CDV). La réunion a été organisée par Jane Harriet Namwebya et Simon
Ochieng, membres du personnel du bureau FHI/Kenya, qui avaient conduit
peu avant au Kenya un stage de formation à l’intention des conseillers de la
jeunesse en CDV. William Finger, coordinateur en dissémination de l’information pour le projet YouthNet, a animé la réunion. Une liste des participants
qui ont pris part à l’élaboration du manuel dans ses grandes lignes figure
ci-après :
✦ Rose Owaga, Centre CDV de l’Hôpital national de Kenyatta
✦ Samuel Aloyo, Kenya Association of Professional Counselors
(KAPC, Association kényane des conseillers professionnels)
✦ Elizabeth Ilumba, Hôpital national de Kenyatta
✦ Esther Kabati, Hôpital de district du Ministère de la Santé
✦ Lucy Mungala, Services CDV de Liverpool
✦ Martin Oduor, Programme d’entraide communautaire de Kibera
(KICOSHEP)
✦ Stanley Ngara, CDV Liverpool
✦ Elvis Otieno, Mama Na Dada International
Nous tenons aussi à remercier les personnes suivantes d’avoir facilité les visites
des centres CDV et de nous avoir ainsi permis d’obtenir des informations
utiles pour la réalisation de ce manuel :
✦ Don Balmer, KAPC
✦ Ruth Kinoro, Hôpital national de Kenyatta
✦ Simon Kokoya, KAPC, Straight Talk
✦ Anne Owiti, KICOSHEP
✦ Evans Shitekha, KAPC
✦ Harriet Waweru, Hôpital national de Kenyatta
Nous voulons remercier également ceux qui ont revu, en partie ou en totalité,
cet ouvrage en anglais : JoAnn Lewis, Jennifer Liku, Scott McGill, Jane Harriet
Namwebya, Tonya Nyagiro, Simon Ochieng, Gloria Sangiwa, Jane Schueller,
Gary West et Merywen Wigley, de Family Health International ; Michael
Cassell et Shanti Conly, de l’Agence des Etats-Unis pour le développement
international/Bureau mondial ; Ann McCauley, de Horizons/Population
Council, et Daniel Lukenge, Centre d’information sur le SIDA, Ouganda.
Population Services International (PSI) se sert du marketing social afin de fournir des produits, des services et des informations en matière de santé qui permettront aux personnes à faibles revenues et à d’autres personnes vulnérables
de mener une vie plus saine. PSI a 35 ans d’expérience dans plus de 65 pays
autour du monde, et ce dans le domaine de la prévention du VIH/SIDA et de
la malaria, de la santé reproductive (planning familial et santé maternelle) et de
la santé de l’enfant (systèmes d’eau salubre et nutrition).
PSI a lancé son premier projet de marketing social dans le cadre du counseling
et dépistage volontaire (CDV) en 1999 au Zimbabwe. En 2006, PSI met en
œuvre des projets de CDV autour du monde, notamment dans les 19 pays suivants : Bénin, Cambodge, Côte d’Ivoire, Haïti, Inde, Kenya, Lesotho, Mali,
Madagascar, Mozambique, Myanmar, Namibie, Swaziland, Togo, Rwanda,
Afrique du Sud, Vietnam, Zimbabwe et Zambie.
Depuis 1997, AIDSMARK utise le marketing social afin de prévenir la propagation du VIH/SIDA à travers le monde, ainsi que d’autres infections
sexuellement transmissibles. Financé par l’Agence des Etats-Unis pour le
développement international et géré par PSI, AIDSMark collabore avec les
missions de l’USAID et avec d’autres donateurs internationaux aussi bien
qu’avec les gouvernements locaux, les organisations non gouvernementales
et les entreprises commerciales en vue de :
✦ élargir les programmes existants en vue d’offrir une gamme plus large
de produits et de services en matière de santé ;
✦ amplifier les programmes afin d’atteindre des populations supplémentaires
et d’intensifier les efforts au sein des groupes déjà ciblés ;
✦ renforcer la capacité des programmes dans le domaine de la gestion, du
marketing, des communications et de la recherche ; et
✦ démarrer de nouveaux programmes.
Pour obtenir des informations supplémentaires sur PSI ou AIDSMARK,
veuillez contacter :
AIDSMark PSI/Washington
1120 19th St NW, Suite 600
Washington, DC 20036-4557
Etats-Unis d’Amérique
Téléphone : (202) 785-0072
Télécopie : (202) 572-4557
Adresse électronique : [email protected]
Sites Web : www.aidsmark.org ou www.psi.org
Table des matières
YouthNet est un programme mondial qui s’efforce d’améliorer la santé de la
reproduction (SR) et les comportements préventifs du VIH/SIDA chez les
jeunes de 10 à 24 ans. YouthNet œuvre à l’amélioration et au renforcement
des programmes, services et politiques s’adressant aux jeunes, mène des
recherches et dissémine des informations et des outils. Enfin, YouthNet encourage les stratégies fondées sur des preuves qui abordent la SR et la prévention
du VIH/SIDA chez les jeunes, que ce soit au niveau national, régional ou
international. Ce programme est financé par l’USAID au titre d’un accord de
coopération de cinq ans (No GPH-A-00-01-00013-00) adjugé en octobre 2001
à Family Health International (FHI), qui travaille en partenariat avec CARE
USA et RTI International. Les informations contenues dans cette publication
ne reflètent pas nécessairement les politiques de FHI ou de l’USAID.
Introduction
Counseling et autres éléments essentiels
Comment utiliser ce manuel
9
11
14
Chapitre 1 Le counseling et les jeunes
Compétences que doivent posséder les conseillers de jeunes
Des services conviviaux pour les jeunes
17
28
34
Chapitre 2 Counseling et dépistage du VIH
Modèle de counseling et dépistage du VIH en milieu clinique
Modèle de counseling et dépistage volontaires du VIH
Suggestions pour l’abstinence, la fidélité et l’utilisation des
condoms (préservatifs)
Tous les modèles de counseling et dépistage du VIH
37
40
43
Chapitre 3 Infections sexuellement transmissibles
Infections sexuellement transmissibles —
questions concernant les jeunes
Infections sexuellement transmissibles :
questions clés à examiner
61
© 2006 par Family Health International
Chapitre 4 Prévention de la grossesse
Méthodes de contraception pour les adolescents
Méthodes de contraception : autres questions
69
72
79
ISBN : 1-933702-03-6
Chapitre 5 Aptitudes à la vie
83
Chapitre 6 Creation d’un réseau de référence
87
Ressources
91
Directeur de la rédaction : William Finger
Coordination de la production : Lucy Harber
Coordination des photographies : Karen Dickerson
Révision du manuel en anglais : Susan Mackay
Mise en page de la version en français : Marina McCune
Révision de la traduction en français : Mary Bean de FHI ; Dr. Voahirana
Rajoela et Ietje Reerink de PSI
Conception et production : Hopkins Design Group, Ltd.
50
54
65
66
Imprimé sur papier recyclé
Family Health International, YouthNet Program
2101 Wilson Blvd, Suite 700
Arlington, VA 22201 Etats-Unis d’Amérique
703-516-9779 (téléphone)
703-516-9781 (fax)
www.fhi.org/youthnet (site Web)
Figures
Figure 1. Counseling et dépistage du VIH en milieu clinique
Figure 2. Counseling et dépistage volontaires du VIH
41
44
Introduction
A
vec 1,7 milliard de jeunes, la génération actuelle n’a jamais été aussi
nombreuse. Les jeunes se heurtent à plusieurs défis, dont le risque d’infection au VIH/SIDA. Les jeunes comptent pour la moitié environ des
cinq millions de nouvelles infections au VIH qui surviennent chaque année
— chaque jour, 6.000 jeunes environ acquièrent l’infection. Bien que ces
statistiques soient une sombre réalité, les personnes sont de plus en plus nombreuses à pouvoir recevoir des soins et un soutien, grâce à la détection précoce du VIH à l’aide du counseling et dépistage. Ces personnes sont aussi
de plus en plus capables d’adopter des comportements sains afin d’améliorer leur qualité de vie et d’éviter de transmettre l’infection à d’autres. En outre,
le counseling et dépistage du VIH offrent aux jeunes qui sont séronégatifs au
VIH l’occasion de changer des comportements qui pourraient les exposer au
risque d’infection à l’avenir.
Les services de counseling et dépistage du VIH sont une occasion importante
pour les jeunes de réfléchir aux questions concernant les comportements
sexuels, y compris la prévention des autres infections sexuellement transmissibles (IST) et d’une grossesse non planifiée. La stratégie de counseling et
Introduction
9
Le modèle CDV
met l’accent sur
le counseling
avant dépistage,
l’évaluation
du risque et
la demande
volontaire de
se soumettre
au test de
dépistage.
dépistage peut être un outil fort utile pour aider les
jeunes à surmonter les pressions de leurs pairs et à
commencer à adopter de façon durable des comportements dont ils bénéficieront pour le reste de
leur vie.
Le modèle de counseling et dépistage du VIH le
plus répandu est généralement qualifié de « counseling et dépistage volontaires du VIH », ou CDV,
selon lequel les jeunes cherchent spécifiquement
à se soumettre au test de dépistage du VIH. Dans
ce modèle, les jeunes reçoivent une séance de
counseling sur leurs risques d’infection au VIH, se
soumettent au test et apprennent les résultats de
leur test. Ils reçoivent ensuite une deuxième séance de counseling pour les préparer à surmonter la
connaissance de leurs résultats et les conséquences,
ainsi que pour dresser un plan avec le prestataire
en vue de minimiser leur risque d’infection au VIH
ou de transmission du virus à d’autres.
Le modèle CDV met l’accent sur le counseling avant dépistage, l’évaluation
du risque et la demande volontaire de se soumettre au test de dépistage. Ce
type de counseling et dépistage du VIH a été couramment offert en milieu
autonome, séparé des autres services de santé, ou dans les maisons des jeunes,
les dispensaires itinérants ou encore dans des établissements de santé où l’accès à d’autres services de santé nécessite un réseau de référence. Les jeunes
ont en général obtenu le counseling et dépistage du VIH dans l’un de ces
types d’établissement.
A l’heure actuelle, les bailleurs internationaux, y compris le Plan d’urgence
du Président américain pour l’aide contre le SIDA et l’Organisation mondiale
de la Santé (OMS), insistent sur le besoin d’élargir l’accès aux services de
counseling et dépistage afin qu’un plus grand nombre de personnes puissent
connaître leur statut VIH. Cette approche consiste à intégrer les services de
counseling et dépistage aux établissements sanitaires, où les clients se rendent principalement pour d’autres raisons de santé.
10
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Les autorités responsables et les experts internationaux encouragent de plus
en plus les programmes à intégrer les services de counseling et dépistage du
VIH dans différents contextes, qu’il s’agisse des centres de santé primaires,
des centres hospitaliers et de traitement de la tuberculose, des cliniques pour
IST, des centres de planification familiale, de santé maternelle et infantile
(SMI) ou de consultation prénatale, des programmes de traitement des
consommateurs de drogues injectables et autres. Dans le cadre d’une stratégie des services intégrés, le counseling et dépistage du VIH sont souvent
accompagnés d’autres diagnostics médicaux routiniers offerts par les prestataires.
Une autre stratégie qui est en train de se dessiner est le modèle axé sur la
famille. Cette stratégie permet aux membres des familles affectées par le VIH
de recevoir des soins au même centre et le même jour. Ce modèle peut attirer
les jeunes couples mariés, ainsi que les jeunes adolescents se rendant à un
centre axé sur la santé familiale avec ses parents qui sont infectés et qui se
font traiter. Cette approche pourrait aussi encourager le counseling des
couples, ce qui pourrait alors prévenir l’infection secondaire si l’un des partenaires est infecté et l’autre ne l’est pas — ce que l’on qualifie généralement
de « couple discordant » ou « sérodiscordant ».
Counseling et autres éléments
essentiels
A mesure que les options et modèles de counseling et dépistage du VIH se répandent, il faut
garder à l’esprit les éléments essentiels de la prestation des services. Le type d’établissement, les ressources disponibles et le contexte culturel, aussi
bien que les besoins des jeunes dans une communauté particulière et leurs priorités en santé,
devront guider les décisions des prestataires sur le
niveau convenable et pratique de services de counseling et dépistage du VIH. Quel que soit le type
d’établissement, les éléments suivants sont essentiels, en particulier pour les jeunes :
Introduction
11
✦ Le test de dépistage ne devra être administré qu’une fois que le
client aura donné son consentement éclairé.
✦ La confidentialité doit être garantie.
✦ Les résultats du test de dépistage devront être mis à la disposition
des clients.
✦ Le counseling est nécessaire pour aider les jeunes à comprendre
la signification du test de dépistage, comment éviter la transmission, comment changer les comportements à risque et quels sont
les types de services qui s’offrent à eux une fois qu’ils connaissent
leurs résultats.
✦ Le service de counseling et dépistage devra être rattaché à des services de soins et de traitement, de contraception et de diagnostic
et traitement des autres IST. Tous ces services devront être adaptés
aux besoins des jeunes.
A mesure que les prestataires de soins médicaux, en particulier, sont soumis
à des pressions grandissantes pour intégrer le service de counseling et dépistage du VIH aux autres services de soins habituels, ils doivent se rappeler les
principes du consentement éclairé et du choix du client. En ce qui concerne
le counseling sur les options en contraception, les lignes directrices internationales insistent sur le fait que les prestataires devront toujours s’assurer que
12
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
leurs clients fassent un choix éclairé. La question du choix éclairé, indispensable pour la planification familiale, doit aussi s’appliquer au dépistage du
VIH.
Alors que le dépistage doit toujours être accompagné de séances de counseling, il arrive souvent que de nombreux établissements sanitaires n’offrent
que des séances de counseling après le dépistage en raison de leurs modes
de travail et de consultation des patients. Cette approche pose un défi si l’on
veut assurer un counseling de haute qualité. Dans les établissements sanitaires, c’est principalement les clients infectés au VIH et les couples sérodiscordants qui reçoivent le counseling après le dépistage dans un effort de
prévenir l’infection secondaire et de repérer ceux qui ont besoin de traitement antirétroviraux et autres services de soins et de soutien.
Les jeunes tendent à s’adresser surtout au modèle CDV plus traditionnel. Les
centres CDV, le dépistage au niveau communautaire et les modèles de vulgarisation se prêtent sans doute mieux à la prévention primaire, à savoir la
prévention par ceux dont les résultats sont négatifs, ainsi qu’au counseling
plus approfondi avant dépistage.
Cependant, nombreux sont les jeunes qui ne cherchent pas à se faire tester
ou qui n’ont pas accès aux services de dépistage. Les jeunes auront de plus
en plus l’occasion d’obtenir des séances de counseling et de se soumettre au
test de dépistage dans les cliniques pour IST, les centres de consultation prénatale et autres établissements sanitaires. Du fait de ces nouvelles occasions
de counseling et dépistage, les jeunes auront plus facilement accès à toute
une multitude de services possibles, en particulier s’ils sont infectés au VIH.
Introduction
13
Comment utiliser ce manuel
Les Chapitres 2 à 5 présentent le déroulement du counseling et dépistage
Les informations présentées ici sont des ressources utiles pour tous les prestataires, quel que soit le cadre dans lequel ils travaillent ; c’est un guide des
« meilleures pratiques » pour dispenser des services de counseling et dépistage à l’intention des jeunes. Le manuel suppose que les conseillers ont déjà
reçu une formation sur les aspects techniques de l’administration du test de
dépistage du VIH et également, ce qui serait idéal, sur la prestation de services conviviaux pour les jeunes. Etant donné que ce manuel pourra être utilisé dans certains milieux cliniques où les prestataires n’auront pas reçu de
formation sur la prestation de services conviviaux pour les jeunes, un aperçu général de cette question est présenté au Chapitre 1, assorti de ressources
à des fins d’information supplémentaire.
sous forme de guide à étapes successives. Ce guide fournit des informations
élémentaires sur la prévention, le traitement et les soins du VIH et des autres
IST ainsi que sur la contraception et la prévention d’une grossesse non planifiée. Enfin, il décrit quelques exemples d’aptitudes à la vie que doivent posséder les jeunes.
Destiné à renforcer les services de counseling et dépistage, ce manuel a les
usages suivants :
Les informations
présentées ici
servent de guide
des « meilleures
pratiques » pour
dispenser des
services de counseling et dépistage
à l’intention
des jeunes.
✦ Outil de référence sur les jeunes et le
VIH/SIDA, facile à utiliser
✦ Guide pour conseiller les jeunes clients sur
le dépistage, la prévention, les soins et le
traitement du VIH.
✦ Outil de référence sur les services connexes,
notamment ceux qui offrent des moyens de
contraception ou le traitement des autres IST.
✦ Outil pratique pour y noter les coordonnées
des organisations qui font partie du réseau
de référence local.
Le Chapitre 6 contient un tableau où inscrire les coordonnées des organisations qui constitueront un réseau de référence local.
Bien qu’ils ne rentrent pas dans le cadre d’étude de ce manuel, d’autres
thèmes que les gestionnaires de programme devraient prendre en compte
concernent les points suivants :
✦ La préparation ou l’acquisition de documents d’information et
d’un matériel pédagogique s’adressant spécifiquement aux jeunes
et répondant à leurs besoins.
✦ Le développement, au sein de la communauté, d’une compréhension et d’un soutien à l’égard du counseling et dépistage, non seulement de la population générale, mais des jeunes en particulier.
✦ La sensibilisation des jeunes sur le besoin de se protéger contre le
VIH et de prévenir la grossesse et sur l’existence d’autres services
de santé de la reproduction.
✦ L’élaboration d’un plan pour obtenir des conseillers supplémentaires et des locaux suffisants à mesure que d’autres jeunes deviennent conscients des services de prévention et de soins des IST.
Le Chapitre 1 récapitule les endroits où les
jeunes obtiennent des informations sur la
sexualité et les facteurs qui les exposent au
risque d’infection au VIH et autres IST, ainsi
qu’au risque d’une grossesse non planifiée. Ce chapitre passe en revue les
principes du counseling et dépistage en soulignant en particulier leurs
différences suivant qu’il s’agit des jeunes ou des adultes. Il passe en revue
les compétences qui sont importantes pour pouvoir conseiller les jeunes
efficacement. Enfin, il récapitule comment les prestataires peuvent fournir
des services conviviaux pour les jeunes et il procure des ressources à des
fins de formation supplémentaire, si nécessaire.
14
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Introduction
15
Chapitre 1 :
Note sur la terminologie
Dans ce manuel, les « jeunes » sont définis comme
les personnes âgées de 10 à 24 ans, et les termes
« adolescents », « jeunes » , « jeunes adultes » et « jeunes
personnes » sont employés de manière interchangeable. Naturellement, il s’agit là d’un vaste groupe
et les besoins d’un jeune de 10 ans diffèrent considérablement de ceux d’un jeune de 24 ans. De la
même manière, les politiques concernant la confidentialité ou la notification parentale ainsi que d’autres
questions diffèrent aussi en fonction de l’âge.
L’Organisation mondiale de la Santé et le Plan d’urgence du Président américain pour l’aide contre le
SIDA utilisent l’expression « counseling et dépistage »
ou « dépistage et counseling » pour évoquer une plus
vaste gamme d’options que recouvre habituellement
l’expression counseling et dépistage volontaires (CDV).
Cette dernière expression désigne de plus en plus un
modèle spécifique dans le cadre de ce grand éventail
d’approches. Les auteurs de ce manuel ont adopté
ce vocabulaire, en employant « counseling et dépistage » comme terme général.
Le counseling
et les jeunes
L
es jeunes représentent une population diverse, revêtant souvent de
grandes différences dans les conditions de vie et les situations. Les conseillers
peuvent avoir à s’occuper des jeunes qui
sont scolarisés ou non, qui n’ont pas eu de
rapport sexuel ou qui sont sexuellement
actifs depuis plusieurs années, qui sont
mariés et ont des enfants, ou encore qui
ne sont pas mariés et ont plusieurs partenaires sexuels. Certains clients peuvent
appartenir au marché du travail ou être
engagés dans l’armée. Certains peuvent
être des hommes jeunes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes. Vous
pouvez travailler avec des clients qui consomment des drogues injectables. Un de vos défis est d’évaluer vos clients en
tant qu’individus et d’adapter vos messages à leurs situations particulières.
Les personnes qui prodiguent des séances de counseling aux jeunes doivent
prendre en compte certaines considérations :
✦ Les jeunes personnes rencontrent des obstacles lorsqu’ils reçoivent
des services de santé et ils ont tendance à y avoir recours moins
souvent que les adultes. Leurs visites à des endroits qui offrent des
services de counseling et dépistage du VIH peuvent être leur
seule chance de recevoir des informations et des services en
matière de santé. Outre le counseling sur le VIH/SIDA, vous
pourrez avoir l’occasion d’aborder des thèmes comme la contraception et la prévention des autres IST. Il est important de savoir
où vous pouvez référer vos clients pour les services qui ne rentrent
pas dans les activités de votre centre.
16
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 1 : Le counseling et les jeunes
17
✦ Les questions de confidentialité et de consentement sont plus
compliquées lorsque l’on s’occupe d’adolescents. Pour les adultes,
le choix de se soumettre au test de dépistage leur incombe entièrement et le déroulement et les résultats du test de dépistage sont
confidentiels. Pour les jeunes personnes, les lignes directrices varient
suivant l’âge auquel elles peuvent
décider de leur propre gré de se soumettre au test de dépistage, suivant
l’endroit ou encore suivant que leurs
parents ou tuteurs doivent être avisés
du test de dépistage et des résultats.
✦ Les jeunes emploient souvent une
terminologie sexuelle différente et
ont souvent une compréhension
différente des termes sexuels.
✦ Il peut s’avérer difficile de savoir si les
jeunes personnes cherchent volontairement le counseling et dépistage.
Certaines d’entre elles ont pu faire
l’objet de pressions ou même avoir été
forcées à connaître leur statut par des
employeurs, des partenaires, des
parents ou autres individus de la
communauté.
A la différence
d’un grand
nombre d’adultes
qui cherchent à
obtenir le counseling et dépistage
du VIH, les jeunes
sont souvent plus
intéressés par
le counseling
et l’obtention
d’information que
par se faire tester.
✦ Le counseling des adolescents nécessite souvent plus de temps
qu’avec les adultes, puisque les jeunes sont souvent moins au courant de leur santé sexuelle que les adultes. Cette observation est
particulièrement vraie des jeunes adolescents, qui n’ont normalement pas la même expérience de la vie que des clients plus âgés.
✦ Les messages et le contenu du counseling peuvent varier suivant
l’âge des clients, leur sexe, leur maturité émotive, leur stade de
développement, leur situation familiale, leur connaissance, leur
expérience et leurs sources d’information.
Facteurs qui exposent les jeunes au risque d’infection
De nombreux adultes, y compris des parents, sont réticents ou mal préparés à parler des questions sexuelles avec les jeunes. Les jeunes personnes se
tournent souvent vers leurs pairs et les médias pour obtenir des informations. Leurs amis sont souvent également mal éclairés et les médias ont
tendance à promouvoir la sexualité sans insister sur la responsabilité et la
protection. En conséquence, il arrive souvent que les jeunes personnes ne
possèdent pas les informations dont ils ont besoin pour prendre des décisions saines et sans risques. D’après les résultats d’enquêtes effectuées dans
40 pays, même si beaucoup de jeunes ont maintenant entendu parler de
l’épidémie de VIH/SIDA, la moitié des jeunes ont des idées erronées sur
l’acquisition et la transmission du VIH.
✦ A la différence d’un grand nombre d’adultes qui cherchent à obtenir le counseling et dépistage du VIH, les jeunes sont souvent
plus intéressés par le counseling et l’obtention d’information que
par se faire tester. Les jeunes qui n’ont pas entamé leur activité
sexuelle peuvent chercher à obtenir du soutien pour prendre des
décisions éclairées sur leur santé sexuelle et de la reproduction.
✦ Les jeunes peuvent ne pas toujours être sincères sur leurs expériences sexuelles de crainte d’être stigmatisés et catalogués.
✦ Les conseillers peuvent se heurter à des dilemmes éthiques personnels lorsqu’ils s’occupent de jeunes, étant donné que leurs
propres valeurs sur la sexualité peuvent différer de celles des
jeunes qu’ils conseillent.
18
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 1 : Le counseling et les jeunes
19
Outre le manque d’informations exactes sur le VIH/SIDA, beaucoup d’autres
facteurs exposent les jeunes au risque d’infection au VIH :
✦ L’âge précoce du premier rapport sexuel.
✦ Les comportements à risque dans le cadre de la transition à l’âge
adulte.
✦ La conviction d’être invulnérable (« ça ne peut pas m’arriver » ).
✦ Les garçons se sentent obligés de prouver leur « virilité » .
✦ Les niveaux généralement faibles d’utilisation du préservatif.
✦ La tendance chez les jeunes sexuellement actifs à avoir des partenaires sexuels multiples.
✦ La vulnérabilité à la coercition et à l’abus sexuels.
✦ Le recours au sexe pour apaiser la solitude, se donner confiance
en soi et s’attirer du respect.
✦ L’incapacité à négocier des décisions sexuelles.
✦ L’acceptation de rapports sexuels en échange de besoins essentiels, comme des frais scolaires, des vêtements, de la nourriture
ou un abri.
✦ Les rapports sexuels transgénérationnels, qui sont typiquement —
bien que ce ne soit pas toujours le cas — entre des jeunes filles et
des hommes plus âgés.
✦ La susceptibilité des jeunes femmes à la gonococcie et à l’infection à Chlamydia en raison d’une condition appelée ectropion
cervical où les cellules qui tapissent le col utérin débordent sur
l’extérieur — condition normale qui se présente chez la plupart
des adolescentes et devient moins courante avec l’âge.
✦ La forte prévalence des IST, ce qui accroît le risque d’acquisition
et de transmission du VIH.
✦ Le traitement inapproprié des IST (ou aucun traitement du tout)
lorsque les jeunes sont découragés de chercher l’aide de cliniciens qui sont malveillants à leur égard.
✦ L’expérimentation de l’alcool et de la drogue, ce qui s’accompagne d’un comportement sexuel à risque élevé.
20
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Normes de genre
Il est très important de considérer le
rôle que joue le genre dans le comportement de vos clients. Le terme « sexe »
évoque la distinction biologique entre
l’homme et la femme, alors que le terme
« genre » évoque les rôles des hommes
et des femmes (ou des garçons et des
filles) tels qu’ils sont déterminés par la
société dans laquelle ils vivent. Les
normes de genre peuvent influencer les
opinions des adolescents sur la sexualité, leur accès à l’information et aux
services de santé, ainsi que leur capacité à se protéger contre le VIH et les
autres IST ou contre une grossesse non
planifiée.
✦ Dans un grand nombre de
cultures, le sexe avant le
mariage est accepté et attendu des garçons, qui sont parfois ridiculisés par leurs pairs s’ils n’ont pas des rapports sexuels.
✦ L’idéal de la virilité encouragé dans de nombreuses sociétés peut
décourager les jeunes gens de manifester leurs sentiments, de
poser des questions, de chercher de l’aide ou d’exprimer leurs
doutes et leurs craintes.
✦ Les filles sont souvent élevées avec le principe que les rapports
sexuels avant le mariage sont inacceptables pour les femmes
« respectables » et il leur arrive donc de ne pas envisager de
s’adresser à des services de contraception ou aux autres services
de santé de la reproduction par crainte que l’on pense qu’elles
sont sexuellement actives ou de mœurs faciles.
✦ Les normes de genre peuvent exposer les filles au risque de violence ou de coercition sexuelles. Certaines jeunes personnes sont
élevées avec l’idée que c’est le devoir de la femme mariée d’avoir
des rapports sexuels ; si la femme refuse, les conséquences peuvent aller de l’abandon au viol ou même à la violence familiale.
Chapitre 1 : Le counseling et les jeunes
21
✦ Les rapports sexuels transgénérationnels sont courants dans certaines sociétés et s’accompagnent de risques élevés, en particulier
pour les filles et les jeunes femmes. Les données révèlent que les
partenaires masculins plus âgés sont beaucoup plus susceptibles
d’être séropositifs que les jeunes gens.
Pendant les séances de counseling sur le dépistage du VIH et la discussion
des questions de santé de la reproduction connexes, vous serez en mesure de
profiter de l’occasion pour encourager les jeunes à examiner les rôles traditionnels des hommes et des femmes et leurs stéréotypes. Pour susciter une
discussion sur les rôles des hommes et des femmes, posez certaines des questions suivantes, si elles sont indiquées :
✦ Les filles ont-elles le droit de refuser d’avoir des rapports sexuels
avec un garçon ?
✦ Les garçons sont-ils plus virils s’ils ont plusieurs petites amies ?
✦ Certaines personnes pensent qu’il y a quelque chose qui ne va pas
chez les garçons qui veulent attendre avant de devenir sexuellement actifs. Qu’en pensez-vous ?
✦ Pensez-vous que c’est
une bonne idée d’avoir
un « vieux protecteur »
ou une « vieille
protectrice » ?
Populations particulières
Il peut être particulièrement difficile de prodiguer des services de counseling
et dépistage du VIH à certaines populations de jeunes, étant donné que ces
dernières peuvent avoir besoin d’une attention spéciale ou des informtaions
adaptées en conséquence.
✦ Les populations mobiles comprennent les jeunes dont le travail
les oblige à se déplacer, les membres de l’armée, les réfugiés politiques, les enfants des rues et les populations déplacées par des
troubles civils. Ces jeunes ne disposent pas toujours d’un réseau
de soutien suffisant, de soins de santé continus et, dans certains
cas, ne disposent même pas de nourriture et d’abri. Ils ne sont parfois pas en mesure de revenir pour recevoir une autre séance de
counseling et de soutien ; il est donc très important de couvrir
autant d’informations que possible pendant la première séance
sans les surcharger.
✦ Un grand nombre d’orphelins prennent soin de leurs frères et
sœurs et des membres de la famille chroniquement malades,
vivant dans des ménages aux ressources financières insuffisantes
ou devant vivre par leurs propres moyens. Certains orphelins sont
eux-mêmes infectés au VIH. Certains s’engagent dans des comportements à risque élevé pour subvenir à leurs propres besoins et
aux besoins de leurs familles. En comparaison des non-orphelins,
les orphelins sont plus nombreux à souffrir d’insuffisance de nutrition, de manque d’accès aux soins de santé de base, à être déscolarisés, à éprouver des difficultés psychologiques et émotionnelles et
à manquer de soutien pour surmonter la connaissance de leur
sépositivité et adopter un style de vie plus sain. Si votre pays ou
centre applique une politique qui exige le consentement parental
pour administrer le test de dépistage du VIH chez les mineurs,
cherchez à savoir, dans le cas des orphelins, si vous pouvez vous
entretenir avec un tuteur ou autre adulte autorisé par la loi pour
obtenir le consentement. Cherchez aussi à déterminer si votre
client dispose d’une maturité émotive suffisante pour donner son
consentement volontaire.
✦ Les jeunes qui souffrent d’incapacité mentale risquent de ne pas
être en mesure de donner un consentement volontaire. Essayez
de déterminer s’ils ont été contraints de se soumettre au test de
dépistage.
22
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 1 : Le counseling et les jeunes
23
✦ Si une victime de viol vient vous trouver pour être testée, essayez de savoir
si cette victime (quel que soit son
sexe) a déjà reçu une séance de counseling en traumatismes, la contraception d’urgence (pour les filles), des
antirétroviraux (ARV) comme le traitement prophylactique contre le VIH,
et autres soins médicaux. Soyez sensible au fait que votre client a pu être
la victime d’inceste ; si c’est le cas,
évitez de parler aux parents, étant
donné que cela pourrait aggraver le
traumatisme de la victime. Laissez les
lois de votre pays et les règlements de
votre centre vous guider pour savoir si
vous devez signaler à la police des cas
d’inceste et de rapports sexuels non
consensuels. Vous pouvez aussi avoir
besoin de consulter un supérieur.
Vous pouvez créer
un changement
durable dans la
vie de vos clients
en encourageant
des comportements sains, en
améliorant leurs
connaissances du
VIH et en soutenant leurs espoirs
pour l’avenir.
✦ Les autres groupes de jeunes qui peuvent nécessiter une attention particulière comprennent les jeunes
qui peuvent être infectés au VIH par la consommation de drogues
intraveineuses, les hommes qui ont des rapports sexuels avec des
hommes et les groupes de minorités ethniques ou tribales. Dans
de tels cas, les conseillers peuvent nécessiter une formation spécialisée concernant les besoins des jeunes, les risques d’infection
et les types de services de soutien et de traitement requis.
Malgré ces défis, s’occuper des jeunes est particulièrement gratifiant. Vous
pouvez créer un changement durable dans la vie de vos clients en encourageant des comportements sains, en améliorant leurs connaissances du VIH
et en soutenant leurs espoirs et résultats cliniques à l’avenir.
Possibilité d’autres services et d’éducation
Le counseling et dépistage du VIH offrent aux clients beaucoup plus qu’un
test de VIH et ses résultats. Cette occasion vous permet non seulement d’offrir une éducation et d’autres services de santé mais elle sert aussi comme
moyen important pour commencer à encourager les jeunes à prendre des
décisions éclairées sur leur santé. Bien que quelques séances de counseling
ne suffisent généralement pas pour produire un changement de comportement
à long terme, le counseling en VIH peut être une première étape décisive.
Des services intégrés de counseling et dépistage du VIH et la référence des
clients afin qu’ils soient suivis offrent les possibilités énumérées ci-après :
✦ Accroître la prise de conscience générale à l’égard du VIH/SIDA
✦ Faire mieux comprendre aux clients qu’ils sont vulnérables
✦ Réduire l’anxiété de ceux qui sont séronégatifs
✦ Faciliter l’acceptation du statut séropositif
✦ Encourager les jeunes, tant séropositifs que séronégatifs, à adopter
des comportements plus sains, tels que l’abstinence, la fidélité et
l’utilisation approprié du préservatif
✦ Encourager les jeunes séropositifs à se faire soigner convenablement et, le cas échéant, à obtenir le traitement approprié, s’il est
disponible
✦ Apporter un soutien bienveillant afin de réduire la stigmatisation
à laquelle les jeunes séropositifs peuvent se heurter
✦ Réduire les risques d’une grossesse non planifiée en discutant
avec les clients le désir d’avoir des enfants et en leur fournissant
des informations sur la contraception et le système de référence
vers les services appropriés
✦ Aider à prévenir la transmission du VIH et autres IST
✦ Aider à réduire la transmission du VIH de la mère à son enfant
✦ Au besoin, aider les couples à discuter de leur statut d’infection
au VIH, selon le cas individuel, si vous estimez que cette discussion
24
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 1 : Le counseling et les jeunes
25
pourrait aboutir à une plus
grande fidélité, une réduction des conflits conjugaux
et une réduction de la violence entre partenaires
associée au dépistage et à
la divulgation des résultats
(mais soyez prudent
lorsque le counseling du
couple pourrait se traduire
par une plus grande violence entre partenaires).
✦ Aider les jeunes à comprendre que les traitements antirétroviraux
peuvent permettre à une
personne de se sentir
mieux mais qu’ils ne
guérissent pas du SIDA
et qu’ils n’éliminent pas
le risque de transmission
du VIH
✦ Encourager les jeunes à
chercher d’autres services
médicaux et de soutien s’ils en ont besoin
✦ Aider les jeunes à planifier leur avenir
✦ Présenter d’autres aptitudes à la vie, comme :
❍ Développement d’un esprit critique
❍ Acquisition de plus d’assurance
❍ Développement d’un réseau de soutien se composant de la
famille, d’amis, d’enseignants et de chefs religieux
❍ Capacité à faire face aux pressions des pairs, en particulier
quand il s’agit de rapports sexuels, de consommation d’alcool
et de drogues.
Le nombre de jeunes qui s’adressent aux services
de counseling et dépistage du VIH est grandissant et ils seraient encore plus nombreux à y
avoir recours si ces services étaient plus facilement disponibles. Les jeunes dont vous vous
occupez peuvent chercher à obtenir des services
de counseling et dépistage pour diverses raisons.
Leur motivation pour chercher à se faire tester
affectera probablement votre manière d’aborder
le counseling. Les jeunes peuvent :
✦ Simplement vouloir savoir s’ils sont
séropositifs
Les jeunes dont
vous vous occupez
peuvent chercher
à obtenir des services de counseling
et dépistage pour
diverses raisons.
✦ Etre curieux sur le counseling et
dépistage du VIH
✦ Vouloir des séances de counseling et
dépistage du VIH dans le cadre du
conseil préconjugal
✦ Craindre d’avoir été exposés au VIH, soit par leurs propres
actions, soit par les comportements à risque d’un partenaire, ou
encore par le fait de prendre soin de parents souffrants
✦ Se douter qu’ils sont infectés ou qu’ils ont des symptômes en rapport avec des IST
✦ Avoir un partenaire ou un enfant infecté
✦ Pour les femmes, être actuellement enceintes ou planifier de l’être
✦ Avoir besoin d’être testés en tant que condition requise par une
étude, par les services d’immigration ou par un emploi
✦ Avoir éprouvé le décès d’un partenaire, d’un ami, d’un membre
de la famille, soit à cause du SIDA soit à cause de conditions
inexpliquées
✦ Entamer une nouvelle relation sexuelle, envisager d’avoir des rapports sexuels pour la première fois ou avoir récemment commencé
à avoir des rapports sexuels
✦ Craindre pour leur santé et leur bien-être après avoir été violés
✦ Avoir été forcés par un partenaire, un époux ou un membre de la
famille de se soumettre au test de dépistage
✦ Vouloir des informations sur le VIH/SIDA, mais pas forcément
vouloir prendre le test.
26
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 1 : Le counseling et les jeunes
27
Un conseiller qui travaille efficacement avec les jeunes possède les qualités
suivantes :
✦ La capacité à forger une relation solide avec les jeunes clients et
s’attirer leur confiance
Compétences que doivent posséder les
conseillers de jeunes
Votre rôle en qualité de conseiller est d’une importance primordiale pour
aider les jeunes à :
✦ Eviter de contracter le VIH et autres IST
✦ Adopter des changements de comportement positifs et durables
✦ Le respect des différentes conditions de vie des jeunes qu’il
conseille
✦ D’excellentes aptitudes à communiquer et la capacité à parler le
langage des jeunes
✦ Une connaissance précise du sujet et des lignes directrices, lois et
coutumes locales.
✦ Avoir accès à d’autres services de santé et de soutien
Forger une relation solide
✦ Eviter des grossesses non planifiées
Lorsque vous conseillez de jeunes clients, essayez de leur rappeler comme
ils ont fait preuve de beaucoup de courage en venant vous trouver. Pensez
combien d’adultes évitent de parler des questions sexuelles ou sont gênés de
poser des questions sur leur santé sexuelle ou de la reproduction. Ce sentiment de crainte est normalement encore plus fort chez beaucoup de jeunes.
✦ Planifier l’avenir — pour que ceux qui sont séronégatifs ne
contractent pas l’infection et pour que ceux qui sont séropositifs
puissent faire face à leur infection au VIH et prolonger leur vie
✦ Obtenir des informations correctes sur le VIH/SIDA.
Sous bien des formes, le counseling des adolescents est semblable à celui des
adultes. Chacun veut être traité avec respect, être écouté et recevoir des informations exactes et à jour. Mais il est souvent plus difficile pour les jeunes
d’avoir accès aux services que pour les adultes.
Aidez les adolescents à se mettre à l’aise et montrez-leur qu’ils peuvent vous
faire confiance. Ils seront mieux disposés à s’ouvrir et à faire part avec sincérité de leurs sentiments et expériences.
✦ Essayez de démarrer la séance à l’heure. L’anxiété s’accroît avec
l’attente.
✦ Si possible, créez un endroit calme et privé pour les séances de
counseling.
✦ Présentez-vous de manière chaleureuse et amicale.
✦ Expliquez et discutez les questions de confidentialité. Selon les
lois locales ou les politiques de votre organisation, vous pourrez
avoir besoin de la permission d’un parent ou tuteur pour administrer le test de dépistage du VIH. Si c’est le cas, expliquez votre
obligation et offrez d’aider vos clients à parler à leurs parents du
test de dépistage. Ayez conscience des jeunes qui peuvent être
exempts de notification parentale, tels que les orphelins, les
enfants des rues et les « mineurs matures » (expression utilisé dans
les politiques de certains pays, voir page 47 pour la définition).
✦ Commencez par poser des questions générales sur leur vie et
leurs intérêts. Vous pouvez poser des questions sur leurs amis, leur
28
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 1 : Le counseling et les jeunes
29
famille, s’ils sont scolarisés ou s’ils
travaillent et les types de passetemps qu’ils aiment.
✦ Respectez l’intelligence de vos
clients et les expériences qu’ils ont
vécues. Posez-leur des questions
sur leurs connaissances et expériences sexuelles avant de leur
fournir des informations qu’ils
peuvent déjà connaître.
✦ Faites preuve d’empathie ; montrez
que vous comprenez les pensées et
les sentiments de vos clients.
✦ Soyez patient si vos clients prennent un moment avant de s’ouvrir.
Si possible, prévoyez un temps suffisant pour la séance afin que les
jeunes ne se sentent pas bousculés.
✦ Posez des questions sur leurs croyances et leurs opinions et montrezleur que vous les comprenez.
Au lieu de dire « ce
que vous faites est
mal » ou « ce n’est
pas bien d’avoir des
rapports sexuels à
votre âge », dites
« votre comportement
vous expose au risque
d’infection au VIH et
aux autres IST ».
✦ Accueillez avec gentillesse toutes les jeunes personnes, indépendamment de leur sexe, leur âge, leur situation de famille et indépendamment du fait qu’elles soient sexuellement actives, aient
plusieurs partenaires sexuels ou n’aient jamais été enceintes.
✦ Adaptez votre stratégie de manière à prendre en compte le stade
de développement de vos clients ; évaluez leur connaissance et
expérience au lieu de formuler des hypothèses reposant sur l’âge
uniquement.
Communiquer avec les jeunes
Une excellente communication est la clé aux interactions positives avec vos
clients. On entend par là l’échange véritable d’informations ainsi que la capacité
à écouter les jeunes personnes qui viennent pour le counseling et dépistage.
Respecter les conditions de vie des clients
La classe sociale, l’âge, la culture, la situation de famille, l’appartenance ethnique, la race, la religion, l’orientation sexuelle, le sexe et l’occupation sont
tous des éléments qui influencent le comportement et les pratiques des jeunes
personnes. En cherchant à comprendre comment ces facteurs affectent leur
vie, vous serez mieux à même de prodiguer un counseling adapté aux besoins
personnels de vos clients et d’élaborer les stratégies les plus efficaces en matière
de prévention, soins et traitement du VIH.
✦ Rassurez vos clients en leur disant que vous n’allez pas les juger.
Efforcez-vous de ne pas vous laisser influencer dans votre comportement professionnel par des sentiments personnels ou des penchants
sur la manière dont vous pensez que les jeunes devraient se comporter.
Par exemple, au lieu de dire « ce que vous faites est mal » ou « ce n’est
pas bien d’avoir des rapports sexuels à votre âge », dites « votre comportement vous expose au risque d’infection au VIH et autres IST ».
✦ Adoptez une attitude positive à l’égard de vos clients.
✦ Traitez chaque client en tant qu’individu. N’utilisez pas de stéréotype
ou ne supposez pas qu’une seule méthode de counseling marchera
pour tous les jeunes.
30
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 1 : Le counseling et les jeunes
31
✦ Utilisez un langage simple et des phrases courtes. Evitez les mots
techniques.
✦ Utilisez un langage non catégorique. Evitez de dire « vous
devriez… » ; à la place, dites « vous pouvez… » ou « peut-être
que vous pourriez penser à… ».
✦ Soyez au courant du langage et de l’argot que les adolescents utilisent
pour parler des questions sexuelles. Soyez clair dans vos explications et
assurez-vous que vos clients vous comprennent. Par exemple, quand la
discussion porte sur les « rapports sexuels », expliquez clairement
que cette expression recouvre les rapports oraux, vaginaux et anaux.
Certains jeunes pratiquent des rapports sexuels oraux ou anaux parce
qu’ils ne les considèrent pas comme de « vrais » rapports sexuels.
✦ Ayez recours à l’« écoute thérapeutique » en paraphrasant les déclarations de vos clients et en les leur répétant. Cette démarche confirme
que vous comprenez ce que vous disent vos clients. Si un jeune
déclare qu’il éprouve des inquiétudes sur le VIH/SIDA, vous pouvez
dire « il semble que vous voulez savoir comment éviter l’infection au
VIH et que vous avez des questions sur comment vous protéger,
ainsi que comment protéger votre partenaire ». Cette technique
donne aussi à vos clients l’occasion de rectifier tout malentendu.
✦ Posez des questions ouvertes qui déboucheront sur une discussion
plutôt que des questions qui exigent une réponse par oui ou par
non. Par exemple, vous pouvez demander « que savez-vous sur les
moyens de vous protéger contre le VIH ? » au lieu de « savez-vous
comment vous protéger contre le VIH ? ».
vous ce que j’ai dit ? » Les clients peuvent être trop gênés d’admettre
qu’ils n’ont pas compris. Par contre, envisagez de poser des questions
qui vous permettront de déterminer si la jeune personne a compris.
✦ Au lieu de donner des instructions, aidez les jeunes à formuler
des dispositions qu’ils pourront prendre pour se protéger.
✦ Soyez franc. Si vous ne savez pas répondre à la question d’un client,
admettez-le et essayez de trouver la réponse quand vous le pouvez.
Fournir des informations exactes
Les jeunes personnes reçoivent souvent des informations inexactes provennant de différentes sources comme des amis, des médias, l’Internet et des
adultes bien intentionnés. Votre tâche la plus importante est de procurer à
vos clients des informations exactes, reposant sur les connaissances scientifiques, de manière précise et concise. Ceci suppose que vous vous efforciez
de vous tenir au courant sur des sujets qui présenteront de l’intérêt pour vos
clients, en particulier les thèmes abordés aux Chapitres 3 à 5 :
✦ Le VIH/SIDA et les autres IST
✦ La contraception et les services de santé de la reproduction
✦ Les aptitudes à la vie, telles que l’esprit critique et l’assurance
✦ Ayez recours, comme il convient, au contact visuel, aux gestes et
aux réponses verbales pour montrer que vous écoutez. Faites un
signe de la tête ou dites « continuez » pour confirmer aux jeunes
personnes qu’elles sont écoutées.
✦ Apprenez à lire le langage corporel. Soyez conscient des messages
de votre propre langage corporel par la façon dont vous vous
tenez, vous êtes assis ou vous avez recours au contact visuel. Si
vous froncez les sourcils et êtes assis avec les bras croisés devant
vous, vous pouvez transmettre le message que vous êtes irrité ou
contrarié par ce que votre client est en train de vous dire.
✦ Assurez-vous que vos jeunes clients comprennent ce que vous êtes
en train de leur dire. Ne demandez pas simplement « comprenez-
32
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 1 : Le counseling et les jeunes
33
Des services conviviaux pour les jeunes
Parmi les raisons pour lesquelles
beaucoup de jeunes adultes n’utilisent pas les services de prévention du
VIH et de santé de la reproduction,
il convient de citer les horaires ou
l’emplacement peu pratiques des
cliniques, le personnel hostile et l’absence d’intimité et de confidentialité. Puisque les jeunes personnes
n’ont généralement pas recours aux
services existants, il faut déployer des
efforts particuliers pour attirer, servir
et retenir cette clientèle. Les chercheurs et planificateurs de programmes sont en train d’examiner
les meilleurs types d’intervention
pour fournir aux jeunes des services
de santé de la reproduction et de prévention du VIH.
La prestation de services de counseling et dépistage du VIH aux jeunes
dans des conditions idéales nécessite que les prestataires soient réceptifs aux points de vue des jeunes et
que les établissements abordent les
besoins particuliers des jeunes. De
nombreuses organisations ont traité cette question dans divers documents sur
les « services conviviaux pour les jeunes », allant des outils de plaidoyer et de
planification aux programmes de formation à l’intention des prestataires, supports de travail et outils d’évaluation.
A mesure que les possibilités dans le domaine des services de counseling et
dépistage du VIH pour les jeunes augmentent, un plus grand nombre de
directeurs d’établissement et de prestataires de services ont besoin d’informations et de formation de base sur les services conviviaux pour les jeunes. Afin
de faciliter la dissémination d’informations sur ce type de services, YouthNet
a compilé sur son site Web des informations de référence détaillées sur les
34
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
services conviviaux pour les jeunes (http://www.fhi.org/fr/Youth/YouthNet/
ProgramsAreas/YouthFriendlyServices/index.htm). Ces informations en français
couvrent les thèmes suivants :
✦ Les caractéristiques des services conviviaux pour les jeunes (présentées plus bas)
✦ Les besoins des adolescents en matière de santé de la reproduction
✦ Les preuves scientifiques au sujet des services conviviaux pour les
jeunes
✦ La description de stratégies possibles (angles d’attaque) de services
conviviaux pour les jeunes
✦ Diverses ressources, y compris des récapitulatifs sur la recherche
et les programmes
Autres ressources en ligne incluent des présentations (en anglais) d’une
réunion de consultation mondiale sur les services conviviaux pour les jeunes
et une bibliographie annotée de 16 outils efficaces assortis de liens électroniques à ces ressources. Diverses organisations ont mis au point ces outils,
notamment l’Organisation mondiale de la Santé, EngenderHealth, Family
Health International, Pathfinder International et le Program for Appropriate
Technology in Health. Les outils sont regroupés dans les catégories suivantes :
plaidoyer, planification et vue d’ensemble ; évaluation et mise en œuvre ;
cours de formation à l’intention des prestataires ; supports de travail à l’intention des prestataires et planificateurs de programmes ; et évaluation. Les
informations de référence et le guide bibliographique annoté sont disponibles
à l’adresse : http://www.fhi.org/fr/Youth/YouthNet/ProgramsAreas/YouthFriendly
Services/index.htm.
En général, les services conviviaux pour les jeunes revêtent les caractéristiques suivantes :
✦ Les prestataires sont formés à la communication avec les jeunes et
à la compréhension des questions auxquelles se heurtent les
jeunes.
✦ Les prestataires ont une attitude respectueuse, non moralisateur.
✦ L’établissement applique des politiques de confidentialité et d’intimité à l’intention des jeunes.
Chapitre 1 : Le counseling et les jeunes
35
Chapitre 2 :
✦ Les horaires et l’emplacement de l’établissement sont pratiques à
la fois pour les jeunes scolarisés et pour ceux qui travaillent toute
la journée.
✦ L’établissement offre une atmosphère confortable et rassurante.
✦ Les honoraires sont raisonnables.
Counseling et dépistage
du VIH
✦ Des jeunes participent à l’élaboration des politiques et à la mise
en œuvre des services par le biais de leur participation à un
conseil consultatif, en tant que pairs-éducateurs et en jouant
d’autres rôles.
L
es jeunes peuvent obtenir des
services de counseling et dépistage dans divers contextes. Par
exemple, ils peuvent s’adresser aux
maisons des jeunes, aux centres de
santé communautaires ou autres
établissements. Autrement, ils peuvent être testés dans le cadre des
services de routine offerts dans les
structures de santé primaire, les centres de consultation prénatale, les cliniques pour IST ou les centres de
santé maternelle et infantile (SMI).
Dans les modèles de services intégrés, le counseling et dépistage du
VIH est souvent associé aux autres
tests médicaux routiniers.
Le type d’établissement, les ressources disponibles, le contexte culturel et les priorités et besoins en
santé des jeunes d’une communauté donnée affecteront les décisions
relatives au niveau de services de
counseling et dépistage du VIH qui
est possible et réaliste. Quel que soit le cadre ou le type d’établissement, les
éléments suivants sont indispensables, en particulier pour les jeunes :
36
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 2 : Counseling et dépistage du VIH
37
✦ Le test de dépistage ne devra être administré qu’après avoir reçu le
consentement éclairé du client.
✦ La confidentialité doit être garantie.
✦ Les clients doivent être en mesure d’obtenir leurs résultats.
✦ Le counseling est nécessaire pour aider les jeunes à comprendre
la signification du test de dépistage, comment empêcher la transmission, comment changer les comportements à risque et quels
sont les types de services qui s’offrent à eux une fois qu’ils obtiennent leurs résultats.
counseling sur les comportements préventifs et autres questions n’est habituellement offert qu’une fois que les résultats sont disponibles.
Dans le modèle traditionnel de counseling et dépistage volontaires (voir
Figure 2), la première étape consiste à examiner si le client veut vraiment se
soumettre au test de dépistage. La deuxième étape consiste en une séance
de counseling approfondi avant le dépistage, qui comprend une discussion
en détail de diverses stratégies visant à aider le client à réagir de manière
positive aux résultats du dépistage.
✦ Les services de counseling et dépistage devront être associés à des
services conviviaux pour les jeunes en matière de soins et de traitement, de contraception et de diagnostic et traitement d’autres IST.
Les modèles de counseling et dépistage du VIH suivent quatre étapes de base,
indiquées ci-après :
Etape 1.
Offrir le test de dépistage du VIH avec divers degrés de counseling
Etape 2.
Prodiguer le counseling avant dépistage, ce qui peut varier
considérablement
Etape 3.
Administrer le test de dépistage du VIH, si le client décide de
s’y soumettre
Etape 4.
Prodiguer le counseling et un soutien après dépistage
Dans le cas du counseling et dépistage en milieu clinique (voir Figure 1), les
clients ne cherchent pas à obtenir des services de dépistage du VIH en soi,
mais se trouvent dans une situation où le prestataire peut l’offrir comme
mesure de routine dans le cadre d’autres tests de dépistage et services. Dans
cette situation, un client peut choisir de ne pas se soumettre au test de dépistage du VIH qui est administré avec les autres tests. En milieu clinique, le
38
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 2 : Counseling et dépistage du VIH
39
Figure 1 :
Modèle de counseling et dépistage du VIH
en milieu clinique
Etape 1.
Offrir le dépistage du VIH comme mesure de routine
En milieu clinique, les prestataires peuvent aborder le dépistage du VIH sous
des formes bien différentes. Ils peuvent offrir le test de dépistage du VIH
comme mesure de routine avec d’autres examens de laboratoire. Dans ce cas,
le prestataire ne devra administrer le test de dépistage du VIH qu’à un client
qui a donné sont consentement éclairé de se soumettre au test. En outre, le
prestataire devra expliquer la politique de confidentialité de la clinique.
Dans certaines situations, tous les clients peuvent être testés au VIH comme
mesure de routine dans le cadre de l’administration d’autres tests, à moins
que le client choisisse expressément de ne pas être testé, ce qui est parfois
qualifié de choix de « ne pas participer ». Dans d’autres situations, la méthode
n’est souvent pas si agressive, et le test est offert comme mesure de routine
mais n’est administré au client que s’il le demande. Cette méthode est alors
appelée choix de « participer » au dépistage. Quel que soit le cas, les prestataires peuvent choisir de prodiguer moins de counseling qu’ils ne le feraient
dans une situation CDV traditionnelle, à l’exception du counseling prodigué en vue d’obtenir la permission d’administrer le test de dépistage.
Quelles que soient les circonstances, il peut être traumatisant pour un client
de se soumettre au test de dépistage du VIH et, sans des séances de counseling appropriées, cette expérience peut être encore plus éprouvante. Une
jeune personne peut être particulièrement vulnérable dans les cas où les prestataires ne sont pas habitués à s’occuper de jeunes. En milieu clinique, des
prestataires qui n’ont pas été formés à fournir des services conviviaux pour
les jeunes devraient être conscients de leurs besoins, ne devraient pas porter
de jugement sur leurs comportements sexuels et devraient également être
conscients de leurs besoins d’intimité et de confidentialité. De plus, le volet
40
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Counseling et dépistage du VIH
en milieu clinique
Offrir le test de dépistage du VIH
comme mesure de routine
Expliquer la politique de confidentialité
Si le client accepte le test de dépistage
Prodiguer le counseling avant dépistage
Expliquer le test de dépistage, les résultats possibles
Administrer le test
Si le client refuse
le test de dépistage
Prodiguer le counseling
sur la réduction des
risques ; informer et
éduquer le client et
offrir de le référer à
d’autres services de
santé, conformément
aux besoins
Prodiguer le counseling après dépistage
Séronégatif
Donner le résultat,
prodiguer le counseling pour la réduction
des risques et offrir
de référer le client à
d’autres services de
santé et de soutien,
conformément aux
besoins
Séropositif
Donner le résultat,
prodiguer le counseling
sur la divulgation du
résultat, le soutien, le
traitement, la réduction
du risque d’autres infections et autres questions. Offrir une nouvelle
séance de counseling,
si possible, et offrir
de référer le client à
d’autres services de
santé et de soutien
Chapitre 2 : Counseling et dépistage du VIH
41
de counseling à cette étape, combiné avec la
connaissance du client de son résultat au test
par la suite, est indispensable pour encourager le changement de comportement.
Etape 2.
L’examen de l’Etape 2
du modèle CDV (voir
page 47) récapitule
les informations qui
sont utiles pour les
jeunes.
Prodiguer le counseling avant
dépistage si le client accepte de
se soumettre au test
En milieu clinique, les prestataires consacrent plus ou moins de temps à chaque jeune
personne qui reçoit le test de dépistage du
VIH. L’examen de l’Etape 2 du modèle CDV
(voir page 47), récapitule les informations
qu’il est utile de discuter avec les jeunes avant
qu’ils se soumettent au test. Les prestataires
de services en milieu clinique devront présenter autant d’informations utiles que possible aux jeunes dont ils s’occupent. Voir page
60 pour un examen du type de counseling et
d’information à fournir à ceux qui refusent
de prendre le test de dépistage du VIH.
Modèle de counseling et dépistage
volontaires du VIH
Etape 1.
Examiner si le client veut vraiment se soumettre au test
Si un adolescent est venu avec ses parents ou son tuteur, demandez si vous
pouvez avoir un entretien privé avec votre client. Il se peut que les parents
ne sachent pas ou ne veuillent pas admettre que leur enfant est sexuellement
actif ; il se peut aussi que les jeunes hésitent de leur côté à parler de leurs
expériences devant leurs parents. Vous pouvez envisager de coopérer également avec les parents pour les aider à accepter la sexualité de leur enfant. Vous
pouvez les encourager à soutenir leur enfant au lieu de lui reprocher d’être
sexuellement actif. Les éléments clés de cette étape sont énumérés ci-après :
✦ Laissez vos clients dire pourquoi ils veulent se soumettre au test de
dépistage. La décision d’une jeune personne de se soumettre au test
de dépistage du VIH a pu être prise sans disposer d’informations
exactes ou sous les pressions des parents ou d’un partenaire. Même
dans le cas où vos clients ont fait un choix personnel éclairé, cette
étape contribuera à les préparer au reste de la procédure.
✦ Etablissez une bonne relation avec vos clients (comme il a été présenté au Chapitre 1). Félicitez-les d’avoir eu le courage de venir se
faire tester et d’affirmer leur décision de prendre soin de leur santé.
Etapes 3 et 4.
✦ Expliquez les politiques du centre sur la confidentialité.
Administrer le test de dépistage et prodiguer le counseling après dépistage
Ces deux étapes recouvrent les mêmes informations générales, qu’il s’agisse
du milieu clinique ou du modèle CDV. Les étapes 3 et 4 sont examinées à
partir de la page 54.
✦ Cherchez à savoir ce qui a poussé vos clients à avoir recours au counseling et dépistage. Demandez-leur s’ils ont des soucis de santé spécifiques. Les jeunes personnes pensent parfois qu’elles ont les
symptômes du SIDA et elles ont décidé de venir au centre pour
confirmer leurs craintes. Les symptômes peuvent être entièrement
bénins, mais la crainte des jeunes d’être malades est l’une des raisons
les plus courantes pour lesquelles ils s’adressent à un centre de counseling et dépistage.
✦ Cherchez à savoir si vos clients ont été exposés au risque et comment :
par des rapports sexuels, par des transfusions sanguines ou par
d’autres procédures médicales ou encore par la consommation de
drogues intraveineuses. Essayez d’examiner les questions
suivantes sans paraître poser un interrogatoire à vos clients :
42
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 2 : Counseling et dépistage du VIH
43
Figure 2 :
Counseling et dépistage volontaires du VIH
Examiner si le client veut vraiment
se soumettre au test
Expliquer la politique de confidentialité ;
procéder à une évaluation du risque
Si le client veut vraiment
se soumettre au test
Prodiguer le counseling
avant dépistage
Expliquer le test de dépistage,
les résultats possibles
Administrer le test
Si le client décide de ne pas
se soumettre au test
Procéder à une évaluation du risque ;
informer et éduquer le client et offrir
de le référer à d’autres services de
santé, conformément aux besoins.
Expliquer au client qu’il peut revenir
quand il veut pour passer le test
Prodiguer le counseling
après dépistage
Séronégatif
Donner le résultat,
prodiguer le counseling pour la réduction
des risques et offrir
de référer le client à
d’autres services de
santé et de soutien,
conformément aux
besoins
44
Séropositif
Donner le résultat,
prodiguer le counseling
sur la divulgation du
résultat, le soutien, le
traitement, la réduction
du risque d’autres
infections et autres
questions. Offrir une
nouvelle séance de
counseling, si possible,
et offrir de référer le
client à d’autres
services de santé
et de soutien
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
❍ Renseignez-vous sur leur vie
sexuelle passée. Sont-ils sexuellement actifs ? Ont-il un partenaire
régulier, un nouveau partenaire
ou plusieurs partenaires ? Ont-ils
des partenaires plus âgés, ont-ils
des rapports sexuels contre des
faveurs sous forme d’argent ou
de cadeaux ou encore ont-ils des
partenaires du même sexe ?
Utilisent-ils le préservatif (systématiquement ? à l’occasion ?
correctement ?) ou des méthodes
de contraception ?
❍ Demandez s’ils ont un passé de
transfusions sanguines ou s’ils ont
eu d’autres injections, des tatouages ou des procédures médicales
qui pourraient les avoir exposés
au risque d’infection.
Cherchez à savoir
si vos clients ont
été exposés au risque
et comment : par
des rapports sexuels,
par des transfusions
sanguines ou encore
par la consommation
de drogues intraveineuses.
❍ Renseignez-vous sur leur consommation de drogues ou d’alcool
présente ou passée ainsi qu’en ce qui concerne leur(s) partenaire(s).
Expliquez que vous ne cherchez pas à les juger, mais que vous
posez ces questions parce que la consommation de drogues et
d’alcool pourrait augmenter leur risque de rapports sexuels non
protégés et que la consommation de drogues intraveineuses est
en soi un moyen de transmission du VIH.
Compte tenu des réponses de votre client à ces questions, vous pourrez
conclure qu’il n’a pas été exposé au risque d’infection au VIH et veut simplement s’informer. Ou alors, s’il s’est engagé dans des comportements à risque,
vous pourrez utiliser ces informations pendant le counseling pour dresser un
Chapitre 2 : Counseling et dépistage du VIH
45
Etape 2.
Prodiguer le counseling avant dépistage
si le client décide de se soumettre au test
plan pratique et personnalisé afin d’aider votre
client à changer ces comportements. Si votre
client est sexuellement actif, c’est alors un bon
moment pour lui demander aussi s’il se protège, de même que son ou ses partenaires, contre
le risque d’une grossesse. (Voir Chapitre 4 pour
des informations plus détaillées sur la prévention d’une grossesse non planifiée.)
Dans certains pays,
les politiques
permettent aux
« mineurs matures »
de décider euxmêmes s’ils veulent
se faire tester.
✦ Efforcez-vous d’écarter la possibilité
de la coercition. Expliquez que le
dépistage est volontaire mais qu’il est
dans l’intérêt de vos clients de
connaître leur statut. Conseillez-leur
de faire preuve de bon jugement sur
la communication de leur statut. Ils
ne sont pas dans l’obligation de faire
connaître le résultat de leur test à qui que ce soit ; cependant, s’ils
ont l’impression qu’ils ne courent pas de danger en informant
leur(s) partenaire(s) de leur résultat, ils devraient alors le faire.
Examinez s’ils sont capables de faire face aux résultats du test de dépistage
et s’ils sont en mesure de comprendre les conséquences. Un résultat positif
sera normalement très traumatisant. Avez-vous le pressentiment qu’ils peuvent se faire du mal ou faire du mal à d’autres ? Ont-ils le soutien de leur
famille ou d’un adulte de confiance ? Si vous avez le ferme pressentiment
qu’un client n’est pas en mesure de faire face aux résultats du test de dépistage, vous pouvez alors suggérer qu’il revienne pour une autre séance de
counseling accompagné d’un ami ou d’un adulte de confiance. Ou encore,
sur l’approbation de votre client, vous pouvez coopérer avec ses parents ou
son tuteur.
46
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Les jeunes personnes qui décident de se faire tester peuvent être nerveuses
et angoissées. Aux craintes sur ce que sera le résultat du test, viennent souvent s’ajouter des craintes sur le test même. Montrez que vous comprenez
leur angoisse et donnez-leur du temps pour exprimer leurs inquiétudes. Si
le client décide de ne pas se soumettre au test, consultez la page 60.
✦ Selon les politiques de votre centre ou les lois et lignes directrices
locales, vous pourrez avoir besoin du consentement parental pour
administrer le test. Dans certains pays, les politiques sont suffisamment souples pour permettre à certains jeunes qualifiés de « mineurs
matures » de décider eux-mêmes s’ils veulent se faire tester. Cette
expression peut qualifier les jeunes de moins de 18 ans qui sont
mariés, enceintes, parents, engagés dans un comportement qui les
expose au risque d’infection ou appartenant à d’autres situations pertinentes (comme les orphelins et chefs de ménage). Si le consentement parental est requis, proposez de parler aux parents ou au tuteur
de votre client.
✦ Discutez ce qu’on entend par
VIH, comment le virus est transmis et quels sont les comportements à risque qui peuvent
entraîner la transmission du virus.
Expliquez ce qu’est le SIDA.
✦ Expliquez comment le test de
dépistage du VIH est administré.
Les jeunes clients peuvent
craindre d’avoir mal ou d’éprouver de l’inconfort. Répondez à
toutes les questions qu’ils peuvent
avoir sur le test et sa fiabilité.
✦ Bien que les tests de dépistage du
VIH soient très précis, expliquez
que la fiabilité du test dépend de
la dernière fois qu’ils ont pu être
Chapitre 2 : Counseling et dépistage du VIH
47
exposés au risque d’infection au VIH et de la rapidité avec laquelle
leur corps produit des anticorps. Il faut parfois jusqu’à trois ou
même six mois après l’exposition au VIH — période de latence sérologique — pour détecter la présence du virus.
✦ Expliquez clairement ce qu’on entend par résultat négatif et résultat
positif du test de dépistage.
❍ Un résultat négatif signifie que des anticorps anti-VIH — les particules qui sont produites par le corps pour se défendre contre le
VIH — n’ont pas été décelés dans le sang de la personne. Ce
résultat signifie que la personne soit n’est pas infectée, soit qu’elle a été infectée si récemment que les anticorps anti-VIH n’ont
pas encore été produits et qu’ils ne peuvent pas être décelés par
le test. Si votre client s’est engagé dans un comportement à risque au cours des trois derniers mois, la possibilité existe toujours
qu’il ait contracté l’infection. Expliquez que, dans ce cas, votre
client devrait revenir pour se faire tester à nouveau. Expliquez
aussi qu’une personne qui est séronégative n’est pas immunisée ;
elle peut contracter l’infection si elle se comporte avec risque à
l’avenir.
❍ Un résultat positif signifie que des anticorps anti-VIH ont été
détectés dans le sang de la personne. Ce résultat signifie que la
personne est infectée au VIH et qu’elle pourrait transmettre le
virus à d’autres personnes si elle se comporte avec risque. Notez
bien toutefois qu’un résultat positif ne veut pas dire que la personne est atteinte du SIDA.
✦ Parlez avec vos clients des personnes à qui ils s’adresseront pour obtenir du soutien. A qui communiqueront-ils les résultats du test ?
Qu’est-ce que signifie un résultat positif ou négatif pour eux, pour
leur famille, pour leur partenaire ?
✦ Informez le client du temps nécessaire pour obtenir le résultat. La
plupart des tests de dépistage procurent des résultats presque immédiatement. Les clients obtiendront souvent le résultat peu après l’administration du test. Examinez avec eux s’ils sont prêts à connaître le
résultat immédiatement.
48
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
✦ Si le résultat n’est pas disponible
immédiatement, insistez sur le fait
qu’il est très important pour les clients
de connaître leur statut et donc de
revenir pour obtenir le résultat.
Essayez d’obtenir leur engagement à
venir connaître le résultat en leur
demandant quand et comment ils
reviendront à l’établissement.
Discutez avec vos clients comment ils
surmonteront leur nervosité et leurs
craintes pendant la période d’attente.
Soulignez-leur l’importance d’avoir
un comportement sans risque en
attendant de revenir et aidez-leur à
établir un plan de protection pour
eux-mêmes et leur(s) partenaire(s)
pendant la période d’attente. Vous
pouvez leur proposer de se faire accompagner d’un ami de confiance,
d’un parent ou d’un autre membre de la famille lorsqu’ils reviendront
pour obtenir leurs résultats.
Il peut s’avérer utile
de discuter les questions concernant le
dépistage du VIH avec
une jeune personne
et son partenaire
sexuel.
✦ Il peut s’avérer utile de discuter les questions concernant le dépistage
du VIH avec une jeune personne et son partenaire sexuel. Il est
important de connaître le statut sérologique d’un partenaire et le
counseling avant dépistage est souvent un moment utile pour permettre à un couple de réfléchir à certaines questions, comme la prévention secondaire si le dépistage révèle que l’un des partenaires est
infecté. Le counseling des couples discordants permet aussi de promouvoir le maintien de la fidélité et l’adoption de mesures pour
empêcher la transmission de l’infection.
Chapitre 2 : Counseling et dépistage du VIH
49
Suggestions
Pratiquer l’Abstinence
A
L’abstinence est le moyen le plus sûr d’éviter le VIH/SIDA et les autres
IST et de prévenir une grossesse non planifiée. Si des jeunes personnes
choisissent de s’abstenir d’avoir des rapports sexuels ou de pratiquer
l’« abstinence secondaire », aidez-les à mettre au point une stratégie efficace. L’abstinence secondaire signifie le choix de l’abstinence après avoir
entamé une relation sexuelle volontaire ou sous la contrainte. Aidez vos
clients à examiner les stratégies suivantes :
Soyez clair sur les raisons pour lesquelles vous voulez attendre
✦ Citez vos raisons. Parlez-en avec quelqu’un qui vous soutient.
✦ Vérifiez régulièrement votre liste pour vous en souvenir.
Jeu de rôles : pratique de l’abstinence
Vous pouvez aider vos clients à s’exercer à quoi répondre à quelqu’un qui utilise
les arguments suivants pour les pousser à avoir des rapports sexuels.
Si le partenaire dit :
L’autre peut répondre :
« Si tu fais l’amour, tu auras « Ce n’est pas vrai. Mon choix de ne pas
plus de succès, tu seras plus
faire l’amour ne me dégrade pas en tant
belle ou tu seras plus viril. »
que femme [ou qu’homme]. C’est mon
propre choix et personne ne peut décider
pour moi. »
Ayez un plan
✦ Soyez au courant des situations dans lesquelles il peut s’avérer difficile
de vous conformer à votre choix.
✦ Décidez à l’avance ce que vous ferez pour éviter de vous trouver dans des
situations difficiles, comme par exemple partir si on vous pousse à avoir
un rapport sexuel.
✦ Au lieu d’avoir des rapports sexuels avec quelqu’un pour qui vous éprouvez
un intérêt romantique, pensez à d’autres moyens d’exprimer vos sentiments.
Soyez content de vous
✦ Il peut être difficile de ne pas faire comme tout le monde et de faire vos
propres choix.
✦ Félicitez-vous. Vous le méritez.
Obtenez du soutien
✦ Fréquentez des amis qui connaissent vos décisions et qui les respectent.
✦ Evitez les personnes qui peuvent exercer des pressions sur vous.
✦ Si une personne exerce des pressions sur vous, faites-le-lui comprendre
avec fermeté.
Pratiquez les aptitudes en communication
✦ Apprenez à dire « Non ! » avec conviction.
✦ Donnez une raison, comme « je ne suis pas prêt(e) ».
✦ Inversez les rôles : « tu dis que si je t’aimais je devrais avoir des rapports
sexuels, mais si tu m’aimais vraiment, tu n’insisterais pas. »
50
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
« Si tu ne fais pas l’amour,
les gens penseront que tu
es homosexuel(le). »
« C’est idiot. Beaucoup de gens, homosexuels ou non, veulent attendre avant
d’avoir des rapports sexuels.
« Au cinéma et à la télévision, « Evidemment, les films montrent le plaisir
tout le monde fait l’amour.
de l’amour, mais ils n’en montrent pas les
Pourquoi pas nous ? »
conséquences. Ils ne montrent pas une fille
qui a dû abandonner ses études parce
qu’elle est tombée enceinte ou un garçon
qui a attrapé une IST. »
« Tu devrais faire l’amour
pour la première fois,
rien que pour en finir. »
« Pourquoi est-ce que je voudrais en finir ?
Si je décide de faire l’amour, je veux que
ce soit une expérience extraordinaire,
avec quelqu’un que j’aime vraiment. »
« Il n’y a pas de raison
« Il y a beaucoup de raisons d’attendre.
d’attendre pour faire l’amour. Je ne veux pas tomber enceinte ou attraAllez,décide-toi. »
per le VIH ou une autre IST. Je ne suis
simplement pas prêt(e) à faire l’amour
maintenant. »
Adapté de Abstinence Focus Poster No. R045. Scotts Valley, CA : ETR Publishing, 2002 ;
Grossman L, Kowal D. Kids, Drugs, and Sex, Preventing Trouble. Brandon, VT : Clinical
Psychology Publishing, 1987.
Chapitre 2 : Counseling et dépistage du VIH
51
Suggestions
Baser la relation sur la Fidélité
Jeu de rôles : discussion sur le port du préservatif
Si le partenaire dit :
B
Si vos clients sont sexuellement actifs et qu’ils désirent le rester, discutez la notion de fidélité au partenaire. En ayant plusieurs partenaires, les jeunes s’exposent à un risque beaucoup
plus grand d’infection au VIH et aux autres IST. Aidez-les à
réfléchir sur les autres raisons de faire preuve de fidélité :
✦ Demandez-leur de se rappeler pourquoi ils ont choisi leur partenaire actuel.
Quelles étaient les raisons pour lesquelles ils l’aimaient ? Quels sont les
avantages que cette relation leur apporte ? Sécurité ? Amour ? Compagnie ?
Amitié ?
✦ Invitez-les à considérer comment leur partenaire et leur relation seraient
affecté(es) par une infidélité.
✦ Conseillez-leur d’éviter des situations et des personnes qui pourraient les
tenter à faire quelque chose qu’ils regretteraient par la suite.
✦ Expliquez les avantages pour les deux partenaires de se faire tester — de
cette manière, ils éprouveront moins d’angoisse et d’incertitude sur les risques
d’infection au VIH et aux autres IST.
L’autre peut répondre :
« Je n’aime pas les préservatifs.
Il n’y a pas autant de plaisir. »
« Je suis plus relaxe et, si je suis plus
relaxe, je peux t’aider à mieux jouir. »
« Nous n’avons jamais utilisé
de préservatif avant. »
« Je ne veux plus prendre de risque. »
« C’est ennuyeux d’utiliser
des préservatifs. »
« C’est beaucoup plus ennuyeux de tomber
enceinte ou d’attraper une IST. »
« Tu ne me crois pas ? »
« Je crois que tu me dis la vérité. Mais
pour certaines IST, il n’y a pas de
symptôme. Ne prenons pas de risque et
utilisons un préservatif. »
« Pourquoi utiliser un préserva- « Non, mais j’ai peut-être une IST. Nous
tif ? Tu crois que j’ai le SIDA ? » devons nous protéger tous les deux. »
Utiliser un Condom
C
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
« Je peux quand même tomber enceinte
ou attraper une IST. »
« Je croyais que tu disais que
les préservatifs sont pour les
partenaires occasionnels. »
« J’ai décidé de faire face à la réalité.
Je veux rester en bonne santé et vivre
heureuse. »
« Je crois que tu ne m’aimes
pas vraiment. »
« Ce n’est pas vrai, mais je ne veux pas
mettre ma vie en danger pour le
prouver. »
« Nous n’utilisons pas de
préservatif. Je ne veux pas
changer d’avis. »
« Bon. Faisons autre chose, alors. »
« Une fois seulement sans
préservatif. »
« Il suffit d’une seule fois pour tomber
enceinte ou attraper une IST ou le VIH. »
(préservatif)
Si vos clients sont sexuellement actifs et
qu’ils désirent le rester, faites valoir que
les préservatifs (ou condoms) peuvent les
protéger à la fois contre la transmission
du VIH et autres IST et contre une grossesse non planifiée. Les jeunes personnes,
en particulier les femmes, peuvent avoir besoin de fermes
aptitudes de négociation pour l’utilisation du préservatif.
Envisagez d’aider vos clients à s’exercer à répondre à un
partenaire qui ne veut pas recourir au préservatif.
52
« Je m’interromprai à temps. »
Chapitre 2 : Counseling et dépistage du VIH
53
Demandez-leur s’ils ont des questions. Il est généralement préférable de
présenter les résultats assez rapidement, étant donné que les clients sont
probablement anxieux de les connaître. Si le client vous le demande ou si
vous êtes tenu de le faire, invitez ses parents ou son tuteur à assister à la séance. Les clients peuvent aussi vouloir qu’un ami ou un membre de la famille
soit présent pour leur apporter un soutien.
Il est important de prodiguer le counseling tant aux clients séronégatifs, qu’à
ceux qui sont séropositifs.
Tous les modèles de counseling et dépistage
du VIH
Etape 3.
Administrer le test de dépistage
Selon le type de test de dépistage que vous utilisez, les clients peuvent avoir à
attendre 15 à 20 minutes (« dépistage rapide ») pour connaître le résultat ou
ils peuvent avoir à revenir quelques jours plus tard. Si les résultats peuvent être
obtenus rapidement, essayez de mettre vos clients à l’aise pendant qu’ils attendent. Donnez-leur des documents éducatifs sur le VIH, les IST ou la prévention de la grossesse, conformément à leurs besoins. S’ils ont besoin de revenir un
autre jour, encore une fois insistez sur le fait qu’il est très important qu’ils reviennent pour obtenir le résultat et avoir une séance de counseling après dépistage.
Si le résultat est positif, il est recommandé de répéter l’administration du test
pour confirmer le résultat. Si un deuxième test est négatif, le client devra
revenir pour une autre série de tests afin de clarifier son statut sérologique au
VIH. Les procédures, le temps d’attente pour les tests complémentaires et les
types de test utilisés varient suivant les pratiques et les lignes directrices locales.
L’Organisation mondiale de la Santé fournit des lignes directrices sur les procédures de dépistage dans un rapport de 2004 (en anglais) qui peut être
consulté en se rendant à : http://www.who.int/hiv/pub/vct/en/rapidhivtestsen.pdf
Etape 4.
Prodiguer le counseling après dépistage
Souvent, les résultats sont obtenus assez rapidement, mais si les clients ont
eu à attendre plusieurs jours, félicitez-les de revenir.
54
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Si le résultat est négatif
✦ Approuvez les sentiments de soulagement de vos clients.
Expliquez-leur qu’un résultat négatif signifie que le VIH n’a pas
été détecté, mais insistez sur le fait qu’ils peuvent toujours
contracter l’infection s’ils pratiquent des comportements à risque,
ou qu’ils pourraient être actuellement infectés s’ils ont pratiqué
des comportements à risque dans les trois derniers mois. S’ils ont
eu des comportements à risque — rapports sexuels avec plusieurs
partenaires, avec un partenaire qui a des comportements à risque,
consommation de drogues intraveineuses — au cours des trois
derniers mois, conseillez-leur de revenir confirmer le résultat en
se faisant tester à nouveau dans un à trois mois suivant la date à
laquelle ils ont pu être exposés à un risque d’infection au VIH.
✦ Encouragez-les à envisager sérieusement l’avantage d’être fidèle à
un seul partenaire et expliquez les risques d’avoir plusieurs partenaires (voir page 52).
✦ Insistez à nouveau sur les comportements sains qu’ils ont signalés
pendant le counseling avant dépistage — tels que l’utilisation du
préservatif et la fidélité à un seul partenaire — et aidez-les à établir un plan pour abandonner tout comportement à risque et
demeurer séronégatifs.
✦ Passez en revue les informations sur la prévention du VIH et, au
besoin, expliquez et démontrez l’utilisation correcte du préservatif
et donnez-leur quelques échantillons de préservatif. Discutez les
manières de négocier le recours au préservatif ou de surmonter
les pressions des pairs et s’abstenir d’avoir des rapports. (Voir suggestions pages 50-53.)
Chapitre 2 : Counseling et dépistage du VIH
55
✦ Faites remarquer l’importance d’utiliser les préservatifs de manière systématique et correcte. Les recherches portant sur des
couples discordants ont montré que l’utilisation irrégulière des
préservatifs ne fournissait pas plus de protection que l’absence
totale de leur utilisation.
✦ Si les jeunes sont au courant des nouveaux traitements antirétroviraux (ARV) disponibles dans leur endroit, aidez-les à se rendre
compte qu’ils devront néanmoins avoir des rapports sans risque, ou
recourir à l’abstinence. Les ARV peuvent aider une personne à se
sentir mieux mais ils ne guérissent pas du SIDA et ils n’éliminent
pas le risque de transmission du VIH.
✦ Passez également en revue les informations sur la prévention des
autres IST (voir détails au Chapitre 3). Référez-les à un service
approprié si nécessaire.
✦ Donnez à vos clients des informations sur la prévention d’une
grossesse non planifiée s’il convient (Chapitre 4). Référez-les à un
service approprié si nécessaire.
✦ Quand il y a lieu, référez les clients à des services de soins médicaux continus, de counseling, de soutien ou à une formation sur
l’acquisition des aptitudes à la vie, comme le respect de soi, la
résolution des problèmes et la résistance aux pressions des pairs.
Si le résultat est positif
Il peut vous être très difficile d’avoir à dire à un client qu’il est séropositif au
VIH. Essayez de faire part du résultat avec bienveillance sans manifester trop
d’émotion. Communiquez aux clients un message positif en leur disant
qu’une personne atteinte du VIH peut demeurer en bonne santé pendant
longtemps si elle pratique des modes de vie sains.
✦ Expliquez ce qu’un résultat positif signifie. Expliquez à votre
client qu’il est infecté au VIH, mais qu’il n’est probablement pas
encore atteint du SIDA — à moins qu’il soit venu avec une infection opportuniste ou avec d’autres signes cliniques qui pourraient
suggérer qu’il a le SIDA. Expliquez la différence entre le VIH et
le SIDA.
✦ Laissez vos clients exprimer leurs sentiments. Accordez-leur
autant de temps que nécessaire. Ils risquent d’être irrités, déprimés ou angoissés. Ils peuvent éprouver le sentiment d’avoir été
trahis par leur partenaire ou refuser d’accepter le résultat du test.
56
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Ecoutez-les, montrez
que vous comprenez
leurs sentiments, faites
preuve d’empathie et
montrez-leur que vous
partagez ce qu’ils sont
en train d’endurer.
✦ Demandez à vos clients
à qui ils feront
connaître leurs résultats. Aidez-les à déterminer s’il leur est prudent
de faire connaître leur statut au VIH. Certaines jeunes personnes
pourraient être victimes de stigmatisation ou, ce qui est encore plus
grave, être brutalisées si elles révèlent leurs résultats ; elles peuvent
alors avoir à garder cette information confidentielle.
✦ S’ils peuvent le faire sans se mettre en danger, encouragez vos
clients à communiquer leurs résultats aux partenaires sexuels
qu’ils ont eus ou — le cas échéant — à toute personne avec qui ils
ont utilisé la même aiguille à injection. Reconnaissez les craintes
qu’ils peuvent éprouver à le faire. Offrez-leur un jeu de rôles ;
essayez tout d’abord de jouer le rôle de votre client afin qu’il
apprenne comment expliquer son statut. Puis invitez votre client
à s’exercer en prétendant que vous êtes la personne à qui il doit
faire connaître son statut.
✦ Demandez à vos clients d’encourager leurs partenaires à obtenir
des services de counseling et dépistage.
✦ Encouragez vos clients à penser à qui ils peuvent s’adresser pour
obtenir du soutien. Des parents ? D’autres membres de la famille ?
Un chef religieux ? Des amis de confiance ? Aidez-les à identifier
les personnes qui seront du plus grand secours. Là encore, vous
pouvez aider vos clients à s’exercer à parler à ces personnes de
leur statut positif au VIH.
✦ Encouragez les clients à dresser un plan à court terme. Que ferontils après la fin de la séance de counseling ? A qui iront-ils parler
immédiatement après ? Que feront-ils pour faire face aux résultats
au cours des prochains jours et des prochaines semaines ?
Chapitre 2 : Counseling et dépistage du VIH
57
✦ Aidez-les à établir un plan à long terme pour adopter des comportements sans risque. Soyez pratique et spécifique. Assurez-vous
que le plan correspond à ce que vos clients peuvent faire, pas
simplement ce que leurs parents ou amis pensent est le mieux.
Dites à vos clients comment protéger leur partenaire actuel ou
futur soit en s’abstenant de rapports sexuels soit en utilisant un
préservatif de manière correcte pour chaque acte sexuel. Même
des partenaires qui sont déjà infectés au VIH ont besoin de se protéger contre le risque d’infection à une autre souche de VIH.
L’introduction d’une nouvelle souche pourrait affaiblir davantage
un système immunitaire déjà compromis. Montrez comment utiliser correctement le préservatif et procurez des échantillons.
✦ Demandez-leur s’ils craignent que quelque chose les empêche
d’adopter des changements positifs. Ils pourraient avoir besoin de
suggestions sur la manière de négocier le recours au préservatif ou
sur les manières de surmonter les pressions des pairs et s’abstenir
d’avoir des rapports. (Voir suggestions pages 50-53). Si vos clients
consomment des drogues intraveineuses, vous pouvez les référer à
un programme d’échange des seringues ou de traitement de la
toxicomanie.
Si votre cliente est
enceinte, expliquezlui les options de
traitement existantes
qui peuvent considérablement réduire le
risque de transmission du VIH à son
enfant.
✦ Passez en revue les informations sur la prévention des autres
infections sexuellement transmissibles (Chapitre 3). Offrez-leur
des documents éducatifs, des services et dirigez-les vers les établissements ou programmes appropriés.
❍ Soulignez l’importance de préserver leur santé. La consommation de drogues, d’alcool,
de tabac et une mauvaise
alimentation affaiblissent le
corps et le rendent plus
susceptible au SIDA et aux
infections opportunistes.
✦ Vos clients ou leurs partenaires peuvent être exposés au risque
d’une grossesse non planifiée. Discutez les intentions de vos
clients sur la grossesse et expliquez-leur le risque de la transmission du VIH à l’enfant. Offrez-leur des informations (voir
Chapitre 4), des services et dirigez-les vers les établissements ou
programmes appropriés, si nécessaire.
❍ Si votre cliente est enceinte,
informez-la sur les options de
traitement existantes qui peuvent considérablement réduire
le risque de transmission du VIH à son enfant. Référez votre
cliente à un service approprié.
✦ Discutez les besoins de vos clients en soins, traitement et soutien.
❍ Ayez une liste de contacts et de recommandation de groupes
de soutien, maisons des jeunes et groupes de soutien religieux
(voir Chapitre 6) que vous pouvez remettre immédiatement à
vos clients. Très peu de personnes adoptent des changements
de comportement durables après une ou deux séances de
counseling. Pour des changements de comportement positifs
et durables, vos clients ont besoin de counseling et de soutien
continus.
❍ Référez-les à un médecin, même s’ils ne se sentent pas malades.
Expliquez-leur qu’ils devraient parler au médecin de leur statut positif au VIH. Leur médecin peut évaluer s’ils ont besoin
de traitement à ce stade et peut les conseiller sur leur nutrition et sur d’autres styles de vie sains qui peuvent retarder la
déclaration du SIDA et d’autres infections opportunistes. Le
58
médecin pourrait aussi recommander des antirétroviraux,
qui pourraient avoir un effet
spectaculaire sur la qualité de
vie des personnes vivant avec
le VIH/SIDA. Référez vos
clients à un centre de santé de
votre région qui sont dotés des
services nécessaires aux personnes séropositives.
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 2 : Counseling et dépistage du VIH
59
Chapitre 3 :
Si le client refuse le test ou décide de ne pas le prendre
En milieu clinique, un prestataire devra conseiller les clients sur la réduction du risque tout en les informant, les éduquant et les référant à d’autres
services de santé, conformément aux besoins.
Dans le cas où une jeune personne s’adresse à un centre de CDV pour se
soumettre au test de dépistage, le prestataire pourra faire remarquer que, bien
que le dépistage soit volontaire, il est important que la jeune personne
connaisse son statut sérologique, en particulier si elle-même ou son partenaire ont eu des comportements à risque. Même si votre client décide de ne
pas se soumettre au test de dépistage du VIH, le CDV est néanmoins une
bonne occasion de parler de comportements sans risques, de procurer des
informations sur la prévention du VIH, des autres IST et de la grossesse non
planifiée et, enfin, de référer le client à d’autres services appropriés.
✦ Assurez-vous que vos clients comprennent les raisons pour lesquelles ils sont vulnérables ou peuvent devenir vulnérables au
VIH. Vous pouvez leur proposer de revenir se faire tester une
autre fois, quand ils se sentiront plus à l’aise ou quand ils penseront qu’ils peuvent être exposés au risque d’infection.
✦ Expliquez à vos clients ce qu’ils peuvent faire pour minimiser
leur risque d’infection au VIH ou aux autres IST — en s’abstenant
d’avoir des rapports ou, s’ils sont sexuellement actifs, en étant
fidèles à leur partenaire et en utilisant un préservatif avec chaque
acte sexuel. (Voir suggestions pages 50-53). Démontrez l’emploi
correct du préservatif et donnez des échantillons aux clients qui
sont sexuellement actifs. (Voir Chapitre 3 pour des informations
supplémentaires sur les autres IST).
✦ Si vos clients sont sexuellement actifs ou susceptibles de le devenir,
cherchez à savoir s’ils désirent des enfants et offrez des informations
sur les moyens de prévenir une grossesse s’ils ne veulent pas d’enfant
(voir Chapitre 4). Référez-les à un service approprié, selon les besoins.
✦ Référez-les à d’autres services médicaux, aux services de counseling, de soutien ou à une formation sur l’acquisition des aptitudes
à la vie. Le tableau présenté au Chapitre 6 contient des espaces
vides où inscrire les coordonnées des organisations dans votre
communauté qui constitueront un réseau de référence local.
60
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Infections sexuellement
transmissibles
L
es adolescents pensent souvent qu’ils sont trop jeunes
ou n’ont pas suffisamment de
passé sexuel pour contracter des IST.
Ils peuvent aussi croire qu’ils ne sont
pas en danger parce qu’ils pensent
à tort que les IST ne surviennent
que chez les personnes de mœurs
faciles ou qui ont de « mauvais »
comportements. En tant que prestataire, vous pouvez jouer un rôle
important, non seulement en traitant
les jeunes personnes qui contractent
des IST, mais aussi en les aidant à
s’informer sur la prévention.
Les jeunes personnes sont tout particulièrement vulnérables aux IST, notamment au VIH, et aux problèmes de santé qui en résulteront pour les raisons
suivantes :
✦ Ils ne sont pas suffisamment informés sur les manières d’éviter de
contracter des IST.
✦ Ils sont peu portés à chercher à obtenir des informations ou traitements corrects par crainte, ignorance, timidité ou inexpérience.
✦ Le risque d’infection à la trichomonase, à la chlamydia, à l’herpès
génital ou au papillomavirus humain (PVH) est plus élevé lors de
la première exposition à l’agent pathogène en question.
✦ Les adolescentes sont plus susceptibles aux infections que les
femmes plus âgées en raison du développement incomplet du col
de l’utérus.
Chapitre 3 : Infections sexuellement transmissibles
61
✦ L’expérience sexuelle précoce peut se traduire par un trauma des
tissus vaginaux, ce qui aggrave la vulnérabilité des adolescentes
aux IST.
✦ Les adolescents qui deviennent sexuellement actifs à un jeune
âge auront normalement un plus grand nombre de partenaires
sexuels au cours de leur vie.
Le VIH — infection sexuellement transmissible
Au cours d’une séance de counseling et dépistage du VIH, l’intérêt des jeunes
portera essentiellement sur le VIH, qui est une infection sexuellement transmissible. Les conseillers qui utilisent ce manuel devront déjà posséder des
connaissances générales sur le VIH. Un bref résumé des informations de base
sur la transmission, la prévention et le traitement du VIH est présenté ciaprès. Le reste du présent chapitre récapitule les informations de base sur les
autres IST — qui peuvent également avoir de graves conséquences — raison
pour laquelle il est tout aussi important de les connaître et les comprendre.
Le VIH se transmet le plus couramment par l’un des trois modes suivants :
✦ Par les rapports sexuels (sperme, sécrétions vaginales)
✦ Par contact avec du sang infecté (utilisation commune ou réutilisation de seringues, piqûres accidentelles avec des seringues, utilisation commune de rasoirs, perçage corporel, transfusions de sang
infecté)
✦ De la mère à l’enfant pendant la grossesse ou l’accouchement
(sécrétions vaginales) ou par l’allaitement.
Le VIH n’est pas transmis :
✦ Par l’air, à la différence de la tuberculose ou des rhumes
✦ Par des morsures d’insectes
✦ Par la salive ou le baiser ; le baiser « profond » est considéré
comme ne comportant pas de risque si aucune incision buccale
n’est présente
✦ Par le fait de se toucher ou de s’embrasser
✦ Par la nourriture
✦ Par l’utilisation de la même assiette, de la même tasse ou du
même verre avec quelqu’un qui est infecté
62
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
✦ Par la natation
✦ Par les sièges de toilettes
✦ Par les préservatifs (comme la rumeur a couru dans certains pays)
Les activités qui aggravent le risque d’infection au VIH sont les suivantes :
✦ Les rapports sexuels vaginaux sans
préservatif
✦ Les rapports sexuels anaux sans
préservatif
✦ La pénétration du sperme dans la
bouche pendant un rapport sexuel
bucco-génital
✦ Tout rapport sexuel qui provoque
des saignements
Chez les couples
discordants,
l’utilisation
irrégulière du
préservatif
s’accompagne
d’un risque élevé
d’infection au VIH.
L’infection au VIH peut être évitée par l’abstinence, la monogamie mutuelle avec un partenaire non infecté ou l’emploi correct du
préservatif pendant chaque acte sexuel. Des
études effectuées chez des couples sérodiscordants (un partenaire est séropositif pour le
VIH et l’autre séronégatif) ont révélé que, si
les préservatifs masculins en latex étaient
utilisés de manière systématique, même avec une exposition habituelle
à l’infection, les utilisateurs ayant signalé qu’ils avaient systématiquement
recours au préservatif ont enregistré un risque presque nul d’infection au
VIH. Chez les couples sérodiscordants, l’utilisation irrégulière du préservatif s’accompagne d’un risque élevé d’infection au VIH.
Bien qu’il existe des médicaments qui peuvent contribuer à contrôler les
symptômes et les affections des patients séropositifs, ces médicaments sont
coûteux et ne sont pas couramment disponibles dans les pays en développement. Les traitements peuvent être difficiles à suivre à cause des effets secondaires et, dans certains cas, une infection peut commencer à résister aux
médicaments. Les effets à long terme de ces médicaments sur la qualité et la
durée de vie demeurent inconnus. Pour les grands nombres de personnes
infectées au VIH, l’infection aboutira finalement au décès.
Chapitre 3 : Infections sexuellement transmissibles
63
Les IST ont de graves
conséquences
Les jeunes ont besoin d’être au courant
des symptômes qui peuvent indiquer
qu’elles sont atteintes d’une IST. Il faut
recommander aux adolescents de se
faire traiter dès que possible s’ils éprouvent l’un des symptômes suivants :
✦ Des pertes de l’urètre ou du mal
à uriner chez les jeunes gens
✦ Des plaies ou ulcères génitaux
chez les jeunes femmes ou hommes
✦ Des douleurs ou de la sensibilité à la palpation dans le bas de
l’abdomen chez les jeunes femmes
✦ Des pertes blanches inhabituelles ou des démangeaisons vaginales
chez les jeunes femmes
✦ Du mal à uriner ou des rapports sexuels douloureux chez les jeunes
femmes
Les personnes qui contractent des IST risquent d’éprouver de graves problèmes
de santé à long terme, notamment :
✦ La stérilité permanente
✦ Des douleurs chroniques en rapport avec une maladie inflammatoire
pelvienne (chez les femmes)
✦ Le cancer du col utérin
✦ Des lésions cardiaques ou cérébrales (sans traitement, ces lésions peuvent se développer 10 à 25 ans après l’exposition initiale à la syphilis)
Aussi, les IST sont un facteur de risque de transmission du VIH et d’infection au VIH.
Les IST peuvent se transmettre de la mère à son enfant pendant la grossesse
et l’accouchement. Les nourrissons de mères atteintes d’IST sont souvent :
✦ D’un poids plus faible à la naissance
✦ Pématurés
Infections sexuellement transmissibles —
questions concernant les jeunes femmes
En général, les conséquences à long terme d’une IST peuvent être plus nombreuses
et plus graves pour la santé des femmes que pour celle des hommes.
✦ Le risque d’une femme de contracter une IST au cours d’un acte sexuel semble
plus grand que le risque d’un homme parce que les femmes sont, pour des
raisons biologiques, plus susceptibles aux IST.
✦ La surface du vagin est plus grande et plus vulnérable que le pénis recouvert
d’une membrane cutanée.
✦ La quantité d’éjaculation déposée dans le vagin pendant l’acte est plus grande que
la quantité de sécrétions cervicales ou vaginales à laquelle l’homme est exposé.
✦ Les jeunes femmes souffrent souvent d’une condition appelée ectropion cervical,
où les cellules qui tapissent le col utérin débordent sur l’extérieur. Ces cellules
sont plus vulnérables aux infections, comme l’infection par chlamydia.
✦ Une fois qu’elles sont atteintes d’une IST, les jeunes femmes sont exposées à un
plus grand risque de cancers des organes reproducteurs et de stérilité. Les autres
problèmes de santé qui peuvent survenir sont les maladies inflammatoires pelviennes, la grossesse ectopique et l’avortement spontané.
✦ Les jeunes femmes éprouvent normalement moins de symptômes que les hommes
et de ce fait, certaines IST ne sont pas diagnostiquées jusqu’à la déclaration d’un
problème de santé grave.
Etant donné que les jeunes femmes sont particulièrement vulnérables aux IST et à leurs
conséquences à long terme, une des meilleures façons de les protéger est d’encourager les jeunes gens à pratiquer des comportements sexuels raisonnables. A cette fin,
les conseillers peuvent :
✦ Encourager l’abstinence
✦ Encourager les jeunes gens sexuellement actifs à avoir recours au préservatif
✦ Aider les jeunes gens à apprendre à reconnaître les signes d’IST
✦ Traiter rapidement les IST ou référer les jeunes gens à un centre de traitement
✦ Encourager les jeunes gens atteints d’IST à en avertir immédiatement leurs partenaires sexuels
✦ Encourager les jeunes femmes à se faire diagnostiquer et traiter rapidement si
leurs partenaires sont atteints d’une IST.
✦ Exposés à un risque accru d’autres maladies, d’infections et de cécité
64
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 3 : Infections sexuellement transmissibles
65
66
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 3 : Infections sexuellement transmissibles
67
✦ Les séquelles de l’infection
sur les trompes de Fallope
peuvent entraîner la stérilité.
✦ Les séquelles peuvent
entraîner la stérilité et des
difficultés à uriner chez les
hommes.
✦ Les yeux des nouveau-nés
peuvent être infectés
pendant l’accouchement.
✦ L’infection peut être guérie
par des antibiotiques.
✦ Le patient doit se conformer
au traitement qu’on lui aura
ordonné et le suivre jusqu’au
bout.
✦ La gonococcie peut accroître
le risque d’infection au VIH.
✦ Si elle n’est pas traitée, ses effets
à long terme se présentent sous la
forme de lésions des principaux
organes, la paralysie, la surdité, la
cécité, l’aliénation mentale, l’avortement spontané, l’accouchement
d’un enfant mort-né, la naissance
prématurée et le décès.
✦ Les femmes peuvent transmettre
cette infection à leur enfant pendant l’accouchement. Les agents
de santé devront tester toutes les
femmes pendant la période prénatale.
✦ Cette infection peut être guérie par
les antibiotiques.
✦ Le patient doit se conformer au
traitement qu’on lui aura ordonné
et le suivre jusqu’au bout.
✦ Les ulcères génitaux peuvent
aggraver le risque d’infection au
VIH ; il est donc important de
soumettre le patient au dépistage
du VIH
Herpès génital
✦ Perte de grossesse ou
accouchement avant terme.
✦ L’infection peut être transmise
par la mère à son enfant
pendant l’accouchement
vaginal si des symptômes
sont présents.
✦ Pas de guérison.
✦ Des médicaments peuvent
être donnés pour alléger la
douleur, réduire la durée des
poussées d’infection.
✦ S’abstenir de rapports sexuels
en présence d’ulcères.
✦ L’infection peut être transmise
même quand les symptômes
ne se manifestent pas.
✦ L’infection peut accroître le
risque d’infection au VIH.
VIH/SIDA
✦ Pas de guérison, la prévention est
donc indispensable.
✦ Les personnes atteintes du VIH
peuvent vivre pendant des années
en n’éprouvant aucun ou pratiquement pas de symptômes. Cependant, elles peuvent infecter d’autres
personnes pendant cette période.
✦ Les traitements médicamenteux
peuvent réduire les niveaux de VIH
dans le sang et dans le sperme,
réduire les symptômes et retarder
la déclaration du SIDA. Néanmoins,
les traitements sont coûteux, ont
des effets secondaires sérieux et
ils ne sont pas couramment disponibles dans les pays en développement.
✦ Le virus peut se transmettre à
l’enfant pendant la grossesse,
l’accouchement ou l’allaitement.
Infections virales
Gonococcie
Syphilis
Infections bactériennes
✦ Naissance prématurée, faible poids à la
naissance et risque d’infection au VIH.
✦ L’infection peut être traitée.
✦ Réapparition si elle n’est pas guérie ou si
le problème survient à nouveau
Trichomonase
✦ L’infection peut accroître
le risque de cancer du
col intérin. Un examen
de frottis devra être fait,
si possible.
✦ Pas de guérison.
✦ L’infection peut causer
des verrues génitales qui
peuvent être éliminées
par traitement à chaud,
à froid ou par des substances chimiques
Infection
protozoaire
PVH
✦ Les problèmes à long terme
peuvent être l’hépatite chronique, la cirrhose, le cancer du
foie, la défaillance hépatique.
✦ Le malade peut en mourir.
✦ L’infection peut être transmise
de la mère à son enfant.
✦ Pas de guérison.
✦ Les symptômes peuvent être
traités.
✦ Il existe un vaccin préventif
dans de nombreux pays
industriels.
✦ La bactérie peut infecter
l’urètre, le col utérin ou
d’autres organes pelviens.
✦ Les séquelles de l’infection
sur les trompes de Fallope
peuvent entraîner la stérilité
ou une grossesse ectopique.
✦ Les yeux et les poumons
des nouveau-nés peuvent
être infectés à la naissance.
✦ Cette infection peut être
guérie par les antibiotiques.
✦ Le patient doit se conformer au traitement qu’on lui
aura ordonné et le suivre
jusqu’au bout.
✦ Cette condition peut
accroître le risque d’infection au VIH.
Infection à Chlamydia
Hépatite B
✦ Chez les hommes qui n’ont
pas été circoncis, les ulcères
peuvent provoquer une
condition qui empêche la
rétractilité du prépuce sur
le gland du pénis.
✦ L’infection peut être guérie
par les antibiotiques.
✦ Le patient doit se conformer
au traitement qu’on lui aura
ordonné et le suivre jusqu’au
bout.
✦ Les clients devront revoir le
prestataire 3 à 5 jours après
le commencement du traitement, puis revenir à nouveau
chaque semaine jusqu’à la
disparition de l’infection.
✦ Le chancre mou peut
accroître le risque d’infection
au VIH
Chancre mou
Infections sexuellement transmissibles : questions clés à examiner
Chapitre 4 :
La « bonne » nouvelle est que les IST peuvent être évitées et que bon nombre
d’entre elles peuvent être guéries. Les mesures préventives sont l’abstinence
sexuelle, la monogamie mutuelle ou l’emploi correct du préservatif masculin en latex à chaque rapport. Le préservatif féminin protège contre les IST
bactériennes et éventuellement les IST virales. Les autres méthodes de barrière, comme le diaphragme ou les spermicides, peuvent offrir une certaine
protection contre les IST bactériennes pour les femmes dont les partenaires
n’utilisent pas de préservatif masculin.
Les IST à l’origine bactérienne peuvent en général être bien traitées par les
antibiotiques. Il s’agit de la gonococcie, de la syphilis, de l’infection par chlamydia et du chancre mou. La trichomonase, infection protozoaire, peut également être traitée. Les IST causées par des virus ne peuvent pas se guérir,
bien que les symptômes de certaines d’entre elles, comme l’hépatite B, l’herpès génital et le PVH, puissent souvent être contrôlés, ce qui améliore la qualité de vie du client.
Le tableau figurant aux pages 64-65 présente dans les grandes lignes les questions de counseling primordiales concernant les IST que les prestataires auront
à traiter avec les jeunes personnes. Il est important de se rappeler que :
✦ Toute personne exposée au risque de contracter une IST devra avoir
recours au préservatif masculin en latex ou au préservatif féminin à
des fins de protection. L’utilisation correcte et systématique du préservatif est extrêmement importante.
✦ La notification confidentielle des partenaires sexuelles est un élément
important du traitement et de la prévention des IST. Les partenaires
sexuels devront être évalués et traités, si nécessaire, afin d’éviter une
éventuelle réinfection. Les adolescents peuvent éprouver des difficultés particulières à discuter des IST avec leurs partenaires sexuels. Vous
pouvez les aider en proposant de notifier confidentiellement leurs
partenaires.
✦ Les clients qui sont infectés devront s’abstenir de rapports jusqu’à la
disparition de leur infection ou devront avoir recours au préservatif
pour protéger leurs partenaires.
68
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Prévention de la
grossesse
E
n tant que prestataire de service ou gestionnaire de programme, vous
pouvez jouer un rôle essentiel pour aider les jeunes personnes à éviter
une grossesse trop précoce ou non planifiée.
✦ Eduquez les jeunes sur la
physiologie de leur corps,
les changements qui
accompagnent la puberté
et sur la conception.
✦ Expliquez aux jeunes que
la santé de la reproduction est un processus permanent.
✦ Habilitez les jeunes à
retarder leurs relations
sexuelles jusqu’à ce qu’ils
se sentent prêts à en assumer la responsabilité.
✦ Aidez les jeunes personnes à développer des aptitudes décisionnelles, à
avoir confiance en eux et à apprendre à poursuivre jusqu’au bout leurs
décisions.
✦ Procurez aux adolescents des informations sur les risques émotionnels,
socioéconomiques et pour la santé d’une grossesse à l’âge adolescent.
✦ Référez les jeunes à un service approprié et aidez ceux qui se sentent
désarmés à décider quand ils auront des rapports et avec qui.
Chapitre 4 : Prévention de la grossesse
69
Pourquoi attendre avant de procréer
✦ Informez les jeunes sur les
méthodes de contraception
efficaces, sans risque et d’un
prix abordable et mettre ces
méthodes à leur disposition.
✦ Encouragez les jeunes sexuellement actifs à réfléchir à la
double protection, en utilisant
une combinaison de contraceptifs afin d’éviter une grossesse non planifiée et la
transmission du VIH et
d’autres IST.
Vous devez expliquer
aux jeunes qu’une
grossesse à l’âge
adolescent s’accompagne de risques
particuliers pour
la santé.
Quand vous commencez à vous occuper d’adolescents, vous pouvez
éprouver le sentiment que vos buts diffèrent de ceux des jeunes que
vous recevez. Il se peut que vous vouliez encourager les adolescents à
retarder leur activité sexuelle. Il se peut que vous vouliez que les
couples envisagent l’espacement des naissances, mais il se peut que
les jeunes femmes et hommes ne veuillent pas avoir recours à la contraception avant d’avoir atteint le nombre d’enfants qu’ils désirent.
Cependant, il est important de ne pas vous laisser influencer par vos
opinions personnelles dans votre travail. Vous devez procurer des informations, mais vous devez aussi écouter, soutenir et encourager les
jeunes personnes à prendre leurs propres décisions et à faire leurs
propres choix pour leur avenir, compte tenu de leurs connaissances
et de leurs buts en matière de santé de la reproduction.
Lorsque vous conseillez les jeunes sur la contraception, vous devez
leur expliquer qu’une grossesse à l’âge adolescent s’accompagne de
risques particuliers pour la santé. Même si une grossesse est désirée et
planifiée, les risques sont plus élevés pour les mères adolescentes et
leurs nouveau-nés. Vous pouvez leur expliquer qu’il y a des raisons
tant socioéconomiques que sanitaires, justifiant le report de la maternité jusqu’à ce que la femme ait 20 et quelques années.
70
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
✦ Une jeune femme de 16 ans n’a pas achevé son développement
physique. Si son bassin est trop petit, elle risque d’éprouver un
travail prolongé ou des difficultés d’accouchement, ce qui pourrait
entraîner le décès de la mère ou de l’enfant, des hémorragies, une
infection ou une fistule. Une fistule est un orifice anormal créé
entre deux organes internes ou entre un organe interne et la surface
du corps. Au cours d’un travail prolongé ou difficile, des fistules
peuvent se produire entre le vagin et le rectum ou l’urètre, entraînant des problèmes d’incontinence et autres problèmes de santé.
✦ Les jeunes femmes, en particulier
celles de moins de 15 ans, sont plus
susceptibles que les femmes de 20 ans
et plus d’accoucher avant terme, de
faire une fausse-couche ou de mettre
au monde un enfant mort-né.
✦ Les premières naissances présentent
habituellement plus de risque que les
suivantes. Les femmes qui enfantent
pour la première fois sont plus susceptibles de souffrir d’hypertension, y
compris de la pré-éclampsie et de
l’éclampsie, conditions caractérisées
par la présence de protéines dans les
urines, l’hypertension artérielle et
l’œdème.
✦ Les taux de mortalité infantile sont
habituellement plus élevés chez les
adolescentes que chez les femmes
plus âgées.
✦ En attendant avant d’avoir des enfants, les jeunes femmes peuvent
ainsi se donner l’occasion de poursuivre des études et de travailler
à l’extérieur du foyer.
✦ Les hommes qui attendent avant de commencer à créer une
famille peuvent poursuivre des études et travailler sans être
contraints de subvenir aux besoins d’une famille.
✦ Le report de la maternité peut se traduire par des familles moins
nombreuses et peut offrir des avantages économiques pour le
couple.
Chapitre 4 : Prévention de la grossesse
71
72
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 4 : Prévention de la grossesse
73
Oui. Pas de protection contre les IST
ou le VIH.
Oui. Pas de protection contre les IST
ou le VIH.
Méthode de
l’allaitement
maternel et
de l’aménorrhée
(MAMA)
2 % (six premiers
mois après la
naissance)
Retrait
(coït interrompu)
27 %
Oui, si les cycles menstruels sont
devenus réguliers. Pas de protection
contre les IST ou le VIH.
✦ Utilisable à tout âge si l’homme peut prévoir son éjaculation
et éviter le contact du sperme avec les parties génitales de sa
partenaire.
✦ Exige une grande motivation, maîtrise de soi et l’engagement des
deux partenaires.
✦ Cette méthode n’est pas aussi efficace que certaines autres
méthodes.
✦ Convient pour les femmes qui ont accouché il y a moins de six
mois, qui allaitent exclusivement ou presque leur enfant et qui
sont toujours en période d’aménorrhée.
✦ Méthode efficace à 98 % si les femmes remplissent les trois
critères.
✦ Si l’un des critères n’est plus valide, la cliente court le risque de
tomber enceinte.
✦ La cliente devra examiner les autres options contraceptives avant
que l’un des critères ne soit plus valide et recevoir à l’avance la
methode qu’elle a choisie. (Les femmes qui allaitent devront éviter
les méthodes contenant des œstrogènes car cette hormone peut
reduire la production du lait maternel.)
✦ La formation est essentielle pour aider les jeunes personnes à comprendre la fécondité et la menstruation, ainsi que pour les aider à
reconnaître les périodes où la femme peut concevoir et ne peut pas
concevoir.
✦ Exige une grande motivation, maîtrise de soi et l’engagement des
deux partenaires.
✦ Des cycles menstruels irréguliers, comme les mois suivant la
ménarche (apparition des premières règles) ou la grossesse, compliquent l’application de cette méthode.
✦ Peut être utilisée en combinaison avec d’autres contraceptifs
(comme le préservatif et le diaphragme) pendant les jours où la
femme peut concevoir.
✦ N’est pas aussi efficace que certaines autres méthodes.
Oui, convenable pour tous ceux qui ne ✦ Méthode la plus sûre pour éviter une grossesse et des IST, y compris le VIH.
sont pas encore sexuellement actifs,
ainsi que pour ceux qui le sont.
✦ Exige une grande motivation, la maîtrise de soi et l’engagement des
deux partenaires.
Abstinence
sexuelle
périodique
25 %
Abstinence
sexuelle totale
Méthode/Taux de grossesse Convenable/sans danger pour les jeunes ? Points importants pour le counseling
Si toutes les méthodes contraceptives sont sans risque pour les jeunes personnes au plan médical, certaines conviennent mieux que d’autres.
La stérilisation, dont l’effet est irréversible, n’est pas recommandée pour ce groupe ; on sait que plus elle est pratiquée à un âge jeune, plus
l’éventualité d’un regret est forte. Le tableau qui suit présente une information sur les différentes méthodes de contraception et sur leur emploi
par les adolescents. Le taux de grossesse indiqué pour chaque méthode correspond au pourcentage habituel de grossesses non planifiées
survenant pendant la première année d’emploi.
Méthodes de contraception pour les adolescents
74
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 4 : Prévention de la grossesse
75
✦ Doivent être pris tous les jours pour être efficaces.
✦ La capacité à concevoir revient rapidement en cas d’arrêt de prise de
pilules.
✦ Les clientes ont besoin d’instructions sur ce qu’elles doivent faire en
cas d’oubli (voir page 80).
✦ Effets secondaires possibles : nausée, céphalée, seins sensibles,
petits saignements (spotting).
✦ Avantages sans rapport avec la contraception : menstruation régulière
et moins douloureuse ; réduction du risque de cancer de l’ovaire et
de l’endomètre, et de maladie inflammatoire pelvienne.
✦ Ne sont pas recommandés pour les femmes qui allaitent.
Oui. Pas de protection contre les IST
ou le VIH.
Contraceptifs
oraux combinés
(COC)
(contiennent un
œstrogène et un
progestatif)
8%
✦ Les spermicides peuvent être utilisés en même temps que le préservatif, comme méthode d’appoint, ou pendant la phase transitoire
lors du passage d’une méthode à une autre.
✦ Effets secondaires possibles : irritation vaginale ou pénienne, parfois
allégée en changeant le produit. Utilisés souvent, ils peuvent augmenter le risque d’infection au VIH.
✦ Nécessité d’un emploi correct et systématique à chaque rapport
sexuel.
✦ Ne sont pas aussi efficaces que certaines autres méthodes.
✦ Les clientes doivent respecter le mode d’emploi : insertion bien au
fond du vagin et délai avant le rapport sexuel.
✦ Une nouvelle application de spermicides est nécessaire en cas de
rapports multiples.
✦ Nécessité de laisser le produit en place pendant au moins six
heures après le rapport (ni douche ni rinçage vaginaux recommandés).
✦ Doivent être utilisé de manière correcte et systématique à chaque
rapport.
✦ En raison du risque de mauvais emploi, peuvent être moins efficaces
que les autres contraceptifs.
✦ Peuvent être utilisés seul ou en combinaison avec d’autres contraceptifs.
✦ Pas d’effets systémiques.
Oui, mais faible protection contre la
grossesse et les IST. Ils devraient être
utilisés seulement quand les autres
méthodes ne sont pas disponibles
(mieux que pas de méthode du tout).
Spermicides
Comprimés moussants,
mousses, films, gels,
suppositoires et crèmes
29 %
✦ Le préservatif doit être utilisé de manière systématique et correcte,
à chaque rapport sexuel.
✦ En raison du risque d’un mauvais emploi, l’utilisation du préservatif
peut être moins efficace que les autres contraceptifs.
✦ Il peut être utilisé seul ou en combinaison avec d’autres contraceptifs.
✦ Pas d’effets systémiques, bien que certains individus soient allergiques au latex.
✦ Les clientes devraient être informées d’utiliser les pilules contraceptives d’urgence (PCU) comme méthode d’appoint si le préservatif se
déchire ou se glisse. Les PCU peuvent être données à l’avance.
Oui. Préservatif féminin : protection
Méthodes de
contre les IST et le VIH.
barrière féminines
Préservatif féminin 21 %
Diaphragme 16 %
Cape cervicale, éponge
16 à 32 %
Oui. Les préservatifs sont habituellement faciles à obtenir et ils sont à la
portée des jeunes. Protection contre
les IST et le VIH.
Préservatifs
masculins
15 %
Méthode/Taux de grossesse Convenable/sans danger pour les jeunes ? Points importants pour le counseling
76
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 4 : Prévention de la grossesse
77
Oui. Pas de protection contre les IST
ou le VIH.
Oui. Des craintes ont été exprimées
que les progestatifs injectables puissent avoir des effets sur la densité
osseuse s’ils sont administrés pendant l’adolescence, mais les avantages surpassent en général les
risques. Pas de protection contre les
IST ou le VIH.
Oui. Pas de protection contre les IST
ou le VIH.
Convient aux femmes dont les relations sont mutuellement monogames
et stables. Risque accru d’expulsion
et de règles douloureuses chez les
femmes de moins de 20 ans qui
n’ont pas eu d’enfant. Pas de protection contre les IST ou le VIH.
Aucune raison médicale de refuser
la stérilisation aux jeunes, mais elle
n’est généralement pas recommandée pour les personnes qui commence leur vie reproductive. Pas de
protection contre les IST ou le VIH.
Pilules
progestatives (PP)
8%
Contraceptifs
injectables
Progestatifs-seuls ou
combinés (œstrogène
+ progestatif)
3%
Implants
sous-cutanés
(Norplant)
0.05 %
Dispositifs
intra-utérins (DIU)
0.8 %
Stérilisation
chirurgicale
Ligature des trompes
0.5 %
Vasectomie 0.15 %
✦ N’est pas recommandée pour les adolescents ; le jeune âge et la
faible parité sont associés à un risque élevé de regret.
✦ Tout individu voulant se faire stériliser devra être averti qu’il s’agit
d’une méthode permanente.
✦ Sans danger, efficace et exige peu d’effort de la part de l’utilisatrice
après son insertion.
✦ Le DIU en T au cuivre protège contre la grossesse pendant au moins
12 ans.
✦ Les effets secondaires des DIU au cuivre sont des règles plus abondantes et des crampes.
✦ L’utilisatrice devrait vérifier la position des fils du DIU chaque mois
afin de s’assurer que le dispositif est toujours en place.
✦ Les prestataires devront dire à leurs clientes de revenir immédiatement si elles éprouvent des douleurs abdominales avec ou sans fièvre,
des frissons, des retards de règles ou en cas de disparition des fils.
✦ Protection contraceptive de cinq à sept ans.
✦ Effets secondaires possibles : aménorrhée, saignements irréguliers.
✦ Nécessité d’un prestataire qualifié pour effectuer les procédures
chirurgicales d’insertion et de retrait des implants.
✦ Effets secondaires courants : saignements menstruels irréguliers,
saignements prolongés ou abondants, aménorrhée.
✦ Effets secondaires moins courants : prise de poids, céphalée,
vertiges et changements d’humeur.
✦ Avantages sans rapport avec la contraception : réduction du risque
de maladie inflammatoire pelvienne, de grossesse ectopique et de
cancer de l’endomètre.
✦ Après l’arrêt de la méthode, il arrive que la femme ne puisse pas
concevoir pendant une période pouvant aller jusqu’à 9 mois.
✦ Les clientes doivent se rappeler de revenir pour l’administration
d’une nouvelle injection.
✦ Nécessité d’une prise quotidienne pour garantir l’efficacité. A prendre
toujours dans le même créneau horaire (marge de 3 heures acceptable).
✦ Bon choix pour les femmes qui allaitent puisqu’elles ne contiennent
pas d’œstrogène.
✦ La capacité à concevoir revient rapidement en cas d’arrêt de prise de pilules.
✦ Les clientes ont besoin d’instructions sur ce qu’elles doivent faire en
cas d’oubli.
✦ Effets secondaires possibles : cycles menstruels irréguliers, petits
saignements (spotting), saignements intermenstruels, aménorrhée.
✦ Avantages sans rapport avec la contraception : réduction du risque
de cancer de l’ovaire et de l’endomètre, et de maladie inflammatoire pelvienne.
Méthode/Taux de grossesse Convenable/sans danger pour les jeunes ? Points importants pour le counseling
COC
57 % si pris dans les
72 heures
77 % si pris dans les
24 heures
Efficacité :
PP
85 % si prises dans les
72 heures
95 % si prises dans les
24 heures
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Sources pour les pages 72-78 : Hatcher RA, Trussell J, Stewart FH, et al. Contraceptive Technology, dix-huitième édition révisée. (New York :
Ardent Media, Inc., 2004).
✦ Informer la cliente sur les schémas posologiques à respecter.
✦ Effets secondaires possibles pour les PCU contenant un œstrogène :
nausées et vomissements.
✦ Un antiémétique peut aider à réduire les vomissements.
✦ Les nausées et les vomissements se produisent moins avec les PCU
progestatives.
✦ Commencer dans les 120 heures (5 jours) suivant le rapport sans
protection. Plus la méthode est commencée tôt, plus elle est efficace.
✦ Conseiller un test de grossesse si la menstruation a plus d’une
semaine de retard.
✦ Conseiller le recours à une méthode de contraception régulière.
✦ Les clientes peuvent recevoir des PCU à l’avance et les utiliser en
cas de nécessité.
✦ Les PP sont des PCU plus efficaces que les COC pour empêcher la
grossesse.
✦ La promotion commerciale des produits PCU existe dans de nombreux pays.
Oui. Méthode efficace de prévention
de la grossesse pour les couples
qui ont des rapports sexuels non
prévus, qui oublient d’utiliser une
méthode de contraception ou dont
le préservatif s’est déchiré ou s’est
glissé. Peut être utilisée par les
femmes et les filles qui sont
contraintes ou obligés à avoir des
rapports. Pas de protection contre
les IST ou le VIH.
Pilules
contraceptives
d’urgence (PCU)
Convenable/sans danger pour les jeunes ? Points importants pour le counseling
Méthode/Efficacité
78
Méthodes de contraception : autres questions
Plusieurs autres questions ayant trait à la
contraception des adolescents sont examinées ci-après : l’abstinence sexuelle, que
faire en cas d'oubli de la pilule et la double
protection.
Abstinence sexuelle
Pour beaucoup de jeunes, il peut leur être
difficile de refuser d’avoir des rapports. Ils
peuvent faire l’objet de pressions exercées par
leurs pairs qui soutiennent que « tout le
monde » a des rapports sexuels, ou par des
partenaires qui prétendent que les rapports
sexuels sont la meilleure manière de faire
preuve d’amour et d’affection, ou encore par
des parents de la famille ou des amis plus âgés
qui affirment que c’est une façon de prouver
qu’on est adulte.
Vous pouvez aider
les jeunes à « savoir
dire non » en
les conseillant en
matière d’abstinence
sexuelle.
Alors que certains adolescents pensent qu’ils n’ont vraiment pas de choix, vous
êtes en mesure, en tant que prestataire, de leur expliquer qu’ils peuvent refuser d’avoir des rapports s’ils ne sont pas prêts ou s’ils ont eu des rapports dans
le passé (de plein gré ou contre leur gré) et veulent maintenant s’abstenir
d’en avoir. Vous pouvez les aider à se préparer à « savoir dire non » en leur
prodiguant un counseling sur l’abstinence sexuelle. Une technique à cette
fin consiste à les laisser imaginer et simuler des situations réelles et en leur
donnant l’occasion de s’exercer à dire non. Quelques exemples de jeux de
rôles permettant aux jeunes qui ne veulent pas passer à l’acte de renforcer
leurs défenses sont présentés aux pages 50-53).
Chapitre 4 : Prévention de la grossesse
79
Double protection
Etant donné que de nombreux jeunes se heurtent au double risque d’une grossesse non planifiée et d’infection aux IST, il peut être bon de recommander la
double protection.
La double protection est définie comme la prévention simultanée des IST (y
compris le VIH) et de la grossesse non planifiée. Par exemple, un couple peut
utiliser des préservatifs pour se protéger contre les IST et la contraception orale
pour éviter une grossesse non souhaitée. Ou encore, ils peuvent utiliser des
préservatifs comme principale méthode pour éviter une grossesse et la transmission d’IST, et la contraception d’urgence comme méthode d’appoint pour
empêcher une grossesse non planifiée si le préservatif se déchire ou se glisse.
L’abstinence sexuelle est aussi une option.
Si les avantages d’une double protection sont évidents, son application peut
s’avérer problématique pour les adolescents. C’est parce que l’abstinence et
l’utilisation systématique du préservatif exigent une grande motivation et qu’à
l’âge de l’adolescence, les personnes ont souvent des difficultés à utiliser deux
méthodes de manière correcte et systématique.
Apprendre à négocier le recours au préservatif
Que faire en cas d’oubli de la pilule
Si une jeune femme oublie de prendre une ou plusieurs pilules combinés,
vous pouvez lui expliquer que l’Organisation mondiale de la Santé a établi
des lignes directrices qui sont faciles à suivre pour les contraceptifs oraux combinés (COC) faiblement dosés. Le principe clé est le suivant : juste continuez. Chaque fois qu’une femme s’aperçoit qu’elle a oublié une pilule, quel
que soit le nombre de pilules qu’elle a oubliées, elle devra en prendre une
immédiatement et continuer à en prendre une autre le jour suivant, et ainsi
de suite. Deux points supplémentaires s’ajoutent à cette recommandation :
1. Si elle a oubliée trois pilules ou plus, elle devra utiliser une
méthode complémentaire (ou s’abstenir) pendant sept jours.
2. Si elle a oublié des pilules pendant la troisième semaine du
cycle, elle devra sauter les sept pilules placebo et entamer une
nouvelle plaquette de pilules.
Même quand les femmes oublient plusieurs pilules au milieu de la plaquette,
la probabilité d’une ovulation viable est assez faible. Le risque s’accroît si les
pilules ont été oubliées au début ou à la fin des 21 pilules actives, ce qui augmente en réalité l’intervalle vulnérable sans effet de la pilule à plus de sept
jours.
80
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Vous pouvez aider les adolescents à apprendre à négocier le recours au
préservatif en :
✦ Les encourageant à discuter de la contraception et de la protection
contre les IST avant d’avoir des rapports.
✦ En encourageant les jeunes gens à assumer la responsabilité de se
protéger et de protéger leurs partenaires en évitant une grossesse
non planifiée ou une IST.
✦ En aidant les jeunes femmes à se préparer à savoir insister sur le
recours au préservatif.
✦ En aidant les jeunes personnes à surmonter la gêne de parler des
préservatifs.
Le jeu de rôles est une stratégie efficace pour aider les jeunes personnes à négocier le recours au préservatif (voir page 53). Au cours d’une séance de counseling individuelle, vous pouvez, avec votre client, jouer le rôle d’un couple
discutant du recours au préservatif. Dans une situation avec un groupe plus
grand, pendant une séance d’éducation par exemple, vous pouvez demander
à deux volontaires de participer au jeu de rôles.
Chapitre 4 : Prévention de la grossesse
81
Chapitre 5 :
Aptitudes à la vie
L
es aptitudes à la vie sont les comportements pratiques nécessaires pour faire
face aux besoins de la vie quotidienne.
Les jeunes personnes qui possèdent de
bonnes aptitudes à la vie sont mieux préparées à prendre des décisions saines et à éviter des comportements à risque. Certains
exemples d’aptitudes à la vie sont l’esprit critique, la fermeté et le développement de
bons réseaux de soutien.
Si vous avez le temps, vous pouvez présenter ces aptitudes pendant une séance avant
ou après dépistage. Vous pouvez aussi référer vos clients à d’autres services qui les familiariseront avec ces aptitudes.
Développement de l’esprit critique
Aidez les jeunes personnes à apprendre à
être des « con-sommateurs d’information » intelligents. Donnez à vos
clients les suggestions suivantes pour développer leur esprit critique :
✦ N’acceptez pas tout ce que vous lisez ou entendez comme
étant la vérité. Vérifiez la source de l’information. La personne
qui vous a donné cette information est-elle bien informée et
digne de confiance ou est-ce qu’il se peut qu’elle répète simplement des rumeurs qui ne sont pas vraies ? Avez-vous obtenu les faits d’un tabloïde ou d’une source d’information
sérieuse ? Concernant l’Internet, le site paraît-il sérieux et estil parrainé par une organisation de renommée ?
✦ Examinez les buts de la source de votre information. Est-ce
que quelqu’un essaie de vous vendre quelque chose ? Est-ce
82
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 5 : Aptitudes à la vie
83
que la personne qui prétend être votre « ami » recherche en réalité quelqu’un avec qui avoir des comportements à risque ? Si les
gens ne pensent qu’à leur propre intérêt, vous feriez bien de vous
interroger sur leurs messages.
✦ Rappelez vous le dicton : si quelque chose semble trop bon pour
être vrai, ce n’est probablement pas vrai. Est-ce qu’avoir des rapports améliorera votre beauté, votre virilité ou votre santé ? Non.
Est-ce qu’il ou qu’elle vous aimera pour toujours parce que vous
avez des rapports ? Non. Est-ce que vous résoudrez vos problèmes
et n’aurez plus de soucis parce que vous consommez des drogues ?
Non. Interrogez-vous sur ce qui semble une solution simple et
rapide à un problème.
Développement de bons réseaux de soutien
Encouragez vos clients, qu’ils décident ou non de se soumettre au test de
dépistage, de s’adresser à des personnes qui les soutiennent. Le soutien d’amis,
de membres de la famille et d’autres personnes peut être un remède à la
dépression et à la solitude et peut encourager les jeunes personnes dans leurs
✦ Demandez ! Si vous lisez ou entendez quelque chose qui ne
semble pas vrai, demandez à un professeur, un pair-éducateur qui
a été formé, un conseiller adulte, un chef religieux, un parent ou
encore un adulte en qui vous avez confiance.
Fermeté
L’adoption d’un comportement ferme signifie d’avoir de l’assurance, de
défendre ses opinions et ce que l’on pense juste et d’avoir confiance en soi.
Les individus qui se comportent avec fermeté seront moins susceptibles d’être
influencés par leurs pairs et pourront plus facilement adopter des comportements positifs durables. Les prestataires peuvent conseiller les jeunes à acquérir de la fermeté à l’aide des suggestions suivantes :
✦ Parlez clairement et avec assurance, tout en étant poli
Les personnes qui apportent un soutien :
✦ Maintenez un contact visuel quand vous vous adressez à d’autres
(si la culture le permet)
✦ Sont honnêtes et franches
✦ Evitez de discuter avec des personnes qui ne sont pas de votre avis ;
exprimez simplement votre opinion et acceptez d’être d’un avis
différent
✦ N’exercent pas de pression sur leurs amis pour faire quelque chose
de dangereux ou de mauvais
✦ Repérez des modèles de rôle — par exemple un enseignant, un
parent de la famille ou un ami — et observez leur comportement
✦ Rappelez-vous qu’un comportement ferme ne signifie pas d’être
agressif.
Admettez qu’il n’est pas toujours facile d’être ferme, mais suggérez à vos
clients qu’il peut leur être utile de s’exercer à acquérir de la fermeté.
84
aspirations d’une vie plus heureuse et plus saine.
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
✦ Respectent leurs amis
✦ Sont dignes de confiance
✦ Ne tourmentent, ne blessent ni ne maltraitent les autres
✦ Ecoutent
✦ Respectent la confidentialité
✦ Veulent ce qui est dans le meilleur intérêt des personnes qui leur
sont proches
Vos clients pourront être ennuyés de s’apercevoir qu’un certain « ami » ou
membre de la famille ne les soutiennent pas. Montrez-leur que vous comChapitre 5 : Aptitudes à la vie
85
Chapitre 6 :
Création d’un
réseau de référence
V
ous pouvez créer un réseau de référence pour votre centre ou votre
programme en vous appuyant sur
les pages suivantes, ou en prenant les
mesures énumérées ci-après :
✦ Utilisez un cahier ou des
fiches pour y répertorier les
services auxquels vous voulez
référer vos clients.
✦ Enregistrez les noms des
autres organisations de votre
communauté qui s’occupent
d’adolescents.
✦ Inscrivez l’adresse, le numéro
de téléphone et le nom de la
personne que vos jeunes
clients pourront contacter.
✦ Mettez cette liste à la disposition de tout le personnel de
votre centre ou programme.
✦ Garantissez aux clients que
toute référence vers un service
donné restera confidentielle.
86
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 6 : Création d’un réseau de référence
87
88
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Chapitre 6 : Création d’un réseau de référence
89
Adresse
Téléphone
Adresse
Téléphone
Adresse
Téléphone
4.
3.
2.
Nom de l’organisation
1.
Adresse
Téléphone
Organisations ou centres d’aide aux victimes de violences sexuelles
4.
3.
2.
1.
Nom de l’organisation
Organisations ou cliniques qui dispensent des services de dépistage/traitement des IST
4.
3.
2.
1.
Nom de l’organisation
Organisations/centres qui dispensent des services de contraception
4.
3.
2.
1.
Nom de l’organisation
Organisations/centres qui dispensent des services en rapport avec le VIH
90
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Téléphone
F
amily Health International. VCT Toolkit. Arlington, VA : Family Health
International, 2002-2004. Les outils composant ce jeu sont énumérés
ci-après et peuvent être consultés sur le site : http://www.fhi.org/en/
HIVAIDS/pub/guide/vcttoolkit.htm)
✦
Boswell D, Baggaley R. Voluntary Counseling and Testing and Young
People : A Summary Overview, 2002. Ce petit ouvrage de 28 pages
récapitule les questions relatives aux CDV chez les jeunes, notamment la pertinence et la justification des services CDV à l’intention
des jeunes, les stratégies et les modèles de services à prendre en considération, la diversité des jeunes, les obstacles à examiner, les messages
de plaidoyer, des études de cas brèves et autres.
✦
Sangiwa G. A Guide to Establishing Voluntary Counseling and
Testing Services for HIV, 2002. Ce guide de 11 pages décrit les
besoins d’un programme qui cherche à établir des services CDV
pendant les phases d’évaluation des besoins, de conception et d’exécution ; il récapitule aussi les besoins minimums en personnel,
locaux, équipement et fournitures.
✦
Sangiwa G, Kamenga C, Boswell D, et al. HIV Voluntary Counseling
and Testing : A Reference Guide for Counselors and Trainers, 2004.
Ce guide de 125 pages contient des informations de base sur le
VIH/SIDA et autres IST, les questions de dépistage du VIH, les
notions de counseling, les stratégies visant à promouvoir les changements de comportement, les structures de counseling avant et après
dépistage, les questions de soins et de soutien social, les questions
touchant à la perte et au deuil d’un proche, les questions de soutien
en counseling, les questions de suivi et surveillance et les questions
éthiques.
✦
Sangiwa G. Voluntary Counseling and Testing for HIV : A Strategic
Framework, 2003. Cette brève description (neuf pages plus annexes)
d’un cadre stratégique fournit une approche conceptuelle pour la
mise à exécution des différents volets d’un programme CDV.
4.
3.
2.
1.
Adresse
Nom de l’organisation
Organisations ou centres pour adolescents (YWCA, YMCA, scoutisme, groupes de jeunesse, etc.)
4.
3.
2.
1.
Adresse
Nom de l’organisation
Organisations ou centres d’aide psychologique ou mentale
Téléphone
Ressources
Ressources
91
✦
Walkowiak H, Gabra M, van Praag E, et al. Commodity Management
in VCT Programs : A Planning Guide, 2002. Réalisé en collaboration
avec Management Sciences for Health, ce guide de 39 pages récapitule les questions concernant les trousses de diagnostic du VIH et
autres fournitures des services CDV, et s’accompagne d’une étude de
cas en Zambie ainsi que de recommandations.
Fédération internationale pour la planification familiale/bureau régional
Asie du Sud (IPPF) et Fonds des Nations Unies pour la population
(FNUAP). Integrating HIV Voluntary Counseling and Testing Services
into Reproductive Health Settings : Stepwise Guidelines for Programme
Planners, Managers and Service Providers. Londres : IPPF/bureau régional Asie du Sud et FNUAP, 2004.
Autres ressources
http://www.unfpa.org/upload/lib_pub_file/245_filename_hiv_
publication.pdf
Finger W. VIH : counseling et dépistage volontaire. Optic’Jeune no 3.
Arlington, VA : Family Health International/YouthNet, 2002.
Ce rapport de 77 pages présentant les lignes directrices d’intégration
des services CDV dans le contexte de la santé de la reproduction
repose sur les expériences de quatre sites de projet qui ont piloté les
services CDV dans des établissements existants de santé de la reproduction, deux en Inde et deux en Côte d’Ivoire. Le personnel et les
clients de ces quatre établissements ont contribué à l’élaboration des
lignes directrices. Ces dernières sont destinées à aider les planificateurs, les directeurs et les prestataires des services de santé de la
reproduction à incorporer le CDV à leurs services.
http://www.fhi.org/en/Youth/YouthNet/Publications/YouthLens+
English.htm#Optic’Jeune (aller au no 3).
Cette note de synthèse de quatre pages résume la recherche sur la
question du CDV pour les jeunes et les orientations des programmes
au moment de la publication ; la note récapitule la demande de services, l’incidence du CDV sur le comportement et les défis programmatiques.
Programme Horizons, partenaires du projet Kenya, partenaires du projet
Ouganda. HIV Voluntary Counseling and Testing among Youth Ages 14
to 21 : Results from an Exploratory Study in Nairobi, Kenya, and
Kampala and Masaka, Uganda (Counseling et dépistage volontaires du
VIH chez les jeunes de 14 à 21 ans : résultats d’une étude exploratoire
conduite à Nairobi, Kenya, et à Kampala et Masaka, Ouganda).
Washington, DC : Population Council, 2001.
http://www.popcouncil.org/pdfs/horizons/vctyouthbaseline.pdf
McCauley A, Juma MA, Kirumira E, et al. Attracting Youth to
Voluntary Counseling and Testing Services in Uganda, Horizons
Research Summary. Washington, DC: Population Council, 2004.
http://www.popcouncil.org/horizons/ressum/vctyth/vctythsum.html
Ce rapport de huit pages communique les résultats d’un programme
qui a établi des services de CDV conviviaux pour les jeunes, ainsi
que d’une campagne de vulgarisation par les médias s’adressant aux
jeunes. Le rapport mesure le succès de l’intervention.
Ce rapport traite des attitudes et des opinions des jeunes du Kenya et
de l’Ouganda à l’égard du CDV, qu’ils aient participé ou non au CDV.
92
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Ressources
93
McCauley AP. Equitable Access to HIV Conseling and Testing
for Youth in Developing Countries: A Review of Current Practice,
Horizons Report. Washington, DC: Population Council, 2004.
http://www.popcouncil.org/pdfs/horizons/vctythrvw.pdf
Ce rapport de 18 pages examine les programmes de CDV à l’intention des jeunes partout dans le monde et formule des recommandations pour faciliter l’accès des jeunes à ces programmes dans les pays
en développement.
Lignes directrices révisées pour le counseling et dépistage du VIH : examen
par des experts techniques du guide des CDC pour le counseling, le dépistage du VIH et la référence vers les services appropriés. MMWR Recommendations and Reports. 9 novembre 2001 (RR) ; 1-58
http://www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/rr5019a1.htm
Cette publication en ligne de 51 pages récapitule les conclusions du
groupe d’experts des Centres des Etats-Unis pour le contrôle et la
prévention des maladies (CDC) qui a révisé en 2001 les lignes directrices relatives au CDV. Cette publication contient des tableaux et
diagrammes utiles sur les questions de counseling et dépistage du VIH.
techniques de counseling et dépistage du VIH, les avantages des tests de
dépistage rapide, les stratégies de dépistage et les considérations pratiques
concernant les tests rapides, l’assurance de la qualité et, enfin, les protocoles et les listes des points à prendre en considération lors du counseling
des clients séropositifs et séronégatifs.
Youth-Friendly Services: An Annotated Web-Based Guide to Available
Resources. Arlington, VA: Family Health International/YouthNet, 2004.
http://www.fhi.org/en/Youth/YouthNet/ProgramsAreas/YouthFriendly
Services/index.htm
Ce guide sert de lien avec 16 ressources importantes, regroupées dans les
catégories plaidoyer/planification, évaluation/mise en oeuvre, programmes
de formation des prestataires, supports de travail et évaluation. CEDPA/
Catalyst, EngenderHealth, YouthNet/Family Health International, PATH,
Pathfinder et l’OMS ont rédigé ces ressources.
Organisation mondiale de la Santé. Rapid HIV Tests: Guidelines for
Use in HIV Testing and Counselling Services in Resource-Constrained
Settings. Genève : Organisation mondiale de la Santé, 2004.
http://www.who.int/hiv/pub/vct/en/rapidhivtestsen.pdf
Ce rapport de 48 pages sur les lignes directrices de l’OMS, réalisé avec la
collaboration des Centres des Etats-Unis pour le contrôle et la prévention
des maladies (CDC), est un outil de référence précieux sur l’évolution des
94
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
Ressources
95
Notes
96
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
97
Mentions de source
Richard Lord
plat recto et plat verso,
page de titre, pages de
division pour les chapitres
1, 2, 4, 5, 6 ; et pages 9, 11,
12, 17, 21, 22, 26, 28, 31,
33, 52, 57, 71, 80, 83, 85,
87
Giselle Carino
page de division pour les
ressources, page 19
John Stanback
page 34
William Finger
page 37
Beth Robinson
page de division pour le
chapitre 4, page 39, 47, 69
Stephanie Savariaud
page de division pour le
chapitre 3, page 61
PhotoDisc
page de division pour le
chapitre 3, page 64
98
Counseling et dépistage du VIH pour les jeunes
© 2006 par Family Health International
Family Health International
YouthNet Program
2101 Wilson Blvd, Suite 700
Arlington, VA 22201 Etats-Unis
703-516-9779 (téléphone)
703-516-9781 (fax)
www.fhi.org/youthnet (site Web)