Idées de visites et de lectures autour de l`architecture des années

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Idées de visites et de lectures autour de l`architecture des années
Idées de visites et de lectures autour de l’architecture des années 1930
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Idées de visites et de lectures autour de
l’architecture des années 1930
par Catherine Didier-Fevre
Mise en ligne : samedi 15 mars 2008
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Clio-Expos i Musées
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Idées de visites et de lectures autour de l’architecture des années 1930
Le musée des Années 1930
Pour qui s’intéresse à la période de l’entre deux guerres et aux arts, une visite s’impose : celle du
Musée des années 30 à Boulogne Billancourt. Dans cette ville s’est élaboré un langage architectural
propre à cette époque : des ateliers d’artistes construits par les pionniers de l’architecture (Le
Corbusier, Mallet-Stevens), des usines automobile, aéronautiques, des studios de cinéma, aussi.
Musée municipal, installé à l’origine dans les locaux de l’hôtel de ville, le Musée des années 30 a
été créé en 1939 par le docteur Albert Besançon, premier conservateur, dans le but de regrouper
des collections assez disparates concernant le patrimoine culturel et industriel de BoulogneBillancourt. Installé en 1998 dans les nouveaux locaux de l’Espace Landowski, le musée possède 3
000 m2 de surface d’exposition et présente 800 peintures, 1 500 sculptures, 20 000 dessins, ainsi
que du mobilier, des céramiques, des maquettes, des affiches originales et documents d’archives.
Pour ceux qui s’intéressent à l’art colonial, il est bon de savoir que le Musée des Années 30
présente une série d’œuvres orientalistes (peintres du Ministère de l’Outremer et des Colonies ou
boursiers de la Villa Abd-El-Tif). C’est un beau musée qui a le mérite d’être de taille humaine. Les
professeurs enseignant l’histoire des arts en lycée (en classe de première et de terminale) y
trouveront matière à construire des séquences (Les architectes et la ville, par exemple).
Une promenade architecturale
A l’issue de cette visite, une envie tenace vous prendra : visiter les bâtiments dont vous avez pu
admirer les maquettes. L’office du tourisme (Boulogne Billancourt Tourisme, 20 boulevard Jean
Jaurès. 92 100 Boulogne Billancourt. 01 35 18 50 50) met à la disposition des visiteurs un petit
guide de promenades pour parcourir le patrimoine de Boulogne (mais aussi celui de 10 villes
situées le long de la Seine). Il propose aussi à certaines dates des visites guidées de ce parcours
architectural. Le parcours des années 30 de Boulogne Billancourt propose de cheminer à travers la
ville et de découvrir pas moins de 29 réalisations architecturales : Hôtel de ville de Tony Garnier
dont l’aménagement intérieur a été confié à Jean Prouvé, des groupes scolaires, des habitations à
bon marché, la villa Gordin de Auguste Perret (villa atelier du sculpteur), les villas Lipchitz et
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Miestchaninoff de Le Corbusier, la villa Collinet de Mallet-Stevens…
Pistes de lecture
A défaut de disposer du temps pour rendre visite à la fondation Le Corbusier (8-10 square du
Docteur Blanche, 75016 Paris. 01 42 88 41 53) installée dans la villa Roche, le visiteur pourra
prolonger la visite chez lui par la lecture de deux petits guides édités conjointement par Birkhaüser
et la Fondation Le Corbusier.
Deux des œuvres de l’architecte font l’objet d’un opus : la villa Savoye et la chapelle Ronchamp
(postérieure à la seconde guerre mondiale).
En une centaine de pages, les deux auteurs : Jacques Sbriglio (architecte urbaniste, professeur à
l’école Nationale d’architecture de Marseille – Luminy) et Danièle Pauly (professeur à l’Ecole
Nationale d’Architecture de Paris Val de Seine) présentent chacun un parcours de visite illustré
avant de faire la genèse et l’histoire de la réalisation. La description des lieux est précise et permet
au lecteur de suivre sans problème la visite d’un lieu qu’il n’a pas sous les yeux. L’histoire du
projet et de sa réalisation s’appuie sur l’exploitation des archives de la Fondation Le Corbusier. Les
« œuvres complètes », éditées du vivant de Le Corbusier, permettent de montrer les différentes
étapes par où sont passées les projets.
La villa Savoye (1928 – 1931), dite aussi « Les Heures
Claires », a été édifiée à Poissy (près de Paris). Résidence individuelle privée, elle est le symbole de
la synthèse des thèses urbanistiques de Le Corbusier : celle de la « pureté totale ». Située sur une
colline au milieu d’un parc, la villa est la mise en application des cinq points d’une architecture
nouvelle, formulés par Le Corbusier : pilotis, fenêtre en bandeau, plan libre, façade libre, toit terrasse. Le Corbusier a joué sur les ombres et les lumières des pilotis ou des fenêtres en bandeau.
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Cette maison manifeste est issue d’une commande banale : celle d’une maison de campagne pour
la famille Savoye. La réalisation sera longue et ponctuée de mésaventures, liées essentiellement à
des problèmes d’étanchéité. Abandonnée pendant la seconde guerre mondiale, elle doit faire
l’objet d’une expropriation (en 1959) pour y construire à la place un lycée. Grâce à une
mobilisation internationale, la villa est sauvée, classée, rénovée en 1965, seulement (après la mort
de Le Corbusier).
La chapelle de Ronchamp est le premier projet d’architecture religieuse de Le Corbusier et le
seul, avec le couvent de la Tourette, réalisé de son vivant. C’est aussi une œuvre manifeste.
Dessinée en 1950 et achevée en 1955, cet édifice s’élève sur la colline de Bourlémont, à proximité
de Belfort et de Vesoul sur un lieu de pèlerinage consacré à la Vierge. La chapelle a suscité
beaucoup de réactions au moment de sa construction en raison de son aspect novateur : utilisation
du béton brut de décoffrage alliée à des formes organiques. La chapelle est qualifiée par la presse
de « garage ecclésiastique », de « pantoufle », de « bunker », d’ « abri anti-atomique »… C’est pourtant
aujourd’hui le bâtiment de Le Corbusier le plus visité par les amateurs d’architecture et par des
pèlerins (doté d’un chœur extérieur, l’édifice peut accueillir la foule qui vient pour assister aux
grandes fêtes mariales). L’ensemble répond à la technique du « modulor » (notion architecturale
inventée par Le Corbusier en 1943. Silhouette humaine standardisée servant à concevoir la
structure et la taille des unités d’habitation). La chapelle est à voir comme « une œuvre de plastique,
de plastique acoustique » cf. Le Corbusier. La lumière est le matériau par excellence.
Ces deux ouvrages rendent hommage à Le Corbusier et permettent au lecteur d’aller plus loin que
la Charte d’Athènes appliquée aux grands ensembles et des défauts qui se sont révélés à l’usage.
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Autres pistes de lecture :
Xavier Guillot, Christian Garrier, Firminy - Le Corbusier en héritage, Publications de l’Université de
Saint-Etienne, 2008, DVD.
Tim Benton. Les villas parisiennes de Le Corbusier 1920-1930. L’invention de la maison moderne.
Editions de la Villette, 2007.
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