La paroisse f`te ses 16o ans
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La paroisse f`te ses 16o ans
HISTOIRE ET PATRIMOINE Saint-Paulin 1865 Saint-Paulin 1849 Mb!qbspjttf!g_uf!tft!271!bot!" Depuis le 19 mars dernier, la paroisse SaintPaulin de Carbon-Blanc a 160 ans. Elle est de quatre ans l’aînée de la commune, née, vous le savez, en 1853. Toutes les deux sont bien jeunes au regard de l’Histoire. Racontons un peu ce qui s’est passé avant ce 19 mars 1849, date de la création de notre paroisse. Par la loi du 14 décembre 1789, la Révolution crée les communes, et cela, dans la plupart des cas, à partir des paroisses déjà très anciennes. Chez nous, la paroisse Saint-Pierre de Bassens donne donc naissance à la commune de Bassens – CarbonBlanc, associant sous ce seul vocable le nom des deux hameaux : Bassens et Carbon-Blanc. Cette paroisse est vaste puisqu’elle s’étend de la Garonne à l’ouest jusqu’à Sainte-Eulalie à l’est (à l’autoroute actuelle), et d’Ambarès au nord jusqu’à Lormont au sud. L’éloignement de leur église SaintPierre, située dans le bourg de Bassens, présentait un grand inconvénient pour les habitants du hameau de Carbon-Blanc, (comme d’ailleurs pour ceux du Bord de l’eau, comme on appelait alors les villages longeant la Garonne), Imaginons par exemple ce que cet éloignement devait représenter pour un mariage : la cérémonie civile se déroulait au hameau de Carbon-Blanc où se trouvait la mairie ; puis toute la noce partait à l’église Saint-Pierre pour la cérémonie religieuse. Sans parler du repas pour lequel il fallait peut-être refaire le même chemin en sens inverse. A pied ? En charrette ? Pas autrement, bien sûr. La noce devait passer plus de temps sur les routes qu’à table ! Certes, une chapelle avait été édifiée au XVIe siècle, au centre du hameau de Carbon-Blanc. Elle se situait à l’angle du Grand Chemin Royal (actuellement rue Thérèse) et du Chemin de Carbon-Blanc à l’Abbaye (actuelle rue du Moulin). Ce serait à peu près à l’emplacement de la croix de la place de l’ancienne mairie que certains parmi nous ont connue. Mais cette chapelle fut démolie lorsque, plus de cent ans après, on perça la Route Royale (actuelle avenue Austin Conte). Privés de leur chapelle, les Carbonblanais furent alors accueillis par les moines de l’Abbaye de Bonlieu très proche pour assister à la messe. Puis survint un nouvel ennui. En 1790 pendant la Révolution, l’abbaye fut déclarée « bien national » et vendue aux enchères à plusieurs acquéreurs qui la démolirent peu à peu. Cette démolition dura de 1820 à 1844. Encore une fois, plus aucun lieu de culte à proximité ! Les Carbonblanais ne se satisfont pas de cette situation et veulent « leur » église. Mais l’argent manque. Alors se met en marche un grand élan de solidarité, même s’il se situe dans un contexte de passion, de rivalités, de politique locale assez curieuse parfois. Tout d’abord, un riche bourgeois achète l’Auberge de la Chaise Dorée, relais de poste désaffecté, et en fait don (provisoirement) ; dès que l’auberge sera démolie, on pourra construire l’église à sa place. Puis le gouvernement de Louis-Philippe est sollicité pour une aide financière. On organise une souscription à laquelle participe l’archevêque de Bordeaux. Des dons affluent, des plus modestes aux plus importants. Des artisans offrent des matériaux. Des ouvriers viennent donner des heures de travail. Outre son objectif religieux, la construction d’une église a toujours, entre autres, un caractère économique et social : ici, une cinquantaine de salariés y trouvèrent du travail à une époque où, lit-on dans les archives, « la cherté du pain pesait lourdement sur la classe pauvre. » La première pierre est posée le 20 août 1847. La chapelle terminée est bénie l’année suivante, le 28 juin exactement. Je dis bien « la chapelle », car elle n’est pas encore promue au rang d’église, elle fait toujours partie de la paroisse Saint-Pierre de Bassens et elle n’a pas de prêtre titulaire, mais un prêtre auxiliaire, l’abbé Daon, dépendant de la paroisse de Bassens. On y célèbre uniquement une messe basse chaque dimanche à 9 heures Cette chapelle n’a pas la forme que nous lui connaissons de nos jours. Elle n’est composée que d’une nef et d’un clocher carré couronné d’un petit parapet ajouré. La flèche et les chapelles latérales ne seront ajoutées que plus tard, respectivement en 1852 et 1865. De nombreuses démarches sont alors entreprises pour que cette chapelle obtienne l’autonomie par rapport à sa paroisse-mère. Ce sera chose faite le 19 mars 1849 : la chapelle devient l’église SaintPaulin, et la paroisse ainsi créée s’étend sur un territoire équivalant à la future commune de CarbonBlanc. Un mois et demi plus tard, le 28 avril, un prêÌÀiÊ`iÊ{ÇÊ>Ã]ÊÀ}>ÀiÊ`iÊ>ÕÌiÀi]ÊÊiÃÌÊÃÌ>jÊ dans la fonction de curé, le premier de cette nouvelle paroisse : c’est Jean-François Barthélémy Pellissier, décédé il y a exactement 150 ans cette année Yves CASTEX CARBON-BLANC MAGAZINE N°111 - AVRIL-MAI-JUIN 09 19