Vous aimez l`opéra? Allez au cinéma!

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Vous aimez l`opéra? Allez au cinéma!
Ecole de journalisme de Sciences Po
Vous aimez l’opéra? Allez au cinéma!
Soumis par BAUDIN DE LA VALETTE Phalène
La dernière mode au cinéma? Ce n’est pas la 3D mais l’opéra. De GaumontUGC en passant par les
chaînes indépendantes, de plus en plus de spectacles lyriques sont à l’affiche des cinémas en France. Mieux, les
salles obscures se sont également mises à programmer des ballets, comme c’était le cas dimanche dernier au
cinéma Pathé de Boulogne-Billancourt avec une représentation de Don Quichotte par la troupe moscovite du Bolchoï.
Lancée en 2006 aux États-Unis, l'opération "Opéra au cinéma" se généralise. Explications sur cette tendance
“cinématographique” pas comme les autres.
Crédits photo: Flickr/CC/woody1969
La queue s'étale sur plusieurs mètres devant le cinéma Pathé
de Boulogne-Billancourt. Les premiers de la file sont arrivés une heure
à l'avance pour être sûrs d'être bien placés. Les retardataires se
dépêchent de récupérer à la caisse les billets, réservés sur internet,
d'une séance qui affiche complet depuis plusieurs mois. On s'y
tromperait presque, et pourtant : l'objet de cette agitation n'est pas
la sortie du dernier blockbuster hollywoodien mais la projection...
d'un ballet ! Don Quichotte, ballet en trois actes sur une musique de Léon Minkus, interprété par la prestigieuse troupe
du Bolchoï de Moscou.
C'est
la troisième fois que les cinémas Gaumont-Pathé diffusent, en direct de
Russie, un ballet du Bolchoï dans leurs salles. A chaque fois, le
public est au rendez-vous. A l'origine de ce succès cinématographique
atypique, un concept, venu des Etats-Unis.
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Pour que les gens aillent à l’opéra, envoyez les au cinéma
En 2006, le directeur du Metropolitan Opera de New York
(Met), Peter Gelb, fait un constat simple : beaucoup de gens n’ont pas
la possibilité ou/les les moyens d’aller assister à une représentation.
Alors comment faire pour qu’un plus grand public puisse profiter de
l’opéra ? Envoyer les gens au cinéma ! Le Met a donc retransmis en
direct La flûte enchantée
de Mozart dans plusieurs salles de cinéma aux Etats-Unis, au Canada et
au Royaume-Uni. L'opération ayant remporté un très grand succès, l’idée
a fait florès et de nombreux pays se sont mis à diffuser les opéras
dans leurs salles obscures.
En France, le groupe Gaumont-Pathé a été le premier à se
lancer, en 2007, reprenant d'abord la programmation du MET, puis y
ajoutant celle de l’Opéra National de Paris. Fin 2010 UGC-MK2 a suivi le mouvement avec son opération Viva
l'Opera. Les français sont ainsi invités à découvrir de nombreuses pièces lyriques. Des grands classiques comme
Carmen de Bizet ou Faust de Gounod, mais aussi des opéras moins connus du grand public comme Iphigénie en
Tauride de Tommasso Traetta.
Responsable du développement international de CielEcran (qui
supervise les retransmissions pour les cinémas Gaumont-Pathé
notamment), Gaëlle Lefebvre témoigne du succès de l’opération : "Pour
vous donner un petit ordre de grandeur, on a commencé en 2007 avec deux
opérations sur 17 salles de cinéma en France. Trois ans plus tard on
était à 110 salles de cinéma, pleines à chaque séance !"
Les raisons d'un tel succès ? "Les gens aiment aller à l'opéra, tout simplement", explique Gaëlle Lefebvre.
"Il n'y qu'à regarder la fréquentation des opéras que ce soit Bastille,
Garnier, le Met... En programmant de l'opéra au cinéma, c'est donc
logique qu'on attire du monde : les gens se disent "voilà une
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opportunité de voir quelque chose que peut-être on n'aura jamais
l'occasion d'aller voir !"
Après l’opéra, le ballet au cinéma
Avec
la retransmission des ballets du Bolchoï, les cinémas passent à la
vitesse supérieure. De simple initiative culturelle, l’opération
devient un véritable business. Avec les problèmes posés par le piratage
et le téléchargement illégal, les chaînes de cinémas cherchent de
nouveaux moyens de remplir leurs salles et se tournent donc avec
enthousiasme vers ce genre d'innovations. Les stratégies diffèrent :
certains, comme UGC-MK2, se contentent de diffuser des spectacles comme
on diffuserait un DVD dans une approche qui se veut didactique, presque
éducative. D'autres misent tout sur le direct, cherchant à donner au
spectateur le sentiment qu'il est véritablement aux côtés du public de
l'opéra ou du théâtre et qu'il partage avec lui le caractère unique de
la représentation. Dans un cas, comme dans l'autre, les cinémas font
salle comble.
Un succès à relativiser
Mais si les bénéfices sont au rendez-vous, ils ne sont pas pharaoniques pour autant car "les opérations coûtent très
cher",
tempère Gaëlle Lefebvre. Chaque retransmission de spectacle exige une
équipe technique avec un car de production, un car satellite et une
quinzaine de caméras haute définition. Le spectacle filmé est envoyé
vers un satellite (sa seule location coûte dans les 100 000 euros
l'heure) qui renvoie alors le signal vers les différentes salles
équipées d'un décodeur spécial. Dans le cas, par exemple, de Don
Quichotte diffusé dimanche, le ballet était retransmis en direct et
simultanément dans plus de 470 cinémas dans le monde, des Etats-Unis au
Danemark en passant par le Brésil, l'Espagne et l'Italie...
Au coût logique d'une telle prouesse technique s'ajoutent les
droits de diffusion, chers eux aussi, surtout lorsqu'il s'agit de
l'Opéra de New York. Le Met est d'ailleurs sans doute celui qui profite
le plus de l'opération : avec 2,4 millions de billets de cinéma dans le
monde entier, sa saison 2009-2010 a rapporté au Met un bénéfice brut de
24 millions de dollars
(sur 48 millions de dollars au box-office mondial). Ce qui, après
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retranchements des coûts de production et autres, représente un
bénéfice net de "seulement" 8 millions de dollars.
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Conclusion de Gaëlle Lefebvre : "On génère beaucoup
d'argent, mais au bout du compte, ce n'est pas forcément toujours très
rentable. Sans compter que, contrairement à un film normal, nous,
toutes nos recettes se font sur une unique soirée... mais une belle
soirée !"
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