Enquête soldes d`été 2014
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Enquête soldes d`été 2014
Centre REGIONAL d’Observation du commerce de l’industrie et des services Juillet 2014 Enquête soldes d’été 2014 Déception pour les commerçants : les soldes ne sauvent pas la saison L’enquête menée par le CROCIS de la CCI de région Paris-Ile-de-France est réalisée sur l’ensemble des arrondissements parisiens et dans tous les secteurs d’activités concernés par les soldes. Elle est en outre complétée par des entretiens qualitatifs auprès des commerçants de la rue de Rennes. Elle offre ainsi des résultats représentatifs de l’ensemble du commerce parisien. Alors que la saison des soldes d’été 2014 touche à sa fin, elle n’a pas permis aux commerçants de rattraper une saison printemps-été déjà bien morose, marquée par une baisse de la fréquentation et une météo peu clémente. Les ventes privées d’avant-soldes séduisent de plus en plus commerçants et clients, mais le pouvoir d’achat contraint par la crise entraîne un transfert des achats entre ventes privées et soldes au détriment de ces derniers. Des commerçants déçus par les soldes Pour les soldes de l’été 2014, 62 % des commerçants ont observé une hausse de leur chiffre d’affaires inférieure ou égale à + 20 % par rapport à un mois normal. Et même, pour 31 % d’entre eux, la hausse ne dépasse pas 10 %. Ce résultat est inférieur à celui de l’été dernier pour 58 % des commerçants. 56 % d’entre eux jugent ce résultat peu ou pas satisfaisant, alors que l’été dernier ils étaient 67 % à se déclarer satisfaits. Première accusée : la baisse du pouvoir d’achat. Pour 35 % des commerçants, elle est la cause principale de ces soldes décevants. 78 % des commerçants jugent que la crise économique a eu des répercussions importantes ou très importantes sur la clientèle, et qu’elle induit de nouveaux comportements chez les consommateurs : « Il n’y a plus d’achatsplaisir, aujourd’hui ce sont des achats-besoin, les gens recherchent des basiques, une paire de chaussures qui va convenir à toutes les occasions. Et le temps où les clientes nous achetaient deux ou trois paires en même temps est bien révolu, ça n’arrive plus jamais », nous a déclaré une commerçante de la rue de Rennes. A combien estimez-vous le surplus de chiffre d’affaires généré par les soldes d’été ? A combien estimez - vous le surplus de CA généré par les soldes d'été ? 31 % 31 % 20 % 9% 5% Jusqu'à + 10% De + 11% à + 20 % De + 21% à + 30 % De + 31% à + 40 % De + 41% à + 50 % 4% + de 51 % Source : enquête Actel-Crocis 2 Enquête soldes d’été 2014 D’ailleurs le panier moyen des clients en période de soldes est en baisse selon 46 % des commerçants. Les clients sont vraiment à la recherche des petits prix. « Aujourd’hui, ils n’achètent plus une paire de chaussures, ils achètent un prix ». Ce résultat vous paraît - il ... ? Très satisfaisant 3% Ce résultat vous paraît-il... Pas satisfaisant 21% Satisfaisant 41% Peu satisfaisant 35% Source : enquête Actel-Crocis Par rapport aux soldes d'été de l'année dernière, ce résultat est Par rapport aux soldes d’été de l’année dernière, ce résultat est-il ? Supérieur 16% Egal 26% Inférieur 58% - il ? Deuxième cause de l’échec des soldes selon 27 % des commerçants, une baisse de la fréquentation liée à plusieurs facteurs : des arbitrages budgétaires au détriment du secteur habillement-chaussures, un climat général anxiogène et la multiplication des promotions en tous genres. Il n’est plus nécessaire aujourd’hui d’attendre les soldes pour bénéficier d’une démarque, ce qui diminue leur impact : les occasions d’acheter à petits prix se sont déjà multipliées quand vient la période officielle des soldes. Enfin, 23 % des commerçants évoquent une météo capricieuse qui n’a pas beaucoup donné aux clients l’occasion de ressentir le besoin ou l’envie de vêtements ou chaussures d’été. « C’est bien simple : quand il fait beau, nous avons du monde, s’il pleut, personne ne vient. Jusqu’à ces derniers jours, nous n’avions quasiment pas vendu nos robes », déclare un détaillant. Des ventes très moroses pendant la saison printemps-été Les commerçants estiment qu’avant même les soldes, la saison printemps–été avait été décevante, puisque 53 % Selon vous, la crise économique a - t- elle eu, au printemps, sur votre activité des d’entre eux jugent peu ou pas satisfaisante l’activité de répercussions leur magasin pendant la saison. L’Institut Français de la Aucune répercussion Mode a d’ailleurs enregistré au plan national une hausse 3% de 1 % seulement du chiffre d’affaires textile-habillement Selon vous, au premier semestre, par rapport à un premier semestre la crise 2013 qui avait été catastrophique. « Il devient quasiment impossible de vendre un article au plein tarif, les clients Peu importantes Très importantes économique 20% 26% étant habitués à des remises permanentes », se lamente a-t-elle eu sur un commerçant interrogé. votre activité Pour de nombreux commerçants, un appoint de chiffre Importantes des répercusd’affaires a pu être obtenu grâce à la présence de touristes, 51% sions... chinois et américains notamment. Ils ont apporté une bouffée d’oxygène bienvenue : « Heureusement que les touristes étaient là, ils ont sauvé notre saison ! Ils disposent Source : enquête Actel-Crocis d’un budget supérieur à celui des Français », indique une commerçante de prêt-à-porter de luxe proche de Saint-Germain-des-Prés. Source : enquête Actel-Crocis L’activité dans les grands magasins parisiens est bien orientée cet été, avec une hausse du chiffre d’affaires estimée à deux chiffres, notamment en raison de la forte présence de la clientèle internationale au pouvoir d’achat élevé, qui est assurée de pouvoir trouver les grandes marques de luxe françaises dans ces lieux abrités en cas de pluie et bénéficiant de la climatisation en cas de grosse chaleur. Des démarques importantes pour sauver le chiffre d’affaires Au fil des ans, et au vu des difficultés rencontrées, les commerçants sont devenus très prudents dans la gestion de leurs commandes, c’est pourquoi 73 % des commerçants disposaient de stocks inférieurs ou égaux à l’été dernier. Toutefois ils étaient encore 27 % à posséder des stocks supérieurs à l’été dernier, en raison de la mauvaise saison. Pour écouler ces stocks, les commerçants ont été 74 % à pratiquer des démarques équivalentes à l’an 3 dernier, seuls 19 % ayant dû pratiquer des démarques supérieures en raison de stocks particulièrement élevés. Il faut dire que depuis plusieurs saisons déjà, les commerçants avaient dû faire des efforts et proposer dès le début des soldes des rabais assez importants. Cette saison, la moitié des commerçants a pratiqué en moyenne - 50 % en première démarque. En effet les clients sont de plus en plus exigeants en termes de démarques : « On ne peut plus débuter avec des démarques à - 20 % seulement, les clients ne les regardent même pas. Et puis il faut bien qu’on s’aligne sur ce qui est pratiqué dans les boutiques voisines », nous a déclaré un commerçant de prêt-à-porter du 6ème arrondissement. Ils sont 28 % à déclarer effectuer de gros rabais dès la première démarque dans le but d’attirer la clientèle dès le démarrage des soldes. « Il faut profiter du début des soldes pour toucher les clientes avant les départs en vacances, donc il faut frapper fort d’entrée », pour une commerçante de lingerie de la rue de Rennes. Les ventes privées, des soldes avant la lettre Depuis plusieurs saisons, les commerçants cherchent par tous les moyens à stimuler l’intérêt des consommateurs pour leur faire retrouver le chemin de leurs magasins, et pour cela proposent de plus en plus des opérations de ventes privées ou autres « remises spéciales » à destination de leurs clients fidèles. Cette saison, ils ont été 63 % à les proposer, alors qu’ils n’étaient que 45 % l’été dernier. Cette pratique semble donc s’installer maintenant durablement dans le paysage du commerce parisien. « Nous favorisons nos clients fidèles, c’est normal. Les clientes ont plus de choix, on a encore de nombreuses tailles disponibles et il n’y a pas la cohue des soldes. Nos clientes apprécient beaucoup, elles ont en plus l’impression d’être privilégiées » déclare une commerçante. Surtout, 60 % des commerçants ont pratiqué ces ventes privées dans la dizaine de jours précédant les soldes. Et le succès a été au rendez-vous : pour près de 70 % des commerçants, le résultat de ces ventes privées a été satisfaisant, voire très satisfaisant. Devant cette réussite, 53 % des commerçants ont l’intention de proposer des ventes privées ou des promotions dans les six prochains mois. Mais certains commerçants perçoivent un transfert de clientèle entre soldes et ventes privées : « Nous avons fait des ventes privées la dernière semaine de mai, comme beaucoup d’autres boutiques d’ailleurs, c’est plus porteur pour nous en termes de ventes que les soldes. Aujourd’hui ce sont les ventes privées qui sont un événement, plus que les soldes ». Difficile de s’étonner dans ces conditions que les soldes soient moins attendus : « Il faut être honnête, avec les ventes privées, nous avons nous-mêmes créé les conditions d’un moindre succès des soldes », reconnaît une commerçante. » Mais les détaillants cherchent à capter le budget « soldes » des ménages le plus tôt possible, c’est-à-dire en l’occurrence, avant même les soldes. Le pourcentage de remise pratiqué cette année était - il, en première dém inférieur, égal ou supérieur à celui pratiqué l'an dernier ? Enquête soldes d’été 2014 Inférieur 7% Le pourcentage de remise Supérieur 19% pratiqué cette année était-il en première démarque, Egal inférieur, égal 74% ou supérieur à celui pratiqué l’an dernierPar?rapport aux soldes d'été de l'année dernière, vous estimez que le panier moy dépensé par le consommateur dans votre magasin est Source : enquête Actel-Crocis Par rapport aux soldes d’été de l’année dernière, vous estimez que le panier moyen dépensé par le consommateur dans votre magasin est ? en hausse 16% en baisse 46% stable 38% Source : enquête Actel-Crocis Le résultat de ces ventes privées a-t-il été Pas satisfaisant 6% Le résultat de vos ventes privées a-t-il été Très satisfaisant 22% Peu satisfaisant 26% Satisfaisant 46% Source : enquête Actel-Crocis Ventes sur internet, la prise de conscience des commerçants Les ventes sur internet ne cessent de progresser au fil des ans : selon la Fevad, sur les trois premiers mois de l’année, les ventes sur internet ont augmenté de 11 % par rapport au 1er trimestre 2013. Le nombre de transactions a de son côté augmenté de 15 % sur la période. Et peu à peu, les commerçants opèrent une Enquête soldes d’été 2014 4 prise de conscience : Ils sont aujourd’hui 64 % à penser qu’internet représente une vraie concurrence pour leur activité pendant les soldes, ils n’étaient que 54 % l’été dernier. « Quand il pleut, les clients ne viennent pas en magasin mais en revanche ils peuvent consulter internet tranquillement, du coup ils font leurs soldes sur le web. En plus, il faut bien reconnaître que les sites ont amélioré leurs livraisons et leur gestion des retours, tout est facilité pour que le client n’hésite plus à commander », soupire un commerçant. « Il y a quelques années je me disais que les ventes sur internet ne concerneraient jamais la chaussure, car il faut vraiment essayer, mais je dois reconnaître qu’aujourd’hui ces sites nous prennent des clients ». Soldes flottants : les commerçants enfin entendus Depuis son instauration en 2009, les commerçants se plaignaient du dispositif des soldes flottants, ces deux semaines de soldes supplémentaires dont la date était laissée au libre choix du commerçant. Ils ont d’ailleurs été 75 % à refuser d’utiliser ce dispositif cette saison. En effet les soldes flottants sont accusés de banaliser l’utilisation du mot « soldes », et l’absence de date commune à l’ensemble des commerçants perturbe le consommateur. « Les soldes, c’est deux fois par an, point, il faut des dates fixes pour que ça reste un événement », nous dit un commerçant. 69 % des commerçants se déclarent d’ailleurs favorables à la suppression de ce dispositif, en particulier les commerçants indépendants, pour qui la logistique de l’opération est plus compliquée à mettre en place que pour les grandes chaînes : « c’est beaucoup de travail pour pas grand-chose ». Dans la chaussure, le taux de refus des soldes flottants monte à 76 % des commerçants. Les commerçants ont été entendus : la loi « relative à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises » du 19 juin 2014 a acté la suppression des soldes flottants. Cette mesure prendra effet au 1er janvier 2015. Dans le même temps, la durée des soldes traditionnels passera de cinq à six semaines, deux fois dans l’année, une en hiver et l’autre en été. Cette suppression devrait permettre aux soldes de rester un événement incontournable, ce que 57 % des commerçants pensent qu’ils sont encore dans l’esprit des clients. Est-ce pour cela que les commerçants gardent le moral ? En tous cas 59 % d’entre eux se disent optimistes pour la prochaine saison. Même si cet optimisme reste mesuré : « Notre objectif : ne pas faire moins que l’année dernière, ce sera déjà bien », modère un commerçant de la rue de Rennes. Bénédicte GUALBERT et Julien TUILLIER Méthodologie : Cette enquête a été réalisée par téléphone auprès de 300 commerçants parisiens selon une répartition par secteur d’activité et arrondissement. Les interviews ont été réalisées du 15 au 21 juillet 2014 par la société Actel et le traitement et l’analyse ont été effectués par le CROCIS de la CCIR Paris Ile-de-France. L’enquête téléphonique a été complétée par des entretiens en face-à-face avec les commerçants de la rue de Rennes, qui ont tous réservé un excellent accueil aux chargés d’études du CROCIS. Crocis de la CCI région Paris-Ile-de-France - 27 avenue de Friedland - 75382 PARIS cedex 08 tél. : +33 (0) 1 55 65 82 00 - fax : +33 (0) 1 55 65 82 62 - e-mail : [email protected] Retrouvez toutes nos publications sur www.crocis.cci-paris-idf.fr Président : Alain BUAT Secrétaire général : Isabelle SAVELLI-THIAULT Industrie - Démographie d’entreprise : Yves Burfin Commerce - Enquêtes - Développement durable : Julien TUILLIER Conjoncture - Benchmark européen : Mickaël LE PRIOL Services : Bénédicte GUALBERT Chargée de mission : Martine DELASSUS Veille économique : Marielle GUERARD ; Catherine PICQ ; Marie LEVAUFRE PAO - Multimédia : Nathalie PAGNOUX Administration - Secrétariat : Isabelle BURGOT-LAMBERT Directeur de la publication : Etienne GUYOT Directeur de la rédaction : France MOROT-VIDELAINE Rédacteur en chef : Isabelle SAVELLI-THIAULT Maquette et mise en page : Nathalie pagnoux Reproduction autorisée à la condition expresse de mentionner la source