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Handicap Association loi de 1901 N° 2/152765 J.O. du 27/06/90 e r u t n e v A N°17 SOMMAIRE Le mot du Président, à Muriel Les 50 ans de la Fédé, par Béa Les 50 ans de la Fédé, par Didier Les 50 ans de la Fédé, par Christian La SBE aux 50 ans de la Fédé Handi-voile au lac Léman Un bon moment de ski 5 6 14 16 22 24 26 Crédit photo : Collection Handicap Aventure 2013 Fragonard Riviera Une visite gratuite et guidée pour découvrir les secrets de la création des parfums dans nos usines de Grasse et de Eze-Village. Welcome to the world of Fragonard. Free guided tour of our factories and museums. [email protected] | WWW.FRAGONARD.COM USINE HISTORIQUE 20, bd Fragonard, 06130 Grasse T +33 (0)4 93 36 44 65 Gildo Pastor Center 7, rue du Gabian MC 98000 MONACO Tél. : + 377 93 10 02 81 Fax : + 377 92 05 65 99 [email protected] LA FABRIQUE DES FLEURS les 4 Chemins, route de Cannes, 06130 Grasse T +33 (0)4 93 77 94 30 USINE LABORATOIRE Eze-Village Moyenne Corniche, 06360 Eze T +33 (0)4 93 41 05 05 Le mot du prEsident À MURIEL. our la seconde fois, en deux ans, notre association perd une de ses grandes figures. En effet, après ma petite Maud, c’est un autre pilier de notre association, Muriel LANZO dit Mumu, qui nous a quittés, après 17 ans d’aventures avec nous. Muriel, tu as choisi de disparaître à 46 ans, le 15 janvier 2014. Tu nous laisses à tous, une douleur immense, mais tu seras toujours avec nous dans nos aventures à venir. Nous gardons en souvenir de toi ; l’aven d’Orgnac, quand j’ai eu le privilège d’être à tes côtés pour la descente des 40 mètres du grand puits naturel, dans les traces de Robert de Joli. Comment oublier ton regard émerveillé devant les gravures de Fontanalbe ? Ton sourire dans ce 4X4 qui te faisait découvrir la piste du Marguareis. Ta nuit sous la tente à 2000 mètres, avec ta fille et George ton mari, sur un matelas gonflable qui perdait l’air. Puis il y a eu le vallon de Donavéo, où tu exprimais ton plaisir de la découverte avec ta gouaille légendaire. Il a eu tant de choses ! ... Personnellement, j’ai perdu une grande amie. Une amitié que nous avions su forger avec nos deux caractères bien trempés, où même dans nos coups de gueule, nous arrivions à être solidaires. Voilà, tu as choisi de rejoindre ma petite mère, Maud, avec qui je sais, tu veilles déjà sur nous. Nous te souhaitons un bon voyage jusqu’au Paradis des spéléos où j’en suis sûr, tu seras bien accueillie. Toi qui désormais, seras dressée avec nous sur tes jambes, quittant avec délectation ton fauteuil. Un savoureux pied de nez a ce putain de handicap que tu avais su vaincre, en choisissant de vivre avec passions et exaltation dans le monde de l’aventure. Nous ne t’oublierons pas, tu nous manques déjà beaucoup’s oi ur t o p ce édica d e l a i spéc Christian STARCK 50 ANS DE LA FFS* Béatrice La Portalerie par * FFS : Fédération Française de spéléologie Dans le cadre des 50 ans de la fédération française de spéléologie, Christian et Jean-Louis ROCHER -que nous avons connu lors de la sortie en joëlettesont préparé une sortie spéléologique pour trois personnes handicapées dans l’aven de la Portalerie. e Thay IE IDON S TERESA Mardi 7 CATH Y 8 heures, le réveil sonne. Cette journée promet d’être longue puisque nous quittons Nice tôt demain pour Millau. Nous sommes 5 à partir : quatre filles ; Cathy, Sidonie, Térésa (venue spécialement du Brésil) et moi. Quatre filles donc pour encadrer Christian, le seul garçon du groupe, qui trouve qu’il a beaucoup de chance (moi je me dis que nous allons vite le faire tourner en bourrique, sans compter sur l’aide de Thaye, notre petite chienne qui sera aussi du voyage). Comme nous partons pour 14 jours, nous ne devons rien oublier. Nous descendons au garage mai 6 2013 préparer le matériel indispensable pour la descente dans l’aven des trois personnes à mobilité réduite. Sans oublier les victuailles pour la route et les deux fauteuils de portage pour la cavité. Ceci étant fait, Christian va récupérer le fourgon 7 places avec un énorme coffre que nous avons loué. À la nuit tombante, nous trouvons le temps pour faire nos bagages, perturbés par la chienne qui ressort ses doudous de la valise aussi vite que nous les rangeons. Nous obtenons finalement gains de cause, puis mangeons et rejoignons le pays des rêves tardivement. Mercredi 8 7 heures, le réveil sonne. Sauf qu’il est parfaitement inutile aujourd’hui, car nous sommes déjà tous debout. Après un petit déjeuner de mise en forme, Christian, Térésa et Sidonie, descendent les bagages. Il est à peine plus de 9 h que notre déménagement est chargé dans le fourgon, et Cathy ne tarde pas à nous rejoindre. C’est le moment du départ et chacun se demande si rien n’a été oublié, mais devant l’amoncellement du coffre, personne n’ose refaire l’inventaire, il reste juste la place pour la joëlette que nous devons récupérer en chemin près de Cannes. Nous gagnons l’autoroute dans la bonne humeur. Vers 15 h nous arrivons sur Millau, et Christian Jeudi 9 Aujourd’hui, c’est journée tourisme. Mais avant, nous devons faire les courses au supermarché du coin. Christian me largue avec les trois filles et propose de garder Thaye dans le fourgon... bonne excuse. Bref, quatre filles qui font des courses, c’est pas triste. Toutes se dispersent et chacune remplit le chariot avec ce qu’elle préfère. Ce dernier ne tarde pas à déborder dans un équilibre menaçant. Mais nous menons notre recherche de victuailles à bien, et rejoignons Christian. Nous voilà prêts à partir, lorsque nous constatons qu’il manque Térésa !... Tout le monde la cherche du regard, et nous l’apercevons sur un petit pont en train de prendre des photos. Après le déjeuner, nous emmenons les filles visiter deux charmants petits villages que nous ont fait connaître Katia et sa maman. Le 1er (Le Caylar) : Nous pensions pérégriner au coeur du village, mais les rues ne sont pas adaptées pour mon fauteuil. Donc, pendant que les autres partent à l’assaut de la cité, je taille une bavette avec un monsieur qui m’explique toute la vie de son village. Du coup, mes compagnons auront les photos, et moi le savoir. Après 1 h 30 de visite, je retrouve mes acolytes mai décide, exceptionnellement, de prendre le viaduc... Térésa est enchantée. Christian, décidément en forme, fait même un arrêt sur une aire pour que nous puissions faire des photos de l’ouvrage. Nous récupérons les clés du mobil-home vers 16 het chacun prend ses marques. Très vite le fourgon est vidé de la presque totalité de son chargement. Nous avons la visite de Jean-Louis ROCHER, dit (Cailloux), Coorganisateur de notre descente sous terre, qui vient prendre des nouvelles. Christian et lui se donnent rendez-vous le samedi, car Christian veut voir la cavité avant de nous y descendre. mai 7 2013 2013 avec soulagement, car le temps s’est couvert et je me voyais mal sous la pluie. Malgré la menace, nous choisissons de poursuivre notre périple, et reprenons la route. 2e village (La Couvertoirade) : Lorsque nous arrivons, nous avons l’obligation de nous stationner dans les parkings, payants, et en dehors du site. Les filles très prévoyantes, se sont armées de parapluies et vêtements chauds, bien sûr avec Christian, nous sommes en vrac. Le village est très ludique, c’est un site médiéval de toute beauté, mais offrant de grosses difficultés pour ce qui est de mon fauteuil roulant. Les rues sont pavées de grosses dalles, rendues glissantes par la pluie. Christian essaye de me faire continuer la visite, mais devant le risque que cela représente, il stoppe net son entreprise et c’est avec Sidonie et les appareils photo qu’il poursuit la découverte. La pluie refaisant son apparition, Christian décide d’écourter cette visite pittoresque, mais résolument incompatible aux personnes en fauteuil roulant. Une pluie battante nous raccompagne au camping, mais nous avons tout de même passé une très bonne journée. Suite Vendredi 10 C’est avec un soleil resplendissant que s’effectue notre réveil. Nous optons pour une visite collégiale du centre-ville de Millau. Une piste cyclable rejoint notre destination que nous gagnons donc à pied. Sur le parcours, nous faisons un premier arrêt à la maison de la culture, où nous découvrons une exposition de magnifiques photos de spéléologie. Nous en profitons pour prendre le programme des conférences et des diffusions de films. Nous repartons déambuler dans les rues de la vieille ville, que nous trouvons très agréable. Comme il est plus de midi, nous dénichons un petit restaurant qui ne paye pas de mine. Caché dans un coin, avec très peu de places, mais qui tout à la passion de sa propriétaire, insuffle une douceur de vivre et une grande originalité tant par son décor que par son accueil, et qui ressemble plus à un musée qu’à un lieu de restauration. Nous repérons une grande table où la tenancière nous accueille à bras Samedi 11 Christian, Térésa, Sidonie et Cathy sont partis avec Jean-Louis préparer la cavité où nous allons descendre. Restée au mobil home, j’attends l’arrivée de Pierre et de sa femme Sonia, nos deux cinéastes. Il est presque 15 h, lorsque je vois un homme, prénommé Eric, qui me demande si c’est bien ici que loge Cathy ?... Il me dit qu’il est l’un de ses amis et qu’il va passer le reste du séjour avec nous ! ... Je suis étonnée car Cathy ne nous en a pas parlé, mais bon, je le laisse poser sa tente. Enfin, nos amis arrivent. Je suis très heureuse car ça fait longtemps que je n’ai pas vu Sonia. Eux aussi vont dormir sous la tente, et ils la montent de l’autre côté du mobil home. Je finis par me dire que nous formons un micro camping au milieu du camping. Lorsque Pierre mai ouverts. Sur la table, des petits jeux de toutes sortes nous font oublier l’attente d’être servis. Lorsque nos victuailles arrivent, nous avons l’agréable surprise de découvrir que chaque assiette, divisée en plusieurs parties, contient l’intégralité de notre repas ; de l’entrée jusqu’au dessert en passant par les fromages. Térésa remarque un jeu écrit en Portugais, qui se trouve être un jeu Brésilien ! Après renseignements, elle apprend que notre hôtesse était dans son pays en février. Pour rejoindre notre camping, nous choisissons d’emprunter le chemin qui longe le Tarn, et nous ne sommes pas déçus. Le site est de toute beauté, jusqu’aux cygnes venus nous faire admirer leur grâce. Au mobil home, Teresa, Sidonie, Cathy et Christian préparent leur matériel pour la sortie spéléo de demain. Nous profitons de la douceur pour un apéritif en terrasse, puis allons nous coucher après un repas frugal. mai 8 2013 2013 sort sa tente, je reste perplexe devant cet objet qui semble venir d’un autre âge ! ... Je suis dubitative quant à son étanchéité. Je lui demande de quand elle date, et il me répond qu’elle a 40 ans. Arrive notre amie Katia avec sa petite fille de 10 mois, qui habitent Millau. Comme le temps est clément, que les spéléos et Christian ne sont pas encore là, nous en profitons pour faire une balade dans le pourtour du camping. Vers 19 h, notre troupe revient de son périple souterrain. Devant leurs mines réjouies je pose quelques questions, mais pour ce qui est des réponses ! ... RIEN ! Donc c’est sur ma faim de réponses que nous passons à table, et je ronge mon frein durant une nuit de rêves de grottes. Dimanche 12 mai 2013 C’est le grand jour ! Comme je suis certaine de prendre trop de temps pour vous le conter, je vous renvoie vers l’article de Christian. Tout ce que je peux vous dire, c’est que cette journée restera gravée dans ma tête à jamais. Lundi 13 mai 2013 Nous prenons notre petit déjeuner avec Sonia et Pierre AIMON, nos deux vidéastes. Ils remettent leurs images à Christian, car ils repartent dans les Alpes-Maritimes ce matin. Nous sommes un peu tristes de les voir nous quitter, et nous les remercions très chaleureusement d’avoir fait tout ce chemin juste pour que nous puissions garder un souvenir en image de cette fantastique journée. Sidonie et Cathy partent avec Éric pour faire l’abîme du Mas Raynal, quant à Térésa, elle opte pour une visite de Millau. Christian qui doit monter le film de notre dernière aventure pour le samedi 18, se met au travail. Après une journée sur l’ordinateur, il décide de se détendre et nous dirigeons nos pas vers la terrasse du camping. Sur place, nous trouvons un flipper ! Ça fait une éternité que nous n’y avons pas joué, du coup nous passons un bon moment à revenir 30 ans en arrière. En fin d’après-midi, les copains viennent avec JeanLouis, et nous finissons la journée autour d’un apéritif chaleureux. Mardi 14 Aujourd’hui, rien de bien spécial, nous optons pour une journée tranquille : Térésa part en direction de Millau pour faire du canoë, quant à nous, Sidonie nous a organisé une journée de cheval dans un ranch qui se trouve à 12 km de Millau. Hélas pour moi je ne peux pas participer, car il n’y a pas de selle adaptée à mon type de handicap ! ... Je me fais une raison et reste avec mon petit chien à contempler la nature qui nous entoure. Je suis tirée de ma rêverie par quelques chevaux qui viennent à moi. Je suis stupéfaite ; sauraient-ils que je ne peux mai 9 2013 ez rêv en e n bi s Vou c’est t , n pas réside val ! le p un che sur pas aller vers eux ?! Quoi qu’il en soit, je passe un très bon moment en leur compagnie. Quelque temps plus tard, je vois un troupeau de vaches qui se dirige vers un enclos ! ... Je me dis que mes cavaliers ne doivent pas être loin ! Effectivement, je les vois perchés sur leurs destriers. Lorsqu’il vient me voir, je demande à mon homme si ça va, car pour lui c’est une nouveauté ! À première vue oui. Je dois vous avouer que sa monture est particulièrement douce et gentille. L’après-midi, Christian se remet à travailler sur le film qui devra être terminé samedi. Suite Mercredi 15 mai 2013 Vendredi 17 Toute la nuit, la pluie n’a eu de cesse de tomber, ceci n’incite personne à se lever. Nous nous retrouvons quand même autour d’un petit déjeuner, qui n’arrive pas à nous faire oublier la morosité du ciel. Christian en profite pour fignoler le film, ce qui le libèrera ensuite jusqu’à samedi. Mais c’est pour nous une journée de perdue. Pas grave, demain sera un autre jour. Jeudi 16 mai Légende du Roquefort assé, un « Dans un lointain p outons berger gardant ses m asser prêt d’une grotte vit p la une très belle fille. Il sans suivit très longtemps raper. jamais pouvoir la ratt grotte, Lorsqu’il revint à la mé. Il il était fourbu et affa oûte, retrouva son casse-cr et le mais tout avait moisi ble ! Il le a ge n a m im it a ét in a p fromage jeta, mais conserva le issait de brebis, qui ne para . Mais pas plus consommable ger ayant très faim, le ber , et tenta de s’en rassasier goût. lui trouva un très bon efort Ainsi naquit le Roqu selon la légende ». 2013 Le soleil étant au rendez-vous, Térésa, Sidonie et Cathy vont descendre la grande tyrolienne (2100 m - record du monde en 2013 en corde). Christian et moi partons de bonne heure pour St. Jean de Fos, dans l’Hérault (34), afin de rejoindre nos amis Annie et Charlie VERTONGHEN, spécialistes des troglodytes. Nous nous sommes déjà vus cette semaine lors de leur intervention sur les troglodytes présentée dans le cadre des conférences de la Fédération Française de Spéléologie. Après déjeuner, nous embarquons dans leur voiture, direction St. Guilhem le désert. Charlie nous fait découvrir ce village chargé d’histoires où Christian fait de très belles photographies, dont Térésa pourra profiter, puisqu’elle n’a pas le temps d’y user ses chaussures. Avant de laisser nos amis, nous nous installons à la terrasse d’un bar, à l’ombre d’un arbre qui a 158 ans. De retour à Millau nous retrouvons une bonne partie de l’équipée souterraine du week-end précédent, ainsi que Jean-Louis et notre amie Katia. Les filles en profitent pour nous raconter leurs passages sur la tyrolienne ; elles n’ont pas eu peur, même avec le vent de la vitesse qui fouettait leurs visages. 10 Aujourd’hui nous avons programmé une visite des caves de Roquefort et de ses alentours. Nous embarquons tous dans le fourgon, à savoir ; Sidonie, Cathy, Térésa, Christian et moi, sans oublier Thaye. À destination nous cherchons l’office du tourisme, où nous avons rendez-vous avec Katia qui y travaille. Je reste à bord du véhicule, pendant que la petite troupe envahit l’établissement. Ils reviennent avec une mauvaise nouvelle... ; il m’est impossible de faire la visite, car il y a beaucoup de marches ! Je reste donc avec Thaye dans le bureau de Katia, et pour que je ne m’ennuie pas, elle me diffuse des films publicitaires, et c’est ainsi que je découvre la légende du fromage de Roquefort. Quand mes explorateurs sont de retour, nous sommes tous affamés. Roulez jeunesse, nous montons tous à bord du véhicule guidé par Katia vers une bonne adresse. En chemin, je demande à Christian s’il me serait possible de faire la visite d’une cave ? ... Il me dit que ce sera difficile, mais possible. C’est dans la bonne humeur que nous festoyons ! La table est bonne, le prix abordable et les patrons adorables. Nous raccompagnons Katia à son travail, avec mai 2013 un LEGER retard. Mais nous ne la quittons pas pour longtemps, puisqu’elle nous invite ce soir à un apéritif gastronomique chez elle. Alors que nous sommes en étude afin de déterminer comment ils vont s’y prendre pour me faire faire la visite tant espérée, Térésa émet le souhait de visiter un village médiéval dont elle a entendu parler. Comme c’est à une dizaine de kilomètres, et que je ne peux rien lui refuser, nous voilà partis. Sous le firmament très ensoleillé, nous arrivons à Saint Jean D’Alcas. Au regard de l’immense forteresse qui se dresse devant nous, il est vrai que le site a l’air sublime. Nous découvrons un charmant village, peu pratique pour le fauteuil, mais très typique. Il fait bon dans les ruelles étroites au milieu des maisons de pierres. Nous visitons sa chapelle, puis l’office du tourisme, et rentrons à Millau, car je dois installer le stand de Handicap Aventure. Quand c’est chose faite, nous repartons tous chez Katia, où nous accueillent aussi sa maman et son papa. Après un très agréable moment, nous devons déjà quitter nos hôtes pour nous rendre à la salle de projection, afin d’assister à un diaporama en trois D. Suite 11 Lundi 20 Samedi 18 Le réveil sonne tôt, car nous devons ouvrir le stand pour 9 h. Nous voilà tous à bord, direction le centre-ville. La matinée passe très vite. Christian diffuse les films des actions de Handicap Aventure, beaucoup de monde vient nous voir, ainsi que bon nombre de spéléos qui nous connaissent. Il est plus de 13 h lorsque je demande à Catoche si elle peut nous tenir le stand, car nous projetons le film de notre descente à 14 h. Christian et moi nous dirigeons à pied vers la salle de projection, ça fait du bien de prendre l’air. Lorsque nous arrivons, il y a déjà beaucoup de monde qui nous attend. Christian installe son matériel, et c’est parti pour 54 minutes de visionnage. À la fin, il y a un petit moment de flottement, puis s’élèvent des applaudissements très fournis. Térésa et Christian montent sur la scène pour une demiheure de débats, au cours desquels ils expliquent qu’au Brésil, la spéléologie à destination du public handicapé est bien acceptée, et que nous mai avons travaillé ensemble en 2010. Nous sommes heureux de la bonne réception de notre film, et de voir que nos ami (e)s sont présents. Christian descend de l’estrade, se dirige dans la salle, serre chaleureusement la main de Didier, fait une grosse bise à Natacha, et me fait un câlin ; visiblement il est ému, mais comme toujours il ne dit rien. Nous laissons la place à un autre intervenant, et lorsque nous arrivons sur notre stand, Catoche est heureuse de me retrouver, car elle a du monde, mais bien sûr ils veulent des objets dont elle ignore les prix. Pour la fin de journée, je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Effet direct ; sur les trois cartons de revues que j’avais prévus, il ne m’en reste bientôt plus. Lorsque nous fermons le stand, nous retrouvons ravis notre petite troupe devant un bon dîner qu’elle nous a concocté. Sans regret pour le repas préparé par l’organisation ; avec 200 personnes, vive notre intimité ! ... Dimanche 19 Ce matin, Christian se lève de bonne humeur, car il part en spéléo avec les filles et des copains. Jean-Louis et Sidonie lui ayant vanté la beauté et la facilité de la grotte de la « Verrière », il va voir s’il y a possibilité de faire une partie, ou la totalité avec des handis. En ce qui me concerne, je vais tenir le stand, donc je ne serais pas seule. Ce matin le stand est calme, car hier soir il y a eu une grande fête, et de toute évidence, beaucoup ont mal à la tête. Vers 15 h, mon équipe spéléo revient, et Christian 2013 mai 2013 appareil photo, et ça n’en finit plus. Bon, il est grand temps de s’activer, car l’heure tourne et nous avons un bon nombre de kilomètres à avaler. Nous faisons quand même une halte pour déjeuner, mais très vite, car si le ciel est bleu, le vent souffle très fort, et certaines denrées ont bien du mal à rester sur la table. Ensuite nous roulons sans aucune difficulté. Christian fait un dernier arrêt sur l’aire de Cannes, pour que Térésa puisse faire quelques clichés de la baie. Nous arrivons sur Nice. Bien sûr, et comme toujours, quelques conducteurs très « je-m’en-foutistes » se sont garés de telle sorte que nous ne pouvons pas atteindre notre garage. Christian et les filles transfèrent tout ce qui peut attendre dans l’entreposeur, et le reste rejoint ses légitimes propriétaires. Évidemment, c’est toujours dans ces moments-là que vous avez la voiture qui doit tourner dans la ruelle. Bref... J’ai, et nous, avons passé de superbes moments dans les environs de Millau. Je voudrais remercier à nouveau Jean-Louis ROCHER et tous les participants à cette très belle descente. Elle restera parmi mes plus beaux souvenirs. 2013 confirme que ma descente sera possible bien que l’accès soit compliqué. La journée passe à vitesse grand V, et tout en rencontrant les amis, d’un peu partout, y compris Nicklas notre ami Suédois, je constate que ma table diminue en objets, et que je n’ai plus une seule revue ! Le soir venu, Christian s’en réjouit, car il n’y a plus grand-chose à ranger. Pour nous en effet, le rassemblement se termine ce soir. Après un apéritif de fin de camps, les filles nous conçoivent un repas de fin de frigo, que nous avalons goulument. 12 Réveil, petit déjeuner, puis c’est la grande course afin de tout ranger ; les valises bourrées à craquer rentrent dans le fourgon juste à côté du matériel spéléo, qui trône depuis la veille dans le fond du coffre. Le nettoyage de notre habitat est promptement mené par l’équipe féminine, qui, par le biais de Sidonie, enrôle Éric. Le voilà de service de nettoyage afin de s’acquitter de son séjour un rien squatteur. Voilà, tout est propre. Zut ! Nous avons complètement oublié le barbecue ! Christian s’en charge en vitesse, puis nous partons en direction du congrès. Un dernier au revoir à nos amis du CDS et du SSF 12, pour les remercier encore de leur participation, de leur gentillesse, et d’avoir cru en nous. Bien sûr, je désire faire une dernière photo... Houla, que n’ai-je pas fait là ?! Au fur et à mesure que nous prenons une photo, d’autres copains ne cessent d’arriver pour poser avec nous. À ce rythme, nous ne reprendrons pas la route avant la nuit ! Nous sommes sur le point de filer, lorsqu’arrive Grégoire avec son mai is Jean-Lou ROCHER 2, u CDS 1 Président dique du SSF 12 chn Conseillé te 13 50 ANS DE LA FFS* ar Didier La Portalerie p * FFS : Fédération Française de spéléologie Surprise ! Me voilà invité à nous sommes deux en fauteuil, faire l’aven de la Portalerie. Béa et moi, puis Natacha avec Eh bien d’accord ! ses cannes. Je connaissais cet aven de Notre périple s’est bien l’extérieur, mais je n’ai jamais passé (voir les textes de fait de spéléo équipé. J’ai Béa et Christian). J’apporte passé beaucoup de temps dans toutes mes félicitations aux une grotte, car j’affinais mes accompagnateurs, pour qui tommes de chèvre à la ferme, l’effort de portage était dans une baume, mais voilà, conséquent, ainsi qu’à tous c’était mon seul rapport avec celles et ceux qui ont participé la spéléo. Commencer par un à l’organisation de cette P18, c’était alléchant, je ne journée. l’ai jamais fait en étant valide, Le samedi suivant, le film de je ne m’attendais pas à le cette sortie a été projeté faire handicapé ! ... Eh oui, j’ai à Millau à l’occasion du rejoint le club des personnes cinquantenaire de la Fédération à mobilité réduite comme on Française de Spéléologie ; C’est l’occasion de se retrouver dit, il y a 9 ans. et... de me faire embarquer Ainsi, je m’arrange pour être par Serge Fulcran de Nîmes, au RDV, ce dimanche matin, quinze jours plus tard, pour avec 15 min de retard ! ... Comme faire la traversée du maire à une star (c’est moi qui habite Saint-Bauzille-du-Putois(34). le plus près du site ! 7 km). Je fais connaissance avec tout Une très belle sortie, avec le monde. Je connais déjà P18, tyrolienne, déplacement au sol, bateau (oui oui !) et François et Mickael. Me voilà équipé d’un baudrier pour finir par ressortir dans le adapté avec des anneaux fossé de la route ! Cerise sur (pardon pour les termes ou le gâteau, ma compagne Sylvie mauvais noms), un devant et (qui n’aime plus du tout quand un derrière. Eh oui ! ... Sans la lumière naturelle disparait) jambes, le centre de gravité a fait sa première en spéléo et cela s’est bien passé. n’est plus au même endroit. L’ambiance est comme je Merci à tous, et surtout à Bea l’aime ; sérieuse, avec de la et Christian pour cette sortie rigolade. Pour la descente, inoubliable. 14 15 50 ANS DE LA FFS* ar Christian p La Portalerie * FFS : Fédération Française de spéléologie Samedi 11 C’est presque le grand jour ! Avec Térésa (venue du Brésil), Sidonie et Cathy, nous attendons Jean-Louis qui doit nous montrer la cavité dans laquelle nous allons descendre, afin de voir comment l’équiper. Lorsque nous arrivons sur le lieu, je rencontre l’équipe chargée de l’installation de tout le matériel. Certains passeront la nuit sur place. Nous entrons sous terre, et je remarque tout de suite que quelque chose ne va pas sur la mise en place des cordes. Effectivement, si la corde de mouflage, en passant par l’arrière de la corde de mains courante, lui évite de frotter contre celle-ci, elle nous apporte néanmoins une difficulté pour engager les PMR* au dessus de l’entrée ; Je le fais savoir à JeanLouis, qui ne cherche pas à comprendre, et fait faire le changement immédiatement. Au fur et à mesure de notre mai 2013 descente, je prends la mesure de la dimension de la cavité que je découvre. Je n’ai pas eu le temps d’effectuer de repérage préalable, mais Jean-Louis m’a fait un très beau travail de préparation. Nous arrivons à une série de ressauts, mouillés, où les PMR devront passer en aérien pour rejoindre la salle dans laquelle est prévu le point chaud. J’informe Jean-Louis que je déplace ce point vers la grande salle juste avant ce passage. Je pense que vu la longueur déjà parcourue, ce serait une fatigue inutile et un temps trop long pour les PMR. Jean-Louis semble contrarié, mais il se range à ma décision. Cependant, et pour que l’équipement reste en place, je lui dis que si Natacha est en forme, elle pourra atteindre le fond avec une équipe restreinte. Je ne prends pas le temps de poursuivre la descente, et nous attaquons la remontée. 16 Au passage, nous marquons visuellement les endroits où nous pourrons faire des haltes de repos, aller-retour. Arrivé à la surface, Jean-Louis m’annonce que pour les équipes, nous ne manquerons pas de personnel, puisqu’il dispose de plus de 30 prétendants. Nous fixons l’heure de rendez-vous le lendemain, à 8 h 30, grand max. Vers 19 h notre troupe rentre au camping, et face à nos bouilles satisfaites, Béatrice tente quelques questions... que nous esquivons toutes. Héhé, nous lui gardons intacte la découverte pour ses propres yeux. * PMR : Personne à Mobilité Réduite Dimanche 12 Il est 7 heures ! Béatrice ayant rendez-vous avec l’aven de la Portalerie, il n’est pas question de flâner ! Elle me réveille, car elle ne tient pas être en retard pour cette journée de visite souterraine. Ayant pris un petit déjeuner, solide mais express, nous pressons notre entourage. Notre amie Katia est arrivée, neuf personnes se répartissent donc dans deux voitures, et prennent la route sans tarder. L’ambiance dans les véhicules est excellente, et après une heure et demie de trajet, en suivant un bon balisage, nous arrivons sur site. Il règne sur place une grande effervescence sous un ciel chargé, qui ne me rassure pas... Je retrouve l’équipe restée sur place, et m’enquiers des modifications. Pour ce faire, je me rends à la tête de puits. Sur une déviation, je fais immédiatement changer le maillon qui s’y trouve, par un mousqueton sans virole. Je tiens à ce que les accompagnateurs n’aient à se soucier de rien d’autre que de la sécurité des PMR. Il est un peu plus de 9 h lorsque je décide, avec l’aide de quelques spéléologues, de préparer Béatrice pour sa mai 2013 descente. Franche rigolade lorsque les filles l’aident pour passer sa combinaison, et encore plus lorsqu’elle se retrouve couchée sur l’herbe, entourée de trois garçons, qui me la saucissonnent dans son baudrier. Il y a un bon quart d’heure qu’elle a regagné son fauteuil, lorsque nous sommes rejoints par Natacha et Didier, les deux handis qui seront ses compagnons de descente. Je me hâte de faire préparer les deux retardataires. L’équipe « point chaud » aborde sa descente dans le gouffre, car tout doit être prêt (boissons chaudes, tente, etc.) lorsque nous arriverons dans la salle que j’ai choisie pour le ravitaillement. Par un petit sentier, nous arrivons à une tente qui devance l’entrée de la tête de puits. Avec quelques équipiers, Béatrice et Didier changent de montures, et sont transférés sur deux fauteuils plus petits, plus adaptés au monde souterrain. La première à descendre, c’est Natacha, qui avec une équipe d’encadrants et avec ses béquilles, a prévu de rejoindre le fond terminal accessible de la cavité. Béatrice est la 2ème à descendre. 17 Suite Suite Dimanche 12 mai 2013 Portée par quatre garçons, elle rejoint l’approche du gouffre. Quelques instants plus tard, Didier la rejoint. Autour de nous, c’est une véritable ruche de spéléos qui travaille sans relâche, afin que notre excursion se déroule en pleine sécurité. Jean-Louis et moi portons Béatrice jusqu’à la gueule de l’antre. Elle se retrouve suspendue au-dessus des 15 mètres de vide, avec Anthony à ses côtés, qui va la sécuriser jusqu’au bas de cette magnifique verticale. Puis c’est au tour de Didier d’approcher le fond de ce puits. C’est parti ! Les fauteuils sont soulevés de terre, et moins de dix secondes plus tard, ils sont confrontés aux premières difficultés. Afin de franchir un amoncellement de rochers, les voilà secoués dans tous les sens. Les garçons que je dirige sont attentifs aux endroits où ils posent leurs pieds, et où passent ceux de Béatrice. Je suis impressionné par leur sympathie, et surtout par leur capacité d’adaptation. C’est la première fois qu’ils sont confrontés à l’utilisation de matériel pour handicapés sous terre. Après un peu plus de 50 mètres, nos passagers sont dans l’obligation de quitter leurs fauteuils, au profit d’une plaque en polyamide médicale, afin de passer une étroiture. Les garçons, ayant l’habitude des manipulations dans le Spéléo Secours Français, s’en sortent à merveille. J’ai l’impression de voir flotter les handis sur les cailloux, et lorsqu’ils passent une vasque d’eau boueuse, grâce à la discipline et à la douceur dont font preuve les porteurs ; je sais que la partie est gagnée. Ils en bavent ! ... Souvent ils doivent réajuster nos amis sur la plaque afin qu’ils ne se fassent pas mal. Parfois, ce sont des étroitures en montée qu’il leur faut franchir, alors ils tirent, poussent, et soulèvent sans témoigner un soupçon d’agacement. Après deux heures de ce traitement, et un ultime passage en hauteur, nous arrivons au point chaud toujours dans la bonne humeur. Nos PMR sont pris en mains par 3 filles, qui outre l’abri en couvertures de survie, ont construit un coin popote, où on obtient à la demande ; café, thé, chocolat ou soupes chaudes. Natacha file vers la suite avec ses accompagnateurs. Au point chaud, l’ambiance est festive. Chacun raconte sa petite histoire ou se restaure. Entre papotages et miams 18 le temps passe si vite qu’une demie-heure a filé sans qu’on ne s’en rendre compte. Natacha de retour, nous prenons le chemin de la sortie, pendant que les filles du point chaud démontent l’abri et rangent le matériel. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, elles nous ont rattrapés pour aider les accompagnateurs, alors qu’elles sont déjà lourdement chargées. Pour les garçons, un peu fatigués, la reprise est difficile. Le courage aidant, ils se remettent en mouvements hauts les coeurs. L’un d’eux confie à Béatrice que c’est la première fois qu’il transpire autant sous terre. Comme pour le confirmer, alors qu’ils se mettent en place audessus d’elle pour un portage, elle reçoit des gouttes sur le visage, qu’elle prend d’abord pour de l’eau provenant des stalactites ! Enfin la lumière pointe ! Le puits est là devant nous, majestueux. Nous sommes tous réunis pour une dernière photo. Je remonte dans les premiers pour coordonner les remontées. Comme Béatrice sera la dernière à remonter, elle profite du spectacle des sorties de Natacha et de Didier, qui sont enchantés de leur passage dans le minéral. Puis c’est son tour ! Plus elle remonte, plus l’envie de rester plus longtemps sous terre la tenaille, mais elle se fait une raison, et retrouve toute l’équipe avec bonheur. Les cordes sont dans les kits, les agrès sont bien rangés, alors je réunis une dernière fois toute la troupe pour une ultime photo, puis j’ouvre les bouteilles de champagne que nous avons transportées dans nos bagages. C’est notre façon de les remercier. Voilà, il est presque 18 h. Nous nous séparons à grands regrets, et chacun repart vers son hébergement. L’ambiance était chouette, je voudrais vous dire à toutes et tous un énorme merci pour votre courage, votre dévouement et votre bonne humeur qui ont fait de cette journée, une chaîne d’amitié que nous sommes prêts à réitérer, avec vous ; même dans les Alpes-Maritimes. Un très grand merci également à Sonia et Pierre AIMON, nos deux vidéastes, qui nous ont fourni de sublimes images. Celles-ci m’ont permis de monter un très beau film, mais ça, c’est une autre histoire. 19 La Portalerie Une belle classique au coeur du Larzac et à quelques km de la célèbre cité templière de La Couvertoirade. La cavité est aussi adaptée pour l’initiation. Situation UTM 31 T 0521987 / 4867829 Commune de La Couvertoirade, causse du Larzac. À 50 km de Millau. Spéléométrie 2500 m de développement. - 149. Accès De Millau, prendre la N 9 montant sur le Larzac jusqu’à l’Hospitalet du Larzac, puis 3 km après prendre la D 7 vers La Couvertoirade. Dans le hameau de la Blaquèrerie, prendre une petite route à gauche en direction de la Portalerie. 200 m avant ce hameau, un chemin à gauche permet d’aller se garer tout près de la cavité. On accède à la grande entrée de celle-ci en empruntant un sentier à gauche. Description Le réseau classique débute par un P 18 suivi d’une vaste galerie. Celle-ci s’amenuise, on franchit 4 grands gours et on arrive au P 10 suivi d’un ressaut de 8 m à 300 m de l’entrée. On débouche peu après dans la grande salle. La visite classique s’arrête là, la suite du réseau étant plus étroite et le cheminement n’étant pas toujours évident. Sonia et P ierre AIMON Nos deux vid éastes béné 20 voles e une fourchett Bah voilà ! C’est ans le sac ! qu’il manquait d La SBE aux 50 ans de FEdEration FranCaise de SpElEologie par Térésa ARAGAO ORI GIN AL L a SBE et sa commission d’insertion des personnes souffrant d’un handicap, étaient présentes à la célébration des 50 ans de la Fédération Française de Spéléologie (Congrès de Millau 2013) France, à l’invitation du Président de Handicap Aventure, Christian STARCK. Comme déléguée de la commission d’insertion de personnes souffrant d’un handicap de la SBE, j’ai participé à la descente dans la grotte de la Portalerie organisée par Handicap Aventure, et j’y ai effectué un reportage photographique. L’entrée de la grotte est constituée d’une verticale, par où sont entrées les deux personnes en fauteuil : Béatrice, avec son sourire et son énergie contagieuse, puis Didier, qui impressionne par sa détermination, et enfin la jeune Natacha, qui avec son handicap dû à la Sclérose en plaques a conquis tout le monde par sa sympathie. Dans l’organisation de l’activité, Handicap Aventure a pu compter sur la participation du CDS (commission départementale de Spéléologie de la région de Millau), et la SSF (commission Spéléo Secours Français) - (commission constituée de bénévoles de la Fédération Française de spéléologie, spécialisés dans le sauvetage en caverne). événement. TRA DUC T ION Les images de la réalisation ont été tournées par Pierre AIMON, pour la création d’un moyen métrage de 50 minutes ; Aven de la Portalerie « Handicap en sous-sol », qui a illustré la conférence de Christian STARCK, sur les activités de Handicap Aventure. Pendant cette conférence, moi Térésa ARAGAO, j’ai été invitée par Christian STARCK à monter sur scène, afin de décrire les activités de la commission d’insertion de la SBE. Encore pour la commémoration, il a été monté en une corde unique, une tyrolienne de 2120 m de long et de plus de 420 m de hauteur, appelée tyrolienne de l’extrême, record mondial, où la vitesse pouvait atteindre 110 km/heure. Les inscriptions étaient faites par internet, et tous les spéléologues enregistrés à la fédération Française, ou appartenant à une autre fédération, ont eu la chance de descendre sur la tyrolienne de l’extrême gratuitement. C’était une opportunité unique. Le congrès a pu compter sur les discours et les films, une grande salle pour les associations et les librairies, et un autre salon pour les expositions et les stands de vente d’équipements. Ce sont plus de 30 Spéléologues volontaires qui C’était un très bel événement. Félicitations à ont été mobilisés, sous la directive de Christian Handicap Aventure. Félicitations à Millau 2013, STARCK, et qui ont assuré le succès de cet et à la FFS. 22 23 LE LAC LEMAN... EN VOILIER ! Sidonie, que nous avons eu à la maison depuis presque un an, nous quitte pour retourner chez elle à Anthy-sur-Léman, commune qui côtoie Thonon-les-Bains. Nous chargeons donc notre voiturefourgon avec toutes ses affaires, les nôtres, puis avec celles de notre amie Cathy qui vient aussi. Inutile de préciser que nous frisons le semiremorque. Jeudi 19 septembre Cathy a exploré la grotte hier, elle a donc moins de regrets à rester sur terre aujourd’hui. Sur son trajet, Christian nous laisse au port. Nous sommes accueillies par Denis BARBET, qui est en fauteuil, et qui est vice-président du club handi-voile de Thonon (SNLE). Christian fait un brin de causette avec lui, puis reprend sa route avec Sidonie vers leur rendez-vous souterrain. Denis nous propose une grande balade sur le lac, et nous voilà devant un superbe voilier, équipé pour les handicapés. C’est un SprintOpen, appelé « LE COL BLEU ». Il est dirigé par un équipage composé d’Hugo et Michel. Pour monter à bord, un élévateur a été installé sur les quais, mais devant la difficulté à me fixer dans la nacelle, Hugo rapproche le bateau, afin que je puisse me glisser dessus. Hugo s’inquiète de ma préférence ; rester sur mon fauteuil, ou être installée directement sur le pont ? ... Au vu de mon équilibre précaire, j’opte pour la première solution. Ayant été fixée avec mon fauteuil roulant, sur un emplacement prévu à cet effet, je savoure d’avance mon plaisir en regardant Cathy et Thaye me rejoindre. Une autre handicapée accompagnée de sa fille nous rejoint, et préfère quitter son fauteuil afin de pouvoir participer aux manoeuvres de navigation. Tout le monde étant à bord, nous quittons les quais avec le moteur, puis lorsque nous sommes au large, ce dernier est coupé. Les deux garçons hissent les grands-voiles, et là, la magie opère. J’ouvre de grands yeux devant ce magnifique spectacle du vent qui gonfle les toiles, et qui de sa seule force, fait avancer l’embarcation. D’un bord, la Suisse, de l’autre, la France. Dans 2013 Aujourd’hui, nous optons pour une ballade à pieds. Direction le centre de Thononles-Bains. Sur le chemin, nous apercevons un château à moins de 50 m de la rive du Léman. La descente est de telle sorte que nous oublions de nous demander comment nous allons remonter. Arrivés en bas malheureusement, nous devons nous rabattre sur le superbe parc, car le château est fermé. Étant restés sur notre faim, nous entrons à l’office du tourisme pour dénicher de la documentation sur le château. Je trouve ce que je cherche, et alors que nous sortons, nous apprenons qu’une journée « voile et handicap » est organisée par l’APF locale, samedi au port. Je suis euphorique ! Mais très vite je déchante, car la descente spéléo est prévue le même jour. Devant mon désespoir, Cathy renonce à sa découverte spéléologique pour m’accompagner. J’en ai très envie, mais ça m’ennuie pour elle. Christian propose donc de faire une première sortie à la grotte vendredi, comme ça Cathy ne sera pas lésée ! Sidonie s’empresse de téléphoner pour réserver ma place. Je vogue déjà tant je suis heureuse. 24 Samedi 21 septembre 2013 une très bonne ambiance, nous admirons les villes et villages qui apparaissent. Ma petite chienne qui n’a rien d’un moussaillon, cherche à se réconforter en passant de genoux en genoux. Elle semble nous demander : c’est encore loin la TERRE ?! Le temps passe très vite, et déjà nous devons rentrer pour le baptême d’un petit voilier, spécialement équipé pour les personnes handicapées. Chacun y va de son discours devant ce don du Rotary club de Thononles-Bains, et j’en profite pour apporter mes remerciements pour cette belle journée. Avec Cathy, nous sommes sur le point de partir à la recherche d’un endroit pour manger, lorsque Denis vient à notre rencontre. Il nous annonce que « les Rotary » ont préparé de bons repas que nous sommes invitées à partager. Fichtre ! Ceci ne se refuse pas ! Nous voici donc attablées à la terrasse d’un restaurant avec vue sur le lac... il doit y avoir pire dans la vie ! En prenant l’apéritif, nous faisons plus ample connaissance avec nos hôtes, et il est plus de 14 h lorsque nous finissons de nous restaurer. Nous découvrons le programme de l’aprèsmidi. Chaque personne handicapée peut faire du bateau seule ou accompagnée. Comme je dévore des yeux les petites embarcations, Cathy me demande si je suis partante. Bien sûr que je le suis ! Mais pas seule. Une fille du club handi voile capte mon regard alléché, et me demande si je suis tentée par une découverte « sensations fortes garanties ». Plutôt deux fois qu’une ! Je saute sur l’occasion... et me retrouve devant une machine taillée pour la compétition (Squd 18), spécialement équipée paralympique. Nous appelons quelques Apollons afin que je puisse rejoindre ma place, qui cette par Béatrice fois ne compte pas mon fauteuil ! Cathy me dit qu’elle va le garder avec Thaye. Dominique et Monique, mes accompagnatrices, me font savoir que je suis en charge des voiles ! Pas de panique, cela ne doit pas être trop compliqué. Monique me met en main la corde de la grand-voile, et vogue la marine ! Un dernier coup d’œil vers le port où je constate que Thaye s’est installée sur mon fauteuil, et nous gagnons la sortie du port. Tout à coup, Monique me crie de lâcher du leste sur ma voilure. Au secours Maman ! Ça déménage ce truc ! Heureusement que Monique est là pour me suppléer, car le bateau file presque couché sur l’eau, et moi j’essaie de me cramponner du mieux que je peux. Pour les sensations, ça, waouh ! Monique s’en amuse, et pour aller encore plus vite, elle décide de mettre une voilure plus imposante. J’ai l’impression que nous allons nous retourner, mais le bateau est entre des mains expertes. Malheureusement, nous devons rentrer car je ne suis pas la seule à vouloir naviguer. À peine sommes-nous amarrées que Thaye saute sur mes genoux, tout heureuse de me retrouver. Cette découverte de la navigation était vraiment formidable, et j’en suis très reconnaissante au Handi-voile de Thonon. Petite anecdote : Cathy me raconte que pendant mon aventure nautique, elle est allée en ville pour passer le temps, avec Thaye sur le fauteuil comme à son habitude. Au détour d’une rue, elle a croisé un petit garçon qui en voyant Thaye a dit à sa maman : Regarde, un chien handicapé ! ... Ça l’a bien fait rire. 25 BEatrice dEcouvre ristian h C r a p le ski de fond Que peut-il bien se passer, lorsque dans une station de ski de fond du haut Jura, je découvre un siège pour PMR, adapté avec deux skis de fond ? ... Après une concertation entre Sidonie, Béatrice et votre conteur, nous planifions une journée ski de fond à La Vattay, commune de Mijoux (dans l’Ain). Mais comme toujours, lorsque nous arrivons sur zone, c’est pour nous apercevoir que la station est accessible par une bonne vingtaine de marches ; pas cool pour le fauteuil de Béatrice... Sidonie nous propose de faire un pique-nique au bord du Lac de Joux dans le Jura Nord (Vaudois Suisse), distant d’une quarantaine de kilomètres. Sitôt dit sitôt fait, et nous voilà assis sur des bûches de bois que nous avons trouvées à côté d’un chemin de plancher qui borde un magnifique lac. Nous festoyons sous un soleil généreux, sur un site extraordinaire, avec en spectacle, un rituel offert par des poules d’eau ; deux males pour une femelle... qui de toute évidence n’en a que faire. Nous digérons en suivant sur quelques pas le sentier de bois qui nous ravit par sa conception, mais aussi par sa beauté. Il est pour nous l’heure de reprendre la route vers notre station de ski, car Sidonie et moi n’avons pas pour autant baissé les bras, et avons toujours envie de faire prendre l’air à nos skis de fond. Arrivé sur place, je monte les escaliers, et je me dis que c’est risqué de monter Béatrice tout seul. Les marches sont mouillées par la neige et donc glissantes. Je me renseigne auprès Dimanche 16 mars 2014 de la personne préposée au badge d’accès, et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, j’entends Sidonie et Béatrice qui s’époumonent, pour me hurler que des moniteurs d’ESF (École du ski Français) sont prêts à nous aider ! En les rejoignant, l’un des moniteurs me dit qu’il dispose d’un siège adapté, mais pour les PMR ayant l’usage de leurs bras... Pas de problème, vous pouvez me montrer l’engin ? Moins d’une minute plus tard, je suis en présence de l’appareil. Vous connaissez mon esprit inventif ? ... Je réponds donc que c’est tout à fait ce qui nous convient. Pour tracter notre véhicule siège sur skis, il nous faut deux cordes, mais voilà, l’assise n’en a qu’une ! OUI mais, j’ai une voiture spéléo ! Donc pas de souci, je trouve trois sangles, qui raboutées les unes aux autres touchent à la bonne longueur. Nous plaçons Béatrice dans son carrosse, je boucle sa ceinture de sécurité, notre chienne prend place sur ses genoux, et nous voilà prêts. Un moniteur nous accompagne sur le début de la piste verte du plateau (4 km). Il nous explique que nous devons prendre la trace la plus à droite, il nous fait quelques photos, puis nous laisse à notre galère. Sidonie, en ski skating, se retrouve au ras de la bordure dans la poudreuse, et moi je me retrouve avec des skis à écailles sur les carres, et sur les traces internes ! Ce contexte ne convenant pas, nous optons pour Béatrice sur e... Donc, la descent ige ! ... et miam la ne la trace interne. Effet immédiat, Sidonie dans la trace et moi sur la piste damée : rudement mieux. Dans les montées ; nous tirons, dans les descentes ; nous freinons ; tout va bien ou presque... La première grande descente, nous freinons tellement bien que Béatrice nous râle dessus parce que ça ne va pas assez vite. À la suivante nous laissons donc aller, et là, forcément, dans le virage du bas, le fauteuil se couche. Notre chienne (important pour la suite) vole dans la neige, quant à Béatrice ; elle broute la neige. Nous sommes morts de rire. Nous redressons la situation, et nous voilà repartis, avec la consigne d’aller plus vite. Évidemment descente suivante, devinez quoi, reprenez la phrase précédente, sauf que cette fois la chienne saute des genoux de Béatrice avant le broutage N°2. Croyez-vous que cela ait calmé notre Béatrice ? Que nenni ! Donc troisième descente, troisième virage, et troisième bûche. La fin de la piste étant plus cool, c’est sans souci, et avec une Béatrice calmée, que nous arrivons à la station. Nous remettons Béatrice sur son fauteuil, nous la laissons à la terrasse du café, et nous repartons pour finir notre journée de ski par la piste rouge. À notre retour, nous buvons un coup tous les trois, sauf que Béatrice, qui ne parle que le français, n’a rien trouvé de mieux à faire que d’entamer une conversation avec des Norvégiens... Dialogue de sourds, jusqu’au moment où, salvatrice, Sidonie reprend la conversation en anglais. Un grand merci de notre part à tous les trois aux moniteurs de la station, qui nous ont accueillis sans a priori, pour le prêt de l’appareil, et surtout pour leur dévouement et leur gentillesse. Béatrice a bien digéré la neige, et elle a juré de recommencer à la prochaine occasion. Conception/Réalisation : Edicom - 04 94 68 09 92 - Ne pas jeter sur la voie publique HANDICAP AVENTURE 11 Avenue de Buenos Aires 06000 NICE Tél. 04 93 86 20 28 Port. 06 03 25 43 20 Email : [email protected] http://handicapaventure.edicomnet.fr