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Handicap
Association loi de 1901
N° 2/152765 J.O.
du 27/06/90
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A
N°17
SOMMAIRE
Le mot du Président, à Muriel Les 50 ans de la Fédé, par Béa
Les 50 ans de la Fédé, par Didier
Les 50 ans de la Fédé, par Christian
La SBE aux 50 ans de la Fédé
Handi-voile au lac Léman
Un bon moment de ski
5
6
14
16
22
24
26
Crédit photo : Collection Handicap Aventure 2013
Fragonard
Riviera
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Le mot du prEsident
À MURIEL.
our la seconde fois, en deux ans,
notre association perd une de ses
grandes figures.
En effet, après ma petite Maud, c’est un
autre pilier de notre association, Muriel
LANZO dit Mumu, qui nous a quittés,
après 17 ans d’aventures avec nous.
Muriel, tu as choisi de disparaître à 46 ans, le 15 janvier
2014. Tu nous laisses à tous, une douleur immense, mais
tu seras toujours avec nous dans nos aventures à venir.
Nous gardons en souvenir de toi ; l’aven d’Orgnac, quand
j’ai eu le privilège d’être à tes côtés pour la descente
des 40 mètres du grand puits naturel, dans les traces de
Robert de Joli.
Comment oublier ton regard émerveillé devant les
gravures de Fontanalbe ?
Ton sourire dans ce 4X4 qui te faisait découvrir la piste
du Marguareis.
Ta nuit sous la tente à 2000 mètres, avec ta fille et
George ton mari, sur un matelas gonflable qui perdait
l’air.
Puis il y a eu le vallon de Donavéo, où tu exprimais ton
plaisir de la découverte avec ta gouaille légendaire.
Il a eu tant de choses ! ...
Personnellement, j’ai perdu une grande amie. Une amitié
que nous avions su forger avec nos deux caractères
bien trempés, où même dans nos coups de gueule, nous
arrivions à être solidaires.
Voilà, tu as choisi de rejoindre ma petite mère, Maud,
avec qui je sais, tu veilles déjà sur nous.
Nous te souhaitons un bon voyage jusqu’au Paradis des
spéléos où j’en suis sûr, tu seras bien accueillie. Toi qui
désormais, seras dressée avec nous sur tes jambes,
quittant avec délectation ton fauteuil. Un savoureux pied
de nez a ce putain de handicap que tu avais su vaincre,
en choisissant de vivre avec passions et exaltation dans le
monde de l’aventure.
Nous ne t’oublierons pas, tu
nous manques déjà beaucoup’s
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l
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spéc Christian STARCK
50 ANS DE LA FFS* Béatrice
La Portalerie
par
* FFS : Fédération Française de spéléologie
Dans le cadre des 50 ans de la fédération française
de spéléologie, Christian et Jean-Louis ROCHER -que
nous avons connu lors de la sortie en joëlettesont préparé une sortie spéléologique pour trois
personnes handicapées dans l’aven de la Portalerie.
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Thay
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IDON
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TERESA
Mardi 7
CATH
Y
8 heures, le réveil sonne. Cette journée promet
d’être longue puisque nous quittons Nice tôt
demain pour Millau. Nous sommes 5 à partir :
quatre filles ; Cathy, Sidonie, Térésa (venue
spécialement du Brésil) et moi. Quatre filles
donc pour encadrer Christian, le seul garçon du
groupe, qui trouve qu’il a beaucoup de chance
(moi je me dis que nous allons vite le faire
tourner en bourrique, sans compter sur l’aide
de Thaye, notre petite chienne qui sera aussi
du voyage).
Comme nous partons pour 14 jours, nous ne
devons rien oublier. Nous descendons au garage
mai
6
2013
préparer le matériel indispensable pour la
descente dans l’aven des trois personnes à
mobilité réduite. Sans oublier les victuailles
pour la route et les deux fauteuils de portage
pour la cavité. Ceci étant fait, Christian va
récupérer le fourgon 7 places avec un énorme
coffre que nous avons loué. À la nuit tombante,
nous trouvons le temps pour faire nos bagages,
perturbés par la chienne qui ressort ses
doudous de la valise aussi vite que nous les
rangeons. Nous obtenons finalement gains de
cause, puis mangeons et rejoignons le pays des
rêves tardivement.
Mercredi 8
7 heures, le réveil sonne. Sauf qu’il est
parfaitement inutile aujourd’hui, car nous
sommes déjà tous debout. Après un petit
déjeuner de mise en forme, Christian, Térésa
et Sidonie, descendent les bagages. Il est à
peine plus de 9 h que notre déménagement est
chargé dans le fourgon, et Cathy ne tarde pas
à nous rejoindre. C’est le moment du départ et
chacun se demande si rien n’a été oublié, mais
devant l’amoncellement du coffre, personne
n’ose refaire l’inventaire, il reste juste la place
pour la joëlette que nous devons récupérer
en chemin près de Cannes. Nous gagnons
l’autoroute dans la bonne humeur. Vers 15 h nous arrivons sur Millau, et Christian
Jeudi 9
Aujourd’hui, c’est journée tourisme. Mais avant,
nous devons faire les courses au supermarché
du coin. Christian me largue avec les trois
filles et propose de garder Thaye dans le
fourgon... bonne excuse. Bref, quatre filles qui
font des courses, c’est pas triste. Toutes se
dispersent et chacune remplit le chariot avec
ce qu’elle préfère. Ce dernier ne tarde pas
à déborder dans un équilibre menaçant. Mais
nous menons notre recherche de victuailles à
bien, et rejoignons Christian. Nous voilà prêts
à partir, lorsque nous constatons qu’il manque
Térésa !... Tout le monde la cherche du regard,
et nous l’apercevons sur un petit pont en train
de prendre des photos. Après le déjeuner, nous
emmenons les filles visiter deux charmants
petits villages que nous ont fait connaître Katia
et sa maman.
Le 1er (Le Caylar) : Nous pensions pérégriner
au coeur du village, mais les rues ne sont pas
adaptées pour mon fauteuil. Donc, pendant que
les autres partent à l’assaut de la cité, je taille
une bavette avec un monsieur qui m’explique
toute la vie de son village. Du coup, mes
compagnons auront les photos, et moi le savoir.
Après 1 h 30 de visite, je retrouve mes acolytes
mai
décide, exceptionnellement, de prendre le
viaduc... Térésa est enchantée. Christian,
décidément en forme, fait même un arrêt sur
une aire pour que nous puissions faire des
photos de l’ouvrage.
Nous récupérons les clés du mobil-home vers
16 het chacun prend ses marques. Très vite le
fourgon est vidé de la presque totalité de son
chargement.
Nous avons la visite de Jean-Louis ROCHER,
dit (Cailloux), Coorganisateur de notre descente
sous terre, qui vient prendre des nouvelles.
Christian et lui se donnent rendez-vous le
samedi, car Christian veut voir la cavité avant
de nous y descendre.
mai
7
2013
2013
avec soulagement, car le temps s’est couvert
et je me voyais mal sous la pluie. Malgré la
menace, nous choisissons de poursuivre notre
périple, et reprenons la route.
2e village (La Couvertoirade) : Lorsque nous
arrivons, nous avons l’obligation de nous
stationner dans les parkings, payants, et en
dehors du site. Les filles très prévoyantes, se
sont armées de parapluies et vêtements chauds,
bien sûr avec Christian, nous sommes en vrac.
Le village est très ludique, c’est un site médiéval
de toute beauté, mais offrant de grosses
difficultés pour ce qui est de mon fauteuil
roulant. Les rues sont pavées de grosses
dalles, rendues glissantes par la pluie. Christian
essaye de me faire continuer la visite, mais
devant le risque que cela représente, il stoppe
net son entreprise et c’est avec Sidonie et les
appareils photo qu’il poursuit la découverte.
La pluie refaisant son apparition, Christian
décide d’écourter cette visite pittoresque, mais
résolument incompatible aux personnes en
fauteuil roulant.
Une pluie battante nous raccompagne au
camping, mais nous avons tout de même passé
une très bonne journée.
Suite
Vendredi 10
C’est avec un soleil resplendissant que
s’effectue notre réveil. Nous optons pour une
visite collégiale du centre-ville de Millau. Une
piste cyclable rejoint notre destination que
nous gagnons donc à pied. Sur le parcours,
nous faisons un premier arrêt à la maison de
la culture, où nous découvrons une exposition
de magnifiques photos de spéléologie. Nous
en profitons pour prendre le programme des
conférences et des diffusions de films.
Nous repartons déambuler dans les rues de la
vieille ville, que nous trouvons très agréable.
Comme il est plus de midi, nous dénichons un
petit restaurant qui ne paye pas de mine. Caché
dans un coin, avec très peu de places, mais qui
tout à la passion de sa propriétaire, insuffle
une douceur de vivre et une grande originalité
tant par son décor que par son accueil, et
qui ressemble plus à un musée qu’à un lieu
de restauration. Nous repérons une grande
table où la tenancière nous accueille à bras
Samedi 11
Christian, Térésa, Sidonie et Cathy sont
partis avec Jean-Louis préparer la cavité où
nous allons descendre. Restée au mobil home,
j’attends l’arrivée de Pierre et de sa femme
Sonia, nos deux cinéastes.
Il est presque 15 h, lorsque je vois un homme,
prénommé Eric, qui me demande si c’est bien
ici que loge Cathy ?... Il me dit qu’il est l’un de
ses amis et qu’il va passer le reste du séjour
avec nous ! ... Je suis étonnée car Cathy ne
nous en a pas parlé, mais bon, je le laisse poser
sa tente. Enfin, nos amis arrivent. Je suis très
heureuse car ça fait longtemps que je n’ai pas
vu Sonia. Eux aussi vont dormir sous la tente,
et ils la montent de l’autre côté du mobil home.
Je finis par me dire que nous formons un micro
camping au milieu du camping. Lorsque Pierre
mai
ouverts. Sur la table, des petits jeux de toutes
sortes nous font oublier l’attente d’être servis.
Lorsque nos victuailles arrivent, nous avons
l’agréable surprise de découvrir que chaque
assiette, divisée en plusieurs parties, contient
l’intégralité de notre repas ; de l’entrée
jusqu’au dessert en passant par les fromages.
Térésa remarque un jeu écrit en Portugais,
qui se trouve être un jeu Brésilien ! Après
renseignements, elle apprend que notre hôtesse
était dans son pays en février.
Pour rejoindre notre camping, nous choisissons
d’emprunter le chemin qui longe le Tarn, et
nous ne sommes pas déçus. Le site est de toute
beauté, jusqu’aux cygnes venus nous faire
admirer leur grâce.
Au mobil home, Teresa, Sidonie, Cathy et
Christian préparent leur matériel pour la sortie
spéléo de demain. Nous profitons de la douceur
pour un apéritif en terrasse, puis allons nous
coucher après un repas frugal.
mai
8
2013
2013
sort sa tente, je reste perplexe devant cet
objet qui semble venir d’un autre âge ! ... Je
suis dubitative quant à son étanchéité. Je lui
demande de quand elle date, et il me répond
qu’elle a 40 ans.
Arrive notre amie Katia avec sa petite fille de
10 mois, qui habitent Millau. Comme le temps
est clément, que les spéléos et Christian ne
sont pas encore là, nous en profitons pour faire
une balade dans le pourtour du camping.
Vers 19 h, notre troupe revient de son périple
souterrain. Devant leurs mines réjouies je pose
quelques questions, mais pour ce qui est des
réponses ! ... RIEN ! Donc c’est sur ma faim de
réponses que nous passons à table, et je ronge
mon frein durant une nuit de rêves de grottes.
Dimanche 12
mai
2013
C’est le grand jour ! Comme je suis certaine de prendre
trop de temps pour vous le conter, je vous renvoie vers
l’article de Christian. Tout ce que je peux vous dire, c’est
que cette journée restera gravée dans ma tête à jamais.
Lundi 13
mai
2013
Nous prenons notre petit déjeuner avec Sonia et Pierre
AIMON, nos deux vidéastes. Ils remettent leurs images
à Christian, car ils repartent dans les Alpes-Maritimes
ce matin. Nous sommes un peu tristes de les voir nous
quitter, et nous les remercions très chaleureusement
d’avoir fait tout ce chemin juste pour que nous puissions
garder un souvenir en image de cette fantastique journée.
Sidonie et Cathy partent avec Éric pour faire l’abîme du
Mas Raynal, quant à Térésa, elle opte pour une visite de
Millau. Christian qui doit monter le film de notre dernière
aventure pour le samedi 18, se met au travail.
Après une journée sur l’ordinateur, il décide de se
détendre et nous dirigeons nos pas vers la terrasse du
camping. Sur place, nous trouvons un flipper ! Ça fait
une éternité que nous n’y avons pas joué, du coup nous
passons un bon moment à revenir 30 ans en arrière.
En fin d’après-midi, les copains viennent avec JeanLouis, et nous finissons la journée autour d’un apéritif
chaleureux.
Mardi 14
Aujourd’hui, rien de bien spécial, nous optons
pour une journée tranquille : Térésa part en
direction de Millau pour faire du canoë, quant
à nous, Sidonie nous a organisé une journée de
cheval dans un ranch qui se trouve à 12 km de
Millau.
Hélas pour moi je ne peux pas participer, car
il n’y a pas de selle adaptée à mon type de
handicap ! ... Je me fais une raison et reste
avec mon petit chien à contempler la nature
qui nous entoure. Je suis tirée de ma rêverie
par quelques chevaux qui viennent à moi. Je
suis stupéfaite ; sauraient-ils que je ne peux
mai
9
2013
ez
rêv en
e
n
bi
s
Vou c’est t
,
n
pas réside val !
le p un che
sur
pas aller vers eux ?! Quoi qu’il en soit, je passe
un très bon moment en leur compagnie.
Quelque temps plus tard, je vois un troupeau
de vaches qui se dirige vers un enclos ! ... Je
me dis que mes cavaliers ne doivent pas être
loin ! Effectivement, je les vois perchés sur
leurs destriers.
Lorsqu’il vient me voir, je demande à mon homme
si ça va, car pour lui c’est une nouveauté ! À
première vue oui. Je dois vous avouer que sa
monture est particulièrement douce et gentille.
L’après-midi, Christian se remet à travailler sur
le film qui devra être terminé samedi.
Suite
Mercredi 15
mai
2013
Vendredi 17
Toute la nuit, la pluie n’a eu de cesse de
tomber, ceci n’incite personne à se lever.
Nous nous retrouvons quand même autour
d’un petit déjeuner, qui n’arrive pas à nous
faire oublier la morosité du ciel. Christian
en profite pour fignoler le film, ce qui
le libèrera ensuite jusqu’à samedi. Mais
c’est pour nous une journée de perdue.
Pas grave, demain sera un autre jour.
Jeudi 16
mai
Légende du Roquefort
assé, un
« Dans un lointain p
outons
berger gardant ses m
asser
prêt d’une grotte vit p
la
une très belle fille. Il
sans
suivit très longtemps
raper.
jamais pouvoir la ratt
grotte,
Lorsqu’il revint à la
mé. Il
il était fourbu et affa
oûte,
retrouva son casse-cr
et le
mais tout avait moisi
ble ! Il le
a
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a
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a
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a
p
fromage
jeta, mais conserva le
issait
de brebis, qui ne para
. Mais
pas plus consommable
ger
ayant très faim, le ber
, et
tenta de s’en rassasier
goût.
lui trouva un très bon
efort
Ainsi naquit le Roqu
selon la légende ».
2013
Le soleil étant au rendez-vous, Térésa,
Sidonie et Cathy vont descendre la grande
tyrolienne (2100 m - record du monde en
2013 en corde).
Christian et moi partons de bonne heure
pour St. Jean de Fos, dans l’Hérault
(34), afin de rejoindre nos amis Annie et
Charlie VERTONGHEN, spécialistes des
troglodytes. Nous nous sommes déjà vus
cette semaine lors de leur intervention
sur les troglodytes présentée dans le
cadre des conférences de la Fédération
Française de Spéléologie.
Après déjeuner, nous embarquons dans
leur voiture, direction St. Guilhem le
désert. Charlie nous fait découvrir ce
village chargé d’histoires où Christian
fait de très belles photographies, dont
Térésa pourra profiter, puisqu’elle n’a pas
le temps d’y user ses chaussures.
Avant de laisser nos amis, nous nous
installons à la terrasse d’un bar, à l’ombre
d’un arbre qui a 158 ans.
De retour à Millau nous retrouvons une
bonne partie de l’équipée souterraine du
week-end précédent, ainsi que Jean-Louis
et notre amie Katia. Les filles en profitent
pour nous raconter leurs passages sur la
tyrolienne ; elles n’ont pas eu peur, même
avec le vent de la vitesse qui fouettait
leurs visages.
10
Aujourd’hui nous avons programmé une visite
des caves de Roquefort et de ses alentours.
Nous embarquons tous dans le fourgon, à
savoir ; Sidonie, Cathy, Térésa, Christian et
moi, sans oublier Thaye.
À destination nous cherchons l’office du
tourisme, où nous avons rendez-vous avec
Katia qui y travaille. Je reste à bord du
véhicule, pendant que la petite troupe envahit
l’établissement.
Ils reviennent avec une mauvaise nouvelle... ;
il m’est impossible de faire la visite, car il y
a beaucoup de marches ! Je reste donc avec
Thaye dans le bureau de Katia, et pour que
je ne m’ennuie pas, elle me diffuse des films
publicitaires, et c’est ainsi que je découvre la
légende du fromage de Roquefort.
Quand mes explorateurs sont de retour, nous
sommes tous affamés. Roulez jeunesse, nous
montons tous à bord du véhicule guidé par
Katia vers une bonne adresse. En chemin, je
demande à Christian s’il me serait possible de
faire la visite d’une cave ? ... Il me dit que ce
sera difficile, mais possible.
C’est dans la bonne humeur que nous festoyons !
La table est bonne, le prix abordable et les
patrons adorables.
Nous raccompagnons Katia à son travail, avec
mai
2013
un LEGER retard. Mais nous ne la quittons pas
pour longtemps, puisqu’elle nous invite ce soir
à un apéritif gastronomique chez elle.
Alors que nous sommes en étude afin de
déterminer comment ils vont s’y prendre pour
me faire faire la visite tant espérée, Térésa
émet le souhait de visiter un village médiéval
dont elle a entendu parler. Comme c’est à une
dizaine de kilomètres, et que je ne peux rien
lui refuser, nous voilà partis.
Sous le firmament très ensoleillé, nous arrivons
à Saint Jean D’Alcas. Au regard de l’immense
forteresse qui se dresse devant nous, il est vrai
que le site a l’air sublime.
Nous découvrons un charmant village, peu
pratique pour le fauteuil, mais très typique. Il
fait bon dans les ruelles étroites au milieu des
maisons de pierres. Nous visitons sa chapelle,
puis l’office du tourisme, et rentrons à Millau,
car je dois installer le stand de Handicap
Aventure.
Quand c’est chose faite, nous repartons tous
chez Katia, où nous accueillent aussi sa maman
et son papa. Après un très agréable moment,
nous devons déjà quitter nos hôtes pour nous
rendre à la salle de projection, afin d’assister à
un diaporama en trois D.
Suite
11
Lundi 20
Samedi 18
Le réveil sonne tôt, car nous devons ouvrir le
stand pour 9 h. Nous voilà tous à bord, direction
le centre-ville.
La matinée passe très vite. Christian diffuse
les films des actions de Handicap Aventure,
beaucoup de monde vient nous voir, ainsi que
bon nombre de spéléos qui nous connaissent.
Il est plus de 13 h lorsque je demande à
Catoche si elle peut nous tenir le stand, car
nous projetons le film de notre descente à
14 h. Christian et moi nous dirigeons à pied
vers la salle de projection, ça fait du bien de
prendre l’air. Lorsque nous arrivons, il y a déjà
beaucoup de monde qui nous attend.
Christian installe son matériel, et c’est parti
pour 54 minutes de visionnage. À la fin, il y a
un petit moment de flottement, puis s’élèvent
des applaudissements très fournis. Térésa et
Christian montent sur la scène pour une demiheure de débats, au cours desquels ils expliquent
qu’au Brésil, la spéléologie à destination du
public handicapé est bien acceptée, et que nous
mai
avons travaillé ensemble en 2010.
Nous sommes heureux de la bonne réception
de notre film, et de voir que nos ami (e)s sont
présents. Christian descend de l’estrade, se
dirige dans la salle, serre chaleureusement la
main de Didier, fait une grosse bise à Natacha,
et me fait un câlin ; visiblement il est ému,
mais comme toujours il ne dit rien.
Nous laissons la place à un autre intervenant, et
lorsque nous arrivons sur notre stand, Catoche
est heureuse de me retrouver, car elle a du
monde, mais bien sûr ils veulent des objets
dont elle ignore les prix.
Pour la fin de journée, je n’ai pas le temps de
m’ennuyer. Effet direct ; sur les trois cartons
de revues que j’avais prévus, il ne m’en reste
bientôt plus.
Lorsque nous fermons le stand, nous retrouvons
ravis notre petite troupe devant un bon dîner
qu’elle nous a concocté. Sans regret pour le
repas préparé par l’organisation ; avec 200
personnes, vive notre intimité ! ...
Dimanche 19
Ce matin, Christian se lève de bonne humeur, car
il part en spéléo avec les filles et des copains.
Jean-Louis et Sidonie lui ayant vanté la beauté
et la facilité de la grotte de la « Verrière », il
va voir s’il y a possibilité de faire une partie,
ou la totalité avec des handis.
En ce qui me concerne, je vais tenir le stand,
donc je ne serais pas seule. Ce matin le stand
est calme, car hier soir il y a eu une grande
fête, et de toute évidence, beaucoup ont mal
à la tête.
Vers 15 h, mon équipe spéléo revient, et Christian
2013
mai
2013
appareil photo, et ça n’en finit plus. Bon, il est
grand temps de s’activer, car l’heure tourne
et nous avons un bon nombre de kilomètres à
avaler.
Nous faisons quand même une halte pour
déjeuner, mais très vite, car si le ciel est bleu,
le vent souffle très fort, et certaines denrées
ont bien du mal à rester sur la table.
Ensuite nous roulons sans aucune difficulté.
Christian fait un dernier arrêt sur l’aire de
Cannes, pour que Térésa puisse faire quelques
clichés de la baie.
Nous arrivons sur Nice.
Bien sûr, et comme toujours, quelques
conducteurs très « je-m’en-foutistes » se sont
garés de telle sorte que nous ne pouvons pas
atteindre notre garage. Christian et les filles
transfèrent tout ce qui peut attendre dans
l’entreposeur, et le reste rejoint ses légitimes
propriétaires. Évidemment, c’est toujours dans
ces moments-là que vous avez la voiture qui
doit tourner dans la ruelle. Bref...
J’ai, et nous, avons passé
de superbes moments dans les
environs de Millau.
Je voudrais remercier à nouveau
Jean-Louis ROCHER et tous les
participants à cette très belle
descente. Elle restera parmi mes
plus beaux souvenirs.
2013
confirme que ma descente sera possible bien
que l’accès soit compliqué. La journée passe
à vitesse grand V, et tout en rencontrant les
amis, d’un peu partout, y compris Nicklas notre
ami Suédois, je constate que ma table diminue
en objets, et que je n’ai plus une seule revue !
Le soir venu, Christian s’en réjouit, car il n’y a
plus grand-chose à ranger. Pour nous en effet,
le rassemblement se termine ce soir.
Après un apéritif de fin de camps, les filles
nous conçoivent un repas de fin de frigo, que
nous avalons goulument.
12
Réveil, petit déjeuner, puis c’est la grande
course afin de tout ranger ; les valises bourrées
à craquer rentrent dans le fourgon juste à côté
du matériel spéléo, qui trône depuis la veille
dans le fond du coffre. Le nettoyage de notre
habitat est promptement mené par l’équipe
féminine, qui, par le biais de Sidonie, enrôle
Éric. Le voilà de service de nettoyage afin de
s’acquitter de son séjour un rien squatteur.
Voilà, tout est propre. Zut ! Nous avons
complètement oublié le barbecue ! Christian
s’en charge en vitesse, puis nous partons en
direction du congrès.
Un dernier au revoir à nos amis du CDS et
du SSF 12, pour les remercier encore de leur
participation, de leur gentillesse, et d’avoir cru
en nous. Bien sûr, je désire faire une dernière
photo... Houla, que n’ai-je pas fait là ?! Au fur et
à mesure que nous prenons une photo, d’autres
copains ne cessent d’arriver pour poser avec
nous. À ce rythme, nous ne reprendrons pas
la route avant la nuit ! Nous sommes sur le
point de filer, lorsqu’arrive Grégoire avec son
mai
is
Jean-Lou
ROCHER 2,
u CDS 1
Président dique du SSF 12
chn
Conseillé te
13
50 ANS DE LA FFS*
ar Didier
La Portalerie
p
* FFS : Fédération Française de spéléologie
Surprise ! Me voilà invité à nous sommes deux en fauteuil,
faire l’aven de la Portalerie. Béa et moi, puis Natacha avec
Eh bien d’accord !
ses cannes.
Je connaissais cet aven de Notre périple s’est bien
l’extérieur, mais je n’ai jamais passé (voir les textes de
fait de spéléo équipé. J’ai Béa et Christian). J’apporte
passé beaucoup de temps dans toutes mes félicitations aux
une grotte, car j’affinais mes accompagnateurs, pour qui
tommes de chèvre à la ferme, l’effort de portage était
dans une baume, mais voilà, conséquent, ainsi qu’à tous
c’était mon seul rapport avec celles et ceux qui ont participé
la spéléo. Commencer par un à l’organisation de cette
P18, c’était alléchant, je ne journée.
l’ai jamais fait en étant valide, Le samedi suivant, le film de
je ne m’attendais pas à le cette sortie a été projeté
faire handicapé ! ... Eh oui, j’ai à Millau à l’occasion du
rejoint le club des personnes cinquantenaire de la Fédération
à mobilité réduite comme on Française de Spéléologie ; C’est
l’occasion de se retrouver
dit, il y a 9 ans.
et... de me faire embarquer
Ainsi, je m’arrange pour être
par Serge Fulcran de Nîmes,
au RDV, ce dimanche matin,
quinze jours plus tard, pour
avec 15 min de retard ! ... Comme
faire la traversée du maire à
une star (c’est moi qui habite
Saint-Bauzille-du-Putois(34).
le plus près du site ! 7 km). Je
fais connaissance avec tout Une très belle sortie, avec
le monde. Je connais déjà P18, tyrolienne, déplacement
au sol, bateau (oui oui !) et
François et Mickael.
Me voilà équipé d’un baudrier pour finir par ressortir dans le
adapté avec des anneaux fossé de la route ! Cerise sur
(pardon pour les termes ou le gâteau, ma compagne Sylvie
mauvais noms), un devant et (qui n’aime plus du tout quand
un derrière. Eh oui ! ... Sans la lumière naturelle disparait)
jambes, le centre de gravité a fait sa première en spéléo
et cela s’est bien passé.
n’est plus au même endroit.
L’ambiance est comme je Merci à tous, et surtout à Bea
l’aime ; sérieuse, avec de la et Christian pour cette sortie
rigolade. Pour la descente, inoubliable.
14
15
50 ANS DE LA FFS*
ar Christian
p
La Portalerie
* FFS : Fédération Française de spéléologie
Samedi 11
C’est
presque
le
grand
jour ! Avec Térésa (venue
du Brésil), Sidonie et Cathy,
nous attendons Jean-Louis
qui doit nous montrer la
cavité dans laquelle nous
allons descendre, afin de voir
comment l’équiper.
Lorsque nous arrivons sur
le lieu, je rencontre l’équipe
chargée de l’installation de
tout le matériel. Certains
passeront la nuit sur place.
Nous entrons sous terre, et
je remarque tout de suite que
quelque chose ne va pas sur
la mise en place des cordes.
Effectivement, si la corde
de mouflage, en passant
par l’arrière de la corde de
mains courante, lui évite de
frotter contre celle-ci, elle
nous apporte néanmoins une
difficulté pour engager les
PMR* au dessus de l’entrée ;
Je le fais savoir à JeanLouis, qui ne cherche pas à
comprendre, et fait faire le
changement immédiatement.
Au fur et à mesure de notre
mai
2013
descente, je prends la mesure
de la dimension de la cavité
que je découvre. Je n’ai pas
eu le temps d’effectuer de
repérage
préalable,
mais
Jean-Louis m’a fait un très
beau travail de préparation.
Nous arrivons à une série
de ressauts, mouillés, où les
PMR devront passer en aérien
pour rejoindre la salle dans
laquelle est prévu le point
chaud. J’informe Jean-Louis
que je déplace ce point vers
la grande salle juste avant ce
passage. Je pense que vu la
longueur déjà parcourue, ce
serait une fatigue inutile et un
temps trop long pour les PMR.
Jean-Louis semble contrarié,
mais il se range à ma décision.
Cependant, et pour que
l’équipement reste en place,
je lui dis que si Natacha est en
forme, elle pourra atteindre
le fond avec une équipe
restreinte.
Je ne prends pas le temps
de poursuivre la descente, et
nous attaquons la remontée.
16
Au passage, nous marquons
visuellement les endroits où
nous pourrons faire des haltes
de repos, aller-retour.
Arrivé à la surface, Jean-Louis
m’annonce que pour les équipes,
nous ne manquerons pas de
personnel, puisqu’il dispose de
plus de 30 prétendants. Nous
fixons l’heure de rendez-vous
le lendemain, à 8 h 30, grand
max.
Vers 19 h notre troupe rentre
au camping, et face à nos
bouilles satisfaites, Béatrice
tente quelques questions... que
nous esquivons toutes. Héhé,
nous lui gardons intacte la
découverte pour ses propres
yeux.
* PMR : Personne à Mobilité Réduite
Dimanche 12
Il est 7 heures ! Béatrice ayant
rendez-vous avec l’aven de la
Portalerie, il n’est pas question
de flâner !
Elle me réveille, car elle ne tient
pas être en retard pour cette
journée de visite souterraine.
Ayant pris un petit déjeuner,
solide mais express, nous
pressons notre entourage. Notre
amie Katia est arrivée, neuf
personnes se répartissent donc
dans deux voitures, et prennent
la route sans tarder.
L’ambiance dans les véhicules
est excellente, et après une
heure et demie de trajet, en
suivant un bon balisage, nous
arrivons sur site.
Il règne sur place une grande
effervescence sous un ciel
chargé, qui ne me rassure pas...
Je retrouve l’équipe restée
sur place, et m’enquiers des
modifications. Pour ce faire, je
me rends à la tête de puits.
Sur une déviation, je fais
immédiatement changer le
maillon qui s’y trouve, par un
mousqueton sans virole. Je tiens
à ce que les accompagnateurs
n’aient à se soucier de rien
d’autre que de la sécurité des
PMR.
Il est un peu plus de 9 h
lorsque je décide, avec l’aide
de quelques spéléologues, de
préparer Béatrice pour sa
mai
2013
descente. Franche rigolade
lorsque les filles l’aident
pour passer sa combinaison,
et encore plus lorsqu’elle se
retrouve couchée sur l’herbe,
entourée de trois garçons, qui
me la saucissonnent dans son
baudrier. Il y a un bon quart d’heure
qu’elle a regagné son fauteuil,
lorsque nous sommes rejoints
par Natacha et Didier, les
deux handis qui seront ses
compagnons de descente. Je me
hâte de faire préparer les deux
retardataires.
L’équipe « point chaud »
aborde sa descente dans le
gouffre, car tout doit être prêt
(boissons chaudes, tente, etc.)
lorsque nous arriverons dans
la salle que j’ai choisie pour le
ravitaillement.
Par un petit sentier, nous
arrivons à une tente qui
devance l’entrée de la tête de
puits. Avec quelques équipiers,
Béatrice et Didier changent de
montures, et sont transférés sur
deux fauteuils plus petits, plus
adaptés au monde souterrain.
La première à descendre, c’est
Natacha, qui avec une équipe
d’encadrants et avec ses
béquilles, a prévu de rejoindre
le fond terminal accessible de
la cavité.
Béatrice est la 2ème à descendre.
17
Suite
Suite Dimanche 12
mai
2013
Portée par quatre garçons, elle rejoint l’approche du
gouffre. Quelques instants plus tard, Didier la rejoint.
Autour de nous, c’est une véritable ruche de spéléos qui
travaille sans relâche, afin que notre excursion se déroule
en pleine sécurité.
Jean-Louis et moi portons Béatrice jusqu’à la gueule
de l’antre. Elle se retrouve suspendue au-dessus des
15 mètres de vide, avec Anthony à ses côtés, qui va la
sécuriser jusqu’au bas de cette magnifique verticale. Puis
c’est au tour de Didier d’approcher le fond de ce puits.
C’est parti ! Les fauteuils sont soulevés de terre, et moins
de dix secondes plus tard, ils sont confrontés aux premières
difficultés. Afin de franchir un amoncellement de rochers,
les voilà secoués dans tous les sens. Les garçons que je
dirige sont attentifs aux endroits où ils posent leurs pieds,
et où passent ceux de Béatrice. Je suis impressionné par
leur sympathie, et surtout par leur capacité d’adaptation.
C’est la première fois qu’ils sont confrontés à l’utilisation
de matériel pour handicapés sous terre.
Après un peu plus de 50 mètres, nos passagers sont dans
l’obligation de quitter leurs fauteuils, au profit d’une plaque
en polyamide médicale, afin de passer une étroiture.
Les garçons, ayant l’habitude des manipulations dans le
Spéléo Secours Français, s’en sortent à merveille. J’ai
l’impression de voir flotter les handis sur les cailloux, et
lorsqu’ils passent une vasque d’eau boueuse, grâce à la
discipline et à la douceur dont font preuve les porteurs ;
je sais que la partie est gagnée.
Ils en bavent ! ... Souvent ils doivent réajuster nos amis
sur la plaque afin qu’ils ne se fassent pas mal. Parfois,
ce sont des étroitures en montée qu’il leur faut franchir,
alors ils tirent, poussent, et soulèvent sans témoigner un
soupçon d’agacement.
Après deux heures de ce traitement, et un ultime passage
en hauteur, nous arrivons au point chaud toujours dans la
bonne humeur.
Nos PMR sont pris en mains par 3 filles, qui outre l’abri
en couvertures de survie, ont construit un coin popote, où
on obtient à la demande ; café, thé, chocolat ou soupes
chaudes.
Natacha file vers la suite avec ses accompagnateurs. Au
point chaud, l’ambiance est festive. Chacun raconte sa
petite histoire ou se restaure. Entre papotages et miams
18
le temps passe si vite qu’une demie-heure a filé sans qu’on
ne s’en rendre compte.
Natacha de retour, nous prenons le chemin de la sortie,
pendant que les filles du point chaud démontent l’abri
et rangent le matériel. En moins de temps qu’il ne faut
pour le dire, elles nous ont rattrapés pour aider les
accompagnateurs, alors qu’elles sont déjà lourdement
chargées.
Pour les garçons, un peu fatigués, la reprise est difficile. Le
courage aidant, ils se remettent en mouvements hauts
les coeurs. L’un d’eux confie à Béatrice que c’est la
première fois qu’il transpire autant sous terre. Comme
pour le confirmer, alors qu’ils se mettent en place audessus d’elle pour un portage, elle reçoit des gouttes sur
le visage, qu’elle prend d’abord pour de l’eau provenant
des stalactites !
Enfin la lumière pointe ! Le puits est là devant nous,
majestueux. Nous sommes tous réunis pour une dernière
photo. Je remonte dans les premiers pour coordonner les
remontées.
Comme Béatrice sera la dernière à remonter, elle profite
du spectacle des sorties de Natacha et de Didier, qui sont
enchantés de leur passage dans le minéral. Puis c’est
son tour ! Plus elle remonte, plus l’envie de rester plus
longtemps sous terre la tenaille, mais elle se fait une
raison, et retrouve toute l’équipe avec bonheur.
Les cordes sont dans les kits, les agrès sont bien rangés,
alors je réunis une dernière fois toute la troupe pour une
ultime photo, puis j’ouvre les bouteilles de champagne que
nous avons transportées dans nos bagages. C’est notre
façon de les remercier.
Voilà, il est presque 18 h. Nous nous séparons à grands
regrets, et chacun repart vers son hébergement.
L’ambiance était chouette, je voudrais vous dire à toutes
et tous un énorme merci pour votre courage, votre
dévouement et votre bonne humeur qui ont fait de cette
journée, une chaîne d’amitié que nous sommes prêts à
réitérer, avec vous ; même dans les Alpes-Maritimes.
Un très grand merci également à Sonia et Pierre AIMON,
nos deux vidéastes, qui nous ont fourni de sublimes images.
Celles-ci m’ont permis de monter un très beau film, mais
ça, c’est une autre histoire.
19
La Portalerie
Une belle classique au coeur
du Larzac et à quelques km de
la célèbre cité templière de La
Couvertoirade. La cavité est
aussi adaptée pour l’initiation.
Situation
UTM 31 T 0521987 / 4867829
Commune de La Couvertoirade,
causse du Larzac.
À 50 km de Millau.
Spéléométrie
2500 m de développement. - 149.
Accès
De Millau, prendre la N 9
montant sur le Larzac jusqu’à
l’Hospitalet du Larzac, puis
3 km après prendre la D 7
vers La Couvertoirade. Dans
le hameau de la Blaquèrerie,
prendre une petite route à
gauche en direction de la
Portalerie. 200 m avant ce
hameau, un chemin à gauche
permet d’aller se garer tout
près de la cavité. On accède à
la grande entrée de celle-ci en
empruntant un sentier à gauche.
Description
Le réseau classique débute par
un P 18 suivi d’une vaste galerie.
Celle-ci s’amenuise, on franchit
4 grands gours et on arrive au
P 10 suivi d’un ressaut de 8 m à
300 m de l’entrée. On débouche
peu après dans la grande salle.
La visite classique s’arrête là,
la suite du réseau étant plus
étroite et le cheminement
n’étant pas toujours évident.
Sonia et P
ierre
AIMON
Nos deux vid
éastes béné
20
voles
e
une fourchett
Bah voilà ! C’est
ans le sac !
qu’il manquait d
La SBE aux 50 ans
de FEdEration
FranCaise de
SpElEologie
par Térésa ARAGAO
ORI
GIN
AL
L
a SBE et sa commission d’insertion des
personnes souffrant d’un handicap,
étaient présentes à la célébration des 50
ans de la Fédération Française de Spéléologie
(Congrès de Millau 2013) France, à l’invitation
du Président de Handicap Aventure, Christian
STARCK.
Comme déléguée de la commission d’insertion
de personnes souffrant d’un handicap de la SBE,
j’ai participé à la descente dans la grotte de la
Portalerie organisée par Handicap Aventure, et
j’y ai effectué un reportage photographique.
L’entrée de la grotte est constituée d’une
verticale, par où sont entrées les deux
personnes en fauteuil :
Béatrice, avec son sourire et son énergie
contagieuse, puis Didier, qui impressionne par
sa détermination, et enfin la jeune Natacha, qui
avec son handicap dû à la Sclérose en plaques
a conquis tout le monde par sa sympathie.
Dans l’organisation de l’activité, Handicap
Aventure a pu compter sur la participation du
CDS (commission départementale de Spéléologie
de la région de Millau), et la SSF (commission
Spéléo Secours Français) - (commission
constituée de bénévoles de la Fédération
Française de spéléologie, spécialisés dans le
sauvetage en caverne).
événement.
TRA
DUC
T
ION
Les images de la réalisation ont été tournées
par Pierre AIMON, pour la création d’un moyen
métrage de 50 minutes ; Aven de la Portalerie
« Handicap en sous-sol », qui a illustré la
conférence de Christian STARCK, sur les
activités de Handicap Aventure.
Pendant cette conférence, moi Térésa ARAGAO,
j’ai été invitée par Christian STARCK à monter
sur scène, afin de décrire les activités de la
commission d’insertion de la SBE.
Encore pour la commémoration, il a été monté
en une corde unique, une tyrolienne de 2120 m
de long et de plus de 420 m de hauteur, appelée
tyrolienne de l’extrême, record mondial, où la
vitesse pouvait atteindre 110 km/heure.
Les inscriptions étaient faites par internet,
et tous les spéléologues enregistrés à la
fédération Française, ou appartenant à une
autre fédération, ont eu la chance de descendre
sur la tyrolienne de l’extrême gratuitement.
C’était une opportunité unique.
Le congrès a pu compter sur les discours et
les films, une grande salle pour les associations
et les librairies, et un autre salon pour les
expositions et les stands de vente d’équipements.
Ce sont plus de 30 Spéléologues volontaires qui C’était un très bel événement. Félicitations à
ont été mobilisés, sous la directive de Christian Handicap Aventure. Félicitations à Millau 2013,
STARCK, et qui ont assuré le succès de cet et à la FFS.
22
23
LE LAC LEMAN... EN VOILIER !
Sidonie, que nous avons eu à la maison
depuis presque un an, nous quitte pour
retourner chez elle à Anthy-sur-Léman,
commune qui côtoie Thonon-les-Bains.
Nous chargeons donc notre voiturefourgon avec toutes ses affaires, les
nôtres, puis avec celles de notre
amie Cathy qui vient aussi. Inutile
de préciser que nous frisons le semiremorque.
Jeudi 19
septembre
Cathy a exploré la grotte hier, elle a donc moins
de regrets à rester sur terre aujourd’hui.
Sur son trajet, Christian nous laisse au port.
Nous sommes accueillies par Denis BARBET,
qui est en fauteuil, et qui est vice-président
du club handi-voile de Thonon (SNLE). Christian
fait un brin de causette avec lui, puis reprend
sa route avec Sidonie vers leur rendez-vous
souterrain.
Denis nous propose une grande balade sur le
lac, et nous voilà devant un superbe voilier,
équipé pour les handicapés. C’est un SprintOpen, appelé « LE COL BLEU ». Il est dirigé
par un équipage composé d’Hugo et Michel.
Pour monter à bord, un élévateur a été
installé sur les quais, mais devant la difficulté
à me fixer dans la nacelle, Hugo rapproche le
bateau, afin que je puisse me glisser dessus.
Hugo s’inquiète de ma préférence ; rester sur
mon fauteuil, ou être installée directement sur
le pont ? ... Au vu de mon équilibre précaire,
j’opte pour la première solution. Ayant
été fixée avec mon fauteuil roulant, sur un
emplacement prévu à cet effet, je savoure
d’avance mon plaisir en regardant Cathy et
Thaye me rejoindre.
Une autre handicapée accompagnée de sa fille
nous rejoint, et préfère quitter son fauteuil
afin de pouvoir participer aux manoeuvres de
navigation.
Tout le monde étant à bord, nous quittons
les quais avec le moteur, puis lorsque nous
sommes au large, ce dernier est coupé. Les
deux garçons hissent les grands-voiles, et là,
la magie opère. J’ouvre de grands yeux devant
ce magnifique spectacle du vent qui gonfle les
toiles, et qui de sa seule force, fait avancer
l’embarcation.
D’un bord, la Suisse, de l’autre, la France. Dans
2013
Aujourd’hui, nous optons pour une ballade
à pieds. Direction le centre de Thononles-Bains. Sur le chemin, nous apercevons
un château à moins de 50 m de la rive
du Léman. La descente est de telle sorte
que nous oublions de nous demander
comment nous allons remonter. Arrivés en
bas malheureusement, nous devons nous
rabattre sur le superbe parc, car le château
est fermé.
Étant restés sur notre faim, nous entrons
à l’office du tourisme pour dénicher de la
documentation sur le château. Je trouve ce
que je cherche, et alors que nous sortons,
nous apprenons qu’une journée « voile et
handicap » est organisée par l’APF locale,
samedi au port. Je suis euphorique ! Mais
très vite je déchante, car la descente
spéléo est prévue le même jour. Devant mon
désespoir, Cathy renonce à sa découverte
spéléologique pour m’accompagner. J’en
ai très envie, mais ça m’ennuie pour elle.
Christian propose donc de faire une première
sortie à la grotte vendredi, comme ça Cathy
ne sera pas lésée !
Sidonie s’empresse de téléphoner pour
réserver ma place. Je vogue déjà tant je
suis heureuse.
24
Samedi 21
septembre
2013
une très bonne ambiance, nous admirons les
villes et villages qui apparaissent.
Ma petite chienne qui n’a rien d’un moussaillon,
cherche à se réconforter en passant de genoux
en genoux. Elle semble nous demander : c’est
encore loin la TERRE ?!
Le temps passe très vite, et déjà nous devons
rentrer pour le baptême d’un petit voilier,
spécialement équipé pour les personnes
handicapées. Chacun y va de son discours
devant ce don du Rotary club de Thononles-Bains, et j’en profite pour apporter mes
remerciements pour cette belle journée.
Avec Cathy, nous sommes sur le point de partir
à la recherche d’un endroit pour manger,
lorsque Denis vient à notre rencontre. Il
nous annonce que « les Rotary » ont préparé
de bons repas que nous sommes invitées à
partager. Fichtre ! Ceci ne se refuse pas !
Nous voici donc attablées à la terrasse d’un
restaurant avec vue sur le lac... il doit y avoir
pire dans la vie ! En prenant l’apéritif, nous
faisons plus ample connaissance avec nos
hôtes, et il est plus de 14 h lorsque nous
finissons de nous restaurer.
Nous découvrons le programme de l’aprèsmidi. Chaque personne handicapée peut faire
du bateau seule ou accompagnée. Comme je
dévore des yeux les petites embarcations,
Cathy me demande si je suis partante. Bien sûr
que je le suis ! Mais pas seule. Une fille du club
handi voile capte mon regard alléché, et me
demande si je suis tentée par une découverte
« sensations fortes garanties ». Plutôt deux
fois qu’une ! Je saute sur l’occasion... et me
retrouve devant une machine taillée pour la
compétition (Squd 18), spécialement équipée
paralympique. Nous appelons quelques Apollons
afin que je puisse rejoindre ma place, qui cette
par Béatrice
fois ne compte pas mon fauteuil ! Cathy me dit
qu’elle va le garder avec Thaye. Dominique et Monique, mes accompagnatrices,
me font savoir que je suis en charge des
voiles ! Pas de panique, cela ne doit pas être
trop compliqué. Monique me met en main la
corde de la grand-voile, et vogue la marine ! Un
dernier coup d’œil vers le port où je constate
que Thaye s’est installée sur mon fauteuil, et
nous gagnons la sortie du port.
Tout à coup, Monique me crie de lâcher du
leste sur ma voilure. Au secours Maman !
Ça déménage ce truc ! Heureusement que
Monique est là pour me suppléer, car le
bateau file presque couché sur l’eau, et moi
j’essaie de me cramponner du mieux que
je peux. Pour les sensations, ça, waouh !
Monique s’en amuse, et pour aller encore plus
vite, elle décide de mettre une voilure plus
imposante. J’ai l’impression que nous allons
nous retourner, mais le bateau est entre des
mains expertes.
Malheureusement, nous devons rentrer car je
ne suis pas la seule à vouloir naviguer. À peine
sommes-nous amarrées que Thaye saute sur
mes genoux, tout heureuse de me retrouver.
Cette découverte de la navigation était vraiment
formidable, et j’en suis très reconnaissante
au Handi-voile de Thonon.
Petite anecdote : Cathy me raconte
que pendant mon aventure nautique, elle
est allée en ville pour passer le temps,
avec Thaye sur le fauteuil comme à son
habitude. Au détour d’une rue, elle a
croisé un petit garçon qui en voyant
Thaye a dit à sa maman : Regarde, un
chien handicapé ! ... Ça l’a bien fait rire.
25
BEatrice dEcouvre
ristian
h
C
r
a
p
le ski de fond
Que peut-il bien se passer, lorsque
dans une station de ski de fond du haut
Jura, je découvre un siège pour PMR,
adapté avec deux skis de fond ? ...
Après une concertation entre Sidonie, Béatrice
et votre conteur, nous planifions une journée
ski de fond à La Vattay, commune de Mijoux
(dans l’Ain). Mais comme toujours, lorsque nous
arrivons sur zone, c’est pour nous apercevoir
que la station est accessible par une bonne
vingtaine de marches ; pas cool pour le fauteuil
de Béatrice... Sidonie nous propose de faire
un pique-nique au bord du Lac de Joux dans
le Jura Nord (Vaudois Suisse), distant d’une
quarantaine de kilomètres.
Sitôt dit sitôt fait, et nous voilà assis sur des
bûches de bois que nous avons trouvées à
côté d’un chemin de plancher qui borde un
magnifique lac.
Nous festoyons sous un soleil généreux, sur un
site extraordinaire, avec en spectacle, un rituel
offert par des poules d’eau ; deux males pour
une femelle... qui de toute évidence n’en a que
faire.
Nous digérons en suivant sur quelques pas le
sentier de bois qui nous ravit par sa conception,
mais aussi par sa beauté.
Il est pour nous l’heure de reprendre la route
vers notre station de ski, car Sidonie et moi
n’avons pas pour autant baissé les bras, et
avons toujours envie de faire prendre l’air à
nos skis de fond.
Arrivé sur place, je monte les escaliers, et je
me dis que c’est risqué de monter Béatrice tout
seul. Les marches sont mouillées par la neige
et donc glissantes. Je me renseigne auprès
Dimanche 16
mars
2014
de la personne préposée au badge d’accès, et
en moins de temps qu’il ne faut pour le dire,
j’entends Sidonie et Béatrice qui s’époumonent,
pour me hurler que des moniteurs d’ESF (École
du ski Français) sont prêts à nous aider !
En les rejoignant, l’un des moniteurs me dit
qu’il dispose d’un siège adapté, mais pour
les PMR ayant l’usage de leurs bras... Pas de
problème, vous pouvez me montrer l’engin ?
Moins d’une minute plus tard, je suis en
présence de l’appareil. Vous connaissez mon
esprit inventif ? ... Je réponds donc que c’est
tout à fait ce qui nous convient.
Pour tracter notre véhicule siège sur skis, il
nous faut deux cordes, mais voilà, l’assise n’en
a qu’une ! OUI mais, j’ai une voiture spéléo !
Donc pas de souci, je trouve trois sangles, qui
raboutées les unes aux autres touchent à la
bonne longueur.
Nous plaçons Béatrice dans son carrosse, je
boucle sa ceinture de sécurité, notre chienne
prend place sur ses genoux, et nous voilà prêts.
Un moniteur nous accompagne sur le début
de la piste verte du plateau (4 km). Il nous
explique que nous devons prendre la trace la
plus à droite, il nous fait quelques photos, puis
nous laisse à notre galère.
Sidonie, en ski skating, se retrouve au ras de
la bordure dans la poudreuse, et moi je me
retrouve avec des skis à écailles sur les carres,
et sur les traces internes ! Ce contexte ne
convenant pas, nous optons pour Béatrice sur
e...
Donc, la descent
ige !
... et miam la ne
la trace interne. Effet immédiat, Sidonie dans la
trace et moi sur la piste damée : rudement mieux.
Dans les montées ; nous tirons, dans les
descentes ; nous freinons ; tout va bien ou
presque... La première grande descente, nous
freinons tellement bien que Béatrice nous râle
dessus parce que ça ne va pas assez vite. À la
suivante nous laissons donc aller, et là, forcément,
dans le virage du bas, le fauteuil se couche. Notre
chienne (important pour la suite) vole dans la
neige, quant à Béatrice ; elle broute la neige.
Nous sommes morts de rire. Nous redressons la
situation, et nous voilà repartis, avec la consigne
d’aller plus vite.
Évidemment descente suivante, devinez quoi,
reprenez la phrase précédente, sauf que cette
fois la chienne saute des genoux de Béatrice
avant le broutage N°2. Croyez-vous que cela ait
calmé notre Béatrice ? Que nenni ! Donc troisième
descente, troisième virage, et troisième bûche.
La fin de la piste étant plus cool, c’est sans souci,
et avec une Béatrice calmée, que nous arrivons
à la station. Nous remettons Béatrice sur son
fauteuil, nous la laissons à la terrasse du café,
et nous repartons pour finir notre journée de ski
par la piste rouge.
À notre retour, nous buvons un coup tous les trois,
sauf que Béatrice, qui ne parle que le français, n’a
rien trouvé de mieux à faire que d’entamer une
conversation avec des Norvégiens... Dialogue de
sourds, jusqu’au moment où, salvatrice, Sidonie
reprend la conversation en anglais.
Un grand merci de notre part à tous
les trois aux moniteurs de la station,
qui nous ont accueillis sans a priori,
pour le prêt de l’appareil, et surtout
pour leur dévouement et leur
gentillesse. Béatrice a bien digéré la
neige, et elle a juré de recommencer
à la prochaine occasion.
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