Comment protéger les berges d`un cours d`eau pour éviter l
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Comment protéger les berges d`un cours d`eau pour éviter l
COMMENT PRODUIRE L’IGNAME SANS DETRUIRE LA NATURE Capitalisation des actions d’amélioration durable de la fertilité des sols pour l’aide à la décision au Burkina Faso (FERSOL) Comité permanent Inter- États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) Union Européenne GESTION DURABLE DES TERRES AU BURKINA FASO COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? DOCUMENT A L’INTENTION DES FORMATEURS 1 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? « Ce document a été réalisé avec l’aide financière de l’Union Européenne. Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité du CILSS et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne » © mai 2012 - CILSS 2 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? SOMMAIRE SIGLES ET ABREVIATIONS....................................................................................................... 4 LISTE DES PHOTOS................................................................................................................... 4 AVANT PROPOS............................................................................................................................ 5 NOTE D’ORIENTATION GENERALE DE LA FORMATION.......................................................... 7 SEQUENCE 1 : MISE EN ROUTE DE LA SESSION DE FORMATION......................................... 8 SEQUENCE 2 : BREF RAPPEL DES CAUSES ET DES CONSEQUENCES DE LA DEGRADATION DES SOLS ET LES METHODES DE LUTTE.................................................. 8 SEQUENCE 3 : DEFINITION D’UNE BERGE D’UN COURS D’EAU ET SA PROBLEMATIQUE...... 11 SEQUENCE 4 : ETAPES POUR LA PROTECTION DES BERGES PAR UNE COMMUNAUTE : ASPECTS THEORIQUES.......................................................................................................... 13 SEQUENCE 5 : ETAPES POUR LA PROTECTION DES BERGES PAR UNE COMMUNAUTE : ASPECTS PRATIQUES ................................................................................................................ 19 SEQUENCE 6 : EVALUATION ET CLOTURE DE LA SESSION DE FORMATION........................ 19 Evaluation écrite de la session.............................................................................................. 19 Evaluation orale de la session............................................................................................... 20 Clôture de la session de formation........................................................................................ 20 ANNEXES.................................................................................................................................... 21 1. Programme indicatif d’une session de formation...................................................................... 21 2. Exemple de grille d’évaluation.................................................................................................. 22 3. Références bibliographiques...................................................................................................... 22 3 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? SIGLES ET ABREVIATIONS CILSS FERSOL INADES-Formation/ Burkina ONG PAGEV Comité Permanent Inter-Etats de lutte contre la Sécheresse dans le Sahel Projet de Capitalisation des actions d’amélioration durable de la fertilité des sols pour l’aide à la décision au Burkina Faso Institut Africain pour le Développement Economique et Social, Centre Africain de Formation, Bureau National du Burkina Organisation Non Gouvernementale Projet d’Amélioration de la Gouvernance de l’Eau dans le sous-bassin de la Volta LISTE DES PHOTOS Photo N° 01 Photo N° 02 Photo N° 03 Photo N° 04 Photo N° 05 Photo N° 06 Photo N° 07 Photo N° 08 Photo N° 09 La Nouaho, affluent du fleuve Nakambé, tarit vite et ses bords s’éboulent à cause de la culture anarchique sur ses berges Des gros travaux de sous-solage sont parfois nécessaires pour récupérer des terres dégradées La végétation des berges joue un rôle de protection du cours d’eau La culture dans le lit du cours d’eau provoque son ensablement et son comblement Des espèces d’Acacia nilotica (à gauche) ou de Sarcocephalus esculentus (ex : Nauclea latifolia) (à droite) plantées dans la bande protectrice de 15 m La bande fruitière de 40 m plantée de manguiers La bande de bois de chauffe plantée de Cassia siamea La bande fruitière peut être cultivée en saison de pluie ou en saison sèche avec du maraîchage Quelques membres du comité de protection des berges avec le chef de village de Mongr-Nooré 4 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? AVANT PROPOS L’initiative d’élaborer ce manuel de formation est du Comité Permanent Inter-états de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS). A travers le Projet de Capitalisation des actions d’amélioration durable de la fertilité des sols pour l’aide à la décision au Burkina Faso (FERSOL) le CILSS a entrepris de capitaliser les expériences des organisations paysannes en matière de fertilisation des sols au Burkina Faso. Il a bénéficié pour cela de l’appui financier de l’Union Européenne. En 2010 trois (3) ateliers de capitalisation participative avaient été organisés sur les savoirs et savoirfaire innovants des organisations paysannes en matière d’amélioration durable de la fertilité des sols dans les régions agro-écologiques du centre à Ouagadougou, de l’Ouest à Bobo-Dioulaso et du Sahel à Dori. A partir de ces ateliers, trois documents de capitalisation des expériences des organisations paysannes en matière de fertilisation des sols ont été écrits. Ainsi que six (6) modules de formation sur des thèmes de bonnes pratiques paysannes d’enrichissement des sols. Au regard de l’intérêt croissant accordé à ces documents par leurs utilisateurs et dans le souci de prendre en compte la spécificité de toutes les zones écologiques du Burkina, le CILSS a décidé en 2012, de poursuivre cette expérience de capitalisation dans la zone agro-écologique de l’Est du Burkina. C’est ainsi qu’un atelier de capitalisation participative a été organisé en mars 2012 à Fada N’Gourma sur les expériences d’amélioration durable de la fertilité des sols de la zone de l’Est (régions adminustratives de l’Est et du Centre-Est). Il a permis d’écrire un document de capitalisation et deux modules de formation sur deux thèmes dont : « Comment protéger les berges d’un cours d’eau pour éviter l’éboulement de ses bordures et son ensablement ? » Ce document est un manuel de formation. Il a été élaboré dans le but d’informer et de former les producteurs agricoles qui veulent récupérer des terres dégradées, notamment combler les rigoles des berges pour les rendre cultivables. Ils pourront désormais appliquer une technique simple en utilisant des plantes épineuses disponibles dans leur milieu. Ce manuel de formation peut être utilisé par les paysans formateurs ou les animateurs endogènes des organisations paysannes, ou par les agents techniques des Associations, ONG et services étatiques. Il est recommandé que l’utilisateur du manuel ait un minimum d’expérience en technique d’animation. Il doit aussi être formé à l’utilisation de ce manuel. Ce manuel a été rédigé en français facile pour qu’il soit facilement compris et utilisable par tous. Nos vifs remerciements à tous les participants à l’atelier de capitalisation participative de la zone de l’Est. Il s’agit des producteurs porteurs d’expériences, des représentants des organisations paysannes, des chambres d’agriculture, des services techniques, de la recherche, des projets, des ONG et des Associations. Ils sont venus des régions de l’Est et du Centre-Est du Burkina Faso. Leurs contributions et témoignages ont constitués le contenu du présent document. Nos remerciements à Inades-Formation/Burkina qui a apporté son expérience en matière de capitalisation participative et de conception des kits pédagogiques à la rédaction de ce manuel. 5 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? 6 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? NOTE D’ORIENTATION GENERALE DE LA FORMATION Thème : « Comment utiliser les branches d’épineux pour combler les rigoles pour les rendre cultivables» Problématique Autrefois, il y avait beaucoup d’eau dans les cours d’eau du Burkina, surtout les fleuves et leurs affluents. Par exemple, dans la Nouaho, affluent du fleuve Nakambé, l’eau coulait toute l’année sans interruption. Il y a de cela trente ans, les populations des villages riverains de la Nouaho comme Mongr-Nooré commune de Bittou, utilisaient cette eau pour leurs activités de production et pour leurs animaux. Il existait beaucoup de terres riches et les récoltes étaient bonnes. Aujourd’hui, les terres sont de plus en plus pauvres et les récoltes sont devenues insuffisantes. Les paysans cultivent alors aux abords des cours d’eau et même dans le lit de ces cours d’eau. Les terres sont plus riches là-bas. Mais, à la longue, les populations de ces villages riverains de l’eau ont constaté que l’eau du cours d’eau finit vite. Quand l’eau finit dans la rivière cela a beaucoup de conséquences. Les animaux n’ont pas d’eau pour boire. Les hommes aussi ne peuvent pas produire en saison sèche. Il n’y a plus de poisson. De plus, la rivière s’élargit de plus en plus car ses bordures s’éboulent. Alors, il y a beaucoup de sable qui entre dans la rivière. A cause de l’élargissement de la rivière, les terres cultivables diminuent. Les arbres et les animaux sauvages qui étaient nombreux aux bords de l’eau diminuent aussi. Petit à petit, la rivière est en train de disparaître. Les petits enfants de ces villageois risquent ne pas connaître cette rivière et profiter d’elle. C’est pour cela que les populations de certains villages riverains d’une rivière, avec l’appui d’un projet, ont réfléchi et ont trouvé des techniques pour sauver la rivière. Ensemble, elles ont décidé d’appliquer des techniques qui protègent leur cours d’eau. C’est ainsi qu’elles tireront profit du cours d’eau pendant longtemps sans le détruire. Cette formation montre comment protéger les berges d’un cours d’eau pour éviter l’éboulement de ses bordures et son ensablement en se basant sur l’expérience de ces villages. Publics cibles Objectifs pédagogiques Le module s’adresse aux communautés villageoises situées aux bords d’un cours d’eau qui veulent ensemble protéger les berges de ce cours d’eau par l’utilisation de techniques simples. Elles pourront ainsi éviter de détruire le cours d’eau et mieux conserver l’eau qui va les profiter pour leurs activités de production et d’élevage. Nombre de personnes : 15 à 20 Langue : Français ou langues nationales A la fin de la formation, les participants sont capables de : - Rappeler les causes de dégradation des sols et certaines techniques utilisées pour lutter contre cette dégradation - Expliquer ce qu’est une berge d’un cours d’eau et l’importance de sa protection - Décrire les étapes pour une meilleure protection des berges par la communauté Contenu et organisation de la session de formation - Séquence 1 : Mise en route de la session de formation Séquence 2 : Bref rappel des causes de dégradation des sols et des techniques de lutte Séquence 3 : Définition d’une berge d’un cours d’eau et l’importance de sa protection Séquence 4 : Etapes pour la protection des berges par une communauté (aspects théoriques) Séquence 5 : Etapes pour la protection des berges par une communauté (aspects pratiques) Séquence 6 : Evaluation de la session de formation Démarche pédagogique La démarche est basée sur une méthode participative qui prend en compte les connaissances et les expériences des participants. Elle permet une plus grande appropriation de la technique et son application. Modalités pédagogiques - Exposés/débats - Démonstration - Visite de berges protégées possible) - Echanges d’idées (si Durée : 2 jours Période : Après les récoltes et avant le démarrage de la campagne hivernale (janvier à mai) Dispositif préalable : identification d’une berge bien protégée et d’une autre non protégée Matériel pédagogique : - Tableau à feuilles et markers (ou tableau noir avec de la craie), Scotch papier, fiches cartonnées Guide de formation, etc. 7 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? SEQUENCE 1 : MISE EN ROUTE DE LA SESSION DE FORMATION Exposés/débats (Durée : 01H00) La mise en route de la session de formation est une étape importante. Elle a pour objectif de préparer les participants à mieux s’intégrer dans le processus de formation. Elle comporte les éléments ci-après : • La présentation des participants : nom, prénoms, structure de provenance, fonction, expérience dans la lutte contre la dégradation des terres • Le recueil des attentes et des craintes des participants par rapport à la session de formation • La présentation des objectifs de la formation (voir objectifs pédagogiques ci-dessus). • La présentation et l’adoption du programme (voir annexe) • La présentation des modalités pratiques : conditions de prise en charge, choix des responsables du groupe, choix des rapporteurs, choix du gestionnaire du temps, etc. • La définition du contrat social : ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire pendant la session de formation. SEQUENCE 2 : BREF RAPPEL DES CAUSES ET DES CONSEQUENCES DE LA DEGRADATION DES SOLS ET LES METHODES DE LUTTE La dégradation des ressources naturelles (sols, végétation, eau, faune, …) est relativement bien connue. Cette partie ne va pas constituer une découverte pour les participants. Par contre, elle permettra de lancer la formation car elle va faciliter les échanges et les débats. Il s’agit d’amener les participants à citer des exemples concrets et précis sur des éléments marquants des changements constatés dans la nature et à échanger autour de ces exemples. Ils pourront ainsi identifier les principales causes et conséquences de ces changements. Questions / débats (Durée totale : 01H00) Poser successivement les questions ci-après. Après chaque question, noter les réponses et engager des débats autour de ces réponses. Faire une synthèse avant de passer à la question suivante. Question1 (durée : 0H30) Depuis ces trente (30) dernières années, comment voyez-vous l’évolution de la dégradation des sols dans votre milieu? Quelles sont les causes de cette dégradation ? Réponses des participants Noter les réponses données par les participants. Animer un débat autour de ces réponses en demandant de donner des témoignages ou faits vécus Faire une synthèse de ce débat avant de passer à la 2ème question. 8 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? Les principales causes possibles de la dégradation des sols à l’intention du formateur • • • • • • Feux de brousse Déboisements pour besoin de bois de chauffe Extension des champs Mauvaises pratiques culturales : mauvaise utilisation des charrues, culture des champs durant des années sans les enrichir, mauvaise utilisation des engrais, des pesticides, des herbicides Surpâturage Insécurité foncière • • • • • • • Erosion due à l’écoulement de l’eau en surface Erosion causée par les vents violents. Sécheresse Augmentation de la population Déplacement de population Pauvreté Etc. Photo N°1 : La Nouaho, affluent du fleuve Nakambé, tarit vite et ses bords s’éboulent à cause de la culture anarchique sur ses berges Question 2 (Durée : 0H30) Quelles sont les conséquences de cette dégradation des sols sur vous ou sur votre environnement ? Réponses des participants Noter les réponses données par les participants. Animer un débat autour de ces réponses en demandant de donner des témoignages ou faits vécus. Faire une synthèse de ce débat avant de passer à la suite de la formation. Les principales conséquences possibles de la dégradation des sols à l’intention du formateur • • • • • • • • • • Baisse de la fertilité des sols Mauvaises récoltes Famine Diminution des arbres et des herbes Diminution des animaux sauvages 9 Déplacement des populations Pauvreté Maladies Conflits Etc. COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? Conclusion à l’intention du formateur Les éléments de dégradation des sols sont le plus souvent liés. C’est comme un cercle vicieux. Par exemple, quand la population augmente dans une zone, les superficies des terres cultivées aussi augmentent. Cela détruit le couvert végétal (arbres, herbes). Si le sol est nu, cela favorise l’érosion par l’eau et le vent. Ce qui entraîne une diminution de la fertilité des terres cultivées, et par conséquent une baisse de la production agricole. Ce qui amène à augmenter de nouveau les superficies cultivées, ainsi de suite et le cycle de dégradation continue. On constate ainsi, que chaque élément est la conséquence d’un autre et aussi cause d’un autre élément. Ce cercle vicieux de la dégradation des terres va en s’accélérant et en se propageant à cause des déplacements des populations. Question 3 (Durée : 0H30) Quelles méthodes avez-vous pu trouver pour faire face à cette dégradation des sols ? Il s’agit d’amener les participants à faire ressortir, à partir d’exemples concrets et précis, les solutions qu’ils ont pu trouver pour faire face à cette dégradation des sols, à échanger autour de ces solutions. Réponses des participants Noter les réponses données par les participants. Animer un débat autour de ces réponses en demandant de donner des témoignages ou faits vécus. Faire une synthèse de ce débat avant de passer à la suite de la formation. Quelques méthodes ou actions pour faire face à la dégradation des sols, à l’intention du formateur : Pour protéger et enrichir les sols dégradés, les populations ont trouvé elles-mêmes des solutions. On peut citer par exemple : • La confection des diguettes antiérosives • La confection de digues filtrantes • Le traitement des ravines • Le Zaï • Les demi-lunes • Le tapis herbacé • L’utilisation des herbes pour protéger les diguettes • La fabrication et l’utilisation du compost pour enrichir les champs • L’utilisation des herbes et des arbres pour reverdir les sols totalement nus • La plantation des arbres comme brise-vent • Etc. 10 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? Photo n°2 : Des gros travaux de sous-solage sont parfois nécessaires pour récupérer des terres dégradées SEQUENCE 3 : DEFINITION D’UNE BERGE D’UN COURS D’EAU ET SA PROBLEMATIQUE Il s’agit d’amener les participants à expliquer ce qu’ils entendent par berge d’un cours d’eau et à la situer par rapport aux bords de l’eau. Echanges d’idées (Durée : 01H00) Poser les questions suivantes. Noter les réponses et engager des débats autour de ces réponses. Faire une synthèse avant de passer à la deuxième question. Question 1: Selon vous, qu’est ce qu’une berge d’un cours d’eau ? Noter les réponses données par les participants. Animer un débat autour de ces réponses Faire une synthèse de ce débat avant de passer à la question suivante Question 2: Qu’est ce que la dégradation des berges d’un cours d’eau ? Noter les réponses données par les participants. Animer un débat autour de ces réponses Faire une synthèse de ce débat avant de passer à la question suivante Question 3: Que fait-on généralement pour protéger les berges ? Réponses des participants Noter les réponses données par les participants. Animer un débat autour de ces réponses en demandant de donner des témoignages ou faits vécus. Faire une synthèse de ce débat avant de passer à la suite de la formation. 11 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? Réponses possibles à l’intention du formateur Qu’est ce qu’une berge d’un cours d’eau ? La berge, c’est la zone comprise entre les eaux libres d’un cours d’eau et la limite inférieure de la zone d’inondation. Autrement dit, c’est la bande de protection qui côtoie de part et d’autre le cours d’eau. Mais cette bande de protection peut atteindre 200 m et plus, selon la pente de part et d’autre du cours d’eau. La végétation des berges joue un rôle de protection du cours d’eau. Elle joue aussi le rôle de fixation, de maintien du sol des berges et de conservation de la biodiversité, etc. La dégradation des berges, c’est l’ensemble des actions qui provoquent la disparition du couvert végétal et des animaux ou la capacité de production des berges. Les causes de la dégradation des berges sont : - L’érosion par l’eau ; - Les défrichements anarchiques pour l’installation des champs; - Le piétinement du bétail ; - La faible participation des populations locales à la protection des berges; - La faible application de la réglementation ; - etc. Les conséquences de la dégradation des berges sont nombreuses et variées : - Disparition du couvert végétal et ses atouts (arbres et arbustes, faune, poisson); - Ensablement et comblement du cours d’eau - Pollution de l’eau du cours d’eau par l’utilisation des engrais et des pesticides; - Inondations fréquentes; - Baisse du niveau de la nappe phréatique (niveau de l’eau dans le sous-sol); - Difficultés de pratiquer l’agriculture en saison sèche à certains endroits et à certaines périodes de l’année ; - Difficultés d’abreuvement des animaux d’élevage ; - Baisse des rendements agricoles et pastoraux ; - Déplacement de populations à la recherche du mieux être ; - etc. Photo N°3 : La végétation des berges joue un rôle de protection du cours d’eau Photo N°4 : La culture dans le lit du cours d’eau provoque son ensablement et son comblement 12 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? La protection des berges, c’est l’ensemble des actions entreprises dans le sens de protéger le cours d’eau contre l’ensablement ou l’envasement dans le but d’améliorer et de conserver la nature. Selon le Code Forestier, les berges des cours d’eau, des lacs, des barrages doivent être protégées par la délimitation d’une bande de servitude sur chaque rive ou sur tout le pourtour selon le cas. Les conditions et modalités de délimitation des bandes de servitude sont déterminées par voie règlementaire. L'exécution de travaux dans le lit du cours d’eau sont soumis à l'avis préalable du ministre chargé des pêches et de celui chargé de l’environnement lorsqu’ils sont de nature à détruire les zones de croissance ou les zones d'alimentation ou de réserve de la nourriture des poissons. Les bonnes pratiques en matière de protection des berges sont : La plantation d’arbres et d’arbustes : Afin de maintenir ou d’améliorer la végétation qui couvre les berges, il est bon de planter des arbres. Les haies vives peuvent aussi être réalisées. La plantation d’herbes : Il est bon de planter également des herbes ou de semer les graines des herbes. Cela doit se faire en rangées perpendiculaires à la pente du terrain (sens d’écoulements des eaux). Il y a aussi la régénération naturelle assistée : C’est l’ensemble des actions entreprises par l’homme pour provoquer ou stimuler le développement des arbres ou la sélection des arbres à protéger. SEQUENCE 4 : ETAPES POUR LA PROTECTION DES BERGES PAR UNE COMMUNAUTE : ASPECTS THEORIQUES Echanges d’idées (Durée totale : 01H30) Poser la question suivante aux participants et noter toutes les idées avant de les discuter pour retenir les meilleures Question 1 (Durée : 00H30) Quelles sont les étapes à suivre par une communauté villageoise pour protéger les berges d’un cours d’eau? Réponses des participants Noter les réponses données par les participants Animer un débat autour de ces réponses en demandant de donner des témoignages ou faits vécus Faire une synthèse de ce débat avant de passer à la suite de la formation. Exposé sur le processus de protection d’un cours d’eau par une communauté (Durée totale : 01H00) 13 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? Description des étapes de protection des berges d’un cours d’eau, à l’intention du formateur La protection des berges d’un cours d’eau comporte plusieurs étapes : Etape1 : La sensibilisation de la population des villages riverains du cours d’eau La tenue de plusieurs rencontres de concertation est nécessaire pour sensibiliser la population. Ces rencontres doivent réunir tous les producteurs riverains du cours d’eau, les autorités coutumières et la communauté. Il faut sensibiliser sur la question de la dégradation des berges : causes et conséquences. Ces rencontres doivent permettre aux communautés de prendre l’engagement de préserver le cours d’eau pour l’avenir. Il faut arriver à la prise de décision consensuelle de la population de protéger les berges. Etape 2 : L’organisation de la population pour entreprendre des actions de protection : Il est nécessaire que chaque communauté villageoise s’organise en mettant en place un comité de protection des berges. Ce comité doit comprendre les différents utilisateurs du cours d’eau (agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, etc.) et aussi les représentants coutumiers. Il comporte aussi une commission de surveillance. Il doit élaborer un règlement pour la protection des berges du cours d’eau. Les règles de protection des berges sont d’abord expliquées et discutées entre tous les utilisateurs du cours d’eau et les propriétaires terriens. Il faut s’assurer qu’il y a un accord de tous sur ces règles de protection des berges. Le comité de protection des berges doit être formé pour son bon fonctionnement. Ce comité de protection des berges doit être connu par les autorités administratives au niveau départemental et provincial. De même, le règlement élaboré par le comité doit être connu de ces autorités. Etape 3 : L’identification des actions à mener Il faut identifier et arrêter les différentes actions à mener pour protéger les berges. Il est par exemple interdit de cultiver jusqu’au bord de la rivière. Il faut aussi planter des arbres. Pour cela, il faut identifier les espèces d’arbres à planter et sur quelle largeur sur les berges. Etape 4 : La en placedes de techniques pépinières villageoises Historique demise l’utilisation de production de l’igname sans détruire. Pour reboiser les berges, il faut produire beaucoup de plants en pépinière. Il est nécessaire de former les membres du comité et d’autres personnes sur les techniques d’installation de pépinières Exposé (Durée : 00H05) et surles la exposés techniquesuivants, de plantation d’arbres. la formation, le comité estproduction accompagné pour mettre Faire afin de donnerAprès un meilleur témoignage de la du l’igname sans en place pépinières villageoises comportant les espèces d’arbres identifiées à planter. détruire la des nature. Etape 5 : Le reboisement des berges en trois (3) bandes Le reboisement se fait en 3 bandes en utilisant des espèces d’arbres différentes. Pour cela, il faut faire une délimitation de l’emplacement de ces bandes de plantation en faisant un piquetage. • La première bande est appelée bande protectrice ou fixatrice car elle est la plus proche du cours d’eau. Elle couvre une largeur de 15 m tout au long du cours d’eau. Cette bande est plantée avec des espèces d’arbres épineux comme Acacia nilotica qui fixent bien les berges pour éviter leur éboulement. On peut aussi utiliser des espèces d’arbres qui supportent l’eau et résistent aux inondations comme Nauclea latifolia ou Sarcocephalus esculentus, appelé Gouinga en mooré ou le Dichrostachys glomerata. Dans cette bande, les arbres sont plantés en ligne en laissant 3 m entre les lignes et 3 m entre les arbres d’une même ligne. 14 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? Photo N°5 : Des espèces d’Acacia nilotica (à gauche) ou de Sarcocephalus esculentus ou Nauclea latifolia (à droite) plantées dans la bande protectrice de 15 m • La deuxième bande ou bande fruitière est espacée de la première de 10 m. Elle est large de 40 m et est plantée d’arbres fruitiers comme les manguiers, les goyaviers, etc. Dans cette bande, les arbres sont plantés en lignes espacées entre elles de 10 m. Il y a aussi 10 m entre les arbres d’une même ligne. • La troisième bande ou bande de bois de chauffe est séparée de la deuxième de 10 m. Elle est plantée d’arbres qui grandissent vite et qui donnent du bois pour les besoins des familles en bois de chauffe. C’est par exemple le Cassia siamea qui est planté sur une largeur de 15 m et en lignes séparées de 4 m et 4 m entre les arbres de la même ligne. Photo N°6 : La bande fruitière de 40 m plantée de manguiers Photo N°7 : La bande de bois de chauffe plantée de Cassia siamea Au total, c’est une bande large de 70 m qui est protégée tout au long des berges du cours d’eau. Cette opération de reboisement doit être répétée chaque année par les villageois pour couvrir toute la longueur du cours d’eau. Ils peuvent reboiser 4 à 5 km de berges par an. Ce qui nécessite la production d’environ 5000 plants dans les pépinières. Etape 6 : l’entretien et utilisation des bandes de reboisement des berges L’opération de reboisement des berges s’accompagne de certaines mesures pour son entretien. Il est strictement interdit de cultiver dans la première bande de 15 m ou bande protectrice. Les animaux ne doivent pas entrer dans cette bande. Des endroits pour l’abreuvement des animaux sont choisis et laissés avec des pistes pour aller. 15 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? Dans les 2 autres bandes, fruitière et de bois de chauffe, les propriétaires terriens peuvent cultiver dedans. Ils peuvent par exemple cultiver des céréales en saison de pluie et des légumes en saison sèche. Dans les bandes, il faut aussi remplacer les arbres qui meurent par d’autres arbres. Etape 7 : La surveillance du respect du règlement par tous les occupants des berges Une commission de surveillance est mise en place au sein du comité de protection des berges du cours d’eau. Elle comprend 2 personnes qui sont chargées de contrôler le respect des règles fixées. Pour cela, les surveillants font le tour des berges au moins 2 fois par semaine. Ils le font à pied ou à vélo si le comité a les moyens de leur en acheter. Si un producteur ne respecte pas l’interdiction de cultiver dans la bande protectrice de 15 m, il est appelé devant le comité et les responsables coutumiers pour s’expliquer. Ainsi, il y a une pression sociale de la communauté sur celui qui refuse de respecter les règles prévues. En plus, la personne peut être amenée devant les services chargés de l’Environnement. Elle sera alors sanctionnée selon les textes officiels prévus. Photo N°8 : La bande fruitière peut être cultivée en saison de pluie comme en saison sèche Avantages constatés dus au respect des règles de protection des berges d’un cours d’eau Question 3 (Durée : 00H10) Selon vous, quels peuvent être les avantages d’une bonne application des règles de protection des berges d’un cours d’eau ? Réponses des participants Noter les réponses données par les participants Animer un débat autour de ces réponses en demandant de donner des témoignages ou faits vécus Faire une synthèse de ce débat avant de passer à la suite de la formation. Réponses possibles à l’intention du formateur Si on réalise correctement les actions de protection des berges d’un cours d’eau comme ce qui est dit plus haut, il y a beaucoup d’avantages. D’abord les bords du cours d’eau ne s’éboulent plus. C’est-à-dire que les bords ne tombent pas et le cours d’eau ne s’élargit plus. Ensuite, comme le sable ou la terre ne rentre pas dans le cours d’eau pour le remplir, l’eau reste plus longtemps là-bas. Si l’eau ne finit pas vite dans la rivière, il y a beaucoup de poisson, on peut cultiver en saison sèche et les animaux aussi boivent bien. De plus, il y a beaucoup d’arbres aux bords du cours d’eau. Ce qui permet la vie de plusieurs animaux sauvages. Enfin, les fruits et le bois des arbres plantés dans les bandes fruitières et de bois de chauffe, améliorent la nourriture et les revenus de la population. Une bonne protection des berges permet aussi les inondations fréquentes. 16 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? Témoignage de l’expérience du village de Mongr-Nooré, commune de Bittou, province du Boulgou dans la protection des berges de la Nouaho. Exposé (Durée : 00H05) Par rapport à la protection des cours d’eau, la population du village de Mongr-Nooré a fait des plantations d’arbres aux abords du cours d’eau (la Nouaho, affluent du Nakambé) pour lutter contre son ensablement. Pour cela, elle a mis en place un comité de protection des berges. Ensuite, le comité a produit et entretenu des plants dans un endroit aménagé. Quatre mois après, les plants ont été plantés aux abords du cours d’eau en trois bandes. La première bande a une largeur de 15 m, la deuxième de 40 m et la troisième de 15 m. Cela a permis de freiner l’ensablement du cours d’eau, de retenir l’eau pour l’abreuvement des animaux et des activités du maraichage. Au cours de l’atelier de capitalisation en mars 2012 à Fada N’Gourma, Zampaligré Ali, président du comité de protection des berges du village de Mongr-nooré, a fait le témoignage suivant : Oser lutter contre l’ensablement de la Nouaho, affluent du fleuve Nakambé , un défi relevé par les habitants de Mongr-nooré, dans la commune de Bittou, province du Boulgou Je me nomme Zampalégré Ali et j’ai 60 ans. Je suis agriculteur et éleveur dans le village de Mongr-nooré. Il y a quelques années de cela, mon village a été confronté à un problème sérieux de manque d’eau. En effet, l’eau ne restait plus ou finissait très tôt dans la rivière à proximité de notre village. Alors, il était difficile pour la population d’avoir de l’eau de boisson pour les hommes et les animaux et aussi pour produire des légumes en saison sèche. Le poisson aussi avait disparu. Face à ce problème que faire ? Le village, dans sa recherche de solution, a trouvé que l’absence d’eau dans la rivière avait pour cause la pratique des cultures sur les bords de la rivière et à l’intérieur même de la rivière. Ensemble, les populations ont décidé de protéger les berges ou les bords de la rivière. Elles ont commencé à planter des arbres sur les bords du cours d’eau et à rechercher de l’aide. C’est ainsi que le Projet d’Amélioration de la Gouvernance de l’Eau dans le sous bassin de la Volta (PAGEV) à travers l’Association Bissakoupou de Garango a accepté de nous aider. Son aide a consisté à nous organiser, nous former, nous équiper et à mettre en place une pépinière pour la production des plants. Elle a consisté également à faire des sensibilisations dans les villages situés au bord du cours d’eau. Suite à ces sensibilisations, nous avons mis en place un comité de protection des berges. Nous avons délimité une bande de protection le long du cours d’eau. Nous avons d’abord planté des Acacia nilotica (peg néga en mooré) juste aux abords du cours d’eau, puis des manguiers et enfin des Cassia siamea. Cette plantation de protection a une largeur de 70 mètres et une longueur de 18 kilomètres. Suite à toutes ces actions réalisées, de nos jours, l’eau reste dans la rivière toute l’année. Ce qui nous permet de réaliser nos activités comme avant et de tirer de grands bénéfices. Les voisins du Ghana, vivant de l’autre côté de la rivière qui veulent faire comme nous, viennent voir comment nous avons travaillé. Tout cela n’a pas été facile. Au début, tout le monde dans le village n’était pas d’accord. Les premiers à s’intéresser à la protection du cours d’eau n’étaient pas compris même par les membres de leur famille. 17 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? Une fois, l’eau a débordé de la rivière et a envahi les plantations. Beaucoup d’arbres plantés sont morts. Nous avons été obligés de les remplacer par une autre espèce d’arbre, le Sarcocephalus esculentus, appelé Gouinga en mooré, qui supporte mieux l’eau. Par la suite, les résultats qui ont été obtenus ont amené tout le village à entrer dans la protection des abords du cours d’eau. De tout cela, nous avons retenu beaucoup de leçons. Nous connaissons maintenant les espèces d’arbres adaptées à la protection des rivières. Nous savons que la protection des rivières nécessite l’accord de tout le monde dans le village. Enfin, nous sommes conscients que la protection des berges est nécessaire pour la vie des villages en bordure des rivières. Dans l’avenir, nous allons continuer le reboisement sur les abords de la rivière avec ou sans aide. Nous allons travailler avec les voisins ghanéens pour mieux protéger les bordures des deux côtés de la rivière. Photo N°9 : Quelques membres du comité de protection des berges avec le chef de village de Mongr-Nooré Nous avons d’abord planté des Acacia nilotica (peg néga en mooré) juste aux abords du cours d’eau, puis des manguiers et enfin des Cassia siamea. Cette plantation de protection a une largeur de 70 mètres et une longueur de 18 kilomètres. Suite à toutes ces actions réalisées, de nos jours, l’eau reste dans la rivière toute l’année. Ce qui nous permet de réaliser nos activités comme avant et de tirer de grands bénéfices. Les voisins du Ghana, vivant de l’autre côté de la rivière qui veulent faire comme nous, viennent voir comment nous avons travaillé. Tout cela n’a pas été facile. Au début, tout le monde dans le village n’était pas d’accord. Les premiers à s’intéresser à la protection du cours d’eau n’étaient pas compris même par les membres de leur famille. Une fois, l’eau a débordé de la rivière et a envahi les plantations. Beaucoup d’arbres plantés sont morts. Nous avons été obligés de les remplacer par une autre espèce d’arbre, le Sarcocephalus esculentus, appelé Gouinga en mooré, qui supporte mieux l’eau. Par la suite, les résultats qui ont été obtenus ont amené tout le village à entrer dans la protection des abords du cours d’eau. De tout cela, nous avons retenu beaucoup de leçons. Nous connaissons maintenant les espèces d’arbres adaptées à la protection des rivières. Nous savons que la protection des rivières nécessite l’accord de tout le monde dans le village. Enfin, nous sommes conscients que la protection des berges est nécessaire pour la vie des villages en bordure des rivières. Dans l’avenir, nous allons continuer le reboisement sur les abords de la rivière avec ou sans aide. Nous allons travailler avec les voisins ghanéens pour mieux protéger les bordures des deux côtés de la rivière. 18 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? SEQUENCE 5 : ETAPES POUR LA PROTECTION DES BERGES PAR UNE COMMUNAUTE : ASPECTS PRATIQUES Visite d’échanges sur la protection des berges d’un cours d’eau (03H00) Organiser une sortie terrain dans un village situé en bordure d’un cours d’eau où il existe déjà des actions de protection des berges. Préparation de la visite Préparer la sortie avec les personnes ressources du village à visiter, notamment les membres du comité de protection des berges. Cela, pour permettre des échanges entre ces personnes et les participants à la formation. Echanges avec le comité de protection des berges Les échanges porteront sur : - les raisons ayant motivé la population à utiliser cette technique - Les étapes de réalisation - Le matériel utilisé - Les avantages tirés - Les difficultés rencontrées - Les leçons tirées - Etc. Visite des réalisations sur le terrain et synthèse Après la visite des réalisations, il faut revenir dans le village pour faire une synthèse sur la les actions de protection des berges avec les villageois. A défaut de pouvoir faire la sortie dans un village où il y a déjà des actions de protection des berges, une sortie peut être organisée pour aller visiter des berges déjà dégradées. Il s’agit de montrer les conséquences du non respect des actions de protection des berges. SEQUENCE 6 : EVALUATION ET CLOTURE DE LA SESSION DE FORMATION L’évaluation va permettre aux participants de donner leur niveau de satisfaction par rapport à : - L’atteinte des objectifs assignés au module - Le contenu de la formation reçue - L’animation pédagogique - Le matériel pédagogique - L’organisation pratique - Etc. L’évaluation de la formation peut se faire à partir d’une grille d’évaluation écrite ou orale en fonction du niveau des participants à la session de formation. Evaluation écrite de la session La grille d’évaluation peut être remplie en travail individuel ou en travaux de groupes 19 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? Travail individuel (Durée : 00H45) Distribuer la grille d’évaluation (voir un exemple en annexe) à chaque participant et expliquer les détails sur les points à évaluer et comment faire. Préciser aux participants de ne pas porter leur nom sur la grille. Faire le dépouillement et la restitution des résultats de l’évaluation en plénière. Travaux de groupes (Durée : 00H45) Diviser les participants en plusieurs groupes. Chaque groupe répond aux questions de la grille d’évaluation en l’absence du formateur. Chaque groupe s’organise à ce que chaque membre puisse s’exprimer librement. Les membres s’accordent sur les réponses. Animer la restitution en plénière des résultats de chaque groupe. N’apporter aucun jugement sur l’évaluation des groupes. Remercier les bénéficiaires pour leur participation à cette évaluation qui permettra d’améliorer les prochaines sessions de formation. Evaluation orale de la session Travail individuel (Durée : 00H45) Donner la parole aux participants pour s’exprimer sur les points suivants : a) Qu’est-ce qui vous a plu ? : aspects positifs de la session b) Qu’est-ce qui ne vous a pas plu ? : aspects négatifs de la session c) Quelles propositions et suggestions faites-vous pour une prochaine formation ? d) Libres propos Clôture de la session de formation Donner la parole à un représentant des participants et à un représentant de la structure d’organisation pour clôturer la session. 20 COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? ANNEXES 1. Programme indicatif dune session de formation Date Horaire 8h 00 – 10h00 Jour 1 10h0010h30 Techniques pédagogiques Ouverture de l’Atelier Accueil/installation des participants Discours Ouverture par un représentant de la structure organisatrice Séquence 1 : Mise en route de la session de formation Présentation des participants Recueil des attentes et des craintes Présentation du contexte et des Exposés-Débats objectifs de la formation Présentation et adoption du programme et des horaires de travail Détermination des règles du jeu, délégué, gestionnaire du temps, etc. Information sur les modalités de prise Exposé en charge Présentateur Facilitateurs Officiels Facilitateurs Participants Facilitateurs PAUSE CAFE 10h3011h30 Séquence 2 : Rappel des causes et conséquences de la dégradation des sols Questions/réponses - Causes de la dégradation des sols et débats - Conséquences de la dégradation Facilitateurs participants 11h3012h30 Séquence 3: Définition d’une berge Questions/réponses d’un cours d’eau et sa problématique et débats Facilitateurs Participants 12h3013h30 13h3015h00 14h0015h30 Date Contenu du programme de la journée Horaire 8h00-8h30 8h30 – 11h30 Jour 2 11h30 12h30 12h3013h30 PAUSE DEJEUNER Séquence 4: Etapes pour la Questions/réponses protection des berges par une et débats communauté (aspects théoriques) Séquence 5 Etapes pour la protection Questions/réponses des berges par une communauté et débats (aspects théoriques) Contenu du programme de la journée Techniques pédagogiques Exposé/débats Rappel des travaux de la journée 1 Séquence 6 : Etapes pour la protection des berges par une communauté (aspects pratiques) Echanges d’idées - Visite d’un exemple d’action de en plénière protection de berges ou visites d’un exemple de berge dégradée Synthèse de la visite Séquence 7 : Evaluation de la session de formation - Synthèse générale de la session de Démonstration sur formation le terrain - Evaluation de la formation - Clôture de la formation PAUSE DEJEUNER 21 Facilitateurs Participants Facilitateurs Participants Présentateur Participants Facilitateur Participants Facilitateur Participants COMMENT PROTEGER LES BERGES D’UN COURS D’EAU POUR EVITER L’EBOULEMENT DE SES BORDURES ET SON ENSABLEMENT ? 2. Exemple de grille d’évaluation 1) Contenu a) Quelles sont d’après vous : - Les aspects de la formation que vous avez bien maîtrisés - Les aspects que vous avez moyennement maîtrisés - Les aspects qui ne sont pas maîtrisés b) Qu’avez-vous appris personnellement au cours de cette formation ? 2) Méthodes d’animation Comment appréciez-vous l’animation du facilitateur ? 3) Participation des apprenants Quelle appréciation faites-vous de la participation des apprenants ? 4) Appréciations générales - Qu’est-ce qui vous a plu ? - Qu’est-ce qui ne vous a pas plu ? - Quelles propositions et suggestion faites-vous pour une prochaine formation ? 5) Libres propos 3. Références bibliographiques - Inades-Formation, 2011, Rapport de formation sur la problématique de la protection des berges du fleuve Mouhoun - CILSS/FERSOL 2012, Protéger et restaurer la terre pour mieux vivre : les paysans de la zone Est du Burkina Faso utilisent leurs savoirs et savoir-faire. 35 pages. 22