Ligne haute tension Détecter le champ électrique pour

Nouveautés
Pièces et équipement
Ligne haute tension
Des panneaux disposés
dans les parcelles mettent en garde
les agriculteurs contre le danger
encouru avec leurs engins sous les
lignes à haute tension.
Détecter le champ électrique
pour sauver des vies
Dans les démarches de prévention des accidents liés aux lignes à haute tension, le détecteur
de champ électrique alerte les conducteurs d’engins du risque de contact ou d’amorçage.
La Cuma des Crêtes, dans les Ardennes, a équipé son ensileuse d’un tel capteur…
une des solutions à promouvoir pour limiter les accidents. Par Luc Seconda
D
ans le cadre de la protection des
utilisateurs d’engins, la société
Made a développé un détecteur
de champ électrique Detect Line qui
se monte sur les matériels évoluant
dans les zones à risques. Cet appareil
effectue une détection volumétrique
de lignes électriques HTA (20 kV)
et HTB (> 50 kV) et prévient l’utilisateur dès que l’engin arrive à une
distance de 20 ou 30 mètres d’une
ligne HTA.
L’équipement se compose de deux
éléments : un capteur de champ
électrique monté sur le toit de la
machine et un boîtier de traitement
placé en cabine. Le calculateur reçoit
en permanence les informations du
capteur. Il les traite et les enregistre.
Le Detect Line mesure le champ électrique environnant une ligne. Quand
le matériel entre dans la zone des 20
ou 30 mètres (distance configurable
à l’initialisation de l’équipement),
une alarme sonore retentit de façon
continue et un voyant rouge s’allume
en cabine. Ces alarmes sont intégrées
au boîtier de calcul. Informé qu’il entre
dans une zone à risque, l’utilisateur
du matériel a deux solutions, soit
stopper son engin, soit poursuivre
son déplacement. Dans le second
cas, et afin de limiter l’avertissement
sonore, il doit appuyer sur un bouton
en façade du boîtier qui commande
le passage de l’avertisseur sonore en
mode alternatif avec un bip toutes les
quinze secondes. Le voyant lumineux reste, lui, en fonc­tion­nement
pendant toute la traversée de la zone
à risque, c’est-à-dire sur une distance
de 60 mètres, soit 30 mètres avant la
ligne et 30 mètres après. Une fois
sorti de la zone, toutes les alarmes
Le capteur est disposé sur le toit
de la machine. Grâce à ce montage
sur deux plaques, le dispositif
se retire facilement. On pourrait
par exemple envisager qu’il serve
pour plusieurs machines. Après
l’ensileuse, pourquoi pas la
moissonneuse-batteuse ?
s’arrêtent.
La Cuma des Crêtes, dans les
Ardennes, qui a connu un ac­cident
mortel l’année dernière lors de l’accrochage de la goulotte de l’ensileuse dans une ligne de 20 kV,
vient d’équiper son automotrice du
système Detect Line. Pour faciliter
son démontage, le capteur est placé
sur le toit de la cabine à l’aide d’une
plaque aimantée. Il est simplement
relié par câble au boîtier de calcul
situé en cabine.
Premier montage, premier avis
favorable
Positionné à la droite du conducteur,
ce calculateur utilise une alimentation
en 12 ou 24 volts. Il génère l’alarme
sonore et commande l’éclairage du
voyant situé sur la partie supérieure
du boîtier. Simple, l’installation se
paramètre afin que le système ne
fonctionne pas en permanence. « Sur
la route, la goulotte de l’ensileuse est
repliée, explique Mathieu James, le
conducteur de la machine, et nous
avons donc jugé qu’il n’était pas
nécessaire que le système fonctionne.
En cabine, le boîtier avec son voyant lumineux en position
supérieure. Sur le côté, un volet découvre une prise pour
éventuellement récupérer les informations enregistrées. En
façade, le bouton que le conducteur doit actionner pour passer
l’alarme sonore du mode continu au mode alternatif. Ce bouton
pourrait être plus accessible.
Dès que la machine s’approche à moins de 30 mètres de la ligne à haute tension,
l’alerte sonore et le voyant informent le conducteur qu’il rentre dans une zone à risque.
L’alerte cesse quand la machine s’éloigne à plus de 30 mètres de cette ligne.
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Matériel Agricole - N° 157 - Août 2010
Une expérience acquise dans le béton
Le Detect Line monté sur l’ensileuse de la Cuma des Crêtes est
le fruit d’une démarche menée par cette Cuma, avec le soutien
financier de la MSA Marne-Ardennes-Meuse et ERDF ChampagneArdenne.
De gauche à droite sur la photo : Vincent Bertrand, agriculteur
électrisé gravement en mai 2009 sur un chantier d’ensilage
d’herbe dans les Ardennes, Cédric Navet, ingénieur
commercial pour la société Made (détecteurs embarqués
de lignes électriques), Mathieu James, conducteur de
l’ensileuse de la Cuma des Crêtes, Hervé Scholler, ingénieur
prévention chez ERDF Champagne-Ardenne et Éric Perrin,
conseiller en prévention à la MSA Marne-Ardennes-Meuse.
Nous avons choisi une détection
uniquement lorsque le rotor de l’ensileuse est entraîné. » Concernant le
montage, l’installateur a donc cherché
cette information de commande du
rotor pour la relier au boîtier.
Made est une société basée dans le Var, à La Farlède. Elle bénéficie d’une expérience
dans la détection des lignes électriques pour les pompes à béton automotrices
(toupies). Selon Cédric Navet, ingénieur commercial, la société possède un parc
de 1 500 équipements dans ce secteur
d’activité. Elle propose, pour ces toupies
à béton avec flèche de déchargement, un
équipement baptisé Sky Radio qui détecte
la proximité des lignes moyenne et haute
tension et alerte l’utilisateur de l’entrée
de l’équipement dans une zone à risques :
entre 3 et 6 mètres pour une ligne HTA
(20 kV) et entre 5 et 9 mètres pour une
HTB (50 kV). L’alerte, lumineuse et sonore,
peut également s’accompagner du blocage temporaire d’une motorisation de D’autres dispositifs de détection des
commande­. Ce dispositif intègre l’utilisation lignes électriques peuvent être utilisés
pour les appareils de levage ou les bras
d’un à quinze capteurs indépendants dis- de pompage.
posés le long de la flèche de déversement
du béton. Le Sky Radio peut équiper les nacelles et tout autre matériel capable de
s’élever en hauteur, comme les flèches de pompage des tonnes à lisier, les mâts
télescopiques des élévateurs, les bras des épareuses…
Mathieu James a utilisé ce printemps
l’automotrice équipée du Detect Line
pour terminer la campagne d’ensilage
d’herbe. Pour lui et le président de
la Cuma, Arnaud Bocquillon, cet
équipement est efficace et devrait
être proposé de série. « Il faudrait
juste doubler le voyant pour en
placer un le long du montant droit
de la cabine, dans l’axe de vision
du conducteur, souligne Mathieu
James. C’est la même chose pour
le bouton qui commande le passage
de l’alarme du mode continu en
mode alternatif : il pourrait être plus
accessible. » L’installateur a d’ores
et déjà prévu de dédoubler le signal
lumineux et la commande.