Les migrants arrivent lundi à Lyon, Villeurbanne, Vénissieux et Saint

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Les migrants arrivent lundi à Lyon, Villeurbanne, Vénissieux et Saint
SAMEDI 22 OCTOBRE 2016 LE PROGRÈS
ACTU LYON ET RÉGION 13
AUVERGN E RH ÔN E-ALP E S D É MAN TÈ LE ME N T DE S C AMP S DE C AL A IS
Les migrants arrivent lundi à Lyon,
Villeurbanne, Vénissieux et Saint-Fons
LA RÉPARTITION
9 départements
Il y a un an tout juste, 49 migrants volontaires pour quitter Calais, arrivaient à Villeurbanne dans l’espoir
d’un avenir meilleur. Photo archives Stéphane GUIOCHON
751 migrants en provenance de
Calais seront accueillis dans la région
en début de semaine. Leur venue
coïncide avec le démantèlement de
ce que l’on nomme “la jungle”.
D
ix-sept bus sont attendus en Auvergne Rhône-Alpes entre lundi 24 et
jeudi 27 octobre. Cinq sur la seule journée de lundi A leur bord, auront pris
place 751 migrants écartés de la “jungle” de Calais dans le cadre de son démantèlement prévu pour commencer
lundi, dès l’aube.
« L’opération humanitaire débute », a,
ainsi, commenté vendredi soir, le préfet
du Rhône et de région Michel Delpuech pour qui « mobiliser cette capacité d’accueil s’est avéré facile » (lire par
ailleurs).
La seule Métropole
pour le Rhône
Dans le Rhône, 185 migrants, et non
250 comme initialement annoncé,
trouveront place, pour 60 d’entre eux à
Lyon 3e et 8e, dans des logements diffus
appartenant à Habitat et humanisme.
Quinze autres seront logés à SaintFons toujours par le même opérateur.
De son côté, Forum réfugiés accueillera 70 personnes sur ces trois sites (rue
de la Baïsse à Villeurbanne, à Lyon 3e et
Lyon 8e).
Enfin, Vénissieux s’inscrit dans le dispositif d’accueil : 40 migrants sont attendus dans l’ancienne clinique La RoRHO - 1
Michel Delpuech
Préfet du Rhône et de région
« L’opération humanitaire
débute »
Comment va se dérouler l’accueil
Photo archives P. J.
des 751 migrants ?
« L’opération humanitaire débute. Ces migrants arriveront sur la région à
partir de lundi, lorsque démarrera le démantèlement de la Lande de Calais.
Sauf évolution, cinq bus arriveront lundi, quatre mardi, sept mercredi et un
jeudi. »
La région est-elle prête ?
« Beaucoup ont agité le chiffon rouge à propos des 1 400 places à créer. Or
nous avons déjà une capacité supérieure aux 751 places nécessaires. Nous
sommes plutôt à 1 100 places disponibles, et capables de monter en puissance
jusqu’à 1 400 en huit à quinze jours. »
Vous êtes-vous heurté à des difficultés ?
« Mobiliser cette capacité d’accueil s’est avéré facile, même si l’organisation
est un peu lourde et la logistique importante. D’ailleurs je veux saluer les opérateurs et tous les acteurs qui ont travaillé pour réussir cet accueil. Saluer aussi
l’esprit républicain qui s’est manifesté de manière générale. Les choses se sont
faites sans difficulté. J’espère que le temps des polémiques est derrière nous. »
Qui finance ?
« L’État, c’est son devoir, finance l’opération en rémunérant les opérateurs que
sont les associations. Le prix journée est de 30 euros par migrant. »
Les Centres d’accueil et d’orientation sauront-ils faire face ?
« Le CAO est un système éminemment transitoire. Y est examinée la situation
administrative des personnes. La plupart relevant de la demande d’asile seront ensuite orientés vers les structures, dont les Cada (Centres d’accueil pour
demandeurs d’asile), habilitées. Si des personnes ne relèvent pas de la demande d’asile, nous procéderons à des reconduites aux frontières. J’en profite pour
rappeler que la capacité d’accueil de demandeurs d’asile, pour la région, est de
8 800 places. Or, ces places ne sont pas saturées. Et même si nous en accueillerons un peu plus cette année, il n’y a pas d’explosion des chiffres. »
Propos recueillis par Dominique Menvielle
24 sites sont mobilisés en région
pour héberger et accompagner les
migrants au sein des Centres
d’accueil et d’orientation (CAO)
créés quand ils n’existent pas déjà.
Rhône : 185
à Lyon 3e et 8e (60), Villeurbanne
(70), Vénissieux (40) et Saint-Fons
(15).
Ain : 50
à Bellignat
Drôme : 59
35 à Allex, 10 à Bourg-de-Péage,
14 à Montélimar.
Isère : 100
à Saint-Martin-d’Hères.
Loire : 65
Valfleury (35), Boën-sur-Lignon
(11), la Tour-en- Jarez (9),
Andrézieux-Bouthéon (10).
Haute-Loire : 40
à Saint-Beauzire.
Savoie : 78
Aix-les-Bains (10), Aiguebelle (13),
Fourneaux (35), Modane (20).
Haute-Savoie : 70
à Annecy dans l’ancienne annexe
du Palais de justice.
Puy-de-Dôme : 104
54 à Clermont-Ferrand et 50 à
Pessat.
seraie. Le territoire de la Métropole est
donc le seul retenu, même si des pistes
d’hébergement ont pu être examinées
un temps sur les « extérieurs », comme
à Claveisolles dans le Beaujolais.
Il n’y aura pas non plus de migrants à
Condrieu où se préparait déjà une manifestation, orchestrée par le Front national, appelant à refuser leur présence.
Retenir la Métropole et des hébergements diffus ou déjà existants permet
de calmer les esprits dans une région
dont le président, Laurent Wauquiez
(Les Républicains), est à l’origine d’une
pétition contre « le plan Cazeneuve ».
En Auvergne Rhône-Alpes, huit autres
départements sont concernés par
l’ouverture de Centres d’accueil et
d’orientation (CAO) destinés à accueillir ces demandeurs d’asile, pour la
plupart des hommes seuls, même si
quelques familles sont annoncées, notamment en Haute-Loire.
Enfin, à partir du 5 novembre se posera
la question de l’accueil de mineurs, sachant que jusqu’à cette date, leur situation est étudiée, y compris dans le cadre
d’un passage en Angleterre. Beaucoup
de ces 1 300 mineurs non accompagnés, font, en effet, état de la présence
de membres de leur famille de l’autre
côté du Channel. Selon nos informations, le département de l’Ain pourrait
ouvrir les bras à 50 de ces plus jeunes.
Dominique Menvielle
www.leprogres.fr