Serono entre dans le giron de Merck

Transcription

Serono entre dans le giron de Merck
N
U
M
É
R
O
327
27 septembre
2006
Edito
actualités
Serono entre dans
le giron de Merck
Un laboratoire de génomique au CIT
Publiquement en vente depuis un an,
la première biotech. européenne vient
d’être acquise par le laboratoire allemand
pour 13,3 milliards de dollars.
C
’est fait ! Serono va entrer dans le
giron de l’allemand Merck AG. Après
s’être mis publiquement en vente
depuis près d’un an, le suisse semblait avoir
changé de stratégie faute de repreneurs.
Mais au moment où l’on ne s’y attendait
plus, l’allemand Merck AG a annoncé cette
acquisition de 13,3 milliards de dollars.
Certes l’offre est moins valorisante que
Serono ne l’escomptait fin 2005. On par­
lait alors de 15 milliards de dollars ! Mais
depuis, le cours du titre a fortement baissé.
Les nombreuses discussions avec GSK, J&J…
n’ayant pas abouti et les analystes sectoriels
estimant le portefeuille du suisse peu garni.
Certains s’inquiétaient même de l’approche
d’échéances sur des brevets qui génèrent
d’importantes redevances et constituent
le chiffre d’affaires de Serono ! L’arrivée de
Merck AG dans la partie a donc permis de
faire avancer le dossier. L’allemand va pou­
voir réinvestir d’importants gains réalisés
dans son activité cristaux liquides, un marché
très cyclique, et se renforcer dans une acti­
vité acyclique. Un point important pour ce
laboratoire, même si Serono n’était pas la
première option stratégique.
Suite p.2
SOMMAIRE
société émergente
Kalexsyn : experte en chimie médicinale
Page 3
Pages 4-5
Partenariat ou acquisition : faire le bon choix
au bon moment
Technologie Page 6
Une source de nouveaux antigènes tumoraux
Stratégie en bref
Un laboratoire de génomique au CIT
Bioalliance des résultats... cliniques
La moelle osseuse au secours du coeur
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bourse et ils bougent Internet, Rendez-vous, étude
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Page 8
Le Centre international de toxicologie (CIT) d’Evreux est devenu en
trente ans l’un des quatre ou cinq plus gros centres de recherche sous
contrat (CRO) capable d’expertiser le rapport bénéfice/risque des médi­
caments. Pour ses 250 clients, il sous-traite environ 500 études par an
de sécurité, de toxicologie ou de pharmacologie cinétique pour la vali­
dation de leurs essais précliniques, ainsi que d’écotoxicité pour les pro­
duits agrochimiques dans le cadre des normes Reach. Le CIT réalise plus
de 50 % de son activité à l’international, deux tiers en Europe et un
tiers aux Etas-Unis. Entre 2001 et 2005, il a doublé son chiffre d’affaires
(passant de 23 à 47 millions d’euros) et a engagé 160 collaborateurs
atteignant ainsi 350 salariés. Le CIT vient d’investir 15 millions d’euros
dans la rénovation de ses équipements et parie sur l’avenir avec un
laboratoire de génomique pour étudier l’effet des produits au niveau
de l’expression des gènes sur une plate-forme haut débit. TB
Polepharma débat sur la relance
L’industrie pharmaceutique qui connaissait une croissance de 6 et 7 %
en 2004 et 2005 a enregistré un net recul de chiffre d’affaires en 2006.
En cause, la réforme de l’Assurance maladie de 2004. « La préconisation
du générique et les plans comptables annuels du gouvernement ont
imposé des taxations élevées (1,76 %), sapant la confiance des inves­
tisseurs étrangers », s’est alarmé le vice-président du Leem, Philippe
Lemoine, au congrès Polepharma. Créé en 2002, à l’initiative des labo­
ratoires proches de Dreux, et financé par le département d’Eure-etLoir, Polepharma fédère 80 entreprises de la filière. Le débat rassem­
blait Jean Marimbert de l’Afssaps, Noël Renaudin, présisent du CEPS et
Laurent Degoos, président de la Haute autorité de santé, rapporteur
du projet de Sécurité sociale 2006, sur le thème de la relance de la crois­
sance. Laurent Degoos a annoncé le retour des taxations à 0,6 %, la
remise en œuvre du Conseil stratégique des industries de santé fin 2006
et la création d’un comité stratégique des essais de santé en 2007. TB
GSK va produire en France son vaccin
contre le cancer du col de l’utérus
C’est décidé, Glaxosmithkline va produire en France Cervarix, son
vaccin contre le cancer du col de l’utérus. Un investissement de 350 à
400 millions d’euros pour le laboratoire britannique, à Saint-Amandles-Eaux (Nord). Près de 350 emplois seraient créés. Le produit devrait
être approuvé par les autorités européennes en 2007, et ne pourrait
l’être qu’en 2008 aux Etats-Unis. Le groupe est devancé par l’américain
Merck, dont le concurrent, Gardasil, vient d’être homologué outreAtlantique. Selon les calculs de GSK, la prévention du cancer du col
de l’utérus devrait représenter un marché de l’ordre de 3,4 à 5,9 mil­
liards d’euros d’ici à 2010. En effet, si les femmes de 10 à 50 ans se font
vacciner contre le papillomavirus humain, responsable de la maladie,
certains analystes évaluent le marché à 7,14 milliards d’euros à moyen
terme pour tomber à 2,9 milliards d’euros à plus long terme. HG
Biotech.info - Numéro 327
| Page 1
EN BREF
actualités
Créée en juin 2006,
la jeune pousse belge
Actogenix (Gand) vient
de lever 11,5 millions
d’euros. Ce premier
tour de table a réuni
les investisseurs GIMV,
Biotech Fund Flanders
et Life Sciences Partners.
La société sera dirigée
par l’ancien PDG et
cofondateur de la société
Ablynx, Mark Vaeck.
Actogenix injectera ses
fonds dans le développe­
ment de sa plateforme
technologique baptisée
Top Act.
Bioalliance, des résultats… cliniques
Le Science Center
vient de recevoir
2,25 millions de dollars
du ministère américain
du Commerce pour
développer son activité
internationale et
soutenir la création
d’emploi dans la région
de Philadelphie.
Genzyme vient de
racheter les droits sur le
Glucamesh, biomatériau
utilisé pour favoriser
la réparation de la paroi
abdominale lors de
la chirurgie réparatrice
des hernies inguinales.
Le britannique Vastox
reçoit 370 000 livres du
ministère britannique
de l’Industrie (DTI) pour
financer un projet de
recherche d’un budget
global de 910 000 livres.
L’objectif est d’étudier les
facteurs affectant le deve­
nir des cellules souches.
Vastox conservera les
droits sur les résultats
de cette recherche.
Porto Rico investit dans
les biotechnologies en
ouvrant, dans le parc
industriel de Guanajibo,
un biopôle qui abritera
des activités de forma­
tion, de R&D et de
production. 12,5 millions
de dollars ont été inves­
tis dans ce complexe.
Porto Rico, qui abrite
déjà une forte activité
d’équipement médical
et de labos pharma­
ceutiques veut devenir un
« hub » en matière
de biotechnologie.
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Biotech.info - Numéro 327 -
Un premier semestre plutôt encourageant sur les chiffres, puisque, dans son acti­
vité de service, la biotech. parisienne réalise 198 000 euros de chiffre d’affaires
par ses prestations à la société Eurofins-Viralliance. En juin, la perte nette s’élève
à 5,024 millions d’euros (3,195 millions en juin 2005). Mais ces chiffres ne sont pas
forcément significatifs. Ce qui compte finalement pour cette société de discovery,
c’est la poursuite de la mise en place de nouvelles structures et du dévelopement
­clinique. Direction marketing, renfort juridique, brevets, appel à des consultants
spécialisés, Medical Synergy, aux Etats-Unis, et BML, à Londres. Et surtout, la société
a obtenu les autorisations de la FDA pour la phase III du Lauramyc (contre les candi­
doses oropharyngées). La société va continuer le développement clinique pour deux
technologies de délivrance du médicament, acyclovir Lauriad, passage en phase II/III
et doxorubicine Transdrug, en phase III. HG
Nycomed acquiert Altana pharma
Avec l’annonce du rachat de l’allemand Altana Pharma (Constance) par le danois
Nycomed (Roskilde) pour un montant de 4,215 milliards d’euros, c’est un nouveau
pas dans la consolidation du marché pharmaceutique européen qui s’opère. La
transaction, sous réserve de son approbation par les actionnaires et les autori­
tés de la concurrence, devrait être bouclée d’ici à la fin de l’année. Le nouveau
groupe prendra le nom du danois mais son siège social sera situé à Zurich tandis
que la R&D sera implantée en Allemagne. Altana Pharma amène notamment
avec elle son produit destiné au traitement des ulcères. Nycomed devrait dégager
cette année un chiffre d’affaires estimé à 3,1 millards d’euros. La société, qui avait
déjà fait l’acquisition en juin dernier d’une société roumaine, emploie désormais
12 000 salariés. Elle entend s’attaquer au marché russe ou sud-américain. Quant
au groupe Altana, il se concentrera désormais sur ses activités de chimie. MC
E D I T O (suite de la page 1)
S e r o n o e n t r e d a n s le g i r o n de M e r ck
Rappelons que l’allemand s’est
récemment porté acquéreur de son
compa­triote Schering. Mais Bayer a
remporté la partie dans ce jeu à trois en
offrant 16,3 milliards de dollars !
En pratique, l’allemand Merck AG va
faire les choses en bonne et due forme
puisqu’il offre une prime de 20 % à la
famille Bertarelli, détentrice de 64,5 %
du capital de Serono, et qu’il va procé­
der à une offre d’achat des actions res­
tantes, même si la réglementation bour­
sière suisse ne l’y contraint pas.Tout cela
permettra de constituer un poids lourd
européen de près de 32,2 milliards de
dollars de capitalisation boursière.
Le projet possède bien sûr sa part
d’ombre. En Bourse, le rachat sera clai­
rement synonyme de perte de lisibilité
pour le secteur de la biotech. Car le titre
Serono, l’une des « success story » de la
biotech. européenne, va disparaître
de la côte. Il était l‘un des rares encore
capables de faire rêver les investisseurs.
Sur le fond du dossier, la complémen­
tarité avec les activités de Merck AG,
essentiellement connu pour sa branche
génériques, n’est pas non plus évi­dente.
Certes, la société est déjà positionnée
sur le secteur de la biotech. avec la licence
de commercialisation euro­péenne de
l’Erbitux d’Imclone dans le cancer du
côlon. De plus, certains secteurs théra­
peutiques sont complémentaires (traite­
ment de l’infertilité chez Serono et trai­
tements hormonaux chez Merck). Mais
même si le laboratoire de Darmstadt
prévoit déjà de regrouper ses activi­
tés avec celles de Serono et que l’on
parle d’un budget cumulé d’un milliard
d’euros pour la R&D et de 28 produits
en développement, la fusion ne résou­
dra pas le problème immédiat du labo­
ratoire ; son manque de programmes en
phase avancée de développement. En
juin dernier, Merck a, en effet, ar­rêté
le développement du Sarizotan en
­phase III dans la maladie de Parkinson.
Espérons que l’opération ne s‘avère
pas, dans le fond, une simple opportuni­
té financière et qu’il y ait une véritable
stratégie capable de redynamiser une
entité qui a été l’un des fleurons de la
biotech. européenne… ■ catherine zivI
société émergente
EN BREF
Kalexsyn : experte en chimie
médicinale
Cette CRO américaine offre des services de chimie médicinale aux entreprises
engagées dans la découverte et le développement de médicaments.
A
gir à tous les stades du dévelop­
pement d’un médicament, et
réduire ses coûts : c’est ce que
propose Kalexsyn grâce à une appro­
che de chimie médicinale. La société
propose des services permettant de
transformer des «hits» en «leads» ou
d’optimiser des «leads».
Elle peut également proposer et
réaliser des modifications chimiques
de candidats médicaments de façon
à résoudre des problèmes d’ADME
(absorption, distribution, métabolisa­
tion et élimination). En effet, l’équipe
de Kalexsyn cumule une expertise dans
tous les aspects de la chimie médici­
nale incluant la syn­thèse organique, les
modifications des propriétés physiques,
les stratégies analogues et la diversifi­
cation des collections de composés.
Outre ces ser­vi­ces, la société se met
dans la peau d’un consultant, elle joue
un véritable rôle de conseil et est une
incontestable force de proposition. Elle
adapte son savoir-faire aux besoins de
ses clients. Kalexsyn a aussi misé sur sa
flexibilité et sa réactivité, deux qualités
essentielles à une entreprise de service.
La société a déjà participé à la concep­
tion et au développement de cinq com­
posés aujourd’hui commercialisés.
Une croissance constante
En 2003, le département opéra­
tionnel de recherche de Pfizer, situé à
Kalamazoo, dont faisait partie l’entité
« chimie médicinale » a été transféré à
d’autres sites. C’est à cette époque, en
juillet, qu’une partie des cher­cheurs
de ce service a décidé de rester dans
le Michigan et de créer Kalexsyn
(Kalamazoo Experts in Synthesis). La
société s’est donc logiquement implan­
tée à Kalamazoo, dans le très mo­derne
Centre d’innovation « Southwest
Michigan Innovation Center ». Les fon­
dateurs, les Drs. Robert C. Gadwood et
David C. Zimmermann sont tous deux
de vieux loups de l’industrie pharma­
ceutique avec des expériences indus­
trielles respectives de 17 et 23 ans.
« Notre force a été de nous entourer
d’une équipe opérationnelle compé­
tente et expérimentée ainsi que de
consultants hyperspécialisés de haute
renommée », expliquent-ils. Les deux
fondateurs détiennent chacun la
moitié de la société. Le Dr Gadwood
est à la fois président et directeur sci­
entifique tandis que le Dr Zimmermann
occupe le poste de « Chief Executive
Officer » (CEO). Un coup de pouce a
été donné par l’Etat du Michigan lors
de la création de la société : un prêt
de 400 000 dollars qu’elle a mainten­
ant quasiment terminé de rembourser.
Dès sa première année d’existence,
Kalexsyn a généré un chiffre d’affaires
suffisant à rentabiliser son activité. La
société continue sur cette bonne voie
puisque, depuis, elle n’a pas cessé
d’être profitable. En trois ans, elle est
passée de deux chimistes à une équipe
de seize chimistes médicinaux et ne
compte pas s’arrêter là puisqu’elle a
initié la construction de laboratoires
supplémentaires.
Kalexsyn a récemment signé un
accord avec le centre de criblage à
haut débit du Michigan. « L’alliance
va faciliter le travail d’identification et
de synthèse des composés chimiques
prometteurs », explique Rob Kilkuskie,
le directeur du centre de criblage.
« Après avoir identifié des hits par
notre système de criblage, nos ­clients
souhaitent souvent une expertise
chimique. L’expertise de Kalexsyn est
appropriée à ce genre de besoins »,
conclut-il. Cette alliance engendre une
réelle valeur ajoutée et intéresse une
population croissante d’entreprises
pharmaceutiques. ■ céline Héchard
f i c h e
d
‘i
d e n t i t é
Lieu : Kalamazoo, Michigan, USA
création : 2003
financement : Fonds propres et prêt
Spécialité : Services en chimie médicinale
effectif : 16 personnes
contact : [email protected]
site web : www.kalexsyn.com
Levées de fonds :
- Le néerlandais Octoplus
espère lever 25 millions
d’euros lors d’une pro­
chaine entrée en bourse.
- Inovio (Etats-Unis)
lève 15,3 millions
d’euros en deux place­
ments d’action auprès
d’investisseurs privés.
- Sirion obtient 25 mil­
lions de dollars de la vente
d’actions privilégiées à
North Sound Capital.
- Addex lève 40 mil­
lions de francs suisses
lors d’un troisième tour
de table menée par
GlaxoSmithKline.
- Cell Therapeutics (EtatsUnis) lève 40 millions de
dollars par placement
d’actions sur le marché.
- Prism obtient 30 millions
de dollars d’un placement
de série B.
- Le belge ActoGeniX lève
11,5 millions d’euros dans
un placement de série A.
Le britannique PowderMed
va tester sur des humains
son vaccin ADN contre la
grippe (virus H3 et H5N1)
dans la perspective d’une
autorisation de mise sur
le marché.
Trophos SA, société
implantée à Marseille et
travaillant sur le traite­
ment des maladies neuro
dégénératives, vient de
reconduire son parte­
nariat avec l’institut à but
non lucratif américain
CHDI, Inc. dans le dévelo­
ppement de traitements
contre la maladie de
Hutington.
Les firmes allemandes
Bionas et Primacyt ont
signé un accord visant à
développer des tests cel­
lulaires pour dépister les
effets hépatotoxiques des
molécules candidates.
Cent personnalités (écri­
vains, acteurs, sportifs,
scientifiques, etc.) ont
réalisé durant l’été des
tableaux pour soutenir
la recherche à l’Institut
Gustave Roussy. Ces
œuvres seront exposées,
du 12 au 16 octobre 2006,
à l’Hôtel Artcurial puis
vendues aux enchères.
Biotech.info - Numéro 327
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stratégie
Partenariat ou acquisition ? Comm
choix au bon moment
Quelle philosophie adopter : acheter ou collaborer ? Des éléments de réponses ont
été donnés à Biobusiness les 20 et 21 septembre 2006, à Genève, exemples à l’appui.
A
cquisition de Kudos (210 millions de livres) et de
CAT (702 millions de livres), par AstraZeneca (AZ),
­chacune d’un genre différent, partenariat réussi
entre Bayer et Onyx. L’analyse des grands “deals” dans la bio­
tech. donne des idées. Il est vrai néanmoins que dans ce genre
de réunion d’affaires, ultraprofessionnelle (environ 250 per­
sonnes, en majorité des Anglo-Saxons), les exemples de
ratage ne sont commentés qu’en coulisse...
En janvier dernier AstraZeneca achetait donc l’anglais
Kudos, société privée de découverte de médicaments spé­
cialisée dans le domaine de l’oncologie. De quoi élargir son
portefeuille, et utiliser la biotech. comme un centre de
recherche sur la réparation de l’ADN.
« La reprise de CAT, cotée au London Stock Exchange, est
d’un autre ordre, explique Roger Lloyd, directeur exécutif
“global licensing” pour le laboratoire pharmaceutique.
La biotech. va rester une entité juridique indépendante.
Les temps changent, dans les années 1975-1985, c’était la
période de construction, ont suivi le temps des licences puis
celui du vrai partenariat, et maintenant nous voici arrivés
aux acquisitions. » Mais les mariages entre en­tités inégales
ne sont pas d’actualité ; les pharma étant riches en cash et
les biotech. cherchant de bonnes sorties. « Nous ne som­
mes plus au temps de combler des vides, mais d’embrasser
ensemble l’innovation », se réjouit Roger Lloyd.
Des alliances de plus en plus complexes
S’ajoute à cette tendance la complexité croissante des alli­
ances classiques, ce qui amène à des décisions plus radicales.
« En 2005, les partenariats et acquisitions ont représenté un
total de 38 milliards de dollars, une somme jamais atteinte
depuis l’an 2000 », explique-t-il.
Les achats comprennent en général une bonne prime,
soit 67 % dans le cas du rachat de CAT (la moyenne de la
prime dans les deals de 2005 est quand même de 56 %).
En 2005 les partenariats et
acquisitions ont représenté
un total de 38 milliards de
dollars. Une somme jamais
atteinte depuis 2000.
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Biotech.info - Numéro 327 -
Et ­pourtant, les alliances ont des avantages et des inconvé­
nients comme la dépendance entre les deux partenaires.
« Pour Kudos, qui a été l’initiateur du projet, l’affaire
a été bouclée en six semaines, se réjouit Roger Lloyd.
Nous sommes passés du stade cession de licence à l’achat
extrêmement rapidement. Les négociations ont vu deux
tours de “due diligence” en si peu de temps. Dans le cas
de CAT, la décision de l’achat nous est complètement impu­
table. Le deal a été le résultat d’une longue et fructueuse
alliance. » Et de conseiller « pour chaque décision d’achat,
de regarder la capitalisation sur le marché et l’historique
des tours de financement précédents ». AstraZeneca a tou­
jours eu comme politique de varier les types d’acquisition.
« Le mélange culturel est source d’innovation », commenteRoger Lloyd. Kudos est donc devenu un centre de recherche
d’AZ, pendant que CAT gardait une totale indépendance.
Un concept plutôt qu’un “deal”
Acquisition ou alliance ? C’est la deuxième voie qu’a
choisie Bayer signant un partenariat au long cours avec
l’américain Onyx, spécialiste du cancer. Et Christopher
Seaton, vice-président senior, en charge du global
licensing et business développement d’ironiser : « Est-il
vraiment possible de faire une alliance avec une grosse
bête comme Bayer ? » Bien sûr que oui, et la collaboration
avec Onyx est un cas d’école.
Le groupe allemand vient par ailleurs de rache­ter son
compatriote Schering. L’ensemble Bayer-Schering, implan­
té à Berlin, arrive dès maintenant au 7e rang mon­dial de la
pharmacie avec un chiffre d’affaires coquet de 9 milliards
d’euros. Une énorme opération, qui ne l’empêche pas
d’aller toujours plus loin dans l’alliance avec Onyx, qui lui a
permis d’entrer sur le marché très convoité de l’oncologie.
Une histoire d’amour qui commence dès 1994 avec une
cession de licence. Puis, en 1996, « nous avons changé la
collaboration, nous l’avons à nouveau modifiée en 1999,
et le médicament est maintenant sur le marché et com­
mercialisé par les deux partenaires. Avec Onyx, nous avons
signé plus un concept qu’un deal », explique Christopher
Seaton. Frais de recherche en commun, partage des béné­
fices, comar­keting en dehors du Japon, la collaboration est
un grand succès. Bayer avait mis 5 millions de dollars pour
la phase II, 15 millions pour la phase III, 10 pour la NDA
(nouvelle application du médicament) et encore 10 mil­
lions pour l’homologation. Le produit, du nom de Nexcavar
BOURSE
ment faire le bon
exploite la voie RAS. « Onyx avait cette connaissance, nous avions
notre banque de molécules à tester, et l’alchimie – il faut que le
courant passe – a fait le reste. Modeste, Christopher Seaton parle
pour cette belle histoire de « succès classique ». En attendant des
succès plus extravagants ?

L’action Biomérieux a progressé de 3,58 %
lundi. A l’origine, la volonté du spécia­liste
du diagnostic in vitro de ­réaliser des
acquisitions dans le cadre de son recentrage
sur son cœur de métier après la cession,
en mai, de sa division Hémostase au groupe
Trinity Biotech. Biomérieux, qui a annoncé
une progression de 6,1 % de son
chiffre d’affaires (516 millions d’euros)
au 1er semestre 2006 et de 18,2 % de
son résultat opérationnel (85,6 millions
d’euros), va se lancer dans une vaste réflex­
ion stratégique. L’annonce a plu aux inves­
tisseurs très intéressés par la consolidation
d’un secteur en pleine effervescence. CZ

L es biomar q ueurs catal y sent les deals
« Les données sur les biomarqueurs ont une influence
certaine sur les acquisitions de licence par les big pharma »,
commente William Watson, directeur du licensing
scientifique du danois H Lundbeck. Et cet aspect joue
beaucoup sur le montant du contrat. Vincenzo Libri,
directeur médical et directeur de la science médicale
exploratoire de Glaxomithkline explique : « Il devient de
plus en plus déterminant d’avoir des outils de prédiction
de la validité d’un développement, et les biomarqueurs
sont justement cela. Qu’ils soient, selon sa définition, un
signe physique ou de laboratoire utilisé comme substitut
pour le point final d’une étude clinique ; qu’ils indiquent
le changement induit par la thérapie chez le malade,
qu’il aient un rôle de diagnostic, qu’ils mesurent une
activité biologique, ou la réponse au médicament, les
biomarqueurs apportent une valeur énorme car ils sont
prédictifs. On passe ici d’une définition sémiologique de
la maladie, à une approche fonctionnelle. » Une vision
à mettre en parallèle avec celle de la biologie moléculaire.
Imclone systems
L’action Imclone Systems a de nouveau
été chahutée sur le Nasdaq cette semaine.
Elle a perdu 7,3 % lundi suite au juge­
Biogen Idec/PDL : prix du partenariat innovant
Biobusiness décernait à Genève le prix pour un partenariat inno­
vant (moins classique ?). Et c’est l’américain Biogen Idec qui a rem­
porté la palme pour son alliance avec PDL, à la grande joie de Leslie
Coney, directeur associé BD du premier, et de Jean-Marie Guénot,
vice-président en charge du corporate et business développement.
Original en quoi, ce partenariat ? Il s’agit ici d’une alliance
qui concerne un ensemble d’anticorps en phase II du dévelop­
pement clinique. La base de l’accord est le partage à 50/50 des
coûts et des bénéfices. Plusieurs anticorps sont visés : dacli­
zumab, pour le traitement de la sclérose en plaques, et les
maladies liées aux transplantations, ainsi que les affections
respiratoires ; le volociximab et le fontolizumab pour toutes
les indications. PDL a reçu un paiement initial de 40 millions
de dollars et BI a acheté 100 millions de dollars en actions à son
partenaire. Et si tout se passe bien, les milestones pourraient se
monter à 660 millions d’euros. Pas si mal en effet. ■ Hélène Guyot
Biomérieux
ment rendu par un tribunal fédéral de
Manhattan. Celui-ci imputait l’invention
d’une technologie majeure protégeant un
produit d’Imclone, l’Erbitux, a trois scienti­
fiques israéliens de Yeda R&D. Malgré cela,
le cours est remonté en milieu de semaine
alors que le financier Carl Icahn et deux de
ses collègues ont été nommés au conseil
d’administration. Carl Icahn, qui détient
13,9 % des parts, a sollicité le départ de
l’actuel président David Kies. La requête
est restée sans suite… pour le moment. CZ

genta
Le titre Genta a pris 23 % lundi suite à
la publication de résultats prometteurs
pour les phases III du Genasense dans le
mélanome. Un rebond inespéré après
l’effondrement du cours début septembre
suite à la décision négative rendue par un
comité d’experts de la FDA sur le dossier
d’enregistrement du Genasense dans la
leucémie. La société a par ailleurs annoncé
qu’elle allait lever 16 millions de dollars sur
les marchés grâce à un placement auprès
d’investisseurs institutionnels. CZ
IL BOUGE
bIOMéRIEUX
Le Dr. Peter Kaspar, qui a rejoint bioMéri­
eux en 2005 pour piloter les activités de
biologie moléculaire, remplace Christophe
Mérieux, récemment décédé, à la tête du
département R&D de bioMérieux.MV.
Biotech.info - Numéro 327
| Page EN BREF
Le Genopole d’Evry et la
société Mabgène viennent
de signer une conven­
tion de partenariat pour
créer et exploiter un cen­
tre de bioproduction au
sein du bioparc d’Evry. Il
devrait être opérationnel
fin 2007 et produira des
protéines recombinantes
et des anticorps monoclo­
naux destinés aux essais
précliniques et cliniques
de phase I et II.
La calcineurine, ou pro­
téine phosphatase 2B,
serait indispensable au
bon développement des
tissus pulmonaires à la fin
de la gestation. Elle pour­
rait avoir un intérêt théra­
peutique chez les grands
prématurés qui naissent
avec des poumons imma­
tures. (« Journal of Clinical
Investigation» online,
21 septembre)
Yi-Yan Yang et ses
collègues de l’Institute
of Bioengineering
and Nanotechnology de
Singapour sont parvenus
à faire régresser
des tumeurs mammaires
chez des souris en
leur injectant des nano­
particules polymères
biodégradables contenant
du paclitaxel et un
plasmide porteur du gène
de l’interleukine 12.
(« Nature Materials »
online, 24 septembre)
Chez des rats, la stimu­
lation des récepteurs
cérébraux à l’insuline
permettrait de ralentir
et même de stopper la
neurodégénération liée
à la maladie d’Alzheimer.
Cette observation pousse
à croire que l’on pourrait
traiter la maladie
dès ses premiers signes.
(« Journal of Alzheimer’s
Disease », septembre)
Le premier patient au
monde a avoir reçu une
greffe de pénis, un chi­
nois de 44 ans, n’aura pas
tenu plus de 14 jours. En
raison d’un « grave prob­
lème psychologique pour
lui et sa femme », il a pré­
féré demander que l’on
lui enlève l’organe greffé.
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Biotech.info - Numéro 327 -
technologie
Une source de nouveaux
antigènes tumoraux
La méthode Serex (analyse sérologique d’une banque d’expression d’ADNc
recombinant) permet l’identification d’antigène tumoraux capables d’induire une
réponse tumorale spécifique chez les patients atteints de cancer.
L
a technique Serex est basée sur
la construction d’une banque
d’ADNc (acide désoxyribonu­
cléique complémentaire) qui représente
l’ensemble des ARNm (acide ribonu­
cléique messager) présents à un
moment donné dans un tissu ou dans
un organe donné. Dans le cadre de la
méthodo­logie, les ARNm sont purifiés à
partir d’une biopsie de tumeur. Ils sont
ensuite rétrotranscrits en ADNc. Après
leur fragmentation, ils sont insérés dans
des vecteurs d’expression de bactério­
phages et empaquetés dans les phages
qui sont ensuite utilisés pour infecter
des bactéries (Escherichia coli). Les colo­
nies bactériennes dans lesquelles la répli­
cation du phage est activée forment des
plages de lyse. Les protéines recom­
binantes sont exprimées par les bac­
téries lors de l’infection lytique par le
bactériophage. Les plages de lyse sont
transférées sur une membrane de nitro­
cellulose afin de poursuivre l’analyse par
un western blot. Les sérums de patients
sont alors utilisés pour mettre en évi­
dence les antigènes spécifiques de la
tumeur biopsiée. Les clones positifs
sont isolés et l’ADNc correspondant est
séquencé afin de permettre l’étude des
protéines correspondantes.
La méthode a été mise au point par
le Dr Michael Pfreundschuh du « Ludwig
Institute for Cancer Research » (LICR).
Dans un souci de valorisation de cette
découverte, le LICR a lancé et épaulé
l’« International Serex Program », un
groupe collaboratif vise à identifier
les antigènes tumoraux. Jusqu’à main­
tenant, les chercheurs de ce projet
ont identifié plus de 2 000 séquences
d’antigènes regroupées dans une pre­
mière banque de données dont la cons­
truction a été commencée en 1997 par
le bureau d’information technologi­
que du LICR. En 2002, l’« Academy of
Cancer Immunology » et le LICR ont cofi­
nancé une seconde banque, la « Cancer
Immunome Database » (CID) qui collec­
tionne tous les produits des gènes
contre lesquels une réaction immuni­
taire a été induite chez des patients can­
céreux quelle que soit la méthode utili­
sée pour les mettre en évidence. Cette
seconde banque a également reçu
l’aide de l’Union européenne par le
biais du « European Cancer Immunome
Program » (Eucip). Le CID regroupe non
seulement des séquences issues de la
banque de données Serex ou publiques
mais aussi différents résultats issus de
la bio-informatique identifiant de nou­
velles séquences humaines d’ADNc. A
ce titre, il représente une source extrê­
mement importante de données dans le
domaine du cancer.
Immunité conceptuelle
L’approche a permis de démontrer
que la plupart sinon tous les cancers
exprimaient des gènes codant pour des
protéines qui sont immunogéniques
chez le patient. Le Serex a mis en évi­
dence des antigènes déjà connus dont
Mage (mélanome) de même que de
nouveaux antigènes tumoraux : par
exemple le NY-ESO-1 (cancer des testi­
cules). Dans la majorité des cas, l’autoimmunogénicité des cancers n’est
pas due à un seul mais à de multiples
antigènes. L’analyse de la réponse anti­
corps associée au processus cancéreux a
démontré que les antigènes tumoraux
regroupaient des protéines strictement
spécifiques des tumeurs aussi bien que
des auto-antigènes communément
retrouvés dans les tissus sains. En défini­
tive, les résultats de la méthode Serex
ont introduit la notion d’immunité
conceptuelle. Ils tendent en effet
à prouver que les conditions dans
lesquelles une molécule est présen­
tée au système immunitaire sont plus
importantes pour son antigénicité que
leur expression elle-même.
Dans le cas de cancers, l’étude de la
présentation des antigènes ou autoantigènes joue et jouera donc un rôle
clé dans le design, la réalisation et
l’évaluation des vaccins anti–tumoraux
et par conséquent des essais cliniques
qui en découleront. ■ céline héchard
technologie
La moelle osseuse au secours du cœur
Malgré des progrès significatifs dans la prise en charge de l’ischémie myocardique
et de la dysfonction ventriculaire, qui en est souvent la conséquence, cette mala­
die reste l’une des causes majeures de mortalité dans le monde. Les possibilités de
régénération du muscle cardiaque ne sont en effet pas suffisantes pour réparer les
lésions produites par l’interruption temporaire d’irrigation, d’où l’intérêt grandis­
sant des thérapies cellulaires. Ainsi, trois récentes études cliniques de thérapie
cellulaire cardiaque permettent d’envisager cette technique avec un optimisme
prudent. L’essai multicentrique Repair-AMI (Reinfusion of Enriched Progenitor Cells
and Infarct Remodeling in Acute Myocardial Infarction) s’est intéressé aux effets
d’une perfusion intracoronarienne de cellules dérivées de moelle osseuse après un
remodelage artériel suivant un infarctus du myocarde. L’amélioration de fraction
d’éjection ventriculaire gauche à quatre mois était de 5,5 % dans le groupe traité
contre seulement 3 % dans le groupe contrôle (5,5 % vs 3,0 %). Un autre essai por­
tait sur l’injection intracoronarienne de cellules progénitrices dérivées de moelle
osseuse ou du sang. Une amélioration de 2,9 % de la fraction d’éjection ventricu­
laire gauche a été observée après trois mois. Pour autant, ces résultats sont tem­
pérés par ceux obtenus dans l’essai Astami (Autologous Stem-Cell Transplantation
in Acute Myocardial Infarction). En effet, il n’a été observé aucune amélioration de
la fraction d’éjection ventriculaire gauche dans le groupe qui avait reçu des cellules
dérivées de moelle osseuse. Toutes ces études ont le mérite d’apporter la preuve de
la faisabilité de cette approche. (« NEJM », 21 septembre) EG
Provoquer l’agrégation des bêta-amyloïdes
L’agrégation des protéines est un mécanisme dont on connaît l’implication dans
la pathogenèse de la maladie d’Alzheimer. Mais on en connaît peu sur l’initiation
même de ce phénomène. Dans « Science » du 22 septembre, Mathias Jucker et ses
équipes de l’Université de Tübingen (Allemagne) et de Bâle (Suisse) se sont intéres­
sés aux similitudes entre Alzheimer et maladies à prion. Ils ont injecté directement
dans le cerveau de souris transgéniques porteuses du gène APP (protéine précurseur
des bêta-amyloïdes) des protéines bêta-amyloïdes provenant d’extraits cérébraux
de malades humains d’Alzheimer ou d’autres souris transgéniques elles aussi por­
teuses du gène APP. Ils ont observé une agrégation des protéines, cette amyloïdose
étant fonction du timing et de la quantité injectée initialement. Cet effet a par ail­
leurs pu être partiellement voire totalement inhibé à l’aide d’une immunisation anti
bêta-amyloïdes ou d’une dénaturation de ces protéines chez la souris receveuse. Par
ailleurs, le phénotype de l’amyloïdose provoquée dépendait de l’hôte mais aussi du
type de l’agent infecté, ce qui suggère qu’il existe différentes variantes biologiques
de la protéine bêta-amyloïdes, comme il existe différents variants de prion. EG
Bronzer sans rayons UV
Le bronzage résulte d’une stimulation par des rayons UV des cellules de la peau qui
produisent de la mélanine. Pour cela, il faut que l’hormone mélanotrope (MSH) se
lie avec le récepteur MC1R situé sur les mélanocytes. Mais, chez les personnes qui ne
bronzent pas, comme les roux, on trouve une mutation dans le gène du récepteur
qui perturbe son fonctionnement. Malgré cela, la machine à produire de la méla­
nine est présente et peut être mise en route. C’est ainsi que David Fischer et ses
collègues du Dana Farber Cancer Institute (Boston, Massachusetts) ont réussi à faire
bronzer des souris à la peau blanche. Chez des souris déficientes pour le gène du
MC1R, ils ont appliqué une crème à base de forskoline, une substance dérivée d’une
plante. Après quatre semaine de ce traitement, les rongeurs présentaient une peau
brunie, preuve que de la mélanine a été produite. Ils ont ensuite testé ce traitement
chez des souris atteintes de xeroderma pigmentosum. Cette maladie qui prive de
toute protection contre les UV conduit au développement de nombreux cancers
de la peau. En stimulant la production de mélanine, la crème à base de forskoline a
réduit le nombre de cancers chez les souris malades. (« Nature », 20 septembre) EG
EN BREF
La première pierre de
l’Institut de la Vision a
été posée à l’hôpital des
Quinze-Vingts, à Paris.
Ce centre européen de
recherche, de soins et de
transfert technologique
ouvrira en janvier 2008.
Il sera dirigé par Alain
José Sahel, directeur du
Laboratoire de physio­
pathologie cellulaire et
moléculaire de la rétine
(Inserm-Université Pierre
et Marie Curie).
Chez les souris dépour­
vues du gène codant le
récépteur Roryt, le taux
de lymphocytes Th17
est bien inférieur à la
moyenne. Ces rongeurs
semblent par ailleurs
résistants aux maladies
auto-immunes ce qui
suggère que les lym­
phocytes Th17 jouent un
rôle crucial dans ce type
de pathologie. (« Cell »,
22 septembre)
D’après les études
in vitro d’une équipe
de la Johns Hopkins
School of Medicine,
l’agent pathogène de
la maladie du sommeil,
le Trypanosoma brucei
gambiense, parvient
à traverser la barrière
hémato-encéphalique
grâce à la protéine bruci­
paine qu’il secrète. (« JCI »
online, 21 septembre)
Un modèle prédictif
incluant des éléments
de l’histoire médicale
personnelle et familiale
permettrait d’identifier
les patients à hauts ris­
ques de cancer du côlon
(syndrome de Lynch)
susceptibles d’avoir une
mutation génétique sur
MLH1 ou MSH2. (« Jama »,
27 septembre)
Le 29 septembre 2006,
la banque britannique de
cellules souches devrait
révéler les caractéris­
tiques des six premières
lignées de cellules
souches embryonnaires
qu’elle va rendre dis­
ponible aux chercheurs
du pays. Une quarantaine
de lignées devraient être
disponibles.
Biotech.info - Numéro 327
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É T U D E
www.comite-richelieu.com
Le Comité Richelieu est l’association
française des PME de haute tech­
nologie. Indépendant des pouvoirs
publics et des grandes entreprises,
il représente les intérêts des PME
innovantes pour faciliter leurs
relations avec les grands comptes
et favoriser leur développement
ainsi que la création de nouvelles
entreprises leaders mondiales.
L’organisation prône le rééquili­
brage de la concurrence et tra­
vaille à bâtir des propositions dont
un « Small Business Act » européen
en faveur d’un meilleur accès des
PME aux 1 500 milliards d’euros
d’achat public annuel. HG
rendez-vous
 Du 4 au 5 octobre,
6e
aura lieu le
forum biotech.
des investisseurs européens à
Zurich (Suisse). Il réunit chaque
année plus de 400 industriels et
laboratoires en recherche de parte­
nariats, d’acquisitions ou de fonds.
www.sachsforum.com
 Le 6 octobre,
à Grenoble, le Biocluster tran­
salpin organise l’European bioalpine convention. L’événement
rassemblera les acteurs européens
de l’industrie et de la recherche
autour d’une problématique
commune, les neurosciences.
www.bioalpineconvention.com/
 Du 8 au 10 octobre 2006,
BioPartnering Europe (BPE)
tiendra son 14e congrès annuel
à Londres. Il présentera
130 sociétés. La session
d’ouverture sera consacrée
aux conséquences des récents
investissements des big pharma
dans la biotech.
http://www.techvision.com/bpe/
 Du 25 au 27 octobre,
le Palais des congrès, à Paris,
accueillera Eurobio. Le Prix Paris
Bio y sera remis, le 25 octobre.
✁
En marge de ce 10e Carrefour
européen des biotech., le 1er sym­
posium Genopole se concentrera,
le 24, sur la bioproduction.
www.genopole.fr/bioproduction
www.eurobio2006.com
www.paris-region.com/outils/
prix_bio_2.as
 Du 6 au 8 novembre
se tiendra à Dusseldorf, en
Allemagne, le 12e congrès
international Bio-Europe 2006.
http://www.ebdgroup.com
/bioeurope/
 Du 8 au 10 novembre
les Journées internationales
de biologie auront lieu au
Cnit, Paris-La Défense. A noter :
des confé­rences scientifiques
dès le 7 novembre. « Biotech Info »
y propose un « café scientifique »
sur nanotechnologies et médecine
personnalisée. www.jib-sdbio.fr
 Le 22 novembre,
conférence sur les ARNI organisée
par Transat à Lyon ; la société spé­
cialiste du secteur fait le point.
[email protected]

Biotech.Info est incubé
à Paris Biotech Santé
Les biotech. moteurs de l’économie
Selon l’Institut d’études supérieures de l’Université des NationsUnies, l’UNU-IAS, les biotechnologies pourraient booster
l’économie des pays développés et résoudre les problèmes des
pays en voie de développement. Albert Sasson, ancien sousdirecteur de l’Unesco, consultant auprès des Nations-Unies et
de la Commission européenne, abonde dans ce sens. Il vient de
publier deux rapports, « Industrial and environment biotech­
nology : current achievements, prospects and perceptions » et
« Food and nutrition biotechnology : current achievements, pros­
pects and perceptions » et un ouvrage : « Medical Biotechnology :
achievements, prospects and prospections ».
Ces trois publications, par le biais d’exemples très précis, trai­
tent des applications et des recherches les plus récentes dans
les secteurs de l’industrie alimentaire. Les relations entre santé
et aliments y sont ana­lysées au travers du prisme des biotech.
(nouveaux produits issus des OGM, outils de détection et de
contrôle de qualité…). Dans la sphère médicale, les outils de
biotech., notamment la détection, aident à lutter contre le
Sras, le virus Ebola… Enfin, dans le domaine de l’industrie en
général, les outils servent, entre autres, à développer de nou­
veaux produits respectueux de l’environnement, se substituant
à des procédés chimiques.
Ces études sont disponibles à l’adresse suivante : http://www.ias.
unu.edu/publications/details.cfm/articleID/704. AZ
Une publication de BiotechInfo Diffusion Sarl
Rédaction : 24, rue du Faubourg-Saint-Jacques 75014 Paris
Tél. : + 33 1 53 10 53 32
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Dépôt légal 3e trimestre 2005 - Editeur : BiotechInfo Diffusion Sarl (principale actionnaire :
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Directrice de la publication : Hélène Guyot. Imprimé par Dupli-Print, 2, rue Descartes
95330 Domont. Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse : 0601 I 78859.
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présente publication est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas
prévus par l’article L.1225 du code de la propriété intel­lectuelle. Il en est de même pour la traduc‑
tion, l’adaptation et la reproduction sur tous les supports, y compris électroniques.
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