Suixtil, une saga qui nous plaît
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Suixtil, une saga qui nous plaît
23 business Suixtil, une saga qui nous plaît Suixtil, le nom ne vous dit peut-être rien. A l’origine de la marque, on trouve un gros industriel du textile des années 1920-30, en Argentine. Un peu comme René Lacoste avec les joueurs de tennis. Elle a été reprise par un couple franco-belge installé à Shanghai et deux de leurs amis. Avec succès. Par Pascal Dro – Photos xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Fangio, premier “client” « Je suis installé en Chine depuis une vingtaine d’années, avec mon épouse et mes enfants. A Hong Kong, d’abord. Puis à Shanghai. Un jour, un ami belge a croisé cette marque argentine, Suixtil, qui apparaissait sur les pantalons et les polos de Juan Manuel Fangio, mais qui avait disparu. Il a entrepris des démarches et l’a acquise. Mon épouse et moi étions alors acheteurs en Chine pour de grands groupes Vincent Métais et son célèbre polo Suixtil, de passage au dernier salon Rétromobile. Ambiance ! Vingt ans avant que les sponsors n’investissent les carrosseries des Formule 1. Watkins Glen, 1961. Au centre, devant la Porsche F1, de gauche à droite, Jo Bonnier, Dan Gurney et Bruce McLaren papotent. Tous sont habillés en Suixtil. Barcboys.com > L’histoire est toute bête.Vous connaissez sans doute le slogan qui se trouve sur les affiches de Grand Prix : « Authentique. Passionnant. Pur. » C’est sur ces valeurs que nous choisissons nos sujets, les personnages et les histoires que nous publions depuis deux ans. De vrais personnages, avec une profondeur ou, mieux, une âme. Un jour, intrigués par une bannière passée sur le site Internet du magazine britannique Motorsport, nous sommes tombés sur Suixtil. Un rapide e-mail plus loin, une belle réponse, dans un anglais parfait, signée Vincent Métais. Les Français maniant à la perfection l’anglais sont (encore) assez rares. Nous échangeons nos adresses Skype et nous appelons. L’homme est à Shanghai, nous aux Etats-Unis. Nous parlons de course, d’autos, des héros de nos jeunesses et établissons le contact. En univers anglo-saxon, tout est toujours très simple : « Comment faire des choses ensemble ? » Nous avons donc avant tout discuté de Suixtil. Enfin, pour être franc, c’est Vincent Métais qui en parle… Et nous nous sommes retrouvés, de salon en salon. Juste pour le plaisir de partager ces valeurs de vérité et d’authenticité. Nous l’avons ensuite aidé autant que possible, en publiant quelques pages de pub, en plaçant ses autocollants sur la Porsche de notre Cannonball vue dans Grand Prix #6, puis sur notre stand à Rétromobile. De fil en aiguille (ah, ah), il nous raconté la renaissance de Suixtil et ses valeurs. Et tout cela nous plaît. Les vêtements qu’il refait aussi, d’ailleurs… 24 business Juan Manuel Fangio et Peter Collins à Cuba, lors du Grand Prix de La Havane 1957. Tous deux en Suixtil. européens. Nous n’avions pas besoin d’en rajouter : nous croulions sous le travail ! Mais, chez nous, les autos, c’est un truc de famille. Mon père est chirurgien et ‘‘rafistole’’ des accidentées de la route depuis toujours. Autant dire qu’il n’avait jamais encouragé ma passion pour la course. Pourtant, mon grandpère, qui avait couru et possédé des Bugatti, m’emmenait en balade assez souvent. A l’insu de mes parents, parfois. Alors, quand j’ai un peu fouillé les images, recherché ce qu’était Suixtil, une foule d’odeurs et d’images est revenue à ma mémoire. En clair, je rêvais de course et… nous avons plongé, ensemble. Nous avons ensuite relancé la marque. La snob Europe les adopte L’histoire de Suixtil est celle d’une grande enseigne de bonneterie de l’entre deuxguerres, dans la pampa argentine et prospère d’alors. A Balcarce, Juan Manuel Fangio est en train de construire sa Chevrolet un peu spéciale et par t à l’assaut des carreteras d’alors, ces courses sur route où l’on périt souvent. Mais, lui, il survit et les remporte, créant, déjà, un personnage terriblement populaire. Son histoire et sa légende naissent alors. Suixtil et le gouvernement argentin décident d’aider Fangio. Polos, chemises, pantalons serrés en bas et confortables, sacs de voyage, gants… Et lorsque Fangio traverse l’Atlantique pour s’attaquer au championnat du monde de F1 naissant, à l’aube des années 1950, il est équipé de la tête aux pieds. Ses vêtements sont si Stirling Moss en Suixtil (à gauche) et l’ingénieur Zora Arkus-Duntov (le “Z” des noms de Corvette), à Sebring en 1957. fonctionnels, solides et élégants que la snob et vieille Europe se met au diapason de ces modèles spécifiquement étudiés pour la course. En quelques mois et pendant plus de vingt ans, en F1 et F2, mais aussi dans les très populaires épreuves d’endurance, telles que Le Mans, Sebring, etc., les pilotes Suixtil ont pour noms Bruce McLaren, Jean Behra, Rober t Manzon, Maurice Trintignant, Peter Collins, Stirling Moss, Dan Gurney… Nous nous amusons aujourd’hui à retrouver les modèles et épreuves avec ces vêtements, que nous refaisons et adaptons, en prenant le plus grand soin d’y apporter la qualité maximale : sacs de voyage, polos dans des tissus solides et incassables, bientôt des ceintures portant les couleurs des écuries nationales, parkas d’été, gants, etc. Nous décidons donc de relancer cette griffe. Cela a l’air simple, mais c’était un projet de fou, dont nous ignorions tout des implications. Les dessins des modèles, les patrons, le marketing, les recherches de photos… tout était à retrouver, interpréter et recréer. Il fallait ensuite les faire fabriquer. Et là, nous sommes en Chine… Est-ce plus facile pour autant ? Non. Et ce, pour deux raisons. D’une part, nous ne voulons pas créer une grande marque et produire des millions de pièces. Nous souhaitons des tissus de grande qualité, des étoffes, coupes et coutures soignées. Des boutonnières gravées, des bagages fidèlement élaborés. Et toujours en respectant cette époque magique, ces personnages de légende et une cer taine idée de la course. D’autre part, les Chinois ne se jettent plus – loin s’en faut – sur les commandes en provenance de l’ouest. La croissance de leur marché intérieur est désormais telle qu’ils n’ont plus de raison de s’em… avec les Occidentaux pour travailler. C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de quelques milliers de pièces par an, comme c’est le cas chez Suixtil. Valeurs partagées C’est uniquement notre bonne connaissance du marché et le fait que nous travaillons ici et avec eux depuis longtemps qui nous permettent de fabriquer des vêtements d’un tel niveau de qualité et de matériaux. Ce qui est chouette, c’est de sentir l’adhésion à ces valeurs, la capacité de conviction de nos vêtements, petit à petit, faire son effet. Au fil des salons comme Rétromobile, des concours comme Pebble Beach, des courses comme la Targa Florio, le Tour Auto et Le Mans Classic, les amateurs, collectionneurs et, en général, les fans des choses que Grand Prix aime – courses, motos, voyages, montres, avions… – deviennent amateurs de nos vêtements. Nous n’offrons rien, c’est un principe. Mais nous comptons désormais des clients prestigieux comme Stirling et Suzie Moss, Jochen Mass et – c’est encore un secret – le département historique de BMW, qui va habiller chez nous son équipe de course historique, avec des débuts aux Mille Miglia, dans quelques jours. L’occasion de franchir une nouvelle étape. » è www.suixtil.com