Le premier journaliste, 13 octobre 2011
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Le premier journaliste, 13 octobre 2011
1 LE PREMIER JOURNALISTE ET PREMIER EDITEUR DE JOURNAUX DE MARSEILLE, FERREOL BEAUGEARD Monsieur Constant VAUTRAVERS 13 octobre 2011 Ferréol Beaugeard (1753-1828) naît à Marseille où son père est crocheteur-grabeleur : il trie des marchandises pour les débararrasser de leurs impuretée et les rendre « propres au commerce ». Pierre-Michel Beaugeard devient bientôt le premier dans sa profession, avec la charge de grabeleur juré. Ferréol suit les cours de droit de la faculté d'Aix, comme son ami le futur chancelier de Provence Gabriel-Claude Pastoret. Après des études juridiques, Beaugeard devient clerc chez un procureur de la ville. Jeune, plein d'allant, imaginatif, curieux de tout, au courant de ce qui se passe à Paris, il expose dans un prospectus, en 1779, son projet de « Journal hebdomadaire de politique, jurisprudence, arts, littérature et musique pour la Ville de Marseille », une ville où rien n'est annoncé, où tout est incertain... Le projet est rejeté mais accepté deux ans plus tard: le premier numéro du Journal de Provence est tiré en 300 exemplaires sur les presses de Jean Mossy, l'imprimeur du Roi et de la Marine. Le journal paraît trois fois par semaine. Ses dix-huit pages hebdomadaires sont rédigées par Beaugeard qui constitue un important réseau d'informateurs très utile. Le journal compte bientôt trois cents abonnés. Malgré les difficultés financières, le journal va être publié pendant une quinzaine d'années. Beaugeard y introduit la publicité. Ce premier journaliste marseillais reste un modéré, approuve les principes de liberté, égalité et fraternité de la Révolution naissante. Mais son sentiment le porte davantage vers le fédéralisme prôné par les Girondins plutôt que vers le centralisme montagnard. Il devient la cible du Club de la rue Thubaneau, filiale du Club des Jacobins de Paris. Beaugeard doit changer le titre de son journal qui devient le Journal de Marseille puis le Journal de Marseille et de ses sections. Mais, dès le début de la Terreur, ce journal cesse de paraître dans la « Ville sans nom ». Sa publication reprend le 1er juillet 1795. Elle cesse le 4 septembre 1797. Décrété d'accusation par le Directoire le 9 octobre, Beaugeard ne sera arrêté que le 1er juin 1798 à Bordeaux. Il restera en prison jusqu'en juillet 1800. À cette époque, le ressort du journaliste est cassé. L'homme qui a illustré la presse, qui s'est ardemment battu pour la liberté d'expression, renonce à 2 cette profession et à Marseille où il a connu tant de difficultés et de dangers. À 47 ans passés, il s'installe à Lyon; il s'inscrit comme avocat au barreau et acquiert, par ses plaidoiries, une assez belle réputation. ***** *