Cucugnan LE SERMON DU CURE DE CUCUGNAN

Transcription

Cucugnan LE SERMON DU CURE DE CUCUGNAN
Cucugnan
Un peu d'histoire...
Blotti aux pieds de Quéribus, le village de Cucugnan (Cucuniano), est mentionné pour la
première fois en 951. A la fin du Xème siècle, l'émiettement du pourvoir carolingien entraîne
la multiplication des forteresses sur les hauteurs (Quéribus, Peyrepertuse).
En 1111, Peyrepertuse et tout le territoire qui lui appartient entrent dans le domaine du comte
de Barcelone.
En 1258, le traité de Corbeil fixe la frontière entre
la France et le royaume d' Aragon, dans le
Fenouillèdes. Cucugnan vit désormais dans une
zone peu sûre. Le village serait détruit à la fin du
XVème siècle.
Au XVIème siècle, le nouveau village s'organise au
dessous du village médiéval ruiné.
Une porte fortifiée en plein cintre semble attester
d'une enceinte villageoise. Une maison "du
seigneur" est mentionnée en 1692 sur les documents
d'archives.
De nos jours, le pittoresque village de Cucugnan, vit
essentiellement de la viticulture et du tourisme.
Construit en amphithéâtre, parcouru de venelles, de
rues escarpées, il est dominé par un moulin à vent
dit "le moulin d'Omer".
LE SERMON DU CURE DE CUCUGNAN
- I -
Monsieur l’abbé Marty, curé de Cucugnan,
Etait bon comme le bon pain,
Et tout le monde l’adorait.
Quand un paroissien récoltait
Au jardin, au champ, quelque chose,
Vite, vite un présent à Monsieur le Curé !
Au temps des porcs, c’était une manne ;
Et sa servante, la Marianne,
Qui n’était pas gracieuse deux fois
En voyant longes, saucissons,
Arriver en avalanches,
S’esclaffait comme une folle.
Et pourtant l’excellent curé
Tant chéri, tant honoré
De son petit troupeau,
Avait son âme tourmentée.
Croyez que ce n’était pas sans raison,
Car, le dimanche, à son sermon
Peu de fidèles assistaient,
Et les plus exacts y ronflaient.
Le pauvre abbé, la larme à l’œil,
Disait souvent à son bedeau,
Homme rustre, qui avait fait la guerre :
« Ce serait le paradis sur terre,
Cucugnan, si mon troupeau
Etait un tantinet plus dévot !
Mais tu le vois, brave Baptiste,
Ce serait péché de faire la quête,
Car il ne nous vient qu’une poignée de gens
Mal habillés, tous indigents.
Le confessionnal se vermoule ;
Araignées, rats y font ripaille,
Et les Pâques passent vite
Sans voir s’agenouiller une tête grise.
O grand Dieu d’amour et de grâce !
Si, du haut du Ciel, sur ma bergerie
Tu ne laisses pas descendre ton regard de pitié,
Tout Cucugnan sera flambé sans lard ! »
Baptiste hochait la tête,
Les poings serrés : il y avait un gros moment
Qu’il tenait sa réponse prête.
Seulement, d’une voix assez rauque,
- Le pauvre buvait comme un trou ! Il dit : « Misons ! la martingale !
Avec la douceur, la morale,
Vous voyez bien, Monsieur le Curé,
Que vous n’avez rien, rien avancé.
Vous direz que vous préférez faire aimer Notre-Seigneur
Que tonner pour le faire craindre !
Je ne suis pas de votre avis. Prêchez sur l’enfer,
Faites donner Lucifer
Armé de sa fourche rouge,
Qui enfourne tant de damnés,
Et vous verrez les cœurs les plus endurcis,
Qui à l’église tournent le dos,
Trembler de peur, venir fidèles
Et gentils comme des agneaux. »
Le curé, toute la semaine,
Fut inquiet comme une corne :
Il creusa, tortura son cerveau ;
Nuit et jour il se démena,
Jusqu’à ce qu’il eût trouvé le truc ensorceleur
Qui devait ramener au bercail le troupeau infidèle.
- II -
Joyeux comme un Regina Cæli,
Le dimanche suivant, pirouettant sur son talon,
Sans quitter l’autel, le curé
Lit, explique l’Evangile.
Mais coupant court à son sermon,
Il dit : « Comme toujours, ici, mes chers frères,
Je vois, pitié ! que vous n’êtes guère
Et j’en éprouve un grand mal au cœur.
Précisément je voulais vous parler d’un trésor,
Que je sais, certes, où il se trouve
Dimanche, mes amis, je vous en donnerai la preuve.
Avertissez tout Cucugnan ;
Qu’à pleines mains on vienne puiser,
Car il y a d’argent et d’or en abondance,
Pour contenter tout le monde. »
- III -
La nouvelle n’eut besoin
Ni de tambour, ni de clairon.
A peine le premier (coup de cloche) tintait-il,
Que tout le peuple galopait,
Comme les brebis (vont) au sel ;
On se pressait les flancs en passant au portail.
Baptiste, le bedeau, riait à s’étouffer,
Et le cœur du curé de bonheur tressautait.
Aussi, le moment arrivé,
Sur la chaire il se percha comme un moineau.
« Mes frères, fit-il d’une voix triomphante,
Il est dit dans l’Ecriture Sainte,
Que pauvres s’enrichiront
Et que riches s’appauvriront,
Si riches sont sourds, si pauvres entendent.
Le trésor, nous l’avons ! de l’œil et de la main
Vous pourrez voir et vous pourrez toucher
Les beaux louis d’or qui luisent
Quand j’aurai fini de prêcher.
Ecoutez-moi, s’il vous plaît, dans le plus grand silence.
Tout d’abord remercions la sainte Providence,
Mes frères, que votre curé
Ne soit pas mort et enterré.
Aïe ! aïe ! la semaine dernière,
Pauvrets ! j’en eus une frottée !
Que c’est un miracle de Dieu
Si je respire, aujourd’hui parmi les vivants.
Un catarrhe, l’âme le crève !
M’avait coupé le souffle ; que je me crus réglé (mort)
Mon corps froid et sans pouls, était raide, étiré ;
Mais mon âme gambadait dans un rêve.
Jésus ! qui vous aurait dit que moi, votre pasteur,
Moi, misérable pêcheur,
Par les anges je me sentis
Levé, porté aux quatre vents,
Et que dans un rien de temps,
Les yeux grands ouverts, je me trouvai
Devant la porte d’or miroitante du Ciel !
L’entrée en est toute petite :
J’attendis un bon quart d’heure
Avant de me hasarder à toucher le marteau.
Enfin, je frappe : pan ! pan ! le cœur battant de crainte.
Le grand saint Pierre se présente,
Et me dit souriant : - Tiens ! c’est vous, Marty !
Et quel bon vent vous mène ici ?
Qu’y a-t-il pour votre service ? De me voir si bien accueilli,
Vous pensez si j’étais ravi !
D’y pense, de bonheur, tenez, je suis abasourdi.
Je lui répondis, radieux :
- Je venais vous demander, si je ne suis pas trop curieux,
Si nous avons à Cucugnan quelques âmes sauvées,
Et si au Paradis elles sont entrées.
- Je n’ai rien à vous refuser, Me dit le Porte-Clefs, me prenant par la main ;
- Entrez, asseyez-vous ; ensemble nous allons voir. Et perchant sur son nez ses lunettes de verre,
Il prend un missel d’or, l’ouvre,
Mouille le bout du doigt pour tourner les feuilles, et dit,
En balbutiant d’une voix rauque :
- Voyons : Cu…cu…cugnan ; Cu…cugnan : Ah ! Le voici !
Tiens ! je suis bien fâché pour vous, brave Marty,
Mais la page est encore blanche ;
Pas une âme de Cucugnan !
- Pas une âme, dites-vous ? mais vous devez vous tromper !
Personne ! personne ! ce n’est pas croyable.
- Saint de Dieu ! regardez à nouveau.
- Personne, brave homme, regardez
Vous-même, si vous croyez que j’aie les yeux englués.
- Ah ! maudit sort ! quelle honte ! Criai-je, tout penaud, avec une trogne de deux pieds ;
C’est fini ! je suis déshonoré ;
Pas un Cucugnanais sauvé !…
En me voyant désespéré
Et près de perdre la boussole,
Le Saint Portier me console
En me disant, la larme à l’œil :
- Si vos gens ne sont pas au Ciel,
Qu’y faire, brave Marty ? vous n’en êtes pas la cause ;
Allez, ils doivent faire une pause
Au Purgatoire, sûrement.
- Au Purgatoire, malheur !
Par charité, grand saint qui êtes si bon,
Faites-les moi voir, de grâce,
Pour que je puisse les consoler.
- Volontiers, mon ami ; tenez, vous allez chausser
cette paire de gros souliers ferrés
Car le chemin n’est pas beau, cela s’en faut :
Il y a montées et descentes,
Des tournants à tout moment ;
Et gare aux chutes.
Plus loin, vous trouverez un grand portail d’argent,
Constellé de croix charbonnées :
C’est là, Marty ; filez, il se fait tard.
Adieu ! tenez-vous gaillard. »
- IV -
Et je cheminai, je cheminai !
Quelle battue ! Je trébuchai
Cent fois aux cailloux, aux ornières,
Aux ronces des chemins charretiers.
Une nuée de couleuvres sifflaient,
A mes mollets s’entortillaient,
En les mordant à belles dents.
Enfin, à force, le portail,
Tout croisillonné de deuil, à mes yeux se présente.
Je frappe, boum !… Une voix rauque et dolente :
- Qui est là, à cette heure ? fait-elle.
- Moi, le curé de Cucugnan.
- De ?… - De Cucugnan. - La serrure,
Cric, crac ! fit un bruit de ferraille.
Un ange gigantesque m’apparût : de peur
Je crois que j’aurais pu me tapir dans un œuf.
Jamais ne vis si sombre mine :
Ses ailes, dans la pénombre,
Eclairaient comme du feu.
Je restais coi et muet, planté comme un piquet.
- Entrez, me dit-il, en grognant. - Tout tremblant j’entrai,
Et je suivis l’ange renfrogné.
Il continua d’écrire :
Crac-crac, crac-crac, sans dire : ami, vous pouvez vous asseoir.
Son livre était dix fois comme celui de saint Pierre.
- Finalement, voyons, que venez-vous demander ?
Me dit-il sèchement en puisant de l’encre dans l’encrier.
- Bel ange, veuillez m’excuser :
Je désirerais savoir si dans le Purgatoire
Quelque petite âme de Cucugnan,
Homme, femme, garçon ou fille,
Ne serait pas, par hasard, venue se purger
D’un vieux reste de peccadille.
Je suis l’indigne pasteur… - Bon, bon ! l’abbé Marty ?
- Oui, Monsieur, pour vous servir. Alors, gracieux, le ministre,
La plume sur l’oreille, étala le registre,
Il tourna, passa les feuilles… Rien. Encore il feuilleta…
Avec un soupir qui allait droit à l’âme,
Il me dit : - Je ne vois personne de Cucugnan !
- Vous ne plaisantez pas peut-être ? Même dans votre flamme
Vous n’en trouvez aucun ? Où seront-ils donc allés
Ces espèces de désœuvrés ?
- Eh ! saint homme, il est juste de croire
Que les Cucugnanais auront filé d’un vol
Tous dans le saint Paradis.
Pour vous en assurer, il faut y aller voir
- J’en viens ! - Vous en venez ? Eh bien ? - J’ai vu clairement
Qu’il n’y en avait pas la queue d’un. Alors, se grattant l’oreille,
Comme s’il eût senti le dard d’une abeille,
L’ange ajouta : - Monsieur Marty,
Vous voyez qu’il n’est pas besoin de savoir le latin
Pour comprendre le cas ; l’être le plus idiot
Dirait : ils ne sont pas au Ciel, ni dans le Purgatoire :
Il n’y a pas de milieu, ils se font rôtir !
- Aïe ! aïe ! aïe ! je suis mort, Notre-Dame !
Il m’a semblé dans les chairs sentir le froid d’une lame
Est-ce possible, Sainte Croix !
Oh ! mon bel ange, quel soufflet !…
Et je trépignais en criant : - Oh ! les infortunés !
S’être allé faire griller les râbles !
Mais que deviendrai-je, moi ? jamais Dieu ne voudra
Le pasteur sans troupeau pour l’emparadiser ! L’ange, de sa voix la plus douce
Emu, me dit : Il ne faut pas faire tant de bile,
Ni même perdre la raison
Avant de savoir le fin mot. -
Et, me montrant du doigt un chemin de traverse
Tout biscornu comme un S,
Ajouta : - Allez, brave curé,
Et prenez garde au pavé. - »
- V -
Je partis, mes chers frères,
Comme transporté par les airs.
Encore heureux que je n’aie pas frotté
De ma plante des pieds la rocaille
Pleine de crapauds, de pétards et de tisons enflammés
Qui me venaient à mi-jambe.
Si je n’eus pas les pieds brûlés,
C’est grâce à mes souliers ferrés (de clous) à deux ailes.
J’arrivai haletant, ruisselant comme un goinfre,
Défiguré, plus noir qu’un Cafre.
Un portail de fer sans le toucher s’ouvrit :
Qu’est-ce que je vis mes amis ?
Un tourbillon de feu et de chair roussie,
Comme fait un morceau de peau de morue grillée,
Ou le sabot d’un bœuf sous le fer rouge pressé.
Et des cris, des gémissements
Mêlés de claquements de dents.
Je me recroquevillai, glacé d’épouvante.
- Eh bien ! Que fais-tu là, vieux pantin ?
Tu entres ou tu n’entres pas, - me dit
Un grand diable cornu, fumeux, qui me secoue
En me palpant comme une figue.
- Moi ? non ! je n’entre pas dans votre horrible boutique ;
Race de loups et de juifs ;
*(traduction littérale mais ici avec le sens de mécréant ou renégat.)
Vous apprendrez que vous parlez à un ami de Dieu.
- Que viens-tu donc baver, imbécile ?
Ajouta-t-il en faisant une affreuse grimace.
- Je suis venu, par curiosité,
Regarder seulement si vous n’auriez pas enfermé
Quelque Cucugnanais. – Tu as là toute la couvée
Et on te la tient bien flambée.
Tiens, donne lui un coup d’œil ; tu verras
Si je te mens, vilain corbeau. Un diable, comprenez-vous, ne nous complimente pas. »
- VI -
Et je vis dans les brasiers
Vos parents aimés ouvrant les deux bras,
En me criant : - Monsieur Marty,
O crème des curés ! comment
Avons-nous tant fait mauvais usage
De notre misérable vie au village ?
Oh ! si nous avions suivi vos conseils,
Tout droit nous serions allés dans le saint Paradis !
Et les pleurs ruisselaient,
Et les flammes les asséchaient.
Emu, je voulus entrer
Pour leur porter soulagement et pour les embrasser ;
Mais un démon, de sa fourche,
Fit trois piqûres à ma poitrine,
En me criant : - Hé ! halte-là !
Contente-toi de regarder.
Et je vis Boutiol, vous savez, le blasphémateur,
Qui un jour, reniant son baptême, osa battre sa mère ;
Et Philibert, le sac à vin
A qui il fallait trois pintes pour en trouver le goût.
Et la Catherinette, avec son nez-en-l’air,
Qui s’est éteinte à l’hôpital.
Je vis Pascal du Savetier
Qui avait souvent la poule au pot,
Sans aller au marché, sans avoir de poulailler.
Je vis Madelon, la belle jardinière,
Qui ne se gênait pas pour s’approvisionner
Au potager de Paul, son voisin ;
Et Jeannot, l’insolent, le cœur plus dur qu’une corne
Qui, quand je sonnais la cloche,
Disait par toute la rue :
Tiens, il y a un pourceau de pendu.
Je vis le Putois, qui, lorsqu’il me rencontrait,
Allant porter le bon Dieu, la pipe au bec crachait,
Sans quitter le chapeau,
Me regardant de travers.
Je vis la Suzon, une autre gourgandine ;
Et Gaspard, et Frigoul… Je ne termine pas la liste ;
Il me faudrait jusqu’à demain,
Et vous languissez d’aller dîner. »
- VII -
La trouille avait gagné tout l’auditoire :
Chacun voyait à l’Enfer ou dans le Purgatoire,
Ou son père, ou sa mère, ou son frère ou sa sœur ;
Et pour augmenter l’épouvante,
Un coup de tonnerre, suivi de quarante autres,
Clac-clac-clac ! glaça le sang de tous les cœurs.
Au milieu des éclairs qui brûlaient les cils,
Hommes, garçons, femmes et filles,
Tout d’un coup pelotonnés,
Braillaient : « Aïe ! mon Dieu nous seront tous damnés. »
Profitant de ce malaise,
Le curé reprit : « Vous voyez, mes chers frères,
Que tout ça ne peut durer :
Aussi qui m’écoute saura
Que passé aujourd’hui, nous faisons la lessive ;
Et nous aurons de la besogne, car le linge est taché.
Voici le programme : Lundi, je confesse les vieux ;
Mardi, les enfants : trois pour un ;
Mercredi, garçons et filles ;
Ce sera assez long ; jeudi, les femmes : fines chattes !
Il faudra commencer matin, de plus terminer tard ;
Vendredi, les hommes ; samedi le meunier :
Ce ne sera pas trop d’un jour entier !
Quand l’épi est mûr,
Mes enfants il faut qu’il soit moissonné ;
Et, qu’on ait soif ou pas soif,
Il faut boire le vin qui est dans le gobelet.
Que Dieu envoie son beau soleil,
Pour que tous puissent sécher leur lessive ;
Je garantis du détergent, nous en avons
Qui emporte le morceau. Amen. »
- VIII -
Et, comme il avait été dit, chacun lava son linge ;
Et, depuis, Notre-Seigneur garde
De tout mal les Cucugnanais,
Qui, l’âme en paix, vivent contents,
Et des milliers de fois plus heureux,
Depuis qu’ils sont devenus pieux.
Mais qui nage dans la bonne huile ?
C’est Monsieur Marty, le brave et bon curé.
L’autre nuit, l’œil ouvert, il rêva à nouveau
Que tranquillement à petits pas il cheminait,
Léger, la joie au front, vers les portes du Ciel,
Suivi en procession de son cher troupeau,
Auquel ne manquait ni une brebis, ni un agneau !
Le château de Quéribus (Cucugnan)
Du haut de son piton rocheux, le château de Quéribus (XI-XIVè) force l'admiration et invite
l'imaginaire.
Véritable nid d'aigle, sa situation stratégique lui permet d'exercer une remarquable
surveillance sur la totalité de la plaine du Roussillon.
Lors de la Croisade contre les Albigeois, Quéribus abrite des Cathares. Il est le dernier bastion
à tomber aux mains des Croisés en 1255, onze ans après Montségur.
Le château rentre alors dans le royaume
de France, sous le règne de Saint Louis.
Il devient une pièce maîtresse du
dispositif défensif français en 1258, à la
signature du traité de Corbeil.
Il perdra son intérêt stratégique en 1659,
avec le Traité des Pyrénées qui fixe une
nouvelle frontière entre la France et
l'Espagne.
Excellent
exemple
d'architecture
militaire, il présente tous les éléments de
ce
patrimoine
:
assommoir,
canonnières...
Son donjon polygonal est réputé pour sa salle de style gothique primitif dont la voûte repose
sur un puissant pilier circulaire s'épanouissant en palmier.
Du haut de ses 728 mètres, la terrasse du donjon offre un panorama inoubliable qui s'étend de
la mer, aux Corbières, jusqu'aux Pyrénées.
Le château de Peyrepertuse (Duilhac)
Un peu d'histoire…
Il semblerait que le site ait été occupé dès l’époque romaine mais le premier écrit date de
1020.
C'est un testament de Bernard Taillefer, comte de Besalù, qui lègue à son fils Guillaume le
château et son territoire.
Ensuite par le jeu des alliances et des donations, Peyrepertuse glisse sous tutelle occitane.
De ce fait, comme toutes les autres seigneuries, il doit faire face à la croisade contre les
Albigeois menée par les troupes du roi de France, Louis IX que l'on nomme aussi Saint Louis.
Après cette guerre le pays devient français.
Avec le traité de Corbeil, Peyrepertuse devient l'une des forteresses royales les plus avancées
sur la frontière du royaume d’Aragon. Le roi de France fait donc déplacer le seigneur de
Peyrepertuse et met à la place une garnison de soldats.
Cette garnison va surveiller la frontière sud de la France jusqu'en 1659, date du traité des
Pyrénées qui fait reculer la frontière au niveau du Perthus.
Peyrepertuse est l'une des plus belles constructions du midi de la France. De son éperon
rocheux qui culmine à 800 mètres d'altitude, un panorama exceptionnel s'offre à vous vers la
Méditerranée et les Pyrénées.
Le château se compose de trois parties : l'enceinte basse, appelée aussi "le château vieux",
l'enceinte médiane et le donjon San-Jordi.
L'enceinte basse est protégée côté nord, par des remparts de 120m de long, équipés de deux
tours ouvertes à la gorge. Le chemin de ronde subsiste, formé de larges dalles reposant sur des
corbeaux.
Côté sud, seule la barrière rocheuse protège cette citadelle. C'est dans cette partie que se
trouvent l'église Sainte Marie et le logis du gouverneur.
L'enceinte médiane est un espace assez large où seul un bâtiment que l’on nomme "le
polygonal" subsiste.
Le donjon San-Jordi est accessible par l'escalier dit de « Saint Louis ». D’une construction
plus récente, San Jordi comprend un donjon et une chapelle d’où l'on a une vue remarquable
sur son voisin le château de Quéribus mais aussi vers la mer Méditerranée et les Pyrénées.

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