La Mensuelle Eco - N°36 - Avril 2016
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La Mensuelle Eco - N°36 - Avril 2016 YT-MAHM 27/04/2016 L’essentiel La zone Euro dénote. Alors que la tendance de l’économie mondiale est à la réduction des taux de croissance, elle poursuit sa reprise et crée des emplois. Elle profite de la résistance de sa demande intérieure (investissement des entreprises, consommation des ménages, investissement résidentiel) et de l’importance de ses échanges intra-zone. Au même moment, l’Amérique latine chute avec les cours des matières premières et les importations chinoises. L’Asie trébuche. La situation s’aggrave au sein des BRICS. Les arguments d’une bascule de l’économie mondiale au profit des pays avancés sont actuellement confortés. Le FMI a ainsi, une nouvelle fois, abaissé les perspectives de l’économie mondiale, à +3,2% en 2016 et +3,5% en 2017. Il a également durci le ton et demandé aux gouvernements d’accélérer les réformes structurelles nécessaires. Si cette ambition est toujours d’actualité en France, les chiffres de fin 2015 et début 2016 réunissent les conditions d’une croissance auto-entretenue : la consommation reste dynamique, l’investissement des entreprises redémarre significativement et les créations de postes sont plus nombreuses. La région Languedoc-Roussilon-Midi-Pyrénées est d’ailleurs au premier rang des résultats nationaux en matière d’emploi. Pour les mois à venir, la nouvelle entité concentrera un projet de recrutement sur dix. Certes, les bases de la reprise demeurent fragiles et la croissance pourrait ralentir mais difficilement s’enrayer, sauf en cas de nouvelles fortes turbulences boursières. L’économie nationale est souvent considérée comme un vieux et gros navire, lent et difficile à manoeuvrer. De quoi lui donner une grande capacité de résistance aux chocs exogènes et, apparement, lui conférer un certain crédit en matière de construction de sous-marins. Les chiffres du mois 4 En un an, le nombre d’abaissements consécutifs des prévisions de croissance du FMI +6.9% La croissance chinoise tombe en 2015 sous la barre des 7%, une première depuis 25 ans +0.4% La progression trimestrielle du PIB attendue en zone Euro sur les 9 premiers mois de 2016 4.3% Le taux de chômage allemand début 2016, son plus bas niveau depuis 1991 82 300 Le nombre d’emplois nets créés en France en 2015 +1.2% La hausse de l’emploi en LRMP en 2015, ère 1 région française en la matière 43,70€ HT Le revenu moyen par chambre disponible des professionnels de l’hotellerie de l’agglomération toulousaine La Mensuelle Eco N°36 - avril 2016 1/ La situation économique mondiale Le FMI agite le spectre de la « stagnation séculaire » Sources : FMI, AssetFI, XERFI, INSEE, EEG Crédit Agricole, Natixis, DEES Société Générale, Les Echos A l’occasion de sa présentation des perspectives de l’économie mondiale le 12 avril dernier, le Fonds Monétaire International a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la quatrième fois consécutive en un an. Justifiant cette nouvelle minoration par « une croissance trop faible depuis trop longtemps » dans le rapport éponyme, l’institution a prévenu les Etats du risque d’une « stagnation séculaire ». On peut assimiler cette situation à un cercle vicieux auto-entretenu combinant une chute de production consécutive à un recul massif de la demande lui-même provoqué par un choc (économique, démographique, financier…). Les tendances de fond à l’œuvre depuis maintenant plusieurs mois sur la scène internationale ont incité les économistes de Washington à réviser de 0,2 point les perspectives de production des pays avancés et émergents pour 2016, désormais établies respectivement à +1,9% et +4,1%. La Russie et le Brésil devraient subir des récessions plus sévères que prévu justifiant l’essentiel de l’abaissement des prévisions des zones émergentes. Bien qu’en ralentissement, les perspectives chinoises regagnent 0,2 point en 2016 et 2017. Tous les principaux pays avancés ont quant à eux vu leurs projections révisées à la baisse, de 0,1 point pour l’Espagne jusqu’à 0,5 point pour le Japon. La zone Euro perdrait 0,1 point de croissance en 2016 (+1,5%) en raison de la faiblesse de l’investissement et du haut niveau de chômage. Les dynamiques du 4 ème trimestre 2015 Les derniers chiffres disponibles se sont révélés plutôt rassurants concernant les Etats-Unis, où le ème ème ralentissement de la croissance (+0,3% au 4 trimestre après +0,5% au 3 ) a été moins marqué que redouté grâce à la résistance de la consommation permise par les créations d’emploi et l’augmentation des salaires. L’économie américaine devrait ainsi conserver son rythme de progression en 2016 (+2,4%). La Mensuelle Eco N°36 - avril 2016 Malgré un bon dernier trimestre 2015 (+0,5%), la décélération de la croissance pourrait davantage concerner le Royaume-Uni en 2016. Le climat des affaires est en effet moins porteur, conjuguant ralentissement de la demande interne et incertitudes liées au référendum sur la sortie de l’Union Européenne. Accusant simultanément la baisse de la consommation des ménages et celle de ses exportations, notamment vers la Chine, le Japon enregistre une évolution de -0,3% de son PIB au dernier trimestre 2015 qui plombe son redressement sur l’année (+0,5% après -0,1% en 2014). Un sursaut de la demande er intérieure est espéré pour le 1 semestre 2016. Le ralentissement de la production industrielle chinoise se poursuit : en progression de 5,4% en glissement annuel sur les 2 premiers mois de 2016, contre +5,9% en décembre 2015, elle tombe à un niveau plancher atteint seulement une fois (en novembre 2008) depuis 14 ans. En 2015, la croissance s’est limitée à +6,9%, soit le pire résultat depuis 25 ans. Au-delà des doutes quant à la réalité des chiffres officiels, la Chine interroge quant aux évolutions de ses fondamentaux macroéconomiques. D’un côté, la stabilisation des investissements et des capacités industriels est cohérente avec le rééquilibrage du modèle économique. De l’autre, le tassement de la dynamique des ventes au détail et le nouveau rebond de l’immobilier laissent perplexes : l’économie tournée vers les services ne crée-t-elle pas trop d’emplois précaires ? Doit-on lire les prémices d’une nouvelle bulle immobilière ? Championne de la croissance en 2015 avec +7,3% de progression du PIB, l’Inde poursuit son développement assis sur la consommation des ménages et l’essor du secteur des services. L’industrie pâtit en revanche du ralentissement des échanges internationaux, mais devrait retrouver une certaine vigueur ces prochains mois avec la reprise de la demande mondiale. 2/ Zone Euro Résilience de la demande intérieure Sources : AssetFI, XERFI, IFO-INSEE-ISTAT, EEG Crédit Agricole, DEES Société Générale Portée par la demande intérieure (investissement des entreprises, consommation des ménages, immobilier résidentiel), la dynamique de reprise se poursuivrait au rythme de 0,4% par trimestre au cours des 9 ème ème premiers mois de 2016, après +0,3% lors des 3 et 4 trimestres 2015. La production industrielle a été er soutenue fin 2015 (+0,4% au dernier trimestre) et le mois de janvier s’est avéré très porteur, pour un 1 trimestre 2016 espéré en hausse de +0,9%. ème La croissance est restée vive en Espagne (+0,8% au 4 trimestre) grâce au pouvoir d’achat des ménages qui continue de doper la consommation privée. Avec l’élan retrouvé du secteur industriel ces dernières semaines, cette dynamique se poursuivrait à un niveau cependant inférieur en 2016, dépendant davantage des relations politiques entre Madrid et Barcelone que de l’orientation des fondamentaux économiques. Le PIB a crû de manière modérée en Allemagne (+0,3%), où la faiblesse de la demande mondiale pèse sur les exportations. Les dépenses publiques liées à l’accueil des réfugiés et l’investissement des entreprises ont pris le relais de la consommation, en décélération. Les exportations, en baisse de 0,6%, retrouveraient er er ème du tonus lors du 1 semestre 2016 (+0,3% au 1 trimestre, +0,7% au 2 ). Le taux de chômage est descendu début 2016 à 4,3%, son plus bas niveau depuis 1991. Malgré un dernier trimestre minimaliste (+0,1%), l’Italie est sortie de la récession en 2015, le PIB affichant une augmentation (+0,6%) pour la première fois depuis 2011, traduite par une hausse des créations d’emploi et une inversion de la courbe du chômage. La croissance accélèrerait en 2016 sous l’effet de la reprise de l’investissement additionnée à la résistance pérenne de la consommation. La Mensuelle Eco N°36 - avril 2016 3/ Le contexte national Le dynamisme de la consommation, moteur principal de la reprise Sources : Banque de France, INSEE, EEG Crédit Agricole, DEE BNP Paribas, Pôle Emploi, DARES, XERFI, Les Echos Les chiffres de la croissance française ème La progression du PIB national au 4 trimestre 2015, estimée à +0,3%, a été légèrement supérieure à la prévision dévoilée en décembre par l’INSEE. Si la consommation des ménages a été affectée par les attentats du 13 novembre et les températures douces er (-0,2% après +0,5%), elle reste au cœur de la reprise en cours. Elle rebondirait au 1 semestre, pour une part technique liée au rattrapage de la chute de fin 2015 (reprise progressive de la consommation dans l’hôtellerierestauration et les services aériens), et pour une part plus structurelle fondée sur la pérennité de facteurs favorables. Au sein de ces derniers, et à côté de la « cagnotte énergétique », l’inflation quasi nulle et le niveau historiquement bas des taux d’intérêt sont des repoussoirs anti-épargne et des facilitateurs du crédit à la consommation. Les dépenses des ménages en biens (environ la moitié du total) ont ainsi augmenté de 0,6% en février. Les achats d’automobiles et d’équipements de la maison affichent des progressions respectives de +1,1% et +4,3%. Ces résultats tranchent avec la baisse du climat de confiance dans le commerce de détail en avril, qui demeure toutefois 2 points au-dessus de sa moyenne de long terme, et avec la baisse de 3 points du moral des ménages entre janvier et mars. Même en stagnant en mars, les dépenses des ménages en biens progresseraient néanmoins au minimum de er 1,7% au 1 trimestre 2016, renforçant la contribution au PIB de la consommation, celle-ci augmentant de ème +0,8%, puis de 0,4% au 2 trimestre. La production manufacturière a vivement progressé au dernier trimestre 2015 : +1,1% après +0,2%. er Contrecoup logique, les industriels prévoyaient seulement une timide nouvelle augmentation lors du 1 ème trimestre 2016 (+0,3%) avant une amélioration plus sensible au 2 (+0,5%) fondée sur des perspectives ère d’activité au plus haut depuis 2011. Dans la construction, la production a cessé de reculer pour la 1 fois depuis plus de 2 ans (+0,2%). L’investissement des entreprises a par ailleurs accéléré (+1,3%), et augmente significativement sur l’ensemble de l’année 2015 en raison du raffermissement de la demande et du taux de marge, des bonnes conditions d’emprunt et de l’incitation fiscale du suramortissement de 40%. Il évoluerait encore de manière dynamique lors des 2 premiers trimestres 2016 (+0,7% puis +0,8%). L’investissement des ménages demeure en revanche atone. La Mensuelle Eco N°36 - avril 2016 Stabilisation du taux de chômage et intentions d’embauche record pour 2016 ème L’emploi des secteurs marchands non agricoles a augmenté de 0,2% au 4 trimestre 2015 (+31 800 postes), après une hausse de 0,1% au trimestre précédent (+12 900). Sur un an, il progresse de 0,5% via la création de 82 300 emplois nets, essentiellement sous l’effet de la reprise dans l’intérim. Dans le même temps, le taux de chômage a diminué de 0,1 point (sur un an comme sur un trimestre) et s’élève à 10% de la population active en France métropolitaine. La baisse sur 3 mois concerne toutes les tranches d’âge, et s’avère plus marquée chez les jeunes (-0,3 pt). Mi-2016, l’indicateur se situerait à 9,9%. Du côté de l’offre, les intentions de recrutement, formulées fin 2015 par les entreprises à l’occasion de l’enquête annuelle Besoins en Main d’œuvre réalisée par Pôle Emploi bondissent de 5,1%, soit un total de 1,83 million de postes à pourvoir, le plus élevé depuis 7 ans. On note une progression plus sensible encore au sein des entreprises de 50 salariés et +, ainsi que le rebond des projets d’embauche dans la construction (+12%). 4/ La conjoncture en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées Sources : Banque de France, URSSAF, Pôle Emploi Enquête Banque de France mars 2016 L’indicateur du climat des affaires dans l’industrie a progressé d’un point en Midi-Pyrénées, comme au niveau national. Les progrès ont été sensibles dans toutes les branches, et devraient perdurer au cours des prochains mois hormis dans les industries agroalimentaires. En Languedoc-Roussillon, l’ICA poursuit sa hausse pour s’établir à 98, niveau identique à celui de MidiPyrénées, soit un point au-dessous de la moyenne nationale. Dans les services, l’activité passée comme prévue est mieux orientée en Midi-Pyrénées. Le climat des affaires est stabilisé à un niveau relativement élevé, à 104, contre 96 au plan national. En Languedoc-Roussillon, l’indicateur progresse et rejoint sa moyenne de longue période (100). La situation du marché du travail En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A au mois de mars, baisse de 0,8% sur un mois, de 1,6% sur trois mois et s’avère stable sur un an. En Haute-Garonne, avec 81 880 personnes concernées, il diminue de 0,4% en glissement mensuel, de 1,5% en glissement trimestriel et il augmente de 0,1% sur un an. ème Au 4 trimestre 2015, le taux de chômage de la nouvelle région représente 12% de la population active, soit 0,2 point de moins qu’au trimestre précédent, et 0,3 point de moins qu’il y a un an. Ce taux s’établit à ème 10,4% en Haute-Garonne, vs 10,6% au 3 trimestre 2015 (taux corrigé) et 10,7% fin 2014. La Mensuelle Eco N°36 - avril 2016 D’après l’URSSAF, la région LRMP, avec +1,2% de hausse de ses effectifs salariés sur l’année 2015, est la plus dynamique de France en matière de créations d’emploi. Cette augmentation, double de celle enregistrée en France, repose en grande partie sur le dynamisme de l’emploi en Haute-Garonne (+1,5% sur un an), meilleure performance depuis 2012. Les services aux entreprises (+3,1%), la santé et l’action sociale (+2,2%) et le commerce (+1,5%) tirent cette tendance. Zoom sur l’enquête Besoins en Main d’œuvre en LRMP En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, les besoins en main d’œuvre potentielle représentent quasiment 180 000 postes à pourvoir en 2016, soit 10% des projets nationaux et une hausse de 1,9% sur un an (vs +5,1% au plan français). Les départements de la Haute-Garonne et de l’Hérault totalisent 72 900 projets de recrutement en 2016, soit 41% des besoins de la région. Derrière eux, les Pyrénées-Orientales et le Gard recensent chacun plus de 19 000 intentions d’embauche. Au niveau des bassins d’emploi, Toulouse (32 200 projets), Montpellier (18 600 projets), Perpignan (12 000 projets) et Béziers (11 560 projets) réunissent 41% des besoins en main d’œuvre de la région. La proportion d’établissements envisageant de recruter diffère d’un département à l’autre; elle s’échelonne de 21% pour le Gard à 26% pour le Tarn-et-Garonne. Avec 110 630 projets de recrutement, les services représentent 62% des besoins en main d’œuvre de la région et se répartissent entre les services aux particuliers (44%) et les services aux entreprises (18%). Dans le détail des services aux particuliers, l’hébergement et la restauration recensent près de 29 320 projets de recrutement pour l’année 2016. La santé envisage également de recruter de façon importante avec plus de 20 760 projets déclarés. Le secteur agricole rassemble 34 610 intentions d’embauche dont 5 080 liées aux activités de l’industrie agroalimentaire. Au sein de la nouvelle région, la construction représente 4% des intentions d’embauche. Enfin, l’industrie draine également 4% des besoins en main d’œuvre (6 330 projets). Dans ce secteur, le matériel de transport (1 310 projets), les industries extractives (1 010 projets) et la métallurgie (960 projets) sont les activités qui réunissent le plus grand nombre de projets de recrutements. La Mensuelle Eco N°36 - avril 2016 5/ En Haute-Garonne : focus sur l’hôtellerie Source : Pôle Etudes&Prospective CCI Toulouse L’Observatoire hôtelier et para-hôtelier de la CCI de Toulouse, en partenariat avec l’Office de Tourisme de Toulouse, Toulouse Métropole et la Communauté d’agglomération du Muretain, fournit aux professionnels depuis 2012 les indicateurs mensuels d’activité, de performances et de suivi du mix clientèle du secteur. Extrait du bilan annuel présenté le 11 avril dernier. Bilan 2015 des Performances hôtelières et para-hôtelières de l’agglomération toulousaine La grande agglomération toulousaine possède une offre de 202 établissements (12 377 clés) composée de 161 hôtels (8 677 chambres) et 40 résidences de tourisme (3 610 clés). Plus de 2/3 de l’offre est située en centre-ville et à proximité de l’aéroport. 2015 a vu l’ouverture de 5 établissements, 3 hôtels et 2 résidences. 90% de la capacité hôtelière proposée est à ce jour classée selon la nouvelle classification. Au bilan 2015, le taux d’occupation approche 65%, soit son meilleur niveau depuis 2012. Le prix moyen continue cependant de baisser (67,30€ HT). Porté par la hausse de taux d’occupation, le RevPAR (revenu moyen par chambre disponible) se redresse en 2015 (43,70€ HT) et égale presque son niveau de 2012 et 2013. Globalement, Toulouse affiche de meilleurs résultats que les grandes agglomérations en province. La croissance du taux d’occupation globale (+2,4 pts) vaut quels que soient les segments de positionnement de l’offre. Les résidences et les hôtels haut de gamme enregistrent la plus forte hausse (+4 pts). Dans les autres catégories, la hausse de remplissage est globalement inférieure à 2 points. Les prix moyens sont globalement en baisse (-1,5%), ceci sur la quasi-totalité des segments. Le recul est toutefois moins prononcé qu’en 2014. La catégorie haut de gamme enregistre la perte la plus forte (-3,2%), seul le créneau super-économique est en légère progression. Le phénomène de baisse des prix appliqué par les hôteliers s’explique par une frilosité après des années difficiles, par une augmentation de la part de la clientèle Corporate (contrats négociés avec les entreprises) avec des prix en dessous du marché mais également de la concurrence plus prégnante et des ouvertures nombreuses en 2015. Les comportements de réservations de dernière minute ne portent également pas les prix à la hausse. La performance globale mesurée par le RevPar est en hausse de +2,3% en 2015 (après -3,0% en 2014), performance portée par le taux d’occupation au détriment des prix moyens. Seul le créneau milieu de gamme affiche un RevPAR presque stable par rapport à 2014, résultat cependant encourageant après la forte baisse de 2014 (-5% de RevPAR). Concernant les caractéristiques du mix clientèle, 77% de la clientèle est française, 23% sont des étrangers (en baisse de 7 points sur toutes les catégories d’établissements). Plus on monte en gamme, plus la clientèle étrangère est sur-représentée atteignant 38% de la clientèle du segment haut de gamme pour La Mensuelle Eco N°36 - avril 2016 seulement 12% en super-économique. Le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne constituent toujours les ème principaux pays émetteurs en 2015, mais le poids de l’Espagne s’est renforcé, plaçant ce pays en 2 position derrière le Royaume-Uni. En 2015, la clientèle d’affaires représente 68% de l’activité contre 32% pour la clientèle loisirs. La clientèle d’affaires gagne près d’un point par rapport à 2014, notamment au travers de la clientèle de groupe en déplacement. Pratiquement l’ensemble des clientèles d’affaires de groupe (séminaires et Incentives, Congrès Salons, et groupes professionnels), c’est-à-dire des clientèles avec des tarifs négociés, progresse en 2015 (en cumulé +2 pts). La clientèle individuelle (loisirs ou affaires) est moins présente qu’en 2014. La baisse de la part de la clientèle loisirs concerne à la fois les groupes et les individuels. Les canaux de réservation utilisés par la clientèle tous segments confondus placent les réservations par internet en première place : 64%. Le taux de réservation par Internet est en augmentation dans les hôtels toulousains, il a notamment augmenté sur les plateformes de « réservation autres ». Cette hausse peut être mise en parallèle avec la baisse du prix moyen des établissements en raison des commissions sur ce type de sites de réservation en ligne. Premières tendances et perspectives 2016 Les deux premiers mois de 2016 s’inscrivent dans une tendance favorable. Ainsi, le taux d’occupation, en comparaison avec la même période en 2015, progresse de +3,1 pts, les prix moyens sont en hausse de +1,6%. L’effet combiné de ces deux composantes conduit à une forte augmentation du RevPar de +7,1% sur janvier et février. En termes de fréquentation, les résidences affichent une progression plus forte que les hôtels. L’augmentation enregistrée dans l’hôtellerie est plus forte que celle de la province. Seules les catégories super-économique et milieu de gamme enregistrent une perte de leur remplissage La hausse du prix moyen observée sur le marché hôtelier toulousain est plus forte que celle de la province, mais la tendance reste légèrement baissière pour les hôtels économiques et les résidences L’augmentation du RevPar concerne tous les segments, seuls le milieu de gamme et le super-économique restent à l’écart de cette tendance en raison d’une fréquentation en léger recul. Le mois de mars (résultats non définitifs) pourrait afficher une tendance à la baisse (notamment liée au er décalage des vacances scolaires) débouchant sur un bilan plus mitigé à l’échelle du 1 trimestre. Seules les résidences estiment que les résultats des 3 mois passés à la hausse, les établissements hôteliers estiment leurs performances conformes aux objectifs fixés. Les projections des 3 prochains mois tablent sur un maintien de la fréquentation. Les catégories économique et haut de gamme appréhendent une baisse de fréquentation à compter de mai et juin. Les catégories super-économique et milieu de gamme et des résidences comptent sur le maintien de la fréquentation. Mémo Chiffres Clés Sources : OBSéco - Fichier des CCI, INSEE, DNSCE ème Au 4 trimestre 2015 Etablissements RCS Effectifs salariés RCS Taux de chômage Exportations en millions d’€ Importations en millions d’€ Midi-Pyrénées Evolution sur un an Haute-Garonne Evolution sur un an 117 502 595 812 10.3% 14 104 8 930 + 1.6% + 1.1% - 0.2 pt + 4.5% + 8.4% 52 546 352 521 10.4% 13 013 8 044 + 2.3% + 1.4% - 0.3 pt + 5.0% + 8.9%