LA CRISE DES ANNEES 1930 EN FRANCE ET EN ALLEMAGNE

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LA CRISE DES ANNEES 1930 EN FRANCE ET EN ALLEMAGNE
LA CRISE DES ANNEES 1930 EN FRANCE ET EN ALLEMAGNE
Plan :
I.
II.
III.
IV.
Quelles sont les manifestations de la crise en France ?
Quelle solution le Front Populaire apporte-t-il à la crise ?
Comment la crise mène-t-elle Hitler au pouvoir en Allemagne ?
De quelle façon les nazis comptent-ils mettre fin à la crise ?
Lexique :
•ligues : p 62 : en France, organisations d’extrême droite hostiles à la république parlementaire
(Action français, Croix de feu, etc.).
•SFIO : p 62 : (Section française de l’internationale ouvrière) : elle regroupe les socialistes français.
•conventions collectives : p 64 : accord passé entre représentants du personnel et du patronat sur les
conditions de travail et les salaires ; ces conventions sont identiques pour toutes les entreprises d’une
même branche (métallurgie, textile, etc.).
•NSDAP : p 62 : (parti national-socialiste des travailleurs allemands) : parti nazi (nom fondé sur le mot
allemand National-Sozialismus) dirigé par Adolf Hitler.
•espace vital : p 72 : (Lebensraum en allemand) pour les nazis, espace nécessaire à la survie de la
race aryenne, à conquérir sur les voisins de l’Allemagne.
•pleins pouvoirs : le droit de faire des lois et de prendre des décisions seul, sans prendre l’avis d’une
assemblée.
•SS : p 74 : organisation du parti nazi assurant à l’origine la protection d’Hitler, chargée ensuite de
poursuivre ceux que le nazisme définit comme des ennemis.
•camp de concentration : p 378 : camp de prisonniers où les nazis enferment ceux qu’ils définissent
comme des ennemis de l’Etat. Les conditions de vie y sont très difficile (travail forcé, violences, etc.).
•pacte germano-soviétique : p 80 : pacte signé le 23 août 1939 par l’Allemagne et l’URSS dans lequel
chacun des deux pays s’engage à ne pas agresser l’autre en échange du partage de la Pologne.
I.
Quelles sont les manifestations de la crise en France ?
a) La crise est d’abord économique. Née aux Etats Unis en 1929 (effondrement de la bourse de New
York en octobre 1929), la crise atteint la France en 1931. Les productions agricoles et industrielles
chutent. Le nombre de chômeurs augmente.
b) La crise est aussi sociale. Le chômage entraîne un appauvrissement et une inquiétude des
populations. Les gouvernements, qui ne parviennent pas à lutter efficacement contre la crise,
connaissent une impopularité grandissante.
c) La crise est enfin politique. Le mécontentement de la population est exploité par les ligues*
d’extrême droite. Généralement xénophobe et antisémite, elles désignent le parlement et les
politiciens comme les responsables des malheurs de la France. Le 6 février 1934, une manifestation
organisée par les ligues devant la Chambre des députés, afin d’obtenir la dissolution de l’assemblée,
tourne à l’émeute. La gauche considère cet événement comme une tentative de coup d’Etat fasciste.
La gauche française s’unit alors (parti communiste, SFIO, radicaux) et manifeste contre l’extrême
droite le 14 juillet 1935. Cette union forme le Front populaire et se prépare aux élections législatives.
II.
Quelle solution le Front populaire apporte-t-il à la crise ?
Aux élections législatives de mai 1936, le Front populaire obtient la majorité absolue à la Chambre des
députés. Léon Blum, chef de la SFIO*, devient le Président du Conseil d’un gouvernement socialiste et
radical. Les communistes refusent de participer au gouvernement mais le soutiennent au Parlement.
Un vaste mouvement de grèves se déclenche alors spontanément dans tout le pays : 2 millions de
grévistes occupent leur usine dans une ambiance de fête, pour que le gouvernement améliore leur
sort.
Dès le mois de juin, Léon Blum organise des négociations entre les syndicats et le patronat. Elles
débouchent sur les accords Matignon qui mettent en place des conventions collectives*, reconnaissent
la liberté syndicale et augmentent les salaires. Ces accords sont complétés par des lois sociales :
congés payés de 15 jours, semaine de 40 heures, scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans. Les grèves
s’arrêtent.
Le gouvernement se préoccupe de la culture et des loisirs (billets de train à tarifs réduits pour les
congés payés). Le cinéma connaît un véritable âge d’or. Par exemple, Jean Renoir, qui s’affirme
comme un artiste engagé, vit avec beaucoup d’intensité les espoirs du Front populaire (la Grande
Illusion).
Mais l’expérience du Front populaire s’arrête dès 1938. . Les patrons placent leurs capitaux à
l’étranger et le chômage ne diminue pas. Des désaccords apparaissent entre les trois partis au
pouvoir. Les communistes veulent intervenir dans la guerre civile qui éclate en Espagne en 1936. La
SFIO et les Radicaux refusent par crainte d’un conflit européen. Le Front Populaire disparaît avec la
démission de Léon Blum en juin 1937. Le nouveau gouvernement Daladier revient sur certaines
réformes du Front populaire.
III.
Comment la crise mène-t-elle Hitler au pouvoir en Allemagne ?
La crise économique frappe l’Allemagne : faillites, chute de la valeur du Mark, 6 millions de chômeurs
en 1932. Elle est beaucoup plus grave qu’en France.
La crise est également politique : déçus par leur jeune République (9 novembre 1918), les Allemands
se tournent vers les partis extrémistes : le parti communiste (KPD) et surtout le parti nazi ou NSDAP*
fondé par Adolf Hitler.
Adolf Hitler est un Autrichien qui a été soldat dans l’armée allemande pendant la première guerre
mondiale. Il refuse la défaite et le traité de Versailles. Il tente de prendre le pouvoir par un coup
d’Etat en 1923 à Munich. C’est un échec : il est emprisonné et rédige alors son ouvrage Mein Kampf
(mon combat).
Il y montre clairement son nationalisme et son racisme : les Allemands formeraient une race
supérieure, les Aryens, destinés à dominer le monde par la conquête d’un « espace vital »*, en
éliminant les « races inférieures ou nuisibles » (Slaves, Juifs, Tsiganes, « coolies et fellahs » d’Afrique
et d’Asie…). Il explique aussi les moyens pour conserver la « race pure », en stérilisant les malades et
les handicapés.
Le NSDAP devient le premier parti aux élections législatives en 1932 et Hindenburg doit nommer Hitler
chancelier (premier ministre) le 30 janvier 1933.
IV.
De quelle façon les nazis comptent-ils mettre fin à la crise ?
1) la mise en place d’un régime totalitaire
Des sa prise du pouvoir, Hitler élimine les opposants (le KPD après l’incendie du Reichstag, 27 février
1933). A la mort d’Hindenburg en 1934, il devient chef de l’Etat, Reichsführer du IIIème Reich.
Rapidement les nazis suppriment les syndicats, la liberté de la presse. Les livres jugés contraires à
l’idéologie nazie sont détruits (Zola, Einstein, E-M. Remarque). Les libertés fondamentales ne sont plus
garanties. Le NSDAP devient parti unique. Hitler se fait accorder les pleins pouvoirs*.
L’école est contrôlée par les nazis. Les jeunes allemands doivent appartenir à des organisations nazies
comme les Jeunesses Hitlériennes.
Un ministère, dirigé par Goebbels, se charge de la propagande : presse, radio et cinéma sont au
service du régime. Les nazis organisent des cérémonies géantes, lors des congrès du parti à
Nuremberg, pour montrer la puissance du régime. Le culte de la personnalité est constant.
Les S.S.* et la Gestapo (police politique), dirigés par Himmler, ont tout pouvoir pour chasser, arrêter
et torturer les opposants, qui sont ensuite envoyés dans des camps de concentration*.
2) la mise en place d’une politique antisémite
Le régime est raciste et antisémite. Les lois de Nuremberg de 1935 interdisent aux Juifs le mariage
avec des Allemands, de pratiquer de nombreuses professions, leur enlèvent la citoyenneté allemande.
Lors de la « Nuit de cristal », des militants nazis se sont livrés à un véritable massacre (nuit du 9-10
novembre 1938).
3) la marche à la guerre
Dès son arrivée au pouvoir, Hitler prépare l’Allemagne à la guerre. Il quitte la SDN et réfute le Traité
de Versailles : rétablissement du service militaire (1935), création d’une armée (Wehrmacht), d’une
aviation militaire (Luftwaffe), remilitarisation de la Rhénanie (1936).
Hitler met en œuvre sa politique en ce qui concerne la conquête d’un « espace vital ». En mars 1938,
il réalise son ambition de construire une Grande Allemagne en annexant l’Autriche (c’est l’Anschluss).
Il poursuit ses conquêtes par l’annexion des Sudètes peuplés de germanophones.
Une Conférence est réunie à Munich le 30 septembre 1938 en présence des chefs d’Etat allemand,
italien, français et britannique. Les alliés de la Tchécoslovaquie, par peur d’une guerre, ne réagissent
pas face à l’annexion des Sudètes par Hitler. Hitler poursuit donc ses annexions (Bohême-Moravie,
1939).
S’étant assuré de la neutralité de l’URSS par le pacte germano-soviétique*, Hitler peut poursuivre ses
conquêtes. Le 1er septembre 1939, il attaque la Pologne ce qui entraîne la France et le Royaume Uni
dans la guerre.