du Japon

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du Japon
L’HEBDO
du Japon
La revue de la presse japonaise hebdomadaire
N°426 - Semaine du 30 avril au 6 mai
Les opinions exprimées dans l’Hebdo du Japon n’engagent que les magazines cités
Sommaire
LE CHIFFRE DE LA SEMAINE :
A la une cette semaine :
2 983 351 yens (28 555 euros)
Soucis de la reconstruction
Le Diamond s’intéresse aux entreprises qui misaient sur les
chantiers de la reconstruction.
L’actualité vue par les hebdos ....................................
1 – Politique :
Régime en question ..................................................... 4
2 – Economie :
Rachat d’électricité ...................................................... 5
3 – Industries-Services :
Alliance atomique ........................................................ 6
4 – Société :
TVXQ ......................................................................... 7
5 – Culture :
Nostalgie coquine ........................................................ 8
En bref ..................................................................... 9
La personnalité de la semaine : Michel Sapin
Le magazine Sentaku note que Michel Sapin est
un ami de longue date du nouveau président
français François Hollande. Les deux hommes ont
fait leur service militaire ensemble. M. Sapin a été
ministre de la Justice et de l’Economie du temps
de François Mitterrand. Il a vécu certains
moments forts, comme les débats sur le Traité de
Maastricht, la crise de la livre britannique, la mise
en place du Système monétaire européen. Il a
l’image d’un homme apte à gérer les situations de
crise économique. D’après Sentaku, il pourrait
devenir
premier
ministre.
Passionné
d’archéologie, il collectionne les pièces anciennes.
Il était plus proche de Michel Rocard que de
François Mitterrand.
Source : Sentaku (Mai, 10)
Il s’agit du montant des frais liés à la
première année d’étude dans une université
privée pour un étudiant devant quitter le
domicile familial.
Ce chiffre apparaît dans une enquête
réalisée entre mai et juillet 2011 par la
Fédération
syndicale
des
professeurs
d’université privée de Tokyo. L’étude a
concerné 18 établissements de la région du
Kanto et 5 514 foyers ont répondu au
questionnaire.
Le revenu annuel moyen de ces familles
atteint 8 996 000 yens (86 092 euros). Les
montants consacrés à la première année
d’étude comprennent les frais d’examen et
d’inscription, le logement et l’argent de
poche.
L’étude précise que 21,7% des familles
consultées se sont endettées pour financer
ces études. Le montant moyen de l’emprunt
est de 1 896 000 yens (18 145 euros).
Les étudiants touchent en moyenne 1 010
yens (9,7 euros) par jour d’argent de poche,
un chiffre en baisse pour la 13ème année
consécutive.
Source :
Toyo Keizai (12/05, 27)
***
1
A LA UNE CETTE SEMAINE
Soucis de la reconstruction
Le Diamond consacre deux articles aux entreprises de la
construction qui comptaient beaucoup sur la reconstruction pour
améliorer leur santé financière.
Retards
Le magazine évoque notamment le traitement des débris dans les
zones sinistrées le 11 mars 2011. Ils sont entreposés dans des
décharges provisoires, souvent dans la cour des écoles et leur
traitement vient à peine de commencer.
Les éléments dangereux sont extraits et les débris sont répartis entre
ceux qui sont inflammables et les autres. Ils sont ensuite recyclés ou
brûlés après avoir été concassés.
Ces travaux sont effectués par des co-entreprises rassemblant de
grands groupes de la construction et des sociétés locales. Les
opérations sont confiées au travers d’appels d’offre émis par les
collectivités locales.
La préfecture d’Iwate a signé ses premiers contrats neuf mois après le
tsunami. La raison de ce retard est que les démarches nécessaires
pour respecter la législation contre le crime organisé ont
considérablement rallongé le processus.
La préfecture a enquêté sur chacune des entreprises candidates. Elle a
demandé la fiche d’état civil de tous les responsables locaux de
chacune des branches locales. Sur la base de ces documents, elle a
ensuite contacté les municipalités d’où venaient les personnes
concernées pour obtenir leur casier judiciaire.
Un responsable de la préfecture explique que « ces démarches ont pris
plus de temps que prévu. Pourtant, il était urgent de démarrer les
travaux. Les villes encombrées de débris étaient envahies de mouches
et la situation sanitaire était déplorable ».
Au sujet du crime organisé, le magazine s’inquiète de l’impact éventuel
de ses initiatives au moment de la reconstruction. Les yakuzas
chercheront sans doute à s’impliquer sur ce marché, estime
l’hebdomadaire. Si bien que les travaux aussi pourraient être ralentis.
Dans un tel contexte, ajoute le magazine, le marché du déblaiement et
du traitement, qui représentait un espoir pour les grandes entreprises
du secteur de la construction, n’a pas répondu aux attentes.
Déception
Dans un autre article, l’hebdomadaire note que le secteur de la
construction connaît aussi des problèmes structurels. Il souffre d’un
important manque de personnel car les entreprises ont largement
restructuré leurs activités et se sont séparées d’un grand nombre de
professionnels. Aujourd’hui, elles n’ont pas les moyens de répondre à
la hausse de la demande.
Dans les trois préfectures du Tohoku les plus sinistrées, les
professionnels manquent. C’est aussi le cas dans les professions liées
aux travaux publics comme les surveillants de chantier.
2
Si bien que les rémunérations augmentent et pèsent sur les bénéfices.
Les entreprises refusent de plus en plus souvent de répondre aux
appels d’offre par crainte de travailler à perte.
En décembre 2011, 42% des appels d’offre du domaine de la
construction n’ont suscité aucune candidature dans la préfecture de
Miyagi et 51% dans celle de Fukushima.
Dans ce contexte, le ministère du Territoire a décidé en février de
relever plus fréquemment les niveaux de rémunération pour les
travaux publics, notamment dans les préfectures sinistrées.
Le magazine ajoute que les entreprises de taille moyenne qui ont dans
le passé rencontré des difficultés à apurer leur dette ont du mal à
décrocher des contrats. Leur situation financière s’est améliorée mais
aucune banque ne veut leur prêter d’argent. Les partenaires potentiels
pour créer une co-entreprise refusent de collaborer.
Du côté des géants de la construction, la situation est un peu
meilleure. Mais les dirigeants pensent déjà à l’après-reconstruction.
Pour eux, la demande sera soutenue tout au plus cinq ans. Après, le
marché ralentira à nouveau.
Source : Diamond (12/05, 14 et 80-82)
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L’ACTUALITÉ VUE PAR LES HEBDOS
1. Politique
Régime en question
Sentaku s’intéresse à la situation du régime nord-coréen. Le magazine
rappelle que l’échec du lancement de la fusée le 13 avril a coûté 850
millions de dollars (650 millions d’euros) au régime. Il est à l’origine d’une
importante perte de crédibilité au niveau national comme à l’international.
La direction du pays était sans doute convaincue de la réussite de ce
projet, estime le mensuel. C’est pourquoi quelques 70 journalistes
étrangers avaient été invités. Pour le magazine, la possibilité d’un
sabotage pour nuire à Kim Jong-un n’est pas à exclure.
Le régime a rapidement annoncé publiquement l’échec du lancement.
C’est la première fois que la population est informée de l’issue
malheureuse d’un tir de fusée.
Le professeur Han Park, de l’université américaine de Géorgie a expliqué à
son retour de Corée du Nord que « c’est Kim Jong-un qui a insisté pour
assurer la transparence ». Le mensuel estime que le professeur Park a été
manipulé par Pyongyang.
Par ailleurs, l’annonce de l’échec montre que le régime a compris qu’il ne
pouvait plus maintenir la population dans l’isolement de la société
internationale comme dans le passé, en raison notamment des progrès
des technologies de l’information.
Concernant l’avenir du régime, le magazine estime que Kim Jong-un ne
peut s’appuyer que sur l’un des trois critères nécessaires à un dictateur.
Ces critères sont la légitimité, la force et la popularité. Lui ne bénéficie
que de la légitimité.
Il manque cruellement d’expérience et dans ce contexte, il peut choisir
entre trois orientations. Il peut procéder à des essais nucléaires, lancer
une attaque contre la Corée du Sud ou choisir la voie de la conciliation. Le
magazine estime qu’il choisira l’essai nucléaire, dans la mesure où, en
2006 comme en 2009 déjà, les tirs de missile avaient été suivis d’essais
nucléaires. Séoul signale actuellement que des préparatifs sont en cours
dans l’un des centres nucléaires nord-coréens.
Sources : Sentaku (Mai, 6-9)
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2. Economie
Rachat d’électricité
Le Nikkei Business consacre un article au système de rachat de
l’électricité produite grâce aux énergies renouvelables. Le 27 avril, Yukio
Edano, ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (le METI),
a annoncé le tarif de rachat et la durée du programme. Les montants
dédiés seront répercutés sur les factures des particuliers. M. Edano a
justifié cette hausse en parlant d’un « mal nécessaire pour sortir
rapidement de la dépendance au nucléaire ».
Le magazine rappelle que ce type de système a été adopté dans de
nombreux pays depuis l’an 2000. Cela a permis de développer le marché
des énergies renouvelables qui atteignait 20 000 milliards de yens (191
milliards d’euros) en 2010. Au Japon, ces énergies ne représentent que
1% de la production totale d’électricité.
La loi sur le système de rachat a été adoptée en août 2011. Elle entrera
en vigueur en juillet.
Le kWh d’électricité d’origine solaire, hors maison individuelle, sera
racheté à 42 yens (40 centimes), contre 23,1 yens (22 centimes) pour
l’éolien. La mesure sera en vigueur pendant 20 ans. Pour le
géothermique, le tarif évoluera entre 27,3 (26 centimes) et 42 yens (40
centimes) et sera en place pendant 15 ans.
Le METI table sur une hausse de 50% de la production dans l’année
suivant l’entrée en vigueur de ces mesures. Les entreprises concernées
sont satisfaites car elles ont obtenu les tarifs souhaités.
Concernant l’impact sur la facture d’électricité des Japonais, il faudra
compter une hausse de 70 à 100 yens (de 67 à 96 centimes) par mois
pour une facture moyenne de 7 000 yens (67 euros). Le magazine
rappelle que les Japonais payent déjà 720 yens (6,9 euros) de plus
depuis environ un an à cause de la hausse des prix du carburant et 200
yens (1,9 euro) de plus pour le retraitement du combustible nucléaire.
Ce programme aura un impact positif sur l’économie. En Allemagne, il a
permis de porter de 1,6 million à 3,7 millions le nombre d’emplois liés
aux énergies renouvelables.
Source : Nikkei Business (07/05, 14)
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3. Industrie-Services
Alliances atomiques
Le Diamond s’intéresse aux alliances qui vont se nouer dans le secteur
du nucléaire et qui détermineront l’avenir des principaux fournisseurs
mondiaux. Le magazine rappelle qu’en ce qui concerne les fabricants de
réacteurs, les ententes déjà conclues, Hitachi-General Electric et
Mitsubishi-Areva devraient rester stables.
Ces fabricants cherchent aujourd’hui à assurer les projets de construction
dans leur ensemble. Ils ne veulent pas simplement se limiter au seul
réacteur. Pour cela, ils doivent s’allier avec des fournisseurs dans lesquels
ils ont confiance.
Parmi les groupes nippons, aucun n’a l’expérience de la gestion d’un
projet dans son ensemble. Les alliances sont déjà bien établies au niveau
national mais pas à l’international.
Cette question est cruciale pour les entreprises nippones et pour l’Etat. Au
Japon comme ailleurs, le poids industriel d’un pays dans ce secteur a une
influence sur les possibilités qui s’ouvrent à lui en matière de politique
nucléaire. Il a un impact sur ses démarches diplomatiques dans le
domaine de la non-prolifération.
L’hebdomadaire rappelle que le Japon possède un certain nombre de
fournisseurs qui peuvent s’enorgueillir de figurer dans les premiers rangs
au niveau mondial. C’est par exemple le cas de Teikoku Electric qui
possède 40% du marché mondial des pompes à refroidissement ou de
Sumitomo Metal Industries, qui détient 30% dans les matériaux pour les
générateurs de vapeur. Quant à Japan Steel Works, cette société de
Hokkaido détient 80% du marché de la fabrication des réservoirs sous
pression.
Certains de ces groupes ont failli être rachetés par des sociétés
étrangères, rappelle le magazine. Mais le gouvernement a empêché ces
opérations.
Source : Diamond (12/05, 15)
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4. Société
TVXQ
Aera revient sur la tournée triomphale en avril au Japon du groupe sudcoréen TVXQ. A Tokyo, la formation de deux chanteurs a réuni un total de
165 000 spectateurs pour les trois concerts organisés au Tokyo Dome, un
record pour les prestations d’artistes étrangers depuis Michael Jackson et
les Back Street Boys.
Le magazine rappelle que le groupe a fait ses débuts en février 2004 en
Corée du Sud. Il a d’emblée accédé au statut de superstar.
Depuis leurs débuts au Japon en avril 2005, ils ont déjà participé à la
traditionnelle émission du Nouvel an de la NHK Kohaku-Uta-gassen. Ils ont
même été nominés aux équivalents japonais des Victoires de la musique.
Le magazine note qu’à Tokyo, le public était varié. Il réunissait un large
éventail de la population, des élèves du primaire à des femmes d’un certain
âge. Il y avait également des hommes – étonnament nombreux – qui ont
assisté au concert.
Certains fans ont assisté à six ou sept représentations parmi les 26 dates
programmées dans 11 villes du pays. Chaque concert a duré 3h10, au
cours desquelles les deux chanteurs ont interprété 25 titres. Cela faisait
trois ans que TVXQ n’avait pas donné de concert seul au Japon.
Pour l’ensemble de la tournée japonaise, le nombre de spectateurs a atteint
550 000.
Source : Aera (14/05, 34-37)
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5. Culture
Nostalgie coquine
Aera consacre un article au studio Nikkatsu qui fête son centenaire cette
année. Cette société de production cinématographique est connue pour
son implication dans le « Roman Porno ». Entre 1971 et 1988, elle a
produit 1 100 films érotiques. Pour célébrer son anniversaire, des séances
de projection sont organisées dans tout le Japon.
Au début des années 70, de nombreuses maisons de production
japonaises se sont lancées dans le cinéma pour adultes. Les productions
indépendantes consacraient 3 millions de yens (28 710 euros) à chaque
film. Nikkatsu allouait des montants 10 fois supérieurs en soignant les
décors et en utilisant les technologies les plus modernes.
A l’époque, ces films rencontraient un certain succès. La critique Chiseko
Tanaka explique que dans les mouvements étudiants des années 60, un
certain nombre de jeunes femmes voulaient tout faire comme les hommes
et elles allaient voir des films érotiques ou de yakuza. Le public principal
était néanmoins des salarymen, des ouvriers et des étudiants homme.
Ce type de film a disparu des écrans au milieu des années 80 avec
l’avènement de la vidéo. Depuis le début des années 2000, ils connaissent
un regain de popularité, notamment auprès des femmes précise Area.
Lorsque Nikkatsu organise des séances réservées à ce public, la salle est
toujours pleine.
Le magazine note que les films de Nikkatsu ont été présentés en France
en 2011 dans le cadre du festival des trois continents à Nantes. Certains
ont rencontré un franc succès. Une ancienne actrice, Naomi Tani, était
invitée. Elle explique avoir profondément senti que « les Français
perçoivent le cinéma érotique comme un art ».
Source : Aera (14/05, 42-45)
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En bref
Du 30 avril au 6 mai
POLITIQUE
03/05
03/05
06/05
La dirigeante birmane pro-démocratie Aung San Suu Kyi va
venir au Japon à l’automne pour parler de la coopération
économique avec le Myanmar.
Un sondage du quotidien Nihon Keizai révèle que 53% de la
population souhaite une modification de la constitution pour
qu’elle reflète les changements de la société. C’est la première
fois que cette proportion dépasse 50% depuis 2007.
Le chef de la diplomatie nippone Koichiro Gemba espère que
l’ancien premier ministre Yoshiro Mori s’impliquera dans le
dossier du contentieux territorial entre le Japon et la Russie.
M. Mori est un bon connaisseur des relations russo-japonaises.
ECONOMIE/
FINANCES
01/05
01/05
03/05
Le Japon et l’Inde profitent de leur première rencontre du
Dialogue économique pour renforcer la coopération bilatérale
dans le domaine de la construction d’infrastructures.
Le JCER, le Centre japonais de recherche pour les questions
économiques, a calculé que le PIB réel avait reculé de 0,8% en
mars par rapport au mois précédent.
Le Japon et la Corée du Sud vont commencer des négociations
en vue de la conclusion d’un accord bilatéral de libre-échange.
La première série de discussions devrait se tenir avant la fin
mai.
ENTREPRISES/
04/05
04/05
Le géant sud-coréen des microprocessurs SK Hynix Inc a retiré
sa candidature au rachat du Japonais Elpida Memory Inc.
L’entreprise a jugé que l’opération serait trop chère pour les
gains attendus.
L’alliance Renault-Nissan annonce une prise de participation
majoritaire dans le constructeur russe AvtoVAZ, qui fabrique les
Lada. Ce rapprochement fait de l’entreprise le troisième
constructeur mondial.
SOCIÉTÉ
05/05
Le dernier des réacteurs nucléaire japonais a été arrêté. Pour la
première fois en 42 ans, l’archipel s’éclaire sans l’énergie de
l’atome.
***
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Les sources de cette semaine
- Toyo Keizai 12/05 (parution 04/05)
Hebdomadaire économique plutôt libéral
- Diamond 12/05 (parution 04/05)
Hebdomadaire du groupe Diamond
- Aera 14/05 (parution 04/05)
Hebdomadaire haut de gamme du groupe Asahi
- Nikkei Business 07/05 (parution 04/05)
Hebdomadaire du groupe Nikkei BP
- Sentaku Mai (parution 01/05)
Mensuel d’actualités
--------------Reproduction par tous procédés interdite----------------L’Hebdo du Japon est publié par la Chambre de Commerce et d’Industrie
Française du Japon avec le soutien de la Mission Economique - UBIFRANCE de
l’Ambassade de France au Japon.
NOTA BENE :
La revue de presse hebdomadaire est une synthèse de l’actualité à
partir des nouvelles et articles publiés par les revues hebdomadaires
japonaises. Les opinions, critiques et points de vue exprimés ne
sauraient refléter une quelconque position des auteurs, de la CCIFJ et
de la Mission Economique - UBIFRANCE de l’Ambassade de France au
Japon et sont simplement le reflet de ce qui a été publié.
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