Lien de qualité - Commission scolaire des Affluents
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Lien de qualité - Commission scolaire des Affluents
À l’adolescence, bon nombre de jeunes connaissent certains bouleversements émotionnels. Ceci peut entraîner chez eux une baisse de l’estime de soi ainsi que des relations plus conflictuelles avec les autres, particulièrement avec les adultes. En neuro-psychologie, on explique la situation ainsi : • • • • • C’est une période où le cerveau et le corps se développent à un rythme tellement rapide que l’équilibre psychologique naturel est rompu. Les progrès que fait le jeune au niveau de la compréhension et de l’abstraction l’amènent à prendre conscience qu’en fait, il est bien petit alors que l’univers ou le monde est bien grand. Il perd alors l’innocence de l’enfance et affronte la peur existentielle d’être mis de côté, de ne pas être assez bon, de ne pas être capable de prendre sa place dans ce vaste monde. La croissance cognitive rapide que connaît le jeune interfère souvent avec son développement émotionnel, de sorte que la moindre contrariété peut engendrer des réactions émotionnelles disproportionnées. Le processus d’individuation (se différencier de papa et de maman) est une expérience qui implique de nombreux circuits neuronaux de son cerveau, c’est à dire que ce processus requiert beaucoup d’énergie mentale. Ceci compromet l’équilibre interne du jeune, à un moment où ce qu’il apprend à l’école devient de plus en plus difficile et demande une grande disponibilité mentale. Le cerveau du jeune l’amène souvent à rechercher l’indépendance en ayant recours à des comportements qui éloignent ses parents ou les autres adultes qui sont significatifs pour lui. Ceci peut laisser le jeune, qui a beaucoup plus besoin de maintenir des liens significatifs avec des adultes qu’il ne le laisse paraître, dans un certain état d’isolement. Or nous savons que le bien-être émotionnel du jeune constitue une des bases essentielles pour assurer ses apprentissages, au jour le jour, dans la classe.1 1 Boys and Girls Learn Differently! De Michael Gurian, Ed Jossey-Bass, 2001, pages 219-220. Conception : Bob Cantin, enseignant et Ginette Grenier, conseillère pédagogique, Commission scolaire des Affluents, 2005. 1 Chercher à comprendre avant de chercher à être compris Avoir recours aux conséquences plutôt qu’aux punitions • Quand on comprend mieux le développement du jeune, on saisit mieux certains de ses comportements, de ses attitudes, des conflits et des défis qu’il traverse. On est alors en mesure de pouvoir intervenir de façon plus efficace avec lui. • Aller au-delà de ce que nous dit l’élève. Chercher à comprendre ce qui se passe véritablement pour lui. Par exemple, il arrive que des élèves nous disent qu’ils ne VEULENT PAS faire tel ou tel travail, que ça ne les intéresse pas, alors qu’en fait, ils ne se sentent pas capables de le faire parce que le défi est trop élevé pour eux ou parce qu’ils auraient besoin d’aide et ne veulent pas le laisser voir. • Si un élève nous défie, il est possible qu’il le fasse pour exprimer son besoin de pouvoir ou de liberté. Si c’est le cas, on peut voir comment on peut l’aider à canaliser son besoin de façon constructive, en le reconnaissant, en lui confiant des responsabilités spéciales, etc. • Établir les règles de la classe avec les élèves en début d’année. Convenir avec eux des conséquences. Voir les vidéos : http://motivation.aquops.qc.ca/cgi-bin/WebObjects/ZoomMotivation.woa Cliquer dans médiathèque, puis rechercher les vidéos par numéro : Communiquer clairement ses attentes en début d’année : vidéo No 94 L’établissement de règles en classe se produit dans chaque groupe en début d’année. Le fait de clarifier les règles attendues ainsi que les conséquences qui y sont rattachées permet aux élèves de savoir ce qui est attendu d’eux. Voici comment Robert Dubois, enseignant en enseignement moral et religieux de deuxième secondaire, s’y prend pour établir ses règles en début d’année. Il fixe quatre règles et prend le temps d’expliquer le fondement de chacune ainsi que les conséquences qui y sont rattachées. Un élève nous donne ses impressions à la fin de la vidéo. Conception : Bob Cantin, enseignant et Ginette Grenier, conseillère pédagogique, Commission scolaire des Affluents, 2005. 2 • Identifier les comportements gagnants et perdants en classe : Vidéo No 95 La vidéo présente la série de comportements perdants et gagnants. Les élèves sont invités à choisir trois comportements qu’ils s’engagent à ne pas avoir en classe ainsi que trois comportements qu’ils s’engagent à avoir en classe. Un élève nous parle ensuite de l’engagement qu’il prend envers le groupe pour cette année. Remplacer le Non, parce que ou le Oui, mais, par le Oui, si… • Lorsque l’élève abandonne un comportement inapproprié et adopte un comportement approprié, miser là-dessus immédiatement et renforcer ce nouveau comportement. Par exemple : « Bravo, Thomas, je vois que tu as apporté tout ton matériel ce matin. Ça travaille beaucoup mieux quand on a tout son matériel. ». • Le «Oui, si » donne à l’élève une permission qui l’incite à se sentir responsable de ce qu’il fait. o Exemple : Si un élève veut changer de projet en cours de route, on peut lui dire : « Oui, si tu peux te donner les moyens pour mener celui-ci à terme » « Oui si tu viens d’abord me montrer ton plan de travail…. » etc. Note : Quand on utilise le Oui. mais, l’élève peut avoir tendance à argumenter. Le Oui si est plus conciliant et permet quand même à l’enseignant de fixer les limites. o Autre exemple : Si un élève demande à aller à la salle de bain : « Oui si tu vas à la salle de bain située dans ce corridor et que tu t’engages à revenir tout de suite après. » Conception : Bob Cantin, enseignant et Ginette Grenier, conseillère pédagogique, Commission scolaire des Affluents, 2005. 3 Questionner les élèves au lieu de leur dire quoi faire Par exemple, lorsqu’on se trouve devant un élève qui ne veut pas se mettre au travail, il peut être utile de lui demander ce qui se passe, d’écouter ses réponses, de l’amener à formuler des alternatives, s’il y a lieu. Complimenter en public, réprimander en privé C’est une règle d’or pour garder la confiance, pour préserver la qualité du lien. Personne n’aime être réprimandé devant autrui. Vérifier nos perceptions Par exemple, on se fait souvent des idées sur le comportement non-verbal d’autrui : « Il a l’air désintéressé; on dirait qu’il m’envoie promener! ». Lorsque nous vérifions nos perceptions, nous pouvons être surpris des réponses que nous obtenons! Permettre à des élèves de faire quelque chose pendant qu’on leur parle. Quand on veut avoir un bon dialogue avec un élève, il n’est pas nécessaire d’exiger qu’il nous regarde dans les yeux et qu’il se tienne immobile. Des études ont démontré que certaines personnes, qui ont de la difficulté à prendre contact avec leurs émotions et à les exprimer, pourront le faire plus facilement si elles bougent. Certains enseignants ont donc décidé, avec certains élèves, de tenir ces rencontres en marchant, de permettre aux élèves de manipuler des balles antistress pendant l’échange ou de les laisser dessiner. Le fait qu’ils fassent quelque chose, les aide souvent à mieux traiter l’information2. 2 Boys and Girls Learn Differently! De Michael Gurian, Ed Jossey-Bass, 2001, pages 225-226. Conception : Bob Cantin, enseignant et Ginette Grenier, conseillère pédagogique, Commission scolaire des Affluents, 2005. 4 Faire un retour constructif rapide après un arrêt d’agir Lorsqu’un élève a eu un comportement inapproprié qui a entraîné pour lui une conséquence négative, par exemple, un retrait temporaire de la classe, il est important de faire le plus rapidement possible avec lui un retour constructif sur ce qui s’est passé. Ceci favorise un retour harmonieux de l’élève dans la classe. Avoir recours à l’humour Un humour sain (non le sarcasme) peut s’avérer une façon efficace de rétablir l’ordre sans élever le niveau de tension dans la classe. L’humour amène de la détente, tant chez l’enseignant que chez les élèves. D’autre part le rire favorise une meilleure oxygénation du cerveau ainsi que la libération d’endorphines, ce qui permet de capter l’attention et ce qui favorise la mémorisation. Il y a donc avantage à utiliser l’humour comme partie intégrante de ses cours. Éliminer les irritants Par exemple, certains enseignants, sachant par expérience qu’il arrive fréquemment que des élèves entrent en classe sans avoir tout leur matériel, ont décidé de se faire une petite réserve et de prêter à ces élèves le matériel manquant. Ceci leur évite de longues discussions… ainsi qu’un sentiment d’exaspération! Appliquer une méthode en 4 étapes pour accroître les liens avec les élèves 3 1. Poser des questions (par exemple, comment les élèves veulent que ça se passe dans la classe ou pendant une période de cours spécifique.) 2. Écouter attentivement les réponses. 3. Trouver un terrain d’entente. 4. Donner suite ensemble à la décision qui a été prise3. Boys and Girls Learn Differently! De Michael Gurian, Ed Jossey-Bass, 2001, page 227. Conception : Bob Cantin, enseignant et Ginette Grenier, conseillère pédagogique, Commission scolaire des Affluents, 2005. 5