ALI MAHDAVI- Immortels

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ALI MAHDAVI- Immortels
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
ALI MAHDAVI - Immortels
16 mai - 27 juin 2015
Galerie Gourvennec Ogor
7 rue Duverger 13002 Marseille
ALI MAHDAVI - Glamour Factory
16 mai - 30 mai 2015
Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode
19 rue Fauchier 13002 Marseille
L’artiste Ali Mahdavi fera l’objet d’une double exposition organisée à Marseille conjointement à la Galerie
Gourvennec Ogor, intitulée «Immortels», et à la Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode, intitulée
«Glamour Factory».
À l’occasion du Printemps de l’Art Contemporain, les deux expositions ouvriront le vendredi 15 mai à
partir de 18 heures en présence de l’artiste et seront visibles jusqu’au 30 mai pour «Glamour Factory»
et jusqu’au 27 juin 2015 pour «Immortels»
Né à Téhéran en 1974, Ali Mahdavi est un artiste pluriel, tantôt plasticien, photographe, directeur artistique
et réalisateur. Il vit et travaille à Paris.
En 1981, âgé de 10 ans, il est contraint de fuir l’Iran avec sa famille. Ils passent la frontière, de nuit, déguisés en
kurdes. A Paris, il s’oriente vers des études d’art, qu’il effectue d’abord à l’Ecole Boulle. Il s’ouvre ensuite à la
mode, en intégrant l’Ecole Duperré. En 1992, il rentre au studio de création de Thierry Mugler en tant que styliste,
pendant deux ans. En 1996, il est admis à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. De janvier à juin
1998, il effectue un échange avec le département peinture du Royal College of Art de Londres. Il sort diplômé des
Beaux-Arts deux ans plus tard, avec les félicitations du jury à l’unanimité.
A 26 ans, suite à une exposition de son travail de plasticien et de photographe à la Galerie 213, dans laquelle
s’exprime sa fascination pour le culte de la beauté, le corps de l’homme et ses détournements, Ali Mahdavi
est repéré par l’univers de la mode et commence à shooter pour des magazines prestigieux. S’ensuivent des
campagnes de publicité pour de grandes marques (photographies et vidéos) et des photographies de
nombreuses personnalités de la mode et du cinéma. Il s’impose en quelques années comme « l’ambassadeur
du Glamour », jouant avec la lumière pour magnifier et révéler une beauté exubérante et mystérieuse, inspiré par
l’éclat hollywoodien des années 30, 40 et 50. Dans cette continuité, il devient directeur artistique du Crazy Horse
Paris, où il met en scène, avec le chorégraphe Philippe Decouflé, la revue Désirs. En 2011, il est lauréat du Grand
Prix du Centre du Luxe.
Parallèlement, il continue d’explorer, à travers une recherche artistique personnelle, la Beauté et les rapports
de l’homme à celle-ci, à son corps et à ses limites, notamment par l’exercice de l’autoportrait, revisité par son
imagination pour aboutir à des formes étonnantes, florissant depuis un inconscient à qui il laisse volontairement
les rênes.
Son travail est exposé en 2001 à la Galerie Edouard Mitterrand à Genève, en 2003 à la Scout Gallery à Londres,
en 2007 à l’Etherton Gallery à New York et en 2010 à la Sprüth Magers Gallery à Berlin. Ses œuvres ont été
acquises par la Maison Européenne de la Photographie de Paris, le Design Museum de Londres et le Centre
Culturel des Arts de Berlin.
En 2013, il réalise un court-métrage dans lequel il explore les ténèbres de l’inceste et de la mort, Forbidden
Love. Il co-écrit actuellement un long- métrage avec Jean-Claude Carrière, Kâbâret Golestan. Il sera exposé à la
Multimedia Art Museum de Moscou en 2015.
avec le soutien de :
Galerie Gourvennec Ogor 7 rue Duverger - F - 13002 Marseille
Tel + 33 (0)9 81 45 23 80 / Fax + 33 (0)9 81 40 14 80 - [email protected] - www.galeriego.com
Ali Mahdavi : L’artiste et ses muses - par Catherine Francblin
Ali Mahdavi me parle d’une pelade qui l’a frappé très jeune et lui a donné le sentiment qu’il n’était pas beau. Des
années de psychanalyse et de précieuses rencontres ont soulagé ses blessures. Son œuvre et la passion qu’il
nourrit pour la beauté des stars achèvent de les cicatriser. Sur l’écran de son ordinateur émergent d’un nuage
les visages de Bette Davis, Ava Gardner, Mae West, Marlene Dietrich, Joan Crawford, etc. Son dernier travail a
consisté à greffer leur image, tel un masque, sur l’image de son propre visage. Une série de dix photographies en
a résulté intitulée « Immortels » - au masculin, puisque ce n’est pas des femmes qu’il s’agit, mais de leur souvenir.
Ces femmes, personne ne le conteste, ont bien existé. Mais contrairement à la plupart des êtres humains, elles
ont en quelque sorte eu deux vies. La première, réelle, a commencé au début du siècle dernier et pris fin sept ou
huit décennies plus tard ; la deuxième, leur vie d’image, n’est pas près de s’achever ; elle perdure sous la forme
d’une présence arrêtée dans un hors-temps spectral. Mahdavi se sert de leur image comme d’un masque parce
que ces visages eux-mêmes sont devenus des masques. Dans leur vie réelle, les actrices qu’il fait défiler sur son
écran ressemblaient sûrement peu aux icônes nimbées de lumière auxquelles il unit avec dévotion son visage
glabre et son crâne lisse. Mais la vie réelle ne l’intéresse pas. Cet homme connu pour avoir prêté son talent à certains cercles proches de la mode n’a guère de goût pour les beautés sans fard qu’elle a de plus en plus tendance
à promouvoir. Une beauté naturelle ne peut que flétrir ; elle ne peut que nous renvoyer à notre finitude.
Chirurgie esthétique
Ce que fait Ali Mahdavi avec sa série « Immortels » s’apparente à une opération de chirurgie esthétique. Celle-ci
prolonge le travail de reconstruction qu’il a entrepris sur lui-même dans ses photographies précédentes, où il
apparaissait entravé dans un arsenal de tiges métalliques servant à remodeler sa silhouette à l’image de Marlene
Dietrich. Auparavant, il avait présenté l’un de ses modèles masculins la taille bridée à l’extrême dans un corset.
A l’époque, à la vue de ce corps violemment étranglé, j’avais surtout perçu le supplice de la victime. Mahdavi,
toutefois, n’est pas un fétichiste de la douleur. Il n’entend ni souffrir ni faire souffrir pour le plaisir comme dans
les pratiques SM. Les contraintes qu’il impose et s’impose au moyen de telles prothèses répondent plutôt à
une volonté exacerbée d’atteindre un idéal du corps. Sa sévérité à l’égard des corps laissés dans leur état
premier rappelle le rigorisme en vigueur dans certains collèges d’autrefois administrés à la manière des anciennes
« maisons de correction ». Corriger la nature, foncièrement mauvaise, est aussi l’ambition de Mahdavi dans son
œuvre – œuvre dont l’origine, justement, se situe dans une enfance passée au milieu d’adultes qui jugeaient
nécessaire le « dressage » de leur progéniture. Et parce que l’enfance en question a pour cadre l’Iran et son goût
de l’apparat, les œuvres d’une autre artiste, Valérie Belin, me reviennent ici en mémoire, en particulier ses photographies de « Mariées marocaines », montrant des jeunes filles disparaissant derrière leur robe de cérémonie,
comme avalées par l’éclat du vêtement. De la même façon, les masques des stars dont se couvre Mahdavi ont
à voir avec la négation de sa personne. Mais tandis que sur les « Mariées marocaines » la violence s’exerce de
l’extérieur, c’est à sa propre image que l’artiste s’attaque délibérément dans ses « Immortels ». Dans ces œuvres,
il joue tout à la fois le rôle de l’opéré qui livre son visage au bistouri et le chirurgien lui-même qui incise et recoud.
Corps embaumés
Ali Mahdavi a une expression révélatrice pour traduire avec des mots sa vision de la beauté idéale. Il évoque
des femmes que leur sophistication transforme en « oiseaux de Paradis ». Ce sont eux, les « immortels », eux
qu’il poursuit d’œuvre en œuvre : des planeurs évoluant dans un autre monde que le nôtre, des êtres aériens
gravitant dans une après-vie sans fin. En Egypte, au temps des Pharaons, les soins pris pour l’embaumement
du souverain afin que son voyage vers l’au-delà s’engage sous les meilleurs auspices étaient un rituel de la plus
haute importance confié aux grands prêtres du royaume. Le travail de Mahdavi tient de ce rituel sacré destiné à
assurer le passage à l’immortalité. Embaumés sont les corps immatériels, éviscérés, aspergés de parfum, noyés
sous la pluie d’étoiles déversée par les lumières d’Hollywood des géantes de l’entre-deux-guerres. Embaumées
sont les images combinant leur photographie dans le noir et blanc de l’Age d’or du cinéma et celles de l’artiste
dont les traits s’évanouissent sous le travestissement. Qu’est-ce donc, d’ailleurs, qu’une photographie sinon un
corps rendu éternel par un procédé technique permettant de garder intacte son apparence ?
Les clichés des stars condensent beaucoup de choses qui contribuent à leur magie : non seulement
l’exceptionnel savoir-faire des vastes équipes de professionnels de l’image, mais aussi tout ce que les
comédiennes ont mis en œuvre pour accroître le rayonnement de cette dernière. Sans doute étaient-elles plus
belles que la moyenne des femmes ; il n’empêche, elles ont travaillé dur pour atteindre la vision esthétique qui les
a guidées pas à pas et les a encouragées à se prêter au jeu. Elles ont été dans cette affaire leur propre Pygmalion,
choisissant elles-mêmes de se plier à de nombreuses et difficiles épreuves : adopter la démarche de telle vedette
du cinéma muet, se faire redessiner la bouche comme telle autre, se faire refaire les dents, changer de nez, suivre
d’implacables régimes, entretenir sa forme physique, etc. Sans compter les séances de maquillage, les coiffures
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à inventer, les toilettes à rendre plus spectaculaires et plus uniques. Sans compter non plus les rôles à choisir,
les personnages à incarner - chanteuse, danseuse, femme de chambre, princesse, vendeuse, conductrice de
tramway, espionne, garce, clocharde, femme fatale, criminelle – toutes ces fictions de vies dont le souvenir s’ajoute
aux innombrables tâches accomplies avec obstination en vue d’une vie prolongée sous la forme d’ombres et de
lumières, d’une vie de « revenante ».
Peau contre peau
La relation des artistes à leurs modèles est un sujet d’étude inépuisable. Est régulièrement citée à ce propos la
phrase de Flaubert : « Madame Bovary, c’est moi ». Le cas de Matisse est à noter également : désireux de faire
corps avec la jeune femme qui posait pour lui, il s’installait si près pour peindre que leurs genoux venaient à se
toucher. Le protocole des « Immortels » implique un rapprochement plus radical encore du modèle et de l’artiste.
Certes, il ne s’agit pas du rapprochement des personnes mais de leur image. Cette superposition, pixels contre
pixels, des visages de l’artiste et du modèle scelle néanmoins fortement leur rencontre – qui équivaut dans
l’imagination à un contact réel. La mythologie, les contes mettent souvent en scène des récits de ce type en
racontant comment un homme ou un dieu a revêtu la peau d’un animal et s’est ainsi approprié sa puissance.
Dans la fable d’Esope, un âne dissimulé sous une peau de lion fait fuir tout un village. La croyance en une
transformation miraculeuse au contact de la peau d’un animal dont on admire les pouvoirs est au fondement de
ces histoires. Elle est aussi sous-jacente au travail de Mahdavi qui fait peau neuve à la faveur d’un simple contact
de points lumineux.
Changer de peau, devenir autre fut un temps le projet de l’artiste Orlan qui, elle, recourut pour de bon à la
chirurgie esthétique. Traitant son corps comme un « ready made modifié », elle se fit poser des implants sur les
tempes au cours d’interventions filmées qui donnaient au bloc opératoire un air de studio de télévision. Mais
l’entreprise de Madhavi diffère de celle d’Orlan en cela qu’il manipule des images au lieu d’offrir sa chair en
sacrifice, pensant peut-être que celle-ci a déjà été assez malmenée par la maladie. Ce rappel me suggère une
autre comparaison, plus opportune, avec le travail de Cindy Sherman. On sait ce que sont les photographies
de l’artiste : des autoportraits dans lesquels elle apparaît travestie à l’image de figures féminines inspirées de
représentations relevées dans la presse, le cinéma ou l’histoire de l’art. Mais là encore, Mahdavi se distingue.
Sherman n’emploie pas des images existantes ; elle incarne des figures imaginées. Par ailleurs, les modèles
empruntés par les deux artistes sont très éloignés. A travers les siens, Mahdavi cible une idée de la beauté
correspondant à une époque et à un certain cinéma. Ses modèles sont des supports d’identification précis, liés à
son histoire personnelle. Ce n’est nullement le cas de l’artiste américaine qui tourne délibérément le dos à l’idée
de beauté et dispose d’un éventail de modèles illimité.
Il est intéressant que, dans ses photographies, le visage de Mahdavi reste à la fois présent et discret. On peut
l’apercevoir derrière le portrait de la star, tel un passager clandestin ; tantôt émerge un cou un peu trop large pour
appartenir à une femme, tantôt une oreille un peu épaisse, ou encore un front un peu trop dégarni. L’image de
la muse reste pourtant prépondérante et le chevauchement parfait des figures engendre bien une image unique
dans laquelle l’artiste et son modèle se confondent. Mais le visage hybride né de cette combinaison engendre un
sentiment de malaise. En réduisant à presque rien l’écart entre l’homme et la femme, Mahdavi crée des chimères
qui flirtent avec l’étrange. Magnétiques et troublantes, elles font de la beauté une énigme inviolable.
Corps de la reine
Affirmer que l’artiste ne fait qu’un avec ses modèles revient à dire que lui aussi aurait deux vies. C’est le thème
bien connu des deux corps du créateur qu’examine Pierre Michon dans Corps du roi. L’auteur y reprend la
distinction (qu’il applique à la littérature) entre les deux corps du roi. Selon cette thèse, le roi possède un corps
naturel mortel et un corps surnaturel immortel. Comme mortel, le roi souffre, doute, est vulnérable et imparfait.
Mais dans le corps mortel du roi réside le corps solaire du royaume ; celui-ci est immortel et se transmet de
génération en génération.
Dans son œuvre, Mahdavi introduit de façon subtile une tension entre ces deux formes de présence en
rassemblant en une seule image le corps vivant de l’artiste et le corps mythique de l’actrice. A l’abri de ce dernier,
symbole de l’art et de la beauté, l’homme à la pelade renaît avec un visage remodelé et entame sa traversée du
miroir. Ce passage d’un corps à un autre, on l’aura compris, s’accompagne du passage à un autre sexe. Mahdavi
évoque parfois sa fascination pour la reine Néfertiti dont le portrait est dans toutes les mémoires alors que son
existence charnelle reste un mystère pour les égyptologues. Pour Mahdavi, le corps céleste du roi, objet de sa
quête artistique, est en fait un corps de reine.
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
ALI MAHDAVI
Glamour Factory
Du 16 au 30 mai 2015
Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode
19 rue Fauchier 13002 Marseille
L’artiste Ali Mahdavi fera l’objet d’une double exposition organisée à Marseille conjointement et à la Maison
Méditerranéenne des Métiers de la Mode (MMMM), intitulée «Glamour Factory», et à la Galerie Gourvennec
Ogor, intitulée «Immortels».
À l’occasion du Printemps de l’Art Contemporain, les deux expositions ouvriront le vendredi 15 mai à
partir de 18 heures en présence de l’artiste et seront visibles jusqu’au 30 mai pour «Glamour Factory»
et jusqu’au 27 juin 2015 pour «Immortels».
Né à Téhéran en 1974, Ali Mahdavi est un artiste pluriel, tantôt plasticien, photographe, directeur artistique
et réalisateur. Il vit et travaille à Paris.
Surnommé « dictateur du glamour », ou encore l’artiste « aux yeux de velours », Ali Mahdavi possède un
esthétisme qui mêle allégorie cinématographique et poésie ténébreuse. Ses images « glamouresques »
sont à la fois contemporaines et profondément intemporelles. Elles constituent un univers ultra-sophistiqué
poussé à la limite de l’étrange. Mahdavi dit s’intéresser aux « contraintes auxquelles on peut se soumettre
pour atteindre un idéal de beauté ».
Dans une approche iconographique de « la beauté à tout prix », son œuvre s’inscrit dans la culture
hollywoodienne des années trente et cinquante. Un monde à la fois inattendu et familier, d’intériorité et
de fantasmes : beauté chimérique, figures hybrides… Son approche rappelle avec nostalgie les traces de
Fellini, Lynch ou Buñuel avec une certaine « vision psychologique du désir ».
Dans sa démarche, le photographe se repose sur l’inconscient et ne cherche pas de cohérence, « il n’y a
rien de prémédité, tout est spontané » explique-il. Détaché de l’actualité, l’artiste bouleverse les normes de
la maigreur et s’incline particulièrement vers une esthétique à la marge et non conventionnelle.
Le corps est une obsession, il est « en majesté ». Il est ici célébré dans son hypersophistication par un
rapport ambivalent avec « la ligne », où le désir appelle le côté charnel.
L’image de la beauté disciplinée est un élément fondamental pour comprendre l’œuvre de Mahdavi. Celuici explique que malgré cette image de beauté fatale et inaccessible, se cache un air sournois : un aspect «
Dahlia Noire » où submerge un sentiment céleste et destructeur.
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