Pier Paolo Pasolini
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Pier Paolo Pasolini
Pier Paolo Pasolini Pier Paolo Pasolini, poète, romancier, peintre, cinéaste, journaliste et traducteur, est né le 5 mars 1922 à Bologne, quelques mois après la constitution du Parti National Fasciste. Son père, fils de nobles désargentés, choisit la carrière militaire de lieutenant d’infanterie pour sauver l’honneur de la famille. Il gagne un modeste salaire et donne à son fils une éducation petite-bourgeoise. Pendant son enfance et son adolescence, Pasolini voyage de ville en ville, suivant les déplacements fréquents qu’entraînent les obligations militaires de son père. Il entretient avec lui une relation conflictuelle et complexe, et marque très tôt son désaccord face à l’éducation fascisante et lourde de préjugés que son père lui impose. Sa mère, institutrice issue d’une famille paysanne, vivra une relation fusionnelle avec son fils. Elle l’accompagne et l’épaule tout au long de sa vie. Il lui voue d’ailleurs un culte sans limite. Il entame des études littéraires, s’intéresse au marxisme et adhère au Parti Communiste. Il enseigne et, accusé d’homosexualité, est exclu du corps professoral. Suite à ce scandale, son exclusion du parti s’inscrit à ses yeux dans la logique de circonstances politiques très délicates, créées par la défaite de la gauche en 1948, et ne remet pas en cause son choix idéologique. Il fuit Casarsa, dans le nord de l’Italie, avec sa mère pour s’installer à Rome. C’est dans les faubourgs qu’il découvre le sous-prolétariat, monde inconnu qui réveille sa conscience et le pousse à défendre la cause d’une classe sociale qui n’est pas la sienne. Son goût pour le marxisme et le mysticisme chrétien, pour les mythes et les légendes antiques, associé à une tension poétique, philosophique, et politique, porte Pasolini à considérer son activité artistique comme un combat. Son anti-conformisme fait reculer toutes les censures. Sa vie, son œuvre et sa mort ont été jalonnées de controverses, de procès pour la plupart gagnés, mais dont la régularité tenait de l’acharnement à le détruire, à l’empêcher de parler. Pasolini a été assassiné la nuit du 1er novembre 1975 à Ostia.