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BLABLA
LE BLUES DU TAILLEUR DE CIRE (WAX TAILOR VS LES
BLEUS)
Où l'on apprend que l'homme moderne et de bon goût s'abreuve à deux mamelles : le
foot et la musique. Un peu comme Rod Stewart ou Jean-Pierre François, en somme.
Bon les arabes, je vais pas vous la faire à l'envers mais, côté culture, j'ai pas maté bézef
cette semaine. Juste un petit concert de Wax Tailor par ci, à savoir à la MJC Kerveguen de
Saint Pierre. Les moult bières englouties avec le Keith Haring local n'ont pas suffi à me faire
entrer dans ce prétendu live cinématique. Côté toile, les projections étaient pourtant bien
fichues, mais sans lien avec l'électro trop cirée du DJ. Même constat que pour Sporto
Kantès l'année dernière Et si on se contentait d'écouter leurs albums sagement à la case ?
Pour ne pas être trop définitif quand même, Wax Tailor a eu la judicieuse idée de s'entourer
de trois bons MCs beaucoup moins dispensables que la fausse Beth Gibbons et que le
guitariste, sosie capillaire de Valderama. Par-contre, pour les passements de jambes, il
repassera l'autiste.
Par ci, c'est pas terrible. Si on allait par là, à savoir LE match de l'Équipe de France de
futchebol.
Rassure-toi l'ami, je ne vais pas entamer un débat stérile sur Ribéry, sa franchise, sa
dialectique qui dérange, ni encenser la logicité de son comportement dans les phases de
jeu (source Gorafi).
Avant mercredi dernier, je dois reconnaître, pour les avoir visionnés en intégralité, que les
beaux moments d'émotions de cette phase qualificative tenaient sur un DVD de 48
secondes.
L'idée n'est pas non plus de refaire le match des Bleus, je laisse ça à Roland Tournevis et
Luis Fernandel, mais plutôt de vous convaincre qu'un match de foot peut être aussi
enthousiasmant qu'un spectacle culturel. Voire... que le foot c'est de la culture ?
Oui je suis footeux depuis ma tendre enfance. Oui je supporte une équipe aux couleurs de
mes globules depuis mes premières diagonales nocturnes. Oui ce fanatisme a pour origine
un maillot pensé par une princesse sur un Rocher. Oui mon penchant bi date de cette
époque.
Mais mon vrai choc culturel a eu lieu avant l'Euro 2004 quand l'hebdomadaire Les Inrocks
et le mensuel So Foot se sont réunis pour réaliser un hors série décalé sur le foot et la
musique.
Depuis ce jour, je ne me suis plus senti seul, j'ai découvert que deux mondes a priori
opposés pouvaient cohabiter, s'alimenter, se répondre, se vanner dans un esprit fin et
jamais potache.
Du reste, je maintiens que mon meilleur moment de lecteur de l'année 2013, c'est le
numéro anniversaire de So Foot pour leur dix ans, consacré aux N° 10 d'anthologie.
Forcément.
Ou comment parler d'un sport pour déborder sur des considérations sociétales avec une
vraie approche historique et des références musicales pointues. Et avec des bonnes
tranches de déconne tant qu'à faire
Alors oui, mardi dernier, j'étais sceptique comme bon nombre de supporters mais j'ai veillé.
Une petite intuition d'aficionado. D'ado qui se terre dans son lit pour vibrer devant autre
chose qu'un clip youporn.
La suite vous la connaissez. Un scénario idéal, des acteurs enfin dans leur rôle, des héros
homériques, un peuple à la mise en scène et un seul directeur de casting.
Je pioche volontairement dans ce lexique de cultureux car nous sommes évidemment dans
un contexte de dramaturgie, de happening qui dépend de facteurs tellement futiles et
pourtant si concordants en cette belle soirée de novembre. Toutefois, je ne me permettrais
pas de vous bassiner plus d'une phrase sur la chair de poule provoquée par les retours
félins de Blaise Matuidi et les montées lacrymales communicatives de Mamadou Sakho.
Mais je me sens tellement plus légitime de chroniquer mon ressenti sur ce happy end
jubilatoire (oups l'adjectif est parti tout seul) qu'une chroniqueuse mondaine, qu'un politicien
en quête de popularité, ou qu'un fan de Wax Tailor. Sauf si ce dernier est fan de Glenn
Hoddle et de Ty Segall, de Bruno Bellone et de Rone, de Manu Amoros et de Matmos, de
Luc Sonor et d'emocore, de Thierry Henry et d'Henry Rollins, de Rui Barros et de Matmos,
de Morientes et de Moriarty, d'Asian Marcel Dib Foundation,...
To be continued...