Une carte pour chaque patient
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Une carte pour chaque patient
numéro 52_CAG 15/09/04 11:20 Page 1 Cressy Santé ouvert 7j/7 Rte de Loëx 99 - 1232 Confignon Mensuel gratuit l Octobre 2004 l www.hug-ge.ch l ARRÊT ARRÊT SUR INFO LIBRE Un gaz contre la douleur La grippe nous guette Sous le signe de la photographie Plusieurs actions menées à l'occasion de la semaine européenne. Se vacciner pour préserver son bien-être et protéger les autres. Quatre expositions, quatre regards différents sur le monde. page 2 page 9 page 11 CŒUR OUVERT Le vécu du handicap Une carte pour chaque patient SOMMAIRE Radiographie Le vécu du handicap peut se faire de l’intérieur ou de l’extérieur. Cela suscite des sentiments différents selon les individus, selon qu’ils sont ou non concernés. Etre concerné c’est à la fois ressentir et se représenter le vécu de l’autre. Cela devrait être une évidence pour les thérapeutes mais la réalité est souvent différente. Nous faisons fausse route lorsque, pensant avoir compris les besoins de l’autre, nous nous empressons de proposer des solutions répondant à notre besoin d’agir plus qu’aux réels besoins de l’autre. Ce mécanisme fait référence au vécu extérieur du handicap, résultat de notre imaginaire et de nos projections. Le vécu intérieur de l’autre se perçoit uniquement lors d’une écoute attentive. Un individu blessé exprimera un vécu douloureux prenant parfois la forme de la colère ou du repli. Il devient alors difficile d’aller à la rencontre de l’autre, de l’approcher sans a priori, sans l’arrogance de ceux qui savent. L’humilité dans la rencontre permet la découverte et l’échange qui nous rendent soudainement humain. Le handicap est quelque chose que nous connaissons tous, spécialement dans la communication plus que dans nos limites physiques. Dr Nicolas de Tonnac Président du comité cantonal Pro Infirmis Tout sein peut être reconstruit Des massages relaxants en radio-oncologie 3 3 Regard croisé Aborder le patient venu d'ailleurs Une consultation à trois 4 4 Coulisses Cancer de la prostate: vers un dépistage systématique? 5 Check-up A quoi servent les intestins ? Hémorroïdes : lever le tabou Pour un dépistage précoce du cancer du côlon Quand le tube digestif est enflammé 6 6 7 7 Santé sans frontières La neurochirurgie à Yaoundé : une longue tradition 10 Bol d'air Il n'y a pas d'âge pour la rythmique 10 Tête-à-tête "Instaurer des routines pour redonner des certitudes", interview de Jacques Robitaille 12 Fiche pratique J. Gregorio A ENTRÉE SUR IMAGES Pour vous, les HUG s’engagent. Sous ce slogan, la charte du patient, publiée en mars dernier, reprend les valeurs éthiques et déontologiques des professionnels qui travaillent aux Hôpitaux universitaires de Genève. Parmi les points-clés, figure la communication avec le patient. Pour améliorer cette communication, un médecin responsable et une infirmière de référence -à lire au masculin comme au féminin- sont désignés pour chaque patient. Ils sont ses interlocu- Centre de transfusion sang uine Bd de la Cluse 30 - 1205 Genève Après un traumatisme crânien, apparaissent des troubles du comportement 12 teurs privilégiés durant toute son hospitalisation. Comment savoir qui ils sont et quel est leur rôle? Dès le 1er octobre, une carte sera complétée et remise à chaque patient. D’autres mesures sont également mises en place pour concrétiser l’engagement des HUG, par exemple le respect de chaque personne, de ses croyances et de sa culture, est facilité grâce au recours à un interprète. page 8 Tél. 022 372 39 01 15/09/04 Page 2 l Pulsations l Octobre 2004 l Hôpitaux universitaires de Genève ARRÊT ECHOS-SCOOPS Epilepsie et sport Officiellement organisée le 5 octobre, la journée nationale de l’épilepsie aura pour thème Epilepsie et sport. L’occasion d’informer le public sur cette maladie et de montrer qu’elle peut faire bon ménage avec une activité physique. Aux HUG, plusieurs conférences se dérouleront, le samedi 3 octobre, de 15h à 17h, à l’amphithéâtre de la pédiatrie, rue Willy-Donzé. Programme auprès du Dr CharlesAntoine Haenggeli, tél. 022 372 45 72. Pulsations TV Avec la nouvelle grille de Léman bleu Télévision, l’émission Pulsations sera diffusée les deuxième et quatrième lundis du mois, soit le lundi 27 septembre et le lundi 11 octobre dès 19h45, puis toutes les deux heures. Présentée par Séverine Hutin Dub, porte-parole des HUG, elle sera consacrée à l’enfant et l’adolescent à travers deux reportages, l’un sur l’obésité, l’autre sur l’activité physique en cas de cardiopathies. pub 16, rue Verdaine 1204 Genève Tél. +41 22 310 82 52 Fax +41 22 310 82 53 SUR INFO La douleur est subjective Lors de la semaine européenne de la douleur, du 11 au 15 octobre, le réseau de la douleur mènera une série d’actions. Du 11 au 15 octobre se déroulera la semaine européenne de la douleur. A cette occasion, plusieurs actions seront menées par le réseau douleur des HUG. Certaines auront pour cible les patients et les visiteurs. "On souhaite sensibiliser le public au fait que la douleur est un phénomène subjectif et qu’il importe d’en parler aux soignants afin qu’ils puissent dépister et traiter la douleur", relève le Dr Christophe Luthy, président du réseau douleur. Entre 12h et 14h, sur les différents sites des HUG, des stands seront animés par des professionnels. muniquer autour de la douleur". Enfin, le rire sera au rendez-vous en pédiatrie, en psychiatrie et à Loëx grâce à la visite des Hôpiclowns. Eva et Rezo, les superhéros D’autres actions seront proposées à l’intention des soignants. Parmi celles-ci, une bande-dessinée intitulée Eva et Rezo, les superhéros de la douleur et réalisée en collaboration avec Sidonie Carillat, infographiste. Chaque jour, une planche différente sera affichée dans des zones de passage sur le thème: dépister, mesurer, traiter, remesurer la douleur. "Cette BD sera un dialogue entre EVA qui représente l’Echelle Visuelle Analogique utilisée pour mesurer la douleur et REZO du Réseau douleur en reprenant, pour ce dernier, le petit bonhomme du badge qui porte le slogan reconnaître la douleur, mesurer et soulager", notent Sandra Merkli, vice-présidente du Réseau douleur et Anne-Claude Griesser, cheffe de projet pour le Réseau douleur. La semaine de la douleur sera aussi l’occasion de promouvoir les directives S. Carillat 2 11:20 Retrouvez les aventures d’Eva et Rezo sur l’Intranet des HUG. de traitement élaborées par les HUG concernant l’utilisation de la morphine intraveineuse dans les situations de douleurs chroniques ainsi que l’emploi du bon antalgique au bon moment lors de soins douloureux. Enfin, pour conclure, signalons qu’un clip vidéo sera projeté sur le mur image dans l’entrée principale du site Cluse-Roseraie et sur d’autres sites. Paola Mori Une expérience à vivre Pour expérimenter le caractère individuel de la douleur, il sera possible de plonger la main dans de l’eau froide et de quantifier sa douleur. "Les résultats seront reportés sur une affiche afin que le public se rende compte que, pour une même stimulation, les réactions sont très différentes selon les personnes", précise le Dr Luthy. Des pluriprofessionnels de la santé présenteront les approches physiques de la douleur (relaxation, physiothérapie, ergothérapie entre autres) et le matériel utilisé. Des professionnels seront aussi présents pour répondre aux questions concernant l’automédication et des anesthésistes expliqueront les différents aspects de leur prise en charge comme la pompe à morphine. Tout au long de la journée, le public pourra regarder un diaporama où seront projetés des dessins de patients de la gériatrie et de la pédiatrie sur le thème de la douleur avant d’exprimer, à leur tour, par un dessin ou un mot comment ils voient la douleur. "Ceci dans le but de les encourager à com- Un gaz "hilarant" en pédiatrie Lors de soins douloureux, un gaz peut être administré à l’enfant. Contenant 50% de protoxyde d’azote, il a un effet amnésique, analgésique et anxiolytique. Urgences de pédiatrie. Un médecin fait des points de suture à Zoé, âgée de sept ans. Le fillette tient, sur son nez, un masque relié à une bonbonne dans laquelle se trouve un gaz comportant 50% d’oxygène et 50% de protoxyde d’azote. decin lors de soins douloureux comme une suture, une ablation de drains ou de broches, une pose de voies veineuses ou encore un changement de pansement. Il agit en trois minutes et est administré seul ou en complément d’autres moyens antalgiques. Appelé MEOPA (Mélange Equimolaire d’Oxygène et de Protoxyde d’Azote), ce gaz a un effet analgésique, anxiolytique et légèrement amnésique. Il n’induit pas de perte de conscience. Utilisé en pédiatrie depuis six mois, ce gaz est prescrit par le mé- Communiquer avec l’enfant J. Gregorio numéro 52_CAG Depuis mars dernier, quelque 250 actes de soin ont été réalisés en pédiatrie en administrant ce mélange d’oxygène et de protoxyde d’azote. Cette technique est appliquée avec des enfants ayant quatre ans ou plus. Car le jeune patient doit être en mesure de comprendre les explications qui lui sont fournies et de tenir lui-même le masque. Quant aux effets indésirables, ils sont mineurs et interviennent dans 5% des cas. Il s’agit essentiellement d’euphorie ou d’excitation, de sensation de malaise ou de vomissements. Un ensemble de recommandations ont été mises en place concernant l’utilisation du masque en pédiatrie. Les personnes habilitées à administrer ce gaz doivent suivre une formation. La technique MEOPA a été initiée par la cellule douleur pédiatrique sous l’impulsion de Sylvaine Germain, infirmière en pédiatrie, et de Bernard Mugnier, infirmier anesthésiste. Les responsables médicaux sont les Drs Walid Habre, responsable de l’unité d’anesthésiologie pédiatrique, et Pierre Wacker, responsable de l’unité d’onco-hématologie pédiatrique, tandis que la mise en application a été assurée par Pierre-Alain Meyer et Laurence Faou, infirmiers anesthésistes en pédiatrie. Vu le succès rencontré, cette technique est en voie d’introduction dans les services traitant les adultes. E-mail : [email protected] Laboratoire d’analyses médicales et biologiques Nous effectuons les prélèvements à domicile et l'ensemble des examens à Genève Ouvert du lundi au vendredi de 7h 30 à 18h, le samedi de 8h à 12h. 67, rue de Lausanne 1202 Genève. Tél: 022 738 18 18 Fax: 022 738 18 08 www.anabio.ch P.M. numéro 52_CAG 15/09/04 11:20 Page 3 Pulsations l Octobre 2004 l Hôpitaux universitaires de Genève l 3 RADIOGRAPHIE ECHOS-SCOOPS Le sein peut être reconstruit Grâce aux progrès en matière de dépistage du cancer du sein, l’ablation d’un sein est plus rare. Mais elle est nécessaire en cas de lésion volumineuse, de lésions multiples ou lors de récidives après un traitement conservateur initial. Dans ces cas, il est souvent fait recours à la reconstruction mammaire. "La question est abordée systématiquement lors de la première concertation organisée entre experts pour discuter, de façon pluridisciplinaire, les options thérapeutiques pour chaque patiente", note le Pr Brigitte Pittet, cheffe du service de chirurgie plastique et reconstructive des HUG. En trois étapes Reconstruire un volume mammaire et une enveloppe cutanée, contrôler la symétrie avec l’autre sein, reconstruire l’aréole et le mamelon sont les trois étapes de la reconstruction. Elles se font en plusieurs interventions. La reconstruction du volume mammaire peut être réalisée lors de l’ablation du sein ou en différé, par exemple si la patiente doit subir une radiothérapie qui risque d’abîmer le sein. "La reconstruction immédiate permet de diminuer le stress psychologique de la patiente et de conserver l’étui cutané, mais elle augmente le temps de l’opération". Plusieurs types de reconstruction existent: par prothèse seule, par prothèse associée à un prélèvement au niveau du dos (lambeau du grand dorsal), par un prélèvement au niveau du dos seul, par un prélèvement au niveau du ventre seul. Lors de la reconstruction par prothèse, le chirurgien place cette dernière sous le muscle du J. Gregorio Il existe différentes techniques de reconstruction mammaire. Le choix dépend notamment du souhait de la patiente, du volume et de la forme des seins. La reconstruction mammaire est intégralement remboursée par les assurances maladie, quel que soit le mode de reconstruction choisi (ici par lambeau abdominal microchirurgical). grand pectoral en remplacement de la glande mammaire. Cette intervention est la plus rapide et ne rajoute aucune cicatrice. Les désavantages sont la présence d’un corps étranger, un aspect peu naturel et une asymétrie. Lorsque la peau à disposition est insuffisante, notamment en cas de reconstruction différée, le chirurgien a besoin d’un apport de tissus (muscle, graisse -pour le volume- et peau vascularisées par le muscle) venant d’une autre région du corps, en l’occurrence le dos ou l’abdomen. Le lambeau musculocutané et son pédicule (vaisseaux nourriciers) peuvent rester attachés à la zone donneuse. Un tunnel est alors créé entre cet- Des massages en radio-oncologie Pour mieux supporter les séances de radiothérapie, les patientes peuvent bénéficier de soins de détente et de réflexologie. J. Gregorio relles", note Firouzeh Behrouz, infirmière responsable d’unité en radio-oncologie. "Quant au massage, c’est un soin rassurant et réconfortant qui amène une détente corporelle, une relaxation psychique et une reprise de contact avec son propre corps". "L’écoute attentive de l’infirmière durant le massage m’a permis d’exprimer ma tristesse, mes peurs, mes soucis", raconte une patiente. Chaque année, quelque 320 à 350 femmes sont traitées pour un cancer du sein au service de radiooncologie des HUG. Durant quatre à six semaines, ces femmes se rendent tous les jours au service de radio-oncologie pour des séances de rayons de dix à quinze minutes. Lors d’une récente enquête de satisfaction, les patientes ont relevé plusieurs points négatifs: traitement astreignant, sentiment de routine, manque de confort pour les soins (table dure), effets secondaires tels que rougeur, brûlures, fatigue, démangeaisons, problèmes digestifs et inflammation. Pour contrebalancer en partie les effets secondaires et les inconvénients liés au traitement, l’équipe infirmière du service de radio-oncologie -avec le soutien de la direction des soins infirmiers et l’accord du Pr John Kurtz, médecin-chef de service- a suivi une formation afin de proposer des séances de réflexologie et de massages relaxants aux patientes. "La réflexologie permet de détendre, de soulager et de soutenir les défenses natu- Des soins appréciés, comme en témoigne une patiente. "Les massages m’apportent du bien-être et me permettent de lâcher toutes les tensions. Cela m’aide à oublier, sur le moment du moins, ce cauchemar et me donne un peu de force". P.M. 35’000 clients reçoivent une prime de fidélité… et vous? Comment bénéficier jusqu’à 2% d’intérêt supplémentaire versé directement sur votre compte d’épargne? Les conseillers de votre agence BCGE vous en diront plus. Hôpital Cantonal - Pavillon d’accueil - 1205 Genève - Tél. 022 809 73 80 te zone et la région de la cicatrice de la mastectomie. Ce lambeau permet de recouvrir la prothèse ou, si la masse graisseuse est suffisante, de reconstruire entièrement le sein. "Le lambeau du grand dorsal est souvent associé à une prothèse car on a peu de graisse dans le dos. Dans le cas du lambeau abdominal, la graisse est suffisante", précise le Pr Pittet. Un résultat naturel "Quand on enlève le muscle abdominal, la paroi abdominale est affaiblie. On pose alors un filet pour éviter les risques d’hernie ou d’éventration. Pour préserver le muscle, on peut utiliser la microchirurgie". Le lambeau et son pédicule sont alors détachés de l’abdomen et immédiatement rebranchés à une artère et à une veine de la zone receveuse. Cette technique est appelée transfert de lambeaux libres et, à Genève, est pratiquée uniquement aux HUG. La reconstruction mammaire par lambeau est plus complexe que la pose d’une prothèse simple. Les cicatrices sont plus importantes, mais le résultat est plus naturel et plus stable. Paola Mori pub Mois du cancer du sein Du 1er au 30 octobre, se déroule le mois du cancer du sein avec plusieurs manifestations au programme à Genève: - lundi 4, à l’espace Médiane : brunch à 12h et conférence-débat à 17h avec Béatrice Despland, sur les droits des assurés - samedi 16, au centre commercial des Charmilles: stands d’information, présence du département de gynécologie et d’obstétrique des HUG - lundi 18, à l’espace Médiane : brunch à 12h avec le Pr Brigitte Pittet, sur la chirurgie reconstructive du sein, et présentation des associations de 16h30 à 18h - samedi 23, à la fondation Louis-Jeantet : dès 8h15, 1er symposium genevois destiné aux professionnels Cancer du sein précoce : horizons et performances - lundi 25, à l’espace Médiane : brunch à 12h et présentation des associations de 16h30 à 18h - samedi 30 : dès 13h, portes ouvertes au service de radio-oncologie des HUG, av. de la Roseraie 53. Pour info, Ligue genevoise contre le cancer, tél. 022 322 13 33. 15/09/04 Page 4 l Pulsations l Octobre 2004 l Hôpitaux universitaires de Genève REGARD ECHOS-SCOOPS Cycle de conférences L’Association genevoise pour l’ethnopsychiatrie, Appartenances et la Fédération des associations romandes et tessinoises des psychologues organisent un cycle de conférences intitulé Ethnopsychiatrie… "autrement vu, autrement dit" : - 22 octobre sur La construction du sens en ethnopsychiatrie - 28 janvier 2005 sur De la perte impensable au sens retrouvé - 4 mars 2005 sur L’ethnopsychiatrie, actualités et perspectives. Le 15 avril 2005 aura lieu un débat avec, notamment, la présence du Dr Ariel Eytan, responsable du programme de psychiatrie culturelle aux HUG. Les conférences ont lieu à 20h30 à l’auditoire Louis-Jeantet (route de Florissant 77). Entrée : CHF 25.- pour une soirée ou CHF 80.- les quatre soirées. 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Tram 12 & 13 “Augustins” Parking (Coop & Migros) CROISÉ Aborder le patient venu d’ailleurs grâce à l’ethnopsychiatrie Longtemps assurée par le département de psychiatrie, la consultation d’ethnopsychiatrie s’est installée en privé. Le point sur cette approche. Durant plusieurs années, le département de psychiatrie a hébergé une consultation d’ethnopsychiatrie. Depuis 1999, elle se tient en privé sur un mode militant et est placée sous la responsabilité du Dr Franceline James. Laquelle explique: "La souffrance du patient, tant physique que psychologique, est structurée par les pensées et pratiques qui ont cours dans son pays d’origine. En ethnopsychiatrie, on aborde le patient venu d’ailleurs en articulant les axes culturel et psychologique selon l’approche clinique mise au point par Tobie Nathan". terrés’. Et la patiente de répondre: ‘Ma mère, morte depuis de longues années, est venue me voir en rêve pour me dire de prendre de l’argent pour qu’on lui fasse le cimetière’ (=les secondes funérailles). On sent là que commence à se mobiliser le deuil de sa mère non fait par la patiente". Réparer le traumatisme Une dizaine de cothérapeutes En séance, le patient prend place au milieu d’un cercle formé par une dizaine de cothérapeutes bénévoles, un référent culturel et la personne qui a adressé le patient. Concrètement, le patient prend place au milieu d’un cercle formé par une dizaine de cothérapeutes bénévoles, un référent culturel et la personne qui a adressé le patient (médecin, enseignant, …). Chaque thérapeute repré- sente sa propre culture d’origine et va dire ce que, dans sa culture, on dirait de l’histoire du patient et de sa souffrance. Le patient participe activement à la discussion et se met à penser avec les cothéra- peutes à ce qui lui arrive. Un cadre de pensée de type culturel est ainsi constitué sur lequel le patient va s’appuyer pour y insérer un contenu qui, lui, sera d’ordre psychologique et individuel. Le Dr James donne un exemple: "Une patiente zaïroise souffre de problèmes de santé. Lors d’une séance, la cothérapeute algérienne dit: ‘En Algérie, on dirait qu’il y a des morts qui ne sont pas tranquilles, mal en- Avant de conclure: "Nous pensons réparer le traumatisme, qu’il soit dû à la migration ou à une rupture antérieure, en actionnant le levier culturel. Nous procédons avec le patient à un travail de tissage entre culturel et psychisme pour lui permettre de retrouver un fonctionnement mental vivant". A noter qu’en faisant place aux mondes d’où sont issus les patients, à leurs représentations de la maladie, les ethnopsychiatres n’utilisent plus les catégories diagnostiques habituelles. Paola Mori Une consultation à trois Dans les HUG, le service de psychiatrie adulte propose un programme spécialisé destiné aux patients migrants. Présentation de ce dispositif de psychiatrie culturelle. Pour faciliter l’accès aux soins des patients migrants et permettre aux soignants intéressés de développer des compétences spécifiques, les foyers de requérants d’asile sont désormais attribués au secteur 3 (Servette) du service de psychiatrie adulte. Les entretiens psychiatriques, tant en ambulatoire qu’en hospitalier, se déroulent en présence d’un interprète qualifié quand cela est nécessaire. Parmi les migrants, il est habituel de distinguer les fonctionnaires internatio- naux, les migrants économiques (Italiens, Espagnols, Portugais, en Suisse de longue date et généralement bien insérés dans la communauté) et les migrants en situation précaire (requérants d’asile, réfugiés statutaires et clandestins). Ce sont surtout les patients de cette dernière catégorie qui s’adressent à ce dispositif de soins. gramme de psychiatrie culturelle. Côté enseignement, des séminaires de sensibilisation sont donnés aux médecins généralistes et internistes. Huit séances sont aussi organisées dans le cadre de la formation postgraduée des médecins du département de psychiatrie. Parmi les questions abordées, citons la validité du diagnostic en situation transculturelle. "Travailler Comorbidité psychiatrique Dépression, symptômes post-traumatiques, abus de substances: tels sont les problèmes les plus fréquents. La comorbidité psychiatrique n’est pas rare. "Les patients présentent souvent un sentiment de détresse et de découragement liés à leurs conditions de vie présente. Là-dessus se surajoute la composante du traumatisme. En effet, ils ont souvent été exposés à des situations extrêmes où leur vie et leur intégrité physique et/ou celles de leurs proches, ont été menacées", explique le Dr Eytan, responsable du pro- avec des catégories diagnostiques est important car cela permet d’avoir un langage commun. Mais, en situation transculturelle, elles ont des limites. Autrement dit, il ne faut pas passer à côté d’un trouble mental qui pourrait aller mieux avec un traitement, mais il est faux de considérer comme pathologique ce qui est une expression culturelle d’un état de détresse", relève le Dr Eytan. La recherche en psychiatrie culturelle n’est pas oubliée. "En collaboration avec le département de médecine communautaire, nous avons réalisé une enquête sur l’état de santé mentale des requérants d’asile retournés au Kosovo. Nous sommes en train de réfléchir à une intervention sur place, par exemple sous forme de formation", précise le Dr Eytan. H. Schubert 4 11:20 J. Gregorio numéro 52_CAG Dessin extrait du Guide de l’entretien médical bilingue à l’usage des soignants et des interprètes. P.M. numéro 52_CAG 16/09/04 11:59 Page 5 Pulsations l Octobre 2004 l Hôpitaux universitaires de Genève l 5 COULISSES Cancer de la prostate : vers un dépistage systématique ? Chez l’homme, c’est le cancer le plus fréquent. Dès 50 ans, la voie du dépistage s’impose. Imaginez une châtaigne. C’est la taille de la prostate. Cette glande, située sous la vessie et devant le rectum, entourant la partie initiale de l'urètre -dont les sécrétions jouent un rôle dans l'activation des spermatozoïdes et la formation du sperme- est la grande hantise des hommes. Et pour cause. Le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers chez l’homme (3’000 à 3’500 diagnostics par an en Suisse) et le deuxième pour la mortalité (1’500 décès). Un risque à prendre au sérieux Les hommes ont de la peine à affronter cet argument. "Les femmes sont plus attentives face à leur corps. Il y a indéniablement un retard dans la prise en charge des maladies de la prostate chez l’homme", constate le Pr Christophe Iselin, médecin-chef du service d’urologie. Pourtant, à partir de 50 ans (voire 45 ans si antécédents), le risque est à prendre au sérieux. "Le diagnostic précoce du cancer de la prostate a pour but de découvrir la maladie au stade initial quand les chances de guérison sont optimales. Le taux de guérison des cancers qui se limitent à la prostate est élevé NOMINATIONS Seule une biopsie, effectuée sous guidance ultrasonographique anale, peut confirmer ou non la présence d’un cancer. (80 à 85% de chance lorsqu’on s’y prend suffisamment tôt). Par contre, si le cancer a dépassé les limites de la prostate, il est souvent devenu incurable, même si un effet bénéfique peut être obtenu pendant des années", explique le Pr Christophe Iselin. S’il n’est pas traité, un cancer de la prostate diagnostiqué avant 65 ans tue trois fois sur quatre. Sujet encore controversé Comme il n’y a généralement pas de symptômes, le médecin dispose de deux examens pour s’orienter vers un diagnostic précoce: le dosage de l’antigène spécifique de la prostate (PSA) dans le sang et la palpation de la prostate à partir du rectum (lire écho ci-contre). Seule une biopsie confirme avec certitude le cancer. Va-t-on vers un dépistage systématique du cancer de la prostate comme chez la femme pour celui du sein? "Nous attendons le verdict de deux études multicentriques européenne et américaine prospectives sur le dépistage, mais on peut le recommander à des hommes de 50 à 70 ans dont l’espérance de vie est supérieure à dix ans", répond l’urologue. Et d’ajouter: "Sur une population masculine de 100 personnes prises au hasard, 30 sont porteuses de cellules cancéreuses dans la prostate, 10 auront une traduction clinique de ce cancer (davantage que des petits nodules) et 3 vont en mourir. C’est une maladie d’agressivité très différente selon les individus, ce qui rend son dépistage controversé." Pour un cancer limité à l’organe, trois traitements sont possibles: la chirurgie (prostatectomie radicale), la radiothérapie ou l’expectative prudente. "Avec l’amélioration des connaissances anatomiques ces dernières années, la prostatectomie radicale a vu sa morbidité décroître et procure une fonction génito-urinaire postopératoire dont la qualité a augmenté. Récemment, la prostatectomie laparoscopique a permis d’inscrire l’ablation radicale de la prostate dans la liste des techniques mini-invasives. Cette dernière est fortement recommandée chez les jeunes patients pour lesquels le contrôle complet de la tumeur est primordial en raison de l’espérance de vie. La radiothérapie apparaît appropriée lorsque le patient doit ou désire éviter HOSPITALO-UNIVERSITAIRES Sur proposition du conseil d’administration des HUG et de la faculté, le Conseil d’Etat a nommé le Pr Jean-Philippe Guyot à la fonction de médecin-chef du service d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale des HUG et professeur adjoint à la faculté de médecine. Après des études de médecine à Genève, il a notamment effectué un stage à l’Université de New York. Médecin adjoint dès 1994, il a acquis une expérience chirurgicale importante dans le domaine de l’oreille et a contribué au développement des implants vestibulaires. A la faculté de médecine, il participe également très activement à l’enseignement pré-gradué, post-gradué et continu dans le domaine de l’otologie et de l’otoneurologie. Sur proposition du conseil d’administration des HUG et de la faculté, le Conseil d’Etat a nommé le Pr Christophe Chardot à la fonction de médecin-chef du service de chirurgie pédiatrique des HUG et professeur ordinaire à la faculté de médecine. Diplômé d’une université parisienne, ce titulaire de l’European Board of Paediatric Surgery est spécialisé en chirurgie pédiatrique, transplantation, médecine tropicale et chirurgie en situation précaire. Il a participé à de nombreuses missions humanitaires. Il dispose d’une grande expérience de la transplantation hépatique chez l’enfant. Ses travaux de recherche concernent l’occlusion des voies biliaires et ses activités d’enseignement ont été axées sur la chirurgie digestive. Sur proposition du conseil d’administration des HUG et de la faculté, le Conseil d’Etat a nommé le Pr Arnaud Perrier à la fonction de médecin-chef du service de médecine interne générale des HUG et professeur ordinaire à la faculté de médecine. Après des études de médecine à Genève, il s’est notamment formé à l’Université Harvard à Boston et a obtenu un certificat de formation en qualité de soins. Actif dans l’enseignement pré- et post-gradué en tant que membre de l’unité de développement de recherche en éducation (UDREM) de la faculté de médecine de Genève depuis 1994, il a mené aussi des recherches de pointe dans le domaine de l’embolie pulmonaire et de l’analyse décisionnelle. Sur proposition du conseil d’administration des HUG et de la faculté, le Conseil d’Etat a nommé le Pr Brigitte Pittet-Cuenod à la fonction de médecin-cheffe du service de chirurgie plastique et reconstructive des HUG et professeure adjointe à la faculté de médecine. Après des études de médecine à Genève et une formation post-graduée complète (7 ans), elle a poursuivi sa spécialisation durant 2 ans à l’hôpital universitaire de Iowa City (USA). De retour à Genève, elle a créé et dirigé le laboratoire de recherche de chirurgie plastique. Ses domaines de prédilection concernent les processus de cicatrisation, la survie du tissu ischémique et le développement de nouveaux lambeaux. une intervention et lorsqu’il va psychologiquement tolérer de conserver sa tumeur. Enfin, chez les personnes dont l’espérance de vie est inférieure à 10 ans, les effets secondaires du traitement sont parfois plus délétères que le cancer lui-même. Elles vont plutôt mourir avec qu’à cause de leur cancer. Dans ces cas-là, le cancer évoluant lentement, il vaut mieux renoncer à traiter pour ne pas perturber la qualité de vie", explique le Pr Christophe Iselin. En cas de cancer évolué (avec métastases), on commence généralement par ralentir l’évolution de la maladie par un traitement hormonal. Une double peur En ce qui concerne les séquelles, l’incontinence et l’impuissance guettent les patients. Des craintes avérées, mais là aussi les progrès récents et l’expérience améliorent les résultats. Aujourd’hui, après une prostatectomie radicale, plus de 90% des patients ont une continence urinaire normale un an après l’opération, alors que la précision du chirurgien épargne de plus en plus les nerfs érecteurs situés à côté de la prostate. "Les taux de récupération érectile sont modulés notoirement par l’âge et l’activité sexuelle préopératoire", ajoute l’urologue qui estime à 70% la récupération des érections à un an (spontanées ou assistées) pour un patient jeune (jusqu’à 60 ans) et avec une activité régulière avant l’opération. Si la prise en charge s’est améliorée, un nouveau pas pourrait être franchi grâce à la protéomique. "Elle est susceptible de mettre en évidence un marqueur non seulement spécifique d’organe comme le PSA, mais également un cancer spécifique", espère le Pr Christophe Iselin. ECHOS-SCOOPS Une sonnette d’alarme PSA ou Prostate Specific Antigen (antigène spécifique de la prostate). Utilisée cliniquement à la fin des années 80, cette protéine a véritablement changé la prise en charge du cancer localisé de la prostate même si, contrairement à une opinion largement répandue, elle n’est pas spécifique au cancer. Exclusivement synthétisée dans la prostate, son rôle est de fluidifier le sperme. Chez tous les hommes, une petite fraction du PSA passe dans le sang où on peut la doser : la norme est généralement fixée entre 0 et 4 ng/ml. "Si le taux dépasse ce seuil, on ne peut en aucun cas conclure immédiatement qu’il s’agit d’un cancer. Une augmentation du taux sanguin de PSA peut être due à une hyperplasie (augmentation du volume) bénigne de la prostate, une prostatite (inflammation) ou un cancer", explique le Pr Christophe Iselin, médecin-chef du service d’urologie. Le toucher rectal -la palpation d’une zone indurée dévoile un nodule- permet également de suspecter la présence d’un cancer. Seule une biopsie établit formellement le diagnostic. "Le PSA demeure une aide essentielle pour détecter des cancers à un stade précoce, c’està-dire confinés à l’organe, et donc susceptibles d’être guéris. Certaines tumeurs peuvent être de très petit volume et donc sans potentiel impact clinique. Toutefois, il a été démontré que plus de 80% des tumeurs mises en évidence au moyen du PSA sont cliniquement relevantes", ajoute le Pr Christophe Iselin. Giuseppe Costa pub à 300 m des HUG Coupes et brushing à partir de CHF 60.- pour et CHF 35.- pour Spécialiste des coupes courtes, créatives ou sculptées "Grand prix international de la coiffure française" 2, rue Micheli-du-Crest 1205 Genève Tél : 022 329 31 00 Ouvert du lundi au samedi numéro 52_CAG 15/09/04 6 12:11 Page 6 l Pulsations l Octobre 2004 l Hôpitaux universitaires de Genève CHECK-UP ECHOS-SCOOPS Une maladie occidentale Les diverticules représentent l’atteinte fonctionnelle la plus fréquente du monde occidental. Ils concernent 60% des personnes de plus de 65 ans. Suite à une augmentation anormale de la pression à l’intérieur du côlon (le plus souvent au niveau de la partie terminale, c’est-à-dire du sigmoïde), la muqueuse du côlon génère une excroissance vers l’extérieur, appelée diverticule. "Inconnue en Afrique, cette maladie est due à une alimentation pauvre en fibres. Comme il n’y a pas assez de selles, le côlon se contracte fort sur rien, ce qui provoque une augmentation de la pression et l’apparition de diverticules", note le Pr Philippe Morel, chef du département de chirurgie. S’il y a une infection, on parle de diverticulite. Le traitement se fait par antibiotiques, puis éventuellement par chirurgie laparoscopique. Dix pour cent des patients hospitalisés en chirurgie viscérale le sont pour une diverticulite. Toute douleur peut être soulagée A quoi servent les intestins? Pulsations explore ce long tuyau qui sert à broyer les aliments et à fournir le combustible à l’organisme. Les intestins sont un long tuyau creux partant de l’estomac pour se terminer dans l’anus. Ils sont divisés en deux parties: l’intestin grêle qui comprend le duodénum, le jéjunum et l’iléon; et le gros intestin avec le caecum, l’appendice, le côlon, le sigmoïde et le rectum qui finit dans le canal anal. L’intestin grêle mesure de 6 à 8 mètres à l’âge adulte, et le gros intestin de 1,40 m à 1,70 m. L’estomac délivre des aliments broyés à l’intestin grêle. Celui-ci continue à les digérer, c’est-à-dire à les couper en petites molécules qui peuvent ainsi traverser la paroi intestinale et passer dans le sang, fournissant le combustible nécessaire à l’organisme. "La fonction du côlon est d’éliminer les résidus non absorbés sous forme de selles. Son travail d’absorption concerne l’eau et les sels minéraux. C’est le remplissage du rectum qui provoque la sensation de besoin d’aller à selles", explique le Dr Emiliano Giostra, mé- decin adjoint au service de gastro-entérologie placé sous la responsabilité du Pr Antoine Hadengue. si que des gestes thérapeutiques comme l’ablation de polypes ou la coagulation de lésions hémorragiques. Enfin, pour investiguer dans l’intestin grêle, une technique a été introduite aux HUG il y a un an. "Le patient avale une capsule qui fait office de caméra. Durant cinq à six heures, une image est prise toutes les deux secondes. Les photos sont transférées et stockées dans une mémoire qui se trouve sur la ceinture du patient. Cette mémoire est reliée ensuite à un ordinateur où le gastroentérologue peut visionner les images", détaille le Dr Giostra. "Cela a amené un plus réel dans le diagnostic des pathologies de l’intestin grêle". En complément, des examens radiologiques peuvent être employés. Médecin adjoint au service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle, le Pr Christoph Becker précise: "Chez les enfants, on recourt d’abord à l’échographie tandis que chez l’adulte, on uti- Avaler une capsule caméra En gastro-entérologie, divers moyens sont utilisés pour établir des diagnostics. Ainsi, la gastroscopie sert à visualiser l’estomac, l’œsophage et le duodénum. L’examen consiste à introduire par la bouche un tube muni d’une caméra pour aller explorer le tube digestif supérieur. Les images sont visibles sur un écran. Pour visualiser le gros intestin ainsi que l’iléon, le gastro-entérologue procède à une coloscopie. Dans ce cas, le tube muni de la caméra est introduit dans l’anus. Coloscopie et gastroscopie durent de vingt à trente minutes et se font sous simple sédation. Dans les cas difficiles, une anesthésie générale est effectuée. Au cours de ces examens, des prélèvements peuvent être effectués ain- Mesurant près de dix mètres, les intestins peuvent être le théâtre de différentes pathologies. lise surtout le scanner. L’avenir est à l’IRM qui offre plus d’informations et est dépourvu de rayons". Pour un bon fonctionnement des intestins Parmi les principales pathologies intestinales, citons les diverticules (lire écho ci-contre) et les maladies inflammatoires chroniques, principalement la rectocolite hémorragique et la maladie de Crohn (lire article en page 7). Autre pathologie de l’intestin grêle: la maladie coeliaque qui est une intolérance au gluten, une substance que l’on trouve dans les céréales. Le principal cancer des intestins est celui du côlon (lire article cicontre). Avec, souvent à l’origine, des polypes qui se sont cancérisés. Pour éviter la constipation et avoir des intestins sains, n’oubliez pas de manger cinq portions de fibres par jour (salade, fruits, légumes, pain noir entre autres). Paola Mori Hémorroïdes : lever le tabou Parlez-en à votre médecin pub L e Avez-vous des hémorroïdes? La réponse est oui, car on en a tous. Mais, on n’a pas tous une maladie hémorroïdaire! Responsable de l’unité de proctologie, le Dr Bruno Roche explique: "Les hémorroïdes sont des petits sacs, en principe au nombre de trois, qui servent à assurer la continence aux gaz. On les appelle des sacules artérioveineux car le sang est amené à l’intérieur par une artère et évacué par une veine. La maladie hémorroïdaire s’exprime lorsque s p é c i a l i s t e d u Vous propose : • Assistance 7 jours/ 7 • Soins à domicile individualisés effectués par du personnel médical qualifié (prestations couvertes par les assurances) m é d i c a l 5, rue de l’Orangerie 1202 Genève Tél. 022/741.22.55 Fax 022/741.22.59 [email protected] Membre de la FSEPT les sacules, généralement situés en haut du canal anal, se mettent à glisser le long du canal. Le glissement qui prend des années, est provoqué par une pression sur ces sacules". Les facteurs favorisant cette pression sont la constipation, la grossesse, l’obésité, un effort physique intense. Selon la littérature, entre 50 et 90% de tous les individus souffriront, au cours de leur vie, de maladie hémorroïdaire. Apparaissant surtout après la cinquantaine, elle touche autant les hommes que les femmes. Ne pas banaliser un saignement Le symptôme le plus fréquent est le saignement. S’y ajoutent parfois une douleur anale et des démangeaisons. "La maladie hémorroïdaire n’est pas une maladie grave, elle n’évolue pas vers un cancer. Mais le saignement anal ne doit jamais être banalisé. Il ne provient pas forcément des hémorroïdes, mais peut être le J. Gregorio Après la carie dentaire, la maladie hémorroïdaire est la pathologie la plus fréquente. Le point sur les symptômes, les facteurs de risque et les traitements. L’anuscopie fait partie de l’examen diagnostique, rappelle le Dr Roche. signe d’une pathologie grave comme un cancer colorectal", insiste le Dr Roche. Le diagnostic est effectué par un interrogatoire précis, un examen clinique et une anuscopie (introduction d’un tube muni d’une caméra pour visualiser l’anus). On distingue différents stades de la maladie. Au stade I, les hémorroïdes sont internes, autrement dit elles restent dans le canal anal. Au sta- de II, elles sortent à la défécation, mais rentrent spontanément. Au stade III, elles doivent être réintégrées manuellement. Enfin, au stade IV, le repositionnement à l’intérieur devient impossible. Prévenir la constipation Le traitement dépend du stade. Aux stades I et II, il consiste à adopter des règles d’hygiène alimentaire afin de réguler le transit et de prévenir la constipation. L’utilisation de crèmes est aussi bénéfique. Aux stades II et III, il est fréquemment fait recours à la ligature élastique des hémorroïdes. "On place un petit élastique autour des hémorroïdes pour diminuer l’apport en sang, de sorte que l’hémorroïde finit par s’atrophier. Au bout de quelques jours, l’élastique et le reste de l’hémorroïde tombent d‘euxmêmes. Une cicatrice remplace la zone de l’hémorroïde étranglée et la fixe sur le plan profond. Si le patient adopte un changement dans ses habitudes de vie, les risques de récidive sont très faibles", note le Dr Roche. Enfin, aux stades III et IV, le traitement est en principe chirurgical. En fonction du degré de sévérité de la maladie, différentes techniques sont employées. Le plus généralement, l’intervention se fait sous anesthésie locale et en ambulatoire. P.M. numéro 52_CAG 15/09/04 11:20 Page 7 Pulsations l Octobre 2004 l Hôpitaux universitaires de Genève l 7 CHECK-UP ECHOS-SCOOPS Pour un dépistage précoce du cancer du côlon Congrès de coloproctologie Touchant le côlon ou le rectum, le cancer colorectal est le cancer le plus fréquent chez la femme après le cancer du sein, et le troisième chez l’homme (après le cancer de la prostate et celui des poumons). Il a une issue fatale dans plus de la moitié des cas car les symptômes surviennent à un stade avancé. En général, il s’agit de la présence de sang dans les selles, de douleurs abdominales et de troubles du transit intestinal caractérisés principalement par une alternance de diarrhées et de constipation. "Détecté et soigné précocement, le cancer colorectal est guérissable. C’est pourquoi il est essentiel d’améliorer le diagnostic précoce", note le Dr Giostra. Du sang dans les selles Dès l’âge de 55 ans, il est recommandé de faire un test de dépistage consistant à rechercher du sang invisible à l’œil nu dans les selles. "Les tests immunologiques sont les plus fiables", précise le Dr Giostra. Si le test est positif, il est alors procédé à une coloscopie afin de détecter d’éventuels polypes ou une tumeur. La coloscopie est recommandée d’emblée aux personnes ayant déjà eu des polypes ou dont un membre de la famille directe a eu un cancer colorectal. Lorsqu’un polype est décelé, il doit être retiré car la majorité des cancers colorectaux proviennent de polypes qui se sont cancérisés. Le polype, s’il n’est pas retiré, va augmenter de taille et dégénérer en cancer. Il faut alors opérer. "L’intervention se fait à ventre ouvert ou par chirurgie minimalement invasive. Elle consiste à enlever le bout de côlon malade, puis à suturer les parties saines entre elles, le plus souvent à l’aide d’un système d’agrafage. Si le cancer touche le côlon, le patient devra, dans certains cas, suivre une chimiothérapie après l’opération. Dans le cas d’un cancer du rectum, l’intervention J. Gregorio Dépisté tôt, le cancer colorectal est guérissable. Pulsations évoque cette maladie qui représente 10% des cas de cancer chez l’homme et 12% chez la femme. La coloscopie sert à détecter d’éventuels polypes ou une tumeur. est précédée d’une radiochimiothérapie pour faire diminuer la tumeur. Grâce à l’amélioration des techniques, le pronostic s’est amélioré même quand il y a des métastases du foie", explique le Pr Morel. Vivre avec une stomie En cas d’occlusion, d’un mauvais état de santé gé- néral ou de parois intestinales friables pouvant provoquer un risque de lâchage de suture, le chirurgien va dériver l’évacuation naturelle des selles en abouchant le côlon ou l’iléon à la paroi abdominale. Le patient a alors sur l’abdomen un orifice qu’on appelle stomie par lequel les selles s’écoulent spontanément. Les selles sont recueillies dans une poche collée à la peau. La stomie est généralement provisoire. Une opération permet ensuite de rétablir la continuité intestinale. Avant et après l’opération, le patient est vu par une infirmière spécialiste clinique, spécialisée dans les soins aux personnes stomisées. Son rôle est d’apprendre au malade quand changer la poche et comment faire la toilette de la stomie. "La stomie touche l’intégrité de l’image corporelle. Notre rôle est aussi de soutenir la personne et de l’accompagner tout au long de la phase d’adaptation. En effet, elle perd le contrôle de l’évacuation des selles et peut être confrontée à des problèmes dans son intimité et dans sa vie socioprofessionnelle", note Laurence Lataillade, infirmière spécialiste clinique. Etanche, la poche ne laisse filtrer aucune odeur. Paola Mori Du 16 au 18 septembre, Genève a accueilli la 5e rencontre scientifique annuelle de l’Association européenne de coloproctologie et la 1ère rencontre du Conseil européen de coloproctologie créée par feu le Pr Jean-Claude Marti. Plusieurs thèmes ont été évoqués : le cancer colorectal, la colite ulcéreuse, la chirurgie colorectale par laparoscopie, les troubles de la défécation et les adhérences. L’an prochain, du 15 au 17 septembre, la rencontre aura lieu en Italie à Bologne. A noter que l’Association européenne se consacre au développement de la coloproctologie en tant que spécialité à travers l’Europe. Elle soutient la promotion de la qualité des soins et encourage la recherche. Elle attache aussi une grande importance à la formation en matière de chirurie du côlon et du rectum. Pour en savoir plus, consultez le site Internet www.eacp.org. Quand le tube digestif est enflammé Apparaissant généralement entre 20 et 40 ans, la maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique. La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin où alternent des poussées de gravité variable avec des phases de rémission parfois prolongées. Elle peut toucher n’importe quelle partie du tube digestif, de la bouche à l’anus. Ses localisations préférentielles sont l’iléon et le côlon. Les causes ne sont pas connues, mais on évoque des susceptibilités génétiques et des facteurs environnementaux tels que les bactéries intestinales. Les principaux symptômes digestifs de cette maladie sont la diarrhée et les douleurs abdominales. Leur type et leur intensité dépendent de la localisation du segment intestinal touché. Les symptômes non digestifs sont d’ordre général (fièvre, fatigue, perte de poids) ou liés à l’atteinte d’autres organes que l’intestin: les articulations, la peau, les yeux, les canaux véhiculant la bile du foie à l’intestin. A gauche, une muqueuse normale; à droite, une muqueuse ulcérée. Une muqueuse ulcérée La maladie est caractérisée par une destruction de la muqueuse conduisant à des ulcérations. Ces dernières peuvent évoluer en profondeur et provoquer des abcès et des fistules. Si l’abcès n’est pas traité, sa tendance spontanée est de chercher un moyen de s’évacuer. Cette évacuation peut se faire via une fistule, c’est-à-dire via la création d’un canal faisant communiquer un segment du tube digestif soit avec la peau, soit avec un autre or- gane. L’évolution cicatricielle et rétractile des lésions conduit parfois à un rétrécissement du tube digestif. En cas d’occlusion, une stomie (anus artificiel) est effectuée temporairement. consistent, comme ailleurs, en des ulcérations et aussi parfois en des abcès, des fistules et une sténose. Le traitement est médicamenteux et chirurgical (entre autres incision et drainage d’un abcès, drai- nage de l’orifice fistuleux au moyen de fils de caoutchouc appelés sétons et placés dans le trajet de la fistule, fermeture de la fistule à l’aide d’un lambeau de muqueuse). P.M. Nouveaux médicaments Le traitement repose sur des anti-inflammatoires, parfois aussi sur des immunosuppresseurs et, plus récemment, sur un traitement anti-TNF. "On injecte un anticorps, anti-TNF qui va bloquer une molécule, le TNF, qui est responsable de la destruction par inflammation des cellules intestinales", note le Dr Giostra. Et d’ajouter: "Le but des traitements médicamenteux est de traiter la crise et d’augmenter l’intervalle entre deux crises". La chirurgie est réservée aux complications de la maladie (abcès, fistule, occlusion intestinale, perforation intestinale). A noter que, dans 7% des cas, la maladie de Crohn touche le canal anal. Les lésions ano-périnéales pub Les meilleurs soins Les meilleures techniques - L’expérience O F F R E D ’ A U T Enveloppement d’algues Balnéothérapie et Soin visage Peeling O M N E 2h : 200.- Tél. 022 830 19 19 22, av. Dumas - Champel - Parkings réservés Du lundi au vendredi 8h - 20h samedi 9h - 17h www.marybel.ch numéro 52_CAG 8 15/09/04 11:20 Page 8 l Pulsations l Octobre 2004 l Hôpitaux universitaires de Genève NET ECHOS-SCOOPS Cancer sur le net Un site à découvrir: www. swisscancer.ch. Dans les trois langues nationales, ce site informe sur : qu’est-ce que le cancer, vivre avec le cancer, les activités de la Ligue suisse contre le cancer et des différentes Ligues régionales ou cantonales. Avec un lien direct vers d’autres sites : - www.douleur.ch - www.flipthefruit.ch www.5parjour.ch - www.swisscancer.ch/ cancer-intestin - www.typedepeau.ch - www.letitbe.ch. L’interprète, un partenaire précieux L’interprète médiateur culturel répond à un besoin des soignants et des patients. Comment le contacter ou travailler avec lui sont des informations disponibles désormais sur un Intranet. "Les collaborateurs veillent à ce que l’information du patient soit accessible, intelligible, loyale et exacte. L’ensemble des actes pratiqués requiert le consentement libre et informé du patient." Tirés de la Charte du patient des HUG, entrée en vigueur en mars dernier, ces principes s’appliquent à tous les patients, quels que soient leur âge, niveau social, race ou encore… langue maternelle. Que faire face à un patient qui ne parle pas français? Recourir à des interprètes médiateurs culturels et garantir ainsi certains droits fondamentaux (égalité d’accès aux soins, égalité de traitement, être informé). Cette pratique n’est pas nouvelle puisqu’une convention a été passée avec la Croix-Rouge genevoise (CRG) en juin 2002. Seulement désormais, l’interprétariat est disponible à tous via un site accessible dès la page d’accueil de l’Intranet (en allant sous Webs HUG). Faciliter l’accès "Ce site s’adresse d’une façon générale à tous les soignants. Auparavant, ils connaissaient pour la plupart l’existence de l’interprétariat, mais il leur man- quait la liste ou la marche à suivre", expliquent Rosalie Tuosto Aeschlimann, infirmière spécialiste clinique en santé communautaire, référente de l’interprétariat pour les HUG, et Elisabeth Mouton, infirmière responsable d’unité au Centre Santé Migrants Charmilles. Elles ont réalisé ce site avec Fernand Feist, chargé de mission à la Centrale d’achats des hôpitaux universitaires Vaud-Genève qui détient la convention passée avec la CRG. Parmi les différentes rubriques, on trouve sous Listes des interprètes et des FORUM Soigner en partenariat tenariat car il est indispensable de replacer les difficultés psychologiques du patient dans le contexte de vie pour une bonne compréhension et résolution de la problématique. Des contacts avec la famille ou les proches sont organisés autant que possible. Ils se font avec l’accord du patient et de préférence en sa présen- pub L’accueil du patient se complète avec celui des familles et des proches. ce", explique Myriam Vaucher, infirmière coordinatrice du département de psychiatrie. Edition d’une brochure souhaite intégrer dans son équipe des collègues spécialistes FMH en Pédiatrie ORL Gynécologie une activité à plein temps ou à temps partiel Les candidats doivent faire preuve d’un esprit acquis aux nouvelles technologies, tout en participant activement à un travail d’équipe au sein d’un cabinet multidisciplinaire et convivial. Nous vous offrons : ✚ ✚ ✚ ✚ ✚ ✚ l’opportunité de rejoindre un service reconnu et estimé une activité variée dans un cadre de travail agréable l’autonomie dans votre organisation un coût inférieur de 25% aux estimations de la FMH un staff expérimenté et collaborant dans chaque domaine de compétence des colloques et des séminaires réguliers de formation continue Offre adressée à M. Philippe Meier, DRH case postale, 1211 Genève 2, [email protected] Ce travail en partenariat est né d’une réflexion menée par des médecins, infirmiers et le réseau associatif (Le Relais, Les conseillers accompagnants) et présidée par le Dr Pedro Gonçalves, médecin adjoint, responsable du secteur 3-Servette. Il se concrétise par l’édition d’une brochure remise aux proches afin de les encourager dans cette collaboration. Une sensibilisation sur l’accueil des familles a également été mise sur pied. Elle concerne le tandem chef de clinique et infirmière responsable d’unité de soins (IRUS). Travaillant dans les quatre secteurs hospitaliers du SPA, 22 professionnels ont déjà suivi deux heures de cours (partie théorique, jeux de rôle et témoignages de membres du Relais). A la rentrée universitaire, en octobre, la formation-action sera reconduite avec les nouveaux cadres médico-infirmiers. "La maladie, c’est aussi une affaire de fa- mille. Travailler en partenariat doit devenir une norme à l’intérieur du service", insiste Patrice Croquette, assistant de Myriam Vaucher et formateur avec le Dr Gonçalves. G.C. Une partie intégrante des soins De plus sont disponibles une liste des personnes référentes pour chaque département pour les questions relatives à l’interprétariat, ainsi que quelques Giuseppe Costa Une carte pour chaque patient J. Gregorio L’accueil du patient est le premier des soins. Le service de psychiatre adulte (SPA) va plus loin. Au-delà de l’accueil des patients, il inclut les familles et les proches en tant qu’interlocuteurs à part entière. "Dès les premiers jours de l’hospitalisation, l’équipe soignante crée les conditions propices à un véritable par- A. Barrymore Initiative originale en psychiatrie pour informer les familles et proches. règles pour mener à bien l’entretien à trois. Enfin, sous Droits des patients, on rappelle que, selon le conseil d’éthique clinique, "l’interprétariat et la médiation culturelle sont une partie intégrante des soins et, qu’à ce titre, les patients hospitalisés dans les HUG doivent pouvoir bénéficier de ce service". Le rôle de médiateur culturel est de servir de pont entre les deux cultures et faciliter ainsi la prise en soin du patient migrant. Ce qui ne va pas à l’encontre des contraintes budgétaires actuelles. "Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le recours aux interprètes réduit les coûts de la santé en améliorant l’observation conforme du traitement. Cela évite des consultations interminables ou multiples et diminue la durée des séjours hospitaliers", concluent Rosalie Tuosto Aeschlimann et Elisabeth Mouton. langues les coordonnées et disponibilités des interprètes médiateurs culturels de la CRG. Cela représente 70 interprètesmédiateurs culturels, pour une cinquantaine de langues, avec une moyenne de 800 heures d’interprétariat par mois. "A travers ce site, on souhaite promouvoir la qualité des prestations offertes auprès de la population migrante, en facilitant l'accès à l'interprétariat et à la médiation culturelle, moyen indispensable pour respecter la philosophie des soins des HUG. Si on veut pratiquer des soins adéquats, il faut une véritable compétence transculturelle et pas seulement linguistique", insistent les deux infirmières. Lors d’une hospitalisation, chaque patient a deux interlocuteurs privilégiés: un médecin responsable et un infirmier référent. Souvent, patients et proches se plaignent de ne pas savoir qui est responsable d’eux et à qui s’adresser lors d’un séjour hospitalier, tant sur le plan médical qu’infirmier. C’est pour combler cette lacune qu’une réflexion a été menée et pilotée par Raymonde Alvarez, directrice adjointe des soins infirmiers, et le Dr Martine Louis-Simonet, médecin adjointe. Elle a abouti à la création d’une carte indiquant à la fois les noms des cadres du service où la personne est hospitalisée (médecin-chef de service, infirmier responsable d'unité de soins) et les coordonnées téléphoniques du médecin interne responsable -assurant la prise en charge médicale et le suivi quotidien-, et de l'infirmier référent qui suit l’évolution des soins et de l’information. Le rôle de chacun est précisé au verso de la carte. A.R. numéro 52_CAG 16/09/04 11:55 Page 9 Pulsations l Octobre 2004 l Hôpitaux universitaires de Genève l ARRÊT 9 SUR IMAGES ECHOS-SCOOPS La grippe nous guette Journée nationale contre la grippe Se vacciner permet de préserver son bien-être et de protéger les patients. La vaccination débute le lundi 18 octobre. personnes âgées ou affaiblies par une maladie du cœur ou des poumons, un diabète, une immunodépression. "Chaque année, on dénombre des centaines de décès parmi les personnes âgées et les malades chroniques", précise le Dr Bessire. Le risque d’être hospitalisé pour des complications (bronchiolite, pneumonie) est aussi très élevé chez les nouveau-nés et les nourrissons. Efficacité reconnue Giuseppe Costa (1) Pour tout renseignement, tél. 022 372 60 52 ou consulter les flashs sur Intranet. Le retour des Kangourous Après une année de travaux, la crèche des enfants du personnel a rouvert. La crèche des Kangourous accueille une petite centaine d’enfants de collaborateurs des HUG. Recevez gratuitement le mensuel des Hôpitaux universitaires de Genève directement chez vous ✓Je désire m’abonner gratuitement à Pulsations Nom : Prénom : Une crèche, deux sites Rue / N° : NPA / Lieu : Date : Signature : A renvoyer par fax ou par poste ✁ Pulsations • Hôpitaux universitaires de Genève Service de la communication Rue Micheli-du-Crest 24 • CH-1211 Genève 14 Fax (+41 22) 305 56 10 ou par e-mail [email protected] Les délais ont été tenus. Fermée en août 2003, la crèche Les Kangourous qui comprend deux villas (39, av. de la Roseraie et 22, rue Barthélémy-Menn) reliées par un bâtiment et entourées d’un jardin, a rouvert ses portes. Elle accueille une petite centaine d’enfants de collaborateurs des HUG, dès la fin du congé maternité jusqu’à l’âge de cinq ans. Les travaux d’agrandissement -un étage supplémentaire pour chaque villa- et de rénovation ont coûté 1,6 millions de francs. "La toiture du 39 a été complètement refaite et les combles aménagées. Sanitaires adaptés aux âges, ventilation, installations électriques, chauffage, détection incendie, sols, peinture, mobilier: tout est neuf. Nous avons également replanté du gazon, sécurisé le jardin et préparé une piste en bitume pour les vélos", explique Serge Desbiolles, architecte au service études et constructions. Depuis le 23 août, Hannelore Golay, directrice des crèches des HUG, et son équipe ont réinvesti avec plaisir les lieux créés il y a plus de trente ans: "L’endroit est magnifique et permet d’accueillir davantage d’enfants". En fait, la crèche d’entreprise reçoit les enfants sur deux sites: sur le domaine de BelleIdée, la villa des Magnolias (45 places) complète l’offre. qui se relaie de 6h30 à 20h ou 21h30. De fait, la crèche est organisée en sections (par âges), gérée par la même équipe tout au long de l’année (repère de groupes et de personnes), dans le même lieu (repère d’espace), avec les mêmes rituels dans les deux sites (repère de temps). Grâce à cette stabilité, les enfants anticipent et participent à leur autonomisation. G.C. Une pédagogie active favorisant l’autonomie Le projet pédagogique s’inspire de la philosophie Emmi Pickler Lòczy et propose à l’enfant un lieu qui respecte son rythme de développement, reconnaît ses compétences, lui garantit un environnement sécurisant et favorise son activité autonome. Les enfants sont confrontés à des heures de présence variables (à cause des horaires irréguliers de leurs parents) et à du personnel Etre de la partie, tel est le message véhiculé cette année par la campagne nationale de prévention de la grippe placée sous la signe de la qualité de vie des aînés. Pour la première fois cet automne, une Journée nationale de vaccination est lancée à l’initiative des organisations de médecins de premier recours et de la FMH. Elle aura lieu le 29 octobre. Ce jour-là, il sera possible de se faire vacciner, dans de nombreux cabinets médicaux sans prendre de rendez-vous, à un prix indicatif de 25 francs. Sous réserve du montant de la franchise, la vaccination est remboursée par les assurances maladie pour les personnes à risque. Information au personnel Directeur général des HUG, Bernard Gruson tiendra trois séances d’information destinées au personnel les : - lundi 4 octobre, à 14h, à la salle Ajuriaguerra, site de Belle-Idée - mardi 5, à 14h, à l’auditoire Jenny, site CluseRoseraie (HC) - mercredi 6, à 14h, à la salle Lagnon, site de Loëx. J. Gregorio Aujourd'hui, l'efficacité du vaccin antigrippal est reconnue: il prévient la maladie chez 80% des personnes vaccinées (l’efficacité est meilleure chez les personnes jeunes) et réduit le risque de complications chez celles qui contracteront quand même la maladie. Il a peu d’effets secondaires. La vaccination concerne tous les collaborateurs et est vivement encouragée pour le personnel médical et soignant: elle permet de préserver son bien-être et de protéger les patients. Elle évite aussi aux jeunes parents de ramener la grippe de l’hôpital à la maison! La vaccination antigrippale est offerte dès le lundi 18 octobre (1) dans les ser- vices des HUG par une infirmière itinérante et à la médecine d’entreprise. Elle est gratuite pour tout le personnel. Avec 2'643 vaccins administrés en 2003, 26,8% du personnel (4,5% d’augmentation par rapport à 2002) a été vacciné. Un chiffre encore largement en dessous de l’objectif fixé par l’Office fédéral de la santé publique (60% pour les plus de 65 ans et 70% pour le personnel médical et soignant). Chacun sait ce qui lui reste à faire… Aloys Dialogue entre amis. "Tu te vaccines contre la grippe?" "Non. J’ai 35 ans, suis en pleine forme, mange sainement et fais régulièrement du sport. Cela ne me concerne pas." C’est faux. L’invulnérabilité dont se sentent investis la plupart des gens demeure le plus grand frein à la vaccination. Pourtant, nous sommes tous concernés et il est bon d’évacuer certaines fausses idées fort répandues: le vaccin ne donne pas la grippe, mais protège contre la grippe ou l’atténue, il ne protège pas contre le rhume ou autres viroses; il stimule les défenses immunitaires et n’affaiblit pas le corps humain; la grippe se transmet avant que les symptômes apparaissent. La grippe -à ne pas confondre avec des états grippaux dus à d’autres virus- se manifeste par une fièvre élevée (38,5° et plus), d’apparition brutale, avec des douleurs musculaires, une sensation de faiblesse et de très grande fatigue. "Ce n’est pas juste un rhume bénin, on reste cloué au lit pendant une semaine", ajoute le Dr Nadia Bessire, médecin d’entreprise. En cas de grippe, le risque de complications est particulièrement élevé chez les pub Des cours de TAÏ CHI près de l’hôpital taiji open club tous niveaux mercredi à 18h15 école de la roseraie 15 rue des peupliers 100.- par trimestre tél. 022 733 08 36 www.taiji-toc.ch SERVICE DE SOINS ET D'ASSISTANCE À DOMICILE pour soins médicaux, assistance et d'aide ménagère (24 heures sur 24 ainsi que les dimanches et les jours fériés) ASSISTANCE À DOMICILE pour la ville et la campagne Tél. 022 340 40 95 15/09/04 10 11:21 Page 10 l Pulsations l Octobre 2004 l Hôpitaux universitaires de Genève SANTÉ ECHOS-SCOOPS Mission au Mali En juillet, le Pr Antoine Geissbühler, médecinchef du service d'informatique médicale des HUG, s'est rendu au Mali et au Burkina-Faso où il mène, depuis 2001, un projet de télémédecine. Grâce au financement octroyé par le Fonds de solidarité internationale de l'Etat de Genève, ce projet s'étend maintenant à de nouveaux pays partenaires: le BurkinaFaso, le Sénégal et la Tunisie. Par ailleurs, ce déplacement a permis d'amener un fauteuil roulant à une jeune patiente vivant à Bamako et suivie, depuis trois ans, par le Dr Bénédict Rilliet, neurochirurgien pédiatre, via le système de téléconsultation. Un appareil de laboratoire a également été livré au centre de santé de Dimbal, site pilote pour la télémédecine en milieu rural, au pays Dogon. Lavons-nous les mains les germes feront moins les malins ! SANS FRONTIÈRES La neurochirurgie à Yaoundé : une longue tradition Se former à Genève et partir : au Cameroun, le Dr Alain Reverdin, médecin adjoint en neurochirurgie, a rejoint un médecin formé aux HUG. Une mission clinique, mais également d’enseignement. Le partenariat entre les Facultés de médecine de Genève et de Yaoundé, ainsi que les échanges entre les HUG et le principal hôpital de la capitale camerounaise jouissent d’une longue tradition. Commencée et animée depuis plus de 20 ans par le Pr Fritz Baumann, qui a notamment développé l’enseignement des neurosciences au Cameroun, elle se poursuit régulièrement depuis lors. Ainsi, en avril, le Dr Alain Reverdin, médecin adjoint au service de neurochirurgie, s’est rendu à Yaoundé dans le cadre des affaires humanitaires des HUG. Partager des expériences cliniques "L’idée était d’aider le Dr Vincent Djientcheu -que je connais bien car il est venu se former à Genève- dans son environnement local et de partager ensemble des expériences cliniques. Pour faciliter notre travail, il a libéré les soins intensifs, des salles d’opération et préparé des cas difficiles. Parallèlement, j’ai également fait des exposés théoriques sur des sujets de neurochirurgie", explique le Dr Alain Reverdin. En deux semaines, le neurochirurgien genevois a effectué une vingtaine Si l’un de ses parents disparaissait, Olivier percevrait jusqu’à 1000 francs par mois. BI-4 pub Oui, tu seras pilote ! En attendant je t’aime et je suis prévoyant : 022 830 00 50 FONDATION DE SECOURS MUTUELS AUX ORPHELINS [email protected] www.fsmo.ch tout de même ressenti comme très choquant. Par contre, au niveau des instruments de base, de la stérilité, de l’anesthésie, de la réanimation, tout était en ordre. Il manquait juste un microscope opératoire fiable et des bons instruments de microchirurgie", répond-il. Echanges riches Le Dr Alain Reverdin, qui a déjà vécu plusieurs autres expériences humanitaires, notamment en Palestine durant la guerre, en Libye, en Albanie ou encore en Algérie, se réjouit de l’apport sur le plan humain de telles actions: "J’aime beaucoup les relations où on met son savoir-faire, son expérience au service des autres. Ce sont des échanges très riches, d’autant que l’on est accueilli par des médecins motivés et enthousiastes. De plus, cela nous rappelle la chance que En deux semaines, le Dr Alain Reverdin a effectué une vingtaine d’opérations. d’opérations (intracrâniennes pour la plupart), dont certaines longues et importantes. Quels problèmes a-t-il rencontrés sur place? "Une des difficultés est liée au contexte du pays car il y a une pénurie de matériel et il faut se débrouiller avec peu: le patient paie tout, y compris les gants et les fils! Ainsi, une personne indigente ne peut se faire opérer, ce qui est commun à de nombreux hôpitaux africains, et nous avons d’être ici et nous rend philosophe par rapport aux imperfections de notre système." Un premier voyage au Cameroun qui ne restera pas lettre morte puisqu’un autre suivra probablement en 2005. "Le souhait est d’y retourner pour ajuster les techniques opératoires et apporter le microscope dont ils ont besoin. On espère aussi faire venir, dans un service de neurochirurgie en Suisse, un médecin camerounais pour qu’il complète sa formation", ajoute le Dr Alain Reverdin. Et de continuer ainsi la tradition d’échanges bilatéraux entre les deux pays: se former à Genève et partir, collaboration efficace même en dehors des problèmes prioritaires de santé primaire. Giuseppe Costa BOL D'AIR Il n’y a pas d’âge pour la rythmique Début septembre, un atelier a été mis en place à l’hôpital de gériatrie et dans la communauté en partenariat avec l’Institut Jaques-Dalcroze et la Ville. Mercredi 9h30, Hôpital de gériatrie (Hoger). Mme X est impatiente. Dans quinze minutes, va débuter sa séance de rythmique. Une expérience pilote sur dix mois Oui, depuis début septembre, un atelier de rythmique a été mis en place à l’Hoger grâce à une collaboration originale entre l’Institut Jaques-Dalcroze, dirigé par Marie-Laure Bachmann, et les responsables du programme de réhabilitation de la mobilité et de l’équilibre MOBEQ au sein du département de réhabilitation et gériatrie des HUG. Il s’agit d’une expérience pilote s’étendant sur dix mois. "Le but est de proposer aux patients une activité qui leur permette d’améliorer leur perception et leur maîtrise corporelle, d’augmenter leur confiance en eux et de diminuer leur peur de tomber tout en leur donnant du plaisir. Animées par Ruth Gianadda, rythmicienne, les séances ont lieu deux fois par semaine et sont, bien sûr, adaptées aux personnes âgées" , n o t e Anne Winkelmann, coordinatrice de MOBEQ. D’un pas sûr et régulier Ce projet est né suite à la manifestation organisée par la Fondation LouisJeantet, Le corps en mouvement, où le Dr Reto Kressig, responsable de MOBEQ, a co-animé un atelier avec Ruth Gianadda. Il raconte: "Par la suite, j’ai assisté à un cours de rythmique à l’Institut Jaques-Dalcroze auquel participaient depuis 40 ans des femmes âgées entre 75 et 85 ans. Elles ont accepté de passer un test de marche à l’Hoger sur le tapis électronique. Les résultats ont montré que, dans une situation de double tâche, en l’occurrence compter à rebours depuis cinquante, la régularité de leur pas n’était pas affectée et était comparable aux sujets jeunes". Et le spécialiste en tire une conclusion instructive: "Une haute variabilité de marche étant un indice prédicteur de chute important, la pratique de la rythmique à long terme semble donc protéger d’une marche irrégulière et pourrait ainsi re- J. Gregorio numéro 52_CAG Mis en place à l’hôpital de gériatrie, le cours de rythmique est adapté aux personnes âgées. présenter une intervention efficace dans la prévention de chute". La pratique de la rythmique à court terme modifie-t-elle la variabilité de marche d’une personne âgée? Pour le savoir, dans quelques jours et durant dix mois, MOBEQ suivra les participants d’un nouveau cours mis en place à l’Institut Jaques-Dalcroze. Réalisé grâce au soutien financier de Manuel Tornare, chef du département des affaires sociales de la Ville de Genève, ce cours pilote permet à des personnes âgées de s’initier à cette activité et touchera plus particulièrement le quartier limitrophe de Malagnou- Champel. Si les résultats sont positifs, le rôle de la rythmique JaquesDalcroze dans la prévention des chutes pourra, dans un second temps, être évalué. Paola Mori numéro 52_CAG 16/09/04 11:55 Page 11 Pulsations l Octobre 2004 l Hôpitaux universitaires de Genève l ENTRÉE LIBRE Sous le signe de la photographie à Hongkong et Shanghai, il pousse très loin l'épreuve de la perception de soi au travers de l’expérience sensible d’un lieu. Cette manière d’aborder la photographie par le biais des diverses couches qui composent les scènes de l’urbain lui permet d’appréhender les questions de la lumière, du flou et du net, des songes d’aujourd’hui, du non-dit et du bien vu, renvoyant chacun à sa libre nécessité d’interpréter toute image perçue. S. Clément Quatre expositions de photographies sont actuellement aux cimaises des HUG. Cet engouement se comprend tant ce médium se prête aisément à une diversité de propos, du documentaire à la poésie, de la création artistique à la communication d’un compte-rendu singulier de la réalité, de la recherche scientifique aux distinctions de la mode, selon l’intention de l’auteur ou l’attention de celui qui regarde. Mais c’est surtout en raison de sa faculté inépuisable à raconter des histoires, à montrer et à créer un monde, pour sa haute capacité à faire émerger la projection d’une vérité relationnelle, à préciser une pensée ou décoder des atmosphères, à éclaircir et influer sur les relations que l’on veut entretenir avec des êtres ou des objets présents que la photographie est si pertinente. Parfum de lumière (1) Photographies et lavis (2) Auteur québécois internationalement reconnu, Serge Clément se réfère à la grande tradition documentaire nord-américaine. Son travail est une recherche visuelle poussée aux limites des rêveries et de la photographie. Passant d’une intériorité toute personnelle à une description bien documentée de paysages urbains saisis La photographe genevoise Flora Bevilacqua tire ses images de manière traditionnelle, sur un papier baryté viré au bleu ou sépia. Elle part de l’exactitude des repères photographiques habituels qu'elle bouleverse en la prolongeant par une expression graphique personnelle, un dessin au lavis. L’artiste souligne ainsi le caractère parfaitement subjectif de la soi-disant objectivité photographique comme elle confirme la possibilité de restituer une vue à sa vérité la plus précise grâce au dessin. JEU Créer un bouchon Ventiler Concert Réside Coups de feu Transporteur 1 Superpositions (3) Baigne à la cuisine Sous couvert 5 Tirant ou galon Faute Indique précisément Bouche de veuve 3 Le raki et le rhum en sont Sou au Japon Injure à un groupe Mer fermée Fête asiatique Pièce de machine Système d’unités Sans origine nalité Sodium Le mois passé : Opération 6 Vu en dessin vers construits, des visions inédites surgissent à même de renouveler nos regards, notre imaginaire et notre compréhension, nous permettant de revisiter des lieux communs d’un regard neuf. Psy-choses (4) L’intérêt du travail du Genevois Eddy Mottaz tient à cette étonnante capacité de nous faire partager le temps de l’attente, celui du pressentiment, ce temps concentré juste avant sa précipitation dans l’instant décisif. Il fait événement, effet d’annonce et photographie réussie. Ce temps a baigné Genève pendant ces quelques jours qui ont précédé la tenue du Sommet du G8 à Evian en juin 2003. Tout un chacun gardait alors au plus profond de soi le sentiment partagé que ce qui allait se débattre ailleurs allait nous concerner ici, les événements nous rattraper et, pour une fois, le spectacle nous impliquer directement. Ces périodes de prémonition sont repérées par d’infimes détails et recomposent différemment un paysage familier présenté de manière frontale, en grand format. Un climat se charge, traversé par les fulgurances incantatoires d’un ça ne m’arrivera pas ou de je me sortirai malgré tout grâce à ces teintes qui prennent d’autres nuances, plus sombres encore. Instinctivement, on se replie sur soi, on se rapproche de l’autre, on se rassemble. Et l’on attend. En silence. Jacques Bœsch (1) Jusqu’au 21 novembre, à l’espace Opéra, Cluse-Roseraie. Exposition organisée avec la galerie le Réverbère, Lyon. (2) Jusqu’au 21 novembre, au Cesco, Collonge-Bellerive. (3) Jusqu’au 21 novembre, au centre de direction, Belle-Idée. (4) Jusqu’au 31 décembre, au centre de formation, Belle-Idée. ECHOS-SCOOPS Rencontre à l’espace Joly Le mercredi 6 octobre, dès 17h, auront lieu, à l’espace Abraham Joly situé sur le site de BelleIdée (ch. du Petit-Bel-Air 2, Chêne-Bourg), le vernissage de l’exposition Vent d’Est, consacrée aux œuvres de André Le Hien, et une rencontre-entretien avec le Dr Anne-Marie Dubois, praticien hospitalier et secrétaire générale du Centre d’Etude de l’Expression, Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale, qui collabore à cette manifestation. L’occasion de découvrir l’histoire de la fameuse Collection Sainte-Anne (plus de 70'000 œuvres très rarement exposées) et, plus particulièrement, l’activité créatrice d’un "patient-artiste" qui, à la fin des années 50, a été accueilli pendant plus de quatre années dans les ateliers d’art thérapie de l’Hôpital Sainte-Anne à Paris. Dans son travail, André Le Hien a expérimenté ses intérêts variés (peinture, architecture, musique) dans un double processus, à la fois thérapeutique et de réponse à ses aspirations artistiques. Jusqu’au 21 novembre, l’exposition qui fait l’objet d’une publication, est ouverte du lundi au vendredi, de 13h30 à 17h. Pour info, tél. 022 305 41 44. Appel aux artistes Collaborateurs des HUG, ne cachez plus votre talent ! 4 Signe astral Ne concerne aucun métier Le procédé photographique qu’utilise Pierre Jacques Vallières, un auteur genevois, consiste à superposer trois prises de vue consécutives de lieux touristiques connus de par le vaste monde sur une même pellicule sensible. Au-delà de l’intention de l’auteur, des effets surprenants en résultent, fruits du hasard de libres associations de lumières et de couleurs, de cadrages et de points de vues. De ces uni- F. Bevilacqua Grâce à Serge Clément, Flora Bevilacqua, Pierre Jacques Vallières et Eddy Mottaz, découvrez des regards différents sur le monde. Trépasser 11 P E A 2 A 7 S Une Style direction musical C U C Solution 2 3 4 5 6 1 7 8 9 10 11 I G La réponse sera publiée dans le prochain numéro. E 5 G I R R E S P I R A B L E C A R S I A M I S M U S 4 2 7 F O R E S T I E R E S S T 8 3 R E T O U R N E R S E R 1 F E T E R I E T S N E T S 6 R E C E N S E M E N C E 9 Depuis deux ans, en décembre et janvier, pour les fêtes de fin d’année, des collaboratrices et collaborateurs accrochent leurs œuvres –des photographies, des peintures, des dessins, des textes, des sculptures- aux cimaises des divers lieux d’exposition disséminés dans les HUG. Au vu de l’intérêt suscité par les précédentes manifestations, les affaires culturelles poursuivent l’expérience et préparent la 3e exposition collective. Pour ce faire, ils lancent un appel aux talents: les artistes des HUG sont invités à déposer leur candidature d’ici au 20 octobre. En règle générale, chaque dos- sier comporte une reproduction photographique et une fiche technique des œuvres à exposer, accompagnées d’un commentaire de présentation. Pour déposer votre can- pub didature ou obtenir tout renseignement, contacter le secrétariat des affaires culturelles, tél. 022 305 41 44. J.B. numéro 52_CAG 15/09/04 12 11:21 Page 12 l Pulsations l Octobre 2004 l Hôpitaux universitaires de Genève TÊTE-À-TÊTE MÉDIMENTO A écouter "Instaurer des routines pour redonner des certitudes" Sous la direction d’Eric Bauer, l’Ensemble Instrumental Romand interprétera, le dimanche 3 octobre, à 15h, le Concerto pour violon, hautbois et cordes de Bach dans sa version originale. Répétitions le samedi 2 de 14h à 16h et le dimanche 3 de 13h30 à 14h45, à la salle Opéra, sur le site Cluse-Roseraie. Pour info, tél. 022 305 41 44. A lire Vous travaillez pour le Programme régional d’expertise multidisciplinaire en troubles graves du comportement (PREM-TGC). C’est quoi? En 1998, j’ai intégré le PREM-TGC, après 11 ans passés au Centre de réadaptation Lucie-Bruneau, auprès de personnes traumatisées cranio-cérébrales. Ce programme permanent offre des services de consultation, de formation et de recherche aux partenaires du réseau de la réadaptation en déficience physique et intellectuel de Montréal. Comment définir un traumatisme craniocérébral (TCC)? A l’heure où la profession infirmière se reconfigure, à travers la mise en place des HES, se repose la question de l’adaptation de la formation aux exigences de la réalité des soins. Dans cet ouvrage publié chez Georg Editeur, Jérôme Pedroletti jette un regard historique sur La formation des infirmiers en psychiatrie, un regard qui illustre les enjeux et la place des spécialisations. A lire Une blessure à la tête qui cause une destruction ou une dysfonction du système nerveux intracrânien suite à un accident de la route, de sport, domestique, du travail ou d’un acte criminel. Quelles sont les séquelles les plus fréquentes? Généralement, les atteintes sont diffuses. Le cerveau subit un coup/ contre-coup lors de l’impact et différentes parties sont touchées. Cependant, la région des lobes frontaux et pariétaux est la plus touchée. Ces atteintes peuvent avoir une influence plus ou moins grande au plan moteur, sensoriel, co- gnitif ou intellectuel, affectif, familial, social et scolaire. Cela entraîne-t-il des troubles du comportement? Un faible pourcentage des personnes ayant subi un TCC a des troubles graves du comportement (TGC). Les TGC peuvent se définir comme les actions ou la séquence d’actions dont le contexte, la fréquence, la durée, la latence, l’intensité et l’impact sont tels qu’elles mettent en danger la santé, la sécurité ou la propriété de la personne ou celles de son entourage. Au quotidien, la personne peut exhiber de l’impulsivité, de l’agressivité verbale ou physique, de la désinhibition au niveau des normes sociales et sexuelles ou une combinaison de ceux-ci. Comment soigner ces personnes? Les approches traditionnelles visent à modifier le comportement par la prise de conscience de l’impact du geste posé en imposant des conséquences négatives à la personne. Cette façon d’intervenir demande à l’individu d’utiliser ses capacités d’analyse, d’introspection et d’ajustement. Or, ces capacités sont les plus faibles chez ces individus. Vous êtes adepte d’une autre approche? Les approches novatrices considèrent que le trouble du comportement est multifactoriel. L’approche privilégiée est la combinaison de l’Approche multimodale et de collaboration . L’approche multimodale a pour objectif d’identifier les nombreuses causes possibles aux TGC afin d’intervenir sur ces causes. Le croisement de ces données permet de formuler des hypothèses sur l’émergence de comportements sociaux non désirés. Quant à l’approche collaborative, elle contourne le problème des fonctions exécutives via l’implantation de routines au quotidien. Le succès de cette approche repose sur l’implication de l’équipe qui côtoie la personne. Par équipe, nous entendons toute personne qui est en interaction avec la personne TCC (professionnels, famille, amis) et la personne elle-même. Qu’entendez-vous par routines? La routine doit avoir un lien direct avec le comportement positif désiré. C’est une séquence d’actions qui décrit chacune des étapes à faire pour adopter un comportement adéquat dans une situation de la vie quotidienne. La mémoire procédurale ou implicite est mise à contribution pour apprendre des séquences automatiques, des scripts et des scénarios sociaux. J. Gregorio Selon Jacques Robitaille, éducateur spécialisé au Canada, la fréquence et l’intensité des troubles graves du comportement chez les personnes cérébrolésées peuvent être diminuées. Educateur spécialisé au Canada, Jacques Robitaille travaille actuellement comme consultant à la Fondation Les Eglantines, à Vevey. Est-ce un travail multidisciplinaire? Le travail d’équipe est non seulement utile, mais nécessaire. La problématique des troubles graves de comportement ne peut être prise en charge par un seul professionnel. Cela demande un niveau important de communication afin d’arriver à une cohésion dans la généralisation d’une routine donnée. Elle demande aussi de faire une place à la personne TCC au même titre que tous les autres membres de l’équipe. Comment savoir si une routine fonctionne? Cette question illustre l’importance de mieux identifier les éléments de la routine qui pourraient engendrer des ajustements. Cela nécessite l’uti- lisation de grilles d’observation qui souvent doivent être bâties pour mettre en lumière de façon spécifique à partir de quelle étape la routine ne fonctionne pas. Des mesures sont prises dans chaque contexte où la routine est pratiquée. La prise de mesure doit comporter une pré/post évaluation. Propos recueillis par Giuseppe Costa (1) Behavioral Support : Individual centered interventions, D.M. Griffith, Ph.d, W.I. Gardner, Ph.D. et J.A. Nugent, M.A. (2) Collaborative brain injury interventions, T. Feeney, Ph.D. et M. Ylvisaker, Ph.D. Le mensuel des HUG FICHE Ecrire un traité de santé mentale est une entreprise neuve et ambitieuse. C’est pourtant le défi relevé par le Pr José Guimòn, ancien professeur de psychiatrie aux HUG, qui publie un ouvrage de plus de 500 pages aux éditions Médecine & Hygiène. Fruit de sa grande expérience d’enseignement et de pratique, de ses ouvertures dans le monde de la culture et de la politique sanitaire, ce livre prend en considération toutes les dimensions de la psychiatrie. PRATIQUE Après un traumatisme crânien, apparaissent des troubles du comportement La rééducation des traumatisés crâniens tient compte d’aspects psychologiques. A l’occasion de la 1ère édition des 24 Heures Free Wheels, le Pr Armin Schnider, médecin-chef du service de rééducation, a donné une conférence sur les différentes étapes de la rééducation des traumatisés crâniens où des trou-bles du comportement sont présents. La phase I correspond au moment où le patient sort du coma, phase délicate, caractérisée par un état confusionnel où alternent apathie et agitation. Le patient est dépendant pour tout et les interventions médicales sont encore fréquentes. Liberté protégée est le maître–mot de cette période. Pour éviter toute contention, le patient se trouve sur des matelas qui jonchent toute la chambre. Infirmiers, physiothérapeutes et ergothérapeutes stimulent le patient sans le surcharger. Quand il se stabilise, il entre dans la phase II. Les troubles de la mémoire, du langage ou de la planification sont alors plus spécifiques. Neuropsychologues et logopédistes entrent en scène. Leurs thérapies s’ajoutent à l’entraînement des activités quotidiennes et la mobilisation est de plus en plus active. Le patient est souvent anosognosique: il ne se rend pas compte de ses troubles. Soutenir la famille Ultime phase: celle de la réintégration socio-professionnelle qui débute durant l’hospitalisation et se poursuit en ambulatoire. Pour ses ambitions professionnelles, le patient est suivi par les ergothérapeutes et les maîtres socioprofessionnels. C’est une phase difficile pour la famille. "Les proches commencent à réaliser que le patient a changé de tempérament, voire de personnalité, qu’il est irritable, moins empathique, fatigable, déprimé", note le Pr Schnider. Et de conclure. "Les troubles du comportement sont alors souvent plus importants pour l’intégration sociale que les problèmes physiques. Le suivi doit intégrer aussi bien les soucis de la famille que les difficultés du patient". Paola Mori Hôpitaux universitaires de Genève Service de la communication Rue Micheli-du-Crest 24 CH-1211 Genève 14 Tél. (+41 22) 372 60 07 Fax (+41 22) 372 60 76 http://www.hug-ge.ch Editeur responsable Bernard Gruson Responsable des publications Séverine Hutin Dub Rédactrice en chef Agnès Reffet [email protected] Conception /réalisation csm sa Régie publicitaire Imédia SA Tél. (+41 22) 307 88 95 Fax (+41 22) 307 88 90 Impression ATAR Roto Presse SA Tirage 28’000 exemplaires Les manuscrits ou propositions d’articles sont à adresser à l’éditeur. 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