1909 T.42
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1909 T.42
.*!. Zt ***£ 8t *»*»# *?W W&&* PUBLICATIONS DE L'ECOLE DES LETTRES D'ALGER BULLETIN DE CORRESPONDANCE AFRICAINE Tome XT ill IBN THOFAIL SA VIE, SES ŒUVRES ANGERS. — IMPRIMERIE ORIENTALE a. BURDIN ET G'6, 4, RL'E GARNIEH. footo IBN THOFAIL SA VIE, SES ŒUVRES Léon GAUTHIER chargé de cours a la chaire d'histoire de la philosophie musulmane de l'école supérieure des lettres d'alger \ - A. yA. yy/ .Ly',/}/^i. i.y^j., PARIS ERNEST 28, LEROUX, ÉDITEUR RUE BONAPARTE, 1909 VI8 NOTE SUR LA TRANSCRIPTION DES MOTS ARABES Une élude d'histoire de la à l'érudition exclusivement philosophie contrent, termes techniques et noms propres, quels dans les livres d'histoire de la d'une pareille de système quence étude inévitable de tions, de difficultés des de de doit donc ne transcription Sacy, des à des Renan, caractère pas ren s'y passer tels L'auteur imperturbablement à arabisant en adoptant scientifique. un ayant pour consé trop de complica avons suivi sur ce point etc., plus qui universelle. scientifique, qui n'est pas n'appartient arabes destinés à sont s'attacher d'énigmes. Nous Munk, d'un transcription pas mots philosophie rigoureusement susciter et musulmane Les orientaliste. toutefois Nous l'exemple un mode distinguons, par ' le i> th, du Cj t, mais nous renonçons à distin (h fort) h, du A (h faible) h, le > (d zézayé) dh, du £> (d empha guer le tique) dh, etc., parce que la pénurie de l'alphabet français ne nous per exemple, le q, ,3 du ,*$ k, - mettrait initié, d'indiquer qu'en Cependant, nous par ', afin de ne en principe, moins rait ces nuances, d'ailleurs légères le pas Ly (s prononcé fier l'orthographe supprimer deux faible) ;> de par et pour signes le hamza consonnes arabes. le ^ja qui n'est pas conventionnels. ' par et le 'aïn Nous rendons, (s emphatique) par ç; néan ç lorsque, entre deux voyelles, il risque z, etc. Enfin, nous avons renoncé à modi par ^y> comme un altérée tout à fait courant, caractères conventionnellement rendons nous transcrivons d'être nos surchargeant de comme certains noms devenus chez nous Almoravides, Almohades, vizir, d'un etc. usage IBN THOFAIL SA VIE, SES ŒUVRES PREMIÈRE PARTIE THOFAIL D'IBN VIE Aboû Bekr Mohammed ben 'Abd-el-Malik ben Moham ben Mohammed ben Thofaïl el-Qaïcî, lel est le nom med d'Ibn Thofaïl. Cette formule complet sa naissance devenu nom père d'un de de Bekr) ; (a) ,0-wT ' famille, ses fils, le surnom (2) père son se son que ainsi d'Aboû Bekr (le père 'Abd-el-Malik, bisaïeul, Mohammed, et son nommait nom ethnique (3) à tard, l'usage, du plus son El-Qaïcî (4), ism. konya, indiquant surnom la parente. <- (3) àcy^yyyj> llisba. (4) 0^s^ CjLJ>2 i AS tbn Khallikan's Biographical Dictionary, from th'e Arabie 1843-1871, vol. didis, (1) signifie qu'il reçut de Mohammed; que on lui donna, selon Thofaïl; enfin, le àcyyjS .. nom de que grand-père, trisaïeul (i) le nunc 4, p. primum 478, by n. editi a Bon 9, 1. 1. Mac Guckin de Slane.... L\ vol. Scriptorum Arabum loci de — R. P. A. Dozy, Lugd. Batav., Paris, Abba- i846-i863j 1 2 indique des que sa famille — plus Qaïs, l'une à la tribu de appartenait illustres de l'Arabie. Il appelé El- El-Ichbîlî (3), encore est El-Qorthobî (2), (l'Espagnol) (1), Cordoue, de Séville). Son surnom d'Aboû Andalocî (l'habitant de Bekr (le de lorsqu'un le autre, Aboû Dja'far fréquemment est quelquefois remplacé par un père Dja'far) (4), plusieurs musulman a nomment Abubacer, arrive qui chose fils (5). Les scolastiques latine de transcription son surnom Aboû Bekr. Il faut s'en nous que touchant possédions la vie, le II, p. 171, 1. i. Casiri, Bibliotheca Arabico-Hispana EscuMatriti 1760-1770, 2 vol., table générale, art. Abu Baker Mohamad ben Abdelmalek ben Thophil. Liçân ed-dîn Ibu el-Khalhîb, Markaz el-ihâtha bi-'odabâ'i Gharnâtha, manuscrit de la Bibliothèque 3 vol., vol. — rialensis. — 3347 (anc. fonds 867), fol. 44 v°, art. Ibn Thofaïl, 1. 2. H. Dereu(1) Casiri, ibid., t. I, p. 2., 3, col. 1 et 2 : DCXCIII, 3". bourg, Les manuscrits arabes de l'Escurial, t. I (Paris, 1884), p. 492> 66g (il faut lire 696) (fol. i/|5), dans le titre de l'ouvrage. (2) Casiri, ibid., t. I, p. 2o3, col. 1 et 2 : DCXCIII, 3°, et table géné Nationale n" — n° Abu Baker ben Tophail. Catalogus manuscriptorum orienin Museo Biïtannico asseverantur. Pars secunda, codices Ara- rale, art. — talium qui bicos et Londini, amplectens. Hâdji (3) Khalfa, Supplementum, 1871. Lexicon bibliographicum Arabice edidit, indicibusque instruxil G. 7 tomes en 8 vol., vol, 3, in Mus. Britann. assever., nos aussi appelé parfois ibid., El-Borchani, p. — col. i\L\8, c'est-à-dire d'Alméria, p. 44^> n° col. 2, X. encyclopaedicum, Latine Flùgel. Catal. Leipzig, i835-i858, manuscriptor... qui On le trouve X. 2, de Purchena (dans la pro à 56 km. au N. de cette ville) Abu Baker Mohamad ben Abdelmalek ben vince art. 6n5. -11 10 et et n° — [Casiri, ibid., et t. I, ïophil, table gén., p. 98, c. 1]. Ce renseignement, manifestement erroné, est reproduit dans l'art. Ibn Thofcïl du Grand Dictionnaire de Larousse et dans l'art. Ibn ïhofeïl de la Grande Encyclopédie, article qui fourmille d'erreurs bien qu'il u'ait que quelques (4) note (5) lignes. D'après le titre du manuscrit C'est ainsi que le prophète par Pococke (Voir la Mohammed est appelé tantôt Aboû '1calife Hârùûn er-Rachîd, tantôt Abôû Qàcem et tantôt Aboû Ibrahim; Dja'far et tantôt Aboû Mohammed; Aboù d'Oxford édité suivante). 'Abd-All.ili, Pococke, de liai tantôt Aboù Philosophas ebn ex son Moûçj Aatodidactus, Yoqdhan... Pocockio. Editio le iils el et successeur tantôt Aboû El-Amîu, 'l-'Abbàs; Epistola Abi Jaal'ar Arabica in liuguam Latiuam versa secunda... Oxonii, sive 1700, Praefatio, vers ebn ab tantôt etc. Cf. Tophail Eduardo le début. 3 — caractère et les musulmans, à de du savant et Ibn Thofaïl dix) (2), du xue très et monde, de années sa à Wâdî Ach les les divers chez de tracer personnage une politique, il fertile. Elle doit à est située au son nom à la vint au premières de kilomètres d'une haute très plaine la baigne, de la Guadiana petite rivière qui Guadix), haut le Wâdî Ach (le il où les une soixantaine milieu Gua- premières années petite ville vraisemblablement passa Grenade, (aujourd'hui (1) dans les dix ère (3). La notre vie, N.-E. de au du l'homme, renseigne groupant philosophe. naquit de où En peine est-il possible probablement siècle de autant trouve éparses qu'on esquisse sommaire du Thofaïl, en pourrions souhaiter. brèves indications auteurs d'Ibn œuvres ments que nous — affluent Annales regum (i) Ibn Khallikân, ibid., vol. IV, p. 478, n. 9, 1. 2. Mauritaniae (Raoudh el-Qirthâs) a condito Idrisidarum imperio ad annum fugae 726 ab Abu-1-Hasan Ali ben Abd-Allah Ibn Abi Fesano, vel ut — Zer' Abu Mohammed Salih ibn Abd el-Halîm Granalensi, conscripedidit... latine vertit... Carolus Johannes Tornberg... 2 vol. Upsala, alii malunt tos... 1. 8 du bas; vol. II (trad. lat,), i843-i846, vol. I (texte arabe), p. iro, Histoire des souverains du Maghreb 182, 1. 3; cf. Roudh el-Kartas. p. et annales de la 1860, p. 292, 1. ville 17. Il de Fès, traduit de l'arabe par A. Beaumier. Paris, en existe aussi une traduction portugaise par F. de Dombay. Agram, 1794. Arabum loci de Abbadidis, editi a R. P. A. Dozy, vol. II, Lisb., 1828, et une II, t. Casiri, ibid., — trad. — ail. par p. 76, col. 2. — tha, fol. 44 V, 1. 2. (2) Pour la transformation de Ouâd le de l'arabe à l'espagnol, passage kebir (le Grand pierres); de fleuve); Guadalaxara ter vélaire sw (ex. (3) Il nous Walter verrons mentaires ne pas les Wâdi = : Ouâd (rivière) en Guadalquivir el-hadjar (la dans Guad, = 2. el-ihâ- Ouâd rivière el- aux On pourrait Guadiana, Guadalete, Guadalaviar, etc. langues, beaucoup d'exemples du même fait : la gut Scott) sur à la plus les correspond génération loin, en qu'à qui précéda celle d'Aristoto, s'excuser lui-même; plus tard, en l'anglais Wal- Gauthier. d'Ibn 'Rochd. En invitant Ibn Rochd à ouvrages entreprendre C'est ainsi le français Gautier w tantôt g. devient tantôt appartient le ou 1. 171, — même citer, dans d'autres turale p. Ibn el-Khathîb, Markaz comparer Moura, Scriptorum ou composer sur son des grand 1182, tout en effet com âge de gardant premier médecin fonctions de vizir, il cède à Ibn Rochd sa charge de il meurt en n85, et Ibn pour ses vieux ans; enfin, lourde trop donc environ de i5 Rochd meurt treize aus plus tard (1198). Il comptait ses devenue à 25 ans de plus qu'Ibn Rochd, 4 _ Menor jette qui se Sierra-Nevada. C'est de riche pays un Grenade, son admirable nesse, les historiens absolue. L'élégance les (2) maîtres turer que peut, que nous quelles jamais Voir On de à lui (1) le a ce par son sens, élève style, le loin, p. 23, villes nous con pouvons solidité et de il étudia les diverses à Cordoue, de conjec les deux musulmane. l'influence de passer pour son au grands Quant sens de un précis son ses au du mot, roman lui » écrits, disciple; et mais il puisque, philosophique, éloge tempéré par certaines élève déclare lui-môme n. savoir reconnaître ses dont jeu lui attribue, Ibn Bâddja (3), subi dans une certaine mesure, même prétendu et sa ignorance nous ne savons ni sous quels et (4), verrons rencontré avec plus et son une est permis cependant fait d'Ibn Bâddja critiques, le des Maures on parfois dans l'Introduction après avoir de plus riches sur son enfance éminents fut à Séville ce point les laissés dans pureté temps. Il en un certain fut (i) (2) la et doute Ibn Thofaïl comme « Thofaïl, nous ont études. Mais dans son seul maître sans cantons intellectuels de l'Espagne centres ne plus ses ni de sciences des célèbre au temps aujourd'hui, témoignent de la encore l'étendue de versant s'accordent encyclopédique que juger au fertilité. Sur la famille d'Ibn temporains dans le Guadalquivir. Toute de la septentrional elle-même appartient région cette — ne s'être (5). i. les noms, d'ailleurs sans intérêt pour nous, de deux personnages qui lui ont enseigné les « hadits » ou tradi tions du Prophète (Voir Scriptorum Arab. loci de Abbadidis..., éd. Dozy, vol. II, p. 171, 1. 4 et 5). nous a conservé seulement (3) El-Marrâkochi, Kitâb el-mo'djib fî talkhis akhbàr el-maghrib, texte édité par Dozy sous le titre suivant: The history ofthe éd. Leyde, 1881, by Abdo-'l-Wahid al-Marrékoshi, edited by R. Dozy, arabe .llmohades 2e p. ivr, 1. 6 et — 7; cf. Histoire, des Almohades d'Abd el-Wàh'id Merràke- E. Fagnan. Alger, 1893, p. 207, 1. Ibn Khallikàn, ibid., vol. 4, p. 474> '• '^ " '• 28. (4) Voir plus loin, p. 85, av. dern. 1., à p. 89, 1. 6. (5) Voir notre édition, avec traduction française : Hayy ben chi, traduite et annotée par 11 et 12. Yaqdhân, Sur la de première partie des que renseignements publiquement la sa nous ne possédons carrière, décousus. 11 professa à Grenade (1). Il devint secré rares médecine et taire du gouverneur de la province à laquelle cette ville (2). Il fut adjoint, également comme secré taire, en 549 (=: 1184), par le fondateur de la dynastie almohade, 'Abd-el-Mou'men, au fils de ce souverain, le Sîd Aboû Sa'îd, gouverneur de Ceuta et de Tanger (3). Mais donne nous son nom ignorons jusqu'à l'ordre dans lequel il remplit ces diverses fonctions. A peine sommes-nous un peu seconde moitié début de cette value son même : du khalife une sonne entre offre vizir un sultan consentait les mains de diplomate. L'his d'un d'un plus et médecin qui, de premier réunies. à livrer du exemple celles fréquemment souverain sont la qu'il médecin et musulmans les fonctions de ou mieux renseignés sur bien fût arrivé, dès le haute situation, que lui avait carrière, période, à pays fait médecin un sa double talent de des toire de Quand sa propre per au lieu du salut, le poison, il était porté, par une pente assez naturelle, à estimer que cet homme rare était le seul en qui il pût avoir assez de confiance pour lui pouvait impunément lui verser la direction de ses affaires personnelles et de de l'État. C'est ainsi que nous retrouvons Ibn Thofaïl abandonner celles roman philosophique veau manuscrit, çaise, par Léon avec d'Ibn les Thofaïl, variantes texte arabe, des anciens d'après publié textes, et Gauthier, Chargé de cours à la Chaire de l'Ecole Supérieure des Lettres d'Alger. Alger, 1900, p. 1 tion, p. 10, 1. 335, note 1,1. in, dern. La partie de tion de 7 (traduc 10). 35, 1. 5 losophie juive (3) Ibn Abî p. nou philosophie (1) Casiri, ibid., t. II, p. 76, c. 2, 1. 33 et 34(a) Al-Makkarî, The history of the mohammedan dynasties translated by Pascual de Gayangos. London, 1840-1843, ■>. p. un traduction fran (d'après Ibn el-Khathîb; cf. et arabe. Paris, 1859, p. 4i°> n- Munk, in Spain, t. I, vol., Mélanges de phi 3). Zer", Raoadh el-Qirthâs,éà. Tornberg, vol. I (texte arabe), 1., à p. I rv, 1. 3; trad. latine, vol. II, p. 170, 1. 24 à 1. 28. ce passage qui concerne française de Beaumier. Ibn Thofaïl manque dans la traduc faîte des parvenu au royaume, honneurs, premier et vizir à la plus haute du sultan médecin charge du almohade Aboû Ya'qoûb Yoûçof(l). (i) Ibn Abî Zer', Raoudh el-Qirthâs, éd. Tornberg, vol. I, p. iro, Conde, Historia de la bas, et vol. II (Irad. lat.), p. 182, 1. 2. de los Arabes en Espana, sacada de varios manuscritos y du minaciôn morias p. 1. 6 do- — arabigas, por 495, 1. 5 du bas Doctor Don José Antonio Conde. Paris, 1840, (Ce passage manque dans la paraphrase de el et suiv. Mariés intitulée Histoire de la domination des Arabes Portugal, Espagne et espagnol de M. Joseph en rédigée Conde, Thofaïl ait et des Maures l'histoire traduite de l'arabe en en M. de Mariés. Paris, i825. 3 vol.). t. I, p. 335, 1. it à 1. i3 (sur — Gayangos, — Avons-nous les fonctions de exercé été posée; elle mérite de vizir à notre philosophe : sur par Cf. Makkari, trad. angl. par de Ibn Thofaïl Premier médecin). qu'Ibn me- l'être. Un c'est un seul texte passage parfaite une vizir"? La certitude question n'a ancien jamais donne le titre de du Qirthas (voir le début de note), dont l'auteur est de plusieurs générations postérieur à Ibn Thofaïl : « Les médecins d'[Aboû Ya'qoûb Yoûçof], dit-il, furent la i° présente le vizir, le médecin, Aboû Bekr ben Thofaïl... » Par contre, El-Marqui a connu le fils d'Ibn Thofaïl et qui nous donne sur ce philo râkochî, les sophe nomment les renseignements lui ne précis, attribue nulle abondants, les plus directs, les plus le titre de vizir. Les historiens ne le plus part jamais dans la liste des vizirs de Yoûçof ou de Yacqoûb (par El-Marrâkochî, p. ivi, 1. 1 à 1. 6 ; p. ia=J, dern. 1., à p. 1 1., 1. 12 ; trad. franc., p. 211, 1. 12 à 1. 23 ; p. 227, 1. 5 à 1. 23; Ibn Abî Zer', Qir thas, trad. franc., p. 292, 1. 1 et 2), mais seulement dans celle des méde cins de Yoûçof (Ibn Abî Zer', Qirthâs, p. iro, 1. 20 à 1. 26). Enfin, nous exemple loin (p. 26, 1. 17) son disciple El-Bithraoudjî lui donner le En admettant, sur la foi de cet unique passage, qu'Ibn Thofaïl ait été qâdhi pendant les années de sa vie sur lesquelles tout renseignement nous fait défaut, il n'en demeure pas moins surpre plus verrons titre de qâdhî. simple ce que nant disciple, écrivant d'illustre titre à vizir, tés, il moins citées plus rempli Marrâkochî, le au haut que, ait exercé avoir joué les fonctions de sans contiennent seulement successivement la charge premier de vizir, les un rôle politique vizir en noms des second, de car personnages de Premier vizir. Quant à El- silence un peu singulier qu'il sur sa qualité trait — possible plan, Ibn Thofaïl les listes qui ont après la mort de son maître, lui donne le lieu du titre, beaucoup plus relevé, d'illustre jamais été vizir. Malgré ces diverses difficul au qu'il n'ait reste cependant premier faïl, qâdhî garde, en parlant d'Ibn Tho n'est peut-être pas aussi complet qu'il paraî : car dans le récit, tel qu'il le rapporte, de la Ibn Rochd (voir plus loin, p. 10, 1. 14, à p. 1 1, 1. 2), distinguer nettement deux charges différentes qu'il abord seconde entrevue avec Ibn Thofaïl exerçait 1. 16) « semble auprès les du khalife occupations : que yUt ma i-iyj £-oJ^b Jlà^iil (p. ivo, fonction et mes soins m'imposent »; la C'était continents », éclat. plus vif sultan almohade au à l'époque c'est-à-dire « musulmane son ou Baghdâd, depuis longtemps dépouillé de temporel dignité par était sa vie les sultans purement Caché dans ne son harem, cesse et représentait dont il à la invisible, sorte que plus Ibn Toumert, était à temporel à la fois d'une secte de Il man. soumettre par régnait en maître uni, aussi pacifié au ce que peine sultan. le successeur chef spirituel et religieuse réformatrice armes tout il réelle, l'ancien khalifat contraire, titre incontesté rayonnant riche, prospère, aussi les d'entité à fois l'an, du caprice l'ombre de mahdi venait d'un à la Prophète. ne sortait qu'une merci pouvoir réduit honorifique de Vicaire du sans spirituel tout était seldjouqides, d'Orient. Le khalife d'Occident, du d'Orient, le collègue de Baghdâd, le titre glorieux d'Emir elChef des Croyants. Mais le khalife de abbasside Moumenui Chef de et de tout l'Occident par conséquent avec où cette grande Souverain des deux de l'Espagne c'est-à-dire l'Afrique du Nord, maître de l'Islam, il partageait khalife le un puissant potentat que d'Ibn Thofaïl, dynastie brillait du temps l'Occident qui musul un vaste empire sur d'une brillante civilisation, et puisse espérer l'être un État musulman. Sans doute, à la frontière de l'Andalousie (1), entre le Chrétien et le sans trêve, continuait presque Musulman, la lutte aboutir séculaire à l'éviction de l'un ou qui devait nécessairement de l'autre. Mais le djihâcl, ou désignant sa charge de médecin, la pre expression, « mes soins », ma fonction », serait une allusion à ses fonctions de vizir. Enfin, la qualification de qàdhî appliquée à Ibn Thofaïl par El-Bithraoudjî, dans est un peu sujette à caution : elle ne nous est le passage cité par seconde « mière Munk, parvenue d'hébreu somme, qâdhî? d'une (i) les qu'à en un travers français, doute subsiste. Est-on bien manière Le nom Arabes, à une double traduction, d'arabe en hébreu, d'une erreur de lecture. certain décisive Cette double qu'il ait que par d'Andalousie été ne la découverte de (Andalos, : question vizir?» prononcer toute l'Espagne musulmane. puis — et pourrait provenir « Ibn Thofaïl pourrait nouveaux Andaloss) a-t-il En été être tranchée documents. s'étend, chez 8 — guerre sainte perpétuelle, — compte-t-il point ne fondamentaux des devoirs plus l'islam impose à la du Mahdi seur se Répandre les bienfaits de la guerre, développer la à soustraire paix civilisation et dans Et le les succes tel devoir ? un tenir se parmi la Loi de que communauté musulmane? pouvait-il préluder en même religieux prêt à la un pareil empire et temps à de glorieuses conquêtes, tel est le beau rôle, telle est aussi la lourde tâche, que les vizirs des souverains almohades avaient à remplir. Ibn Thofaïl ne semble pas nous nous de son savons jouissait, les et failli. Dans la deux que jusqu'à témoigner Nous avoir administration inébranlable lui y le trouvons touchant du et de encourager de détails les politique, la sa où résultats confiance grands monarques ne cessèrent de sa mort en est une preuve suffisante. moins qu'il pour attirer pénurie caractère et à la par profita les cour sa de la faveur dont il savants munificence, de tous les pays, par éloges, ses parfois même par ses conseils. Son principal des et sciences titre de gloire, décisif dans les destinées de la aussi de la Rochd comme philosophie (Averroès) à philosophie européenne, composer ses d'Aristote. L'histoire Mécène des lettres d'avoir joué est musulmanes, en fameux un rôle musulmane, engageant et Ibn commentaires heureusement conservé, recueilli de la bouche même d'Ibn Rochd, le résumé de la conversation dans laquelle Ibn Thofaïl le décida à entre prendre ces fameux nous a Commentaires, qui provoquèrent, défrayèrent toute la seconde période de puis notre philosophie les esprits, dès le siècle, de la Renaissance. Elle nous a conservé aussi, dans les mêmes conditions, le récit d'une entrevue dans laquelle Ibn Thofaïl présenta au sou médiévale, aux « philosophiques Ibn Rochd verain faveur xiii6 et préparèrent hardiesses encore inconnu, et sur lui la nous dit le appela royale : Cet Aboû Bekr (c'est-à-dire Ibn célèbre Thofaïl), historien des Almohades 'Abd el-Wâhid el-Mar- — (1), râkochî pays éloges du C'est lui lui qui de tous les savants l'attention, eux sur souverain. — d'attirer à lui les ne cessa d'appeler et 9 les faveurs, les Aboû'l- recommanda Walid Mohammed ben Ahmed ben Mohammed ben Rochd qui, dès ce moment, fut Son connu et apprécié. disciple, le jurisconsulte, le docteur, Aboû Bekr Bondoûd ben Yahya el-Qorthobî, m'a dit avoir entendu maintes fois le philosophe Aboû '1-Waltd faire le Lorsque : suivant récit je fus introduit devant le Chef des Croyants Aboû Ya'qoûb, avec Aboû Bekr ben Thofaïl et il n'y avait je le trouvai personne d'autre éloge, mon Après mériter. de père et mon m'avoir ils du Ciel? (il » (2) je tentai de m'excuser, sophie, car je ne savais Dans (i) traduite par les falâcifa). « Le je et ce confusion et niai tard (2) yXi la frayeur et (le premier Rochd, troisième p. partie ) ont été traduits seulement) par 421). Ils forment dans d'un ensemble en outre 3° éd..., Paris, Munk (Met. de philos. historiqne, dout El-Marrâkochî, la nous utiliserons plus première p. Cette vaient être pluriel : (4) sq.) qadim, éternel (3) convenu ma (à savoir : p. ivr, 1. l\ à p. IV£, 1. i3; trad. fr., p. 207, (Voir plus loin, p. 38; p. 66, n. 1 ; p. 18). i3). 1. 209, Ô>^>- bâdits, produit, apparu dans le temps, par opposition à la 1. 6, à 16 et seconde (3), philo histoire intitulée Kitâb el-mo'djib, éditée par Dozy et Fagnan (Voir plus haut, p. 4> a°te 3). Les par E. que nous rapportons ici (p. IV£, 1. i3, à p, IVO, 1. 8 ; trad. 1. i3, à p. 210, 1. i5; puis p. IVo, 1. 8, à p. IVo, 1. 7 du ar., art. Ibn et de sou passages 1866, p. de con pensent- crainte dont Ibn Thofaïl était s'aperçut la "tre mon croient-ils de m'être occupé p. 209, trad. fr., p. 210, 1. i5, à p. 210 dern. 1 Renan (Averroès et l'averroïsme. Essai juive question posées falâcifa) Renan traduisant de : engagea Que Saisi de de nom jet'** français en franc, bas; » j'étais loin que nom, le << lui (4). Le Chef des Croyants avec deux mon faire à mit ancêtçes, question : cette dire voulait produit? éloges se mes eixde le Chef des Croyants lignage, m'adressant éternel ou famille., demandé versation en « Aboû Bekr eux. ma bienveillance, des par ajouta, avec parla : à a parte ante. dangereuses qui pou effet, l'une des plus musulman hellénisant, au (philosophe faïlaçoûf était, un en Chef des Croyants ». l'esprit, sinon la lettre même du texte, en savais pas qu'Ibn Thofaïl et lui étaient convenus par un « rend parfaitement « me mettre car je ne à l'épreuve ». 10 — de et à Je à l'aise, de vient : philosophie kochî (1), Ce ] connais ta ardeur au Je sur position ne où tu par que tu paroles suivantes : un jour de et me dit : se plaindre celui de comprendre ses le sens les où ses tra doctrines. l'avoir bien après [Ibn Thofaïl saisir! pour un en tel viendras me vois arrivé et aussi et mes soins lequel nous dénaturé comment, mes soins graves plus vers a m'imposent, (2). préoccupations aurons par les deux derniers sais ou El-Marrâ continue appeler de force as assez fonction complètement tous alors P. ivr, 1. 4 et suiv. « Sans parler de phrase, je fit conver pouvaient rencontrer quelqu'un qui compte préoccupations (i) (2) remettre d'honneur travail, à bout; entre car je haute intelligence, ta lucidité d'esprit, ta grande travail. Ce qui m'empêche de m'en charger, c'est âge grand que ma aurait Si tu : pour l'histoire de pour le Chef des Croyants commente et qui en expose prends-le. le me d'Aristote style ducteurs, Si ces livres, disait-il, ajouta fit nie de la fameuse de lui les de la difficulté de on récit disciple, même entendu aujourd'hui compris, bien si vêtement si grande conséquence « de l'obscurité du les n'aurais ceux qui s'oc Il fit retiré, il m'être m'a aussi rapporté et cita » Aboû Bekr ben Thofaïl J'ai je que de il les Musul par parler et qu'il apprit ce magnifique un et se mit rappela ce falâcifa; érudition cette matière. immédiatement le fut de sation qui la les quelqu'un je finis que argent, et une monture. Puis Il posée. tous et une chez dire. Après en un cadeau en lui chez soupçonnée j'avais à que Platon Aristote, cupent exclusivement me mettre Ibn Thofaïl vers arguments allégués contre eux par constatai même tourna se question qu'il m'avait dit les en outre mans. la sur qu'avaient pas II ma confusion. parler — à revenir Renan, mots traduit l'œuvre « Voilà, plus (voir les qui rattachant parler ajoutait graves ». plus occupations sans loin, Ce membre p. 18, indûment à de Aboû 1. 21) a de été cette pro de la précédente, et construisant le tout Dès lors, ajoutait Ibn Rochd, je tournai qu'Ibn Thofaïl m'avait recommandée ». — 11 — '1-Walîd, Le de récit document du ces deux à Rochd entrevues nous apparaît comme un un un par un récit de la de ses et le qui de fidélité et la critique de la bouche disciples, bien notons-le d'authenticité recueilli dernier à l'historien ce il présente, forme, sa caractère satisfaire aux exigences C'est vère. mes commentaires ». plus grand prix. d'abord, propre Aristote philosophe Considéré dans tout déterminé à écrire ce qui m'a des livres du plus sé d'Ibn même directement transmis Le disciple reproduit. par en question, Aboû Bekr Bondoûd qui, comme Ibn Rochd, est de Cordoue (El-Qorthobî), semble avoir vécu dans la fami liarité de son maître : «maintes fois» (1). Sans d'un la récit à la même comme c'est est les avec taires, etc., lu. Fagnan et devant venu sans compte-rendu qui comptaient vie. Le disciple un homme exercée, et accou à reproduire, du maître, d'interminables traduit : 6, n. ». les « mou — de commentaires désir de qui nous a m'appliquer Sur l'expression « ma ces commen transmis à des fonction choses à ce re mes yeux et mes soins » cf. i. y. (voir plus haut, p. 9, 1. 7). (2) Cf. supra, p. 10, dern. 1., à p. n, (3) C'est-à-dire, pour chaque hadîts, sives, des le sa dès le jeune âge mêmes était en prodigieusement Enfin, l'auteur etc. importantes (i) àj-o moins consacrés, le Qoran, les hadîts du Pro leurs isnâd(3), des manuels de droit avec leurs commentaires supra, p. récit fréquente sacrés ou phète avec plus même seconde narra c'est-à-dire musulman, retenir par cœur textes, au de la entrevues événements de une mémoire les intonations deux ces plus grands possédant tumé à tout phrase termes stéréotypés, en jurisconsulte un ou personne, l'habitude des vieillards, il corrigé, de et ce cette répétition achevé ses doute à réciter, parmi de le Commentateur était devenu vieux, puis Commentaires ou peu s'en faut (2) : tion montre que qu'il avait faire entendu parler personne, la dernière même revu il l'a narrateurs qualifiés qui se le 1. la 2. chaîne des autorités sont verbalement succes transmis. 12 — distingué, cit, historien discipline, ment un faqlh, leurs de philosophique propos de la cifa Ibn d'Ibn fidèle, a et qui, se plaît à nous donc fondés à voir ce dont l'exactitude ne n'a qu'une médiocre somme, fit plusieurs voyages de connaître une de chiffres et de ( date faits, qui, dans nous ne lieu dans l'ordre Ya'qoûb, dans la lui « car j'ignorais le montrent que Voir (i) plus 9, 1. 7 à p. 1. de de un point entrevues repère. doivent question souverain 38, 1. 5 à 1. 14. comme — de phrase convenu avec d'avance un il lui : philosophique et ce membre savait avoir Aboû avoir Cf. Renan, Averr. lui affaire et » à l'averr., haec usque omnia,.., Averrois Cordubensis in tempora pervenere commentarii... ea Vene- Juntas, 1574, 10 vol., plus un onzième volume contenant la do Zimara ; Marci Antonii Zimarae... Tabula dilucidatioin dir.tis Aristotelis et Averrois. Venetiis apud Juntas, 1576 (la page apud Table num intérêt si pauvre jusqu'à l'existence abrupto, opéra quae extant opéra omnes qui ad tiis, biographie dont Ibn Rochd était p. Ibn Rochd ère) 12. Aristolelis (2) loin, veille Sans doute la pose ensuite ex ce de Mar ville serait pas sans fournirait en ne voyons et où nous sa première, traite Ibn Rochd son nom. qu'il la date lieu, même où elles sont rapportées. inconnu dont il ignorait la demande notre cette Remarquons d'abord que les deux eu la la cour, 1153 de — (2). Mais il à désirer. ni Le relate. chercher un autre que de 548 partir qu'à (1). Nous rien importance. Nous résidait ordinairement où rakech, vons d'en raison aucune appartenait récit une sorte laisse qu'il à voir les falâ sur ce procès-verbal n'indique le lieu des deux événements ni double société le nous allons certaine précision dans d'ail est dans la donner même nécessaire est précédente, à laquelle génération Malheureusement vécu temps son Thofaïl, procès-verbal la aussi sous musulman qui Rochd, des détails d'une sommes de lettré jurisconsulte. Cet historien un informateur un été élevé lui a tout puisque — générale garde porte 1575), 1. 1 à 1. du bas à dern. 1. ibid., p. 19, 9. vol. — V, fol. 3i3 A; Munk, Mél. de cf. ibid., fol. philos, juive 171 et D. ar., — p. Renan, /fin, 1. 3 13 — — un philosophe. Mais Ibn Thofaïl au moment où le avoir averti introduire le visiteur, de temps auparavant, au moment par exemple, où sollicitait pour lui cette audience. C'est une ou peu vizir notre d'examen sorte l'en pouvait chambellan allait vant que lui-même lui, juger de une occasion tretien roule sur commentaires dit un Or, sa des d'étaler la ouvrages l'autre si Ibn Thofaïl passer c'est science; à plus aussi sa pour Mais tout l'en sienne. l'éternité du une seule question : De mot. érudit fait que ce royal pour il d'Aristote, lieu entrevue avait eu monde. n'en est pas antérieu déjà le consentement, même conditionnel, d'Ibn Rochd, le vizir se fût certaine ment empressé d'annoncer au khalife que son souhait était si rement, sur le il et qui La point du commencement de à la fin cela Nous croyons Ibn Thofaïl aurait une traductions senté au comme tement arabes khalife, et « dû lui, à et lieu et la que est donc se la plaindre désormais seconde ne est conversation se que une fois pas souhait pré (1) » immédia formulé par vraisemblable que avec pendant un seul et même séjour fois à lui de l'obscurité connu, devait-il donc où devaient ils première apprécié l'entretenir du [1 la des fréquentes d'Aristote. Ibn Rochd son auguste protecteur? présentation au cours auxquelles philosophe, Ibn Thofaïl songer autre allure. El-Marrâkochî n'était pas assurément roi-philosophe avait des tout homme; audience, Dans l'intime familiarité maître, philosophiques ce son cette affirmer, de plus, près. vivait avec son discussions complaire, pouvoir d'assez suivre trouvé dans date. première en dû la le qu'il avait question que première entrevue rapportée par bien la a de s'accomplir, serait ne avait obtenu Ibn Thofaïl la eurent d'Ibn Rochd à la cour d'Aboû Ya'qoûb. Mais de la (i) est quelle en philosophie Voir plus haut, la date? L'excellente musulmane p. g, 1. 5. petite de Ms de Boer en histoire donne 14 — une : elle fixe à l'année 1153 la date de la d'Ibn Rochd de récit son grand Ibn Thofaïl par Yoûçof (1). Ce dans le chiffre nous de la seconde âge, rait né, en eu, nées au quarante-cinq ou cinquante ans juge trop vieux pour entreprendre pas vers se Il faut donc son vues moins, ce qui dait et souverain, du monarque en ce moment quelle on a cru kech en alors occupé, (3); en c'est que dern. 1. (Il mais raison dix (4). von pour la à Marra souverain père, l'illustre tard, en 1163, Or, dans les deux T. J. de Boer. traduction en existe une les fon ans plus succéder Islam, son auprès qu'il séjour Seulement, le Ya'qoûb, après seconder collèges doute la sans question. Aboû Geschichle der Philosophie im i65, semble, à ce placer pendant ce 'Abd el-Moû'men; ce n'est Ya'qoûb devait lui (i) 1153, au d'an Ibn Rochd était, probablement en mission qu'Aboû 1901, p. En Thofaïl, déjà la date reporterait plus : à Ibn une soixantaine dans l'érection des devoir l'entrevue n'était pas attribuer deux conversations, ces l'année 1160. Mais il y a il est vrai, à Marrakech, de Or, il semble, entre 1100 et 1110 (2), il au 1153, de 43 à 53 ans, chiffre bien faible assuré un grand ouvrage. de se plaint des écrits d'Aristote. en question philosophe moment inadmissible. En effet, paraît entrevue, Ibn Thofaïl comme ment : ce n'est qu'un présentation Prince Aboû Ya'qoûb au l'empêche d'entreprendre lui-même qui les Commentaires s'il est — Stuttgart, History of Jones. London, anglaise : in Islam, translated into English by E. R. Voir dans le Journal Asiatique, série, t. XVIII (sept.-oct. 1901), pp. 3g3 à 399, notre compte-rendu de cet ouvrage. M. Macdonald indique la même date, probablement d'après M. de Boer : Duncau B. Macdonald, Development ofMuslim theology, jurisprudence and constitutional theory. Philosophy g" 1903). — London, by igo3, Ibn Tufayl née p. 255, 1. 16 : 548 de l'hégire In 548 he « and encouragea was presented to Abu Ya'qoûb him in the study of philosophy ». L'an à 11 53 de notre ère. by correspond (2) Voir plus haut, p. 3, 1. 8 et 9 et u. (3) Conde, ibid., III Parte, cap. xlhi, Arislotelis fol. 3i3 A. note (4) 2, à Opéra... — Munk, 3. 47g, 1. 22, à p. 4S0, 1. 21. Averrois... commentariis, vol. V. De coelo, Met. de philos, juive et ar., p. 420, 1. 3 du bas et p. — cum 421, 1. 3. Renan, Aven; et l'aven:, p. i5, 1. i3 à 1. 18. M. de Boer le sait, puisque duiis le passage que nous venons de p. — 15 — — d'Ibn Rochd, Abou Ya'qoûb Yoûçof est expressé à plusieurs reprises, « le Chef des Croyants » ; récits ment appelé ce qui nous oblige 1163, date de mois de djoumâda gros, du à descendre son avènement de milieu sultanat, de second l'an 563, époque à 1168, mars de non seulement au-delà au mais au-delà du c'est-à-dire, en laquelle, ayant les derniers opposants, il prit le titre de « Chef des » ou Khalife (1). D'autre part, les deux entrevues ont eu lieu nécessaire rallié Croyants ment avant la fin de 1169, car à cette époque Ibn Rochd déjà des écrits d'Aristote. En effet, à la fin avait commenté de les traités des animaux, il dit sur son commentaire l'avoir de achevé au mois 565 (— çafar novembre 1169), à s'y être transporté de Cordoue (2). Nous donc fixer avec certitude entre mars 1168 et pouvons novembre 1169 la date des deux entrevues. Séville, après Mais il d'aller est possible plus loin de et circonscrire, haut degré de probabilité, la date que nous cher des limites plus étroites. Pour ce double entre chons, déplacement, de Marrakech à Cordoue, puis de Cordoue à avec un Séville, citer la pour et de composition ce premier commen- a soin de dire ; au Prince Aboû Ya'qoûb : « Im Jahre n53 soll Ibn Tofail dein Fûrsten Abu Jaaqub Jusuf vorgestellt sein », et loin (ibid., p. 166, 1. 19) il dira : 'i Abu Jaaqub, jetzt Chalife, beruft il er von plus Leibartzt »; M. de Boer ihn (Ibn Rochd) im Jahre a donué lui-même, ibid., 1182 als sein p. 1. 5 du bas, la date de l'avènement d'Aboû Ya'qoûb Yoûçof n63. d'Émir titre il l'a par attribué cette à fin de documentaire de valeur être, à qu'une tournure Mais il dont el-Mou'menîn simplement avance : 160, ce nous une n'a texte; — ou mais sens enfin reste pas pris garde argument; nous faisaut en bien dont le doute tirer inadvertance, non-recevoir, elliptique, sans allons au avons ressortir il n'y complet aura serait : ou — au bien répondu la grande vu, peut- il fut pré Ibn Thofaïl à [celui qui est devenu depuis] le Chef des Croyants. Mais pour accepter cette dernière interprétation, vraiment forcée, surtout dans le second récit, où Ibn Thofaïl dit en propres termes : « J'ai entendu il faudrait que nous eussions par aujourd'hui le Chef des Croyants... » senté par ailleurs (1) de bien Ibn Abi (2) Munk, sérieuses Zer', ibid., Mél. de raisons. sous philos, l'année 563. juive et ar., p. 422, 1. 6 à 1. 9. 16 — taire, devons bien nous Surtout mois. si admettre un considérons nous à Séville certainement venu — pour laps de qu'Ibn plusieurs Rochd était d'absorbantes remplir y fonctions. On sait, en effet, qu'il fut successivement qâdhî à Séville puis à Cordoue (1). Or, en 565 (= 1169-70), à Séville, dans animaux, il son commentaire sur des alléguant qu'occupé (de maison l'on des s'excuse pu affaires publiques et il Cordoue), le traité des Parties des erreurs qui ont n'a pu vérifier lui échapper, éloigné de sa les textes (2). D'où droit de conclure, avec Munk, qu'il était dès depuis peu de temps d'ailleurs, qâdhî de Séville (3). est en lors, De telles fonctions loisirs. On peut donc, entre sieurs mois ne postérieure pas ; lui laisser de d'erreur, présentation et sa premier commentaire la limite devaient sans crainte l'achèvement de ce qui reporte vers de la date grands compter plu le milieu son de 1169 cherchée. D'autre part, nous serions tenté de rapprocher égale ment la limite antérieure. En effet, dans les Annales d'Ibn Abî Zer", aussitôt après le passage où se trouve men tionnée, l'année 563 de sous Aboû Ya'qoûb Yoûçof nous les lisons parties saluer le dignité), qu'en de prit l'an 564 il vint à l'empire, d'Espagne souverain date à laquelle Marrakech, en des députations formées de Croyants, de toutes particulier, (sans doute à l'occasion de magistrats, prédicateurs, 1. l'hégire, la le titre de Chef des personnages jurisconsultes, poètes, divers, etc. (i) Voir Munk, ibid., p. 422, 1. 5 à dern. 1., et p. 423 dern. 1., à 1; Renan, ibid., p. 18, 1. 7 à dern. 1., et p. 19, 1. g à 1. 11 l'autre avec pour sa nouvelle p. Ibn Rocjj^aussitôt de la faveur du souvefaïu. Dès la faveur digne. qu'un ou est Car dans tout 12. avait présentation, la première marque connaît les agissements expéditifs des après sa on touche à la politique et à l'adminis homme leur agrée, c'est à l'instaut même qu'il reçoit investi de la fonction dont le monarque vient de le juger potentats orientaux tration. et références). — pour 424, (l'un (2) Munk, ibid., p. 422, I. 9 à 1. 14 ; Renan, ibid., p. 18, 1. 8 à 1. Cette importante judicature (3) Ibid., p. 422,1. filet suivantes. dû être Le ce qui i. - - khalife les reçut, chacun suivant son rang, et leur distri bua des faveurs (1). Ibn Rochd n'était-il pas un de ces nombreux délégués ? Son voyage à Marrakech et sa pré khalife, sentation au rait là née 564 entre une de le 4 ayant commencé il : Marrakech, le se de trouve cas, l'an ce 1168, l'intervalle déjà, de ce fait, à d'octobre 1168 que le entre époque, octobre réduirait n'irait plus 1169. Mais cette toute naturelle. En les deux limites neuf mois à précisément explication moment le où au milieu sultan prit, à l'arrivée dans cette ville des délégués venus d'Espagne pour l'en féliciter, un délai de trois mois environ s'impose, si l'on tient compte du temps nécessaire pour le voyage du courrier apportant la nouvelle, titre pour le khalife, choix des leur voyage, l'attente de leur chacun suivant son peut donc guère Ainsi, la double et rain rang être seconde moitié entrevue de 1168 l'on comme admet délégué saluer Thofaïl s'il quatre ou cette dans la cinq unités omission près, 63, son souve première moitié dans la de 1169; de 1169, qualité de première moitié qu'il vint en khalife. Ibn Rochd, toutes les vraisemblances de maturité son à bon droit de cela paraît environ avec certainement nouveau comme pleine comme époque, Cette une dans la pouvait se plaindre était né, lieu probable âgé de 42 ans, était alors, l'exigent, d'Ibn Rochd à Marrakech le dans la d'Ibn Rochd ne début de l'année 1169. j présentation eut ou plus vraisemblablement si délégués, leurs préparatifs, tour d'audience, donné « à antérieure au Ibn Thofaïl avec La ». et probable, et s'il avait, une fois rétablie, tirons parti des document nous fournit. vers par peut-être même d'El-Marrâkochî esprit son ; et grand Ibn âge, l'an 1105, à conséquent, à jusqu'à 68 ans. fois réparée, la date renseignements que ce précieux D'abord, qu'Ibn (i) nous Thofaïl Ibn Abî ignorerions, sans et son souverain ont Zer', ibid., sous l'année 564. lui, le rôle important joué, dans l'histoire de 18 — la Thofaïl, ces déterminant Ibn Rochd à en philosophie, En commentaires. deux intellectuelle il — ce qui concerne plus récits nous montrent vivait avec son composer ses dans quelle et cette maître, Ibn spécialement intimité constatation, le verrons, est grosse de conséquences historiques. Dans la première moitié de ce texte, je veux dire dans la partie qui précède ce double récit (1), l'historien a cru nous devoir insister déjà cette sur intimité : Le Chef des « lui Croyants Aboû Ya'qoûb, dit-il, avait pour d'affection et d'amitié. J'ai entendu dire qu'il palais, n'est d'ailleurs ticulier, de tion déjà son avec vizir des jours d' pas uniquement commensal et attachante et à tête d'ami, Aboû Ya'qoûb, et des nuits, sur Thofaïl et au sans sa fonction de phrase état d'âme à cette simple par à la conversa tête passait en les puisqu'il parle lui imposent son à titre de causeur les jours ajoute aussitôt un membre particulier de qu'Ibn profonde, souverain occupations que Il lui, pendant (2). paraître » Ce de auprès beaucoup restait Il était nuits. à Ibn Rochd des et ses qui soins jette époque (3). un jour « Sans : compter, dit-il comme en aparté, des préoccupations plus graves ». N'était cette plainte discrète, nous pourrions figurer nous peut-être qu'au milieu l'enivrement du toujours mené jamais qu'ait soupir tions furtif, plus empire qu'Ibn l'existence la pu détromper. De des pouvoir et plus unie et recueilli par l'histoire, quelle nature pouvaient graves le que ? Est-ce à des souci 208, 1. (3) i Voir u, p. haut, p. 6, n. suffirait être heureuse pour ou de à des nous ces préoccupa courtisans chagrins comprenait-il à grand jaloux d'ordre demi-mot, i. Ivr, 1. 6 du bas à 1. 4 du à 1. 4plus plus des intérêts d'un machinations Thofaïl faisait allusion, (i) Voir plus haut, p. g, (2) El-Marrâkochî, ibid., la l'imagination d'un Musulman. Ce rêver intime ? Peut-être Ibn Rochd p. du faste oriental, dans Thofaïl a honneurs, Ibn i. bas; trad. franc., 19 — Mais nés nous, il pour à demeurer Quoi qu'il jamais en sur ce point connaissant maître, qui, comme pour ne les idées ses étaient de doxie ombrageuse, l'Etat, sur à nature l'en fort bien la religion, consacrer et les verains falâcifa eux-mêmes tion mettre en pratique. instructif et successeur sou du Mahdi, devenus grand bien delà civilisa successeurs le pour plus Occident, musulmane en ortho à la tête de Aboû Yoûçof Ya'qoûb. Les Yoûçof, almohades, les doc ses et sachant effaroucher une maintint pas moins Identique fut d'ailleurs l'attitude du fils d'Aboû Ya'qoûb ignorance. une complète haute situation, semble-t-il, ne fut menacée. Il conserva toujours la con trines philosophiques, combien elles que nous soyons condam dans sa soit, son bien semble sérieusement fiance de — tel est le spectacle curieux et fait entrevoir, mieux qu'aucun autre document historique, le simple fait de la familiarité intel lectuelle nous que révélée par El-Marrâkochî Croyants Aboù Ya'qoûb roman philosophique En ses 1182, sans Ibn Rochd serve 13 juillet des de 1184, de suites tarem qui celle cause médecin lui succède vizir vizir, de dans sa ans blessures ses fils, résigne Mais il plus Aboû Ya'qoûb Yoûçof mourait plusieurs remplissait auprès lui aussi, de célèbre et c'est son protégé cette charge. en con tard, le Espagne, reçues au siège de San- Aboû Yoûçof Ya'qoûb, lui Il maintint, semble-t-il, le poste qu'il Chef des âge, il son grand du khalife, (1). Environ deux (Portugal). Un de succéda. le entre l'auteur du intitulé Histoire de Hayy ben Yaqdhân doute à fonctions de et son de philosophe au vieux son père (2) et l'honora, faveur. Ibn Abî Zer', éd. et trad. lat. de Tornberg, texte arabe, vol. I, iro, 1. g du bas à 1. 4 du ba6 ; trad. lat., vol. II, p. 182, 1. 2 à 1. 8; cf. trad. Beaumier, p. 292, 1. 16 à 1. 24. Conde, ibid., p. 493, 1. 5 du bas à dern. 1. Cf. Renan, Averr. et l'averr., p. ig, 1. 7 à 1. 9. (i) p. — — (2) Ibn Abî 1. g du bas les siens ». : Zer', ibid., « texte arabe, p. Les ministres, isr, secrétaires et 1. i4î trad. médecins Beaumier, de son père p. 3o4, furent 20 Ibn Thofaïl fut mourut en enterré avec Si à résultat fils trois qui deuxième son était le mais d'une plus a d'Aboû Dja'far pas n'est l'aîné, souvent, du car surnom ; son que connu (2); attestée seulement par toujours, fils aîné, Yahya, personnellement l'existence, non pas c'est, de nom qu'un l'historien El- Dja'far, enfin un surnom dou teux de son père, demeure hypothétique. Aucun de fils ne parvint d'ailleurs à une certaine célébrité. Il en va autrement firent ries novatrices pas d'Ibn Rochd il lui; Thofaïl mans, même que de l'un même la de l'auteur du celle faïlacoûf plus d'un de pas ici, Hayy de (i) Ibn Abî car des ifn étudia grands ben Yaqdhân comme Ce théo n'est point sous disciple d'Ibn falâcifa que El-Fârâbî ses de ou musul de plus celle de tel El-Kindî. Il du jurisconsulte Aboû Bekr Bondoûd authentique (3), Le disciple dont Zer', ibid., texte arabe, I. 4; trad. Beaumier, p. 2g2, 1. Casiri, Bibl. arab.-hisp. Escur., t. II, p. p. siècle. doctrine diffère sa ben Yahya el-Qorthobî, disciple au témoignage d'El Marrâkochî trement connu. xin0 au spécialement quelconque ancien, s'agit encore moins plus nuance disciples, dont les ses bruit grand qu'il s'agit n'est et le moins méprise, Ibn Thofaïl laissa au à qui il doit son surnom d'Aboû Bekr, et reçoit son Marrâkochî funérailles (1). surnom probablement Musulman dont ses à Marrakech, où il Aboû Yoûçof Ya'qoûb 1185) sultan simple Bekr, : 581 (= honneur. Le assista en personne — 182, mais d'Ibn Thofaïl, qui n'est pas au nous voulons parler se p. ig. |Po, 1. 7 du bas; trad. Ibn El-Khathîb, cité — 76, col. 2, 1. 8 du bas et lat., par 1. 7 du cf. ibid., Table générale, art. Abu Baker Mohamad ben Abdelmalek Thophil; cf. le manuscrit d'Ibn el-Khathîb de la Bibl. Nation, intitulé Markaz el-ihâtha bi-'odabâ'i Gharnâtha [N° 3347 (anc- fonds 867)], fol. 45, en marge, au bas. Conde, ibid., p. l\§5, 1. 4 du bas; Abbadides, éd. Cf. Ibn Khallikàn, trad. angl. par de Slane, vol. IV, Dozy, p. 171, 1. 12. p. 478, u. g, 1. 4 et 5 ; Makkari, trad. angl. de Gayangos, t. I, p. 335, bas, ben — — 1. 7; etc. (2) El-Marrâkochî, ibid., (3) El-Marrâkochî, ibid., p. p. ivr, 1. 3 du bas; trad. franc., p. 208, 1. 7. ive, 1. 16 et 17; trad. fr., p. 209, 1. 16 et 17. 21 — Aboû nomme Ishaq el-Bithraoudjî trangi, Alpetronji, etc., lui a étendre longuement (3) sur xne à de vues rappeler en comble hérité de connaissons le sa préface, il prétend, loin, et auteur théorie, il en d'Ibn Thofaïl, sur lesquelles après avoir de système astronomique lui Ptolémée, astronomiques dans en substituer un juif du début du a mis en émoi le xive de la dit siècle monde entier » son détruit temps, nouveau, simple et plus conforme aux vrais principes Un de lui, xme nous reviendrons plus de fond ne parmi philo d'astronomie composé vers la fin du début du (5). Dans ce traité, confor certaines qu'il a soin compter à titre de traité siècle ou au mément peut ce n'est point d'astronome. Nous mais qu'un effet, qui lui (4). S'il les disciples d'Ibn Thofaïl, Alpe- (1) (Alpetragius, les scolastiques) (2). Munk nous dispense de nous chez consacré une notice sophe, — que « plus nature. par sa (6). De disciple philosophe, Ibn Thofaïl n'en laissa point à parler, puisqu'Ibn Rochd ne peut être appelé proprement son élève. On ne nous apprend rien sur Cependant, à en juger par sée, le ton de noble sérénité qui dans son œuvre philosophique, cevoir de esprit une (i) (Voir sa personnalité idée p. de bourg traité d'Ibn Thofaïl. nous dans inclineraient à aussi pen ses poésies et bien que de con-y son' Bilhraoudj ?■ « y> au Nord de Cordoue 5i8, n. 4). 5i8, premières lignes. Astronomen der Araber Ce règne morale (2) Munk, ibid., p. (3) Ibid., pp. 5i8 à 522. (4) Voir aussi, sur El-Bithraoudjî, (5) caractère avantageuse. C'est-à-dire du Munk, ibid., le écrits, la hauteur de ses und fut traduit Suter, Die Mathematiker und Leipzig, igoo, pp. i3i et 218. Michel Scot, à Tolède, en 1217 H. ihre Werke. en latin par (Munk, ibid., p. 5ig, 1. 5 et 6; p. 52i, 1. 5 (6) Munk, ibid,, p. 52i, 1. 12 à 1. 17. du bas à dern. 1.). DEUXIÈME PARTIE ŒUVRES D'IBN THOFAÏL CHAPITRE I Œuvres poétiques, médicales, Des témoignages faïl C'est dire était qu'il poète. sciences empruntée par ticienne, flotte Or— miques, pratique die de la (i) dans indécise, gique. inter et si pour la étaient, collatis ce glorieux fait, vitae nunc temps classification vieux poètes héritage, inséparables la : péripaté e de la lo antéisla- la théorie l'étude culture illustrium virorum, Arabice edidit, (1). des l'art, la limite science et les héritiers des en son n'était qu'un chapitre poétique n'allait pas sans Ibn Challikani se Car dans la entre poétique fiers de de sciences les Musulmans à l'école laquelle, la Ibn Tho unanimes nous représentent dans toutes les comme versé astronomiques. de la pluribus et la approfon poésie. manuscriptis lectionibus indiciWûstenfeld, Philosophiae primum variis busque locupletissimis instruxit Ferdinand doctor, lingg. orientt. in Universitate Georgia Augusta privatim docens. fasc. XII, p. 3o, 1. ig, à p. ri, 1. 2; trad. angl. 'par de Slane, vol. IV, p. 474> '• 24 à 1. 3o; p. 478, n. 9, '• 1 » Ibn el-Khathîb 1. 3. Abbadides, éd. Dozy, t. II, p. 171, 1. 2 à 1. 4. Ibn el-Khathîb, cité par Casiri, ibid., t. II, p. 76, col. 2, 1. 25 à 1. 32. Markaz el-ihâlha, fol. 44 v°, art. Ibn-Thofaïl, 1. 2 et 3. Gottingae, — i835-i837, 2 vol,, n° aoo, — — 24 — Ajoutons ne que-dans aucun pays musulman fut jamais brillante de poème quelques vers valoir par les sultans ne constituait plus de comme à la parvenir. belles aux Elle lettré Les Musulmans (i) i" siècle avant cher des bonne pas en en ses moins poésies nous comme chez effet les le poésie un à ses les anciens Ils se hadîts anté-islamique , sens de toute éducation poètes du Qoran de dont la et antéislamique, bien indispensable complément commentateurs à éclairer le leur était donné dans poète sont parve pas un grand génie poétique et désuétude set, La 1., à p. doute, pays achevée et par conséquent seil qui puis un aussi rapide Ibn Rochd était donc entièrement perdue. "arabe était sans Pros redevenue, musulman, la d'une éducation libérale. Ainsi que (1), que propres tombées heure, c'est l'hégire, citations qoraniques : derniers la auteur une province. almoravides, considèrent même cette poésie religieuse complète ces de tout d'inspiration païenne, d'une éducation vraiment de n'en heures. Quelques-unes de nues (2). Elles ne révèlent qu'erotique et d'une almohades, la poésie, cour vu, à andalous, tel heureux son conquérants périodes marque par excellence tout Musulman à princes gouvernement les farouches réhabilitée par moyen le ou certaine une on avait almoravide, dissolue de divers et haute judicature crite réaction le talent poétique Andalousie à qu'en plus prisé époque. Avant la cour — arabes du sont allés cher nombreuses expressions signification s'est, de très sont conformés en cela au con attribué au Paris, Prophète. (Cf. R. Bas 1880, p. 8; p. 55, av. -dern. 56, 1. 4.) Un poème didactique d'ordre médical (voir plus loin, p. 25, 1. 5 (2) du bas à dern. 1.); 2° Trois poésies dont le texte nous a été conservé par El-J\Iarrâkochî, p. ivr, dern. I., à p. ivs, 1. 12; trad. franc., pp. 208 i° et 20g; 3° Outre la première de ces trois pièces, qu'il reproduit avec cer (18 vers), le manuscrit de Paris du Markaz el-ihâtha d'Ibn el-Khathîb (voir plus haut, p. 20, n. 1) donne deux petites pièces l'une de deux, l'autre de trois vers (fol. 45 recto, au bas) et uue ode (de i4 vers) sur la prise de Gafça par Aboù Ya'qoûb Yoûçof en l'an 576 = 1180-1181 (et non en 5g6, date que porte par erreur le manuscrit de Paris). Mais ce texte, d'ailleurs sans intérêt, me semble trop altéré pour taines variantes qu'on puisse s'aventurer à en donner une traduction : il faudrait le collationner au préalable avec les manuscrits du même ouvrage, et aussi de Ylhâtha bi-tâ'rtkh Gharnâtha, du même auteur, dont le Markaz n'est qu'un extrait, Caire (voir conservés dans diverses bibliothèques de l'Europe Brockelmann, Geschichte der arabischen Litteratur. et du Weimar, 26 — ser qu'Ibn N'en Thofaïl Bien miques? peut-être un habitables du à sur les de premier imaginer (2), astrono conceptions sur de la terre, nous les lieux sur par apprenons, deux Thofaïl, mécontent de Ptolémée, avait été conduit qu'Ibn ordre, système astronomique en écrit zones inhabitables et originales en médecine. ses l'astronomie, sauf du Hayy ben Yaqdhân (1), et passages traité témoignages de rien qu'il n'ait courts quelques des vues ait eu pas autrement va-t-il — un nouveau. Dans son commentaire moyen la Métaphysique d'Aristote (livre XII), Ibn Rochd, cri tiquant, lui aussi, les hypothèses de Ptolémée sur la struc sur des ture dit Thofaïl qu'Ibn dont théories les et sphères célestes on pourrait dans l'introduction de tirer son des astres, mouvements d'excellentes possédait sur cette matière grand profit (3). De même, fameux traité d'astronomie (4), déjà parlé, s'exprime ainsi : « Tu sais, mon frère, que l'illustre qâdhî (5) Aboû Bekr Ibn Thofaïl nous disait qu'il avait trouvé un El-Bithraoudjî, ce disciple dont système astronomique et mouvements, et admettre sans pp. ni ben Yaqdhân, (i) Hayy fr., autres que à 16 principes pour ces différents Ptolémée, excentrique au avons principes qu'a posés des les nous début du ni épicycle; roman: texte avec et arabe, pp. ivà r* ce (trad. 19). (2) Ibn Rochd dit, en effet, dans son Commentaire moyen des Météores d'Aristote [Aristotelis... opéra, cum Averrois... commentariis, vol. V, Meteorologicorum liber secundus, fol. 44i F], que son ami Ibn Thofaïl avait fait bon traité (« bonum tractatum »). Mais tractatum le mot arabe £)ljL*>, qui peut désigner aussi bien développement épisodique au cours d'un ouvrage. Il sur ce sujet un rend vraisemblablement un chapitre, un impossible que ce passage d'Ibn Rochd vise tout simple Hayy ben Yaqdhân, où Ibn Thofaïl s'efforce de prou [à l'exemple d'Avicenne et contre l'opinion d'Aristote adoptée par n'est donc ment le début du ver pas Averroès (Voir le dit le climat Il faut le mieux commentaire tempéré des est celui Météores, II, fol. des 438 à régions situées sous Rochd, dans ses écrits, Hayy ben Yaqdhân. (3) Munk, ibid., p. 4i2, 1. 8 à 1. 12, et n. 1. I. (4) Munk, ibid., p. 412, 1. i3 à av. (5) Voir plus haut, p. 6, u. 1. cependant noter qu'Ibn allusion au -dern. ne fait 44')] que l'équateur. aucune autre 27 — disait-il, système, il n'en résulte là-dessus et tous notre et, d'autre part, promesse ne nous renseignent science est connu philosophe n'a Ibn Rochd ni directement sur la tenu pas ni et d'écrire avait aussi promis rang élevé dans la son (1) mouvements sont avérés de faux. Il rien Malheureusement, de la ces — ». cette El-Bithraoudjî nature et la portée réforme qu'il avait conçue. Ce de leur silence pourrait-on de civilisé dire : part n'est-il pas surprenant? dès la fin du l'époque, un homme, Eh quoi siècle, dans l'État le xne ! plus occupant une pareille si tuation, annonce aux premiers savants de son temps qu'il a découvert un nouveau système de l'Univers, bien supé rieur au système sans partage. qu'il leur verte. Et Il avait de pour un Ils un ils la n'en avaient pas saisi de déplorer leur tard par qui sait? Copernic de vons-nous pas un promesse décou tel astronome qu'Ibn Bochd, qui mentionné sèchement la plus et peine de nous nouveau système. Et portée. aveuglement. Nous par les éléments astronomique sentiment (i) ayant l'hypothèse imaginée déjà, tel la une pareille disciples, ne prennent même pas réforme écrit le de leurs œuvres, se croient la légitime curiosité des générations à ve ce nait pas par mille ans régnait tenir pu passage l'idée fondamentale de mander si depuis qui avoir philosophe la postérité, unique quittes envers nir! ces savants, qu'El-Bithraoudjî, écrivent sans faite d'exposer ces fait dans Ptolémée, meurt en venons essentiels Galilée. Les Arabes dans El-Ghazâlî (2), Très probablement, en arabe, yis? , de tous ces mouvements ». à Ibn Thofaïl d'une découverte doute, nous sommes quatre accomplie indiquer Sans de la eu moderne. avec les de ne conte cents ont tentés nous grande\ ans le plus j près- j Ne trou mêmes argu- c'est-à-dire : « on rend compte exactement edh(2) Dans la curieuse autobiographie intitulée El-monqidh min dhalâl (La délivrance de l'erreur). Voir le texte arabe complet, accom sur les écoles pagné d'une traduction française, dans Schmôlders, Essai philosophiques chez les Arabes. Paris, 1842, p. 0 et suiv. du texte arabe, 28 — ments, doute — dans le même ordre, le de Descartes! El-Ghazâlî lui-même ne point par point exposés méthodique l'importance du paraît pas avoir soupçonné d'indiquer nouveau qu'il venait méthodique, fait (1); par un philosophe arabe de point et cet exposé vue du doute d'Orient plus de le Discours de la Méthode, avait si peu cinq fixé l'attention des historiens de la philosophie, qu'aucun cents ans avant d'eux n'avait signalé coïncidence cette lière (2). Pourquoi donc faïl ait pu entrevoir, plus réforme copernicienne au singu moins d'admettre refuser qu'Ibn Tho vaguement, l'idée de la ou moins (3)? L'inventeur n'ayant rien écrit M. Barbier de Meynard a donné dans 19 et suiv. de la traduction. le Journ. Asiatique (année 1877, 7» série, t. IX) puis édité à part(Extr. du Journ, Asiatique, Imprimerie Nationale. Paris, 1877) une nouvelle tra duction française du Monqidh, plus exacte que la précédente. M. Barbier de Meynard rectifie en notes, d'après un nouveau manuscrit, les princi p. — pales (1) Sur incorrections du texte édité Le de mérite par découverte cette Schmôlders. revient-il tout entier point, voir plus loin, p. 88, n. i. Nous l'avons signalée pour la première fois dans à El-Ghazâlî? ce (2) tulé La un opuscule inti musulmane, leçon d'ouverture d'un cours public sur philosophique d'Ibn Thofaïl, faite à l'Ecole supérieure des philosophie Le roman Lettres d'Alger, le 1899. Collection Elzévirienne. Paris, confrontés, en appendice, à la fin de cet opus cule, une traduction nouvelle du passage d'El-Ghazâlî et le texte corres pondant du Discours de la Méthode. (3) Telle fut, par exemple, l'impression de Renan, lorsqu'il rencontra, Leroux, non "pas d'une chez Ibn réforme lémée. « On études, du 61. p. 1900, novembre 16 Voir, Thofaïl, ne type peut mais chez Ibn Rochd, la et souhaitable, du pas dire, écrit-il, possible, commun la médecine, c'est-à-dire l'astronomie, c'est-à-dire des savants Galien; même indication système astronomique qu'Ibn musulmans. Roschd sorte, Il sait ce qu'ils la philosophie, vague de Pto par ses savent: Aristote ; c'est-à-dir^e l'Almageste. Mais il y ajoute un degré de cri tique rare dans l'islamisme [rare en général, soit, mais non pas chez les falâcifa], et parmi ses observations, il en est qui dépassent beaucoup l'horizon de son époque ». Puis il ajoute en note : « Voir, par exemple, une bien qui renfermait c. 8. remarquable observation critique sur Opp., 461 1. t. le germe VIII, fol. d'un immense i54 v") Ce passage et édition]. llya dans cette lire 1. xii au lieu de 1. xm. Il p. 18. — — ». [Kenan, Averr. cette note ne référence s'agit l'astronomie deyJPiolémàe , » (In Metaph., 1. xm, progrès des figurent une et l'averr., pas 3« dans la faute d'impression commentaires 42 à 47. édition, première : on doit 29 — touchant sa découverte, pas compris sophe et disciples et ses la valeur, astronome — ou amis n'en ayant cette conception andalous géniale tombée serait du philo dans ainsi l'oubli. Mais il d'examiner d'un suffit pour en revenir à une plus de l'astronomie tronomie. Ces peu critiques la près appréciation d'Ibn Rochd causé parle silence progrès juste d'El-Bithraoudjî et Ibn Thofaïl par aux à l'histoire de l'as médiévale et dirigées (1) question du dommage le contre de Ptolémée, contre l'hypothèse des excentriques et des épicycles, on les rencontre, à la même époque, chez d'autres qu'Ibn Thofaïl, avant comme après lui, en Egypte comme en Andalousie, chez les philosophes juifs comme système chez les teurs sont philosophes d'accord Ibn Thofaïl est les tous principes en cienne, Contre le même de la le sous uniquement pour de eux et les Galilée grief: c'est dont de qu'il aristotéli d'excentriques circulaires et dont le de l'Univers. II centre retrouver, d'Aristote, système astronomique les Copernic le réforma système physique nom mouvements célestes centre ne coïncide pas avec que le généraux ces une chaîne continue anneau. valoir imaginant, d'épicycles, des (2). Tous musulmans ils forment un simple Ptolémée, ils font viole : s'agit le compléter, le par Ptolémée. Ce pour altéré reprocheront à l'astronome d'être demeuré trop asservi aux principes de la métaphysique et de la physique aristotélicienne. Ce que c'est grec, en condamnaient c'est son pas en n'eût On (i) d'une avant, été donc avons quarantaine paraître la ces consacré de sous il serait à l'étude de pages, incessamment Ibn Bâddja, ses contemporains, Loin de Ibn marquer de leurs un vœux en arrière. combien qui le titre suivant de chimérique cette question est prêt \tronomique de Ptolémée, tentée par les (2) et principes. réforme qu'ils appelaient qu'un pas voit Nous lui Ibn Thofaïl infidélité à pour : ce un travail spécial, l'impression Une réforme philosophes arabes et du du Rochd, El-Bithraoudjî, Maïmonide, supposer qui système xii« etc. doit as^ siècle », 30 — Thofaïl, qu'Ibn entrevoir, système graviter ou tout autrement autre fût un de ces astres musulman, d'un et jusqu'à ait pu contemporains, de fantaisie absurde, le moderne. Que les astres pussent ceptions qui ne pouvaient infini, errants, trouver et que ce sont accès nos tiples sphères chaîné à la Terre immobile comme cristallines du le nôtre au centre con L'esprit mu jusqu'à Kepler emprisonné ciel la Terre là des dans l'esprit d'un péripatéticien arabe. jours, Copernic, devait demeurer sulman ses librement à travers l'espace elle-même savant de titre qu'à astronomique — sous les aristotélicien, du Monde. mul et en CHAPITRE II Œuvres philosophiques. On n'a guère jusqu'ici, eu, fausses touchant la livres philosophiques Sur cinq d'Ibn dont seulement ; le troisième exacte Thofaïl, Le ; le en réalité cinquième premier de ces thèque Bodleyenne montrerons Yaqdhân tout qu'a à Le (i) second est à à tort pour un manière autre ouvrage perdu, et peut-être imaginaire ; le été pris pour l'œuvre d'un autre était inconnu. cinq manuscrits se trouve à la Biblio d'Oxford (1). C'est, comme nous le le l'heure, manuscrit sous du Hayy le titre latin ben Philoso : . Londres, Bibliothecae Bodleianae Catalogus.. ou aux nous avons maintenant con édité Pococke phas autodidactus vagues relatives étaient identifiés d'une passait quatrième avait toujours auteur questions d'Ibn Thofaïl. manuscrits naissance, deux des idées que des plupart aJoanneUri au British Muséum (2). Comme Pars orienlalium... manuscriptorum codicum confectus. prima. Oxonii, MDCCLXXXVII, : CXXXIII 65, Philosophus autodidactus, sive Epistola Abi Giaafar ben Tofail de Hai ben Yokdhan, in qua ostenditur, quomodo ex inferiorum contemplatione [Pocock 263.] ad superiorum notitiam Ratio humana ascendere possit. Catalogus manuscriptorum orientalium qui in Museo Britannico 2° n° p. (2) asseverantur. Pars Supplementum, Codices « p. secunda 448, Codices Arabicos col. 2 ad philosophiam... (N° X du amplectens. chapitre relatif Londini, à la 1871. philosophie : pertinentes) : X. Abu Ja'far Abu Bakr Ibn al-Tufaïl Al-Ishbili al Curtubi. y\ J-^M ^ J-^. ^A ^"J" TraCtatUS H^ ^ ^y>yl\ ^y-Ay-^ Yaczân inscriptus oUiib y y- iJUo, fol. 235(*). Init. • àdS o^sd 32 - le prouvent de cette bibliothèque, c'est reproduits également dans le catalogue manuscrit un à la Bibliothèque de l'Escurial existe manuscrit (1), troisième un Casiri, dans dans les termes question son catalogue des tionne (t. p. 203, Traité de l'Ame dont l'auteur l'Espagnol, de Cordoue, et nous de l'Escurial, Arabico-Hispana, men le DCXCIII) n° (2), suivants : manuscrits le titre de Bibliotheca I, dès 1899 ou plus exactement tranchions la publié sous est d'un manuscrit mutilé Abou Bekr ben qui a pour Thofaïl, titre ï»ili.! .L_ AyA. (Secrets de la Sagesse orientale) (3). Dans Catalogue des Manuscrits arabes de. l'Escurial, t. I, p. 669 (c'est M. « une très »iXsV\. plus mauvais ,_}JvJ>-!\ loin). Pocockii — sub état En et traduction titre et (k) ; Arabice Philosophas . du mention dont le même manuscrit cpmmencement est cet incipit editus est autodidactus. roman philosophique un nouveau manuscrit avec les sont opéra Oxon d'Ibn que de très légères (3) Casiri, ceux nous parlerons Edvv. clarissimi 167 1. Thofaïl, variantes française (Collection du Gouvernement Alger, Fontana, , indé- identiques à des texte arabe anciens textes général de l'Algé Introduction, pp. v et vi. (2) Dans le premier fascicule, qui n'a été tiré séparément qu'à exemplaires, et dont le texte, dans l'édition complète de 1900, rie). 492, 696), il faut lire : des deux éditions égyptiennes dont note titulo d'après et JàsVÇ yksd\ (Ce (1) Hayy ben Yaqdhân, publié et fait Hartwig Derenbourg en de l'édition Pococke t faute typographique t son — n° du d'Ibn Thofaïl dont l'identité demeurait douteuse. Dès l'année 1900 posions et « l'Incipit, et ben Yaqdhân. Hayy Il le titre - 1900, quelques n'a subi modifications. Bibliotheca Arabico-Hispana Escurialensis. 2 vol. in-fol. 3» : (Après un traité d'Abu 1760-70, t. I, p. 2o3, col. 1-2 : DCXCIII Ali Ahmad ben Mohamad Mascuiah, Opus philosophicum de Anima, Ca Matriti, 3" Alter de eodem argumenlo Liber, sed mutilus, titulo ajoute) : « Sapientiae Orientalis Arcana, cujus auctor Abu Baker ben Thophaïl His- siri panus Auctor Cordubensis ». Et en « note Titulus 'Ly£yA,\ A s\ ,\rM\ tab,e générale porte ; „< â-^^' ^j^JjoVi y^- &> Sy y\ i— *• ■La Abu Baker ben Tophail, Corbubensis, De anima opus edidil, Sapientiae Orientalis Arcana dictum. I, p. 2o3, col. 2 ». Dans son histoire de la littérature arabe (Geschichte der arabischen Litteratur, Bd. « — 1898, p. 46o), C. Brockelmann comme un ouvrage présente encore d'Ibn Thofaïl distinct du ce manuscrit de I, l'Escurial Hayy ben Yaqdhân. 33 — chiffrable ». ce l'Ame « ou le traité (2). » — Sans nous engager le Traité de (de ici dans ben Hayy une discus seulement, à l'appui remarquer le titre de que suppose que avec philosophique... dernière supposition, cette 411) (1) p. identique peut-être approfondie, faisons sion de est « avec Yaqdhân) « Munk (ouvrage cité, — manuscrit — ce manuscrit 'L3y\\ 'L£-A fijA, Secrets de la philosophie orientale (ou spiritualisle, comme traduit M. Derenbourg, cf. Munk, ouvr. cité, p. sément le (i) Munk, (2) Munk, '413; p. sous-titre 330, et même de la de riçâla 2) note page, Hayy est préci ben Yaqdhân (3) ; Mél. de on traire, dans sa philos, jui.'e et arabe, p. t\i\, dern. I. le voit, fait preuve de prudence et de sagacité. Au con Literalurgeschichle dér Araber, bis zur Ende des 12. Jahrhundert des Hidschret. Vienne, iS5o-56, 7 vol., Hammer-Purgslall est bien éloigné de soupçonner l'identité du manuscrit de l'Escurial et du Hayy ben Yaqdhân. Il dit, sous l'arlicle Ibn Thofaïl (7» vol., 7976, n" p. 442) : " Eben lleissigen Rossi auf so wenig wusste unbekannt note : vermuthlich ùber die eincin von dem Tilel der unter auch dem welches sich anderen, YVerke Ibn Thofeil's, gqblieben der Bibliothck des Escurials befiudet (En Pococke ustliehen Weisheit I, S. 2o3), die Uebersetzung desselben wùrde Geschichte der ùstlichen Philosophie grôsseres Casirius Licht verbreiten, als die Abhandluug Hai ben lokdhan's ». (3) Si l'on en juge par les fiches des catalogues et par l'édition Pococke, ce sous-titre manque non seulement dans le manuscrit d'Oxford mais aussi scrit dans celui du British Muséum. Il dont il d'Alger, sera question également daus le manque tout à l'heure. Mais manu dernier ce a été dont le titre manquait, ainsi qu'en fait foi le litre de fantaisie qui figure comme en-tête sur le manuscrit d'Alger (voir notre édition avec traduction, pp. xm et xvi). Peut-être même copié sur un manuscrit Introd., toute la d'Alger première page, lui-même, l'absence, dans lignes, commun du soit le manuscrit à tous les antérieur, soit manuscrit disparu, avait-elle d'Alger, autres d'un sous-titre ainsi yèyx\ ï,y^\jy\ Hayy ben Yaqdhân ou è, minalive (voir complète justification dans le l'envoi te par plus loin, p. lequel il débute révéler ce que illuminative] je cA-^y^- Secrets de la 5g, n. 1)]. contenu du figure manuscrit faire le (voir dix ibid., vraisemblablement deux éditions du Caire puisque leur en-tête débute nos CM <y- sous-titre iJL^ (Histoire de orientale...) [ou trouve d'ailleurs de l'ouvrage et illu- une dans le libellé de Tu m'as demandé, frère au cœur pur,... de des Secrets de la Philosophie orientale [ou : « pourrais croire d'environ éditions ou philosophie Ce à préambule manuscrits arabe, p. s, note 1). Mais ce dans le manuscrit sur lequel ont été faites (voir plus loin, p. 44, 5°; p. 45, 3« à 8e), texte tend comme communiqués par... Ibn Sînâ ». 3 Casiri, que parcourant tout naturellement très mutilé et en dont bonne une bourg, tager mauvais qui a eu le tions égyptiennes à allant beaucoup l'Ame litre, En par si cette faisant en d'une (1), la écrit preuve ces directe 1900, un de nos Codera, professeur à du correspondantes indications tance, même ouvrage. presque de manuscrit du roman des deux textes, telles qu'en (i) Allusion de à croire que le Traité de aurait qui eu sous-titre et arabe à manquait. de Madrid, Central, demande, se n° notre et collationner plu 696 avec d'Ibn Thofaïl. Il toujours les constata sauf quelques variantes présentent avons nous nous les sans pages l'iden impor copies d'un Ce manuscrit, d'ailleurs, était devenu entièrement inutilisable. Sous l'action prolongée l'humidité, précède et collègues à la Bibliothèque de l'Escurial pages le — la Universidad bien, nos en elle nous paraît lignes, qui voulut sur ou ». rendre tité ce précisément El-Marrékochi copie manuscrit. de Munk, septembre sieurs la nous soit subsiste, prendre de à publié des diverses édi qui page soit après avoir procurer M. Francisco semble par identification était exacte, le ben Yaqdhân Deren- ben Yaqdhân. Cependant de l'Escurial Peu de temps nous Yaqdhân, moins probable : nous avons peine mentionné Hayy pu soit ben opuscule « est celle qui première supposition manuscrit du Hayy l'Escurial, Quant à la pour de photographique cliché le date jusqu'ici lever le doute pu n'avons », manuscrit les mains, : prendre un Enfin, M. à l'âme. puisqu'il ajoute pu a Hayy notre manuscrit entre 1882 en élat de énorme de nombre un partie est relative cette opinion Boulaq « à la hâte dresser le catalogue, pour un traité de l'Ame en pour manuscrits au les feuillets passage quelques suivant avaient de la lignes le début du adhéré même entre Introduction, présent paragraphe : » eux, p. v, et qui Un traité de l'Ame (par Ibn Thofaïl), dont un historien musulman du 'siècle, El-Marrékochi, déclare avoir vu le manuscrit autographe ». —- Nous reviendrons tout à l'heure sur ce point. xuie Abd-el-Ouâhid 35 — l'encre de ment ôte chaque page avait marqué sur de au point rendre historiens de la philosophie musulmane Un certaine, le dernier un publique se j usqu'à nouvel ordre, à considérer ce traité comme loin rons plus dernier ce quatrième Thofaïl bibliothèque une en admettant qu'il ait perdu, opposée, complète du Traité de l'Ame d'Ibn Thofaïl. Ils doivent manuscrit résigner page identification, désormais de trouver dans espoir la de lignes un grand nombre illisibles (1). Cette aux — jamais manuscrit du Nous discute Yaqdhân d'Ibn Hayy ben ignoré jusqu'à est resté existé. point. ce jour, bien qu'apparte bibliothèque publique, parce qu'il a reçu au ca talogue une attribution doublement fausse, de titre et d'au teur. Nous avions déjà, par inl'érence, établi l'existence d'un nant tel à une Il doit manuscrit : « un autre (1882 de l'ère chrét.) rapide examen raison la pays variantes, peut venir ne éditer, il y a un pour certaine nople, dans Nous deux éditions bas des que de pages la 1299 Egypte, (2). » clairement, par Un notre compa les deux éditions une tenons à à la pensée d'aucun imprimeur indigène de vingt-cinq ans, plus d'une bibliothèque (i) montrer publiées en arabes : en arabes reproduction édition antérieure, l'édition Pococke. D'autre musulman tenir à été utilisées par nous n'étaient pas une seule part, il ont notes placées au des diverses du Caire /de des suffisait arabe Orient, disions-nous, en éditions plusieurs Constantinople.., à quatre..., texte exister manuscrit, d'après lequel européenne! l'existence, bibliothèque remercier un arabisant qu'en ait pu songer à arabe manuscrit Nous étions donc fondé à au Caire publique publiquement ou ou à Constanti privée, M. Codera pour la d'un peine Dès janvier 1901, à la lin notre livre dans le Boletin de d'une courte notice publiée à l'occasion de El filôsofo autodidacto de la Real Academia de la Historia et intitulée de faire à la qu'il venait réponse la lui-même Abentofail, il a signalé qu'il a bien voulu prendre en cette circonstance. . question que (2) nous lui avions posée. Ouvr. cité, Introduction, p. îx. 36 — du manuscrit ben Hayy Yaqdhân. La ford à la appartenaient preuves plusieurs En compulsant, à manuscrit. famille ; même décisives (1). Il d'Ox donnions en nous à restait ce retrouver effet, tous les cet des comparaison variantes montrait en outre que ce manuscrit et celui catalogues égyptiennes, nous avons fini Khédipar découvrir dans le catalogue de la Bibliothèque Ibn arabe philosophe viale du Caire (2), sous le nom du des bibliothèques turques Sab'ïn (3), et un manuscrit portant ce (Secrets de la philosophie orientale l'incipit catalogue en reproduit : d'Alger. Aucun doute manuscrit nous avions LJy.li [ou illuminalwe]). Le est : yy identique à ne pouvait faux sous un retrouvé, il i-x-V-s.' titre nom donc celui du subsister : d'auteur, et sous faux titre, ou plutôt avec son seul sous-titre, un manu scrit du Hayy ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl, peut-être celui-là un lequel même sur ont été faites, (i) Ouvr. cité, Introd., p. xm, 1 (2) Fihrisl el-kotob el-'arabiyya diwiyya... bi-Miçr. Le ^.y^i u^ôdi (sic) Jt_j-"J ^y>\ (var. de ç^oLj eULjJ) nos Jdy y Caire, y*^A y_jX^Jl textes i-ir"0 j>3C_*J\S © Aboû Mohammed Ichbîlî ben Sab'ïu, am tL-Sjy&^y] tw (3) ^^ y«î\ jj£J né à deux éditions nos 1. 3. '1-mahf'ôûdha bi '1-kotobkhanè 1I£ ckj. àA\ 18, à p. xiv, i3o6-i3og. i3^ o-î 1882, en 7 vol., Ly^ yJ^Jl y à~<^~--£.\ £ O r £ l^JUo ^J^o.^J\ jW-">l 0 \ £ \ p. 88 : *—jJ»j-<&*ji ^yçii^cyyj £i\ LyJ J^.i\ VI, vol. ^-^° yl lyjy <^-*-> ^y ,\y—*.i\ Aïy.\ (_J-uJjôVl .Xx^W l^>-» '1-khi- (_s-* a ; T" .., ^,cXst^i\^ *-^°^ yy (>_5>U ^—" pUj) 'Abd-el-Haqq ben Ibrahim ben Mohammed Ceuta, mort à La Mekke en 668 (= 126g), fon el- dateur d'une secte philosophique mystique qui porte son nom, connu surtout^ en Europe, par sa correspondance philosophique avec l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen. Voir Journ. Asial., série 5, t. I (i853), pp. 2^0 à 274, l'article d'Amari : Questions adressées aux savants musul l'empereur Frédéric 11; et série 7, t. XIV (1879), pp. 341 à 454, l'article de M. Mehreu, Correspondance du pbilosophe-soufi Ibn Sabin Cf. BrockelAbdalhaqq avec l'empereur Frédéric de Hohenstaufen. mann, Gesch. der arab. Lilter., i8gS-igo2, a vol., I, p. 465. mans par — 37 - — du Caire, et aussi les quatre autres éditions du Constantinople, imprimées la même année (1). Nous avons 1899, en eu de sant et auteur bureau offices plusieurs ouvrages estimés, Gouvernement général de au Voir (i) question : 8e. Au — à mément nos variantes d'Ibn Thofaïl à p. I. et 10; cident avec celles premier feuillet, (dans roman iv, I. de celles 3, à p. feuillet de nos et recto du Confor exactement, sauf ben Yaqdhân Hayy édition notre ia, prendre manuscrit en recto et verso. quatre pages reproduisent p. s'écartent du pages le début de l'Introduction du le début du et 0, bien des cas, ces prévisions, demande, sur ma plusieurs du huitième pages inévitables, voulu, du début (verso du pages les deux et du manuscrit d'avril 1909, M. Luciani (voir mois en mission au les deux deuxième), ligne, 3« à 45, p. Caire, a bien la Bibliothèque Khédiviale, de copie, à des loin, plus 37, 1. 4), de alors chef l'Algérie, aujourd'hui Conseiller de gouvernement, un cinquième Hayy ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl (2). p. de et la bonne fortune de découvrir, de M. J. D. Luciani, arabi enfin bons grâce aux Caire p. £, première : 1. 8). Mais les variantes, deux éditions du Caire du Manuscrit d'Alger. Par exemple, dans en et coïn édition : notre IV, n. 5 ; p. IA, n. 3 (absence de la ligne interpolée par P. E.), n. 5. Autant donc qu'on en puisse juger d'après ces quatre pages, il est douteux que les deux éditions p. i, u. du Caire et le (2) 3, i, n. n. 9; p. 0, dans utilisées 3, ". notre 4, n. édition a- ", aient "■ p. 10; été faites d'après manuscrit quJelles reproduisent resterait encore Nous jours dans après, indigène lettré un lui ne comme quait occupé pour opuscule, El-Hàdj Moûçà, venait de lui Oukîl de la quelques analogie avec le auteur pas sans pas n'était celui Ibn Sînâ (Voir à lui-même procéder voulut première avions que bien ligne, entrepris plus un nous du Hayy loin, examen le p. traduction. de prêter un lues dont au nous lui ben Yaqdhân plus Sîdî mosquée roman 44. notre Peu lignes, 2° et 11. et 2). indi Trop de approfondi signaler aussitôt. une nouvelle copie la de manuscrit. dont parurent nûmes, dès la arabes curieux roman et nouveau remarqua un manuscrit M. Luciani dont nous M. Luciani Sî ce quelque lot de livres Mais le titre avions parlé. Algérie en d'AJger, 'Abd-er-Rahmàn, il hasard, M. Luciani de avions entretenu d'en découvrir espoir ce manuscrit; à trouver. Nous cet recon du livre d'Ibn Thofaïl Nous tenons à remercier découverte. Nous devons aussi des remerciements à Sî El-Hâdj Moûçà, qui a mis fort obligeamment son manuscrit à notre entière disposition et s'est empressé de l'offrir, sur notre demande, une fois notre travail achevé, à la Bibliothèque Nationale d'AJger, où il se trouve scrit pour cette catalogué doit avoir sous passé le n° 2023 autrefois du fonds sous les arabe. yeux — de Notons que ce manu Berbrugger, l'ancien de la Bibliothèque Nationale d'Alger. Nous avons pu, ré entre les mains en 1844 ou i845 cemment, nous convaincre qu'il l'avait eu conservateur as- — Il philosophique, le Avait il écrit hui aujourd cet de outre texte de la Hayy Parmi l'Ame riçâla sur veux ouvrages que j'ai (voir à sa a une (Que Dieu main (1). » dans raison ses yeux. il y métaphysiques, écrite de une cette pour utilité philosophie qui ont contenus de » ne d'exposer l'origine des falâcifa. C'est grande texte ce d'entrer Le utilisé ont les ren acceptés les défiance ? Le témoin parle de traité les en historien digne de foi (2). Il vus <i vue est secte de et ses fermés. Quelle est un a la suivant lui fasse miséricorde!) Les historiens de la seignements serait on la physique, la métaphysique, etc. il y en a une intitulée Riçâta d'agrément, riçâla pleine qui assertion, physiques, de l'espèce humaine matière. cette Yaqdhân, dont le but ben ouvrage J'ai vu, dit El-Marrâkochî, des ouvrages sur diverses « Thofaïl] philosophie, ses riçâla : de l'Ame, traité un ? A l'appui de Aboû Bekr [Ibn parties Parmi perdu qu'un seul ben Yaqdhân. Hayy en qu'un seul peut citer de donc d'Ibn Thofaïl nous reste ne d'ouvrages l'Ame, dont il qu'il nous bibliothèque le registre d'entrées inlitulé : Catalogue des de la Bibliothèque d'Alger par ordre numérique et d'entrées, cette manuscrits commencé en N° 84 A). Notre manuscrit provenait très vrai i8'|'|, du fonds de livres arabes des mosquées de Constantine, mars semblablement dispersé lors de la la lettre C qui de prise la suit les Français, comme l'indique (voir Catalogue des manu cette ville par mention de titre son des Bibliothèques publiques de France, Départements. Tome XVIII. par E. Fagaan, Introduction, p. n). Mais Berbrugger ne paraît avoir attaché aucune importance à ce prétendu ouvrage d'Ibn Sinà, non plus que de Slaue, qui le passe entièrement sous silence dans son Rap port à M. le Ministre de l'Instruction publique par le baron de Slane, scrits Alger, chargé d'une manuscrits 3i juillet n'avons cette crit 1. mission arabes i845. trouvé époque, A part nulle plus la du courte mention part entièrement d'Alger », en Algérie, suivi du Catalogue des importants de la Bibliothèque d'Alger... scientifique les voir noire trace aucune disparu. édition — registre de de Berbrugger, nous il avait, dès Pour la description de ce « manu- avec ce manuscrit traduction. Iutrod : p xm 1 8 à .7. (1) El-Marrâkochî, p. 207, 1. texte arabe, p. iVr, 1. 7 et suiv. ; trad. i3 et suiv, (2) Voir, par exemple, Keuan, Averr. et l'averr., p. g, 1. 8 à 1. franc., 12. — 39 — révèle l'existence, Quelle meilleure garantie contre II attribution? a était de la main la Yahya, fils connu de l'auteur. même possibilité d'une fausse d'Ibn Thofaïl (1), qui de le détromper. Bien plus, n'est-ce pas de ce fils, détenteur natureldes papiers de n'eût pas manqué entre son tion les mains père, qu'il a dû voir le manuscrit autographe ? Comment douter d'un pareil témoignage ? Au chapitre des détails d'Ibn Rochd Mais il il rique : s'agit de se la Yaqdhân, tation, ; l'auteur la il ». dès qu'il prenons précipitation, parmi les le but de l'auteur est Trois tiers comme là, au préparer et erreurs du traité en moins se rapporte en à surplus, de l'argile sein un fait en fermen exceptionnel qu'une sinon fiction parfaire une autre ingénieuse, fiction, celle d'un dans toute la force du terme ; et sérieux, qu'avant même de l'ex autodidacte prend si peu au donne le Enfin, le croire, Voir le l'origine de l'espèce humaine mère, du présentée l'espèce humaine (i) philo Il n'y est nulle part question de l'ori hurnaine : la naissance de Hayy ben tuant au nouveau-né, paraît « premier sans père ni nous une mère. en sort et nous que croit pré avec physique. philosophe poser et » Seul, le ce n'est destinée à des deux ben Yaqdhân Hayy des falâcifa secte est unique le traité ce de- l'espèce gine proprement range physiques à la élément. Il son en des faits d'ordre histo alors dite, flagrant délit d'incompétence, de d'une ligne. partie dans trouvait d'exposer dans suivant l'entrevue sur d'Ibn Thofaïl relations mémorable entretien rapportait d'inexactitude. Il traités les sur philosophie aussitôt en « plus grand cas du khalife Aboû Ya'qoûb Yoûçof et d'Ibn Thofaïl, souverain, sur le sophes. fait le fournit El-Marrâkochî sence son nous avons précédent, que nous en ques plus haut, choix comme d'une à tous autre ses version pareils, resti un père et cette prétendue génération spontanée n'est une p. nullement, doctrine 20, 1. 9 et 10 comme courante et u. 2. de El-Marrâkochî dans la secte des falâcifa. Nous donc ne retrouvons torien, ben Yaqdhân du autrement que par n'en qu'il moins premières dit, proprement Lorsqu'aussitôt plement Thofaïl, pressé le de his notre du parle Hayy on peut affirmer ouï-dire, et chez (1). S'il la lecture poussé des au-delà distraite, d'un historien retourner il déclare après » vu « pas a lecture hâtive pages, ici, plus son exactitude coutumière à études favorites. ses lu avoir non pas mais sim d'un traité de l'Ame d'Ibn manuscrit droit de ne sommes-nous pas en n'accepter cette bénéfice d'inventaire? Au reste, rien ne à affirmer qu'il ait examiné le Hayy ben assertion que sous nous autorise Yaqdhân de parle du second : J'ai « ses riçâla de prétendu encore il y en a une (2). Peut-être » de l'Ame. Il traité plus Aboû Bekr des cet physiques, le termes en vu ben Yaqdhân... la que plus près premier vagues Parmi intitulée Riçâla de de n'a-t-il vu rien du que ouvrages... Hayy plus que des deux manuscrits, et parle-t-il du contenu sur personne qui les lui montrait. Peut-être deux reliure la foi de la personnes copie C'est des mère ouvrage naissance « — ». Thofaïl, un présenté a pu Ceci à la fois dire la possible est un : pu agréable exem Voici « et son pre qui utile, particu père ni d'Ibn autographe (peut-être une dire la de la physique, en d'un homme sans manuscrit seconde deux séparément Hayy ben Yaqdhân Hayy ben Yaqdhân a principales questions lier de la sans ont-elles de la Riçâla de mière. traite lui différents du plaires fils Yahya), (3), de ses. indiquer le titre. L'ouvrage traite de l'Ame Dans la phrase qui précode tout le passage en question, il avançait erreur, qui devait faire fortune : «Ibn Thofaïl, disait-il,... avait étudié sous divers maîtres de philosophie, entre autres Aboû Bekr ben eç-Çâ'igh » connu chez nous sous le nom d'Ibn Bâddja (cf. supra, p. 4, 1. 16 à dern, 1.). (i) déjà (2) une Voir plus haut, p. 38, 1. 5 à 1. (3) Pons Boigues, traducteur au P- 47. 8"), n'a-t-il pas .ijouté filùsofo autodidacto », dit de même (Averr. et lokdhan, sorte ce du titre de sous-titre l'aven-., de Robinson 9. Hayy p. : 99, « ben Yaqdhân (voir sa traduction Novcla 1. 16) psychologique ». : « psicolôgica Son plus espagnole roman »? de loin, : « Renan Hay El a Ibn 41 — facultés, de morale, de divin, etc. ses rapports avec son » pour un traité union, tout à le texte lui, dans une dement, à quelque avant différents, plaires Yaqdhân ; à dire, plus comme nous Ainsi donc, tivement fonder pour temps deux forte témoin texte le en est même mettre la l'affirmer Le *Je critique en demeurer à Thofaïl ait effec on ne peut se d'El-Marrâ- l'unique texte des été mis au donc le est qui nous reste, l'auteur que des jour, la pour témoignages question doit seul ouvrage philoso et probablement a-t-il composé question, toute indication un indice l'année 1169 la l'historique philosophiques au rapide Maghreb, aussi, avant nous qui livre? Pour précise du d'avoir : de « ben Hayy roman, Ibn de l'évolution des ajoute fait dé inclinerait à son sont encore en voie se sont arrêtés son composition Yaqdhân. Dans l'Introduction de temporains, ils suffisantes raisons défiance. Tant existe-t-il reporter après ils ouï- par penser. de l'Ame. Mais que sur ben Hayy que parle jamais écrit. cette peine achevant ne pendante. d'Ibn Thofaïl répondre tomber, pu ce ben Yaqdhân quelle année faut. A s'il possible qu'Ibn voilà certes point, seul qu'il ait En bien le par témoignage, l'incompétence du les erreurs manifestes dont le con philosophie, méprise suggestive de Casiri sur la entaché, Hayy phique comparer différentes du parties traité un en identique, eût-il même lu rapi d'intervalle, dans deux exem raison confirmatifs n'auront pas au moins en prenant ben Yaqdhân édité Hayy inclinons à le kochî. L'isolement de de la victime du Hayy ben Yatjdhân. l'Escurial, compulser son qu'El-Marrâkochi a erreur il demeure composé donc été pouvait même du arabe Pococke. Concluons l'Intellect avec un manuscrit loisir. Il manuscrit texte sa purification tombé Casiri est Casiri pouvait, à cependant avec l'extase, aurait dans laquelle de l'Ame le corps, de dans El-Marrâkochî même méprise Et — Quant à Thofaïl, sciences nos con développement, ou la perfection, ou atteint 42 — bien nous n'avons pas table ces qui sont encore contemporains pement une », tecteur et ami ne naissante une lustre pour de dispenser de faire à pût se nom son d'El-Ghazâlî, figurer de Si voie (2), véri dans dévelop encore, en assez grand renom pour que son pro discrète allusion, que en de leur Renan avec Rochd, jeune à Ibn allusion déjà d'un possession connaissance encore (1). Peut-être faut-il voir, valeur » « — pût, à pair après du côté il ceux d'Ibn Sînâ nom d'Ibn Bâddja. date de exacte, la cette conjecture est sa célébrité mais pas encore assez composition et du ben Yaqdhân doit être, selon toute vraisemblance, postérieure à la double entrevue qui donna occasion à Ibn Hayy Rochd d'entreprendre Commentaires; ses ment après cette présentation qu'il El-Marrâkochî, établi avons mois d'être qu'on peut près, la date de fixer cette La limite inférieure de connu début de même (3). 1169, Or, à dit nous quelques (4). déterminée, ainsi nous a commença, apprécié entrevue à indiquer de chercher au et car c'est seule une il serait limite tentant supérieure rapprochée. Mais cette dernière tentative hasardeuse. Les documents nous manquent suffisamment nous parait pour fixer la Thofaïl de nom, (i) P. / (a) (3) (4) / (5) J làm, il io, certitude une serait (5), de déclarer 1. i3 12 Renan p. ses été possible mu à Ibn ouvrages, de taire jusqu'à des contemporains n'est de la traduction française. et à de qu'aucun l'averr., p. 17, 1. plus haut, p. 9, 1. 5. Voir époque à laquelle devenue, dans l'Occident qu'il n'eût plus ne citer aucun et -iverr. P- éclatante si sulman, son avec quelque d'Averroès gloire il\. 17. fort bien que si Averroès n'a pas exercé, dans l'Isinfluence philosophique sur les générations ultérieures moins joui d'une haute réputation, comme philosophe montre une grande n'en a pas (Renan, Averr. et l'averr., partie, chap. IV : De la fortune d'Ibn Rochd chez ses coreligionnaires). Voir ce qu'en dit en outre le docteur L. Leclerc dans son Histoire de la médecine arabe, II, p. 102, 1. L\ à 1. 8 du bas. parmi ses contemporains ire — 43 digne encore de dans l'histoire de la prendre place philo Nous savons, à la vérité, que Maïmolut les ouvrages d'Averroès en Egypte, bien loin du sophie musulmane. nide Maghreb, dès 1190 (1). Nous khalife (2). Mais neurs et almohade combla de dix la plus patrie, déjà de à rait de au la ne pas placer c'est que le déjà et sa propre peut-être avant une rai incline qui nous années a de sa mais ce vie; ce point, à paru moins sur ben Yaqdhân doit être Hayy au le Commen de l'ouvrage d'Ibn Tho composition leurre de prétendre, précision. Ce qui nous grande Thofaïl (1185). Tout supposer que 1190, un serait de cinq Nous trouverions là faïl dans les toutes dernières hon grands postérieures "Une présomption, moins 1195 le qu'en plus philosophe, dans célèbre comme -son protecteur. tont ou sont mort^d'lbn plusieurs années avant mort son, à la années première permet-elle tateur était la deux dates ces aussi savons Ibn Rochd des une plus incertain, postérieur à l'an- 1169. née Il à nous reste des manuscrits, des éditions, des commentaires, des imitations de cet parler des traductions, unique ouvrage philosophique moins plus ou étendues Pour établir d'Ibn Thofaïl revue nus. On lèbre 1° tous les ford, Hayy édité (i) Munk, par Notice ont été des études et consacrées. est le dû déjà livre seul passer en cet auteur actuellement con réduisent à six copies de son cé : de la Bibliothèque Bodleyenne d'Ox Pococke, et daté de 703 (= 1303) (3); Joseph ben Iehouda... disciple de Maïmonide, 3, t. XIV (1842), p. 3i, 1. 10 à dern. 1.; cf. sur dans le Journ. Asiat., d'Ibn Thofaïl, ben Yaqdhân de philosophique manuscrit lui nous avons subsiste, manuscrits a vu qu'ils se roman Le le que qui qui série Pienan, Averr, et l'averr., p. 39, 1. 9 et 10. l'averr., texte arabe d'Ibn Abî 'Oçaïbiya cité en Cf. Renan, ibid., p. 19, appendice, p. /|5o, 1. 4 du bas, à p. 45r, 1. 10. 1. 17 à av. -dern. 1. ; Munk, Met. de philos, juive et ar.,p. 425, 1. 3 à 1.6. ibid., p. 22, 1. 5 à 1. (2) Renan, Averr. 7. — et — (3) plus Voir la fin du loin, p. 44, mss. dans Pococke, Philosophus autodidactus Praefatio (non paginée), ire, le titre complet), vers (voir la fin. 2° Le manuscrit daté de 1180 (- d'Alger, copié probablement sur un manuscrit lement à la Bibliothèque Nationale de 3° Celui du British 1766) (1), (2); cette ville à Londres. Nous Muséum, mais très ancien; actuel n'avons (3); du Caire, fausse- sur cet exemplaire aucun renseignement précis 4° Celui de la Bibliothèque Khédiviale mentattribué à Ibn Sab'ïn bibliothèque, sous un ben Yaqdhân illuminative 5° Un lequel et qui signifie été 6° Le à dité, traité Secrets de la Philosophie exister les éditions se confonde manuscrit de l'Escurial, inutilisable, et le d'après est dou précédent (7). ; mutilé, qu'on gâté avait par pris l'humi pour un maintenant la liste des éditions par ordre chrono : (avec latine) Philosophus autodidactus, (sic) ebn Tophail de fiai ebn Yoh- traduction Epislola Abi Jaafar sive in dhan, qua platione ad possit. ostenditur, Superiorum quomodo notitiam face 2e versa ab 200 pp., contem- ascendere Edvardo plus une pré paginée, etc. seconde 1700) (i) (2) lnferiorum Ex Arabica in Linguam Latinam non La ex Ralio humana Pocockio, Oxonii, A. D. 1671, in-4°, voir avec et II de l'Ame d'Ibn Thofaïl. logique D. Orient en orientales. manuscrits sont complets peu près Voici lre doit qui publiées teux que ce manuscrit Ces cinq : (6) ; manuscrit ont (4) par le catalogue arabe de cette (5) qui est le sous-titre du Hayy titre diffère Voir h. édition du livre de Pococke (Oxonii A. uniquement Gauthier, Hayy Pour la description de L. Gauthier, ibid , pp. ben ce de la première par cette Yaqdhân, manuscrit et xnt et xiv. y le 1x01a Nota ne la p. 121. de la (3) Voir ibid., le iuia., (4) Voir plus haut, p, 36, n. 3. (5) Voir plus haut, p. 36, 1. 9 et 10. (6) Voir plus loin, p. 5g, n. 1. (7) Voir plus haut, p. 37, n. un- \jj ,. men- ||% la fin du manuscrit. l'appréciation de sa valeur, p. 45 — tion Edilio : Ce secunda priori emendatior. n'est qu'un se tirage, sans aucun changement dans la pagination, les mêmes fautes dans la traduction et dans le texte, cond avec et — la même d'errata. table Ce texte imprimé duit fidèlement le qu'il offre un avantage compris dans la marge, rectifie généralement : précieux d'Oxford, y manuscrit il repro les fautes, mais non pas toujours. 3e n° 8° à 5, Six éditions orientales 1299 (= en particulier, 1182), dont Caire, celle au faites sur quatre parues le en manuscrit Egypte : en de l'Imprimerie d'Idàrat el- Ouathan (en 60 pages), et celle de Ouâdî 'n-Nîl (en 41 pages), moins bien imprimée que la précédente, moins correcte à porte deux et aussi; autres, croire que réimpressions et à Constantinople (1). Tout éditions diffèrent multiples On sait que sont extrêmement peu éditions orientales, identiques à mières près. publiées ces la contrefaçon, en de simples des deux pays pre fautes quelques d'Orient, est l'âme de l'imprimerie. Ce grand nombre même année, des lecteurs çut arabe, orientaux la publication sophique Arabes il lettrés, (avec s'en écoule régulièrement, un petit nombre traduction philosophique d'Ibn française) Hayy Thofaïl, publié des Gauthier + 122 + \y A vrai l'existence parle dire, que des deux vation (2) (2), avec les variantes française, par Léon pour 11 de anciens textes, nos et Tra 1900. ...Alger, pages. sur les celles quatre d'Idàrat autres que sur des éditions du el-Quathan Caire, je et ne puis garantir de Ouàdi 'n-Nil renseignements indirects. Même l'une des deux éditions de Constantinople. du mss. n» 2 (Mss. d'Alger). s'agit parmi ben Yaqdhân, roman d'après un nouveau duction (i) texte d'exemplaires. manuscrit xvi dans le des imprimeurs musulmans, du roman philo d'Ibn Thofaïl. Nous savons de bonne source qu'à par Alger même, 9° d'éditions indigènes, parues en une du moins quel accueil favorable re montre : je ne obser 46 — Les traductions dhân langues de En san. lre l'Europe, la liste voici fidélité poussée le de l'hébreu parler ben Hayy presque d'une tinité 2e et 3e peine du peut Georges public, en du et les per qui de secte, d'une bien que, dans les comprendre le latin guère quelle peut être la la littérale (1). dans le anglais, Keith, exacte, son édi- mais si latine fut cette version publiée, gros compagnons cisme on ne servilité : à l'arabe. On imagine traductions quaker généralement transcription aussi A portée Yaq toutes complète : jusqu'à la difficiles, passages 4e : dans traduit sans texte arabe; sans recourir deux nombreuses La traduction latine d'E. Pococke, jointe à dition du la sont digne d'être a paru - mise à du traducteur, par l'une d'Ashwell (2), l'autre du pays la destinait à l'édification de férus, comme sait, de on ses mysti (3). Simon bridge, Ockley, voulut de langue professeur faire Sous le titre mieux. provement pfhuman reason exhibited Yohdhan, 1708, in-8°, written il directement ainsi aux by Abu Jaafar l'original ebn Il arabe. imperfections des versions à Cam The im- life of Hai ebn Tophaïl. London, the traduction publia une nouvelle sur in arabe suivant : anglaise prétendait faite remédier à deux degrés d'Ash de Keith. Il n'y réussit qu'en partie : sa traduction très médiocre. Il en a paru une seconde édition en well et est 1731. 5° L'année même qui latine de Pococke fut tion (i) hollandaise Au sujet eut suivit publication, la version hollandais. Cette traduc sa traduite en deux éditions du latin de Pococke et de sous ce ses titre : défaillances comme traduc L. Gauthier, Hayy ben Yaqdhân, p. îx, 1. 17, à p. xn, 1. 2. (2) Voir J. Brucker, Ilistoria crilica philosophiae, a mundi incunabulis ad nostram usque aetatem deducta, cum appendice accessiouum et plementqrum. 6 vol. Lipsiae, édit, t. III, p g6. 1766-67, teur, voir sup- 2» t. (3) Ibid., même III, p. 77. page. Brucker ajoute en note : Vide Biblioth. univ , 47 — — Yokdhan, in het Arabisclt bedoor Abu Jaaphar Ebn Tophail, eu uit de La- Het Leeven schreeven van liai Ebn lynsche Overzettinge derduitsch [la vertaald édition seconde S. D. B. »; le traducteur ne nous initiales] wordt, getoond waarin met ommegang tôt de kennisse Menschen, van La quelques noms propres et en van God. door « : que ces par eenige kan komen ofte onderwyzinge zelven, Un des termes de quart gravures t'Amster- — Pritius Georg selbst gelehrte et faite tard sur plus un que la index des paraissait une première le latin de Pococke sous publiée Weltweise. Une traduction contient, de médiocres, philosophiques ou autres. siècle plus traduction allemande, 7e ajoute connu hoe iemand buiten édition, de 1701, seconde première, J. est 1672. dam, 6e sich Ne- Eduard Pococh A. M. in fiel van titre ce : Der par sich 1726. Franckfurt, de J. G. Eichhorn allemande (1) von qui porte Naturmensch, oder Gcschichte des Hai Ebn Joklan. Berlin, 1783, petit in-8°. Cette version, moins ser titre: Der ce vilement critique 8e littérale fidèle, assez : avec (2) a. paru, en française, œuvre posthume non plus à toute temps même que traduction une en notre langue de M. Pons Boigues. Elle fait (N° V), et a pour de Abentofail, novela traducida directamente del arabe por D. Francisco El filôsofo est suivie Eichhorn dit dans Voir L. a sa été faite de Menendez y Pelayo. Zad'une traduction, en castillan, prologo le même, de l'Allégorie de Pritius psi- autodidacto con un ragoza, 1900. Elle 1, est généralement pas de la Collection de Estudios Arabes colo'gica (i) a traduction Pons Boigues, sion de Pococke, qu'elle n'échappe (2). castillane, partie par que celle En Espagne, il édition titre bien mystique d'Avicenne intitulée préface, p. 2o (voir sur la traduction 7» traduction) anglaise Gauthier, Hayy ben Yaqdhân, p. îx, que la ver de S. Ockley. av. -dern, 1., à p. xn, ben Yaqdhân (1). Cette traduction, généralement exacte, marque un progrès sur les précédentes. Hayy 9e Enfin la traduction française jointe à texte (édition arabe n° Antérieurement à notre édition du 9). toutes versions ces européennes, l'an 1349 de écrit, (2) ère, une traduction du Hayy ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl, accompagnée d'un commentaire (3) que Munk Moïse de Narbonne en avait hébreu, notre qualifie de très Munk, pour fournit sur en même « des temps renseignements en effet certains Munk, profit par on ne me doit Thofaïl, soit juive (3) Voir plus loin, 6g pp. » et superficiel que s'il historiques, mis les vie et la doctrine de et à la précieux (5). résulter semble pas en attendre en ce qui concerne soit (i) (2) incomplet renseignements lumières le texte très philosophes arabes (6), il commentaire ce Ce travail, très utile, nous dit du texte d'Ibn Tofaïl, nous examen malheureusement fournit à (4). les doctrines de divers D'un de savant l'intelligence de bien vives œuvres d'Ibn Hayy son ben 71. Sur Moïse ben Josué de Narbonne, ai-., pp. 502 à 5o6. La Bibliothèque Nationale voir Munk, Mél. de philos. et les en possède quatre exemplaires manu gi3, gi4> 9[->, g(6. Seuls les manuscrits gi3 et gi6 sont complets. Il y a une lacune d'un feuillet daus le gi5. Le commence ment et la fin du Le titre hébreu Yehi'el ben 'Ouriel 114 manquent. scrits, sous n03 — Le fils du Vigilant le litre arabe Hayy ben Si nous en croyons Woif (Bihi. Hebr., P. 1, p. 14 sqq.), Yaqdhân. cité par Brucker (vol. VII, p. g6), d'autres auteurs juifs, suivant l'exemple de Moïse de Narbonne, auraient consacré des travaux au Hayy ben Yaq dhân d'Ibn Thofaïl. « vivant » traduit exactement — (4) Munk, Mél. de philos, juive et ar., p. 47, 1. 24. (5) Ibid., p. 5o4, Q. (6) Ne sachant pas assez d'hébreu pour me hasarder 1. commentaire à utiliser seul le de Moïse de ment que par NarboDne, j'ai tenu cependant à prendre, autre le témoignage de Munk, une idée de sa valeur. Un de mes bien voulu mettre à ma disposition sa connaissance de l'hébreu rabbrnique; nous en avous traduit ensemble quelques pages. Des circonstances indépendantes de notre volonté nous ont ensuite obli élèves, M. Bécache, gés de d'ajourner celte étude. sine .. die, mais non point peut-être à jamais, 1'achève.ment 49 Yaqdhân. Munk été frappé a : l'auteur France, d'Ibn Thofaïl et sur signalé égards doctrine donné mentaire du début o-énérale de Ceux parviennent qui premier à l'extase identifiés à pas eu texte commen bien des la Moïse que toujours d'expliquer. Je loin, a de la n'en son com que de l'Introduction. Voici l'idée développement d'Ibn Thofaïl : s'imaginent ensuite sont désirer; à mission sans une suffisante prépa que, Dieu, et scientifique c'est-à-dire spéculative, phique, se même du le commentaire qui comprend et ne eh avait avec qu'à outre, le sans aller chercher pour'preuve, ce en grandement s'est qu'il hébraïque explications aperçu, critique hébraïsant savant les vivait obscur souvent et et par suite traduction, laissent d'esprit manque près qu'il Ibn Thofaïl. Munk concis traduction vite serait se développe, ils la notons : après (1). Si le » confronter cette ration style d'examiner de et tateur, il veux analyse est moins renseigné que nous œuvres siècles le « Moïse de Narbonne le loisir de ses de deux près lui-même arabe, docu certains la longue solitaire commentateur sur comme d'Ibn Bâddja, livre aujourd'hui de là l'éloge qu'il lui décerne. Mais cet ancien du Régime du perdu trouver d'y inédits, ments ou renseignements pendant ce n'ont qu'ils philoso courtmoment, fait qu'un avec dans le. panthéisme, faute de savoir, Dieu. Ils tombent plus loin (2), que les sub l'expliquera comme l'auteur ainsi stances [de séparées peuvent rielles] ne des formules de certains lectuelle (il cite que ces toute (3 Sur p. 5o6, 1. 8. Yaqdhân, trad. fr., El-Hallàdj ' t Geschichte der férences p. immaté L'une ni plusieurs. par et dépourvus de bien lesquelles culture qu'il ne intel soit pas _ p. 95, 1. 4 au bas. d'hétérodoxie, en 3o9 (=931). El-Hoçaïn), voir une notice dans un article, Martin Schreiner, mtiiulé :■ Beitrage zurm Islam, pp. 468 à 471 (avec ré p. 93, 1. 7 du bas, a — Supplicié à de ZDMG c'est-à-dire une d'El-HalIâdj (3), (i) Munk, ibid., (2) Hayy ni ici Ibn Thofaïl, enthousiastes s'agit ben matière, être dites Baghdâd, pour (Aboû Mançoûr LU (1898), par crime theologlschenBewegungenim 468, n. 1). Voir aussi : Kremer, Geschichte der herrschenden i 50 — ont exprimé cette nommé) — dangereuse vante : *D! HT sous vêtement rien autre yJ .J, français, dont l'arabe ancêtres, avant juif ses mon) y.,\ . leur H n'y « n'est Dieu que plus, expulsion illusion, a sous ce (1) comme ! est la sui (c'est-à-dire Or Moïse,. » il l'était pour la langue d'Andalousie, ici yy tsaoub, vêternent, avec c^Ay tsaouâb, récompense (2). II traduit en conséquence, fer mant d'ailleurs les yeux sur l'impossibilité d'un pareil mot confond maternelle, à : mot « La commentant récompense en rapprochant cette connue : La « D'El-Hallâdj, ne vient contre-sens, il ce est à elle-même naturellement, de Dieu'». Puis, le passage de la formule phrase vertu que croit expliquer pas un sa mot, ancienne bien récompense non plus que ». du Au total, il n'a rien compris à tout ce dévelop d'importance capitale. Le sens des détails, aussi panthéisme. pement bien que ment. l'enchaînement des Nous exemples pourrions du idées, lui citer, dans ce échappe entière commentaire, d'autres même genre. Hayy ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl, Hammer-Purgstall (3), a été traduit en Le si nous en croyons persan par Fadhl- Ideen des lslâms. Leipzig, 1868, pp. 70 et suivantes; Tholuck, Ssuflsmus, sive ïheologia Persarum pantheistica... Berolini, 1821, pp. 68 et 6g ; Tholuck, Bluthensammlung aus der Morgenlandischen Mystik. Berlin, 1825, pp. 3io à 327, de Farid ed-dîn den, El-Hallàdj d'après le Tadhkiral Dozy, Essai sur l'histoire de l'Islamisme. el-'aouliâ' notice sur 'Attirai- ; Ley- suivantes; Dugat, Histoire des philosophes et des théologiens musulmans (de 632 â Y2.VS de J.-C). Paris, 1878, pp. i34 à 140; R. D. Osborn, Islam under the khalifs of Baghdâd. 1878, 187g, pp. 324 et London, pp. 107 à 111. (0 HaÏJ ^en Yaqdhân, (2) On peut également 1. (trad. p. 2, 1. i5 et 16). fausse leçon existait déjà dans le manuscrit qu'il avait sous les yeux. Mais le contexte est tellement significatif, que pour n'avoir pas immédiatement rétabli la vraie leçon, il faut que Moïse de Narbonne n'ait pas été très familier avec la laugue arabe; il connue faut, en p. tout cas, d'El-IIallâdj, qui g, 12 supposer que franc., cette ait complètement ignoré l'histoire bien fait époque dans le développement du çoùiisme .qu'il oriental. (3) Hammer-Purgstall, à 1. 14, sous Literaturgesch. d. l'article Ibn Thofeil. Araber, 7" vol., p. 442, 1. 11 51 — — Allah ben Djihân el-Haïdji, Bedi'i 'z-zemân (La san se confondrait-il Hâdji Khalfa table auteur Ne imitation du pas Absâl et (1) ! persan en arabe (2), Fauteur d'un est aussi s'inspire-t-il Salâmân que Djâmi' persan persans, intitulé Salâmàn est-il une per Fadhl Khendjt certain borné à le traduire du écrivain mystique, en vers avec un lui Schmôlders donnent pour le véri du roman de Hayy ben Yaqdhân? Ibn Thofaïl célèbre sophe le titre de sous et après se serait ensuite Le d'ispahan, du temps). Cet écrivain merveille roman philo et allégorique, Absâl (3). Ce ou poème ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl? Hayy de l'allégorie plutôt Ibn par poète de mystique Sinâ? L'identité dû titre, l'absence du nom de Hayy ben Yaqdhân, la forme Absâl (et non Açâl comme chez Ibn Thofaïl) témoignent en faveur de la seconde hypothèse. Vers le du milieu xvne siècle du un roman allégorique parut, célèbre langue castillane, Baltasar en jésuite aragonais intitulé El Crilicùn (4), qui, un demi-siècle plus en français (5). Toute la première partie de Graciât!, tard, fut traduit Ci) Auguste Schmôlders, Arabes, et notamment sur 1. 27 « Tofaïl 5356) Khenjî, ...Fadhl ». du traduit a — Voir Il i4i4"i492. (3) Salâmân U poems collation les écoles en p. célèbre arabe 69, 1. n note à 1. i5. Haft allegorical an Aurang Hay 1842, p. ibn Yakzân N03 107, que 1764 et en arabe. romance; being Jâmî, now Library of the in the of eight manuscripls Paris, Haji Khal. : Mulla of les philosophiques chez roman (Eu également écrit des traités a Absâl, the entilled du auleur loin, sur la doctrine d'Algazzali. persan plus (2) Essai one firsl of the edited India seven from the House, and iu collections, with various readings, by Forbes Falconer. London, La Bibliothèque du British Muséum possède (Pars II. i85o, ()'). pp. CCCCXXIIIVI) une histoire manuscrite de Salâ Continuatio, p. 2o3, privais — n° mân et (4) 1. 1 Absâl, i65o-53. (voir la Ballazar, en vers — note « (5) homme de Frères L'homme détrompé l'Espagnol François en François Serstevens, qui ou Le Le sans nom d'auteur. [Préface, 3e page, Jésuite Espagnol... Il s'appelloit Livres qu'il composoit n'étoient pas profession, il les faisoit Laurent. » sa paroître sous s'appelloit Criticon, suivant 1697. vers.), son traducteur un certains mais croyant que ses 78 dit nous suivante)], étoit assez graves pour un le Nom d'un de (fol. persans Gracian, la nom de Baltazar copie de Gracian, traduit de Bruxelles, chez Paris. A du traducteur, Maunory, ne figure que 52 ce (1) roman Yaqdhân. Le est imitation une Critile sage l'île de Sainte-Hélène, Un jeune homme, qui Mais il prendre pied. Critile il : d'Andrenio, d'homme presque loin à des » l'aide à y de cependant lui donne le nom parce qu'il « n'avait , lui Andrenio (3). » connaît point souvenirs, il de aborder. questions paraît parler et l'humanité se rivage, aucune dire humain que que remontent ses à à y réussit le ben Hayy navire en vue langage. Il aucun apprend alors qu'il ne raconte déserte, ne répond qui veut « d'un trouve sur se connaît ne bien doué. Critile lui (2), alors du manifeste tombé de Aussi parents. se voit allaité par une bête sauvage, dans une caverne de cette île inhabitée. Il raconte à Critile ses émerveillements en présence des splendeurs lorsqu'un caverne, du il L'harmonie Dieu merveilles terre (4), universelle Puis, les deux etc. navire, des et de le amis viennent en allégoriques. Dans la qui dans d'autres encore sous silence, on Europe reconnaît une plupart que dans Ja cian dans mens du cet ouvrage Les (2) Ainsi et c'est Gracian, ses et c'est des de détromper les hommes des passions (Préface, » 2e page, Ibn avec préoccupa- vains attache- 1. 6). quatre premiers chapitres. là nommé parce qu'il « estoit naturellement ce que signifie le nom de Critile » (p. judicieux 8, 1. du Hayy ben Yaqdhân, et Appendice I une et prudent, 16). (3) P. 8, 1. 18 à 1. 20. (4) P- 16, 1. 8; p. 23, 1. 19; p. lyi, 1. 21; p. 42 au bas. (5) A défaut du roman lui-même, voir plus loin, pp. 5g résumé malgré un véritable titre monde (i) de traits de l'Épître dédicatoire. Il a rendu, dit- il, par L'homme El Criticôn, parce que v le seul motif de Gra signature détrompé le essentiel d'aven des imitation indéniable du ben Yaqdhân (5). Inutile d'ajouter que, fond de péripatétisme qui lui est commun (6), l'objet de sur nous passons Hayy Thofaïl de l'uni notion commence pour eux une série et alors et spectacle l'avait élevé à la tures lourdement précèdent, de la nature, la entr'ouvert ayant avait pu enfin contempler vers. un étoile ciel tremblement à 63, un analyse plus court détail lée. (6) Rien n'atteste cliez Baltasar Gracian une influence quelconque de 53 — tions — doctrinales, sont tout autres. Il ne fait œuvre ni de de métaphysicien, ni de mystique, mais seule de moraliste. La pensée dominante de son livre savant, ment ni paraît être l'opposition de l'état de social : l'anachronisme, n'était on nature le de l'état et écrit croirait sous l'influence des idées de J.-J. Rousseau (1). Chose singulière, toute était imprimée avant cette première partie 1650 (2), du Criticùn le Philosophas et autodi dactus de 'Pococke, à la fois première traduction et pre mière édition du texte arabe lui-même, n'a paru qu'en 1671. On demande donc se a pu prendre attribuer au hasard dans le détail, et à cinq sol, par quelle voie du connaissance une pareille de d'Ibn Thofaïl. Mais rencontre, dans l'ensemble deux écrivains entre siècles inconnue le P. Gracian roman distance, et le vivant sur séparés même de telles par différences de race, de religion, de civilisation, ce serait une hypothèse paresseuse, que nous répugnerions à admettre (3). La Galilée de Descartes. Il ou d'Aristote. On quatre trouve éléments 1. 12), la et pivot question est posée : rien ne et conception chez des mixtes de la tient s'en lui, à la physique en position et que la dé à l'astronomie indiquées, la sommairement qui dit centrale des théorie formés f'p. 35, 1. 21; delà Terre, fondement sont p. 36, stable de l'univers (p. 42, 1. 2). ce que le divin Artisan a formé est parlait, dit par exemple Critile à Andrenio, mais tout ce que les hommes y ont voulu ajouter est vicieux; Dieu a tout créé avec un ordre admirable, mais l'homme a tout confondu. Tu n'as vu jusqu'à présent que les ouvrages de la Nature, que (1) « Tout tu as en verras adoré avec la monde naturel! av. -dern. raison, tu différence; entre ô les verras que tu dorénavant en ouvrages ceux trouveras entre des hommes des hommes... le et ceux monde civil de Dieu! » et tu et le (p. 8, 1.). Voir le Prologue de M. Menendez y Pelayo à la traduction de Pons Boigues (cf. suprà, p. 47, 88), P- Ltl, '■ IOAinsi pense M. Menendez (voir ibid., p. xlvi, au bas) : « Pero no (2) (3) su patria olvidara completamente â Abentofâil, y si le olvidô, habra que suponer que en el siglo xvn volvio a inventarle ô â adivinar su libro : cosa que rayaria en lo maravilloso, y tiene explicaciôn plausible ». M. Menendez que para ml â lo menos no decirse puede admitimos parle con alors el que que du Criticôn cuento de Hay et ajoute : « se advertira una semejanza tan grande que â duras penas puede creerse que sea mera 54 — de couverte jour, de la — documents nouveaux Daniel de Foë avait-il connaissance didactus lorsqu'en 1719 il écrivit C'est un point le Hayy ben et bien que à de fait Yaqdhân ne du roman beaucoup sont la pureté la souverain moins Le ses la solitude est de la c'est-à-dire plus, en avec nombreuses moins du Criticôn. Notons identique de vue qu'il ne de l'écrivain laisse successeurs une condition perfection hommes, le héros de de Foë point deux des société que différent, bien de présenter avec celui analogie : nature native. arabe est notablement non pas, du Robinson roman anglais est dans la mauvais de la sein auto mais plus nette encore et plus espagnol, Devenu dans le retrouve un Robinson Grusoé ? suis moins significatives que celles accentuée. c'est pas, du Philosophus son analogies la tendance doctrinale du celle état je que de décider. Mais les mesure permettra ne résoudre. pas de vague de l'extase mystique, de la félicité absolue, du et bien de l'homme ; la vie sociale élevé de la nature humaine. représente un En somme, autant l'hypothèse d'une rencontre fortuite Ibn Thofaïl est peu admissible quand il s'agit de avec Gracian, autant elle est vraisemblable en ce qui concerne de Foë. Le Hayy ben rable, Yaqdhân non seulement nombre des des érudits du traductions et des reçut en grand en Europe public, diverses langues, philosophes. favo un accueil fait foi le comme en mais Leibniz, dont le aussi système Comme le fait remarquer M. Miguel Asin dans un ». de la Revisla de Aragon (janv. igoi,p.27, n. i) dont nous parlons plus loin (p. 57, n. 4), l'imitation du Hayy ben Yaqdhân par Baltasar Gracian a été soupçonnée dès le siècle par le P. jésuite Bartolomé coincidencia — article xvine Pou, de la traduction de qui rendant compte librum latinum fecit Pocockius exemplo mihi Gratianus e eo Pococke, écrivait : « titulo Philusophus autodidactus. Societate Jesu expressisse videtur Quem Cujus Andrenium suum in eo libro, cui Critici nomen imposuit » (Bartholomei Povii S. J. in Semimirio Bilbililano philosophiae professoris, Instilutionum Historiae philosophiae Libri XII. Edit. Bilbili, 1763, p. 19g). illum e — 55 — — étroitement apparenté à celui des falâcifa, comme le de Descartes l'est à celui d'El-Ghazâlî et des Motekallemîn, fait un grand éloge du Philosophe autodi est système dacte, Néanmoins, telles des approfondie travaux d'être sur cités guide ces article seuls (2) par ordre chronologique et 96). — faire (3), t. III, loin, dans le Plus métaphysique ne pouvoir mieux : 1742-67 donner à voulant de la d'un travaux, les critica philosophiae , physique et lecteurs ses des de que une philosophes prendre pour donc, d'après les traductions de Pritius, mais surtout d'après Ibn Thofaïl. Il trace de Pococke, la première, didactus, les sont, l'auteur, arabes, déclare l'étude que présente proportions Parmi revue. Ibn Thofaïl (pp. 95 volume, idée de la les excédé de ou Brucker, Historia § XXIII latine de Pococke (1). version les difficultés musulmans, que les quelques jusqu'ici sur Ibn Thofaïl et son célèbre jamais de dictionnaire qui méritent sont philosophes publiés ouvrage n'ont même la qu'il connaît par unes d'Ockley une et très longue accompagnant justes, les du Philosophas Auto analyse résumé ce parfois autres moins de réflexions judicieuses (t. III, pp. 172 à 198). Hammer-Purgstall, dans ber, consacre dynastie médecin almohade. (i) (2) Nous à peine; fautes et ces haut, dernières d'erreurs, Voir plus historiques, 4o au voir au 442 à 444) (4), il lieu de 581 (= 1185). Il Dutens. les Genève, 1768, les cette par bas; Leclerc, liste généralement plus 6 vol , t. II de exemple les Introductions des tra aucun confiance quelques 46, n. 2. fait, aucune date, que Renan, ibid., Hist. de la de très mauvaises, lignes remplies de récentes. titre complet, p. peu ni très courtes notices, évité d'avancer Léon l'Africain. Sur le p. 1175) éd. dans ni sont même haut le avons pp. Sur la foi de Léon l'Africain ne mentionnons citées plus (4) Nous 7976, d'erreurs. Il fait d'Ibn 1. ductions (3) n° d"Abd-el-Mou'men, fondateur de la Opéra omnia, p. 245, av.-dern. VII, exempte 571 (= place sa mort en Leibnilii Literalurgeschichte der Ara- à Ibn Thofaïl (vol. une notice qui n'est pas Thofaïl le sa inéd. sur la foi de méritent ses renseignements p. arabe, g, II, 1. p. 17; p. 114, I. 25, dern. 24. 1.; 5G — — lui aussi, l'Escurial (1). pour un ouvrage distinct, le L'histoire des médecins arabes de Wùstenfeld prend, une cin naturellement notice, de consacre Ibn Thofaïl méde (2). Article Thofaïl des très courte, à manuscrit (Ibn), S. Munk, dans le Dictionnaire de Franck (la première édi par sciences philosophiques tion 1843-1852, 6 de est vol.). Cet article, reproduit darts et arabe, du même auteur, les Mélanges de philosophie juive Paris, 1859 (pp. 410 à 418), reurs, mais un à entièrement Un long trop peu du une analyse article publié par Kirchenzeitung fur le der suivant : (3), le qui met ou travail, dans ce mieux 5 d'er exempt près se réduit presque ben Yaqdhân. peut-être 12 cause généralement son véritable 1885, août Kritik colonnes à 737). Malgré à Pro- evangelische Deutschmittelalterliche et 714, 730 708 à théologique, ractère même 695, das Eine Offenbarung (22 et 29 juillet, 667 à 673, 688 à il : Hayy land, titre peu M. Adalbert Merx dans la lestantische sous à est sommaire assez de ce son ca caractère exact, est celui jour l'ouvrage de notre philosophe musulman. M. T. J. de Boer en 1898, une a publié courte étude dans sur le une Hayy revue hollandaise, ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl (4). L'excellente petite de M. T. J. de Boer, quelques pages Dans le Dr son histoire de la en allemand, (pp. 160 à 165) sur philosophie musulmane contient un article de Ibn Thofaïl. Histoire de la Médecine arabe, publiée en 1876, consacre à Ibn Thofaïl médecin un Lucien Leclerc (t) Voir plus haut, p, 33, n. 2. (2) F. Wùstenfeld, Geschichte der arabischen Aerzte, und Nalurforscher, Goettingen, 1840, p. 64. (3) Voir plus loin, p. 66, n. 3, à la lin. (4) Tellanaand'elijket Tijdebrift, mai i8gS. L'article, en hollandais, est intitulé : liai ibn (25 pages). Nous lakzaan ibn Thofail n'avons pu nous navertald le procurer. door T. J. de Boer d'une article ou d'ailleurs l'auteur où vrage, demie (i). On y page et trois erreurs, à cuments relatifs a dû excusables peut relever dans un passer en revue et utiliser un nombre énorme de Trompé, peut-être, par la la prise de Gafça, il dit qu'Ibn mans. deux gros ou les do médecins musul d'un mention Thofaïl poème sur dans l'histoire », et il ajoute « dans la grammaire et l'élo quence » (2). C'est par une méprise du même genre qu'il écrit : Thofaïl Nous « Citons bliés apprenons les avait commenté deux enfin 1901 en par M. Codera et traduction française M. encore de Asin, revues savants techniques (i) etc., sur employés par Histoire de la Médecine arabe, des traductions du grec. Les à l'Occident pp. n3 et 1 par qu'Ebn (3). pu espagnol, de Madrid, édition notre avec de détail de sens historiques, certains termes Ibn Thofaïl. complet sion le « fournissent d'utiles : ces articles ou en arabisants renseignements sur certains points biographiques, d'Aristote à l'occasion de (4) Averroès par météores articles deux excella... « les traductions par le Dr Lucien Leclerc, Exposé Orient, leur transmis latines. Paris, 1876, 2 vol., vol. II, sciences en 14. (2) lbib., II, p. n3, (3) Ibid., II, p. n4, 1. 1. 17. 10. L':iuteur, sans doute, a mal interprété le de Munk (Mél. de philos, juive el ai-., p. 4ia> 1. 4) '■ « Ibn Rochd lui-même, dans son commentaire moyen sur le Traité des Météores (livre II), en parlant des zones de la terre et des lieux habi passage suivant tables inhabitables, et sur cette matière .). cile un Voir traité plus que son ami haut, p. 26, n. de Abentofail, Ibn Tofaïl avait composé 2. par M. Francisco Codera, (4) El filùsofo autodidacto dans le Boletin dé"la Real Acadêmia de la Hisloria, t. XXVIII, janv. 8. El filâsofo autodidacto, par M. Miguel Asin, daus la iqoi, pp. 4 à Revista de janv., fév., et mars igoi (pp. 25 à 27, 57 à 60, 89 à — Aragon, qjV L'article de M. Codera duction de M. Pons Boigues. rend compte en même temps de la tra TROISIÈME PARTIE LE ROMAN PHILOSOPHIQUE D'IBN THOFAÏL Objet, sources, du livre, genèse originalité de l'auteur. Pour l'objet du comprendre dier les sources, en roman s'il retrouver, d'Ibn Thofaïl, en étu peut, la genèse, en se l'originalité, il est indispensable de commencer indiquer, très brièvement, l'argument général. apprécier par en L'ouvrage est une riçâla, un forme de traité sous petit lettre. Dans une introduction de quinze pages environ, l'auteur s'adresse à un correspondant, probablement ima qui ginaire, (i) On Aycs ce a ar., et n. au 33o, u. 2; p. 4i3> 1. 6) 2). D'autres, cependant, la « nitdtslehre des « de spàtern philosophie révéler ce cette expression arabe Sagesse) et Munk (Mel. de Renan (Averr. vocalisent illuminative » « » n° en qu'il p. 74, ii. X«£A\ p. autodi juive g6, 1. '\-mochriqiyya exemple 1 ,1 et i5 et Tholuck, Die Tri: « Erleuchtung »), [Hartwig Derenbourg, 669 (il faut lire 696)], p. (1), vocalisant philos, l'averr., et el-hikma (par Orients. Berlin, 1826, spiritualiste », Pococke (Philosophus par exemple latine), orientale l'Escurial, t. I, p. 492> idéaliste » (de Hammer, cité par Tholuck, ibid, arabes a la philosophie traduit (ou la début de la traduction traduisent ou : jusqu'ici, philosophie p. de lui « de la Philosophie illuminative '\-machriqiyya »; el-hikma dactus, la demandé aurait secrets généralement, par « cyCyJ„\ lui des pourrait 74, n. Manuscrits ou 1). encore : On doit 60 - dévoilés le Prince des par écartcr, d'abord, traductions, : non seulement elles s'éloignent de donner mais elles risquent question : Sînâ (Avicen- Ibn falâcifa, deux dernières ces double inconvénient arabe, — qui du présentent idée fausse du une de la sens un racine système philo ordinairement, chez nous, comme le simple contraire de matérialisme, et idéalisme évoque surtout l'idée d'une certaine théorie de la connaissance. Il s'agit évidemment en sophique d'une philosophie doxe : il Le 2° 3° dit. illuminatif », hors de cause, auteurs voyelle ichrâq ». Il cette en relation avec « action sépare Celle de philosophique. jamais n'ont plus soin pris Or, — si les d'indiquer d'entre eux donnent expressément comme l'expression v\ y)f( à_»£=*. « hikmat el- 6-<£^.\ bien difficile de soutenir, avec Munk (voir la référence que le nom d'action de la 4e forme, ichrâq, est note), ^y charq de participe présent qu' se panthéisme pro trois; aux système connaissance, certains (jL^yiJo) parait il L'épithète mochriqiyy, premier est mais le néoplatonicien. d'un : dans le et verse également s'agit certains enthousiastes 3) n- s'appliquerait au second seulement. », notre litigieuse, de début de au puisqu'il arabes, à synonyme mysticisme 49» p. ortho certains pieux personnages représenté par de l'islamisme conviendrait oriental a machriqiyy, Le c'est haut, plus d'Islam, pays religieux, contemplatives, et il s'accom celui des saints musulmans. ascétiques, ; en purement de tendance liindou, ou (voir moins ouvertement « le pratiques El-Hallàdj prement la la çoûfisme monothéisme rigoureux çoûfisme persan comme ou des vers d'un Le i° est pris Or le mysticisme, — formes représente simplement à incliner mode mystique. trois apparaît sous spiritualisme cette ou Jj- J^yc 4e d'illuminer, illumination « machriq, forme, », machriq. Orient », Ichrâq plutôt qu'avec ne peut et par conséquent signifier mochriq « illu minant, illuminatif n ; il s'agit, comme l'indique Tholuck (ibid., p. -jl\, u. i), du ^{ot'.^o; des Grecs. Mais l'expression arabe désigne-t-elle le mysticisme des et (orientaux) panthéistes dans son ou suiv.), donne de la semble-t-il, fait aucun de la Néoplatoniciens' des celui Kachf ed-dhonoûn (éd. Flûgel, hikmat el-ichrâq une doute à cet égard. La Hâdjî Khalfa, 87, 1. t\ longue définition qui ne laisse, philosophie de Vichrâq, dit-il, avec trad. lat., t. III, p. joue dans cette philosophie le même rôle que le musulmane, comme la physique et la métaphy sique y jouent le même rôle que le kalàm dans cette religion. (Notous que Hâdjî Khalfa emploie ici pour désigner la physique et la métaphysique les expressions a e\-hikma 'th-thabî'iyy? » et « cl-hikma '1-ilàhiyya partie çoùlisme falsafa, et dans la religion », d'où il résulte que dans « hikmat el-ichraq philosophie plutôt que par sagesse). hikma doit se traduire par La religion et la falsafa, ajoute-t-il, » objet, à savoir le souverain bien (à la fois vertu et bonheur), dans la connaissance de Dieu avec tous ses attributs et exemptions. Or cette connaissance peut être atteinte par deux voies par la spéculation; par l'ascétisme (par l'extase mystique). Ceux ont même qui consiste • 20 i» qui sont prennent la première motékallemtn; sinon voie, s'ils suivent (c'est-à-dire la doctrine d'un prophète, s'ils s'en tiennent au raisonnement 61 — (1). Il » ne) à y distinguer la connaissance intui l'extase mystique, de la connaissance spé s'attache tive donnée par discursive, culative, obtenue objet, la qu'elles aient même et inadéquate, très est fondé une siy 1^ et les initiés (cAi^yai.); 'l-ichvdqiyvoûn (à l'accusatif traduire cette dernière orientaux : auteurs celte des mysticisme son ami, sinon, ils hokamà non mots (2); mais elle s'en montrent avares. pour lui donner sL^x^l). sont çoâfis religion, Bien seule, fragmentaire évidence rationnelle), ils sont philosophes péripatétiCeux qui prennent la deuxième voie, s'ils suivent seule (iyUà_U raisonnement. des peut s'exprimer par peu répandue, Pour satisfaire à la demande de ciens le par seconde sout ùv^âl ichràqiyyîu). par « mysticisme désignent Platon 1. 3 le chef 1. 10 iL».SU£l ,_£>V\- el- faut évidemment illuminalifs vise néoplatonicien comme 1. 14 ; Il philosophes longue définition de V ichrâq falâcifa, le arabes Tholuck, ibid., expression : ,,, uniquement [notons que et Je les des Ichrâqiyyîn (voir 7.5, 1. 3; cf. Munk, Mélanges... p. 33o, 1. ig à 1. 21)] et ne contient pas la moindre allusion ni à l'Orient ni au çoûfisme Sans doute, le oriental, pantliéiste. p. 74, et p. 74, et p. çuù- — fisme mais oriental peut loin de le si prisée dans cifa voient au contraire Tout leur aussi, considérer comme illuminative », sophie lui être, de mochriqiyy (illuminatif) ; constituant le fond de celte « philo qualifié des Ibn Sînâ ce panthéisme et le des Ibn grand les falâ Thofaïl, écueil de la falsafa. dangereuse aberration, dans laquelle tombent, faute de discernement dialectique, certains exaltés dépourvus de culture philosophique : c'est ainsi qu'au début de son Ita}y ben Yaqdhân, de la tend à éviter effort Ibn Thofaïl, consentant à révéler, après Ibn Sînâ, illuminative », c'est-à-dire de la vraie ces « secrets philosophie s'empresse mystique, mysticisme Yaqdhân, lâcifa en panthéiste trad. les elle ue point vise des doctrines nuance de distinguer, avant tout, cette d'El-Hallàdj et de ses pareils. (Cf. franc., Machchà'in Mystiques), une cette pp. à g5.) relevant premiers à établir opposées dans 92 — (Péripatéticiens) une Quant à la et du Hayy ben encore classification des fa Ichrâqiyyîn (Illuminalifs d'Aristote distinction philosophie philosophie, et entre les seconds deux écoles de ou Platon, professant différentes ; elle indique seulement sorte de spécialisation partielle, une ou simplement l'altitude, une uns pour le raisonnement, des autres pour de l'intuition mystique, tous reconnaissant d'ailleurs la lé gitimité et l'utilité des deux méthodes, leur accord, l'identité foncière des vérités auxquelles elles aboutissent par des procédés distincts. [Voir par prédilection la des particulière recherche exemple, dans Ibn thèse relig. cl (1) P. (2) P. Thofaïl, tout le début du Hayy ben Yaqdhân, et notre La théorie d'Ibn Roch (Averruès) sur les rapports de la de la philos., chap. fil, les deux derniers alinéas]. intitulée ., : 1. 5 de 7, 1. 8 du notre bas, traduction. à p. 8, 1. 4 da bas. 62 — de quelque notion spéculative à gager ainsi — ces secrets l'extase, cultiver sublimes, d'en seul moyen l'en et acquérir la parfaite, Ibn Thofaïl va lui conter l'histoire « de Hayy ben Yaqdhân, d'Açâl et de Salâ connaissance allégorique mân (1) ». Dans île déserte de l'Inde une de et. par suite au milieu rables, du de l'argile sein il l'auteur, été a apporté rin, en un coffre que tant une île voisine, son enfant Il est à la adopté Il mère. gence à tous vrir, de et du seulement Le titue à mystique la fois la sait des falâcifa, plénitude de la à jeûner arrive s'entraîne de son ce nage séparer propre de son corps, le afin dans le langage à qu'inattendu, une cette et P. i5, 1. 3 du I, quarante la de à Dieu, il chercher qui cons la félicité et une et abou sou caverne, où jours consécutifs, il monde contemplation extérieur exclusive et de s'unir enseigne (i) physiques conduit avec science intellect du par ascétique dice cornbiné à son Seigneur; et il y parvient enfin. il en rapport avec Açàl, pieux person entre moment, venu de l'île voisine pour se livrer en paix à la vie Dieu, A à pendant de bientôt à décou vérités l'union intime sert ingénieusement l'usage veraine, continue, éternelle. Betiré dans il lui et Doué d'une intelli arrive hautes plus habi soustraire pour système philosophique auquel naturellement celui dans l'extase il dit Hayy ben Yaqdhân. mais par raisonnement lui-môme, les métaphysiques. il nous persécutée l'allaite réfléchit. besoins, version, flots c'est qui favo un enfant est par un courant ma princesse gazelle, non ses île confier aux observe, supérieure, l'observation tit, une grandit, pourvoir dû une autre cette Cet enfant, mort. par dans la mère, a l'équateur, sous fermentation, en Suivant sans père ni mère. né, située conditions particulièrement petite il trouve bas, analyse plus île ce avec à p. 16, 1. 8. détaillée du qu'il croit compagnon inhabitée. Açàl aussi singulier étonnement dans le — Ou trouvera roman plus d'Ibn Thofaïl. système loin, Appen 63 — découvert philosophique ben Yaqdhân, une in que lui-même Hayy par terprétation transcendante — de la religion professe, ainsi que de toutes les religions conduit dans l'île voisine, gouvernée par le lâmân, l'engageant découvertes. Mais sont obligés à sières, de s'envelopper révélées. leur Us des ces ces rebelles donc à jamais sages vérité ces elle a les gros besoin religions pauvres d'observer fidèlement la pure servitude intelligences volontés, symboles qui constituent quittent deux la dans la enchaîné dans que pour pénétrer Sa roi vérités sublimes qu'il a reconnaître que vulgaire, pour agir sur pieux tentative échoue. Nos cette finalement de ne convient point au des sens; les répandre Il le révélées. en gens, de leurs pères; et ils retournent dans leur île déserte, vivre de cette vie supérieure et vraiment divine, dont bien peu recommandant d'hommes Voilà, privilège. en quelques dhân. Quel étudié rares quelque peu d'en indiquer soin analyse plus ou proposé piste l'auteur Sans ignorant, montre du chez qui Hayy une île sans mis de rappeler (i) une parler L. Gauthier, intitule dans sa un sous-titre ben Yaqdhân ben (1), Yaqdhân, traduction de de Hayy moral une penser qu'il voulait moins par génération spontanée hors de p. de « sa le plus que son incom d'Alger, du co ne nous dans moins per du Hayy ben Notons que 1. 3 du bas. Der Naturmensch, oder — xvi, : haut, désigner et façon parlant plei- que s^est garçon né nous est une p. par 47, ce j'). titre Mais il la con naissance développement intellectuel et influence traditionnelle. Ce titre paraît être, en somme, de celui de Pococke : Philosophus autodidactus. toute -paraphrase que il allemande Geschichte des Hai Ebn Joktan (voir vient étroite du Manuscrit A qui simple aucune n'est plus ou moins scripteur qu'El-Marrâkochî, Hayy dans un Ils donnent tous deTobjet idée Yaq et ont pris soit dans soit diverses: ben romari? philosophie l'objet, développée, père ni mère » Eichhorn curieux le livre d'Ibn Thofaïl, réponses nenient satisfaisante. ce historiens de la expressément moins sous-titre, font des plète. lignes, la donnée du Hayy juste l'objet de est au question, les cette ont le ont religion 64 — Yaqdhân d'Ibn Thofaïl, n'y voit qu'une dans laquelle l'auteur l'espèce humaine tient de physique, traité et Hayy qui un solitaire n'aurait dans lequel la et arrivée (2) est « éveillée par son successivement, est voulu simple déjà plus présenter l'influence de la subi raison se serait a appar qu'un plus ben Yaqdhân Ibn Thofaïl jamais de physique, à laquelle il secte ce roman qu'un simple physicien : ciété et la suivant « riçâla d'exposer l'origine de s'est proposé (1). Selon Munk, » — so d'elle-même, travail l'im et par de l'intellect actif, à l'intelligence des se de la nature et des plus hautes questions métaphy pulsion venant crets siques C'est (3). » de personnage cependant Hayy un pepseur spéculatif qui se Aristote aussi la qui connu pas n'aurait dans encore le de Platon; et telle était de Pococke, lorsqu'il intitulait sa tra Philosophus autodidactus sive Epistola ebn : « , Yoqdhân, qua ostenditur quomodo ex Infe- in riorum contemplatione ad mana ascendere possit » (i) voir doublé d'un philosophe, serait formé sans maître, un conception duction latine de Hai ne qu'un savant Voir plus d'une formule haut, p. 3g, 1. Superiorum (4).Benan, 17 à 1. 20. au M. Mehren — Batio hu- notitiam contraire, voit sur- use quelque part d'Ël-Marràkochî et celle de Munk : <( Ce traité... nous expose la possibilité du développement de l'homme, placé même dans la solitude complète, et privé de toute com munication avec les parties civilisées du monde » (M. A. F. Mehreu, Traités cenne, qui mystiques texte parait d'Aboû osciller entre y4li avec arabe... al-Hosain l'explication fasc. : 4 fasc., 18S9-1899, Préface, p. 7, 1. 6). Le terme 1" tendre celle L'allégorie très ben Abdallah ben Sînâ ou français. Leyde, E. J. mystique général depuis la naissance et davantage de la formule même de Hay avant. Brill, ben Yaqzàn. de développement ici à la fois du développement intellectuel physique d'Avi- en peut s'en du développement Ailleurs, M. Mehren ap et (voir plus loin, p. 66, n 3) (2) Sic. (3) Munk, Mél. de philos, juive et ar., p. ^i3, 1. i5. (4) Comparer le titre de la traduction anglaise de Simon Ockley proche exacte : The improvement of human reason, exhibited in the life of Hai ebn Yokdan..., etc. Voir plus haut, p. 46, 4°. Comparer de même le titre de la tra duction hollandaise : « Het Leeven vun Hai ebn Yokdhan. waarin getoond wordt, hoe iemand buiten eenige ommegang met Menschen, ofle — .. onderwyzinge kan komeu lot de kennisse van sich zelveu en van God. 65 — tout lui, en Hayy a pour « maines turel et le type du mystique, du çoûfî : le livre, selon objet de montrer comment les facultés hu arrivent, par leurs propres forces, à l'ordre surna à l'union avec Dieu » (1). Brucker enfin, dans une formule plus sans compréhensive, réunissait, les définitions toutes — lu qu'El-Marrâkochî a roman : naissance de (2). On précédentes la seulement Hayy en vertu les dépasser, dirait, en première d'une vérité, partie du% génération spon tanée; que Munk, Pococke, etc., allant un peu plus loin dans leur lecture, se sont arrêtés après la seconde : struc ture de l'univers; l'extase; Benan d'Açâl, et comprendre au yulgaire le nière : rencontre songer partie une rallonge logique un de faire voir dans ne pouvons cette dernière épisode parasite, de l'ouvrage. Je lien sans ne crois pas dans toute la littérature arabe une le Hayy ben admirablement plus Nous religieux. principal trouver qu'on. puisse œuvre inutile, l'objet avec : daigné lire la der profond, l'interprétation sens instant à un la troisième après eux n'a tentative infructueuse philosophique, des dogmes cependant Brucker et d'entre mais qu'aucun que composée Yaqdhân : Aucun détail superflu; pas de fautes de plan, pas de digressions. Tout s'y enchaîne avec une logique impeccable, prépare la suivante, Voir haut, plus allemandes haut, p. p. kl,l°) 47,6e)» rum que Comparer — la enfin traduction le (voir de plus p. Averr. et l'averr., p. gg, 1. 18. illa fabula de Hai Ebn Yoc'dahu inclementiae expositum solum relictum et a cerva ita adolevisse, ad rerum naturalium et Weltweise. Voir Voir Pons Boigues haut, 47, (sic) nutritum, ad plus . plus haut, El filosofo 88). quem sine ut sola rationis superuaturalium, tum qui titre des traductions Naturmensch... espagnole novela psicologica partie la dernière, von sich selbst gelehrte (Der Chaque continu. ensemble ...eleganti societàte tum 4^,5°. d'Eichhorn et et enfin (1) Renan, « p. progrès toutes et de Pritius (Der autodidacto... (2) un suivant fingit ullius luce connata ipsius Dei aqua- hominis usus, animae- immortalis cognitionem, felicitatemque in unione cum Deo ejusque pervenerit » (Brucker, Hist. critica philos..., t. III, intuitione inveniendam p. 96 au haut). 66 — — bien le but de l'ouvrage marque Or les diverses entier. forment cette enchaînées, du roman, depuis la rencontre d'Açâl, ne tendent évidemment qu'à illustrer la solution qu'Ibn Tho parfaitement péripéties, dernière faïl, partie tous comme culier, donne à capitale : celle (1). Je gion des falâcifa, comme de la rapports me suis efforcé obligée Ibn Rochd philosophie et d'établir pour les à toute de ici pas la ces sur ce point. du Hayy (i) des forme qu'elle en est Ibn « Thofaïl, la concilier hellénisants; cette grave et qu'elle ne l'œuvre, C'est nous philosophie et une vaste le dans leur sens érudition dans les celle une intro et que la principale origi je n'insisterai donc question, l'accord de fait l'objet essentiel le verrons plus couronnement principe organisateur dit El-Marrâkochî, la Loi révélée, une prophéties considérées allégorique, seulement pas reli que philosophique, de la philosophie, qui ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl. Nous religion loin Musulmans de la musulmans, Almohades, solution par eux proposée constitue nalité (2) ailleurs philosophes spéculation en parti d'importance question philosophique Espagne à l'époque des surtout en la les une devait former question duction qui avait un de (3). ardent désir de connaissance remarquable apparent sciences et dans leur musulmanes » sens (El-Mar Dozy, p. ivr, 1. i3 à 1. i5; trad. franc., par E. Fagnan, 207, 1. 25 à 1. 27). (2) La théorie d'Ibn Rochd (Averroès) sur les rapports de la religion et de la philosophie. Thèse pour le doctorat ès-lettres. Introduction et chap. III. râkochî, éd. p. (3) M. de Boer, dans sa Geschichte der Philosophie im Islam, article Thofaïl, glisse, lui aussi, sur cette question et sur toute cette der Ibn nière « partie Le but du donnée à de l'œuvre. M. Mehren approche plus près de la vérité : roman d'Ibn Thophejl est, dit-il, de prouver la- possibilité l'homme, d'arriver à un même terme de développement, soit graduellement, quand il fait partie d'un état civilisé, soit immédiatement par la spéculation et l'intuition, quand il vit dans une solitude complète, séparé de la société humaine ». [Article paru daus le Muséon, de Lou- IV, vain, t. p. 36, tiques 1. A' i885, et intitulé : Le traité d'Avicenne sur le destin, été également publié dans le 4e fasc. des Traités mys Aboû Ali ben Si/ta ou d'Avicenne)]. On ne peut donc plus 18 dire de lui vu le année (il a ... qu'il semble n'avoir pas véritable objet de l'ouvrage et Ju la dernière il du livre. Il y a le but du philosophe parlie a compris que 67 — Pour du la les allégorique et attrayante thèse philosophique, il faut abstraite, transformer les pensée lés épisodes pièces ses Cette a-t-il empruntés? d'images revêtir concepts en person épisodes. Ibn Thofaïl raisonnements en de toutes créé la forme présenter sous roman une nages et — et question ses a-t-il ou personnages, se subdivise en plu des emprunts s'il y en a, genèse dans l'esprit de notre philosophe, degré d'ori de l'auteur. sieurs : nature et sources du roman ginalité Qu'Ibn Thofaïl, tains emprunts à pour construire son ses d'abord, ne saurait faire doctrines, dont il déclare du d'exposition, Sînâ, romancier par les avisé que phie les De plus, et un parallèle qu'il de (1) les deux entre Hayy de s'agit cer point qui, des parler le sinon mode éléments essentiels, à aux motafalsifa allégoriques troisième un emprunté, entités symbolisées par ces la religion, et et était d'étaljlir personnages les moins à El-Ghazâlî avoir un doute. Sans aucun fait ait roman, c'est prédécesseurs, entités représentées d'Açàl. Mais il deux masques leur montrer lui personnage et échappe, ne par s'est pas la sont accord et Ibn contempo- ses philoso fondamental. suite aussi la de la thèse, dont il est le symbole : c'est Salâmân (lanqué de ses compagnons", il représente uue troisième entité, le vulgaire, et symbolise le danger, l'impossibilité de révéler à d'autres qu'à une très seconde moitié élite de petite d'espi'it pieux personnages exceptionnellement ouvert des traditions religieuses, nourris (Açàl), les interprétations ques, adéquates, des dogmes religieux, découvertes par la des grands philosophes (Hayy ben Yaqdhân). Je cendante que M. Merx qui, dans fur das evangelische sou article de la Proteslantische Deutschland intitulé Fine raison titre même de dieser Philosophen hôchst 1. la 2o), son article, gedenkc originelles... Werk in M. Merx faisait là aux historiens (i) Le manière soit -théologique mot C'est roman dans le de Kirchenzeitung mittelalterliche zu Kritik der Mit gipfelt einem dessen (p. 66g, d'historien de l'importance de la risquait pas « quoique exemple machen, théologien plutôt que pourquoi ne suivant : passage Léser bekannl Kritik der Religionen partie de lui échapper phi- comme philosophes. failacoûf (philosophe), générale, ancien, du et meine einer œuvre philosophie musulmane. losophico ich trans vois guère ne Offenbarung (voir plus haut, p. 56, 1. i3àl.2i), ait suffisamment, brièvement, indiqué la portée de toute cette dernière partie; par dans le et philosophi soit un au pluriel falâcifa, désigne, moderne, soit d'une de la falsafa (philosophie grecque), grec soit musulman Aristotc, Ibn Sînâ, représentant . 68 — il (1), rains doit lui-même que, pour les personnages, il à Ibn Sînâ : « Je vais donc te conter, dit- avoue quelque chose il à la fin de Introduction, l'histoire de Hayy ben Yaq de Salâmân, qui ont reçu leurs noms du son dhân, d'Açâl et Cheikh Aboû 'AU est d'ailleurs le (2), » témoigne également dés falâcifa. Le tère, motafalsif (au ment par pluriel : aclif participe opposition aux grands maîtres: on à s'en de la récit 2» qui pourrait motafalsifa), faïlaçoûf de un passage catégoriquement les éléments du s'applique philosophisant, d'Ibn Sînâ. Ce c'est-à-dire seul qui emprunt en ce qui concerne sont — contente, par d'un (3). Nous forme quadrili- se rendre exacte second par plan, modestie, pour soi et ses contemporains. (i) P. L i4, 10 pour montrer récit Nos « . située nous vertueux (p. 16, 1. g à 1. 12). 11 losophie naturelle, ou, l'auteur tire parti; tel corbeau ayant qui, ancêtres sou l'y enfouit, donnant Nous ne parlons pas empruntés « de ni d'une mère ni père » naît sans opinion répandue de phi frère, creuse de ses serres un à Caïn l'idée d'enterrer le trou cadavre dans le d'Abel. effet, de doctrines scientifiques ou philoso populaires, de légeudes tombées dans le domaine en de personnages fictifs ou d'épisodes de roman, En racontant la naissance de Hayy, déterminé. dit Ibn Thofaïl,... décident que Hayy ben Yaqdhân est un de à Certains, ceux qui que aime ainsi ici, récits ici seulement mais public, seulement mieux, d'une légende populaire, dont encore, par exemple, le trait légendaire (cf. en imité par Ibn Thofaïl (p. 36, 1. 18 et suiv.), du est sol et phiques, s'agit l'on si mais passages, faire état. D'abord, le début du rapportent... qu'il y a une île de l'Inde, dans laquelle l'homme ne tué autres pouvons n'en Qoran, V, 34), particulier plusieurs encore que l'équateur, sous 4 du bas. du bas à 1. P. 16, 1. 3. Mentionnons (2) (3) 2° un auteur sont nés nient et Cette mention dans cette de deux région, histoire cette rapportent versions sans mère ni père. comme nous allons Mais d'autres le te la raconter ». différentes, ayant, chacune ses partisans, borne à rapporter telle quelle une donnerait à penser qu'Ibn Thofaïl se histoire toute faite, ayant cours parmi les auteurs arabes ou même plutôt parmi les conteurs populaires, et cette histoire échapperait par là même, tout entière, notre cette plan à la ne double de de des pas sources telle que nous l'avons définie, des études de folklore. Mais l'idée de être aussi, et nous croyons qu'elle est, en effet, à l'iuteution de certains lecteurs que pour version. peut un simple artifice rait choquer recherche comportant l'auteur, l'invraisemblance de la formation d'un être humaiu par 3" Il faut en dire autant de ce passage, spontanée. génération lequel il Hayy clôt son ben donner récit : Voilà... ce que nous avons pu apprendre par sur Salâmân » (p. n6 dern. 1., à p. n7 1. 2) : pour de consistance à la fable qu'il imagine, le romancier, par Yaqdhân, plus « voie Açàl et 69 — voilà noms donc tenus d'abord de de Hayy ben Yaqdhân, peut, leur histoire, Thofaïl de et ben Hayy est érudit le scripteur : « de la Avicenne les retrouver chez d'Açâl, de Salâmân, confronter avec le un Musulman lettré Yaqdhân; Oui neuf fois : c'est une riçâla s'il s'il se et, roman voir quel parti notre auteur en a su Demandez à de afin — d'Ibn tirer. l'histoire connaît dix il répondra, s'il d'Ibn Sînâ ». Notons que sur du manuscrit d'Alger, lui aussi, attribue, dans le titre, l'ouvrage d'Ibn Thofaïl à Aboù Bekr ben Slnâ (1). Enfin les éditions indigènes du Caire (2) se ter minent par une note dont voici la traduction : « Ibn Khallikân mentionne, à l'article Aboû 'AH ben Sînâ, que cette de lui (3). Peut-être riçâla est a-t-elle dire été traduite Ibn par une (6), innocente la en persan rapporte qu'il ici existe, propre froide et sans à flatter le goût grâce, (4), et [c'est-à- » en d'Ibn Sînâ intitulé Riçâla de allégorie fiction, celui qui (5). C'est Thofaïl] opuscule célèbre Yaqdhân par était- elle effet, Hayy un ben qui répond au traditionaliste de ses core ligionnaires, lui prête l'autorité d'une antique tradition. (i) Hayy ben Yaqdhân, trad. franc., p. xvt, 1. 3 du bas. (2) Et de Constanlinople (cf. Mehren, Traités mystiques d'Avicenne, fasc. I, p. 7, dern, 1., à p. 8, 1. 5. (3) Cette mention d'une « Riçâla de Hayy ben Yaqdhân par Ibn Sînâ » Khallikân, vers la fin de l'article Ibn Sînâ (éd. Wùstenfeld, N" \s\ dans le fasc. 3, p. irr, 1. 2). (4) Cf. supra, p. 5i, n. i. (5) Hayy ben Yaqdhân, texte arabe de notre édition, pp. I !*» au bas se trouve et Ifl au en effet dans Ibn bas. (6) Cette Djoûzdjânî, courte (moins de riçâla le fidèle disciple d'Ibn (voir ouvrages de son maître des fasc. I, p. 8, 1. 6 à 1. bliogr., t. III, p. 200 lignes) mentionnée par est El- Sînâ, dans la liste dressée par lui Mehren, Traités myst, d'Avicenne, d' [Ibn Sina] Mehren, La philosophie exposée d'après des documents inédits, article paru dans le Muséon, t. I, année 1882, p. 3g7, 1. 22 à 1. 27); par Ibn Khallikân (Biographical dictionary... by de Slane, I, pp. 443 et suiv.) et Hâdjî Khalfa (Le.r. Bi- 8; cf. 3g3). Elle .Avicenne existe en manuscrit dans les bibliothèques Muséum, à Londres (Catal. Cod. manuscript. orient. d'Oxford (Cal. cod. ma Mas. Brit., t. II, p. 448, g78, 2); Bodleyenne nuscript. orient. Bibl. Bodleianae, éd. Uri, t. 1, 456; Leyde (Cat. Enfin M. Mehren, cod. orient. Bibl, Ac. Lugd. Bat., t. III, p. 328-29. dans le premier fasc. des Traités mystiques d'Avicenne, a publié le texte suivantes : British n° n° — ;o — type désir de ses amis, Pendant « lieux de cursion aux dire, veut arabe tion d'Ibn Zéïla et mes à se lant, n° cré cette riçâla, 3), pour « désigner toujours bout, expliquée, pas merveilleux 1. l'heure, à déjà ment l'inventeur (cf. en Le mot myst. Ce se » le nomme [le Vivant, ; fis du Vigi d'émana par voie », c'est-à-dire le monde pour de le français. charh, employé fasc. I, p. 11, 1. 1 à 1. 3 (texte fait allusion, comme nous le verrons de ses œuvres, dans lesquels Ibn Sînâ d'Avicenne, préambule certains passages avait mis par donne ici, est le terme consa les scolastiques, qui l'avaient emprunté aux le grand commentaire (Voir Renan, Averr. et l'averr. et 2). 1 à pas, lui-même. Il parcourir en acte. énigmatique vieillard (3) ac bientôt ce que Traités (2) Mohren, à et plus trouvai jusqu'au mon imagina manuscript. commenter ». arabe, p. |, me Cela d'un commentaire, en arabe, emprunté orient. Mus. Brit., t. II, p. 448 accompagné avec une paraphrase en Arabes, appelaient p. 60, n. 1). tout de est » commentaire guidé par mon dort jamais ne rencon de l'âme dans séjour l'Intelligence découle, Zéïla (Cat. cod. Ou le le Vivant fils du Vigilant « Je juvénile. substance renseignements sur expli une petite ex les intelligibles les languissant, Interrogé, le parce que g78, (i) amis, voisinage... l'Intelligence implique la Vie que de arabe en répondre au de leur (2). » ardeur d'examiner, tion, de « Celui qui Dieu (4)]. Son métier à Ibn d'une extérieurs, ben Yaqdhân Hayy du « pays, commence-t-il, l'Intellect actif, éternel d'un intérêt parce plaisance poursuit ainsi commentateur. d'abord des faire, mon avec mes faculté intellectuelle. Je en contact avec et dans Pendant le : sens ma L'allégorie Hayy aux mystiques pour ben Yaqdhân explique nous corps, j'eus le désir cessibles chères demandé ont rempli vieillard... un lui séjour mon disposé à me sentis trai qui l'histoire.de (1) quer compositions ces L'auteur dit l'avoir écrite musulmans. je de courant — scène ce personnage Mehren, ibid., p. symbolique, dont il 8, 1. i5 à 1. 18). est probable (3) Cf. Platon, Sophiste, 249 A. (4) <Ju;ind s'endormit, (Gloire à un narrateur arabe il manque celui qui ne raconte qu'un personuage rarement d'ajouter dort jamais !) ». : « Sobhâna de son histoire là yanâm man 71 — connaître; règle est sa de — tourner se tombe d'abord sur conversation gnomonie, dont Hayy discourt la Père. La de la physio- vers son science avec une étonnante sûreté de la logique, science qui, allant du connu à l'in connu, conduit à la connaissance des choses cachées). Il chapitre ensuite son interlocuteur au sujet de ses compa (il s'agit (l'imagination, l'appétit irascible, l'appétit piscible) et lui donne, toujours sous forme allégorique, des conseils, manifestement inspirés de Platon (1), sur la concu- gnons manière de les maîtriser, et de tenir en bride les deux par l'autre. Puis il l'entraîne dans un voyage derniers l'un symbolique, dont le détail ici serait sans intérêt, à travers de l'Univers, qui sont : la région du ciel visible et de la terre, celle de l'Occident (la matière) et celle de l'Orient (les formes); enfin, au sommet de la hié les trois parties des rarchie formes, de tous les êtres, il lui fait source œil ne peut soutenir suivre dans la déjà voie qui mène rique de présenté rêta nous dans le maître dans comme Cf. Voir (3) Voir dans le Muséon, t. IV, aucun riçâla, l'auteur personnage allégo certains passages divin) ses une discussion sur un année 253 i885, pp. 34 E, à 255 et le décret avec notre C à 254 s'ar amis, la liberté humaine. Son incompatible ses d'un cours Ispahan, il de à de intitulé Riçâla (3). Au de Chimler à Platon, Phèdre, 246 AB, 247 B, plus haut, p. 70, n. 2. (i) (2) dont l'engageant à le en cette ce appartenant du lieu Seigneur, Père un opuscule le décret rapports avec doute, de lecteurs revenant château ses révoquait en sur dit-il, un entama avec divin dans ses en particulier fïl-qadar (Riçâla voyage, à le à Lui. préambule ben Yaqdhân dans Hayy (2), œuvres entrevoir toute existence, l'éclat. Il termine Comme l'indique le avait de E à ami libre- 256 A. 42, l'article de Le traité d'Avicenne sur le destin (c'est l'opuscule dont nous parlons ici). Cet article est reproduit, accompagné du texte Traités mystiques de la riçâla, dans le livre du même auteur arabe M Mehren intitulé : . d'Avicenne, fasc. IV. 72 — — morale, la prédétermination arbitre et notre responsabilité de tous le décret absolu de Dieu ; et Avicenne à le convaincre. Soudain arrive, comme nos actes par ne parvenait pas ben Yaqdhân. Il Hayy dans la tion de Dieu, est providentielle, le sage à Avicenne la intervention une par et discussion; il puis en prend mains dans un long discours, il établit, au seul entendement discursif, possible simplement recommande raisonnante, la toute-puissance vieillard modéra la cause autant qu'il à la raison de la absolue prédestination. Un d'un d'appartenir, d'Ibn Sînâ le de l'Intellect Dans le nom d'Açâl, averti par son discours, la le Hayy ben (i) rate cette Kitâb fois, à chasteté (3) symbole nous ren porte article cité, à (1), Absâl, céleste nous monde n'a qui la beauté il fut quand (2). Ailleurs » trouvons le au même début section) de son grand 't-tanblhât (Le livre des indi- : elle connu est 38, 1. 3 du bas; des .Musulmans. consacrée son aventure avec p. Tout le de Salâmân. C'est bien est son nom de « neuvième el-'ichârât wa et en particulier (a) Muséon, Sînâ, celui (ou Le Joseph de la Bible. Il XII du Qoran histoire divin, de Joseph l'éclair de la lumière neuvième namth ouvrage : à riçâla Yaqdhân d'Ibn Sînâ d' de la ni encore, dans les écrits d'Ibn du deux Yaqdhân, le décret phrase suivante : continence montra, nom, associé, ces forme très légèrement différente, compagnon de notre héros principal. Vers été doué de la se à et et sous une prononce en effet divine complètement ben Hayy pas de l'allégorie froide empruntera de personnage puérilités laisse actif. aussi, le début de pas Thofaïl les riçâla ne le transformant cette même riçâla sur controns cette au genre elle, en qu'Ibn avantage, précédente par intempérant, comme fastidieuse. C'est son la peu moins gâtée que symbolisme au récit La de sou son la femme de Putiphar. Traités myst. d'Avicenne, fasc. IV. (3) la Et note non du x°, de M, ainsi que porte, par suite Mehren, Muséon, ibid., p. 39, d'une 4° erreur '. de la typographique, note. 73 — — des avertissements) (1). « Et si, nous dit l'auteur, les histoires qui ont frappé ton oreille, celle de Salâmân et Absâl t'a été rapportée, sache que Salâmân te cations et parmi toi-même, représente d'initiation, l'énigme tu fais si tu peux si et qu'Absâl partie ton degré représente des initiés. Après cela, résous ». Qu'il existe, dans les des deux riçâla où il a œuvres mêmes mis Histoire de Salâmân en d'Ibn Sînâ, à côté ben Yaqdhân, Hayy scène d' Absâl, à laquelle ces passages font allusion, c'est un point que met hors de doute la men tion faite de cette histoire par El-Djoûzdjânî, dans l'index une des écrits de chée son maître dans les à Leyde et et (2). M. Mehren l'a à Londres (3). Mais vainement cher les traités manuscrits contenant nous allons d'Avicenne, trouver ailleurs tous les renseignements désirables. A la fin d'un recueil arabe publié à Cônstantinople 1298 (= 1881), sous le titre suivant : Tis'o raçâ'il fi 'lhikma wa 'th-thabl'iyyât, tâ'llf... Ibn Slnâ (Neuf riçâla sur en la philosophie assez une histoire, comme et la physique, par... Ibn Sinâ), à dire, vrai étant d'Ibn n'est Sînâ, arabe parle célèbre on trouve (4) d' Absâl. Cette donnée dans ce recueil longue Histoire de Salâmân pas et traduite du mais comme ben traducteur Honaïn Ishâq grec en el-Tbâdi. Si elle y figure, ce n'est évidemment qu'à cause des noms de Salâmân et Absâl, rendus célèbres par Ibn Sînâ. Elle Ibn (i) Le livre des Sînâ, d'après les S. Forget. I. Texte paru), tiques trois — dernières i, 1. Eth-Thoûcî, le n, n. a art. io cité, et n. de p. avec cet ouvrage n. (La une et traduction n'a publié traduit pas mention d'Um paraphrase en par encore mys français, des (sections 2; Traités Cette commentateur d'Oxford, et dans le deuxième fasc. des Traités arabe, 38, — 1892 des avertissements, et de Leyde Leyde, publié texte sections théorèmes Berlin, arabe. M. Mehren le d'Avicenne, (2) Muséon, p. de manuscrits Sîuà, VIII, IX, X). mystiques d'Avicenne, fasc. II, est attestée Tis'o raçâ'il par Nacir (voir ed-dîn ci-dessous, 1.— 18 et ig. 1. 16 et suiv.), p. irr, (3) Muséon, ibid., p. 38, n. 2, 1. 3 et 4; Traités p. H, n. 1, 1. 12. p. 73, (4) Tis'o raçâ'il, pp. lira tro. myst, d'.ivic., ibid., 74 — suivie, à est toire en elle-même les sous si, titre, d'un ce fournira les qui nous correspondants précieux et les et commentaire désirés. Mais l'his intéresse déjà notre pas encore exactement dans long renseignements de Salâmân noms — recherche actuelle : Absâl, prototypes nous n'y trouvons des deuxpersonnages d'Ibn Thofaïl, nous remarquons du moins, plus d'un détail dont notre romancier histoire, cette tiré parti; elle constitue l'une des sources d'Ibn Thofaïl. Nous ne pouvons donc nous dis a manifestement du roman d'en donner penser tant les sur de circonstances certaines auteur a une analyse un peu détaillée (1), insis particularités qui offrent quelque analogie avec dû roman notre dont et notre s'inspirer. Il y avait, aux temps anciens, avant le déluge de feu, un du nom de Harmânoûs ben Harqel (2). Il possé vieux roi dait la le truit de Grèce les sage. (3) jusqu'au grand âge, caverne sciences se ; tous Ce occultes, livrait à les rivage delà mer, la terre d'Egypte. C'est lui grandes pyramides. les (i) et Son maître, Aqlîqoùlâs toutes livre de Boûm royauté pays roi (4), était lui qui sage un M. Carra de Vaux en a savant et un avait philosophe l'ascétisme, jours, il déjeunait enfermé quarante déjà présenté un résumé avec qui a cons de enseigné d'un très dans une quelques à la fin de son Avicenne. Paris, 1900. ou Harminos, fils sur Harmonies d'Héraclès. Pour le changement pos de la finale grecque, ioç en Timàoûs =T!|iaio;. ^j oûs, cf. : D'autre part on rencontre, dans les traditions alexandrines, un person nage du nom de Harminos, auquel la légende attribue une réforme du calendrier. Harminos = Harmaios = Harmais = \Ap|j.aj:iç, qui n'est que (2J sible la ^ysjU.-Ja du Harmhabi, le b égyptien se pro i8gg, dans le compte-rendu, par G. Maspero, de la traduction de l'Abrégé des Merveilles par le baron Carra de Vaux, p. i5g, 1. i5 à 1. 18 et n. 7). Pour le changement de l'iota de transcription nom (Journal des nonçant v 'Apiu'voç en â, Chahristânî, phical sects cf. Dîmoqrâthis x_yyyo\j£-i>y Kitâb by pharaonique Savants, ' el-milal wa Aï)[i.6xpiT0ç (par religions and ex. dans philoso- Muhammad Al-Shahrastdui,... ediled by... Cureton. Lon 1. 5 du bas). don, 1842-1846, 2 vol., vol. II, p. rop, (3) Les provinces grecques d'Asie. (4) 'AypraoXa; = n-nihal, Book of (Agricola). 75 — Par — conseils, Harmânoûs était arrivé à subju de la terre habitée. Désireux d'avoir un héritier de sa sagesse et de son plantes. la guer ses totalité sans royaume vaincre femmes, le des indications, il forme de statue, en ayant du œuvre les de néglige il devient enfant nous un les révéler être humain Salâmân, de son il il lui et consacre à cette narrateur A l'organisme secrets. Le complet. ainsi directrice, sage nomme qui se et cet belle nourrice une d'Absâk, nom développe au art, dont le choisit pour fille de dix-huit ans, du horoscope un veiller joindre la forme de l'âme vient se constitué ses par une mandragore en conçu : de ressources commerce à Aqlîqoûlâs. Sur d'attendre soin charge étrangement germe si toutes se le répugnance pour s'adresse la femme remplace favorable. Aqlîqoûlâs ment sa vieux roi charge de l'élever. Pourrécompenser Aqlîqoûlâs, fait construire sur ses capables l'un en de plans résister aux l'autre briques, sage, l'autre au et deux déluges de feu en pierres. lui-même. Ce roi L'un sont doivent leur servir, pyramides : elles bibliothèques Harmânoûs, à deux immenses monuments et d'eau les deux après (1), destiné est pendant de laboratoires, puis, sademande, au grandes leur vie, de leur mort, de tombeaux. L'allaitement nourrice. sent terminé, le Touché à les laisser à la puberté, amour. pourtant père veut séparer son du ensemble. par (i) complaisances, il Sur truites cette pour légende permettre pour cette passion et se prévaut auprès ses de elle femme, de lui de se qui sa fils de la l'enfant, Mais lorsque Salâmân affection son Endoctriné chagrin il transforme le tient alexandrine science des deux de grandes survivre aux en par la soumission, de ne cède pas aux remontrances à la con parvient réité- pyramides, deux cons déluges, voir Journal des savants, i8gg, dans le compte-rendu, par G- Maspero, de la traduction de l'Abrégé des Merveilles par le Baron Carra de Vaux, Cf. Platon, Timée 22 C. pp. 161 à 164. — 76 — du rées roi son lumière de à et se il finit l'une son qui père, cette sa passion pour roi tiers, ils décident de fuir Au trous, sept d'une moyen qui temps deux parts, dont son de faire alors Absâl. Son périr vizir Mais leur conversation, oreilles des deux amants : arrive aux de flûte sorte de faire l'autre à et mal sa promesse. ce projet. delà la ensemble par lui la femme, Pourtant, ». à l'étude de la sagesse, Harnoûs le détourne de surprise par un libertine d'Absâl « Absâl. Mais il tient délibère point offusquer ne en s'asservissantà une à faire de par consentir serait consacrée Le l'exhorte à intelligence détourner de — de permet mer enchantée tout voir gens, du d'Occident. (1), percée-de dans les sept coup, qu'il est au courant de leurs faits et gestes, Harmânoûs découvre la retraite des deux fugitifs. Touché d'abord de leur état et climats, misérable, il subvient il leur obstination, rer, et à leurs même besoins, comptant sur le bientôt, irrité de son du jeune homme. Mais repentir moyens savoir aux de les satisfaire plonge des magiques, les ôte, par leur passion sans cependant charmes dans les ainsi plus cruels les sépa tourments. Salâmân se décide à revenir implorer son père. « Le trône, lui dit celui-ci, veut qu'on ne s'occupe que de lui. Absâl aussi veut la même chose, et les deux sont incompatibles... Tu ne alors peux... porter la peux monter au les lier tous deux attachée délier. Mais alors, dans la Le ver mer. Salâmân; de ta », la à son alors pensée. main à Absâl, » Et il avait ordonne dit dans la « de pre au trône, il les fait venue, la main, ils vont se jeter La se prenant par quant il de Salâmân fixée pied. roi ordonne et y monter, De même, tu ne que l'amour d'Absâl pied. ensemble comme mière comparaison Absâl le trône... sur à ton trône des cieux, est suspendu aux pieds et main qu'Absâl est attachée nuit à l'esprit des il la laisse eaux de préser se noyer. (i) Le texte dit, au duel : « deux tubes d'or, portant sept trous de sif flet », et plus bas, au singulier « ce sifflet » ou a cette flûte ». Il s'agit, sans aucun doute, de la flûte double des anciens Grecs. 77 — — Peu s'en faut que Salâmân ne meure de désespoir. A la demande du père, le sage vient à son secours. Il lui pro met de lui rendre Absâl, s'il consent à venir avec lui dans à l'imiter en tout, sauf qu'il pourra rompre le jeûne tous les sept jours, tandis que lui-même jeûnera pendant quarante jours consécutifs. sa caverne et Dès lors, Salâmân le vient du sage, prière place voit dans la visiter c'est ment rendue : elle Le éprend s'en d'Absâl lui est qui à la apparaît à la violemment. Il ne veut lui être définitive allait devenue qui qui jour, quarantième la forme de Vénus d'Absâl. Salâmân plus entendre parler tous les jours l'image d'Absâl caverne. odieuse. Mais sa nou tour, lui devient bientôt indifférente. Alors, son intelligence retrouve la santé : elle est purifiée du trouble de l'amour, qui le rava lait du rang de la sagesse et de la royauté au rang du velle passion assouvie, Vénus, à son « plaisir et du divertissement 11 ». à succède son père, cul la sagesse, et devient, en même temps qu'un grand roi, le chef d'une grande secte. Il ordonne d'écrire cette histoire sur sept tables d'or, et de les déposer dans les tive au chevet pyramides, du tombeau de Lorsqu'après les deux eut déluges, été repeuplé, le divin Platon contenaient les deux son père. de feu et d'eau, le monde apparut. Sachant ce que pyramides en fait de connaissances de trésors précieux, il voulut les ouvrir ; mais de l'époque lui en refusèrent l'autorisation. Aris- sublimes et les rois tote fut avait la plus porte d'or le ses conquêtes, lui procédé que condition qu'il en lui son permit avait élève, d'en qu'il ouvrir indiqué Platon; tirerait seulement les tables lesquelles étaient écrites, dans la langue de l'an Egypte, l'histoire de Salâmân et d'Absâl. sur cienne Telle par selon fut à mais ce heureux. Alexandre-le-Grand, dans suivi le Neuf est l'allégorie. L'interprétation commentaire qui lui fait suite nous en est dans le donnée recueil des riçâla. Cette glose anonyme commence par rappeler la phrase 78 — d'Ibn Sînâ te que nous avons citée : toi-même représente d'initiation..., mân et — « Absâl ...sache etc. », et elle ajoute représente d'être le ment » racontée. Puis elle de Nacîr commentaire ne peut qu'on soit au être musulmans, il cette du est et accoutumé péremp- en de très inégale valeur d'un premier glossateur, recueillis bout, seul un la transcription textuelle d'Eth-Thoûcî qui, d'une façon démontre l'inanité. Plus vraisemblable estla sup que nous avons affaire à deux morceaux diffé position rents ce certains commentateurs commentaire toire, Or en ques difficile d'attribuer à la fois à inconsidérée affirmation textuelle l'histoire Ibn Sînâ. Si de critique « ed-dîn eth-Thoûcî. celle qu'a visée défaut de allusion est celle reproduit commentaire conclut très nettement que tion degré ton l'histoire de Salâ que d'Absâl à laquelle Ibn Sînâ fait ici qui vient Salâmân que qu' et puis d'abord : le séparément par un une courte compilateur notice d'Eth-Thoûcî, commentaire et mis bout à sans aucune prétention critique. Bemarquons ici rapporté en outre que le d'Eth-Thoûcî commentaire divise lui-même se en deux parties succes sives, dont la seconde, Eth-Thoûcî lui-même a soin de nous en avertir, n'a été composée par lui que longtemps après la première (1). Dans la plus ancienne de ces deux faite, à ce qu'il semble, de pièces rapportées et disparates, le commenta teur, encore très incomplètement informé, n'aboutit qu'à parties, des quelque peu vague flottantes. Il conclusions s'agit pas sâl sont ici d'une histoire deux confuse, nous dit d'abord connue : que c'est-à-dire deux noms qu'il ne << Salâmân lesquels le Maître noms par taines choses », et a et Ab désigné cer symboliques. Ce dire de mieux, ajoute-t-il, c'est que Salâmân re présente Adam ou l'Ame raisonnable, Absâl le Paradis, ou les degrés de la béatitude, et l'histoire dans son en qu'on a pu semble (i) Adam chassé Tis'o raçâ'il, p. ir-, du 3° Paradis, ligne du bas, ou la et p. chute par UT, 1. 17. laquelle 79 — l'Ame descend de ces livre « qui aux passions. à laquelle il sorte que Absâl à s'élève de puisse correspondre Salâmân ajoute en à à petit et perfection; en ce poursuivant, noms se ver, il ayant : rapporte Salâmân, meurt captif. réputation, histoire, cette el-A'râbî intitulé elle d'ailleurs il l'a ne deux ces là des pas haut, première partie Autrement notre Jeu de X-jNLwJb du mots àdiyyJi (salâma) ». « de d'eux, répu sa mauvaise des Arabes. Le récits qu'il lui Ce Mais la nous dit a entendu ici, en et que question; du moins, montre ne dit-il, donc seraient phrase plus citée deux noms puis nous invite ces que d'initiation, ont du livre d'Ibn tirée ce qu'on cherche bien indiquer le la est contraire. d'Eth-Thoûcî écrit le sens Salâmân, seconde est qu'il à Salâmân sur des commentaire avoir après prou se — ter d'interrogation. précise relatives le bonne sa cause la forme elle semble commentateur, naissance], à connus. degré et son l'énigme, mine sur Ce point salut étaient dans laquelle le Maître résoudre (i) à symboliques. noms à trouvée dans le livre pas noms désignent l'âme toires sous s'y trouve, pourtant elle pour peuplade, l'un grâce avaient raretés que, répond pas ne deux car ces Des érudits du Khorâçân lui qu'ils Les : commentateur ajoute donner, (1) captivité l'autre, Absâl, que être de paraît histoire dans laquelle deux hommes une prisonniers par une échappe à la tation, tandis que histoire cette avaient, été faits raconté Cependant, « cours] chez les Arabes : rencontrent dans leurs contes » ; et [qui celles dit perfection cet objet qu'il Puis, il La tout cas, poursuit, et tout ce qui arrive entre deux à l'énigme que le Maître nous invite à résoudre. » eux à lorsqu'elle se de quelqu'un [sublimes] en poursuit une chose qu'il n'obtient que petit grâce si degrés Il s'agit, et du à ce partie. à arrivé nom ma J'ajoute, [connais- commentaire, deux his Absâl. Voici cause « de Salâmân de sa : celle que ^L^L-^o bonne réputation, j'ai i^'^—*-3 obtint le 80 — la connue du conte Et il résume, à grands traits le Harmânoûs, du sage Aqlîqoûlâs, du jeune première. roi Salâmân prince — » de et sa Absâl (1). Puis il nourrice donne l'interprétation allégorique, en histoire ne peut être celle à laquelle C'est là, dit-il, une histoire du commun des philosophes (2) Sînâ. « qu'un du paroles pas au Maître, [mais] Eu effet, modèle. impliquerait qu'elle elle ne a fait inventée pour y roi les correspond cadre pas avec le Ibn quel rapporter qui ne en cette allusion qu'a d'une façon que c'est montrant que lui, [Harmânoûs] puis qui est l'Intellect actif, le sage [Aqlîqoûlâs] l'émanation qui se répand sur lui d'en haut, Salâmân l'âme raisonnable..., Absâl la faculté corporelle, animale, par laquelle se plète l'âme... La passion de Salâmân pour Absâl, inclination son (i) Eth-Thoûcî la traduisit du au titre (2) du de cependant la haute Egypte, suivante : « soit c'est Telle bas). (Avicenne, lieu de croire en p. 290, 1. 10 à été traduite du grec par effet qu'elle est d'origine semble, à penser que l'auteur des doctrines et des allégories alexandrines, nourri dans — se est présentée comme ayant a (3). est dit M. Carra de Vaux et il y Un détail — histoire, celte écrivait » 73 au p. histoire, etc. répandit et Honaïn ben Ishâq l'origine de Ja mention jointe Traduction du grec par Honaïn beu Ishâq Telle ». morceau : « 1. 17 et n. 2)... nous Honéïa fils d'Ishâk, alexandrine. L'histoire : « arabe (Cf. supra, Cette « ajoute grec en général el-'Ibâdî » l'essence corporelle, pour com donnerait, ce une région plutôt Harmânoûs... continentale, dans l'intérieur de possédait la royauté soit dans la moyenne ou l'expression de Roûm (c'est-à-dire les l'Asie; c'est grecques d'Asie-Mineure et de Syrie) jusqu'au rivage de la le pays de Grèce et la terre d'Egypte » (Tis'o raçâ'il, p. lit", 1. 2 et 3). Cette formule « jusqu'au rivage de la mer » semble indiquer que l'auteur habitait l'intérieur du pays, du pays de Roûm probablement. Au lieu d'écrire : le pays de Roûm « jusqu'au rivage de la mer », un habitant de la Grèce, ou même de l'Egypte, n'aurait-il pas écrit plutôt : provinces mer, le avec pays qu'une le récit de Roûm autre « jusqu'au semble indiquer désert », ou « jusqu'à l'Euphrate à l'appui de cette conjecture vient particularité pour des la capitale supposée des États » : ? Notons bien que d'Harmâ- pyramides, l'auteur de ce coûte nomme le pays de Roûm le premier, avant la Grèce et l'Egypte, proba blement parce que c'est le pays où il habite, où il écrit. noûs une (3) lous ville très voisine L'interprétation deux veut dire se grandes poursuit ainsi qu'ils se plongent jusqu'au bout dans les choses Leur fuite à : périssables, loin ,x 81 — poursuit notre est, — commentateur, l'interprétation de l'his à ce qu'a voulu le Maître. Mais toire. Salâmân Absâl ne correspond correspond voulu, par ce [per sonnage, représenter] les degrés de l'initié dans la con naissance tandis mystique, l'empêche d'arriver à la fection. Ce donc n'est dit le ce qu'a Maître; été posée n'a pas Ne nous il qui représente ce connaissance mystique et à la qu'ici pas cette histoire d'arriver à per à qui correspond l'a et cela montre que celui qui capable tion d'[Ibn Sînâ]. puisqu'il a point, com l'inten comprendre » arrêtons Eth-Thoûcî, l'auteur à pas examiner de anonyme ce comme si, conte l'a, le bien croit mala droitement, composé, après coup, pour répondre à l'allu sion d'Avicenne, et hâtons-nous d'arriver enfin à la der nière histoire partie] du mière et paraît être en a effet, commentateur. dit-il, est venue à ma [con l'époque [où j'avais écrit la Elle commentaire. celle qu'il a visée. est attribuée au Aboû pre Maître 'Obaïdel-Djoûzdjânî, œuvres du Maître, liste des sa d'une Histoire de Salâmân lui. Elle raconte, par l'érudit nous transmis, dans mention sée] histoire, vingt ans après naissance] la rapportée par La dernière « en résumé et d'Absâl [compo (1), que Salâmân et du Vrai. Le délai pendant lequel on les laisse libres, c'est la durée du pendant lequel ils se livrent à ce [genre de vie]. Leur punition par la passion qu'ils ne peuvent satisfaire quoique réunis, c'est la persistance temps du désir dans l'àme mân vers des malgré [accomplir] leurs sance] à son père, c'est occupations vaines. c'est leur chute dans la l'affaiblissement des facultés [et leur impuis actes, Leur l'âge du déclin. Le retour de Salâ de la perfection et le repentir volontaire à tous deux dans la mer, après l'éveil du souci chute mort : pour le corps, par la dissolution des facul l'organisme; pour l'àme, par la séparation d'avec lui. Le salut de Salâmân, c'est la survivance de l'âme après le corps. La vision qu'a Salâmân de la forme de Vénus, c'est la joie que prend l'âme à se délec tés et ter vée de des perfections de l'àme à travers les intellectuelles. Son avènement au trône, c'est l'arri Les deux pyramides qui durent à sa véritable perfection. siècles sont (i) Tis'o raçâ'il, qui fait suite, va, y p. la forme irr, 1. compris 19, et la à p. matière corporelles ». IIT, 1. 5 du bas. L'interprétation, Je p. iro, 1. 2. la conclusion, jusqu'à la — 6 82 — Absâl étaient deux frères — utérins. Absâl était le plus jeune. frère. Il était beau de visage, intelli les lettres et les sciences, chaste et instruit dans gent, brave. Or, la femme de Salâmân s'éprit de lui et dit à Sa Il fut élevé lâmân fants Fais-lui fréquenter ta « lui prennent modèle sur Absâl « : par son refusa Ma femme famille, Salâmân tes pour que en Mais l'y engagea. de fréquenter les femmes. Salâmân lui dit toi comme une est pour Elle letraita chez eux. ». mère Il ». honneur. Au bout d'un avec : donc vint certain temps, elle lui déclara, dans le tête-à-tête, sa passion pour lui. Absâl repoussa ces [avances], et elle comprit qu'il ne lui céderait pas. Elle dit à Salâmân : « Unis ton frère avec ma sœur à »; sa sœur : et « il la lui donna Je ne t'ai pas femme. Elle dit pour mariée à Absâl alors pour qu'il soit à toi seule, à mon détriment, mais pour le partager avec toi ». Et elle dit à Absâl : « Ma sœur est une vierge pu dique. Ne ne lui nuit de consomme pas le mariage avec de elle parle qu'après qu'elle se sera accoutumée jour, à toi ». et La des noces, la femme de Salâmân se coucha dans le lit Absâl entra auprès d'elle; mais il ne la pos sa sœur. séda pas. Elle d'Absâl. Absâl mantes ne geux. font s'empressa de serrer sa poitrine contre celle eut un soupçon et se dit : Un éclair brilla, la [femme]. Il la repoussa, sortit d'auprès en devoir de la fuir. Il dit à Salâmân : « Je des pays, car je le puis ». Il prit contre les peuples, et conquit des rir terre et sur Les « vierges ai Or le ciel, à ce moment, était nua dont la lumière éclaira le visage de pas ainsi. mer, à l'Orient et d'elle, et se mit te conqué une armée, guerroya pays à son frère, sur l'Occident, à veux sans reproche. Il soumit, avant Dhoû '1-Qarnaïn (1), la surface de la terre. Lorsqu'il revint dans son pays, pensant qu'elle l'avait ou- crois notre devoir donner in sujet, et qui, à extenso ce ma conte, (i) Alexandre-le-Grand, l'homme aux deux cornes, d'Orient). surnommé particulièrement n'a connaissance, par c'est-à-dire important pour jamais été traduit. les Arabes Dhoû 'l-Qarnaïn, aux deux empires (d'Occident et 83 - blié, il reprise Un de passion avec ses grosses elle l'embrasser. Mais voulut repoussa. montré, Salâmân ennemi s'étant de lui vant la par la refusa et - sommes Absâl envoya de au troupes. La femme, alors, distribua aux chefs de l'armée pour l'abandon le champ de bataille; ce qu'ils firent. Les ennemis le vainquirent, le blessèrent et le laissèrent pour mort. ner sur Une bête sauvage, qui nourrissait des petits, eut pitié de lui et lui donna le lait de ses mamelles. Il se nourrit ainsi, jusqu'à ce le fût qu'il (1) mân et rejoignit. ranimé et Il prit l'armée les ennemis, les sur Il rétabli. il étaitaffiigé de la fit dispersa, frère. Absâl son équipements, ses avec prisonniers d'entre eux, et valut la royauté à son frère. Alors la femme s'entendit avec un cuisinier la par science et par Son frère fut très Dieu avec ferveur. était. Il fit boire à dome, le poison plupart et lignage de affligé un ma poison. et sa Il mort. par le [se ses alliés et avaient fait boire à à la renonça à] mit [Dieu] lui révéla clairement ce sa femme, au cuisinier et au qu'ils revint l'action. faveur de l'un de royauté en la Absâl du jordome, les soudoya, et ils versèrent à C'était un [homme] loyal, grand par le mérite, Salâ revint vers de perte son prier en qui major frère et ils moururent. Voilà ce que tion. Salâmân lect l'histoire. En contient l'âme représente raisonnable. jusqu'à l'intellect spéculatif qui s'élève sont voici l'interpréta Absâl l'intel acquis (2) : ce là les degrés de l'âme dans l'initiation, la perfection. La femme de Salâmân si elle s'élève graduellement vers la faculté (i) Je corporelle, saute aucun sens ici et qui un doit (2) Cf. Maïmonide, des pages (3) tion Le groupe contenir de désir et ne qui mots quatre à la colère, me etc. paraît offrir quelque altération. Guide des Égarés, vol. I, la note de Munk au bas 307-308. Bornons-nous à : « encline au est (3). refus noter d'[Absâl], encore c'est quelques l'intellect qui traits de cette interpréta se retire vers son monde 84 — Cette « interprétation, correspond mentateur, — conclut avec à ce raison notre com dit le [Maître]. Ce qu'a qui que, dans sa Riçâla sur le Décret et l'Arrêt (1), mentionnant l'histoire de Salâ mân et d'Absâl, il fait allusion à l'éclair [jaillissant] du nuage sombre, qui fit voir à Absâl le visage de la femme histoire confirme qu'il a visé cette c'est de Salâmân, si bien qu'il se détourna d'elle (2). » Voilà donc retrouvés les passages d'Ibn Sînâ fourni à ses héros, retouches, leurs sauf mais, éléments de plusieurs outre, seulement romancier non notre son douter, de la dernière histoire, du bon a qui à C'est, ont noms » prototypes récit. qu'il les « et, de en n'en pas tiré les deux per du chaste, du vertueux Absâl. C'est à l'allégorie d'Ibn Sînâ intitulée Riçâla de sonnages ben Yaqdhân Hayy nage de son Pour ce qui [propre] (p. c'est le Salâmân roi qu'il a emprunté roman, circonstances it, dern. 1.)... L'éclair I divin ravissement le personnification des est et qui principal de la à fable, brille du [sein du] nuage dissipe les ténèbres tandis qui person de l'Intellect actif. peine sombre, était qu'on les choses périssables (p. I VU, 1. 3 et 4)... L'allaitement d'[Absâl] du lait d'une bête sauvage, c'est la perfection qui lui vient d'en haut, des [substances] séparées [de toute matière], à cause de cet état de stu absorbé par péfaction (il » de s'agit l'extase) (p. 1rs, 1. n et 12). Sur les substances séparées, voir par exemple Hayy ben Yaqdhân, trad. franc., p. 75, 1. ig, à p. 76, 1. 7; p. g3, 1. 21, à p. g4, 1. i5; p. g6, 1. 5, à p. gg, 1. j5; p. gg, 1. 7 du bas, à p. 101, 1. i5. Le Décret et l'Arrêt, c'est(1) Cf. supra, p. 71, 1. 7 du bas et n. 3. à-dire la Prédestination. Sur la traduction de ce titre El wa 'lqadar (Le 'Décret et l'Arrêt), voir Traité de la Prédestination et du Libre arbitre, par le docteur Soufi 'Abd ar-Razzaq, traduction nouvelle, revue — qadhâ' et corrigée par arabe de cet Riçâla fi 'l- St. Guyard. Nogent-le-Rotrou, été opuscule a publié qadhâ' 1875, St. Guyard Traité du Décret par 6, p. n. sous 1. ce Le texte titre : Er- wa et de l'Arrêt divins 'l-qadar, ou le docteur Soufi \Abd-ar-Razzaq. Sauf quand on les Paris, 187g. trouve opposés l'un à l'autre, il n'y a pas grand inconvénient à traduire indifféremment et qadar par Décret expression qui nous par — qadhâ' est divin, familière. (2) Il (p. 72, I. s'agit 22 ; de la phrase 1 et de à qui doué de la continence la d'Absâl chasteté d'Ibn Sînâ voir même page n. Joseph, quand il fut que 2) : « nous avons Tout le la beauté divine averti par citée monde se plus n'a montra, l'éclair de la lumière haut pas ni été de céleste ». 81- — passage, dans avons-nous pu noter au d'Avicenne, le melles plusieurs trait conservé un seul de la bête parler par ces héros du principal de emprunts ce dans une caverne que c'est la et de du lait de à la sa morceaux veux ses En revanche, il récit. genre deux Ibn Thofaïl : je sauvage nourrissant du jeune Salâmân celle — fait histoire, première Absâl nourrice ma a : c'est Hayy ben Yaqdhân se retire, à l'imi tation du sage Aqlîqoûlâs, pour se livrer à l'ascétisme et s'entraînera l'extase mystique. Il arrive à y jeûner, comme lui, pendant quarante jours consécutifs (1). Après quoi, il ne déjeune, lui aussi, que de quelques végétaux. Enfin, du naissance noûs, issu d'une prince de racine Salâmân fils du mandragore Harmâ roi façonnée forme en de statue, proies sine matre creata, qui a manifestement inspiré à notre auteur l'idée d'une naissance sans père ni (2). Ce mère conte d'Avicenne. Mais ait connu le allégorique, nous on ne des recueil Neuf le savons, douter peut guère riçâla l'avons aujourd'hui, c'est-à-dire suivi du Salâmân et de sa nourrice Absâl, ainsi que du la d'Eth-Thoûcî, C'est là, sans doute, c'est que conte de commen forme résumée, par Ibn Sînâ. recueil, portant le nom sous une contenant, histoire de Salâmân véritable Thofaïl d'Avicenne tel nous taire n'est pas qu'Ibn dans et ce Absâl d'Ibn Sînâ, qu'Ibn Thofaïl a trouvé réunis tous ces élé ments dont il a tiré parti dans son Hayy ben Yaqdhân. Il nous (i) Notons à dire reste dont l'influence quelques n'a pu manquer que cependant si ce mots de d'un autre s'exercer dernier détail était isolé, preuve d'un emprunt, car les pas, à lui seul, la consécutifs de jeûne forment en quelque sorte, chez les tuerait auteur directement il ne consti quarante auteurs jours çoûfis, un chiffre sacramentel. (2) A signaler encore grâce aux ressources gore, le nisme germe de cations un son Salâmân, autre art, le a rapprochement. su développer, narrateur ajoute : « Après au Il sein qu 'Aqlîqoûlâs, de la mandra en résulta un orga directrice, et il devint un être humain livrera, sur cette donnée, à certaines amplifi à du bas). (Hayy ben Yaqdhân, trad. franc., p. 21, 1. 19, p. 26, 1. 7 qui reçut complet de ». la forme de l'âme Ibn Thofaïl se Ibn Thofaïl sur Nous man. pendant qu'il voulons parler Ibn âgé, porain plus intitulé Tadbtr de Bâddja, l'idée de concevait compatriote son et de son ro contem (1) son principal ouvrage (Le el-motawahhid et du Solitaire). régime Ibn Thofaïl, dans son Introduction (2), mentionne ce livre d'Ibn Bâddja. S'il néglige de signaler un tel emprunt, à de côté qu'il que et connu d'ailleurs par que faits à Ibn avoir moins, peut-être, inspiration, d'une d'une inachevé, guère reconnaît qu'il ceux s'agit d'un emprunt suggestion. aujourd'hui longue une Moïse de Narbonne dans Ce Sînâ, livre, demeuré ne perdu, analyse nous qu'en hébreu du son commentaire c'est caractérisé, est donne Hayy ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl (3), analyse que Munk repro duit presque intégralement, en traduction française, dans ses Mélanges de dont faïl, vit philosophie juive (4). Le et arabe solitaire Ibn Bâddja, à la différence de celui d'Ibn Tho rien de commun, il est vrai, avec un Bobinson. II parle n'a au de milieu de société ses ses semblables. pareils, s'il Il recherche trouve, en même la des c'est-à-dire hommes d'élite qui visent, comme lui, à la perfection ab solue, à l'union finale avec l'Intellect actif. Mais avec eux ou sans eux, il doit, même en vivant au sein des villes, s'isoler se (5) matériellement et peut, de autres lui (6). pour la société hommes, « Il nous (i) MuDk, semble, dit Munk voir de Mélanges de solitaire le le juive et p. participe arabe, p. g, 1. 3 du de la 5e i, à p. ses 388, 1. que avait par 2. forme tawahhada, dont 4o3, 1. 17. le facultés, bas. actif motawahhid : qui s'isole. (fi) Munk, ouvr. cité, p. 4o2, 1. (7) Ibid., p. 388, 1. 20. but Bâddja l'homme, de faire de tous les même qu'Ibn successif franc,, philos, (3) Voir plus haut, pp, 48 à 5o. (4) P. 38g à p. 4og. (5) Tel est le sens exact du verbe par (7), quelle manière du développement (2) Hayy ben Yaqdhân, trad. traduit c'est-à-dire qui ne poursuivent pas but de faire seul moyen autant que moralement, du vulgaire, littéralement on celui 87 — à s'identifier peut arriver l'homme isolé de la qu'Ibn ginale, Thofaïl a Il y » témoignage d'Ibn traité seul qui ait ce l'a devancé dja, attestée par sujet, sur ce Ibn flexion individuelle point sa sur temps tait ou des à pements, les Thofaïl. Je terre mains n'en veux l'originalité d'Ibn Bâd d'Ibn Sînâ : imaginatives Avicenne unes sont infirmées ne Bâddja, à et idée vient de dire s'imposent d'autres la raison, pas divers le « que au flot de la disposition ajoute alors pour vaines. et une Ibn Sînâ infirmées, ne elles pourquoi elles (2), [nécessités] (3), d'Ibn Ces dernières fois naturelle les dévelop puis certaines repré de l'imagination. C'est témoignage que Voici, qui fortement à l'esprit. distinguent pas, au premier abord, des premières de la raison; car, quand nous en même en philoso passage suivant ne se témoignage ré musulman, une recevoir preuve que vraies, disparaissent seule tout enseignement que par sont la l'expérience, d'Ibn Bâddja d'abord pour sentations Les le pré l'idée d'une intelligence que d'Ibn est « l'ont ce n'était encore qu'un germe volant : prendre entre ori Bâddja, (1). Notons cependant, » était, dans l'Orient religieux, restait auteur ceux qui les données de prédécesseurs dans l'air. Mais il lui cet de pleine maturité par dehors de toute tradition, de phique idée plus ancien, du lui donne Ibn Bâddja, Bochd, et aucun Bochd, à parvenant considère une ouvrage que sans pour cela mettre en question humaine là avait trouvée dans le livre d'Ibn pu moins avec cédé ne l'intellect actif. Il avec société... trouver dans un les développements et qu'il n'a puisqu'au — [nécessités] appelons au elle rend le rationnelles. ce que signifie la dispo- Ibn Rochd. Traité de l'Intellect hylique ou de la Possibilité de la et l'Intellect actif], à la fin du traité (Cité par Munk, ibid., p. 388, 1. 3 et 1. g). peut se traduire par « esprit, lumière naturelle, dis 'i Jaà (i) Conjonction [entre l'intellect humain fithra, (2) position (3) naturelle Kitâb première partie : P. Vattier ». Vattier le traduit en-nadjât La par logique, sous ce titre : « pensée ». éd. de Rome i5g3, n, 1. 22. Cf. la traduction du même par La logique du fils de Sînâ, communément appelé (le livre de la p. délivrance), sition naturelle. sans ner, fait d'aucune secte, partie suppose sans avoir sans avoir connu aucun ordre ciété, les Un homme sensibles choses cience qu'il est venu au d'un coup, à l'âge adulte, capable de raison avoir ouï parler d'aucune opinion, sans avoir tout monde Ibn Sînâ et », et tirant d'elles aucune so mais percevant états de ses développement son poursuit fréquenté établi, cons sur la la raison, des représentations imaginatives (1). Ne voilà-t-il pas, bien nettement énoncée, l'idée que reprendront tour à tour, un siècle et un siècle et demi par rectification, tard, à l'autre plus Bâddja d'une pos question en la maîtresse de traire, douter, lui qui ce jetée en de logique. Ibn Bâddja son principal ouvrage. passant, à en fait, d'ailleurs, C'est donc, à pro au con l'idée n'en pas livre d'Ibn Bâddja, bien connu d'Ibn Thofaïl, l'idée de son philosophe solitaire, trou- a suggéré i658, p. 188, qui perdrait en netteté dern. 1. Nous traduisons à nouveau ce pas cité dans le style et la terminologie à être de Vattier. archaïques L'ensemble de ce développement C'est pourquoi, bien qu'il n'intéresse (i) actuel, musulman, Ibn monde elle est transformant notablement Avicenne. Paris, sage, du extrémité Ibn ThofaïlPMais et nous ne pouvons guère est vraiment pas très digne de remarque. directement notre objet dispenser de le compléter ici : une chose à son esprit et la met en nous Ibn Sînâ, il propose le doute lui est possible, la disposition naturelle n'en rend point témoignage. Si le doute ne lui est pas possible, c'est là une chose nécessaire de par la disposition naturelle. Tout ce qui est néces saire de par la disposition naturelle d'un homme u'est pas vrai : il y a beaucoup de faux. Il n'y a de vrai que la faculté naturelle appelée raison. « Puis, continue doute. Si alors Quant à la disposition trompeuse... » J'ai naturelle signalé de l'esprit autrefois, dans en général, elle est souvent une autobiographie d'El-Gha- le Discours de la Méthode l'existence du doute méthodique de Descartes (cf. supra, p. 28). Le pré sent passage du Kitâb en-nadjât, qui, bien que traduit en français depuis i658, semble avoir échappé, lui aussi, à tous les historiens de la philo sophie, nous montre maintenant l'essentiel du doute cartésien, l'impossi bilité pour la raison individuelle de douter prise pour critérium de la vérité, dans la Logique d'Ibn Sînà (m. «01037), antérieur de près d'un siècle à El-Ghazâlî (m. en n n). Ce n'esî pas "ici le lieu d'examiner si zâlî qui n'est pas sans quelque analogie avec — Descartes cédents de a pu sa el dû connaître, directement doctrine. ou indirectement ces anté , dans la vant de l'homme, à l'union Thofaïl, solitaire pour Tout emprunts. ces Ibn Thofaïl modèle. tout bon, son original bien Mais le actif. de de celui toujours est souverain offrira vague dans sont jamais toujours heureuses, et ses dont il s'empare, il le transforme; ce tranformations du l'Intellect avec un relief autrement saisissant que pâle l'unique meilleur et même pleine réalisation savoir d'Ibn solitaire le solitude même d'arriver à la moyen et parce qu'elles des conséquences im le développement logique de la thèse qui sert œuvre d'idée directrice et organisatrice. n'apparaissent que comme posées par à son Nous sommes maintenant en telle qu'elle teur, la a dû se de reconstituer, pensée de notre au mesure dans la produire du Hayy ben Yaqdhân. l'avons livre, montré, a pour question de l'accord entre la religion, genèse Le nous religion musulmane, être la philosophie de la suprême effort philosophie, rait et le la humaine, Or, la ne sau personnage allégo rique de dique (1), l'incarnation dans l'homme de l'Intellect Pour personnifier, dans sa plénitude, la raison hu actif. Hayy ben la objet des falâcifa. raison mieux symbolisée que par essentiel principalement Yaqdhân, qui représente, comme l'in son nom maine, indépendante de toute autorité, de toute tradition, dans la solitude, comme le voulait Ibn Bâddja, mais c'est dans une solitude réelle et vra naître et se complète, former. Il devra Salâmân fils naître que notre sans héros de mère, comme d'Harmânoûs, père, dans une Nourri déserte climat toujours égal. du lait d'une île au gazelle, il nature, et loin des hommes, seul au milieu de la des animaux, ces enfants de la nature, réduit à grandira l'expérience « mais aussi sans personnelle autodidacte » successivement lative, (i) enfin Voir plus dans et toute haut, p. 70, 1. 14, Philosophe la force du terme, il à la science, à l'ascétisme au raisonnement. et et puis à à la s'élèvera philosophie l'extase; et ici 1. 6 du bas à dern. 1. spécu prendront 90 — place certains lâs détails : des tirés l'isolement dans — pratiques caverne, les une du sage quarante Aqlîqoû jours de jeûne, le végétarianisme. A la raison s'oppose la tradition, à la philosophie la re ligion. Mais la religion peut s'offrir sous deux formes : Une ou plus religion étroite, moins attachée à la lettre, interprétation, hostile à la philosophie et à la raison ; une religion ouverte, amie de la spécula tion, disposée à concilier, par une large interprétation des de ennemie toute textes obscurs, philosophie. la Ce tradition que la raison, la et l'auteur veut mettre en religion et évidence, la c'est, d'une part, l'accord fondamental de la raison et de la révé expressions différentes d'une seule et lation prophétique, même plus pur en sorte que dans la symboles éclat dans la les textes philosophie et définitive de enveloppée vérité, brillant du obscurs dans elle de la rationnelle, révélation trouvent seule, leur interprétation C'est, d'autre et adéquate. dans la révélation, connaissance part, l'impossibilité, le philosophe, de parvenir à illuminer de la pure lu mière de la raison la foi obscure des dévots de la première pour c'est-à-dire espèce, s'il suite, leur tentait ôter, sans du aucun aveugle et machinale. totale, de la science devra grand nombre, du vulgaire, Une fois donc sagesse en intégrale, Hayy libérale étroite comme : éclairée, l'autre et le représentant symboliques, premier sera le Ibn Thofaïl écrit cette de la possession ben Yaqdhân entrer en relation successivement avec personnages et par de les éclairer, le danger de profit, l'utile frein de la croyance néanmoins l'un religion deux autres cette religion sincère mais intelligent Absâl ou, nom, Açâl (1), le second, pieux et son Par la suppression d'une lettre, Ibn Thofaïl transforme en JUu\ le nom JL^ol (Absâl). Quelle peut être la raison de cette alté ration? Il est aisé de comprendre pourquoi il conserve sans modification les noms de ses deux autres personnages : Hayy ben Yaqdhân convenait (i) (Açâl) d' parfaitement, nous l'avons vu (p. 89, 1. 17 à 1. l'intellect humain, issu, par voie lâma (<Jx*j\)_io), en arabe, signifie salut, el 1), pour désigner de l'Intellect divin. Sa- 22 et n. d'émanation, s'applique, en particulier, au 91 — l'honnête Salâmân, roi fuyant les d'une île d'y afin Hayy prier sera Ce d'y et méditer de la celle à son au conte en rationaliste, ses com dans l'île Sa paix. deux tous déserte, rencontre avec de la philosophie, leur accord fondamen religion vraie et point de doctrine tour le second du vulgaire, glement terprétation l'autre pieux venir chercher la solitude premier prouver Le voisine. tarderont pas à reconnaître qui ne tal. et Hayy est inhabitée, le traditionalisme étroit de préjugés et patriotes, devra l'un empruntés d'Ibn Sînâ. Puisque l'île de seront originaires — reste l'irrémédiable incapacité son philosophique établi, ainsi point : de toute in absolue des dogmes à aveu religieux. 11 fau dra donc transporter dans l'île habitée cette couple d'amis, symbole de l'union essentielle des deux entités qu'ils re- éternel. Salâmân salut professe sous ses <( pratique (Voir sauvé par et plus deux haut, formes, aussi suite (^jUa^Lco) sa la sera p. 79, n. Absâl La 1). Açàl, et du raison donc l'homme du salut, dans la religion est la tant tiré 4e forme, tu quand (il faut parti et non des Tis'o raçâ'il porte au est trépas dS-^dh, celui qui être pour du troisième nom, facile à déterminer, et opéré notre par commentaire évidemment vocaliser Absâl), l'abandonnes moins changement ^JLi*o\ déjà nécessaire signification dit Eth-Thoûcî dans le nous mesure dont ibsâl, auteur. nous nom avons d'action de l'action de livrer tu livres quelqu'un ou que tu le donnes en gage [Le texte y qui pourrait signifier seulement ^ ou M. Mehren (Traités mystiques d'Avic., fasc. II, avant-dern. 1.) a lu âcZSjb. ^\ « c'est-à-dire que tu le donnes en p. I , gage ». Je propose de lire, en combinant les deux leçons : àSL^yt,, y « ou que tu le donnes en gage »]. Le basl est une prison et un abri, ou une tu que le fais périr ». * place forte » est manifeste. la racine (Tis'o raçâ'il, Le nôtre est ■J-^**-? p. III, 1. 17). L'embarras du aussi grand. presque BSL implique l'idée adéquate au personnage le d'Ibn Sînâ, caractère le Peut-être est-ce pour celte raison qu'à plus essentiel second léger changement, la racine A S L de conformité. On dit couramment 'alâ açâli abîhi <c il ressemble à son un commentateur cependant d'emprisonnement, d'entrave, terdiction, d'austérité. Peut-être Ibn Thofaïl térité, Notons a-t-il n'eût personnage la qui en jugé point de que l'idée d'aus désigné son que d'in par son propre roman. racine B S L il a substitué, par implique l'idée de ressemblance, JLw' y> houa arabe <*-^ iA*- (voir les dictionnaires). Açâl serait donc l'homme de la conformité, de l'imitation, de la tradition, en face de Hayy ben Yaqdhân, l'homme de la raison, el, de Salâmân, l'homme du salut. père » 92 — présentent; il faudra — les nous la montrer préchant grande de découvrir, non pas à la vile mul l'élite du vulgaire, représentée par le bon titude, mais à honnêtes compagnons, ses entouré de Salâmân roi vérité qu'ils viennent — hommes d'une intelligence d'une piété monde réelle, et nous — faire plus que adonnés mais Telle a genèse l'originalité de monuments du parlant de la cette œuvre. philosophie ben Yaqdhân, Hayy c'est seul qui puisse nousoffrirplusqu'unintérêt Si l'illustre critique entend par ment que sous (i) Renan, « nous (2) vait, d'expresses Averr. et l'averr., offrir autre chose qu'un Telle était, sans la première pour doute, fois, de doctorat ès-lettres offre réserves (2). Mais éd., p. 9g, 1. 23 (la intérêt historique »). la de pensée cette Averr. première première » ori juge s'il veut lorsqu'en Renan, phrase, dans la le œuvres quelque seul 3a dit historique (1). nous ne saurions accepter ce philosophique, a arabe, peut-être là qu'entre toutes les des falâcifa, le livre d'Ibn Thofaïl ginalité aux mé été manifestement, dans l'esprit d'Ibn Thofaïl, son roman philosophique. Nous pouvons ap De tous les Benan solitude nécessaire de précier maintenant « ce dans retourneront chercher leur île, jusqu'à leur mort, la ditations transcendantes. la de affaires à leur échec. Après quoi, assister de leurs illusions, ils revenus moyenne, croyants aux éd. i852 dire porte : il écri édition de sa 1. 6 du bas. (Voir la Préface de la première édition pour le sens qu'il donne à l'expression u intérêt historique ».) Cette phrase figure encore dans la troisième édi tion, qui est de 1866. Mais à cette époque, l'auteur l'eût plutôt interprétée, croyons-nous, dans le sens que nous lui donnons ci-après. Car dans l'Avertissement de cette troisième édition, il reconnaît, en toute franchise, avoir jusque là sous-estimé la valeur, l'originalité de la philosophie thèse : et l'averr., p. 75, a II est très vrai, écrit-il alors, qu'en se développant sur un fond traditionnel, la philosophie arabe arriva, surtout au et au siècle, à une vraie originalité. Ici je suis prêt à faire quelques con cessions (aux observations de Henri Ritter). Quand je me suis remis à musulmane, xie xue suivre, ment après un intervalle de dix années, les traces de ce beau mouve trouvé que le rang que je lui avais attribué était plu d'études, j'ai tôt au-dessous culier, a 1.). Voir qu'au-dessus plutôt grandi que au surplus, sur ce de celui qu'il mérite. diminué à point, Ibn Rochd mes yeux » (3° notre thèse éd., intitulée : en parti p. 11, av. -dern. La théorie d'Ibn 93 - que, tout la satisfaisant à en - logique, rigueur ce scientifique, métaphysique et mystique, tranche térêt du récit, par la fraîcheur de consommé l'imagination, de la littérature philosophique, tantôt allégorique souscrire sans du style, composition et et sur tantôt sèchement alambiquée, restriction à nous ne l'in l'art par toute cette dialectique, pouvons éloge du cet conte, par que d'Ibn roman Thofaïl. Aux froides d'un tées sang, d'homme, notre auteur a su cessaire pour à phique d'Ibn Sînâ, abstractions nom ne pas communiquer, dans la rejeter l'arrière-plan, le la la Foi éclairée, et d'Ibn Thofaïl nalité doutent, philoso Ses trois réalité sensible que raisonnent, leurs erreurs, corrigent Dieu Très-Haut. C'est ticulier la vie. personnification veulent, ils agissent; ils trompent, la de mesure né de l'Intellect actif, de de la Croyance machinale. Ils sentent, ils peut comporter se chair et le développement mouvement et personnages principaux ont toute étique gauchement dépourvues de mais par découvrent, la grâce en cela surtout que consiste et sa supériorité sur ses sur son modèle Ibn Sînâ pairs, du l'origi en par : c'est que seul parmi'les auteurs arabes d'allégories philosophiques, il a su garder la juste mesure, tenir la balance égale entre les deux genres dont l'union constitue une allégorie de cette sorte, entre la dissertation développement toutes forme ses et le roman; parties, extérieure d'une et d'un récit ciers, en les faire ments dans épars. C'est il a su donner à de la mérite rapports plus lieu dans ses devan heureuse façon tout nouveau, dont il de la à a pour quelques pleinement religion et la intéressant. en second emprunte-t-il un dans dialectique, clarté naturel et apparaît peine un cadre un (Averroès) sur les alinéa. III, 2e A transformant entrer Rochd chap. les récit. grande simple, L'originalité d'Ibn Thofaïl l'invention du seul philosophique parfaitement enchaîné élé cons- de la philosophie, 94 — a qu'il cience, en marché, soin de plus attacher - de faire valoir, prix qu'au et il auquel Il premier. semble faire bon paraît effet, par pure modestie sans doute, de l'habile de son ouvrage : « Pour moi, dit-il en termi composition nant, je tombé et donner des ardent ces le où imposait le son de ses bien afin dessein de vulgarisation? dont et d'inspirer fait rien 'pour Au contraire, comme les personnages induisaient à penser vieux contes la en arabes, lui mettre en ne personne. pièces pas admis, il genre l'éclat, d'ailleurs, de toutes un s'il adopter et que Le à voulais » devoir est-il qu'il ne ne m'élevais (1). En. somme, lui-même? N'est-ce voie pour je atteindre, approximatives, est-ce peut-être emprunté des parce que que genre qu'il a cru y excelle. Toujours lumière ce mérite, échapper à bien vouloir laisser-aller dans mon regard ne saurait notions demande excuse, nus défauts désir d'entrer dans la plutôt pour traité de ce pour liberté dans la démonstration. Je ma dans des hauteurs en liront qui leur indulgence l'exposition suis frères prie mes m'accorder pouvait noms con qu'il avait à l'inépuisable trésor chargeant simplement de détails philosophiques, l'histoire qu'il racontait; comme on pouvait le croire sur parole quand il la donnait lui-même pour une pris soin, quer dit-il la tradition, pour vénérable prévenir paternité au par toute début son ancienneté équivoque, d'en à la fin du livre et : (2), il a revendi « Je vais, Introduction, te raconter l'histoire de Hayy ben Yaqdhân, d'Açâl et de Salâmân, qui ont reçu leurs noms du Cheikh Aboû 'AU [Ibn Sînâ] (3) ». Et dans la en terminant son conclusion de de l'ouvrage choses qui ne se peut entendre dans Son style, enfin, : « Ce livre trouvent dans aucun est des hors de comprend aucun récits pair. livre qui ont Le ton (i) Hayy ben Yaqdhân, trad. franc., p. n7, 1. 3 (2) Voir plus haut, p. 68, n. 3, à la fin. (3) Hayy ben Yaqdhân, trad. franc., p. 16, 1. 3. (4) Ibid., trad. franc., p. 117, 1. 2. ne du bas. beaucoup et qu'on ne cours » (4). s'écarte ja- mais d'une d'une La noble simplicité. phrase est courte, alerte, absolue, d'une élégance parfaite, d'une lumineuse clarté. C'est une justice à rendre aux philo sophes arabes : leur langue, en général, est claire, pré cise, correction développe leur et relever elles proviennent à mêle des défauts indéniables ses quelques les phrases; unes aux autres au sein rapports à un les de la phrase ordonnée; suppression, peu les arabe vague des entre les rapports subordonner hiérarchie de la langue d'aptitude manque en une variés, nieusement Sens marquent construction syntactique les généraux que qualités : particules qui propositions ou la pensée suivant un ordre rigoureu logique. Les causes d'obscurité qu'on y peut ne leur sont point personnellement imputables : sement relatif de propositions des suivant arabe, propositions harmo dans l'écriture, de etc. On toutes les voyelles; absence totale de ponctuation, ne peut néanmoins philosophes en reprocher, arabes, les divers général, genres aux livres des d'obscurité qu'on de rencontrer, par exemple, dans les écrits d'un Heraclite, d'un Aristote, d'un Kant ou d'un Maine de Bi- regrette ran. Je parle ne sophes, dont la en un véritable ligion, ni losophie, pêche des fatras, de la chez mais point, assurément, très de la dieux : clarté le désir de de en trop de de la que de la clarté. par son souvent re phi musulmans ne Tant qu'ils sont exagération, de l'enchaînement rendre souvent spéculatifs, les falâcifa Mais, clairs. logique, manquer philosophes par un excès généralement peut traduit partie purement mystique dialecticiens, ne se non-philo arabes qui ne relèvent certains raisonnent en souci mystiques pensée nébuleuse même qui point ce dialectique, le discours fasti ne sous-entendre aucune prémisse, de du raisonnement, entraîne phrase d'incidentes, de paren n'omettre aucune articulation le dialecticien à thèses, qui charger sa l'allongent, l'alourdissent Tous les falâcifa tombent plus ou moins Ibn Thofaïl y échappe. Son seul style et la déforment. dans ces arabe, défauts. comparé à 96 — d'Ibn celui Bochd, style philosophique de Descartes par encore à est exemple, de Voltaire bien ou — près peu style au comme le français latin d'un de nos comparé au style philosophes scolastiques. Si donc il fallait indiquer à des étudiants un modèle à imiter de signerions sans style philosophique hésiter le style d'Ibn orientalistes arabe, Thofaïl, nous dé c'est-à-dire ben Yaqdhân. S'il fallait leur choisir, en outre, le meilleur ouvrage arabe à lire pour prendre, au prix du Hayy de temps d'un minimum de la philosophie fait la synthèse, elle el de peine, une idée d'ensemble et de la science arabe dont musulmane, nous leur nommerions encore, sans balancer, le Hayy ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl. Disons, en un mot, qu'Ibn Thofaïl est à tous égards, dans la pléiade des falâcifa, par ses qualités de fond lités de forme, le modèle des pas là un faible mérite, dans la où grande originalité en science, particulier fixée depuis Aristote où il un et surtout de la défaut, et ses grands que lui-même (1), le taires d'Aristote. Aussi notre même de la façon, le et considérait le où le de la point « Nous à dans le principal de la peu près alexandrins, plus qu'il expose de l'originalité. à titre illustre des scolastique encore aux yeux auteur ne songe-t-il mérite ce n'est parachever magistral ensemble des doctrines Et philosophes comme aux yeux dis-je ? demeure nan l'on où exposer, d'Averroès, falâcifa, fut et demeura, chrétienne, le fond mieux par ses qua de commentateurs le dernier gloire cénacle la philosophie, ne s'agissait plus guère que détail de fait comme vulgarisateurs. ses de Be- commen réclamer pour de si ingénieuse n'avons pu, quant à nous, dit-il vers la fin de son Introduction, dégager la vérité à laquelle nous sommes arrivé, et qui est le terme (i) les Voir rapp. notre de la second alinéa. thèse intitulée relig. et La théorie d'Ibn Rochd (Averroès) sur de la philos., dans la Conclusion à la fin du . 97 — de notre 'Alî [Ibn Sînâ], en les joignant en étudiant qu'en science, Cheikh Aboû Hâmid les aux la (1). C'est par vérité la tuition les de la et et philo spéculative. léger Découvrir la » temps découvert d'abord avons récemment ce [extatique] (3). notre par certains adeptes de l'investigation voie des autres, unes émises de ainsi que nous du paroles du Cheikh Aboû et celles rapprochant opinions nous en avons perçu les avec soin [El-Ghazâlî] embrassées avec ardeur sophie — (2) goût la vérité par Puis, l'in par voie spé culative, ce n'est pour lui rien de plus, on le voit, qu'ar river à comprendre, en rapprochant leurs paroles les unes des autres, la seurs (4). doctrine, une, de supposée ses prédéces Quant à l'intuition extatique, couronnement de l'étude aux yeux des falâcifa, est-ce bien tout de bon spéculative qu'Ibn Thofaïl affirme en avoir perçu le degré? En premier d'autres termes, parle-t-il de l'extase en véritable mystique, décrivant d'après son expérience personnelle, autant que le permet la (i) Il est humaine, parole des intuitions des états qu'il croit avoir eues difficile de pas voir ne dans ne faut-il voir à Ibn une allusion passage ce éprouvés, a qu'il ? Ou bien Bâddja. (2) OS* dhoûq. Voir, sur le franc., p. 3, n. i. sens de ce terme technique, dhân, (3) Hayy ben Yaqdhân, trad. franc., p. 14, 1. 23. (4) On chercherait en vain, dans tout l'ouvrage, Hayy ben Yaq trad. désaccord au essentiels, polémique fondamental, dissentiment au El-Ghazâlî de tous les sépare des deux Tahâfot : le Tahâfot aigu la qui, falâcifa, et el-falâcifa moindre allusion sur tant de qui éclate dans la points (L'effondrement des contre El-Farâbî et Ibn particulièrement falâcifa) d'El-Ghazâlî, dirigé V « Effondrement ») Sinâ, et le Tahâfot et-tahâfot (L'effondrement de d'Ibn Rochd, réfutation en ces deux ouvrages, voir de La théorie d'Ibn Rochd la philosophie, p. duction (trad. par franc., l'auteur du qu'une 99, n. p. une du Tahâfot d'El-Ghazâlî. [Sur le titre note dans notre thèse intitulée : longue sur les rapports de la religion et de 1]. Ibn Thofaïl signale bien, dans son Intro l'accusation d'infidélité portée 12, 1. 6 à 1. io), (Averroès) Tahâfot énonciation règle contre les falâcifa, mais il ne veut y voir d'El-Ghazàli, dont il considère purement exotérique la doctrine ésotérique comme identique, falâcifa (Ibid., trad. fratç., p. 12, I. io, à au p. fond, i4, 1. à celle de tous 22). 7 les — là encore qu'un simple sur originalité point ce n'embrassant véritable. pas étudié de expose, savoir seurs. et d'exposition? pour Force d'interrogation, le répondre près l'avoir la nous est du cadre cette avec qui achè doctrines, de terminer présent travail philosophiques question, il faudrait partie mystique confrontée des doctrines à ce le fond des l'étude des doctrines d'Ibn Thofaïl. Pour avoir — artifice d'ôter à Ibn Thofaïl, verait toute 98 ce correspondantes du que de système nous ses qu'il pouvons prédéces APPENDICES APPENDICE I Résumé du roman philosophique d'Ibn Thofaïl intitulé Riçâla de Hayy ben Yaqdhân Secrets de la ou L'ouvrage débute S'adressant à de lui conséquent d'offrir l'avertir n'avoir fait et identifié qu'un s'attache de la philoso extatique ne laisse s'y livre sans car il se figure celui qui spéculative : instant avec la divinité, Dieu, être lui-même devenu Dieu à distinguer ont même objet par sensibles l'union donne une avec successifs et perception obtenue par intuition des plus vive, Ibn Thofaïl les d'un aveugle-né, le mystique réalités l'Intellect actif); connaissance plus grande allégresse. deux états discursive, spéculative (à savoir, la intuitive cette connaissance spéculative, Science raisonnement. une pour pendant un avec connaissance en secrets 21. Puis il nière « l'intuition que danger préparation suffisante de la des » quelque ensuite s'être [pp. 1 Introduction [pp. là 16]. lui aurait demandé (c'est à-dire mystique, extatique, et par ésotérique), dévoilés par Ibn Sînâ, l'auteur commence par une par une illuminative. correspondant qui révéler ce qu'il pourrait illuminative phie pas un philosophie supra- mais la der qui produit compare aux avant et après la 102 — de guérison infirmité [p. 3 à son seule, fragmentaire mots, la pierre homme [p. parcelles cette en à p. 8, 1. sciences mathématiques, donne des livres de logiques, à 4 du bas]. esquisse un rapide en et Andalousie, des Il philosophiques. très renseignements où c'est recueille quelques affirmation, l'auteur du développement successif, exposé nous bas, des elle est plus rare que Andalousie, en par génération 1. 10 du 7, A l'appui de première peut s'exprimer par livre. Mais surtout 7, 1. 20]. La p. inadéquate, un philosophale, si un peine et dans s'exposer — précieux les sur y trouve, soit qu'ils y aient été d'Ibn composés (ceux Bâddja), soit qu'ils y aient été im (ceux d'Orient portés d'Aristote, d'El-Fârâbî, d'Ibn Sînâ, philosophie qu'on d'El-Ghazâlî). Il en montre breux il exemples en les contradictions, lui, les autres n'a paroles par [p. 14 au Pour une ces œuvres dit-il, dégager nom [pp. 9 à 14]. les soigneusement en complétant cette certaine et unes de des certains éducation de l'intuition pratique de la ce qu'il sait d'Ibn Sînâ, d'El-Ghazâlî contemporains, puis lative de toutes pu, rapprochant qu'en vérité, il de et par qu'il attribue surtout au caractère plus ou moins exotérique Quant à l'insuffisance, fait toucher du doigt les obscurités, spécu extatique bas]. satisfaire à la demande de ner quelque notion spéculative l'engager ainsi à cultiver de l'extase, son pour ami, lui don ces secrets sublimes et seul moyen d'en acqué il' rir une connaissance Hayy ben Yaqdhân, va parfaite, d'Açâl et lui conter l'histoire de de Salâmân [p. 15 et p. 16 au haut]. Touchant la faïl donne au la première, l'Inde, naissance lecteur le son héros située sous de Hayy ben Yaqdhân, Ibn Tho deux versions. Suivant choix entre serait l'équateur, né dans une île déserte de sans mère ni père, du sein 103 — de l'argile fermentation. L'auteur en du fait de que le climat — longuement explique géographique, cette île jouit du tempéré (par conséquent le plus favorable sa position mieux l'espèce) qui puisse exister à la surface de la terre [p. 16, au bas, à p. 19, 1. 9 du bas]. D'après la seconde version, Hayy serait le fils d'une princesse, habitant une grande île peuplée voisine de l'île déserte, et qui, pour le en à la mort, soustraire soigneusement dû le a fermé. Un jusqu'à 1,'île inhabitée. Jeté une nuit le s'entr'ouvre sous choc flots confier aux courant marin sur le rivage, le 19, 1. 8 du bas, [p. en un coffre le transporte à 21, 1. 5]. p. De leur côté, les partisans de la première version ont de décrire minutieusement, les phases successives traverse la dé l'argile sein au génération bulle première laquelle une nement joindre longue Soleil, et sur et de au cours belle l'Ame, double échelle de dansles diverses qualités et petit garçon, comme une bas, à p. qui l'adopte, le tendre 27, perdu a mère son [p. versions accourt de nourrit 21, 1. 5 à 1. 1. 7 du bas]. L'enfant coïncident. aux son lait, 18; et p. grandit. de se pourvoir vêtir, de se à tous loger, animaux certain confort [p. 27, 21; p. 42, 1. 6, à plus besoins, tard même du l'élève 26, 1. 7 du Doué d'une trouve de cris et sait le ingé moyen domestiquer, sauvages, de s'entourer enfin d'un 1. 7 du bas, à p. 30, 1. 13; p. 38, 1. 13 de dresser des à 1. ses corps physiques intelligence supérieure, il observe, réfléchit, nieusement des rayon de classes fonctions, faon, le lumière, qui Dieu, double émane de qui d'une part, psychiques de l'autre. A partir de ce moment, les deux Une gazelle, cette curieuse comparaison entre tous les corps, de la de rayonnement qui produit une l'âme, jusqu'à l'expulsion 21, 1. 11 du bas, à p. 26, à terme [p. arrivé continu, émane du que humain cet embryon travail, depuis l'apparition d'une d'où se formera le coeur et à en 1. 7 du bas]. A remarquer, cription, soin gazeuse vient aussitôt se finale du fœtus de spontanée en coffre p. 43, 1. 11 du bas]. 104 — Mais la délivrer du le la qui vaincre que du cœur, compartiments le ses et se qu'il aperçoit vide le corps, enterre auquel amour il ouvrir qu'elle est partie sans retour l'âme, Affolé, voulant décide, par un mourir. inerte, rend la poitrine, pour y trou de l'âme, principe de la vie. Il arrive à se con l'âme devait avoir eu pour logement l'un des siège bas]. II à vient gazelle mal raisonnement, à lui curieux ver la mère sa — et [p. 30, 1. de sang, mais p. 35, 1. 9 du à 14, sur uniquement concentre d'instrument, son [p. 35, 1. 8 du bas, à p. 37, au corps n'avait servi que réflexions haut]. Le feu tement, lui qui Hayy emporte un sert maintenant foyer jour qu'il admire; de l'autre d'un rentée et côté si l'âme chaleur, il cavité qu'il aperçoit un aux le avait air trouvée meurt à l'instant. Il cipe sinon vie [p. effet, vide vaporeux, introduisant le doigt il part sa célestes, de l'autre à d'un cœur comme animal chez la blanchâtre, de manque l'âme, 38, dern. 1.]. le feu, lumière p. se vivant, si morte, il chaud brûler; dans la et gazelle et qu'en y l'animal de découvrir l'âme animale, de lumière du moins de chaleur obscure 38, dern. 1., vient à 39, 1. 17]. Curieux de p. un entretient de la flamme, tendance vers le [p. 37, 1. 13, à possède en ouvre une caverne se persuade qu'elle est appa corps chaleur vitale de frot par voie ; dans propriétés d'une chaleur, il sa allumé demeure, il de et constatant de la Pourvoir tison Il étudie les et nuit. haut, principe dans des broussailles ayant pris prin et de savoir com s'entretient, se conserve, et donne la à tous les organes, il multiplie les dissections, les vivi sections, et acquiert une science égale à celle des plus ment cette chaleur vie grands naturalistes. l'organisme de ses animal, bres malgré Il la sensations et qui rayonne reconnaît que ce qui multiplicité de d'un ou organes comme chacun d'eux pour ses une de ses mouvements, centre unique, d'autant fait l'unité de parties, la c'est se sert d'instruments, variété cet esprit des mem et utilise fonction déterminée (suit une 105 — des théorie Hayy, de animaux) [p. esprits âgé de 21 ans, alors 39, 1. 18, à 42, 1. 5]. p. aborde ensuite un autre ordre (de la physique, dont la théorie de l'âme fait partie, il va passer à la métaphysique). Exa tous les êtres corporels qui existent dans le monde considérations animale minant de la génération de la corruption, animaux, plantes, et ben Yaqdhân minéraux, Hayy ensemble, et chacun en de — parties et d'actions. Mais à à l'unité ramènent voit qu'ils : Car constituent, tous infinie une multiplicité particulier, un autre point de vue, ils les en chaque animal se se parties tiennent, forment un tout unique, et la diversité de leurs fonctions, de leurs actions, ne leur vient que de l'esprit animal, qui est un et qui en le animal, les à la vient ainsi et enfin notion les trois dimensions. comme 1. 10 du Il tant 48, a p. corps bas, les sont les — ces les êtres 47, 1. comme qui consTTtue à tous les à la deux la "nature du seuil du « c'est-à-dire qu'ils attributs bas]. Enfin, corps, à l'attribut (aristotélicienne) monde sous spirituel la 47, notion » corps en corps. Les tendent vers c'est-à-dire qu'ils tendent légèreté vers point n'appartiennent sont le au deux corporéité qui est commun corps sans exception. notion par [p. multiple 22], l'essence du et lourds, légers, surajoutées corporels sans 11 du bas]. Il i»finiment corps en tant que corps : pesanteur et formes à l'unité le les deux ensemble, 1. 19]. ce uns p. est pro de corps, étendu suivant Le corps étendu lui apparaît donc [p. 49, 1. 21 autres haut. Mais tous et ce générale un, tantôt cherche alors que corps le bas, végétal, 43, 1. 10 du bas, à [p. diverses, actions réduit successivement règne bruts, corps exception tantôt d'eux des chaque pour même les divers individus, Poursuivant l'application de (platonicien), Hayy règne puis qui en anime produit en chacun un essentiellement. cédé De essence. l'esprit espèce animale : C'est ainsi que de forme, [p. 48, d'étendue, mais qui est encore une 1. et 20, Hayy s'élève qu'il à p. commune forme, il arrive au 50, 1. 7 du à tous les aperçoit la notion 106 — (aristotélicienne) de formes Une et par lui matière première entièrement là-même apte à des formes et une synthèse de reconstruire aristotélicien) , dénuée les formes. toutes recevoir permettent analyse analyse de — inverse de (dans un cette esprit les formes en superposant méthodiquement l'une à l'autre, tous les êtres du monde de la génération et de la corruption : les quatre éléments, eau, air, terre et feu, les les animaux, l'âme végétaux, enfin ou esprit ani mal, qui constitue à la fois le point de départ et le point d'arrivée de cette longue recherche [p. 50, 1. 7 du bas, à 55, dern. 1.]. A signaler, 54, 1. 5 du bas, p. l'argile [p. que, dans celle pruntera à la Mais les Hayy mais ils [p. 58, changent; dans parmi sont cherche sont sairement 1.], en de analogue à em d'autres termes, les formes Il doit donc exister un d'abord et 57]. Cette parmi les « cause efficiente corps qui tous produits, et supposent les astres, étendus comparaison dern. un même corps. 1. 3 à 1. 17]. Il la démontre 55, p. Deuxième méditation, Descartes sa Auteur des formes [pp. 56 la à cire. corps se succèdent passant, la en qui sont en cherche ensuite également des longueur, largeur successivement à lui-même un producteur dans le ciel et corps puisqu'ils et profondeur. que », l'entourent; le limité [curieuse démonstration Il se ciel est néces l'absurde, par p. 58, 1. 7 du bas, à p. 60, 1. 9], qu'il est sphérique, com posé de plusieurs sphères emboîtées l'une dans l'autre et de divers mouvements, etc. [p. 60, 1. 10, à p. 61 dern. 1.], que le ciel tout entier avec tout ce qu'il contient, en d'autres termes le monde corporel dans son ensemble, le macrocosme, forme un animal unique [p. 62, 1. 1 à 1. 171. animées — En Le monde présence dans kantienne), Hayy en suspens. son ensemble est-il de deux se voit Mais il deux cas, le obligé de laisser s'aperçoit que lant des deux thèses éternel raisonnements opposés les contraires sont monde suppose un ou produit? (antinomie cette question conséquences identiques Auteur : décou dans les incorporel, exempt 107 — de toutes les joint à des qualités — inétendu, corps et en particulier d'aucun corps, inaccessible aux sens et à l'imagination, ayant pouvoir sur le monde et le connaissant, produisant en lui les formes et par consé ni un corps ni séparé quent tout ce qui quement existe, antérieur au monde, chronologi dans l'hypothèse de la production du monde, et logiquement, tout cas en pothèse Il des de son dehors du temps, dans à p. 67, 1. 16]. en donc, désormais, s'attache de la marques l'hy 62, 1. 18, éternité [p. puissance à trouver et de la toutes en choses de l'Auteur sagesse du monde, de l'Etre nécessaire; il détermine les attributs positifs et négatifs de cet Etre doué de toute perfection, exempt de toute imperfection [p. 1. 17, à 67, 69, 1. p. 12]. Cet Etre nécessaire, il ne le percevait point par les sens, qui, étant des facultés répandues dans un corps, des facul tés le divisibles, percevait divisible; saisissent seulement ce qui est donc par propre sa il par consé essence, qui, indivisible, incorporelle [p. 69, 1. 13, à p. 70, bas, à p. 71, 1. 9]. que donne la perception actuelle d'un être, et le quent, était 1. 9 du bas], incorruptible [p. 70, 1. 8 du La joie regret de cet d'en être privé, être; mais une à Y acte, passée désire pas la après homme la mort, semblable leur et [p. au de lui pour en cet état, il un [cf. s'il a suivre à ses p. exercé 75, infinie; cet être au néant, la résulte ou s'est mort intuitive contraire, il s'il est mort en cet ne n'en ayant de là retourne à un état de dou exempt mais si et jamais puissance, raison, il 10], et vision si, en perfection n'est propre, sa au 1. 9 passions, de la de la qui 72, 1. 11]. Il animal, p. connu sera privé vera une souffrance demeurée son objet jamais comme néant de joie; de 71, 1. 10, n'a perceptive toujours perception aucune notion que si un qui est sont en proportion faculté détourné l'a et en s'est surpris éprou tourné état d'intuition lui tout entier, et il y demeurera éternellement, jouissant d'une félicité sans bornes [p. 72, 1. 11, à p. 74, 1. 4]. vers actuelle, Ces considérations conduisent Hayy ben Yaqdhân à 108 — l'extase rechercher la par mystique l'Être sur pensée — concentration de sa Mais les sensations, les l'en détournent à nécessaire. images sensibles, les besoins physiques chaque instant; et il craint sans cesse que la mort, fondant sur lui à l'improviste pendant qu'il est en cet état de dis traction, le ne précipite dans le 74, 1. éternel [p. malheur 5 à 1. 7 du bas]. Dans l'espoir de trouver les examine s'aperçoit les que intelligente les et actes la sienne, à cette situation, il de tous les êtres, ont chaeun une célestes corps comme un remède penchants qui et essence éternellement possède intuition ininterrompue de l'Être nécessaire, mais qu'entre toutes les espèces animales il est seul à connaître une Être [p. 74, 1. 6 du bas, cet l'esprit que plus animal les parfait que chez ments qui constituent cet ni léger, à logé dans p. là La raison animaux, des autres esprit; pessède une vie plus et présente par 76, 1. 7]. son cœur réalise un par suite, il intense, est en équilibre quatre n'est ni élé lourd indépendante, plus une certaine ressemblance avec les corps 76, 1. 8, à p. 80, 1.3]. Mais il voit qu'il ressemble d'une part à l'Être nécessaire, par la plus noble par aussi, tie de lui-même, par son essence immatérielle, intelligente, célestes de l'autre et corps. par et [p. De trois à là, aux pour d'ailleurs que premier la aux de La trois la partie plus se rendre animaux, ces aux corps genres de vile, le semblable, célestes, vie n'étant du second, et le second du troi la fin [p. 80, 1. 4, à p. 82]. condition sième, qui seul est De ces principes généraux, successivement par sa l'obligation de d'actes, sortes Dieu; le animaux, lui, toutes les Hayy ben Yaqdhân va déduire règles d'une morale mystique. animale, bien que nécessaire par accident à l'ob tention de l'intuition continue, est, par essence, un obstacle à vie cette intuition. Il faut donc la Hayy formule, particulièrement, réduire au touchant minimum; la et nourriture (nature des aliments, quantité, intervalles entre les repas), de règles bien curieuses, d'inspiration mani- un ensemble 109 — — festement bouddhique : il s'impose, par exemple, de ne manger la chair des animaux qu'en cas de nécessité abso lue; de que les ne les parmi prendre, plus nombreux, les végétaux, à détruire animaux ou de afin ne pas s'exposer vivante; de choisir, pour la même raison, des fruits dont les graines soient déjà mûres, et de ne point jeter ces graines dans un terrain impropre à la végétation, une espèce [p. 82, à etc. p. 85, 1. Pour imiter les 19]. leurs qualités, corps célestes et acquérir Hayy juge qu'il doit se livrer à certaines pratiques (d'inspi ration également bouddhique) : il imite leur action bien faisante sant, sur par les êtres du tous exemple, les auxquelles nuit une ger celle qui plantes plante monde sublunaire en arro en altérées, délivrant mais sans parasite, nuit, etc.; il imite leur celles endomma pureté en nettoyant en parfumant son corps et ses vêtements ; à l'instar de leurs différents orbes, il décrit autour de l'île, du bien encore sur lui-même (à la façon des derviches minutieusement, tourneurs), des mouvements circulaires de plus en plus rapides. Ce procédé d'étourdissement, en lui procurant de parfois rapides lueurs d'extase assimilation partielle aux corps troisième [p. Pour imiter tifs, il se particulier plicité, et tant et à la à l'Être l'assimilation 9 du bas]. attributs négatifs et posi sa attribut corporel. caverne, tête un de propre essence, autant en long son conscience pareil état Il demeure donc immo baissée, ne p. paupières imagination entraînement, il 88, 1. 8 du bas, à Un achève son prépare le mouvement, les dernières traces de multi à ne connaître que l'essence divine, sans lui sa jusqu'à la [p. à éliminer de obstinément après ses le peut, les dernières traces de corporéité, associer aucun bile dans Être dans cet s'attache faire que d'assimilation, 85, 1. 20, à p. 88, 1. espèce nécessaire mystique, célestes, et de peut objet arrive enfin lui-même, 91, 1. se closes, écar tout à sensible; à s'abîmer perdre en Dieu 10]. décrire : pour le connaître 110 — vraiment, il n'y On peut n'en a d'autre donner [p. 91, 1. 11, à rique moyen que d'y état arriver soi-même. que sous 92, 1. 17]. Telle se représenter un pareil fausses, que, dhân, malgré son idée quelque p. — est forme des idées en concevoir sans allégo la difficulté de l'avoir éprouvé, Hayy ben Yaq intelligence supérieure et son excellente même après l'erreur de une il finit divine, il ne peuvent échappent de la tarde ne raison raisonnante. ici l'auteur voyons être dites aux catégories de a coutume jamais ne chauves-souris Par dont le le avec par erreur : essences séparées (de toute pensée de ; qu'elles logique, discursive, exception une unique, noble sérénité départir, se Mais, corriger son ton et blesse les soleil aussi, dans Dieu. ni une ni plusieurs de la quitter à pas les par comprendre que matière) identifié croire qu'il s'est faveur d'abord, lui philosophique, tombe préparation nous dont il gourmander ces « [p. 94, 1. 16 yeux » ces esprits bornés, incapables de rien comprendre dehors des choses sensibles et de leurs idées géné rales [p. 92, 1. 18, à p. 95, 1. 4 du bas]. L'auteur décrit alors, sous forme allégorique, toute la hiérarchie descendante des essences séparées, aperçues en et 17], en état d'extase des gences celle du par Hayy sphères monde ben Yaqdhân, depuis qui se les Intelli savoir comme une série sublunaire, moins en moins parfaits à des étoiles fixes jusqu'à celle de renvoient, du miroirs de premier au l'image de moins en moins nette de l'essence di Celle du monde sublunaire représente le dernier et le dernier, vine. de moins parfait semble s'y s'y diviser en à malheureuses se garder temps de que jointes, [p. et 95, 1. (il comme corps eau tremblotante et s'agit des âmes les croire que ces les une infinie d'essences individuelles humaines), autres perverses et heureuses, 3 du bas, à p. 99, 1. 15]. Mais il faut un corps unes vertueuses l'image de l'essence divine dans comme une multitude unies chacune les ces miroirs : refléter âmes disparaissent périssables disparaît l'image auxquelles réfléchie par en même elles le sont miroir 111 — lorsqu'est détruit le miroir lui-même; car son ne doit pas être prise à la lettre : ce âmes cette comparai ne les sont pas dépendent de leurs corps, ce sont dépendent d'elles. C'est le monde sensible raisonnables qui les corps qui qui dépend du c'est ment, monde divin; l'ombre comme l'accompagne s'il accompagne le nécessaire [p. corps 99, 1. 7 du bas, à p. 101, dern. 1.]. Hayy ben Yaqdhân, grâce à Y entraînement, obtient peu à peu des extases plus fréquentes et plus longues, si bien finit par vivre dans un état d'intuition mystique à ininterrompu (p. 102, 1. 1 à 1. 5 du bas]. qu'il près Il de l'île tions et à la voisine pour prière contrer un lieu à jour [p. 105,1. Açâl nement dans le didacte une 109, p. enseigne révélée que à Hayy 105, 1. très sujet et le système lui-même 1. 6 du bas à de d'esprit, Açâl ne toute inhabi qu'il croit 2]. Açâl finit par habilement langage; découvert et il trouve ren amenés avec éton- par ce philosophe auto interprétation transcendante de la que [à professe av.-dern. L; faire p. religion l'islamisme à 1. 110, 1. 6 Doué d'une religion révélée. peut savoir 10] : cf. ainsi grande ouver autrement que d'acquiescer interprétation, d'adhérer à la philosophie, spécula mystique [p. 108, 1. 11, à p. 109, 1. 11 du bas]. Hayy, cette tive et de île cette petite p. pieux personnage en paix aux mortifica 108, 1. 10]. ture à du même à 13, livrer Hayy ben Yaqdhân. Leur rencontre donne d'épisodes, conformes à la vraisemblance, une série tirés du fond p. dans se [p. 102, 1. 4 du bas, à tée Açâl, entre alors en relations avec venu peu son ne voit rien côté, dans opposition avec sa philosophie : l'Envoyé qui l'a révélée, il cette il obéit à religion qui reconnaît la ses ordres soit en véracité de [p. 109, I. 10 du bas, à p. 110, 1. 13]. Cependant, il a peine use le telles qu'elles étonnement à s'expliquer pourquoi ce prophète de paraboles, sont; et il ne peut plus souvent au lieu de dire les se défendre d'un en constatant une sorte de choses certain relâchement dans 112 — législation religieuse, la nourriture et la cette à p. a du dans l'île il les 112, 1. hommes ces les vents et 11 du 111, 1. flots, bas, 18]. d'Açâl, amis forment l'élite du Hayy entreprend terre ne peut tations 110, vérités sublimes qu'il découvertes. Un navire, poussé par les à point pour les y transporter [p. Les à apporter veut salut en répandant parmi eux p. [p. point, il décide Açâl à l'accom sur ce voisine : arrive à lui donne vulgaire 111,1. 19]. Plein d'illusions pagner et morale qui ne peut qu'il que renseignements l'infirmité intellectuelle Açâl, 1.14, le les malgré C'est ce en particulièrement propriété. concerne comprendre, — lesquels le bon parmi Beçu pays. par eux avec roi de les instruire. Mais leur s'élever Salâmân, empressement, esprit terre à jusqu'à l'intelligence des interpré Devenu philosophiques. un eux pour objet de scandale, il désespère de les convaincre, de les corriger, et s'aperçoit qu'il aboutit seulement à ébranler leur foi sans aucun pour profit leur Il phètes. dévorer parmi du vulgaire; images régler leur en ce les monde, meilleurs saisissantes dans et assurer les le empêcher salut de les vérités qui de s'entre- traduire en sont nécessaires pour leurs relations sociales et l'œuvre des prophètes, la [p. 112, 1. 18, à p. 115, 1. 7 du Telle religions la pro quelques-uns d'entre eux, il faut leur privée. d'être des reconnaît alors pure ne convient point vérité que pour une certaine mesure conduite raison la comprend que auxhommes Il raison. dans l'enseignement des profonde sagesse qui réside est bas]. Il ses va donc dire excuses déclare adieu à qu'il pense désormais de conduite est de croire sans résistance les nouveautés Puis nos la ces pauvres les discours pour sienne aux [p. 115. 1. 6 du deux comme ; il leur gens, leur leur qu'il eux, a présente tenus, leur que leur règle de s'y tenir, obscures et de fuir recommande vérités bas, sages retournent à p. 116, I. 21]. dans leur île déserte — pour jouir, jusqu'à leur maine réservée L'auteur, [p. mort, de en terminant, 22]. Il et « qui en sont quelques a eu soin, léger voile, capables, 116, dern. 1., à p. s'excuse lueurs du dit-il, mais qui quelques 1.]. d'avoir rares av. -dern. de secret fait de demeurera n'est pas « fait briller des ne pas qu'auront vite nétrable pour quiconque [p. cette vie vraiment surhu faveur divine à par une de tous 117, 1. dernier — [p. 116, 1. 9 du bas à privilégiés aux yeux 113 secrets soulever » un percer ceux opaque et digne d'aller au impé delà » 117, 1. 4 du bas]. Il réclame, enfin, l'indulgence des lecteurs pour la forme libre et peu rigoureuse sous laquelle il a cru devoir expo ser d'aussi dern. 1.]. graves questions [p. 117, 1. 3 du bas, à p. 118, APPENDICE II BIBLIOGRAPHIE Liste alphabétique des N. B. ouvrages cités. Cette liste ne comprend ni les manuscrits iné les livres d'un usage tout à fait courant, diction naires, manuels, éditions des grands philosophes euro péens, etc. Nous ne joignons au titre de l'ouvrage aucune observation critique lorsqu'il s'agit d'un livre dont nous n'avons fait qu'un usage très restreint. Quand nous jugeons suffisante une appréciation formulée au cours de la pré sente thèse, nous nous contentons d'y renvoyer, en indi quant la page et la ligne, ou la page et la note. dits, 'ABD — ni ER-RAZZÂQ Décret et — jjJi)i\, de V Arrêt Razzaq. Texte divins, pL=JL)) par arabe publié J XJL^JI ou Traité du le docteur Soufi 'Abd pour la première fois ar- par Stanislas GUYARD. Paris, 1879. Traité de la Prédestination — docteur Soufi 'Abd et corrigée par ar-Razzaq. St. GUYARD. Nogent-le-Botrou, 1875. AMARI (Michèle), Questions savants musulmans par Asiatique, 5e et du Libre arbitre, par le Traduction nouvelle, revue philosophiques adressées aux l'empereur Frédéric II [Journal série, t. I (fév.-mars 1853)]. ARISTOTELIS omnia quae exlant opéra..., AVERBOIS COBDUBENSIS in ea opéra omîtes qui ad haec usque tempora pervenere commentarii... (les éditions sont innombrables : Venetiis, apud Juntas voir Benan, Averroès il fi — et l'averroïsme, lement un 85 à pp. nous avons utilisé des Juntes de 1562 celles formé onzième 87; — par la Table et 1574), 10 générale principa vol., plus de Zimara Marci Anlonii Zimarae... Tabula dilucidationum in Aristotelis ti.s sur la Averrois. et de titre page et Venetiis, 1576 sur : dic- Juntas, 1575 apud le folio 1. (Miguel), El filôsofo autodidacto (Revistade Aragon, Voir p. 57, dern. lignes et janv., fév., et mars 1901. ASIN — n. 4. AVEBROÈS, voir AVICENNE, voir DE BABBIEB ROCHD (IBN). SÎN (IBN). MEYNABD Traduction (G,), nouvelle du de Ghaz-zali intitulé Le préservatif de l'erreur, et notices sur les extases (des Soufis) [Journal Asiatique, traité 7" JX (1877)]. série, t. texte publié arabe la plus exacte que par — Contient des Schmôlders, et corrections la traduction au est sienne. BLOCHET (M. E.), Études sur l'ésotérisme musulman [Journal Asiatique, 9e série, t. XIX et t. XX (1902)]. BASSET (René), La poésie arabe anté-islamique, Leçon d'ouverture faite à l'École Supérieure des Lettres d'Al ger, le 12 mai 1880 (Bibliothèque orientale elzévirienne). Paris, 1880. — Voir p. 24, n. à la fin. 2, BOER (Ttitze de), Geschichte der Philosophie im Islam. Stuttgart, 1901. Il traduction en existe une anglaise par E. R. JONES. London, 1903. Excellent petit livre de vulgarisation, intentionnellement dépourvu d'appareil — critique. Voir le compte rendu de cet ouvrage par M. I. GOLDZIHER dans la Deutsche Lilteraturzeitung, 6 juil let 1901, p. 1676, au bas, à p. 1680, et notre compte rendu dans le Journal Asiatique, 9e série, t. XVIII, sept.- oct. — 1901, pp. 393 à 399. Hai ibn Jakzaan ibn Tofail naverteld door T. J. de Boer (Tweemaandelijksch n. 4 (où ce titre Tijdschrift, mai est cité sous une 1898). forme — Voir altérée). p. 56, 117 — BRUCKER (J.), Historia cunabulisadnostram dice accessionum 2° 1767, 6 édit., critica philosophiae, usqueaetalem et supplementoruin. (Baron), Collection dirigée CATALOGUES de Bibliothèques Bodleyenne d'Oxford (voir (voir 2, p. 2, p. 1; CHAHRISTÂNÎ, 1766- grands philo Cl. Piat). Paris, 1900. Escurialensis Alger (voir : 31, p. 1); British 2); Caire (Le) (voir p. 36, n. 2); n. n. Linsiae, Avicenne (Les par CASIRI, Bibliotheca Arabico-Hispana triti, 1760-1767, 2 vol. (voir in- a mundi deducla, cum appen vol. CARRA DE VAUX sophes. — p. voir en outre voir CHALLIKANI (IBN), n. 37, Ma- n. 2) ; Muséum Escurial CASIRI). SHARASTÂNI. illuslrium virorum, e pluribus Arabice dit, variis lectionibus indicibusque locupletissimis instruxit Ferdinand WÙSTENFELD, Philosophiae doctor, inter manuscriptis lingg. orientt. docens. vitae se collatis nunc primum in Universitate Georgia Augusta Gottingae, 1835-1837, — oL;9j ij^if^ tionary, edi- ^j^A 2 Ibn Khallikân translated from GUCKIN DE SLANE... the privatim vol. s Biographical Arabie by Paris, 1843-1871, Dic- Baron MAC 4 vol. CODEBA (Francisco), El filôsofo autodidacto de Abentofail (Bolelin de la Real Academia de la Historia, t. XXXVIII, CONDE (Dr janvier 1901). don de los Arabes y memorias Antonio), Historia de la dominaciôn Espana, sacada de varios manuscritos José en arabigas. Paris, 1840. Voir MABLÈS. — DJÂMF, voir DOZY (B. P. JÂMÏ. A.), Scriptorum Arabum loci de — Essai sur Abbadidis, Lugd. Batav., 1846-1863, 3 vol. l'histoire de l'islamisme. Leyde, 1879. nunc primum editi... 118 — DUGAT Histoire des (Gustave), religieuse des philosophes et théolo (De 63% à 1Q258 de J.-C). Scènes de la Un peu faible : Orient. Paris, 1878. giens musulmans vie — — en digérée. compilation mal (Léon), Hayy ben Yaqdhân, Roman philoso d'Ibn Thofaïl, texte arabe publié d'après un nou GAUTHIER phique les veau manuscrit avec traduction ral de l'Algérie). La — faite le 16 cours anciens textes et géné Alger, 1900. Leçon musulmane. philosophie Le cours public sur de des variantes française (Collection du Gouvernement d'ouverture d'un d'Ibn Thofaïl, Chargé roman philosophique 1899, novembre par Léon Gauthier, à la Chaire de Philosophie de l'École des Lettres d'Alger (Bibliothèque orientale supérieure elzévirienne). Paris, 1900. La théorie d'Ibn Rochd (Ave rroès) — religion et lettres de la philosophie. tée par les philosophes prochainement astronomique arabes l'erreur), DERS dans édité son de la rapports le doctorat ès- du de Ptolémée ten XIIe siècle (paraîtra dans le Journal Asiatique). GHAZAL1 (EL-), El-monqidh de les pour à la Faculté des Lettres de l'Université présentée de Paris. Paris, 1909. Une réforme du système — sur Thèse et Essai sur (La Délivrance min edh-dhalâl français traduit en les écoles SCHMOL par philosophiques chez les Arabes (voir SCHMÔLDERS). Autre traduction — française, voir BARBIER DE MEY NARD. Édition de Constantinople [1870 (Barbier de Meynard, — Introduction de sa traduction, mann, Gesch. der arab. être — s'agit-il Tahâfot cl-falâcifa, texte du Tahâfot page); 1876 (Brockel- Liller., I, de deux éditions hég. (= 1885). Le 2e p. 425, 57). Peut- différentes.] arabe édité au même volume contient et-lahâfot n° Caire en le texte d'IBN ROCHD (1302 hég.) 1302 arabe et du 119 — Tahâfot hég. = unique, — el- falâcifa du 1488 de l'ère n'est pas — turc KHÔDJA chrét. ZÂDÈ, (1303 hég.). m. en 893 Celte édition, - toujours correcte. Traduction française (inachevée) du Tahâfot el-falâcifa, publiée d^ans le Muséon (1899, pp. 274 à 308, 400 à 407; 1900, des pp. VAUX. — GBACIAN p. — 346 à 54, Voir p. sous 97, (Baltasar), n. El française, KHALFA, cibusque zur Criticùn, 51, latine voir p. 51, au bas, à n. et encyclopaedi- Leipzig, 1835-1858, Ende des 13. Jahrhundert des Hidschret. vol. Vienne, vol. an allegorical one ofthe seven poems enlitled Mulla Jûml 7 Literaturgeschichte der Araber. (Mulla), Salâmân U Absâl, now , first in the manuscripts private 5. vertit et commentario indi- instruxit G. FLUGEL. 1850-1856, 7 being Baron CABBA DE 4. voir p. HAMMEB-PURGSTALL, JÂMI La Destruction suivant : parle Lexicon bibliographicum cum.... primum edidit, bis le litre Al-Gazali, 1. 2. Traduction HAJl 376) philosophes par collections, FALCONER. edited Library the Hafl from the ofthe with various romance; Aurang of collation oi'eight India House, readings, by and in FORBES London, 1850. I. KHALLIKÂN (IBN), voir CHALLIKANI vi/ae... KBEMEB (Alfred von), Geschichte der herrschenden Idée n des Islams. Der Gottesbegriff, die Prophétie und Staatsi- dee... Leipzig, 1868. LECLEBC Exposé (Dr Lucien), complet Histoire de la des traductions du médecine grec. Les arabe. sciences en Orient, leur transmission à l'Occident par les traductions Utile compilation, à laquelle latines. Paris, 1876, 2 vol. il ne faut pas reprocher avec trop de sévérité d'être im-. — parfaitement MACDONALD digérée. (Duncan B.) .. Professor of semitic lan- 120 — in Hartford guages — theological Seminary, Development theology jurisprudence and constitutional of Utile à lire; dépourvu d'appa theory. London, 1903. muslim — reil critique. history ofthe mohammedan dynas by Pascual de GAYANGOS. MAKKABI (AL-), The in Spain, translated London, 1840-1843, 2 vol. ties MABLÈS (de), Maures en traduite M. par Histoire de la domination des Arabes Espagne de l'arabe en MABLÈS. de MABRÉKOSHÎ Almohades, espagnol de M. Joseph CONDE, vol. (Abdo'l-Wâhid al-), The by R. DOZY. Leyden, Histoire des Almohades — traduite et annotée par E. des l'histoire Paris, 1825, 3 edited et rédigée sur Portugal, el en history of the 1881, 2° édition. d'Abd el-Wâh'id Merrâkechi, FAGNAN. Alger, 1893. MASPERO (G.), Compte rendu, par G. Maspero, de la traduction de YAbrégé des Merveilles par le Baron CABRA DE VAUX (Journal des Savants, 1899). MEHREN (A. -F.), Correspondance du Sab 'in Abdoul-Haqq avec philosophe soufi Ibn V empereur Frédéric II de Hohen [Journal Asiatique, 7e série, t. XIV (1879)]. Traités mystiques d'Aboû Ali al-Hosain ben Abdallah staufen — ben Sînâ en en — ou d'Avicenne, texte La philosophie d'Avicenne [Ibn des documents inédits MERX (Adalbert), barung l'explication arabe... avec français. Leyde, 1889-1899, 4 fasc. français est une simple paraphrase. — Sina] L'explication exposée d'après (Muséon, 1882). Eine Mittelàlterliche Kritik der Offen- (Protestantische Kirchenzeilung filr das evange- lische Deutschland, 22 et 29 juillet, 5 et 12 août 1885, colonnes 667 à 673, 688 à 695, 708 à 714, 730 à 737J. — Voir MUNK page 56, 1. 13 (S.), Notice à 1.21. sur Joseph ben lehouda hadjâdj Yousouf ben-Ya'hia al-Sabti ou Aboul'- al-Maghrebi, dis- 121 — — ciple de Maïmonide (Journal juillet 1842). Asiatique, Mélanges de philosophie juive — A peine vieilli ; encore et arabe. Islam of Islam « the under Paris, 1859. the Bengal Arabs the under série, t XIV — à consulter. utile OSBOBN (Bohert Durie), Major in author 3e » Staff Corps, (London, 1876), khalifs of Baghdâd. London, 1878. — Tableau d'ensemble intéressant. POU (Bartolomé), Bilbilitano Bartholomei philosophiae S. J. in Seminario HisInstitutionum professoris, Povii, toriae philosophiae Libri XII. Edit. e Bilbili, 1763. BENAN (Ernest), Averroès et l'averroïsme, Thèse française le doctorat ès-lettres. Paris, 1852. 2e édition, 1861; 3e éd., 1866; 4eéd. (simple réimpression de la troisième), la couverture porte 1893 et la page de titre 1882. Voir pour — notre sur les intitulée La rapports en sim, pp. thèse de la particulier théorie d'Ibn Rochd (Averroès) de la philosophie, pas1 à 8 (plus spécialement p. 3) et religion et pp. 177 à 179. BOCHD (Ibn), voir ABISTOTELIS... opéra... Tahâfot et-tahâfot. Le Caire, 1302 hég. (= 1885). Voir GHAZÂLÎ(EL-), Tahâfot el-falâcifa. — SCHMÔLDEBS (Auguste), Essai sur les écoles philoso phiques chez les Arabes et notamment sur la doctrine d'Algazzali. Paris, 1842. texte arabe, de la curieuse monqidh voir ne souvent min Contient, en particulier, le fautif, et une traduction défectueuse, — autobiographie edh-dhalâl d'El-Ghazâlî intitulée (La délivrance de El- l'erreur); BARBIEB DE MEYNABD. Ce livre de Schmôlders doit être consulté qu'avec tion; d'ailleurs, la proprement philosophie excellente dits juive est et critique la plus grande circonspec qu'y tiennent les philosophes nulle. Munk, dans ses Mélanges de place arabe, p. à laquelle 337, nous n. 2, en a renvoyons. fait une — SCHREINER 122 — Beitrâge (Martinj, zur Geschichte der theo- logischen Bewegungen im Islam [Zeilschrift der deulschen Gesellschaft, morgenlândischen SHABASTÂNI (Muhammad al-) LU (1898)]. t. JUI JssJIj, religious and philosophical sects... now the by collation ofseveral mss. the first Book of from edited TON..., Assistant keeper ofthe manuscripts in tish Muséum... London, 1842-1856, 2 vol. Abu-'l-Fath' Muh'ammad — Maie vollslàndig erklârenden Anmerkungen SÎN (IBN), Tis'o raçâ'il tâ'lîf... Ibn Sînâ siquepar... Ibn Sînâ). — Voir 73, 1. p. (Neuf 16 d'après les et traduit von par Dr. Theodor Halle, 1850-1851, çais, des tions — trois vol. Constantinople, 1298 hég. (=1881). et suiv. et des avertissements, pas encore paru). texte arabe, dernières avec une sections publié d'Oxford, Leyde, 1892 et M. MEHREN publié, dans le deuxième fasc. des Traités d'Avicenne, le 2 fl'l-hikma wa'th-thabl'iyyât, la philosophie et laphy- de Berlin, de Leyde S. FORGET. I. Texte arabe. n'a ersten und mit orienlalischen Lit- manuscrits (La traduction Reli- riçâla sur Le livre des théorèmes — versehen Privatdocent der der Universitàt Halle... teratur an Zum dem Arabischen ûbersetzt aus HAABBRUCKER, the Bri- asch-Schahrastâni's Philosophen-Schulen. und gionspartheien CUBE- Bev. William paraphrase en de cet a mystiques ouvrage fran (sec VIII, IX, X). Kitâb en-nadjât (Le livre du salut) [imprimé à la suite du Qânoûn fl'th-thibb (Canon de médecine) d'Ibn Sînâ]. Le Kitâb en-nadjât est un abrégé du Romae, 1593. — (Le livre de la guérison), Kitâb d'Ibn Sînâ, dont M. HORTEN publie depuis 1907, une traduction allemande Das Buch der Genesungder Seele. SUTER (Heinrich), Araber und fascicules, sous ce titre : Leipzig und New-Yonk. Die Mathematiker ihre Werke. grand ouvrage par und Leipzig, 1900. Astronomen der — (IBN), Éditions THOFAÏL 123 et — traductions, voir pp. THOLUCK (Frid. Aug. Deofidus), Ssufismus sive phia Persarum pantheistica... Berolini, 1821. — Bluthensammlung aus der morgenlàndischen 44 à 48. theoso- Mystik. Berlin, 1825. VATTIER (P.), La logique du fils de Sina, communément appelle Avicenne, Prince des philosophes et médecins Nouvellement traduite d'Arabe arabes. François en par P. Vattier, Conseiller et Médecin de Monseigneur le Duc d'Orléans. A Paris, 1658. WUSTENFELD (Ferdinand), Geschichte der Aerzle und Nalurforscher. Goettingen, 1840. ZER' (IBN Qirthâs) 726, ab Fesano, Abd 1846, 2 Roudh et a condito vel ut n. ad annum alii malunt el- fugae Zer' Abu Mohammed Salih ibn conscriptos,... edidit... Carolus Johannes TORNBERG... Upsala, latine 1843- vol. el-Kartas. annales 3, Maurilaniae (Baoudh Idrisidarum imperio Granatensi, de la A. BEAUMIEB. p. regum Abu-1-Hasan Ali ben Abd-Allah Ibn Abi el-Halim vertit... — ABI), Annales arabischen 1. Histoire des Paris, souverains du Maghreb de Fès, traduit de l'arabe par Voir d'autres traductions, 1860. ville — TABLE DES MATIÈRES Pages. Première partie. — Vie d'Ibn Thofaïl .... Deuxième partie. Œuvres d'Ibn Thofaïl. Chapitre I. Œuvres poétiques, médicales, 1 — — nomiques Chapitre II. Troisième astro ....... Œuvres — partie. — Le philosophiques ... roman philosophique 23 31 d'Ibn Thofaïl. Objet, sources, genèse du livre, originalité de l'au teur 59 Appendices. Appendice I. d'Ibn — Thofaïl Yaqdhân ou Bésumé du intitulé : Secrets de la roman philosophique Riçâla de Hayy philosophie ben illumina 101 tive Appendice II. des — Bibliographie. Liste alphabétique 115 ouvrages cités ANGERS, IMP. ORIENTALE A. BCRDIN BT Cle, RUE GARNIBR, 4. CORRECTIONS ET ADDITIONS L'auteur, par suite de circonstances particulières, l'impression, vérifier les citations contenues dans dans l'orthographe des transcriptions chiffres renvoyant nombre de fautes à la (1) page et propres à la ligne des ouvrages, etc., — certain Dombay lire F. Dombay 1, au lieu de 1. 33 et 34 lire 1. 32 et 33 1, I. 1, au lieu de 1. 6 lire 1. 9 1. 2, après p. 182, 1. 2 ajouter ; trad. franc., p. 292, 1. 16. l. S, au lieu de p. 49S lire p. 493 1. 9, après p. 335, ajouter n. 35, 1. 23, après 1, 1 et 2 ajouter ; le texte arabe, dans une phrase peu intelligible et probablement altérée, nomme ici (p. iro, 1. 13) n. u. — un : Page 3, note 1, ligne 10, au lieu de F. de P. 5, 1. 6, au lieu de 1184 lire 1154 P. 6, n'ayant pu, au cours de les notes, il s'est glissé à chaque auteur, dans les — — — — — — — « le vizir çaise Aboû Bekr ; trad. l'auteur lat., p. (ce » passage manque 181, 1. 24). Peut-être dans la traduction fran s'agit-il d'Ibn Thofaïl, que bas (p. iro, 1. 20 et 21). à 1. 26 ajouter ; trad. lat., nommera plus 1, 1. 24, après p. 182, 1. 2 à 1. 8; franc., p. 292, 1. 16 à av.-dern. 1. n. 1, 1. 27, au lieu de qàdhi lire qâdhî 9, n. 1, 1. 5, au lieu de 1. 15 lire 1. 16. 10, u. 1, au lieu de p. ivr, 1. 4 lire p. IVo, 1. 8 15, 1. 4 des notes, au lieu de sein Leibartzt lire seiuen Leibarzt 19. n. 1, 1. 3, au lieu de 1. 24 lire 1. 26 n. 2, 1. 1, après 1. 14; ajouter trad lat., p. 190, 1. 3; : le mss. porte par erreur ovi au 20, u. 1, 1. 7, après au bas ajouter — n. trad. — P. P. P. P. — P. lieu de — u. — n. oaI. 1, 1. 9, après 335, ajouter n. 35, 3, au lieu de 1. 16 et 17 lire 1. 19 et 20 L'appendice II (Liste alphabétique des ouvrages cités) sert de table d'errata les titres d'ouvrages qui s'y trouvent reproduits. Outre les fautes particulières dont nous donnons la liste, signalons ici, en gros, les fautes typographiques suivantes, reproduites chacune deux ou trois fois. pour Ibn Rochd Ibn Roch Ibn Sab'în Ibn Sab'ïn (1) pour — mahdi Ibn Abî 'Oçaïbiya compte-rendu Ibn Rochd — mahdî — Ibn Abî Oçaïbi'a compte rendu — — Ibn Roschd (dans des textes de Munk et de Renan). accents toniques ont été omis. * Enfin, dans les textes espagnols, ll,u Titufifll quelques P. 25, 1. 1 des notes, au lieu de vol. I lire vol. Il n. 5, 1. 1, au Heu de 1. 33 à 1. 35 /ire 1. 34 à 1. 36 P. 31, n. d, 1. 3, au lieu de p. 65 lire p. 64 — P. 33, 7, au lieu de geblieben lire gebliebenen 12, au lieu de p. £ lire p. r 2, au lieu de Ceuta /ire Murcie 8, au lieu de p. t lire p. r 1. 12, au lieu de p. iv, n. 5; p. i A, u. 3 lire 2, 1. 3, 1. P. 36, u. 3, 1. P. 37, n. 1, 1. — — P. 48, P. 49, n. n. — n. n. 4, 1, au lieu de au lieu de 1. 8 lire 1. 3 47 lire p. p. IV, p. n. 3 417 P. 50, 1. 5 des notes, au lieu de Farid lire Farld 1. 9 des notes, après 111 ajouter ; Cl. Huart, Littérature arabe, n. 3, 1. 1, au lieu de p. 442 lire p. 443 — p. 269. — P. 51, 1. 4, au lieu de Hâdjî Schmôlders donne — n. 1, 1. 4 et 5, après N°» inexacts ; voir les Hâdjî Khalfa. P. 53, P. 57, — n. n. 1, 1. 7, 4, 1. 2, 1. 3, — Khalfa et 1764 et après lui Schmôlders donnent lire 5356) ... donne renvois que ajouter sous au lieu de, au lieu de t. XXVIII lire t. XXXVIII au lieu de p. 8 lire p. Ces deux n° nos sont 4902 la table de 6S 4 à 8 lire pp. le pp. 5 à 8 P. 61, 1. 2 des notes, au lieu de Oql-^J°\ lire hokamâ' 1. 4 des notes, au lieu de hokamâ lire P. 67, 1. 20 des notes, au lieu de 1. 20 lire 1. 26 ljjal^xJ0\ et ajouter (sic). — P. 69, — 3, n. 1. 3, au à la fin de la H, p. lieu de fasc. 3 lire fasc. 2 note 332, 1. (5), 10 et Ibn Khaldoûn (Prolégomènes, Paris, 1858, U; traduction de Slane, II, p. 385, 1. 12 et 13. ajouter Voir le contexte) parait avoir confondu de d'Ibn Thofaïl avec celui d'Ibn Sinâ. P. 71, n. 3, 1. 1, au lieu de pp. 34 à 42 lire P. 73, 1. 18, au lieu de tâ'llf lire P. 84, 1. 6 des notes, au lieu de P. 91, 1. 12 de la note, I. 15 de la note, — pp. même le Hayy ben Yaqdhân 35 à 50 ta'lîf p. ir£ lire p. irj au lieu de au lieu de 1. 17 lire 1. J8 avant-dern. 1. lire n. e, dern. 1. P. 117, J. 8, au lieu de 1767 lire 1770 1. 14, après pluribus ajouter codicibus — — P. 119, 1. 26, après au lieu de José lire José la 1. 17, ajouter HUART (Cl.), Littérature arabe. Paris, 1902. 3*E ^ '£** **7a *™ %>*M ** V