1909 T.42

Transcription

1909 T.42
.*!.
Zt
***£
8t
*»*»#
*?W
W&&*
PUBLICATIONS DE L'ECOLE DES LETTRES D'ALGER
BULLETIN DE CORRESPONDANCE AFRICAINE
Tome
XT
ill
IBN THOFAIL
SA VIE, SES ŒUVRES
ANGERS.
—
IMPRIMERIE
ORIENTALE
a.
BURDIN ET
G'6,
4,
RL'E
GARNIEH.
footo
IBN THOFAIL
SA VIE, SES ŒUVRES
Léon GAUTHIER
chargé de cours a la chaire d'histoire de la philosophie musulmane
de l'école supérieure des lettres d'alger
\
-
A.
yA.
yy/
.Ly',/}/^i.
i.y^j.,
PARIS
ERNEST
28,
LEROUX, ÉDITEUR
RUE
BONAPARTE,
1909
VI8
NOTE
SUR LA TRANSCRIPTION DES MOTS ARABES
Une élude d'histoire de la
à l'érudition
exclusivement
philosophie
contrent, termes techniques
et noms
propres,
quels
dans les livres d'histoire de la
d'une
pareille
de
système
quence
étude
inévitable de
tions, de difficultés
des de
de
doit donc
ne
transcription
Sacy,
des
à
des
Renan,
caractère
pas
ren
s'y
passer
tels
L'auteur
imperturbablement à
arabisant
en adoptant
scientifique.
un
ayant pour consé
trop de
complica
avons suivi sur ce point
etc.,
plus
qui
universelle.
scientifique,
qui n'est pas
n'appartient
arabes
destinés à
sont
s'attacher
d'énigmes. Nous
Munk,
d'un
transcription
pas
mots
philosophie
rigoureusement
susciter
et
musulmane
Les
orientaliste.
toutefois
Nous
l'exemple
un mode
distinguons,
par
'
le i> th, du Cj t, mais nous renonçons à distin
(h fort) h, du A (h faible) h, le > (d zézayé) dh, du £> (d empha
guer le
tique) dh, etc., parce que la pénurie de l'alphabet français ne nous per
exemple,
le
q,
,3
du
,*$
k,
-
mettrait
initié,
d'indiquer
qu'en
Cependant, nous
par ', afin de ne
en
principe,
moins
rait
ces
nuances, d'ailleurs légères
le
pas
Ly
(s
prononcé
fier l'orthographe
supprimer
deux
faible)
;>
de
par
et
pour
signes
le hamza
consonnes arabes.
le
^ja
qui
n'est
pas
conventionnels.
'
par
et
le 'aïn
Nous rendons,
(s emphatique)
par
ç;
néan
ç lorsque, entre deux voyelles, il risque
z, etc. Enfin, nous avons renoncé à modi
par
^y>
comme un
altérée
tout à fait courant,
caractères
conventionnellement
rendons
nous transcrivons
d'être
nos
surchargeant
de
comme
certains
noms
devenus
chez nous
Almoravides, Almohades,
vizir,
d'un
etc.
usage
IBN THOFAIL
SA VIE, SES ŒUVRES
PREMIÈRE PARTIE
THOFAIL
D'IBN
VIE
Aboû Bekr Mohammed ben 'Abd-el-Malik ben Moham
ben Mohammed ben Thofaïl el-Qaïcî, lel est le nom
med
d'Ibn Thofaïl. Cette formule
complet
sa
naissance
devenu
nom
père
d'un de
de Bekr)
;
(a)
,0-wT
'
famille,
ses fils, le surnom (2)
père
son
se
son
que
ainsi
d'Aboû Bekr (le
père
'Abd-el-Malik,
bisaïeul, Mohammed, et
son
nommait
nom
ethnique
(3)
à
tard,
l'usage, du
plus
son
El-Qaïcî
(4),
ism.
konya,
indiquant
surnom
la
parente.
<-
(3)
àcy^yyyj> llisba.
(4)
0^s^
CjLJ>2
i
AS tbn Khallikan's Biographical Dictionary,
from th'e Arabie
1843-1871, vol.
didis,
(1)
signifie qu'il reçut
de Mohammed; que
on lui donna, selon
Thofaïl; enfin, le
àcyyjS
..
nom
de
que
grand-père,
trisaïeul
(i)
le
nunc
4,
p.
primum
478,
by
n.
editi
a
Bon
9, 1.
1.
Mac Guckin de Slane.... L\ vol.
Scriptorum Arabum loci de
—
R. P. A.
Dozy, Lugd. Batav.,
Paris,
Abba-
i846-i863j
1
2
indique
des
que sa
famille
—
plus
Qaïs, l'une
à la tribu de
appartenait
illustres de l'Arabie. Il
appelé
El-
El-Ichbîlî
(3),
encore
est
El-Qorthobî
(2),
(l'Espagnol) (1),
Cordoue, de Séville). Son surnom d'Aboû
Andalocî
(l'habitant de
Bekr
(le
de
lorsqu'un
le
autre, Aboû Dja'far
fréquemment
est quelquefois remplacé par un
père
Dja'far) (4),
plusieurs
musulman a
nomment
Abubacer,
arrive
qui
chose
fils (5). Les
scolastiques
latine de
transcription
son surnom
Aboû Bekr.
Il
faut
s'en
nous
que
touchant
possédions
la vie, le
II, p. 171, 1. i.
Casiri, Bibliotheca Arabico-Hispana EscuMatriti 1760-1770, 2 vol., table générale, art. Abu Baker Mohamad ben Abdelmalek ben Thophil.
Liçân ed-dîn Ibu el-Khalhîb,
Markaz el-ihâtha bi-'odabâ'i Gharnâtha, manuscrit de la Bibliothèque
3 vol.,
vol.
—
rialensis.
—
3347 (anc. fonds 867), fol. 44 v°, art. Ibn Thofaïl, 1. 2.
H. Dereu(1) Casiri, ibid., t. I, p. 2., 3, col. 1 et 2 : DCXCIII, 3".
bourg, Les manuscrits arabes de l'Escurial, t. I (Paris, 1884), p. 492>
66g (il faut lire 696) (fol. i/|5), dans le titre de l'ouvrage.
(2) Casiri, ibid., t. I, p. 2o3, col. 1 et 2 : DCXCIII, 3°, et table géné
Nationale
n"
—
n°
Abu Baker ben Tophail.
Catalogus manuscriptorum orienin Museo Biïtannico asseverantur. Pars secunda, codices Ara-
rale, art.
—
talium qui
bicos
et
Londini,
amplectens.
Hâdji
(3)
Khalfa,
Supplementum,
1871.
Lexicon bibliographicum
Arabice edidit, indicibusque instruxil G.
7 tomes en 8 vol., vol, 3,
in Mus. Britann. assever.,
nos
aussi appelé parfois
ibid.,
El-Borchani,
p.
—
col.
i\L\8,
c'est-à-dire
d'Alméria,
p.
44^>
n°
col. 2,
X.
encyclopaedicum, Latine
Flùgel.
Catal.
Leipzig,
i835-i858,
manuscriptor...
qui
On le trouve
X.
2,
de Purchena (dans la pro
à 56 km. au N. de cette ville)
Abu Baker Mohamad ben Abdelmalek ben
vince
art.
6n5.
-11 10 et
et
n°
—
[Casiri, ibid.,
et t.
I,
ïophil,
table gén.,
p. 98, c.
1].
Ce renseignement, manifestement erroné, est reproduit dans l'art. Ibn
Thofcïl du Grand Dictionnaire de Larousse et dans l'art. Ibn ïhofeïl de
la Grande Encyclopédie, article qui fourmille d'erreurs bien qu'il u'ait
que
quelques
(4)
note
(5)
lignes.
D'après le titre du
manuscrit
C'est
ainsi
que
le
prophète
par
Pococke (Voir la
Mohammed est appelé tantôt Aboû '1calife Hârùûn
er-Rachîd, tantôt Abôû
Qàcem
et
tantôt Aboû
Ibrahim;
Dja'far
et
tantôt Aboû
Mohammed;
Aboù
d'Oxford édité
suivante).
'Abd-All.ili,
Pococke,
de liai
tantôt Aboù
Philosophas
ebn
ex
son
Moûçj
Aatodidactus,
Yoqdhan...
Pocockio. Editio
le
iils
el
et successeur
tantôt Aboû
El-Amîu,
'l-'Abbàs;
Epistola Abi Jaal'ar
Arabica in liuguam Latiuam versa
secunda...
Oxonii,
sive
1700,
Praefatio,
vers
ebn
ab
tantôt
etc.
Cf.
Tophail
Eduardo
le début.
3
—
caractère et
les
musulmans, à
de
du
savant et
Ibn Thofaïl
dix) (2),
du
xue
très
et
monde,
de
années
sa
à Wâdî Ach
les
les divers
chez
de tracer
personnage
une
politique,
il
fertile. Elle doit
à
est située
au
son nom
à la
vint au
premières
de kilomètres
d'une haute
très
plaine
la baigne,
de la Guadiana
petite rivière qui
Guadix), haut
le Wâdî Ach (le
il
où
les
une soixantaine
milieu
Gua-
premières années
petite ville
vraisemblablement
passa
Grenade,
(aujourd'hui
(1)
dans les dix
ère (3). La
notre
vie,
N.-E. de
au
du
l'homme,
renseigne
groupant
philosophe.
naquit
de
où
En
peine est-il possible
probablement
siècle
de
autant
trouve éparses
qu'on
esquisse sommaire
du
Thofaïl,
en pourrions souhaiter.
brèves indications
auteurs
d'Ibn
œuvres
ments que nous
—
affluent
Annales regum
(i) Ibn Khallikân, ibid., vol. IV, p. 478, n. 9, 1. 2.
Mauritaniae (Raoudh el-Qirthâs) a condito Idrisidarum imperio ad annum
fugae 726 ab Abu-1-Hasan Ali ben Abd-Allah Ibn Abi
Fesano, vel ut
—
Zer'
Abu Mohammed Salih ibn Abd el-Halîm Granalensi, conscripedidit... latine vertit... Carolus Johannes Tornberg... 2 vol. Upsala,
alii malunt
tos...
1. 8 du bas; vol. II (trad. lat,),
i843-i846, vol. I (texte arabe), p. iro,
Histoire des souverains du Maghreb
182, 1. 3; cf. Roudh el-Kartas.
p.
et annales
de la
1860, p. 292, 1.
ville
17.
Il
de
Fès,
traduit
de l'arabe
par
A. Beaumier. Paris,
en existe aussi une traduction portugaise par
F. de Dombay. Agram, 1794.
Arabum loci de Abbadidis, editi a R. P. A. Dozy, vol. II,
Lisb.,
1828,
et une
II,
t.
Casiri, ibid.,
—
trad.
—
ail. par
p.
76,
col.
2.
—
tha, fol. 44 V, 1. 2.
(2) Pour la transformation de Ouâd
le
de l'arabe à l'espagnol,
passage
kebir (le Grand
pierres);
de
fleuve);
Guadalaxara
ter
vélaire sw
(ex.
(3) Il
nous
Walter
verrons
mentaires
ne
pas
les
Wâdi
=
:
Ouâd
(rivière)
en
Guadalquivir
el-hadjar
(la
dans
Guad,
=
2.
el-ihâ-
Ouâd
rivière
el-
aux
On pourrait
Guadiana, Guadalete, Guadalaviar, etc.
langues, beaucoup d'exemples du même fait : la gut
Scott)
sur
à la
plus
les
correspond
génération
loin,
en
qu'à
qui précéda celle
d'Aristoto, s'excuser
lui-même; plus tard, en
l'anglais Wal-
Gauthier.
d'Ibn 'Rochd. En
invitant Ibn Rochd à
ouvrages
entreprendre
C'est ainsi
le français Gautier
w tantôt g.
devient tantôt
appartient
le
ou
1.
171,
—
même
citer, dans d'autres
turale
p.
Ibn el-Khathîb, Markaz
comparer
Moura,
Scriptorum
ou
composer
sur
son
des
grand
1182, tout
en
effet
com
âge de
gardant
premier médecin
fonctions de vizir, il cède à Ibn Rochd sa charge de
il meurt en n85, et Ibn
pour ses vieux ans; enfin,
lourde
trop
donc environ de i5
Rochd meurt treize aus plus tard (1198). Il comptait
ses
devenue
à
25 ans
de
plus
qu'Ibn
Rochd,
4
_
Menor
jette
qui se
Sierra-Nevada. C'est
de
riche pays
un
Grenade,
son admirable
nesse, les historiens
absolue. L'élégance
les
(2)
maîtres
turer
que
peut,
que
nous
quelles
jamais
Voir
On
de
à lui
(1)
le
a
ce
par
son
sens,
élève
style, le
loin,
p.
23,
villes
nous
con
pouvons
solidité et
de
il étudia les diverses
à
Cordoue,
de
conjec
les deux
musulmane.
l'influence de
passer pour son
au
grands
Quant
sens
de
un
précis
son
ses
au
du mot,
roman
lui
»
écrits,
disciple;
et
mais
il
puisque,
philosophique,
éloge tempéré
par certaines
élève déclare lui-môme
n.
savoir
reconnaître ses
dont
jeu
lui attribue, Ibn Bâddja (3),
subi dans une certaine mesure,
même
prétendu
et sa
ignorance
nous ne savons ni sous quels
et
(4),
verrons
rencontré avec
plus
et
son
une
est permis cependant
fait d'Ibn Bâddja
critiques, le
des Maures
on
parfois
dans l'Introduction
après avoir
de
plus riches
sur son enfance
éminents
fut à Séville
ce
point
les
laissés dans
pureté
temps. Il
en un certain
fut
(i)
(2)
la
et
doute Ibn Thofaïl
comme
«
Thofaïl,
nous ont
études. Mais
dans
son
seul maître
sans
cantons
intellectuels de l'Espagne
centres
ne
plus
ses
ni
de
sciences
des
célèbre au temps
aujourd'hui, témoignent de la
encore
l'étendue de
versant
s'accordent
encyclopédique que
juger
au
fertilité.
Sur la famille d'Ibn
temporains
dans le Guadalquivir. Toute
de la
septentrional
elle-même
appartient
région
cette
—
ne
s'être
(5).
i.
les noms, d'ailleurs sans intérêt pour
nous, de deux personnages qui lui ont enseigné les « hadits » ou tradi
tions du Prophète (Voir Scriptorum Arab. loci de Abbadidis..., éd.
Dozy,
vol. II, p. 171, 1. 4 et 5).
nous a conservé seulement
(3) El-Marrâkochi, Kitâb el-mo'djib fî talkhis akhbàr el-maghrib, texte
édité par Dozy sous le titre suivant: The history ofthe
éd. Leyde, 1881,
by Abdo-'l-Wahid al-Marrékoshi, edited by R. Dozy,
arabe
.llmohades
2e
p.
ivr, 1. 6
et
—
7; cf. Histoire, des Almohades d'Abd
el-Wàh'id Merràke-
E. Fagnan. Alger, 1893, p. 207, 1.
Ibn Khallikàn, ibid., vol. 4, p. 474> '• '^ " '• 28.
(4) Voir plus loin, p. 85, av. dern. 1., à p. 89, 1. 6.
(5) Voir notre édition, avec traduction française : Hayy ben
chi, traduite
et annotée par
11
et
12.
Yaqdhân,
Sur la
de
première partie
des
que
renseignements
publiquement
la
sa
nous ne possédons
carrière,
décousus. 11 professa
à Grenade (1). Il devint secré
rares
médecine
et
taire du gouverneur
de la province à laquelle cette ville
(2). Il fut adjoint, également comme secré
taire, en 549 (=: 1184), par le fondateur de la dynastie
almohade, 'Abd-el-Mou'men, au fils de ce souverain, le Sîd
Aboû Sa'îd, gouverneur de Ceuta et de Tanger (3). Mais
donne
nous
son nom
ignorons jusqu'à l'ordre dans lequel il
remplit ces
diverses fonctions.
A
peine
sommes-nous un peu
seconde moitié
début de
cette
value son
même
:
du
khalife
une
sonne entre
offre
vizir
un sultan consentait
les
mains
de diplomate. L'his
d'un
d'un
plus
et
médecin
qui,
de
premier
réunies.
à livrer
du
exemple
celles
fréquemment
souverain sont
la
qu'il
médecin et
musulmans
les fonctions de
ou
mieux renseignés sur
bien
fût arrivé, dès le
haute situation, que lui avait
carrière,
période, à
pays
fait
médecin
un
sa
double talent de
des
toire
de
Quand
sa propre per
au
lieu du salut,
le poison, il était porté, par
une pente assez naturelle, à estimer que cet homme rare
était le seul en qui il pût avoir assez de confiance pour lui
pouvait
impunément lui
verser
la direction de ses affaires personnelles et de
de l'État. C'est ainsi que nous retrouvons Ibn Thofaïl
abandonner
celles
roman philosophique
veau
manuscrit,
çaise, par Léon
avec
d'Ibn
les
Thofaïl,
variantes
texte arabe,
des
anciens
d'après
publié
textes,
et
Gauthier, Chargé de cours à la Chaire de
l'Ecole Supérieure des Lettres d'Alger. Alger, 1900, p. 1
tion,
p.
10,
1.
335,
note
1,1.
in, dern.
La partie de
tion
de
7 (traduc
10).
35, 1. 5
losophie juive
(3) Ibn Abî
p.
nou
philosophie
(1) Casiri, ibid., t. II, p. 76, c. 2, 1. 33 et 34(a) Al-Makkarî, The history of the mohammedan dynasties
translated by Pascual de Gayangos. London, 1840-1843, ■>.
p.
un
traduction fran
(d'après Ibn el-Khathîb; cf.
et arabe.
Paris,
1859, p.
4i°>
n-
Munk,
in
Spain,
t. I,
vol.,
Mélanges de
phi
3).
Zer", Raoadh el-Qirthâs,éà. Tornberg, vol. I (texte arabe),
1., à p. I rv, 1. 3; trad. latine, vol. II, p. 170, 1. 24 à 1. 28.
ce passage qui concerne
française de Beaumier.
Ibn Thofaïl
manque
dans la traduc
faîte des
parvenu au
royaume,
honneurs,
premier
et
vizir
à la
plus
haute
du
sultan
médecin
charge
du
almohade
Aboû Ya'qoûb Yoûçof(l).
(i) Ibn Abî Zer', Raoudh el-Qirthâs, éd. Tornberg, vol. I, p. iro,
Conde, Historia de la
bas, et vol. II (Irad. lat.), p. 182, 1. 2.
de los Arabes en Espana, sacada de varios manuscritos y
du
minaciôn
morias
p.
1. 6
do-
—
arabigas,
por
495, 1. 5 du bas
Doctor Don José Antonio Conde. Paris, 1840,
(Ce passage manque dans la paraphrase de
el
et suiv.
Mariés intitulée Histoire de la domination des Arabes
Portugal,
Espagne
et
espagnol
de M. Joseph
en
rédigée
Conde,
Thofaïl
ait
et
des Maures
l'histoire traduite de l'arabe
en
en
M. de Mariés. Paris, i825. 3 vol.).
t. I, p. 335, 1. it à 1. i3 (sur
—
Gayangos,
—
Avons-nous
les fonctions de
exercé
été posée; elle mérite de
vizir à notre philosophe :
sur
par
Cf. Makkari, trad. angl. par de
Ibn Thofaïl Premier médecin).
qu'Ibn
me-
l'être. Un
c'est un
seul
texte
passage
parfaite
une
vizir"?
La
certitude
question n'a
ancien
jamais
donne le titre de
du Qirthas (voir le début de
note), dont l'auteur est de plusieurs générations postérieur
à Ibn Thofaïl : « Les médecins d'[Aboû Ya'qoûb Yoûçof], dit-il, furent
la
i°
présente
le vizir, le médecin, Aboû Bekr ben Thofaïl... » Par contre, El-Marqui a connu le fils d'Ibn Thofaïl et qui nous donne sur ce philo
râkochî,
les
sophe
nomment
les
renseignements
lui
ne
précis,
attribue
nulle
abondants, les plus directs, les plus
le titre de vizir. Les historiens ne le
plus
part
jamais dans la liste des
vizirs
de Yoûçof
ou
de Yacqoûb (par
El-Marrâkochî, p. ivi, 1. 1 à 1. 6 ; p. ia=J, dern. 1., à p. 1 1., 1. 12 ;
trad. franc., p. 211, 1. 12 à 1. 23 ; p. 227, 1. 5 à 1. 23; Ibn Abî Zer', Qir
thas, trad. franc., p. 292, 1. 1 et 2), mais seulement dans celle des méde
cins de Yoûçof (Ibn Abî Zer', Qirthâs, p. iro, 1. 20 à 1. 26). Enfin, nous
exemple
loin (p. 26, 1. 17) son disciple El-Bithraoudjî lui donner le
En admettant, sur la foi de cet unique passage,
qu'Ibn Thofaïl ait été qâdhi pendant les années de sa vie sur lesquelles
tout renseignement nous fait défaut, il n'en demeure pas moins surpre
plus
verrons
titre de qâdhî.
simple
ce
que
nant
disciple, écrivant
d'illustre
titre
à
vizir,
tés, il
moins
citées plus
rempli
Marrâkochî, le
au
haut
que,
ait exercé
avoir joué
les fonctions de
sans
contiennent seulement
successivement
la
charge
premier
de vizir,
les
un rôle politique
vizir en
noms
des
second,
de
car
personnages
de Premier vizir. Quant à El-
silence un peu singulier qu'il
sur sa qualité
trait
—
possible
plan, Ibn Thofaïl
les listes
qui ont
après la mort de son maître, lui donne le
lieu du titre, beaucoup plus relevé, d'illustre
jamais été vizir.
Malgré ces diverses difficul
au
qu'il n'ait
reste cependant
premier
faïl,
qâdhî
garde,
en parlant
d'Ibn Tho
n'est peut-être pas aussi complet qu'il paraî
: car dans le
récit, tel qu'il le rapporte, de la
Ibn Rochd (voir plus loin, p. 10, 1. 14, à p. 1
1, 1. 2),
distinguer nettement deux charges différentes qu'il
abord
seconde entrevue avec
Ibn Thofaïl
exerçait
1. 16)
«
semble
auprès
les
du khalife
occupations
:
que
yUt
ma
i-iyj £-oJ^b Jlà^iil (p. ivo,
fonction
et
mes
soins m'imposent
»; la
C'était
continents
»,
éclat.
plus vif
sultan almohade au
à l'époque
c'est-à-dire
«
musulmane
son
ou
Baghdâd, depuis longtemps dépouillé de
temporel
dignité
par
était
sa vie
les
sultans
purement
Caché dans
ne
son
harem,
cesse
et
représentait
dont il
à la
invisible,
sorte
que
plus
Ibn Toumert, était à
temporel à la fois d'une secte
de
Il
man.
soumettre par
régnait
en maître
uni,
aussi pacifié
au
ce
que
peine
sultan.
le
successeur
chef spirituel et
religieuse réformatrice
armes
tout
il
réelle,
l'ancien khalifat
contraire,
titre
incontesté
rayonnant
riche, prospère,
aussi
les
d'entité à
fois l'an,
du
caprice
l'ombre de
mahdi
venait
d'un
à la
Prophète.
ne sortait qu'une
merci
pouvoir
réduit
honorifique de Vicaire du
sans
spirituel
tout
était
seldjouqides,
d'Orient. Le khalife d'Occident,
du
d'Orient, le
collègue
de Baghdâd, le titre glorieux d'Emir elChef des Croyants. Mais le khalife de
abbasside
Moumenui
Chef
de
et
de tout l'Occident
par conséquent
avec
où cette grande
Souverain des deux
de l'Espagne
c'est-à-dire
l'Afrique du Nord, maître
de l'Islam, il partageait
khalife
le
un puissant potentat que
d'Ibn Thofaïl,
dynastie brillait du
temps
l'Occident
qui
musul
un vaste empire
sur
d'une brillante civilisation, et
puisse espérer l'être un État
musulman. Sans doute, à la frontière de l'Andalousie (1),
entre le Chrétien et le
sans trêve,
continuait presque
Musulman, la lutte
aboutir
séculaire
à l'éviction de l'un
ou
qui
devait
nécessairement
de l'autre. Mais le
djihâcl,
ou
désignant sa charge de médecin, la pre
expression, « mes soins »,
ma fonction », serait une allusion à ses fonctions de vizir. Enfin,
la qualification de qàdhî appliquée à Ibn Thofaïl par El-Bithraoudjî, dans
est un peu sujette à caution : elle ne nous est
le passage cité par
seconde
«
mière
Munk,
parvenue
d'hébreu
somme,
qâdhî?
d'une
(i)
les
qu'à
en
un
travers
français,
doute
subsiste.
Est-on bien
manière
Le
nom
Arabes,
à
une
double traduction, d'arabe en hébreu,
d'une erreur de lecture.
certain
décisive
Cette double
qu'il ait
que par
d'Andalousie
été
ne
la découverte de
(Andalos,
:
question
vizir?»
prononcer
toute l'Espagne musulmane.
puis
—
et pourrait provenir
«
Ibn Thofaïl
pourrait
nouveaux
Andaloss)
a-t-il
En
été
être tranchée
documents.
s'étend,
chez
8
—
guerre sainte
perpétuelle,
—
compte-t-il point
ne
fondamentaux des devoirs
plus
l'islam impose à la
du Mahdi
seur
se
Répandre les bienfaits de la
guerre, développer la
à
soustraire
paix
civilisation
et
dans
Et le
les
succes
tel devoir ?
un
tenir
se
parmi
la Loi de
que
communauté musulmane?
pouvait-il
préluder en même
religieux
prêt
à la
un pareil empire et
temps à de glorieuses conquêtes, tel
est
le beau rôle, telle est aussi la lourde tâche, que les vizirs
des souverains almohades avaient à remplir. Ibn Thofaïl
ne semble pas
nous nous
de
son
savons
jouissait,
les
et
failli. Dans la
deux
que
jusqu'à
témoigner
Nous
avoir
administration
inébranlable
lui
y
le
trouvons touchant
du
et
de
encourager
de détails
les
politique, la
sa
où
résultats
confiance
grands monarques ne cessèrent
de
sa mort en est une preuve suffisante.
moins qu'il
pour attirer
pénurie
caractère et
à la
par
profita
les
cour
sa
de la faveur dont il
savants
munificence,
de tous les pays,
par
éloges,
ses
parfois même par ses conseils.
Son
principal
des
et
sciences
titre de gloire,
décisif dans les destinées de la
aussi
de la
Rochd
comme
philosophie
(Averroès)
à
philosophie
européenne,
composer ses
d'Aristote. L'histoire
Mécène des lettres
d'avoir joué
est
musulmanes,
en
fameux
un
rôle
musulmane,
engageant
et
Ibn
commentaires
heureusement conservé,
recueilli de la bouche même d'Ibn Rochd, le résumé de la
conversation dans laquelle Ibn Thofaïl le décida à entre
prendre ces
fameux
nous
a
Commentaires, qui provoquèrent,
défrayèrent toute la
seconde période
de
puis
notre philosophie
les esprits, dès le
siècle,
de la Renaissance. Elle
nous a conservé aussi, dans les mêmes
conditions, le récit
d'une entrevue dans laquelle Ibn Thofaïl présenta au sou
médiévale,
aux
«
philosophiques
Ibn Rochd
verain
faveur
xiii6
et préparèrent
hardiesses
encore
inconnu,
et
sur
lui la
nous
dit le
appela
royale :
Cet Aboû Bekr (c'est-à-dire Ibn
célèbre
Thofaïl),
historien des Almohades 'Abd
el-Wâhid
el-Mar-
—
(1),
râkochî
pays
éloges du
C'est lui
lui
qui
de tous les
savants
l'attention,
eux
sur
souverain.
—
d'attirer à lui les
ne cessa
d'appeler
et
9
les
faveurs, les
Aboû'l-
recommanda
Walid Mohammed ben Ahmed ben Mohammed ben Rochd
qui, dès
ce
moment, fut
Son
connu et apprécié.
disciple,
le jurisconsulte, le docteur, Aboû Bekr Bondoûd ben
Yahya el-Qorthobî, m'a dit avoir entendu maintes fois le
philosophe
Aboû '1-Waltd faire le
Lorsque
:
suivant
récit
je fus introduit devant le Chef des Croyants Aboû Ya'qoûb,
avec Aboû Bekr ben Thofaïl et il n'y avait
je le trouvai
personne
d'autre
éloge,
mon
Après
mériter.
de
père et mon
m'avoir
ils du Ciel?
(il
»
(2)
je tentai de m'excuser,
sophie, car je ne savais
Dans
(i)
traduite
par
les falâcifa).
«
Le
je
et
ce
confusion et
niai
tard
(2)
yXi
la
frayeur
et
(le
premier
Rochd,
troisième
p.
partie
)
ont
été traduits
seulement) par
421). Ils forment dans
d'un
ensemble
en
outre
3°
éd..., Paris,
Munk (Met. de philos.
historiqne,
dout
El-Marrâkochî,
la
nous utiliserons plus
première
p.
Cette
vaient
être
pluriel :
(4)
sq.)
qadim, éternel
(3)
convenu
ma
(à savoir : p. ivr, 1. l\ à p. IV£, 1. i3; trad. fr., p. 207,
(Voir plus loin, p. 38; p. 66, n. 1 ; p. 18).
i3).
1.
209,
Ô>^>- bâdits, produit, apparu dans le temps, par opposition à
la
1. 6, à
16
et
seconde
(3),
philo
histoire intitulée Kitâb el-mo'djib, éditée par Dozy et
Fagnan (Voir plus haut, p. 4> a°te 3). Les
par E.
que nous rapportons ici (p. IV£, 1. i3, à p, IVO, 1. 8 ; trad.
1. i3, à p. 210, 1. i5; puis p. IVo, 1. 8, à p. IVo, 1. 7 du
ar., art. Ibn
et
de
sou
passages
1866, p.
de
con
pensent-
crainte
dont Ibn Thofaïl était
s'aperçut
la
"tre
mon
croient-ils
de
m'être occupé
p. 209,
trad. fr., p. 210, 1. i5, à p. 210 dern. 1
Renan (Averroès et l'averroïsme. Essai
juive
question
posées
falâcifa)
Renan
traduisant
de
:
engagea
Que
Saisi de
de
nom
jet'**
français
en
franc,
bas;
»
j'étais loin
que
nom, le
<<
lui (4). Le Chef des Croyants
avec
deux
mon
faire
à
mit
ancêtçes,
question :
cette
dire
voulait
produit?
éloges
se
mes
eixde
le Chef des Croyants
lignage,
m'adressant
éternel ou
famille.,
demandé
versation en
«
Aboû Bekr
eux.
ma
bienveillance, des
par
ajouta,
avec
parla
:
à
a parte ante.
dangereuses qui pou
effet, l'une des plus
musulman hellénisant, au
(philosophe
faïlaçoûf
était,
un
en
Chef des Croyants ».
l'esprit, sinon la lettre même du texte, en
savais pas qu'Ibn Thofaïl et lui étaient convenus
par un
«
rend parfaitement
«
me mettre
car
je
ne
à l'épreuve
».
10
—
de
et
à
Je
à
l'aise,
de
vient
:
philosophie
kochî
(1),
Ce
]
connais
ta
ardeur au
Je
sur
position
ne
où
tu
par
que
tu
paroles suivantes :
un
jour
de
et me
dit
:
se plaindre
celui
de
comprendre ses
le
sens
les
où
ses
tra
doctrines.
l'avoir bien
après
[Ibn Thofaïl
saisir!
pour un
en
tel
viendras
me vois arrivé et aussi
et mes soins
lequel
nous
dénaturé
comment,
mes soins
graves
plus
vers
a
m'imposent,
(2).
préoccupations
aurons
par
les deux derniers
sais
ou
El-Marrâ
continue
appeler
de force
as assez
fonction
complètement
tous
alors
P. ivr, 1. 4 et suiv.
«
Sans parler de
phrase,
je
fit
conver
pouvaient rencontrer quelqu'un qui
compte
préoccupations
(i)
(2)
remettre
d'honneur
travail,
à
bout;
entre
car
je
haute intelligence, ta lucidité d'esprit, ta grande
travail. Ce qui m'empêche de m'en charger, c'est
âge
grand
que ma
aurait
Si tu
:
pour
l'histoire de
pour
le Chef des Croyants
commente et qui en expose
prends-le.
le
me
d'Aristote
style
ducteurs,
Si ces livres, disait-il,
ajouta
fit
nie
de la fameuse
de lui les
de la difficulté de
on
récit
disciple,
même
entendu aujourd'hui
compris,
bien
si
vêtement
si grande conséquence
«
de l'obscurité du
les
n'aurais
ceux qui s'oc
Il fit
retiré, il
m'être
m'a aussi rapporté
et
cita
»
Aboû Bekr ben Thofaïl
J'ai
je
que
de
il
les Musul
par parler et qu'il apprit ce
magnifique
un
et se mit
rappela ce
falâcifa;
érudition
cette matière.
immédiatement le
fut de
sation qui
la
les
quelqu'un
je finis
que
argent,
et une monture.
Puis
Il
posée.
tous
et
une
chez
dire. Après
en
un cadeau en
lui
chez
soupçonnée
j'avais à
que
Platon
Aristote,
cupent exclusivement
me mettre
Ibn Thofaïl
vers
arguments allégués contre eux par
constatai
même
tourna
se
question qu'il m'avait
dit
les
en outre
mans.
la
sur
qu'avaient
pas
II
ma confusion.
parler
—
à
revenir
Renan,
mots
traduit
l'œuvre
«
Voilà,
plus
(voir
les
qui rattachant
parler
ajoutait
graves ».
plus
occupations
sans
loin,
Ce
membre
p. 18,
indûment à
de
Aboû
1. 21)
a
de
été
cette pro
de la précédente, et construisant le tout
Dès lors, ajoutait Ibn Rochd, je tournai
qu'Ibn
Thofaïl
m'avait
recommandée ».
—
11
—
'1-Walîd,
Le
de
récit
document du
ces
deux
à
Rochd
entrevues nous apparaît comme un
un
un
par un
récit
de la
de
ses
et
le
qui
de fidélité
et
la
critique
de la bouche
disciples,
bien
notons-le
d'authenticité
recueilli
dernier à l'historien
ce
il présente,
forme,
sa
caractère
satisfaire aux exigences
C'est
vère.
mes commentaires
».
plus grand prix.
d'abord,
propre
Aristote
philosophe
Considéré dans
tout
déterminé à écrire
ce qui m'a
des livres du
plus sé
d'Ibn
même
directement
transmis
Le disciple
reproduit.
par
en
question, Aboû Bekr Bondoûd qui, comme Ibn Rochd, est
de Cordoue (El-Qorthobî), semble avoir vécu dans la fami
liarité de
son maître :
«maintes
fois» (1). Sans
d'un
la
récit
à la
même
comme c'est
est
les
avec
taires, etc.,
lu. Fagnan
et
devant
venu sans
compte-rendu
qui comptaient
vie.
Le disciple
un
homme
exercée,
et
accou
à reproduire,
du maître, d'interminables
traduit :
6,
n.
».
les
« mou
—
de
commentaires
désir de
qui nous a
m'appliquer
Sur l'expression
« ma
ces
commen
transmis
à des
fonction
choses
à
ce
re
mes yeux
et mes soins »
cf.
i.
y. (voir
plus
haut,
p.
9, 1.
7).
(2) Cf. supra, p. 10, dern. 1., à p. n,
(3) C'est-à-dire, pour chaque hadîts,
sives, des
le
sa
dès le jeune âge
mêmes
était
en
prodigieusement
Enfin, l'auteur
etc.
importantes
(i) àj-o
moins
consacrés, le Qoran, les hadîts du Pro
leurs isnâd(3), des manuels de droit avec leurs
commentaires
supra, p.
récit
fréquente
sacrés ou
phète avec
plus
même
seconde narra
c'est-à-dire
musulman,
retenir par cœur
textes,
au
de la
entrevues
événements de
une mémoire
les intonations
deux
ces
plus grands
possédant
tumé à
tout
phrase
termes stéréotypés,
en
jurisconsulte
un
ou
personne,
l'habitude des vieillards, il
corrigé, de
et
ce
cette répétition
achevé ses
doute à réciter,
parmi
de
le Commentateur était devenu vieux, puis
Commentaires ou peu s'en faut (2) :
tion montre que
qu'il avait
faire
entendu
parler
personne, la dernière
même
revu
il l'a
narrateurs
qualifiés
qui se
le
1.
la
2.
chaîne
des
autorités
sont verbalement
succes
transmis.
12
—
distingué,
cit, historien
discipline,
ment un faqlh,
leurs
de
philosophique
propos
de la
cifa
Ibn
d'Ibn
fidèle,
a
et
qui,
se plaît
à
nous
donc fondés à
voir
ce
dont l'exactitude
ne
n'a qu'une médiocre
somme,
fit
plusieurs voyages
de
connaître une
de
chiffres et
de
(
date
faits,
qui,
dans
nous
ne
lieu dans l'ordre
Ya'qoûb, dans la
lui
« car
j'ignorais
le
montrent que
Voir
(i)
plus
9, 1. 7 à
p.
1.
de
de
un point
entrevues
repère.
doivent
question
souverain
38, 1.
5 à 1.
14.
comme
—
de
phrase
convenu avec
d'avance
un
il lui
:
philosophique
et ce membre
savait
avoir
Aboû
avoir
Cf. Renan, Averr.
lui
affaire
et
»
à
l'averr.,
haec
usque
omnia,.., Averrois Cordubensis in
tempora
pervenere commentarii...
ea
Vene-
Juntas,
1574, 10 vol., plus un onzième volume contenant la
do Zimara ; Marci Antonii Zimarae... Tabula dilucidatioin dir.tis Aristotelis et Averrois. Venetiis apud
Juntas, 1576 (la page
apud
Table
num
intérêt
si pauvre
jusqu'à l'existence
abrupto,
opéra quae extant
opéra omnes qui ad
tiis,
biographie
dont Ibn Rochd était
p.
Ibn Rochd
ère)
12.
Aristolelis
(2)
loin,
veille
Sans doute la
pose ensuite ex
ce
de Mar
ville
serait pas sans
fournirait
en
ne voyons
et où nous sa
première, traite Ibn Rochd
son nom.
qu'il
la date
lieu,
même où elles sont rapportées.
inconnu dont il ignorait la
demande
notre
cette
Remarquons d'abord que les deux
eu
la
la cour,
1153 de
—
(2). Mais il
à désirer.
ni
Le
relate.
chercher un autre que
de 548
partir
qu'à
(1). Nous
rien
importance. Nous
résidait ordinairement
où
rakech,
vons
d'en
raison
aucune
appartenait
récit une sorte
laisse
qu'il
à
voir
les falâ
sur
ce procès-verbal n'indique
le lieu des deux événements
ni
double
société
le
nous allons
certaine précision
dans
d'ail
est
dans la
donner
même
nécessaire
est
précédente, à laquelle
génération
Malheureusement
vécu
temps
son
Thofaïl,
procès-verbal
la
aussi sous
musulman
qui
Rochd, des détails d'une
sommes
de
lettré
jurisconsulte. Cet historien
un
informateur
un
été élevé lui
a
tout
puisque
—
générale
garde porte
1575),
1. 1 à 1.
du bas à dern. 1.
ibid.,
p.
19,
9.
vol.
—
V,
fol. 3i3
A;
Munk, Mél. de
cf.
ibid., fol.
philos,
juive
171
et
D.
ar.,
—
p.
Renan,
/fin, 1. 3
13
—
—
un philosophe.
Mais Ibn Thofaïl
au moment où
le
avoir averti
introduire le visiteur,
de temps auparavant, au moment par exemple, où
sollicitait pour lui cette audience. C'est une
ou peu
vizir
notre
d'examen
sorte
l'en
pouvait
chambellan allait
vant que
lui-même
lui,
juger de
une occasion
tretien roule sur
commentaires
dit
un
Or,
sa
des
d'étaler la
ouvrages
l'autre
si
Ibn Thofaïl
passer
c'est
science;
à
plus
aussi
sa
pour
Mais tout l'en
sienne.
l'éternité du
une seule question :
De
mot.
érudit fait
que ce royal
pour
il
d'Aristote,
lieu
entrevue avait eu
monde.
n'en est pas
antérieu
déjà le consentement,
même conditionnel, d'Ibn Rochd, le vizir se fût certaine
ment empressé d'annoncer au khalife que son souhait était
si
rement,
sur
le
il
et
qui
La
point
du
commencement
de
à la fin
cela
Nous
croyons
Ibn Thofaïl
aurait une
traductions
senté
au
comme
tement
arabes
khalife,
et
«
dû
lui,
à
et
lieu
et
la
que
est
donc
se
la
plaindre
désormais
seconde
ne
est
conversation
se
que
une
fois
pas
souhait
pré
(1)
»
immédia
formulé
par
vraisemblable que
avec
pendant un seul et même séjour
fois
à lui de l'obscurité
connu,
devait-il
donc
où
devaient
ils
première
apprécié
l'entretenir du
[1
la
des fréquentes
d'Aristote. Ibn Rochd
son auguste protecteur?
présentation
au cours
auxquelles
philosophe, Ibn Thofaïl
songer
autre allure.
El-Marrâkochî
n'était pas assurément
roi-philosophe avait
des
tout
homme;
audience,
Dans l'intime familiarité
maître,
philosophiques
ce
son
cette
affirmer, de plus,
près.
vivait avec son
discussions
complaire,
pouvoir
d'assez
suivre
trouvé
dans
date.
première en
dû la
le
qu'il avait
question que
première entrevue rapportée par
bien la
a
de s'accomplir,
serait
ne
avait obtenu
Ibn Thofaïl
la
eurent
d'Ibn Rochd à la
cour
d'Aboû Ya'qoûb.
Mais
de la
(i)
est
quelle en
philosophie
Voir
plus
haut,
la date? L'excellente
musulmane
p.
g, 1. 5.
petite
de Ms de Boer
en
histoire
donne
14
—
une
:
elle
fixe à l'année 1153 la date de la
d'Ibn Rochd
de
récit
son grand
Ibn Thofaïl
par
Yoûçof (1). Ce
dans le
chiffre nous
de la
seconde
âge,
rait
né,
en
eu,
nées
au
quarante-cinq ou cinquante ans
juge trop vieux pour entreprendre
pas vers
se
Il faut donc
son
vues
moins,
ce
qui
dait
et
souverain,
du
monarque
en ce moment
quelle on a cru
kech
en
alors
occupé,
(3);
en
c'est
que
dern. 1.
(Il
mais
raison
dix
(4).
von
pour
la
à Marra
souverain
père, l'illustre
tard, en 1163,
Or, dans les deux
T. J. de Boer.
traduction
en existe une
les
fon
ans plus
succéder
Islam,
son
auprès
qu'il
séjour
Seulement, le
Ya'qoûb,
après
seconder
collèges
doute la
sans
question.
Aboû
Geschichle der Philosophie im
i65,
semble, à
ce
placer pendant ce
'Abd el-Moû'men; ce n'est
Ya'qoûb devait lui
(i)
1153,
au
d'an
Ibn Rochd était,
probablement en mission
qu'Aboû
1901, p.
En
Thofaïl,
déjà la date
reporterait
plus :
à Ibn
une soixantaine
dans l'érection des
devoir
l'entrevue
n'était pas
attribuer
deux conversations,
ces
l'année 1160. Mais il y a
il est vrai, à Marrakech,
de
Or,
il semble, entre 1100 et 1110 (2), il au
1153, de 43 à 53 ans, chiffre bien faible assuré
un grand ouvrage.
de
se plaint
des écrits d'Aristote.
en question
philosophe
moment
inadmissible. En effet,
paraît
entrevue, Ibn Thofaïl
comme
ment : ce n'est
qu'un
présentation
Prince Aboû Ya'qoûb
au
l'empêche d'entreprendre lui-même
qui
les Commentaires
s'il est
—
Stuttgart,
History of
Jones. London,
anglaise
:
in Islam, translated into English by E. R.
Voir dans le Journal Asiatique,
série, t. XVIII (sept.-oct. 1901),
pp. 3g3 à 399, notre compte-rendu de cet ouvrage.
M. Macdonald indique
la même date, probablement d'après M. de Boer : Duncau B. Macdonald,
Development ofMuslim theology, jurisprudence and constitutional theory.
Philosophy
g"
1903).
—
London,
by
igo3,
Ibn Tufayl
née
p.
255, 1.
16
:
548 de l'hégire
In 548 he
«
and encouragea
was presented to Abu Ya'qoûb
him in the study of
philosophy ». L'an
à 11 53 de notre ère.
by
correspond
(2) Voir plus haut, p. 3, 1. 8 et 9 et u.
(3) Conde, ibid., III Parte, cap. xlhi,
Arislotelis
fol. 3i3 A.
note
(4)
2, à
Opéra...
—
Munk,
3.
47g, 1. 22, à p. 4S0, 1. 21.
Averrois... commentariis, vol. V. De coelo,
Met. de philos, juive et ar., p. 420, 1. 3 du bas et
p.
—
cum
421, 1. 3.
Renan, Aven; et l'aven:, p. i5, 1. i3 à 1. 18.
M. de Boer le sait, puisque duiis le passage que nous venons de
p.
—
15
—
—
d'Ibn Rochd, Abou Ya'qoûb Yoûçof est expressé
à plusieurs reprises, « le Chef des Croyants » ;
récits
ment appelé
ce qui nous oblige
1163,
date de
mois
de djoumâda
gros, du
à descendre
son avènement
de
milieu
sultanat,
de
second
l'an
563,
époque à
1168,
mars
de
non seulement au-delà
au
mais au-delà
du
c'est-à-dire,
en
laquelle,
ayant
les derniers opposants, il prit le titre de « Chef des
» ou Khalife (1).
D'autre part, les deux entrevues ont eu lieu nécessaire
rallié
Croyants
ment avant
la fin de 1169, car à cette époque Ibn Rochd
déjà des écrits d'Aristote. En effet, à la fin
avait commenté
de
les traités des animaux, il dit
sur
son commentaire
l'avoir
de
achevé au mois
565 (—
çafar
novembre
1169),
à
s'y être transporté de Cordoue (2). Nous
donc fixer avec certitude entre mars 1168 et
pouvons
novembre 1169 la date des deux entrevues.
Séville,
après
Mais il
d'aller
est possible
plus
loin
de
et
circonscrire,
haut degré de probabilité, la date que nous cher
des limites plus étroites. Pour ce double
entre
chons,
déplacement, de Marrakech à Cordoue, puis de Cordoue à
avec un
Séville,
citer
la
pour
et
de
composition
ce
premier
commen-
a soin de dire ; au Prince Aboû Ya'qoûb : « Im Jahre n53 soll
Ibn Tofail dein Fûrsten Abu Jaaqub Jusuf vorgestellt sein », et
loin (ibid., p. 166, 1. 19) il dira : 'i Abu Jaaqub, jetzt Chalife, beruft
il
er von
plus
Leibartzt »;
M. de Boer
ihn (Ibn Rochd) im Jahre
a donué lui-même, ibid.,
1182 als
sein
p.
1. 5 du bas, la date de l'avènement
d'Aboû Ya'qoûb Yoûçof
n63.
d'Émir
titre
il l'a
par
attribué
cette
à
fin de
documentaire de
valeur
être,
à
qu'une tournure
Mais il
dont
el-Mou'menîn
simplement
avance
:
160,
ce
nous
une
n'a
texte;
—
ou
mais
sens
enfin
reste
pas pris garde
argument;
nous
faisaut
en
bien
dont le
doute
tirer
inadvertance,
non-recevoir,
elliptique,
sans
allons
au
avons
ressortir
il n'y
complet
aura
serait :
ou
—
au
bien
répondu
la
grande
vu,
peut-
il fut
pré
Ibn Thofaïl à [celui qui est devenu depuis] le Chef des Croyants.
Mais pour accepter cette dernière interprétation, vraiment forcée, surtout
dans le second récit, où Ibn Thofaïl dit en propres termes : « J'ai entendu
il faudrait que nous eussions par
aujourd'hui le Chef des Croyants... »
senté par
ailleurs
(1)
de bien
Ibn Abi
(2) Munk,
sérieuses
Zer', ibid.,
Mél. de
raisons.
sous
philos,
l'année 563.
juive
et
ar.,
p.
422, 1.
6 à 1.
9.
16
—
taire,
devons bien
nous
Surtout
mois.
si
admettre
un
considérons
nous
à Séville
certainement venu
—
pour
laps de
qu'Ibn
plusieurs
Rochd
était
d'absorbantes
remplir
y
fonctions. On sait, en effet, qu'il fut successivement qâdhî
à Séville puis à Cordoue (1). Or, en 565 (= 1169-70), à
Séville, dans
animaux, il
son commentaire sur
des
alléguant qu'occupé
(de
maison
l'on
des
s'excuse
pu
affaires publiques et
il
Cordoue),
le traité des Parties des
erreurs qui ont
n'a pu vérifier
lui échapper,
éloigné de sa
les textes (2). D'où
droit de conclure, avec Munk, qu'il était dès
depuis peu de temps d'ailleurs, qâdhî de Séville (3).
est en
lors,
De telles fonctions
loisirs. On
peut
donc,
entre
sieurs mois
ne
postérieure
pas
;
lui laisser de
d'erreur,
présentation et
sa
premier commentaire
la limite
devaient
sans crainte
l'achèvement de
ce qui reporte vers
de la date
grands
compter plu
le
milieu
son
de 1169
cherchée.
D'autre part, nous serions tenté de rapprocher égale
ment la limite antérieure. En effet, dans les Annales d'Ibn
Abî Zer", aussitôt après le passage où se trouve men
tionnée,
l'année 563 de
sous
Aboû Ya'qoûb Yoûçof
nous
les
lisons
parties
saluer
le
dignité),
qu'en
de
prit
l'an 564 il
vint
à
l'empire, d'Espagne
souverain
date à laquelle
Marrakech,
en
des députations formées de
Croyants,
de toutes
particulier,
(sans doute à l'occasion de
magistrats, prédicateurs,
1.
l'hégire, la
le titre de Chef des
personnages
jurisconsultes,
poètes,
divers,
etc.
(i) Voir Munk, ibid., p. 422, 1. 5 à dern. 1., et p. 423 dern. 1., à
1; Renan, ibid., p. 18, 1. 7 à dern. 1., et p. 19, 1. g à 1. 11
l'autre
avec
pour
sa nouvelle
p.
Ibn Rocjj^aussitôt
de la faveur du
souvefaïu.
Dès
la faveur
digne.
qu'un
ou est
Car
dans tout
12.
avait
présentation, la première marque
connaît les agissements expéditifs des
après sa
on
touche à la politique et à l'adminis
homme leur agrée, c'est à l'instaut même qu'il reçoit
investi de la fonction dont le monarque vient de le juger
potentats orientaux
tration.
et
références).
—
pour
424,
(l'un
(2) Munk, ibid., p. 422, I. 9 à 1. 14 ; Renan, ibid., p. 18, 1. 8 à 1.
Cette importante judicature
(3) Ibid., p. 422,1. filet suivantes.
dû être
Le
ce qui
i.
-
-
khalife les
reçut, chacun suivant son rang, et leur distri
bua des faveurs (1). Ibn Rochd n'était-il pas un de ces
nombreux délégués ? Son voyage à Marrakech et sa pré
khalife,
sentation au
rait
là
née
564
entre
une
de
le 4
ayant commencé
il
:
Marrakech, le
se
de
trouve
cas, l'an
ce
1168, l'intervalle
déjà, de ce fait, à
d'octobre 1168
que
le
entre
époque,
octobre
réduirait
n'irait plus
1169. Mais
cette
toute naturelle. En
les deux limites
neuf mois
à
précisément
explication
moment
le
où
au milieu
sultan
prit,
à
l'arrivée dans cette ville
des délégués venus d'Espagne pour l'en féliciter, un délai
de trois mois environ s'impose, si l'on tient compte du
temps nécessaire pour le voyage du courrier apportant la
nouvelle,
titre
pour
le
khalife,
choix
des
leur voyage, l'attente de leur
chacun suivant son
peut
donc
guère
Ainsi, la double
et
rain
rang
être
seconde moitié
entrevue
de 1168
l'on
comme
admet
délégué
saluer
Thofaïl
s'il
quatre ou
cette
dans la
cinq
unités
omission
près,
63,
son souve
première moitié
dans la
de
1169;
de 1169,
qualité de
première moitié
qu'il
vint
en
khalife. Ibn Rochd,
toutes les vraisemblances
de
maturité
son
à bon droit de
cela paraît
environ
avec
certainement
nouveau
comme
pleine
comme
époque,
Cette
une
dans la
pouvait se plaindre
était né,
lieu
probable
âgé de 42 ans, était alors,
l'exigent,
d'Ibn Rochd
à Marrakech le
dans la
d'Ibn Rochd ne
début de l'année 1169. j
présentation
eut
ou
plus vraisemblablement
si
délégués, leurs préparatifs,
tour d'audience, donné « à
antérieure au
Ibn Thofaïl
avec
La
».
et
probable,
et s'il
avait,
une
fois rétablie, tirons parti des
document nous fournit.
vers
par
peut-être même
d'El-Marrâkochî
esprit
son
;
et
grand
Ibn
âge,
l'an 1105, à
conséquent, à
jusqu'à 68
ans.
fois réparée, la date
renseignements que ce
précieux
D'abord,
qu'Ibn
(i)
nous
Thofaïl
Ibn Abî
ignorerions,
sans
et son souverain ont
Zer', ibid.,
sous
l'année 564.
lui, le rôle important
joué, dans l'histoire de
18
—
la
Thofaïl,
ces
déterminant Ibn Rochd à
en
philosophie,
En
commentaires.
deux
intellectuelle il
—
ce qui concerne plus
récits nous montrent
vivait avec son
composer ses
dans
quelle
et cette
maître,
Ibn
spécialement
intimité
constatation,
le verrons, est grosse de conséquences historiques.
Dans la première moitié de ce texte, je veux dire dans la
partie qui précède ce double récit (1), l'historien a cru
nous
devoir insister déjà
cette
sur
intimité
:
Le Chef des
«
lui
Croyants Aboû Ya'qoûb, dit-il, avait pour
d'affection et d'amitié. J'ai entendu dire qu'il
palais,
n'est
d'ailleurs
ticulier, de
tion
déjà
son
avec
vizir
des jours
d'
pas uniquement
commensal et
attachante et
à tête
d'ami,
Aboû
Ya'qoûb,
et
des nuits,
sur
Thofaïl
et
au
sans
sa
fonction
de
phrase
état d'âme à
cette
simple par
à la
conversa
tête
passait en
les
puisqu'il parle
lui imposent
son
à titre de
causeur
les jours
ajoute aussitôt un membre
particulier
de
qu'Ibn
profonde,
souverain
occupations que
Il
lui,
pendant
(2).
paraître »
Ce
de
auprès
beaucoup
restait
Il était
nuits.
à Ibn Rochd des
et ses
qui
soins
jette
époque
(3).
un
jour
«
Sans
:
compter, dit-il comme en aparté, des préoccupations plus
graves ». N'était cette plainte discrète, nous pourrions
figurer
nous
peut-être qu'au milieu
l'enivrement du
toujours
mené
jamais
qu'ait
soupir
tions
furtif,
plus
empire
qu'Ibn
l'existence la
pu
détromper. De
des
pouvoir et
plus unie et
recueilli
par
l'histoire,
quelle nature pouvaient
graves
le
que
? Est-ce à des
souci
208, 1.
(3)
i
Voir
u,
p.
haut,
p.
6,
n.
suffirait
être
heureuse
pour
ou
de
à des
nous
ces préoccupa
courtisans
chagrins
comprenait-il
à
grand
jaloux
d'ordre
demi-mot,
i.
Ivr, 1. 6 du bas à 1. 4 du
à 1. 4plus
plus
des intérêts d'un
machinations
Thofaïl faisait allusion,
(i) Voir plus haut, p. g,
(2) El-Marrâkochî, ibid.,
la
l'imagination d'un Musulman. Ce
rêver
intime ? Peut-être Ibn Rochd
p.
du faste oriental, dans
Thofaïl a
honneurs, Ibn
i.
bas;
trad.
franc.,
19
—
Mais
nés
nous, il
pour
à demeurer
Quoi
qu'il
jamais
en
sur ce point
connaissant
maître, qui,
comme pour
ne
les
idées
ses
étaient de
doxie ombrageuse,
l'Etat,
sur
à
nature
l'en
fort bien
la religion,
consacrer et
les
verains
falâcifa
eux-mêmes
tion
mettre en pratique.
instructif
et
successeur
sou
du Mahdi, devenus
grand bien delà civilisa
successeurs
le
pour
plus
Occident,
musulmane en
ortho
à la tête de
Aboû Yoûçof Ya'qoûb. Les
Yoûçof,
almohades, les
doc
ses
et sachant
effaroucher une
maintint pas moins
Identique fut d'ailleurs l'attitude du fils
d'Aboû Ya'qoûb
ignorance.
une complète
haute situation, semble-t-il, ne fut
menacée. Il conserva toujours la con
trines philosophiques,
combien elles
que nous soyons condam
dans
sa
soit,
son
bien
semble
sérieusement
fiance de
—
tel est
le
spectacle curieux et
fait entrevoir, mieux qu'aucun autre
document historique, le simple fait de la familiarité intel
lectuelle
nous
que
révélée
par
El-Marrâkochî
Croyants Aboù Ya'qoûb
roman philosophique
En
ses
1182,
sans
Ibn Rochd
serve
13 juillet
des
de
1184,
de
suites
tarem
qui
celle
cause
médecin
lui
succède
vizir
vizir,
de
dans
sa
ans
blessures
ses
fils,
résigne
Mais il
plus
Aboû Ya'qoûb Yoûçof mourait
plusieurs
remplissait auprès
lui aussi, de
célèbre
et c'est son protégé
cette charge.
en
con
tard, le
Espagne,
reçues au siège
de
San-
Aboû Yoûçof Ya'qoûb, lui
Il maintint, semble-t-il, le
poste qu'il
Chef des
âge, il
son grand
du khalife,
(1). Environ deux
(Portugal). Un de
succéda.
le
entre
l'auteur du
intitulé Histoire de Hayy ben Yaqdhân
doute à
fonctions de
et son
de
philosophe au
vieux
son père
(2)
et
l'honora,
faveur.
Ibn Abî Zer', éd. et trad. lat. de Tornberg, texte arabe, vol. I,
iro, 1. g du bas à 1. 4 du ba6 ; trad. lat., vol. II, p. 182, 1. 2 à 1. 8;
cf. trad. Beaumier, p. 292, 1. 16 à 1. 24.
Conde, ibid., p. 493, 1. 5 du
bas à dern. 1.
Cf. Renan, Averr. et l'averr., p. ig, 1. 7 à 1. 9.
(i)
p.
—
—
(2)
Ibn Abî
1. g du bas
les
siens ».
:
Zer', ibid.,
«
texte arabe, p.
Les ministres,
isr,
secrétaires
et
1.
i4î trad.
médecins
Beaumier,
de
son père
p.
3o4,
furent
20
Ibn Thofaïl
fut
mourut en
enterré avec
Si
à
résultat
fils
trois
qui
deuxième
son
était
le
mais
d'une
plus
a
d'Aboû Dja'far
pas
n'est
l'aîné,
souvent, du
car
surnom
;
son
que
connu
(2);
attestée seulement par
toujours,
fils aîné,
Yahya,
personnellement
l'existence,
non pas
c'est,
de
nom
qu'un
l'historien El-
Dja'far,
enfin
un surnom
dou
teux de son père, demeure hypothétique. Aucun de
fils ne parvint d'ailleurs à une certaine célébrité.
Il
en va autrement
firent
ries novatrices
pas
d'Ibn Rochd
il
lui;
Thofaïl
mans,
même
que
de l'un
même
la
de l'auteur du
celle
faïlacoûf
plus
d'un de
pas
ici,
Hayy
de
(i)
Ibn Abî
car
des
ifn étudia
grands
ben Yaqdhân
comme
Ce
théo
n'est
point sous
disciple d'Ibn
falâcifa
que
El-Fârâbî
ses
de
ou
musul
de
plus
celle
de
tel
El-Kindî. Il
du jurisconsulte Aboû Bekr Bondoûd
authentique
(3),
Le disciple dont
Zer', ibid.,
texte
arabe,
I. 4; trad. Beaumier, p. 2g2, 1.
Casiri, Bibl. arab.-hisp. Escur., t. II, p.
p.
siècle.
doctrine diffère
sa
ben Yahya el-Qorthobî, disciple
au témoignage d'El Marrâkochî
trement connu.
xin0
au
spécialement
quelconque
ancien,
s'agit encore moins
plus
nuance
disciples, dont les
ses
bruit
grand
qu'il s'agit
n'est
et
le
moins
méprise, Ibn Thofaïl laissa au
à qui il doit son surnom d'Aboû Bekr, et
reçoit son
Marrâkochî
funérailles (1).
surnom
probablement
Musulman
dont
ses
à Marrakech, où il
Aboû Yoûçof Ya'qoûb
1185)
sultan
simple
Bekr,
:
581 (=
honneur. Le
assista en personne
—
182,
mais
d'Ibn Thofaïl,
qui n'est pas au
nous voulons parler se
p.
ig.
|Po, 1. 7 du bas; trad.
Ibn El-Khathîb, cité
—
76, col. 2,
1. 8 du bas
et
lat.,
par
1. 7 du
cf. ibid., Table générale, art. Abu Baker Mohamad ben Abdelmalek
Thophil; cf. le manuscrit d'Ibn el-Khathîb de la Bibl. Nation, intitulé
Markaz el-ihâtha bi-'odabâ'i Gharnâtha [N° 3347 (anc- fonds 867)], fol. 45,
en marge, au bas.
Conde, ibid., p. l\§5, 1. 4 du bas; Abbadides, éd.
Cf. Ibn Khallikàn, trad. angl. par de Slane, vol. IV,
Dozy, p. 171, 1. 12.
p. 478, u. g, 1. 4 et 5 ; Makkari, trad. angl. de Gayangos, t. I, p. 335,
bas,
ben
—
—
1. 7;
etc.
(2) El-Marrâkochî, ibid.,
(3) El-Marrâkochî, ibid.,
p.
p.
ivr, 1. 3 du bas; trad. franc., p. 208, 1. 7.
ive, 1. 16 et 17; trad. fr., p. 209, 1. 16 et 17.
21
—
Aboû
nomme
Ishaq
el-Bithraoudjî
trangi, Alpetronji, etc.,
lui
a
étendre longuement
(3)
sur
xne
à
de
vues
rappeler
en comble
hérité de
connaissons
le
sa
préface,
il prétend,
loin,
et
auteur
théorie, il
en
d'Ibn Thofaïl,
sur lesquelles
après avoir
de
système astronomique
lui
Ptolémée,
astronomiques
dans
en
substituer un
juif du début du
a mis en
émoi le
xive
de la
dit
siècle
monde entier
»
son
détruit
temps,
nouveau,
simple et plus conforme aux vrais principes
Un
de lui,
xme
nous reviendrons plus
de fond
ne
parmi
philo
d'astronomie composé vers la fin du
début du
(5). Dans ce traité, confor
certaines
qu'il a soin
compter
à titre de
traité
siècle ou au
mément
peut
ce n'est point
d'astronome. Nous
mais
qu'un
effet,
qui
lui (4). S'il
les disciples d'Ibn Thofaïl,
Alpe-
(1) (Alpetragius,
les scolastiques) (2). Munk
nous dispense de nous
chez
consacré une notice
sophe,
—
que
«
plus
nature.
par
sa
(6).
De disciple philosophe, Ibn Thofaïl n'en laissa point à
parler, puisqu'Ibn Rochd ne peut être appelé
proprement
son
élève.
On
ne nous apprend rien sur
Cependant,
à
en
juger
par
sée, le ton de noble sérénité qui
dans son œuvre philosophique,
cevoir
de
esprit une
(i)
(Voir
sa personnalité
idée
p.
de
bourg
traité
d'Ibn Thofaïl.
nous
dans
inclineraient à
aussi
pen
ses poésies et
bien
que
de
con-y
son'
Bilhraoudj
?■
«
y>
au
Nord de Cordoue
5i8, n. 4).
5i8, premières lignes.
Astronomen der Araber
Ce
règne
morale
(2) Munk, ibid., p.
(3) Ibid., pp. 5i8 à 522.
(4) Voir aussi, sur El-Bithraoudjî,
(5)
caractère
avantageuse.
C'est-à-dire du
Munk, ibid.,
le
écrits, la hauteur de
ses
und
fut traduit
Suter, Die Mathematiker und
Leipzig, igoo, pp. i3i et 218.
Michel Scot, à Tolède, en 1217
H.
ihre Werke.
en
latin
par
(Munk, ibid., p. 5ig, 1. 5 et 6; p. 52i, 1. 5
(6) Munk, ibid,, p. 52i, 1. 12 à 1. 17.
du bas à dern. 1.).
DEUXIÈME PARTIE
ŒUVRES
D'IBN
THOFAÏL
CHAPITRE I
Œuvres poétiques, médicales,
Des témoignages
faïl
C'est dire
était
qu'il
poète.
sciences empruntée par
ticienne,
flotte
Or—
miques,
pratique
die de la
(i)
dans
indécise,
gique.
inter
et
si
pour
la
étaient,
collatis
ce glorieux
fait,
vitae
nunc
temps
classification
vieux poètes
héritage,
inséparables
la
:
péripaté
e
de la lo
antéisla-
la théorie
l'étude
culture
illustrium virorum,
Arabice edidit,
(1).
des
l'art, la limite
science et
les héritiers des
en
son
n'était qu'un chapitre
poétique n'allait pas sans
Ibn Challikani
se
Car dans la
entre
poétique
fiers de
de
sciences
les Musulmans à l'école
laquelle,
la
Ibn Tho
unanimes nous représentent
dans toutes les
comme versé
astronomiques.
de la
pluribus
et
la
approfon
poésie.
manuscriptis
lectionibus indiciWûstenfeld, Philosophiae
primum
variis
busque locupletissimis instruxit Ferdinand
doctor, lingg. orientt. in Universitate Georgia Augusta
privatim docens.
fasc. XII, p. 3o, 1. ig, à p. ri, 1. 2;
trad. angl. 'par de Slane, vol. IV, p. 474> '• 24 à 1. 3o; p. 478, n. 9, '• 1 »
Ibn el-Khathîb
1. 3.
Abbadides, éd. Dozy, t. II, p. 171, 1. 2 à 1. 4.
Ibn el-Khathîb,
cité par Casiri, ibid., t. II, p. 76, col. 2, 1. 25 à 1. 32.
Markaz el-ihâlha, fol. 44 v°, art. Ibn-Thofaïl, 1. 2 et 3.
Gottingae,
—
i835-i837, 2 vol,,
n°
aoo,
—
—
24
—
Ajoutons
ne
que-dans aucun pays musulman
fut jamais
brillante
de
poème
quelques vers valoir
par
les
sultans
ne constituait plus
de
comme
à la
parvenir.
belles
aux
Elle
lettré
Les Musulmans
(i)
i"
siècle avant
cher
des
bonne
pas
en
en
ses
moins
poésies
nous
comme
chez
effet
les
le
poésie
un
à
ses
les
anciens
Ils
se
hadîts
anté-islamique ,
sens
de toute éducation
poètes
du Qoran
de
dont la
et
antéislamique, bien
indispensable
complément
commentateurs
à éclairer le
leur était donné dans
poète
sont parve
pas un grand génie poétique et
désuétude
set, La
1., à p.
doute,
pays
achevée et par conséquent
seil qui
puis
un aussi rapide
Ibn Rochd était donc
entièrement perdue.
"arabe
était
sans
Pros
redevenue,
musulman, la
d'une éducation libérale. Ainsi que
(1),
que
propres
tombées
heure,
c'est
l'hégire,
citations
qoraniques
:
derniers
la
auteur une
province.
almoravides,
considèrent même cette poésie
religieuse
complète
ces
de tout
d'inspiration païenne,
d'une éducation
vraiment
de
n'en
heures. Quelques-unes de
nues (2). Elles ne révèlent
qu'erotique et
d'une
almohades, la poésie,
cour
vu, à
andalous, tel
heureux
son
conquérants
périodes
marque par excellence
tout Musulman
à
princes
gouvernement
les farouches
réhabilitée par
moyen
le
ou
certaine
une
on avait
almoravide,
dissolue de divers
et
haute judicature
crite
réaction
le talent poétique
Andalousie à
qu'en
plus prisé
époque. Avant la
cour
—
arabes
du
sont allés cher
nombreuses expressions
signification
s'est, de très
sont conformés en cela au con
attribué au
Paris,
Prophète. (Cf. R. Bas
1880, p.
8;
p.
55,
av. -dern.
56, 1. 4.)
Un poème didactique d'ordre médical (voir plus loin, p. 25, 1. 5
(2)
du bas à dern. 1.); 2° Trois poésies dont le texte nous a été conservé
par El-J\Iarrâkochî, p.
ivr, dern. I., à p. ivs, 1. 12; trad. franc., pp. 208
i°
et
20g;
3°
Outre la
première
de
ces
trois pièces,
qu'il reproduit avec
cer
(18 vers), le manuscrit de Paris du Markaz el-ihâtha
d'Ibn el-Khathîb (voir plus haut, p. 20, n. 1) donne deux petites pièces
l'une de deux, l'autre de trois vers (fol. 45 recto, au bas) et uue ode (de
i4 vers) sur la prise de Gafça par Aboù Ya'qoûb Yoûçof en l'an 576
= 1180-1181 (et non en 5g6, date que porte par erreur le manuscrit de
Paris). Mais ce texte, d'ailleurs sans intérêt, me semble trop altéré pour
taines variantes
qu'on puisse s'aventurer à en donner une traduction : il faudrait le collationner au préalable avec les manuscrits du même ouvrage, et aussi de
Ylhâtha bi-tâ'rtkh Gharnâtha, du même auteur, dont le Markaz n'est
qu'un
extrait,
Caire (voir
conservés
dans diverses bibliothèques de l'Europe
Brockelmann, Geschichte
der
arabischen
Litteratur.
et
du
Weimar,
26
—
ser qu'Ibn
N'en
Thofaïl
Bien
miques?
peut-être un
habitables
du
à
sur
les
de
premier
imaginer
(2),
astrono
conceptions
sur
de la terre,
nous
les lieux
sur
par
apprenons,
deux
Thofaïl, mécontent
de Ptolémée, avait été conduit
qu'Ibn
ordre,
système astronomique
en
écrit
zones
inhabitables
et
originales en médecine.
ses
l'astronomie, sauf
du Hayy ben Yaqdhân (1), et
passages
traité
témoignages
de
rien
qu'il n'ait
courts
quelques
des vues
ait eu
pas autrement
va-t-il
—
un nouveau.
Dans
son
commentaire moyen
la Métaphysique d'Aristote (livre XII), Ibn Rochd, cri
tiquant, lui aussi, les hypothèses de Ptolémée sur la struc
sur
des
ture
dit
Thofaïl
qu'Ibn
dont
théories
les
et
sphères célestes
on pourrait
dans l'introduction de
tirer
son
des astres,
mouvements
d'excellentes
possédait sur cette matière
grand profit
(3). De même,
fameux traité d'astronomie
(4),
déjà parlé,
s'exprime ainsi : « Tu sais, mon frère, que l'illustre qâdhî (5)
Aboû Bekr Ibn Thofaïl nous disait qu'il avait trouvé un
El-Bithraoudjî,
ce
disciple dont
système astronomique et
mouvements,
et
admettre
sans
pp.
ni
ben Yaqdhân,
(i) Hayy
fr.,
autres que
à
16
principes pour ces
différents
Ptolémée,
excentrique
au
avons
principes qu'a posés
des
les
nous
début du
ni
épicycle;
roman: texte
avec
et
arabe, pp.
ivà r*
ce
(trad.
19).
(2) Ibn Rochd dit, en effet, dans son Commentaire moyen des Météores
d'Aristote [Aristotelis... opéra, cum Averrois... commentariis, vol. V,
Meteorologicorum liber secundus, fol. 44i F], que son ami Ibn Thofaïl
avait
fait
bon traité (« bonum tractatum »). Mais tractatum
le mot arabe £)ljL*>, qui peut désigner aussi bien
développement épisodique au cours d'un ouvrage. Il
sur ce sujet un
rend vraisemblablement
un
chapitre,
un
impossible que ce passage d'Ibn Rochd vise tout simple
Hayy ben Yaqdhân, où Ibn Thofaïl s'efforce de prou
[à l'exemple d'Avicenne et contre l'opinion d'Aristote adoptée par
n'est
donc
ment
le début du
ver
pas
Averroès (Voir le dit
le
climat
Il faut
le
mieux
commentaire
tempéré
des
est celui
Météores, II, fol.
des
438 à
régions situées sous
Rochd, dans ses écrits,
Hayy ben Yaqdhân.
(3) Munk, ibid., p. 4i2, 1. 8 à 1. 12, et n. 1.
I.
(4) Munk, ibid., p. 412, 1. i3 à av.
(5) Voir plus haut, p. 6, u. 1.
cependant noter qu'Ibn
allusion au
-dern.
ne
fait
44')]
que
l'équateur.
aucune autre
27
—
disait-il,
système,
il
n'en résulte
là-dessus
et
tous
notre
et, d'autre part,
promesse
ne nous renseignent
science est connu
philosophe
n'a
Ibn Rochd
ni
directement
sur
la
tenu
pas
ni
et
d'écrire
avait aussi promis
rang élevé dans la
son
(1)
mouvements sont avérés
de faux. Il
rien
Malheureusement,
de la
ces
—
».
cette
El-Bithraoudjî
nature et
la
portée
réforme qu'il avait conçue.
Ce
de leur
silence
pourrait-on
de
civilisé
dire
:
part n'est-il pas surprenant?
dès la fin du
l'époque,
un
homme,
Eh
quoi
siècle, dans l'État le
xne
!
plus
occupant une pareille si
tuation, annonce aux premiers savants de son temps qu'il
a découvert un nouveau système de
l'Univers, bien supé
rieur au système
sans
partage.
qu'il
leur
verte.
Et
Il
avait
de
pour
un
Ils
un
ils
la
n'en avaient pas saisi
de déplorer leur
tard
par
qui sait?
Copernic
de
vons-nous pas
un
promesse
décou
tel
astronome
qu'Ibn
Bochd,
qui
mentionné sèchement
la
plus
et
peine
de
nous
nouveau système.
Et
portée.
aveuglement.
Nous
par
les éléments
astronomique
sentiment
(i)
ayant
l'hypothèse imaginée
déjà,
tel
la
une pareille
disciples,
ne prennent même pas
réforme
écrit
le
de leurs œuvres, se croient
la légitime curiosité des générations à ve
ce
nait pas
par
mille ans régnait
tenir
pu
passage
l'idée fondamentale de
mander si
depuis
qui
avoir
philosophe
la postérité,
unique
quittes envers
nir!
ces
savants,
qu'El-Bithraoudjî,
écrivent
sans
faite d'exposer
ces
fait dans
Ptolémée,
meurt
en venons
essentiels
Galilée. Les Arabes
dans El-Ghazâlî
(2),
Très probablement, en arabe, yis? ,
de tous ces mouvements ».
à
Ibn Thofaïl
d'une découverte
doute,
nous sommes
quatre
accomplie
indiquer
Sans
de la
eu
moderne.
avec
les
de
ne conte
cents
ont
tentés
nous
grande\
ans
le
plus
j
près-
j
Ne trou
mêmes
argu-
c'est-à-dire : « on rend compte
exactement
edh(2) Dans la curieuse autobiographie intitulée El-monqidh min
dhalâl (La délivrance de l'erreur). Voir le texte arabe complet, accom
sur les écoles
pagné d'une traduction française, dans Schmôlders, Essai
philosophiques
chez
les Arabes.
Paris,
1842, p. 0
et suiv.
du texte arabe,
28
—
ments,
doute
—
dans le même ordre, le
de Descartes! El-Ghazâlî lui-même ne
point par point
exposés
méthodique
l'importance du
paraît pas avoir soupçonné
d'indiquer
nouveau qu'il venait
méthodique, fait
(1);
par un philosophe arabe
de
point
et cet exposé
vue
du doute
d'Orient
plus
de
le Discours de la Méthode, avait si peu
cinq
fixé l'attention des historiens de la philosophie, qu'aucun
cents ans avant
d'eux
n'avait
signalé
coïncidence
cette
lière (2). Pourquoi donc
faïl ait pu entrevoir, plus
réforme copernicienne
au
singu
moins
d'admettre
refuser
qu'Ibn
Tho
vaguement, l'idée de la
ou moins
(3)? L'inventeur
n'ayant
rien
écrit
M. Barbier de Meynard a donné dans
19 et suiv. de la traduction.
le Journ. Asiatique (année 1877, 7» série, t. IX) puis édité à part(Extr. du
Journ, Asiatique, Imprimerie Nationale. Paris, 1877) une nouvelle tra
duction française du Monqidh, plus exacte que la précédente. M. Barbier
de Meynard rectifie en notes, d'après un nouveau manuscrit, les princi
p.
—
pales
(1)
Sur
incorrections du texte édité
Le
de
mérite
par
découverte
cette
Schmôlders.
revient-il
tout
entier
point, voir plus loin, p. 88, n. i.
Nous l'avons signalée pour la première fois dans
à El-Ghazâlî?
ce
(2)
tulé La
un opuscule
inti
musulmane, leçon d'ouverture d'un cours public sur
philosophique d'Ibn Thofaïl, faite à l'Ecole supérieure des
philosophie
Le roman
Lettres d'Alger, le
1899.
Collection Elzévirienne. Paris,
confrontés, en appendice, à la fin de cet opus
cule, une traduction nouvelle du passage d'El-Ghazâlî et le texte corres
pondant du Discours de la Méthode.
(3) Telle fut, par exemple, l'impression de Renan, lorsqu'il rencontra,
Leroux,
non
"pas
d'une
chez
Ibn
réforme
lémée.
«
On
études, du
61.
p.
1900,
novembre
16
Voir,
Thofaïl,
ne
type
peut
mais chez
Ibn
Rochd, la
et
souhaitable, du
pas
dire, écrit-il,
possible,
commun
la médecine,
c'est-à-dire
l'astronomie,
c'est-à-dire
des
savants
Galien;
même
indication
système astronomique
qu'Ibn
musulmans.
Roschd sorte,
Il sait ce qu'ils
la philosophie,
vague
de Pto
par
ses
savent:
Aristote ;
c'est-à-dir^e
l'Almageste. Mais il y ajoute un degré de cri
tique rare dans l'islamisme [rare en
général, soit, mais non pas chez les
falâcifa], et parmi ses observations, il en est qui dépassent beaucoup
l'horizon de son époque ». Puis il ajoute en note : « Voir, par exemple,
une
bien
qui
renfermait
c.
8.
remarquable observation critique sur
Opp.,
461 1.
t.
le
germe
VIII, fol.
d'un immense
i54 v")
Ce passage et
édition].
llya dans cette
lire 1. xii au lieu de 1. xm. Il
p.
18.
—
—
».
[Kenan, Averr.
cette note ne
référence
s'agit
l'astronomie deyJPiolémàe ,
» (In Metaph.,
1. xm,
progrès
des
figurent
une
et
l'averr.,
pas
3«
dans la
faute d'impression
commentaires
42 à 47.
édition,
première
: on
doit
29
—
touchant
sa
découverte,
pas compris
sophe
et
disciples
et ses
la valeur,
astronome
—
ou amis n'en ayant
cette conception
andalous
géniale
tombée
serait
du
philo
dans
ainsi
l'oubli.
Mais il
d'examiner d'un
suffit
pour en revenir
à
une plus
de l'astronomie
tronomie. Ces
peu
critiques
la
près
appréciation
d'Ibn Rochd
causé parle silence
progrès
juste
d'El-Bithraoudjî
et
Ibn Thofaïl
par
aux
à l'histoire de l'as
médiévale et
dirigées
(1)
question
du dommage
le
contre
de
Ptolémée, contre l'hypothèse des excentriques
et des épicycles, on les
rencontre, à la même époque, chez
d'autres qu'Ibn Thofaïl, avant comme après lui, en Egypte
comme en Andalousie, chez les philosophes juifs comme
système
chez
les
teurs
sont
philosophes
d'accord
Ibn Thofaïl
est
les
tous
principes
en
cienne,
Contre le
même
de la
le
sous
uniquement pour
de
eux
et
les Galilée
grief: c'est
dont
de
qu'il
aristotéli
d'excentriques
circulaires
et
dont le
de l'Univers. II
centre
retrouver,
d'Aristote,
système astronomique
les Copernic
le
réforma
système
physique
nom
mouvements célestes
centre ne coïncide pas avec
que
le
généraux
ces
une chaîne continue
anneau.
valoir
imaginant,
d'épicycles, des
(2). Tous
musulmans
ils forment
un simple
Ptolémée, ils font
viole
:
s'agit
le compléter, le
par Ptolémée. Ce
pour
altéré
reprocheront
à l'astronome
d'être demeuré trop asservi aux principes de
la métaphysique et de la physique aristotélicienne. Ce que
c'est
grec,
en
condamnaient
c'est son
pas
en
n'eût
On
(i)
d'une
avant,
été
donc
avons
quarantaine
paraître
la
ces
consacré
de
sous
il
serait
à l'étude de
pages,
incessamment
Ibn
Bâddja,
ses
contemporains,
Loin de
Ibn
marquer
de leurs
un
vœux
en arrière.
combien
qui
le titre
suivant
de
chimérique
cette question
est prêt
\tronomique de Ptolémée, tentée par les
(2)
et
principes.
réforme qu'ils appelaient
qu'un pas
voit
Nous
lui Ibn Thofaïl
infidélité à
pour
:
ce
un
travail spécial,
l'impression
Une
réforme
philosophes arabes
et
du
du
Rochd, El-Bithraoudjî, Maïmonide,
supposer
qui
système
xii«
etc.
doit
as^
siècle
»,
30
—
Thofaïl,
qu'Ibn
entrevoir,
système
graviter
ou
tout
autrement
autre
fût un de
ces astres
musulman, d'un
et
jusqu'à
ait pu
contemporains,
de fantaisie absurde, le
moderne. Que les astres pussent
ceptions qui ne pouvaient
infini,
errants,
trouver
et que
ce sont
accès
nos
tiples
sphères
chaîné
à la Terre immobile
comme
cristallines
du
le
nôtre
au centre
con
L'esprit
mu
jusqu'à Kepler
emprisonné
ciel
la Terre
là des
dans l'esprit d'un
péripatéticien arabe.
jours,
Copernic, devait demeurer
sulman
ses
librement à travers l'espace
elle-même
savant
de
titre
qu'à
astronomique
—
sous
les
aristotélicien,
du Monde.
mul
et en
CHAPITRE II
Œuvres philosophiques.
On
n'a
guère
jusqu'ici,
eu,
fausses touchant la
livres
philosophiques
Sur cinq
d'Ibn
dont
seulement
; le troisième
exacte
Thofaïl,
Le
; le
en réalité
cinquième
premier
de
ces
thèque Bodleyenne
montrerons
Yaqdhân
tout
qu'a
à
Le
(i)
second est
à
à tort
pour
un
manière
autre ouvrage
perdu, et peut-être imaginaire ; le
été pris pour l'œuvre d'un autre
était inconnu.
cinq manuscrits se trouve à la Biblio
d'Oxford (1). C'est, comme nous le
le
l'heure,
manuscrit
sous
du
Hayy
le titre latin
ben
Philoso
:
.
Londres,
Bibliothecae Bodleianae
Catalogus..
ou
aux
nous avons maintenant con
édité Pococke
phas autodidactus
vagues
relatives
étaient identifiés d'une
passait
quatrième avait toujours
auteur
questions
d'Ibn Thofaïl.
manuscrits
naissance, deux
des idées
que
des
plupart
aJoanneUri
au
British Muséum (2). Comme
Pars
orienlalium...
manuscriptorum
codicum
confectus.
prima.
Oxonii, MDCCLXXXVII,
:
CXXXIII
65,
Philosophus autodidactus, sive Epistola Abi Giaafar ben Tofail de Hai
ben Yokdhan, in qua ostenditur, quomodo ex inferiorum contemplatione
[Pocock 263.]
ad superiorum notitiam Ratio humana ascendere possit.
Catalogus manuscriptorum orientalium qui in Museo Britannico
2°
n°
p.
(2)
asseverantur.
Pars
Supplementum,
Codices
«
p.
secunda
448,
Codices Arabicos
col. 2
ad philosophiam...
(N°
X du
amplectens.
chapitre
relatif
Londini,
à la
1871.
philosophie :
pertinentes) :
X. Abu Ja'far Abu Bakr Ibn al-Tufaïl Al-Ishbili al Curtubi. y\
J-^M ^ J-^. ^A ^"J" TraCtatUS H^ ^
^y>yl\
^y-Ay-^
Yaczân inscriptus
oUiib
y
y-
iJUo,
fol.
235(*).
Init.
•
àdS o^sd
32
-
le
prouvent
de
cette
bibliothèque,
c'est
reproduits
également
dans le
catalogue
manuscrit
un
à la Bibliothèque de l'Escurial
existe
manuscrit
(1),
troisième
un
Casiri, dans
dans les termes
question
son catalogue
des
tionne (t.
p.
203,
Traité de l'Ame dont l'auteur
l'Espagnol,
de
Cordoue,
et
nous
de l'Escurial,
Arabico-Hispana, men
le
DCXCIII)
n°
(2),
suivants :
manuscrits
le titre de Bibliotheca
I,
dès 1899
ou plus exactement
tranchions la
publié sous
est
d'un
manuscrit mutilé
Abou Bekr ben
qui a
pour
Thofaïl,
titre ï»ili.!
.L_
AyA. (Secrets de la Sagesse orientale) (3).
Dans
Catalogue des Manuscrits arabes de. l'Escurial, t. I, p.
669 (c'est
M.
«
une
très
»iXsV\.
plus
mauvais
,_}JvJ>-!\
loin).
Pocockii
—
sub
état
En
et
traduction
titre et
(k)
;
Arabice
Philosophas
.
du
mention
dont le
même manuscrit
cpmmencement est
cet
incipit
editus
est
autodidactus.
roman philosophique
un nouveau manuscrit avec
les
sont
opéra
Oxon
d'Ibn
que
de très légères
(3) Casiri,
ceux
nous parlerons
Edvv.
clarissimi
167 1.
Thofaïl,
variantes
française (Collection du Gouvernement
Alger, Fontana,
,
indé-
identiques à
des
texte
arabe
anciens textes
général
de l'Algé
Introduction, pp. v et vi.
(2) Dans le premier fascicule, qui n'a été tiré séparément qu'à
exemplaires, et dont le texte, dans l'édition complète de 1900,
rie).
492,
696),
il faut lire
:
des deux éditions égyptiennes dont
note
titulo
d'après
et
JàsVÇ yksd\ (Ce
(1) Hayy ben Yaqdhân,
publié
et
fait
Hartwig Derenbourg
en
de l'édition Pococke
t
faute typographique
t
son
—
n°
du
d'Ibn Thofaïl dont l'identité demeurait douteuse.
Dès l'année 1900
posions et
«
l'Incipit,
et
ben Yaqdhân.
Hayy
Il
le titre
-
1900,
quelques
n'a
subi
modifications.
Bibliotheca Arabico-Hispana Escurialensis.
2
vol.
in-fol.
3»
: (Après un traité d'Abu
1760-70, t. I, p. 2o3, col. 1-2 : DCXCIII
Ali Ahmad ben Mohamad Mascuiah, Opus philosophicum de
Anima, Ca
Matriti,
3"
Alter de eodem argumenlo Liber, sed mutilus, titulo
ajoute) : «
Sapientiae Orientalis Arcana, cujus auctor Abu Baker ben Thophaïl His-
siri
panus
Auctor
Cordubensis
».
Et
en
«
note
Titulus
'Ly£yA,\
A
s\
,\rM\
tab,e générale
porte ;
„<
â-^^'
^j^JjoVi
y^-
&>
Sy
y\
i—
*•
■La
Abu Baker ben Tophail, Corbubensis, De anima opus
edidil, Sapientiae
Orientalis Arcana dictum. I, p. 2o3, col. 2 ».
Dans son histoire de la
littérature arabe (Geschichte der arabischen Litteratur,
Bd.
«
—
1898,
p.
46o), C. Brockelmann
comme un ouvrage
présente
encore
d'Ibn Thofaïl distinct du
ce
manuscrit
de
I,
l'Escurial
Hayy ben Yaqdhân.
33
—
chiffrable ».
ce
l'Ame
«
ou
le traité
(2).
»
—
Sans nous
engager
le Traité de
(de
ici dans
ben
Hayy
une
discus
seulement, à l'appui
remarquer
le titre de
que
suppose que
avec
philosophique...
dernière supposition,
cette
411) (1)
p.
identique
peut-être
approfondie, faisons
sion
de
est
«
avec
Yaqdhân)
«
Munk (ouvrage cité,
—
manuscrit
—
ce manuscrit
'L3y\\ 'L£-A fijA, Secrets de la philosophie orientale (ou
spiritualisle, comme traduit M. Derenbourg, cf. Munk,
ouvr. cité, p.
sément
le
(i) Munk,
(2) Munk,
'413;
p.
sous-titre
330,
et même
de la
de
riçâla
2)
note
page,
Hayy
est préci
ben Yaqdhân
(3)
;
Mél. de
on
traire, dans
sa
philos, jui.'e et arabe, p. t\i\, dern. I.
le voit, fait preuve de prudence et de sagacité. Au con
Literalurgeschichle dér Araber, bis zur Ende des 12.
Jahrhundert des Hidschret. Vienne, iS5o-56, 7 vol., Hammer-Purgslall
est bien éloigné de soupçonner l'identité du manuscrit de l'Escurial et
du Hayy ben Yaqdhân. Il dit, sous l'arlicle Ibn Thofaïl (7» vol.,
7976,
n"
p.
442)
:
"
Eben
lleissigen Rossi
auf
so
wenig
wusste
unbekannt
note :
vermuthlich
ùber die
eincin
von
dem Tilel der
unter
auch
dem
welches
sich
anderen,
YVerke Ibn Thofeil's,
gqblieben
der Bibliothck des Escurials
befiudet (En
Pococke
ustliehen
Weisheit
I, S. 2o3), die Uebersetzung desselben wùrde
Geschichte der ùstlichen Philosophie grôsseres
Casirius
Licht verbreiten, als die Abhandluug Hai ben lokdhan's ».
(3) Si l'on en juge par les fiches des catalogues et par l'édition Pococke,
ce sous-titre manque non seulement dans le manuscrit d'Oxford mais
aussi
scrit
dans
celui
du British Muséum. Il
dont il
d'Alger,
sera
question
également daus le
manque
tout
à l'heure. Mais
manu
dernier
ce
a
été
dont le titre manquait, ainsi qu'en fait foi le litre
de fantaisie qui figure comme en-tête sur le manuscrit d'Alger (voir
notre édition avec traduction,
pp. xm et xvi). Peut-être même
copié sur un manuscrit
Introd.,
toute
la
d'Alger
première
page,
lui-même,
l'absence, dans
lignes, commun
du
soit
le
manuscrit
à tous les
antérieur, soit
manuscrit
disparu,
avait-elle
d'Alger,
autres
d'un
sous-titre
ainsi
yèyx\ ï,y^\jy\
Hayy
ben Yaqdhân
ou
è,
minalive
(voir
complète
justification dans le
l'envoi
te
par
plus
loin,
p.
lequel il débute
révéler ce que
illuminative]
je
cA-^y^-
Secrets de la
5g,
n. 1)].
contenu
du
figure
manuscrit
faire
le
(voir
dix
ibid.,
vraisemblablement
deux éditions du Caire
puisque leur en-tête débute
nos
CM
<y-
sous-titre
iJL^
(Histoire de
orientale...) [ou
trouve d'ailleurs
de l'ouvrage
et
illu-
une
dans le libellé de
Tu m'as demandé, frère au cœur pur,... de
des Secrets de la Philosophie orientale [ou
: «
pourrais
croire
d'environ
éditions
ou
philosophie
Ce
à
préambule
manuscrits
arabe, p. s, note 1). Mais ce
dans le manuscrit sur lequel ont été faites
(voir plus loin, p. 44, 5°; p. 45, 3« à 8e),
texte
tend
comme
communiqués par...
Ibn Sînâ
».
3
Casiri,
que
parcourant
tout
naturellement
très
mutilé et en
dont
bonne
une
bourg,
tager
mauvais
qui a eu
le
tions égyptiennes
à
allant
beaucoup
l'Ame
litre,
En
par
si cette
faisant
en
d'une
(1),
la
écrit
preuve
ces
directe
1900, un de nos
Codera, professeur à
du
correspondantes
indications
tance,
même
ouvrage.
presque
de
manuscrit
du
roman
des deux textes,
telles
qu'en
(i)
Allusion
de
à
croire que
le Traité de
aurait
qui
eu
sous-titre
et
arabe
à
manquait.
de
Madrid,
Central,
demande, se
n°
notre
et collationner plu
696
avec
d'Ibn Thofaïl. Il
toujours
les
constata
sauf quelques variantes
présentent
avons
nous
nous
les
sans
pages
l'iden
impor
copies
d'un
Ce manuscrit, d'ailleurs, était devenu
entièrement inutilisable. Sous l'action prolongée
l'humidité,
précède
et
collègues
à la Bibliothèque de l'Escurial
pages
le
—
la Universidad
bien,
nos
en
elle nous paraît
lignes,
qui
voulut
sur
ou
».
rendre
tité
ce
précisément
El-Marrékochi
copie
manuscrit.
de Munk,
septembre
sieurs
la
nous
soit
subsiste,
prendre
de
à
publié
des diverses édi
qui
page
soit
après avoir
procurer
M. Francisco
semble par
identification était exacte, le
ben Yaqdhân
Deren-
ben Yaqdhân. Cependant
de l'Escurial
Peu de temps
nous
Yaqdhân,
moins probable : nous avons peine
mentionné
Hayy
pu
soit
ben
opuscule
«
est celle
qui
première supposition
manuscrit
du
Hayy
l'Escurial,
Quant à la
pour
de
photographique
cliché
le
date
jusqu'ici lever le doute
pu
n'avons
»,
manuscrit
les mains,
:
prendre
un
Enfin, M.
à l'âme.
puisqu'il ajoute
pu
a
Hayy
notre
manuscrit entre
1882
en
élat de
énorme de
nombre
un
partie est relative
cette opinion
Boulaq
«
à la hâte
dresser le catalogue,
pour un traité de l'Ame
en
pour
manuscrits
au
les feuillets
passage
quelques
suivant
avaient
de la
lignes le début du
adhéré
même
entre
Introduction,
présent paragraphe
:
»
eux,
p.
v,
et
qui
Un traité
de l'Ame (par Ibn Thofaïl), dont un historien musulman du
'siècle,
El-Marrékochi, déclare avoir vu le manuscrit autographe ».
—- Nous
reviendrons tout à l'heure sur ce point.
xuie
Abd-el-Ouâhid
35
—
l'encre de
ment
ôte
chaque page avait marqué sur
de
au point
rendre
historiens de la
philosophie musulmane
Un
certaine,
le dernier
un
publique
se
j usqu'à nouvel ordre, à considérer ce traité comme
loin
rons plus
dernier
ce
quatrième
Thofaïl
bibliothèque
une
en admettant qu'il ait
perdu,
opposée,
complète
du Traité de l'Ame d'Ibn Thofaïl. Ils doivent
manuscrit
résigner
page
identification, désormais
de trouver dans
espoir
la
de lignes
un grand nombre
illisibles (1). Cette
aux
—
jamais
manuscrit
du
Nous discute
Yaqdhân d'Ibn
Hayy ben
ignoré jusqu'à
est resté
existé.
point.
ce
jour, bien
qu'apparte
bibliothèque publique, parce qu'il a reçu au ca
talogue une attribution doublement fausse, de titre et d'au
teur. Nous avions déjà, par inl'érence, établi l'existence d'un
nant
tel
à
une
Il doit
manuscrit : «
un autre
(1882 de l'ère chrét.)
rapide examen
raison
la
pays
variantes,
peut venir
ne
éditer, il y
a
un
pour
certaine
nople, dans
Nous
deux éditions
bas des
que
de
pages
la
1299
Egypte,
(2).
»
clairement, par
Un
notre
compa
les deux éditions
une
tenons
à
à la
pensée
d'aucun
imprimeur indigène
de vingt-cinq ans,
plus
d'une bibliothèque
(i)
montrer
publiées en
arabes : en
arabes
reproduction
édition antérieure, l'édition Pococke. D'autre
musulman
tenir
à
été
utilisées par nous n'étaient pas une
seule
part, il
ont
notes placées au
des diverses
du Caire
/de
des
suffisait
arabe
Orient, disions-nous,
en
éditions
plusieurs
Constantinople..,
à
quatre...,
texte
exister
manuscrit, d'après lequel
européenne!
l'existence,
bibliothèque
remercier
un
arabisant qu'en
ait
pu
songer
à
arabe
manuscrit
Nous étions donc fondé à
au
Caire
publique
publiquement
ou
ou
à Constanti
privée,
M. Codera
pour
la
d'un
peine
Dès janvier 1901, à la lin
notre livre dans le Boletin de
d'une courte notice publiée à l'occasion de
El filôsofo autodidacto de
la Real Academia de la Historia et intitulée
de faire à la
qu'il venait
réponse
la
lui-même
Abentofail, il a signalé
qu'il a
bien
voulu prendre en cette
circonstance.
.
question que
(2)
nous
lui
avions
posée.
Ouvr. cité, Introduction,
p. îx.
36
—
du
manuscrit
ben
Hayy
Yaqdhân. La
ford
à la
appartenaient
preuves
plusieurs
En compulsant, à
manuscrit.
famille ;
même
décisives (1). Il
d'Ox
donnions
en
nous
à
restait
ce
retrouver
effet, tous les
cet
des
comparaison
variantes montrait en outre que ce manuscrit et celui
catalogues
égyptiennes, nous avons fini
Khédipar découvrir dans le catalogue de la Bibliothèque
Ibn
arabe
philosophe
viale du Caire (2), sous le nom du
des bibliothèques turques
Sab'ïn (3),
et
un manuscrit portant ce
(Secrets de la
philosophie orientale
l'incipit
catalogue en reproduit
:
d'Alger. Aucun doute
manuscrit
nous avions
LJy.li
[ou
illuminalwe]). Le
est
:
yy
identique à
ne pouvait
faux
sous un
retrouvé,
il
i-x-V-s.'
titre
nom
donc
celui
du
subsister :
d'auteur,
et sous
faux titre, ou plutôt avec son seul sous-titre, un manu
scrit du
Hayy ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl, peut-être celui-là
un
lequel
même sur
ont
été
faites,
(i) Ouvr. cité, Introd., p. xm, 1
(2) Fihrisl el-kotob el-'arabiyya
diwiyya... bi-Miçr. Le
^.y^i
u^ôdi
(sic) Jt_j-"J
^y>\
(var. de
ç^oLj
eULjJ)
nos
Jdy y
Caire,
y*^A
y_jX^Jl
textes
i-ir"0
j>3C_*J\S
©
Aboû Mohammed
Ichbîlî ben
Sab'ïu,
am
tL-Sjy&^y]
tw
(3)
^^
y«î\
jj£J
né
à
deux éditions
nos
1. 3.
'1-mahf'ôûdha bi '1-kotobkhanè
1I£
ckj.
àA\
18, à p. xiv,
i3o6-i3og.
i3^
o-î
1882,
en
7 vol.,
Ly^
yJ^Jl
y
à~<^~--£.\
£ O
r
£
l^JUo
^J^o.^J\
jW-">l
0 \ £ \
p.
88
:
*—jJ»j-<&*ji
^yçii^cyyj
£i\ LyJ
J^.i\
VI,
vol.
^-^°
yl
lyjy
<^-*->
^y
,\y—*.i\
Aïy.\
(_J-uJjôVl
.Xx^W
l^>-»
'1-khi-
(_s-*
a
;
T"
..,
^,cXst^i\^
*-^°^
yy (>_5>U
^—"
pUj)
'Abd-el-Haqq ben Ibrahim ben Mohammed
Ceuta, mort à La Mekke en 668 (= 126g), fon
el-
dateur d'une
secte philosophique mystique qui porte son
nom, connu
surtout^ en Europe, par sa correspondance philosophique avec l'empereur
Frédéric II de Hohenstaufen. Voir Journ. Asial., série 5, t. I (i853),
pp. 2^0
à 274, l'article d'Amari
:
Questions
adressées aux savants musul
l'empereur Frédéric 11; et série 7, t. XIV (1879), pp. 341 à 454,
l'article de M. Mehreu, Correspondance du pbilosophe-soufi Ibn Sabin
Cf. BrockelAbdalhaqq avec l'empereur Frédéric de Hohenstaufen.
mann, Gesch. der arab. Lilter., i8gS-igo2, a vol., I, p. 465.
mans par
—
37
-
—
du
Caire, et aussi les quatre autres éditions du
Constantinople, imprimées la même année (1).
Nous
avons
1899,
en
eu
de
sant et auteur
bureau
offices
plusieurs ouvrages
estimés,
Gouvernement général de
au
Voir
(i)
question :
8e.
Au
—
à
mément
nos
variantes
d'Ibn Thofaïl
à
p.
I.
et
10;
cident avec celles
premier
feuillet,
(dans
roman
iv, I.
de
celles
3, à
p.
feuillet
de
nos
et recto
du
Confor
exactement, sauf
ben Yaqdhân
Hayy
édition
notre
ia,
prendre
manuscrit en
recto et verso.
quatre pages reproduisent
p.
s'écartent
du
pages
le début de l'Introduction du
le début du
et
0,
bien des cas,
ces
prévisions,
demande,
sur ma
plusieurs
du huitième
pages
inévitables,
voulu,
du début (verso du
pages
les deux
et
du
manuscrit
d'avril 1909, M. Luciani (voir
mois
en mission au
les deux
deuxième),
ligne,
3« à
45,
p.
Caire, a bien
la Bibliothèque Khédiviale, de
copie, à
des
loin,
plus
37, 1. 4),
de
alors chef
l'Algérie, aujourd'hui
Conseiller de gouvernement, un cinquième
Hayy ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl (2).
p.
de
et
la bonne fortune de découvrir,
de M. J. D. Luciani, arabi
enfin
bons
grâce aux
Caire
p. £, première
:
1. 8). Mais les
variantes,
deux éditions du Caire
du Manuscrit d'Alger. Par exemple, dans
en
et coïn
édition :
notre
IV, n. 5 ; p. IA, n. 3
(absence de la ligne interpolée par P. E.), n. 5. Autant donc qu'on en
puisse juger d'après ces quatre pages, il est douteux que les deux éditions
p.
i,
u.
du Caire
et
le
(2)
3,
i, n.
n.
9; p. 0,
dans
utilisées
3,
".
notre
4,
n.
édition
a-
",
aient
"■
p.
10;
été faites d'après
manuscrit quJelles reproduisent resterait encore
Nous
jours
dans
après,
indigène lettré
un
lui
ne
comme
quait
occupé
pour
opuscule,
El-Hàdj Moûçà,
venait
de lui
Oukîl de la
quelques
analogie
avec
le
auteur
pas
sans
pas
n'était
celui
Ibn Sînâ (Voir
à
lui-même
procéder
voulut
première
avions
que
bien
ligne,
entrepris
plus
un
nous
du
Hayy
loin,
examen
le
p.
traduction.
de
prêter
un
lues
dont
au
nous
lui
ben Yaqdhân
plus
Sîdî
mosquée
roman
44.
notre
Peu
lignes,
2°
et
11.
et
2).
indi
Trop
de
approfondi
signaler aussitôt.
une nouvelle copie
la
de
manuscrit.
dont
parurent
nûmes, dès la
arabes
curieux roman et
nouveau
remarqua un manuscrit
M. Luciani
dont nous
M. Luciani
Sî
ce
quelque
lot de livres
Mais le titre
avions parlé.
Algérie
en
d'AJger,
'Abd-er-Rahmàn, il
hasard,
M. Luciani de
avions entretenu
d'en découvrir
espoir
ce manuscrit;
à trouver.
Nous
cet
recon
du livre d'Ibn Thofaïl
Nous tenons à
remercier
découverte. Nous devons aussi des remerciements
à Sî El-Hâdj Moûçà, qui a mis fort obligeamment son manuscrit à notre
entière disposition et s'est empressé de l'offrir, sur notre demande, une
fois notre travail achevé, à la Bibliothèque Nationale d'AJger, où il se
trouve
scrit
pour cette
catalogué
doit
avoir
sous
passé
le
n°
2023
autrefois
du fonds
sous
les
arabe.
yeux
—
de
Notons
que ce manu
Berbrugger,
l'ancien
de la Bibliothèque Nationale d'Alger. Nous avons pu, ré
entre les mains en 1844 ou i845
cemment, nous convaincre qu'il l'avait eu
conservateur
as-
—
Il
philosophique, le
Avait il écrit
hui
aujourd
cet
de
outre
texte
de la
Hayy
Parmi
l'Ame
riçâla sur
veux
ouvrages
que
j'ai
(voir à
sa
a
une
(Que Dieu
main
(1).
»
dans
raison
ses yeux.
il y
métaphysiques,
écrite de
une
cette
pour
utilité
philosophie qui ont
contenus
de
»
ne
d'exposer l'origine
des falâcifa. C'est
grande
texte
ce
d'entrer
Le
utilisé
ont
les
ren
acceptés
les
défiance ? Le témoin
parle
de
traité
les
en
historien digne de foi (2). Il
vus
<i
vue
est
secte
de
et
ses
fermés. Quelle
est un
a
la
suivant
lui fasse miséricorde!)
Les historiens de la
seignements
serait
on
la physique, la métaphysique, etc.
il y en a une intitulée Riçâta
d'agrément,
riçâla pleine
qui
assertion,
physiques,
de l'espèce humaine
matière.
cette
Yaqdhân, dont le but
ben
ouvrage
J'ai vu, dit El-Marrâkochî,
des ouvrages sur diverses
«
Thofaïl]
philosophie,
ses riçâla
:
de l'Ame,
traité
un
? A l'appui de
Aboû Bekr [Ibn
parties
Parmi
perdu
qu'un seul
ben Yaqdhân.
Hayy
en
qu'un seul
peut citer
de
donc d'Ibn Thofaïl
nous reste
ne
d'ouvrages
l'Ame,
dont il
qu'il
nous
bibliothèque le registre d'entrées inlitulé : Catalogue des
de la Bibliothèque d'Alger par ordre numérique et d'entrées,
cette
manuscrits
commencé en
N°
84 A). Notre manuscrit provenait très vrai
i8'|'|,
du fonds de livres arabes des mosquées de Constantine,
mars
semblablement
dispersé lors de la
la lettre C
qui
de
prise
la
suit
les Français, comme l'indique
(voir Catalogue des manu
cette ville par
mention
de
titre
son
des Bibliothèques publiques de France, Départements. Tome XVIII.
par E. Fagaan, Introduction, p. n). Mais Berbrugger ne paraît
avoir attaché aucune importance à ce prétendu ouvrage d'Ibn
Sinà, non
plus que de Slaue, qui le passe entièrement sous silence dans son
Rap
port à M. le Ministre de l'Instruction publique par le baron de
Slane,
scrits
Alger,
chargé
d'une
manuscrits
3i juillet
n'avons
cette
crit
1.
mission
arabes
i845.
trouvé
époque,
A
part
nulle
plus
la
du
courte mention
part
entièrement
d'Alger »,
en
Algérie, suivi du Catalogue des
importants de la Bibliothèque d'Alger...
scientifique
les
voir noire
trace
aucune
disparu.
édition
—
registre
de
de
Berbrugger,
nous
il avait, dès
Pour la description de ce « manu-
avec
ce
manuscrit
traduction. Iutrod
:
p
xm
1
8 à
.7.
(1) El-Marrâkochî,
p. 207,
1.
texte
arabe,
p.
iVr,
1. 7
et
suiv. ;
trad.
i3 et suiv,
(2) Voir,
par
exemple,
Keuan, Averr.
et
l'averr.,
p.
g, 1. 8 à 1.
franc.,
12.
—
39
—
révèle
l'existence,
Quelle
meilleure garantie contre
II
attribution?
a
était de la
main
la
Yahya, fils
connu
de l'auteur.
même
possibilité
d'une fausse
d'Ibn Thofaïl (1),
qui
de le détromper. Bien plus, n'est-ce pas
de ce fils, détenteur natureldes papiers de
n'eût pas manqué
entre
son
tion
les
mains
père, qu'il a dû voir le manuscrit autographe
? Comment douter d'un pareil témoignage ?
Au
chapitre
des détails
d'Ibn Rochd
Mais il
il
rique :
s'agit
de
se
la
Yaqdhân,
tation,
;
l'auteur la
il
».
dès
qu'il
prenons
précipitation,
parmi
les
le but de l'auteur
est
Trois
tiers
comme
là,
au
préparer et
erreurs
du traité
en
moins
se rapporte en
à
surplus,
de l'argile
sein
un
fait
en
fermen
exceptionnel
qu'une
sinon
fiction
parfaire une autre
ingénieuse,
fiction, celle d'un
dans toute la force du terme ; et
sérieux, qu'avant même de l'ex
autodidacte
prend si peu au
donne le
Enfin,
le croire,
Voir
le
l'origine de l'espèce humaine
mère, du
présentée
l'espèce humaine
(i)
philo
Il n'y est nulle part question de l'ori
hurnaine : la naissance de Hayy ben
tuant au nouveau-né,
paraît
«
premier
sans père ni
nous
une mère.
en sort
et nous
que
croit
pré
avec
physique.
philosophe
poser
et
»
Seul, le
ce n'est
destinée à
des deux
ben Yaqdhân
Hayy
des falâcifa
secte
est
unique
le
traité
ce
de- l'espèce
gine
proprement
range
physiques
à la
élément. Il
son
en
des faits d'ordre histo
alors
dite,
flagrant délit d'incompétence, de
d'une ligne.
partie
dans
trouvait
d'exposer dans
suivant
l'entrevue
sur
d'Ibn Thofaïl
relations
mémorable entretien
rapportait
d'inexactitude. Il
traités
les
sur
philosophie
aussitôt en
«
plus grand cas
du khalife Aboû Ya'qoûb Yoûçof
et
d'Ibn Thofaïl,
souverain, sur le
sophes.
fait le
fournit El-Marrâkochî
sence
son
nous avons
précédent,
que nous
en ques
plus
haut,
choix
comme
d'une
à tous
autre
ses
version
pareils,
resti
un père et
cette prétendue génération spontanée
n'est
une
p.
nullement,
doctrine
20, 1. 9
et
10
comme
courante
et u.
2.
de
El-Marrâkochî
dans la
secte
des
falâcifa. Nous
donc
ne retrouvons
torien,
ben Yaqdhân
du
autrement que par
n'en
qu'il
moins
premières
dit,
proprement
Lorsqu'aussitôt
plement
Thofaïl,
pressé
le
de
his
notre
du
parle
Hayy
on peut affirmer
ouï-dire,
et
chez
(1). S'il
la lecture
poussé
des
au-delà
distraite, d'un historien
retourner
il déclare
après
»
vu
«
pas
a
lecture hâtive
pages,
ici,
plus
son exactitude coutumière
à
études favorites.
ses
lu
avoir non pas
mais sim
d'un traité de l'Ame d'Ibn
manuscrit
droit de
ne sommes-nous pas en
n'accepter cette
bénéfice d'inventaire? Au reste, rien ne
à affirmer qu'il ait examiné le Hayy ben
assertion que sous
nous
autorise
Yaqdhân de
parle
du
second :
J'ai
«
ses riçâla
de
prétendu
encore
il y
en a une
(2). Peut-être
»
de l'Ame. Il
traité
plus
Aboû Bekr des
cet
physiques,
le
termes
en
vu
ben Yaqdhân...
la
que
plus près
premier
vagues
Parmi
intitulée Riçâla de
de
n'a-t-il vu rien
du
que
ouvrages...
Hayy
plus que
des deux manuscrits, et parle-t-il du contenu sur
personne qui les lui montrait. Peut-être deux
reliure
la foi de la
personnes
copie
C'est
des
mère
ouvrage
naissance
«
—
».
Thofaïl,
un
présenté
a
pu
Ceci
à la fois
dire la
possible
est
un
:
pu
agréable
exem
Voici
«
et
son
pre
qui
utile,
particu
père
ni
d'Ibn
autographe
(peut-être
une
dire la
de la physique, en
d'un homme sans
manuscrit
seconde
deux
séparément
Hayy ben Yaqdhân
Hayy ben Yaqdhân a
principales questions
lier de la
sans
ont-elles
de la Riçâla de
mière.
traite
lui
différents du
plaires
fils Yahya),
(3), de ses.
indiquer le titre. L'ouvrage traite de l'Ame
Dans la
phrase qui précode tout le passage en
question, il avançait
erreur, qui devait faire fortune : «Ibn Thofaïl, disait-il,... avait
étudié sous divers maîtres de philosophie, entre autres Aboû Bekr ben
eç-Çâ'igh » connu chez nous sous le nom d'Ibn Bâddja (cf.
supra, p. 4,
1. 16 à dern, 1.).
(i)
déjà
(2)
une
Voir
plus
haut,
p.
38, 1.
5 à 1.
(3) Pons Boigues, traducteur
au
P- 47. 8"), n'a-t-il pas
.ijouté
filùsofo autodidacto »,
dit de même (Averr. et
lokdhan,
sorte
ce
du
titre de
sous-titre
l'aven-.,
de Robinson
9.
Hayy
p.
:
99,
«
ben Yaqdhân (voir
sa
traduction
Novcla
1. 16)
psychologique ».
:
«
psicolôgica
Son
plus
espagnole
roman
»?
de
loin,
: «
Renan
Hay
El
a
Ibn
41
—
facultés,
de
morale,
de
divin,
etc.
ses rapports avec
son
»
pour un
traité
union,
tout à
le texte
lui, dans une
dement, à quelque
avant
différents,
plaires
Yaqdhân ; à
dire,
plus
comme nous
Ainsi
donc,
tivement
fonder
pour
temps
deux
forte
témoin
texte
le
en
est
même
mettre
la
l'affirmer
Le
*Je
critique en
demeurer
à
Thofaïl
ait effec
on ne peut se
d'El-Marrâ-
l'unique texte
des
été
mis au
donc le
est
qui nous
reste,
l'auteur
que
des
jour, la
pour
témoignages
question
doit
seul ouvrage philoso
et probablement
a-t-il composé
question, toute indication
un
indice
l'année 1169 la
l'historique
philosophiques au
rapide
Maghreb,
aussi,
avant
nous
qui
livre? Pour
précise
du
d'avoir
:
de
«
ben
Hayy
roman, Ibn
de l'évolution des
ajoute
fait dé
inclinerait à
son
sont encore en voie
se sont arrêtés
son
composition
Yaqdhân. Dans l'Introduction de
temporains, ils
suffisantes
raisons
défiance. Tant
existe-t-il
reporter après
ils
ouï-
par
penser.
de l'Ame. Mais
que sur
ben
Hayy
que
parle
jamais écrit.
cette
peine
achevant
ne
pendante.
d'Ibn Thofaïl
répondre
tomber,
pu
ce
ben Yaqdhân
quelle année
faut. A
s'il
possible qu'Ibn
voilà certes
point,
seul qu'il ait
En
bien
le
par
témoignage, l'incompétence du
les
erreurs manifestes dont le con
philosophie,
méprise
suggestive de Casiri sur
la
entaché,
Hayy
phique
comparer
différentes du
parties
traité
un
en
identique, eût-il même lu rapi
d'intervalle, dans deux exem
raison
confirmatifs n'auront pas
au moins
en prenant
ben Yaqdhân édité
Hayy
inclinons à le
kochî. L'isolement de
de la
victime
du Hayy ben Yatjdhân.
l'Escurial, compulser son
qu'El-Marrâkochi a
erreur
il demeure
composé
donc été
pouvait même
du
arabe
Pococke. Concluons
l'Intellect
avec
un manuscrit
loisir. Il
manuscrit
texte
sa purification
tombé Casiri
est
Casiri pouvait, à
cependant
avec
l'extase,
aurait
dans laquelle
de l'Ame
le corps, de
dans
El-Marrâkochî
même méprise
Et
—
Quant à
Thofaïl,
sciences
nos
con
développement,
ou
la perfection,
ou
atteint
42
—
bien
nous n'avons pas
table
ces
qui sont encore
contemporains
pement
une
»,
tecteur
et ami ne
naissante une
lustre
pour
de
dispenser de faire à
pût se
nom
son
d'El-Ghazâlî, figurer de
Si
voie
(2),
véri
dans
dévelop
encore,
en
assez grand renom pour que son pro
discrète allusion,
que
en
de leur
Renan
avec
Rochd, jeune
à Ibn
allusion
déjà d'un
possession
connaissance
encore
(1). Peut-être faut-il voir,
valeur »
«
—
pût,
à
pair
après
du
côté
il
ceux
d'Ibn Sînâ
nom
d'Ibn Bâddja.
date de
exacte, la
cette conjecture est
sa célébrité
mais pas encore assez
composition
et
du
ben Yaqdhân doit être, selon toute vraisemblance,
postérieure à la double entrevue qui donna occasion à Ibn
Hayy
Rochd d'entreprendre
Commentaires;
ses
ment après cette présentation qu'il
El-Marrâkochî,
établi
avons
mois
d'être
qu'on peut
près, la date de
fixer
cette
La limite inférieure
de
connu
début de
même
(3).
1169,
Or,
à
dit
nous
quelques
(4).
déterminée,
ainsi
nous a
commença,
apprécié
entrevue
à indiquer de
chercher
au
et
car c'est seule
une
il
serait
limite
tentant
supérieure
rapprochée. Mais cette dernière tentative
hasardeuse. Les documents nous manquent
suffisamment
nous
parait
pour
fixer
la
Thofaïl de
nom,
(i) P.
/
(a)
(3)
(4)
/
(5)
J
làm,
il
io,
certitude une
serait
(5),
de déclarer
1.
i3
12
Renan
p.
ses
été
possible
mu
à Ibn
ouvrages, de taire jusqu'à
des
contemporains n'est
de la traduction française.
et
à
de
qu'aucun
l'averr., p. 17, 1.
plus
haut, p. 9, 1. 5.
Voir
époque à laquelle
devenue, dans l'Occident
qu'il n'eût plus
ne citer aucun
et
-iverr.
P-
éclatante
si
sulman,
son
avec quelque
d'Averroès
gloire
il\.
17.
fort bien que si Averroès n'a pas exercé, dans l'Isinfluence philosophique sur les générations ultérieures
moins joui d'une haute
réputation, comme philosophe
montre
une grande
n'en
a
pas
(Renan, Averr. et l'averr.,
partie, chap. IV :
De la fortune d'Ibn Rochd chez ses coreligionnaires).
Voir ce qu'en
dit en outre le docteur L. Leclerc dans son Histoire de la médecine
arabe, II, p. 102, 1. L\ à 1. 8 du bas.
parmi
ses contemporains
ire
—
43
digne
encore
de
dans l'histoire de la
prendre place
philo
Nous savons, à la vérité, que Maïmolut les ouvrages d'Averroès en Egypte, bien loin du
sophie musulmane.
nide
Maghreb, dès 1190 (1). Nous
khalife
(2). Mais
neurs
et
almohade combla
de dix
la
plus
patrie,
déjà
de
à
rait
de
au
la
ne pas placer
c'est que
le
déjà
et
sa propre
peut-être avant
une
rai
incline
qui nous
années
a
de
sa
mais ce
vie;
ce
point, à
paru
moins
sur
ben Yaqdhân doit être
Hayy
au
le Commen
de l'ouvrage d'Ibn Tho
composition
leurre de prétendre,
précision. Ce qui nous
grande
Thofaïl (1185). Tout
supposer que
1190,
un
serait
de cinq
Nous trouverions là
faïl dans les toutes dernières
hon
grands
postérieures
"Une présomption,
moins
1195 le
qu'en
plus
philosophe, dans
célèbre comme
-son protecteur.
tont
ou
sont
mort^d'lbn
plusieurs années avant
mort
son,
à la
années
première permet-elle
tateur était
la
deux dates
ces
aussi
savons
Ibn Rochd des
une
plus
incertain,
postérieur
à l'an-
1169.
née
Il
à
nous reste
des manuscrits, des éditions, des
commentaires, des imitations de cet
parler
des
traductions,
unique ouvrage philosophique
moins
plus ou
étendues
Pour établir
d'Ibn Thofaïl
revue
nus.
On
lèbre
1°
tous les
ford,
Hayy
édité
(i) Munk,
par
Notice
ont
été
des études
et
consacrées.
est
le
dû déjà
livre
seul
passer
en
cet auteur actuellement con
réduisent
à
six
copies
de
son
cé
:
de la Bibliothèque Bodleyenne d'Ox
Pococke,
et
daté de 703 (=
1303) (3);
Joseph ben Iehouda... disciple de Maïmonide,
3, t. XIV (1842), p. 3i, 1. 10 à dern. 1.; cf.
sur
dans le Journ. Asiat.,
d'Ibn Thofaïl,
ben Yaqdhân
de
philosophique
manuscrit
lui
nous avons
subsiste,
manuscrits
a vu qu'ils se
roman
Le
le
que
qui
qui
série
Pienan, Averr, et l'averr., p. 39, 1. 9 et 10.
l'averr., texte arabe d'Ibn Abî 'Oçaïbiya cité en
Cf. Renan, ibid., p. 19,
appendice, p. /|5o, 1. 4 du bas, à p. 45r, 1. 10.
1. 17 à av. -dern. 1. ; Munk, Met. de philos, juive et ar.,p. 425, 1. 3 à 1.6.
ibid., p. 22, 1. 5 à 1.
(2) Renan, Averr.
7.
—
et
—
(3)
plus
Voir la fin du
loin,
p.
44,
mss.
dans Pococke, Philosophus
autodidactus
Praefatio (non paginée),
ire, le titre complet),
vers
(voir
la fin.
2°
Le
manuscrit
daté de 1180 (-
d'Alger,
copié probablement sur un manuscrit
lement à la Bibliothèque Nationale de
3°
Celui du British
1766) (1),
(2);
cette ville
à Londres. Nous
Muséum,
mais
très ancien; actuel
n'avons
(3);
du Caire, fausse-
sur cet exemplaire aucun renseignement précis
4°
Celui de la Bibliothèque Khédiviale
mentattribué
à Ibn Sab'ïn
bibliothèque,
sous un
ben Yaqdhân
illuminative
5°
Un
lequel
et
qui signifie
été
6°
Le
à
dité,
traité
Secrets de la Philosophie
exister
les éditions
se confonde
manuscrit
de
l'Escurial,
inutilisable,
et
le
d'après
est
dou
précédent
(7).
;
mutilé,
qu'on
gâté
avait
par
pris
l'humi
pour un
maintenant
la liste des éditions
par ordre chrono
:
(avec
latine) Philosophus autodidactus,
(sic) ebn Tophail de fiai ebn Yoh-
traduction
Epislola Abi Jaafar
sive
in
dhan,
qua
platione ad
possit.
ostenditur,
Superiorum
quomodo
notitiam
face
2e
versa ab
200 pp.,
contem-
ascendere
Edvardo
plus une pré
paginée, etc.
seconde
1700)
(i)
(2)
lnferiorum
Ex Arabica in Linguam Latinam
non
La
ex
Ralio humana
Pocockio, Oxonii, A. D. 1671, in-4°,
voir
avec
et
II
de l'Ame d'Ibn Thofaïl.
logique
D.
Orient
en
orientales.
manuscrits sont complets
peu près
Voici
lre
doit
qui
publiées
teux que ce manuscrit
Ces cinq
:
(6) ;
manuscrit
ont
(4) par le catalogue arabe de cette
(5) qui est le sous-titre du Hayy
titre
diffère
Voir h.
édition du livre de Pococke (Oxonii A.
uniquement
Gauthier, Hayy
Pour la description de
L. Gauthier, ibid , pp.
ben
ce
de la
première par cette
Yaqdhân,
manuscrit et
xnt et xiv.
y
le 1x01a
Nota ne
la p. 121.
de la
(3) Voir
ibid., le
iuia.,
(4) Voir plus haut, p, 36, n. 3.
(5) Voir plus haut, p. 36, 1. 9 et 10.
(6) Voir plus loin, p. 5g, n. 1.
(7) Voir plus haut, p. 37, n.
un-
\jj
,.
men-
||% la fin du manuscrit.
l'appréciation de sa valeur,
p.
45
—
tion
Edilio
:
Ce
secunda priori emendatior.
n'est qu'un se
tirage, sans aucun changement dans la pagination,
les mêmes fautes dans la traduction et dans le texte,
cond
avec
et
—
la
même
d'errata.
table
Ce texte imprimé
duit fidèlement le
qu'il
offre
un
avantage
compris
dans la marge,
rectifie généralement
:
précieux
d'Oxford, y
manuscrit
il
repro
les fautes,
mais
non
pas
toujours.
3e
n°
8°
à
5,
Six éditions
orientales
1299 (=
en
particulier,
1182), dont
Caire, celle
au
faites
sur
quatre parues
le
en
manuscrit
Egypte
: en
de l'Imprimerie d'Idàrat
el-
Ouathan (en 60 pages), et celle de Ouâdî 'n-Nîl (en 41 pages),
moins bien imprimée que la précédente, moins correcte
à
porte
deux
et
aussi;
autres,
croire que
réimpressions et
à Constantinople (1). Tout
éditions
diffèrent
multiples
On
sait
que
sont
extrêmement peu
éditions orientales, identiques à
mières
près.
publiées
ces
la contrefaçon,
en
de
simples
des deux
pays
pre
fautes
quelques
d'Orient,
est
l'âme de l'imprimerie.
Ce
grand nombre
même
année,
des lecteurs
çut
arabe,
orientaux
la
publication
sophique
Arabes
il
lettrés,
(avec
s'en
écoule régulièrement,
un petit nombre
traduction
philosophique
d'Ibn
française) Hayy
Thofaïl,
publié
des
Gauthier
+ 122 + \y
A
vrai
l'existence
parle
dire,
que
des deux
vation
(2)
(2), avec les variantes
française, par Léon
pour
11
de
anciens
textes,
nos
et
Tra
1900.
...Alger,
pages.
sur
les
celles
quatre
d'Idàrat
autres que sur
des
éditions du
el-Quathan
Caire, je
et
ne
puis
garantir
de Ouàdi 'n-Nil
renseignements
indirects. Même
l'une des deux éditions de Constantinople.
du mss. n» 2 (Mss. d'Alger).
s'agit
parmi
ben Yaqdhân, roman
d'après un nouveau
duction
(i)
texte
d'exemplaires.
manuscrit
xvi
dans le
des imprimeurs musulmans, du roman philo
d'Ibn Thofaïl. Nous savons de bonne source qu'à
par
Alger même,
9°
d'éditions indigènes, parues en une
du moins quel accueil favorable re
montre
:
je
ne
obser
46
—
Les traductions
dhân
langues de
En
san.
lre
l'Europe,
la liste
voici
fidélité
poussée
le
de l'hébreu
parler
ben
Hayy
presque
d'une
tinité
2e et 3e
peine
du
peut
Georges
public,
en
du
et
les
per
qui
de secte,
d'une
bien que, dans les
comprendre le latin
guère
quelle peut
être la la
littérale (1).
dans le
anglais,
Keith,
exacte,
son édi-
mais
si
latine fut
cette version
publiée,
gros
compagnons
cisme
on ne
servilité :
à l'arabe. On imagine
traductions
quaker
généralement
transcription aussi
A
portée
Yaq
toutes
complète :
jusqu'à la
difficiles,
passages
4e
:
dans
traduit
sans
texte arabe;
sans recourir
deux
nombreuses
La traduction latine d'E. Pococke, jointe à
dition du
la
sont
digne d'être
a paru
-
mise
à
du traducteur, par
l'une d'Ashwell (2), l'autre du
pays
la destinait à l'édification de
férus,
comme
sait, de
on
ses
mysti
(3).
Simon
bridge,
Ockley,
voulut
de langue
professeur
faire
Sous le titre
mieux.
provement pfhuman reason exhibited
Yohdhan,
1708, in-8°,
written
il
directement
ainsi aux
by
Abu Jaafar
l'original
ebn
Il
arabe.
imperfections des
versions
à Cam
The
im-
life of Hai ebn
Tophaïl. London,
the
traduction
publia une nouvelle
sur
in
arabe
suivant :
anglaise
prétendait
faite
remédier
à deux degrés d'Ash
de Keith. Il n'y réussit qu'en partie : sa traduction
très médiocre. Il en a paru une seconde édition en
well et
est
1731.
5°
L'année
même
qui
latine de Pococke fut
tion
(i)
hollandaise
Au
sujet
eut
suivit
publication, la version
hollandais. Cette traduc
sa
traduite en
deux éditions
du latin de Pococke
et
de
sous ce
ses
titre :
défaillances
comme traduc
L.
Gauthier, Hayy ben Yaqdhân, p. îx, 1. 17, à p. xn, 1. 2.
(2) Voir J. Brucker, Ilistoria crilica philosophiae, a mundi incunabulis
ad nostram usque aetatem
deducta, cum appendice accessiouum et
plementqrum. 6 vol. Lipsiae,
édit, t. III, p g6.
1766-67,
teur,
voir
sup-
2»
t.
(3) Ibid., même
III, p. 77.
page.
Brucker
ajoute
en
note
:
Vide Biblioth.
univ ,
47
—
—
Yokdhan, in het Arabisclt bedoor Abu Jaaphar Ebn Tophail, eu uit de La-
Het Leeven
schreeven
van
liai Ebn
lynsche Overzettinge
derduitsch
[la
vertaald
édition
seconde
S. D. B. »; le traducteur
ne nous
initiales]
wordt,
getoond
waarin
met
ommegang
tôt de kennisse
Menschen,
van
La
quelques
noms propres et
en van
God.
door
«
:
que
ces
par
eenige
kan komen
ofte onderwyzinge
zelven,
Un
des termes
de
quart
gravures
t'Amster-
—
Pritius
Georg
selbst gelehrte
et
faite
tard
sur
plus
un
que
la
index des
paraissait
une
première
le latin de Pococke
sous
publiée
Weltweise.
Une traduction
contient, de
médiocres,
philosophiques ou autres.
siècle plus
traduction allemande,
7e
ajoute
connu
hoe iemand buiten
édition, de 1701,
seconde
première,
J.
est
1672.
dam,
6e
sich
Ne-
Eduard Pococh A. M. in fiel
van
titre
ce
:
Der
par
sich
1726.
Franckfurt,
de J. G. Eichhorn
allemande
(1)
von
qui porte
Naturmensch, oder Gcschichte des Hai Ebn
Joklan. Berlin, 1783, petit in-8°. Cette version, moins ser
titre: Der
ce
vilement
critique
8e
littérale
fidèle,
assez
:
avec
(2)
a.
paru,
en
française,
œuvre posthume
non
plus
à toute
temps
même
que
traduction
une
en
notre
langue
de M. Pons Boigues. Elle fait
(N°
V),
et a pour
de Abentofail, novela
traducida directamente del arabe por D. Francisco
El filôsofo
est suivie
Eichhorn dit dans
Voir L.
a
sa
été faite
de Menendez y Pelayo. Zad'une traduction, en castillan,
prologo
le même, de l'Allégorie
de Pritius
psi-
autodidacto
con un
ragoza, 1900. Elle
1,
est généralement
pas
de la Collection de Estudios Arabes
colo'gica
(i)
a
traduction
Pons Boigues,
sion
de Pococke,
qu'elle n'échappe
(2).
castillane,
partie
par
que celle
En Espagne, il
édition
titre
bien
mystique
d'Avicenne intitulée
préface, p. 2o (voir
sur
la
traduction
7»
traduction)
anglaise
Gauthier, Hayy ben Yaqdhân,
p.
îx,
que
la
ver
de S. Ockley.
av. -dern,
1.,
à
p.
xn,
ben Yaqdhân (1). Cette traduction, généralement
exacte, marque un progrès sur les précédentes.
Hayy
9e
Enfin la traduction française jointe à
texte
(édition
arabe
n°
Antérieurement à
notre
édition du
9).
toutes
versions
ces
européennes,
l'an 1349 de
écrit,
(2)
ère, une traduction du Hayy ben Yaqdhân d'Ibn
Thofaïl, accompagnée d'un commentaire (3) que Munk
Moïse de Narbonne
en
avait
hébreu,
notre
qualifie
de très
Munk,
pour
fournit
sur
en même
«
des
temps
renseignements
en
effet certains
Munk,
profit par
on ne
me
doit
Thofaïl,
soit
juive
(3)
Voir
plus
loin,
6g
pp.
»
et superficiel
que
s'il
historiques,
mis
les
vie et
la doctrine de
et
à
la
précieux
(5).
résulter
semble
pas en attendre
en ce qui concerne soit
(i)
(2)
incomplet
renseignements
lumières
le texte
très
philosophes arabes
(6), il
commentaire
ce
Ce travail, très utile, nous dit
du texte d'Ibn Tofaïl, nous
examen malheureusement
fournit
à
(4).
les doctrines de divers
D'un
de
savant
l'intelligence
de bien
vives
œuvres
d'Ibn
Hayy
son
ben
71.
Sur Moïse ben Josué de
Narbonne,
ai-., pp. 502 à 5o6.
La Bibliothèque Nationale
voir
Munk, Mél. de
philos.
et
les
en
possède
quatre
exemplaires
manu
gi3, gi4> 9[->, g(6. Seuls les manuscrits gi3 et gi6
sont complets. Il
y a une lacune d'un feuillet daus le gi5. Le commence
ment et la fin du
Le titre hébreu Yehi'el ben 'Ouriel
114 manquent.
scrits,
sous
n03
—
Le
fils du Vigilant
le litre arabe Hayy ben
Si nous en croyons Woif (Bihi. Hebr., P. 1, p. 14 sqq.),
Yaqdhân.
cité par Brucker (vol. VII, p. g6), d'autres auteurs
juifs, suivant l'exemple
de Moïse de Narbonne, auraient consacré des travaux au Hayy ben
Yaq
dhân d'Ibn Thofaïl.
«
vivant
»
traduit exactement
—
(4) Munk, Mél. de philos, juive et ar., p. 47, 1. 24.
(5) Ibid., p. 5o4, Q.
(6) Ne sachant pas assez d'hébreu pour me hasarder
1.
commentaire
à
utiliser seul
le
de Moïse de
ment que par
NarboDne, j'ai tenu cependant à prendre, autre
le témoignage de Munk, une idée de sa valeur. Un de mes
bien voulu mettre à ma disposition sa connaissance
de l'hébreu rabbrnique; nous en avous traduit ensemble quelques pages.
Des circonstances indépendantes de notre volonté nous ont ensuite obli
élèves, M. Bécache,
gés
de
d'ajourner
celte
étude.
sine
..
die,
mais non
point peut-être
à
jamais,
1'achève.ment
49
Yaqdhân. Munk
été frappé
a
:
l'auteur
France,
d'Ibn Thofaïl
et
sur
signalé
égards
doctrine
donné
mentaire
du début
o-énérale
de
Ceux
parviennent
qui
premier
à l'extase
identifiés à
pas
eu
texte
commen
bien des
la
Moïse
que
toujours
d'expliquer. Je
loin,
a
de
la
n'en
son com
que
de l'Introduction. Voici l'idée
développement d'Ibn Thofaïl :
s'imaginent ensuite
sont
désirer;
à
mission
sans une suffisante prépa
que,
Dieu,
et
scientifique
c'est-à-dire
spéculative,
phique,
se
même
du
le
commentaire qui
comprend
et ne
eh
avait
avec
qu'à
outre,
le
sans aller chercher
pour'preuve,
ce
en
grandement
s'est
qu'il
hébraïque
explications
aperçu,
critique
hébraïsant
savant
les
vivait
obscur
souvent
et
et par suite
traduction,
laissent
d'esprit
manque
près
qu'il
Ibn Thofaïl. Munk
concis
traduction
vite
serait
se
développe,
ils
la
notons
:
après
(1). Si le
»
confronter
cette
ration
style
d'examiner de
et
tateur, il
veux
analyse
est moins renseigné que nous
œuvres
siècles
le
«
Moïse de Narbonne
le loisir de
ses
de deux
près
lui-même
arabe,
docu
certains
la longue
solitaire
commentateur
sur
comme
d'Ibn Bâddja, livre aujourd'hui
de là l'éloge qu'il lui décerne. Mais cet ancien
du Régime du
perdu
trouver
d'y
inédits,
ments ou renseignements
pendant ce
n'ont
qu'ils
philoso
courtmoment,
fait
qu'un
avec
dans le. panthéisme, faute de savoir,
Dieu. Ils tombent
plus loin (2), que les sub
l'expliquera
comme l'auteur
ainsi
stances
[de
séparées
peuvent
rielles] ne
des formules
de
certains
lectuelle (il
cite
que
ces
toute
(3
Sur
p. 5o6, 1. 8.
Yaqdhân, trad. fr.,
El-Hallàdj
'
t
Geschichte der
férences
p.
immaté
L'une
ni plusieurs.
par
et
dépourvus de
bien
lesquelles
culture
qu'il
ne
intel
soit pas
_
p. 95, 1. 4 au bas.
d'hétérodoxie, en 3o9 (=931).
El-Hoçaïn), voir une notice dans un article,
Martin Schreiner, mtiiulé :■ Beitrage zurm
Islam, pp. 468 à 471 (avec ré
p.
93,
1. 7 du
bas,
a
—
Supplicié à
de ZDMG
c'est-à-dire
une
d'El-HalIâdj (3),
(i) Munk, ibid.,
(2) Hayy
ni
ici Ibn Thofaïl,
enthousiastes
s'agit
ben
matière,
être dites
Baghdâd,
pour
(Aboû Mançoûr
LU
(1898),
par
crime
theologlschenBewegungenim
468,
n.
1).
Voir
aussi
:
Kremer,
Geschichte der herrschenden
i
50
—
ont exprimé cette
nommé)
—
dangereuse
vante : *D!
HT
sous
vêtement rien autre
yJ
.J,
français,
dont l'arabe
ancêtres,
avant
juif
ses
mon)
y.,\
.
leur
H n'y
«
n'est
Dieu
que
plus,
expulsion
illusion,
a sous ce
(1)
comme
!
est
la
sui
(c'est-à-dire
Or Moïse,.
»
il l'était
pour
la langue
d'Andalousie,
ici yy tsaoub, vêternent, avec c^Ay
tsaouâb, récompense (2). II traduit en conséquence, fer
mant d'ailleurs les yeux sur l'impossibilité d'un pareil mot
confond
maternelle,
à
:
mot
«
La
commentant
récompense
en rapprochant cette
connue
:
La
«
D'El-Hallâdj,
ne
vient
contre-sens, il
ce
est
à
elle-même
naturellement,
de Dieu'». Puis,
le passage
de la formule
phrase
vertu
que
croit expliquer
pas un
sa
mot,
ancienne
bien
récompense
non plus que
».
du
Au total, il n'a rien compris à tout ce dévelop
d'importance capitale. Le sens des détails, aussi
panthéisme.
pement
bien
que
ment.
l'enchaînement des
Nous
exemples
pourrions
du
idées, lui
citer, dans
ce
échappe
entière
commentaire, d'autres
même genre.
Hayy ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl,
Hammer-Purgstall (3), a été traduit en
Le
si nous en croyons
persan
par
Fadhl-
Ideen des lslâms. Leipzig, 1868, pp. 70 et suivantes; Tholuck, Ssuflsmus, sive ïheologia Persarum pantheistica... Berolini, 1821, pp. 68 et
6g ; Tholuck, Bluthensammlung aus der Morgenlandischen Mystik. Berlin,
1825, pp.
3io à 327,
de Farid
ed-dîn
den,
El-Hallàdj d'après le Tadhkiral
Dozy, Essai sur l'histoire de l'Islamisme.
el-'aouliâ'
notice sur
'Attirai-
;
Ley-
suivantes; Dugat, Histoire des philosophes et des
théologiens musulmans (de 632 â Y2.VS de J.-C).
Paris, 1878, pp. i34 à
140; R. D. Osborn, Islam under the khalifs of Baghdâd.
1878,
187g, pp.
324
et
London,
pp.
107 à
111.
(0 HaÏJ ^en Yaqdhân,
(2) On peut également
1.
(trad.
p.
2, 1. i5 et 16).
fausse leçon existait déjà
dans le manuscrit qu'il avait sous les yeux. Mais le contexte est tellement
significatif, que pour n'avoir pas immédiatement rétabli la vraie leçon, il
faut que Moïse de Narbonne n'ait pas été très familier avec la laugue
arabe; il
connue
faut,
en
p.
tout cas,
d'El-IIallâdj,
qui
g,
12
supposer
que
franc.,
cette
ait complètement ignoré l'histoire bien
fait époque dans le développement du çoùiisme
.qu'il
oriental.
(3) Hammer-Purgstall,
à 1. 14,
sous
Literaturgesch. d.
l'article Ibn Thofeil.
Araber,
7"
vol.,
p.
442, 1.
11
51
—
—
Allah ben Djihân el-Haïdji,
Bedi'i 'z-zemân (La
san se confondrait-il
Hâdji Khalfa
table
auteur
Ne
imitation du
pas
Absâl
et
(1) !
persan en arabe
(2),
Fauteur d'un
est aussi
s'inspire-t-il
Salâmân
que
Djâmi'
persan
persans, intitulé Salâmàn
est-il une
per
Fadhl Khendjt
certain
borné à le traduire du
écrivain
mystique,
en vers
avec un
lui Schmôlders donnent pour le véri
du roman de Hayy ben Yaqdhân? Ibn Thofaïl
célèbre
sophe
le titre de
sous
et après
se serait ensuite
Le
d'ispahan,
du temps). Cet écrivain
merveille
roman
philo
et
allégorique,
Absâl (3). Ce
ou
poème
ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl?
Hayy
de l'allégorie
plutôt
Ibn
par
poète
de
mystique
Sinâ? L'identité
dû
titre,
l'absence du nom de Hayy ben Yaqdhân, la forme Absâl (et
non Açâl comme chez Ibn
Thofaïl) témoignent en faveur
de la seconde hypothèse.
Vers le
du
milieu
xvne
siècle
du
un roman allégorique
parut,
célèbre
langue castillane,
Baltasar
en
jésuite
aragonais
intitulé El Crilicùn (4), qui, un demi-siècle plus
en français (5). Toute la première partie de
Graciât!,
tard, fut traduit
Ci) Auguste Schmôlders,
Arabes, et notamment sur
1. 27 «
Tofaïl
5356)
Khenjî,
...Fadhl
».
du
traduit
a
—
Voir
Il
i4i4"i492.
(3)
Salâmân U
poems
collation
les écoles
en
p.
célèbre
arabe
69, 1.
n
note
à 1.
i5.
Haft
allegorical
an
Aurang
Hay
1842,
p.
ibn Yakzân
N03
107,
que
1764
et
en arabe.
romance;
being
Jâmî, now
Library of the
in the
of eight manuscripls
Paris,
Haji Khal.
:
Mulla
of
les
philosophiques chez
roman
(Eu
également écrit des traités
a
Absâl,
the
entilled
du
auleur
loin,
sur
la doctrine d'Algazzali.
persan
plus
(2)
Essai
one
firsl
of the
edited
India
seven
from the
House,
and
iu
collections, with various readings, by Forbes Falconer. London,
La Bibliothèque du British Muséum possède (Pars II.
i85o, ()'). pp.
CCCCXXIIIVI) une histoire manuscrite de Salâ
Continuatio, p. 2o3,
privais
—
n°
mân et
(4)
1.
1
Absâl,
i65o-53.
(voir la
Ballazar,
en vers
—
note
«
(5)
homme de
Frères
L'homme détrompé
l'Espagnol
François
en
François
Serstevens,
qui
ou
Le
Le
sans
nom
d'auteur.
[Préface,
3e
page,
Jésuite Espagnol... Il s'appelloit
Livres qu'il composoit n'étoient pas
profession, il les faisoit
Laurent. »
sa
paroître sous
s'appelloit
Criticon,
suivant
1697.
vers.),
son traducteur
un
certains
mais croyant que
ses
78
dit
nous
suivante)], étoit
assez graves pour un
le Nom d'un de
(fol.
persans
Gracian,
la
nom
de Baltazar
copie
de
Gracian, traduit de
Bruxelles, chez
Paris. A
du traducteur,
Maunory,
ne
figure
que
52
ce
(1)
roman
Yaqdhân. Le
est
imitation
une
Critile
sage
l'île de Sainte-Hélène,
Un jeune homme, qui
Mais il
prendre pied.
Critile
il
:
d'Andrenio,
d'homme
presque
loin
à
des
»
l'aide à y
de
cependant
lui donne le
nom
parce qu'il « n'avait
,
lui
Andrenio
(3).
»
connaît point
souvenirs, il
de
aborder.
questions
paraît
parler et
l'humanité
se
rivage,
aucune
dire humain
que
que remontent ses
à
à y
réussit
le
ben
Hayy
navire en vue
langage. Il
aucun
apprend
alors qu'il ne
raconte
déserte,
ne répond
qui veut
«
d'un
trouve sur
se
connaît
ne
bien doué. Critile lui
(2),
alors
du
manifeste
tombé
de
Aussi
parents.
se voit allaité par une
bête sauvage, dans une caverne de cette île inhabitée.
Il raconte à Critile ses émerveillements en présence des
splendeurs
lorsqu'un
caverne,
du
il
L'harmonie
Dieu
merveilles
terre
(4),
universelle
Puis, les deux
etc.
navire,
des
et
de
le
amis viennent en
allégoriques.
Dans la
qui
dans d'autres
encore
sous
silence,
on
Europe
reconnaît
une
plupart
que
dans Ja
cian
dans
mens
du
cet ouvrage
Les
(2)
Ainsi
et c'est
Gracian,
ses
et
c'est
des
de détromper les hommes des
passions
(Préface,
»
2e
page,
Ibn
avec
préoccupa-
vains
attache-
1. 6).
quatre premiers chapitres.
là
nommé parce qu'il « estoit naturellement
ce que signifie
le
nom
de Critile
»
(p.
judicieux
8, 1.
du
Hayy
ben
Yaqdhân,
et
Appendice I
une
et
prudent,
16).
(3) P. 8, 1. 18 à 1. 20.
(4) P- 16, 1. 8; p. 23, 1. 19; p. lyi, 1. 21; p. 42 au bas.
(5) A défaut du roman lui-même, voir plus loin, pp. 5g
résumé
malgré un
véritable titre
monde
(i)
de
traits
de l'Épître dédicatoire. Il a rendu, dit- il, par L'homme
El Criticôn, parce que v le seul motif de Gra
signature
détrompé le
essentiel
d'aven
des
imitation indéniable du
ben Yaqdhân (5). Inutile d'ajouter que,
fond de péripatétisme qui lui est commun
(6), l'objet
de
sur
nous passons
Hayy
Thofaïl
de l'uni
notion
commence pour eux une série
et alors
et
spectacle
l'avait élevé à la
tures lourdement
précèdent,
de la nature,
la
entr'ouvert
ayant
avait pu enfin contempler
vers.
un
étoile
ciel
tremblement
à
63,
un
analyse plus
court
détail
lée.
(6)
Rien
n'atteste cliez
Baltasar Gracian
une
influence
quelconque
de
53
—
tions
—
doctrinales,
sont tout autres. Il ne fait œuvre ni de
de métaphysicien, ni de mystique, mais seule
de moraliste. La pensée dominante de son livre
savant,
ment
ni
paraît
être l'opposition de l'état de
social
:
l'anachronisme,
n'était
on
nature
le
de l'état
et
écrit
croirait
sous
l'influence des idées de J.-J. Rousseau (1).
Chose singulière, toute
était imprimée
avant
cette première partie
1650
(2),
du Criticùn
le Philosophas
et
autodi
dactus de 'Pococke, à la fois première traduction et pre
mière édition du texte arabe
lui-même, n'a paru qu'en 1671.
On
demande donc
se
a pu prendre
attribuer au
hasard
dans le détail,
et
à cinq
sol,
par quelle voie
du
connaissance
une pareille
de
d'Ibn Thofaïl. Mais
rencontre, dans l'ensemble
deux écrivains
entre
siècles
inconnue le P. Gracian
roman
distance,
et
le
vivant sur
séparés
même
de telles
par
différences de race, de religion, de civilisation, ce serait
une
hypothèse paresseuse, que nous répugnerions à
admettre
(3). La
Galilée
de Descartes. Il
ou
d'Aristote. On
quatre
trouve
éléments
1. 12), la
et pivot
question est posée : rien ne
et
conception
chez
des
mixtes
de la
tient
s'en
lui,
à la
physique
en
position
et
que
la dé
à l'astronomie
indiquées, la
sommairement
qui
dit
centrale
des
théorie
formés f'p. 35, 1. 21;
delà Terre, fondement
sont
p.
36,
stable
de l'univers (p. 42, 1. 2).
ce que le divin Artisan
a formé est parlait, dit par exemple
Critile à Andrenio, mais tout ce que les hommes y ont voulu ajouter est
vicieux; Dieu a tout créé avec un ordre admirable, mais l'homme a tout
confondu. Tu n'as vu jusqu'à présent que les ouvrages de la Nature, que
(1)
«
Tout
tu
as
en
verras
adoré
avec
la
monde naturel!
av. -dern.
raison, tu
différence;
entre
ô
les
verras
que
tu
dorénavant
en
ouvrages
ceux
trouveras entre
des hommes
des hommes...
le
et ceux
monde
civil
de Dieu!
»
et
tu
et
le
(p. 8,
1.).
Voir le Prologue de M. Menendez y Pelayo à la traduction de Pons
Boigues (cf. suprà, p. 47, 88), P- Ltl, '■ IOAinsi pense M. Menendez (voir ibid., p. xlvi, au bas) : « Pero no
(2)
(3)
su patria olvidara completamente â Abentofâil, y si
le olvidô, habra que suponer que en el siglo xvn volvio
a inventarle ô â adivinar su libro : cosa que rayaria en lo maravilloso, y
tiene explicaciôn plausible ». M. Menendez
que para ml â lo menos no
decirse
puede
admitimos
parle
con
alors
el
que
que
du Criticôn
cuento
de
Hay
et ajoute : « se advertira una semejanza tan grande
que
â duras
penas puede
creerse
que
sea
mera
54
—
de
couverte
jour,
de la
—
documents
nouveaux
Daniel de Foë
avait-il connaissance
didactus lorsqu'en 1719 il écrivit
C'est
un point
le
Hayy ben
et
bien
que
à
de fait
Yaqdhân
ne
du
roman
beaucoup
sont
la
pureté
la
souverain
moins
Le
ses
la
solitude est
de la
c'est-à-dire
plus,
en
avec
nombreuses
moins
du Criticôn. Notons
identique
de
vue
qu'il ne
de l'écrivain
laisse
successeurs une
condition
perfection
hommes,
le héros de de Foë
point
deux
des
société
que
différent, bien
de
présenter avec celui
analogie :
nature
native.
arabe est notablement
non
pas,
du Robinson
roman anglais est
dans la
mauvais
de la
sein
auto
mais plus nette encore et plus
espagnol,
Devenu
dans le
retrouve
un
Robinson Grusoé ?
suis
moins significatives que celles
accentuée.
c'est
pas,
du Philosophus
son
analogies
la tendance doctrinale du
celle
état
je
que
de décider. Mais les
mesure
permettra
ne
résoudre.
pas
de
vague
de l'extase mystique,
de la félicité absolue, du
et
bien de l'homme ; la vie sociale
élevé de la nature humaine.
représente un
En somme, autant l'hypothèse d'une rencontre fortuite
Ibn Thofaïl est peu admissible quand il s'agit de
avec
Gracian,
autant
elle est
vraisemblable en ce qui concerne
de Foë.
Le
Hayy ben
rable,
Yaqdhân
non seulement
nombre
des
des érudits
du
traductions
et
des
reçut en
grand
en
Europe
public,
diverses langues,
philosophes.
favo
un accueil
fait foi le
comme en
mais
Leibniz, dont le
aussi
système
Comme le fait remarquer M. Miguel Asin dans un
».
de la Revisla de Aragon (janv. igoi,p.27, n. i) dont nous parlons
plus loin (p. 57, n. 4), l'imitation du Hayy ben
Yaqdhân par Baltasar
Gracian a été soupçonnée dès le
siècle par le P. jésuite Bartolomé
coincidencia
—
article
xvine
Pou,
de la traduction de
qui rendant compte
librum latinum fecit Pocockius
exemplo mihi
Gratianus
e
eo
Pococke,
écrivait
: «
titulo Philusophus autodidactus.
Societate Jesu
expressisse videtur
Quem
Cujus
Andrenium
suum in eo libro, cui Critici nomen imposuit » (Bartholomei Povii
S. J. in Semimirio Bilbililano philosophiae professoris, Instilutionum
Historiae philosophiae Libri XII.
Edit. Bilbili, 1763, p. 19g).
illum
e
—
55
—
—
étroitement
apparenté à celui des falâcifa, comme le
de Descartes l'est à celui d'El-Ghazâlî et des
Motekallemîn, fait un grand éloge du Philosophe autodi
est
système
dacte,
Néanmoins, telles
des
approfondie
travaux
d'être
sur
cités
guide
ces
article
seuls
(2)
par ordre chronologique
et
96).
—
faire
(3), t. III,
loin, dans le
Plus
métaphysique
ne pouvoir mieux
:
1742-67
donner à
voulant
de la
d'un
travaux, les
critica philosophiae ,
physique et
lecteurs
ses
des
de
que
une
philosophes
prendre pour
donc, d'après les traductions
de Pritius, mais surtout d'après
Ibn Thofaïl. Il trace
de Pococke,
la première,
didactus,
les
sont,
l'auteur,
arabes, déclare
l'étude
que présente
proportions
Parmi
revue.
Ibn Thofaïl (pp. 95
volume,
idée de la
les
excédé
de
ou
Brucker, Historia
§ XXIII
latine de Pococke (1).
version
les difficultés
musulmans, que les quelques
jusqu'ici sur Ibn Thofaïl et son célèbre
jamais
de dictionnaire
qui méritent
sont
philosophes
publiés
ouvrage n'ont
même
la
qu'il connaît par
unes
d'Ockley
une
et
très longue
accompagnant
justes, les
du Philosophas Auto
analyse
résumé
ce
parfois
autres moins
de
réflexions
judicieuses (t. III,
pp.
172
à 198).
Hammer-Purgstall, dans
ber,
consacre
dynastie
médecin
almohade.
(i)
(2)
Nous
à peine;
fautes et
ces
haut,
dernières
d'erreurs,
Voir
plus
historiques,
4o
au
voir
au
442 à
444)
(4), il
lieu de 581 (= 1185). Il
Dutens.
les
Genève,
1768,
les
cette
par
bas; Leclerc,
liste
généralement
plus
6
vol
,
t.
II
de
exemple
les Introductions des tra
aucun
confiance
quelques
46, n. 2.
fait, aucune date,
que
Renan, ibid.,
Hist. de la
de
très mauvaises,
lignes
remplies
de
récentes.
titre complet, p.
peu
ni
très courtes notices,
évité d'avancer
Léon l'Africain. Sur le
p.
1175)
éd.
dans
ni
sont
même
haut le
avons
pp.
Sur la foi de Léon l'Africain
ne mentionnons
citées plus
(4) Nous
7976,
d'erreurs. Il fait d'Ibn
1.
ductions
(3)
n°
d"Abd-el-Mou'men, fondateur de la
Opéra omnia,
p. 245, av.-dern.
VII,
exempte
571 (=
place sa mort en
Leibnilii
Literalurgeschichte der Ara-
à Ibn Thofaïl (vol.
une notice qui n'est pas
Thofaïl le
sa
inéd.
sur
la foi de
méritent ses renseignements
p.
arabe,
g,
II,
1.
p.
17; p.
114,
I.
25, dern.
24.
1.;
5G
—
—
lui aussi,
l'Escurial (1).
pour un ouvrage
distinct, le
L'histoire des
médecins arabes
de Wùstenfeld
prend,
une
cin
naturellement
notice,
de
consacre
Ibn Thofaïl
méde
(2).
Article Thofaïl
des
très courte, à
manuscrit
(Ibn),
S. Munk, dans le Dictionnaire
de Franck (la première édi
par
sciences philosophiques
tion
1843-1852, 6
de
est
vol.).
Cet article, reproduit darts
et arabe, du même auteur,
les Mélanges de philosophie juive
Paris,
1859 (pp. 410 à 418),
reurs,
mais un
à
entièrement
Un
long
trop
peu
du
une analyse
article publié par
Kirchenzeitung fur
le
der
suivant
:
(3),
le
qui met
ou
travail,
dans
ce
mieux
5
d'er
exempt
près
se réduit
presque
ben Yaqdhân.
peut-être
12
cause
généralement
son véritable
1885,
août
Kritik
colonnes
à 737). Malgré
à
Pro-
evangelische Deutschmittelalterliche
et
714, 730
708 à
théologique,
ractère
même
695,
das
Eine
Offenbarung (22 et 29 juillet,
667 à 673, 688 à
il
:
Hayy
land,
titre
peu
M. Adalbert Merx dans la
lestantische
sous
à
est
sommaire
assez
de
ce
son ca
caractère
exact,
est celui
jour l'ouvrage de
notre
philosophe musulman.
M. T. J. de Boer
en
1898,
une
a publié
courte
étude
dans
sur
le
une
Hayy
revue
hollandaise,
ben Yaqdhân d'Ibn
Thofaïl (4).
L'excellente
petite
de M. T. J. de
Boer,
quelques pages
Dans
le
Dr
son
histoire de la
en
allemand,
(pp. 160 à
165)
sur
philosophie musulmane
contient
un
article
de
Ibn Thofaïl.
Histoire de la Médecine arabe, publiée en 1876,
consacre à Ibn Thofaïl médecin un
Lucien Leclerc
(t) Voir plus haut, p, 33, n. 2.
(2) F. Wùstenfeld, Geschichte der arabischen Aerzte, und Nalurforscher,
Goettingen, 1840, p. 64.
(3) Voir plus loin, p. 66, n. 3, à la lin.
(4) Tellanaand'elijket Tijdebrift, mai i8gS. L'article, en hollandais, est
intitulé
:
liai ibn
(25 pages). Nous
lakzaan ibn Thofail
n'avons pu nous
navertald
le procurer.
door T. J. de
Boer
d'une
article
ou
d'ailleurs
l'auteur
où
vrage,
demie (i). On y
page et
trois erreurs,
à
cuments relatifs
a
dû
excusables
peut
relever
dans
un
passer en revue et utiliser
un nombre
énorme de
Trompé, peut-être, par la
la prise de Gafça, il dit qu'Ibn
mans.
deux
gros
ou
les do
médecins musul
d'un
mention
Thofaïl
poème sur
dans
l'histoire », et il ajoute « dans la grammaire et l'élo
quence » (2). C'est par une méprise du même genre qu'il
écrit
:
Thofaïl
Nous
«
Citons
bliés
apprenons
les
avait commenté
deux
enfin
1901
en
par
M. Codera
et
traduction
française
M.
encore
de
Asin,
revues
savants
techniques
(i)
etc.,
sur
employés par
Histoire de la Médecine arabe,
des traductions du grec. Les
à l'Occident
pp. n3 et
1
par
qu'Ebn
(3).
pu
espagnol,
de Madrid,
édition
notre
avec
de détail
de
sens
historiques,
certains
termes
Ibn Thofaïl.
complet
sion
le
«
fournissent d'utiles
: ces articles
ou
en
arabisants
renseignements sur certains points
biographiques,
d'Aristote
à l'occasion de
(4)
Averroès
par
météores
articles
deux
excella...
«
les traductions
par
le
Dr
Lucien
Leclerc, Exposé
Orient, leur transmis
latines. Paris, 1876, 2 vol., vol. II,
sciences
en
14.
(2) lbib., II,
p.
n3,
(3) Ibid., II,
p.
n4,
1.
1.
17.
10.
L':iuteur,
sans
doute,
a
mal
interprété le
de Munk (Mél. de philos, juive el ai-., p. 4ia> 1. 4) '■
« Ibn Rochd lui-même, dans son commentaire moyen sur le Traité des
Météores (livre II), en parlant des zones de la terre et des lieux habi
passage
suivant
tables
inhabitables,
et
sur cette matière
.).
cile un
Voir
traité
plus
que
son ami
haut, p. 26, n.
de Abentofail,
Ibn Tofaïl
avait composé
2.
par M.
Francisco Codera,
(4) El filùsofo autodidacto
dans le Boletin dé"la Real Acadêmia de la Hisloria, t. XXVIII, janv.
8.
El filâsofo autodidacto, par M. Miguel Asin, daus la
iqoi, pp. 4 à
Revista de
janv., fév., et mars igoi (pp. 25 à 27, 57 à 60, 89 à
—
Aragon,
qjV
L'article de M. Codera
duction de M. Pons Boigues.
rend
compte
en
même
temps
de la
tra
TROISIÈME PARTIE
LE ROMAN PHILOSOPHIQUE
D'IBN THOFAÏL
Objet,
sources,
du livre,
genèse
originalité
de l'auteur.
Pour
l'objet du
comprendre
dier les sources,
en
roman
s'il
retrouver,
d'Ibn Thofaïl, en étu
peut, la genèse, en
se
l'originalité, il est indispensable de commencer
indiquer, très brièvement, l'argument général.
apprécier
par en
L'ouvrage
est
une
riçâla,
un
forme de
traité sous
petit
lettre. Dans une introduction de quinze pages environ,
l'auteur s'adresse à un correspondant, probablement ima
qui
ginaire,
(i) On
Aycs
ce
a
ar.,
et n.
au
33o, u. 2; p. 4i3> 1. 6)
2). D'autres, cependant,
la
«
nitdtslehre
des
«
de
spàtern
philosophie
révéler
ce
cette expression arabe
Sagesse)
et
Munk (Mel. de
Renan (Averr.
vocalisent
illuminative
»
«
»
n°
en
qu'il
p. 74, ii.
X«£A\
p.
autodi
juive
g6, 1.
'\-mochriqiyya
exemple
1
,1
et
i5
et
Tholuck, Die Tri: «
Erleuchtung »),
[Hartwig Derenbourg,
669 (il faut lire 696)],
p.
(1),
vocalisant
philos,
l'averr.,
et
el-hikma
(par
Orients. Berlin, 1826,
spiritualiste
»,
Pococke (Philosophus
par exemple
latine),
orientale
l'Escurial, t. I, p. 492>
idéaliste » (de Hammer, cité par Tholuck, ibid,
arabes
a
la
philosophie
traduit
(ou la
début de la traduction
traduisent
ou :
jusqu'ici,
philosophie
p.
de lui
«
de la Philosophie illuminative
'\-machriqiyya »;
el-hikma
dactus,
la
demandé
aurait
secrets
généralement,
par «
cyCyJ„\
lui
des
pourrait
74, n.
Manuscrits
ou
1).
encore
:
On doit
60
-
dévoilés
le Prince des
par
écartcr, d'abord,
traductions,
: non seulement elles s'éloignent
de donner
mais elles risquent
question :
Sînâ (Avicen-
Ibn
falâcifa,
deux dernières
ces
double inconvénient
arabe,
—
qui
du
présentent
idée fausse du
une
de la
sens
un
racine
système philo
ordinairement, chez nous,
comme le simple contraire de matérialisme, et idéalisme évoque surtout
l'idée d'une certaine théorie de la connaissance. Il s'agit évidemment
en
sophique
d'une
philosophie
doxe
:
il
Le
2°
3°
dit.
illuminatif »,
hors de cause,
auteurs
voyelle
ichrâq
».
Il
cette
en relation avec
« action
sépare
Celle de
philosophique.
jamais
n'ont
plus
soin
pris
Or,
—
si
les
d'indiquer
d'entre eux donnent expressément comme
l'expression v\ y)f( à_»£=*. « hikmat el-
6-<£^.\
bien difficile de soutenir, avec Munk (voir la référence
que le nom d'action de la 4e forme, ichrâq, est
note),
^y
charq
de
participe présent
qu'
se
panthéisme pro
trois;
aux
système
connaissance,
certains
(jL^yiJo)
parait
il
L'épithète mochriqiyy,
premier est
mais le
néoplatonicien.
d'un
:
dans le
et verse
également
s'agit
certains enthousiastes
3)
n-
s'appliquerait au second seulement.
»,
notre
litigieuse,
de
début de
au
puisqu'il
arabes, à
synonyme
mysticisme
49»
p.
ortho
certains pieux personnages
représenté par
de l'islamisme
conviendrait
oriental
a
machriqiyy,
Le
c'est
haut,
plus
d'Islam,
pays
religieux,
contemplatives, et il s'accom
celui des
saints musulmans.
ascétiques,
;
en
purement
de
tendance
liindou,
ou
(voir
moins ouvertement
«
le
pratiques
El-Hallàdj
prement
la
la
çoûfisme
monothéisme rigoureux
çoûfisme persan
comme
ou
des
vers
d'un
Le
i°
est pris
Or le mysticisme,
—
formes
représente simplement
à incliner
mode
mystique.
trois
apparaît sous
spiritualisme
cette
ou Jj- J^yc
4e
d'illuminer, illumination
«
machriq,
forme,
»,
machriq.
Orient »,
Ichrâq
plutôt qu'avec
ne peut
et par conséquent
signifier
mochriq
«
illu
minant, illuminatif n ; il s'agit, comme l'indique Tholuck (ibid., p. -jl\, u. i),
du ^{ot'.^o; des Grecs. Mais l'expression arabe désigne-t-elle le mysticisme
des
et
(orientaux)
panthéistes
dans
son
ou
suiv.), donne de la
semble-t-il,
fait
aucun
de la
Néoplatoniciens'
des
celui
Kachf ed-dhonoûn (éd. Flûgel,
hikmat el-ichrâq une
doute à cet égard. La
Hâdjî
Khalfa,
87, 1. t\
longue définition qui ne laisse,
philosophie de Vichrâq, dit-il,
avec
trad.
lat.,
t.
III,
p.
joue dans cette philosophie le même rôle que le
musulmane, comme la physique et la métaphy
sique
y jouent le même rôle que le kalàm dans cette religion. (Notous que
Hâdjî Khalfa emploie ici pour désigner la physique et la métaphysique
les expressions a e\-hikma 'th-thabî'iyy? » et « cl-hikma '1-ilàhiyya
partie
çoùlisme
falsafa, et
dans la
religion
»,
d'où il
résulte
que
dans
«
hikmat el-ichraq
philosophie plutôt que par sagesse).
hikma doit se traduire par
La religion et la falsafa, ajoute-t-il,
»
objet, à savoir le souverain bien (à la fois vertu et bonheur),
dans la connaissance de Dieu avec tous ses attributs et
exemptions. Or cette connaissance peut être atteinte par deux voies
par la spéculation;
par l'ascétisme (par l'extase
mystique). Ceux
ont
même
qui
consiste
•
20
i»
qui
sont
prennent
la
première
motékallemtn;
sinon
voie,
s'ils suivent
(c'est-à-dire
la doctrine d'un prophète,
s'ils s'en
tiennent
au
raisonnement
61
—
(1). Il
»
ne)
à y distinguer la connaissance intui
l'extase mystique, de la connaissance spé
s'attache
tive donnée
par
discursive,
culative,
obtenue
objet, la
qu'elles aient même
et
inadéquate,
très
est
fondé
une
siy
1^
et
les initiés
(cAi^yai.);
'l-ichvdqiyvoûn (à l'accusatif
traduire
cette
dernière
orientaux :
auteurs
celte
des
mysticisme
son
ami,
sinon, ils
hokamà
non
mots
(2);
mais elle
s'en montrent avares.
pour
lui donner
sL^x^l).
sont çoâfis
religion,
Bien
seule, fragmentaire
évidence rationnelle), ils sont philosophes péripatétiCeux qui prennent la deuxième voie, s'ils suivent
seule
(iyUà_U
raisonnement.
des
peut s'exprimer par
peu
répandue,
Pour satisfaire à la demande de
ciens
le
par
seconde
sout
ùv^âl
ichràqiyyîu).
par
«
mysticisme
désignent Platon
1. 3
le
chef
1.
10
iL».SU£l
,_£>V\-
el-
faut évidemment
illuminalifs
vise
néoplatonicien
comme
1. 14 ;
Il
philosophes
longue définition de V
ichrâq
falâcifa, le
arabes
Tholuck, ibid.,
expression
:
,,,
uniquement
[notons
que
et
Je
les
des Ichrâqiyyîn (voir
7.5, 1. 3; cf. Munk,
Mélanges... p. 33o, 1. ig à 1. 21)] et ne contient pas la moindre allusion
ni à l'Orient ni au çoûfisme
Sans doute, le
oriental, pantliéiste.
p.
74,
et
p. 74,
et p.
çuù-
—
fisme
mais
oriental
peut
loin de le
si prisée
dans
cifa voient au contraire
Tout leur
aussi,
considérer comme
illuminative »,
sophie
lui
être,
de mochriqiyy (illuminatif) ;
constituant le fond de celte « philo
qualifié
des Ibn Sînâ
ce panthéisme
et
le
des Ibn
grand
les falâ
Thofaïl,
écueil de la
falsafa.
dangereuse aberration, dans laquelle
tombent, faute de discernement dialectique, certains exaltés dépourvus
de culture philosophique : c'est ainsi qu'au début de son Ita}y ben
Yaqdhân,
de la
tend à éviter
effort
Ibn Thofaïl, consentant à révéler, après Ibn Sînâ,
illuminative », c'est-à-dire de la vraie
ces « secrets
philosophie
s'empresse
mystique,
mysticisme
Yaqdhân,
lâcifa
en
panthéiste
trad.
les
elle ue
point
vise
des doctrines
nuance
de
distinguer, avant tout, cette
d'El-Hallàdj et de ses pareils. (Cf.
franc.,
Machchà'in
Mystiques),
une
cette
pp.
à g5.)
relevant
premiers
à établir
opposées
dans
92
—
(Péripatéticiens)
une
Quant à la
et
du
Hayy
ben
encore
classification
des fa
Ichrâqiyyîn (Illuminalifs
d'Aristote
distinction
philosophie
philosophie,
et
entre
les
seconds
deux écoles
de
ou
Platon,
professant
différentes ; elle indique seulement
sorte
de spécialisation partielle, une
ou simplement
l'altitude,
une
uns pour le raisonnement, des autres pour
de l'intuition mystique, tous reconnaissant d'ailleurs la lé
gitimité et l'utilité des deux méthodes, leur accord, l'identité foncière des
vérités auxquelles elles aboutissent par des procédés distincts. [Voir par
prédilection
la
des
particulière
recherche
exemple, dans Ibn
thèse
relig. cl
(1) P.
(2) P.
Thofaïl,
tout
le début du
Hayy
ben
Yaqdhân,
et notre
La théorie d'Ibn Roch (Averruès) sur les rapports de la
de la philos., chap. fil, les deux derniers alinéas].
intitulée
.,
:
1. 5 de
7, 1. 8 du
notre
bas,
traduction.
à
p.
8, 1. 4 da bas.
62
—
de
quelque notion spéculative
à
gager ainsi
—
ces secrets
l'extase,
cultiver
sublimes,
d'en
seul moyen
l'en
et
acquérir
la
parfaite, Ibn Thofaïl va lui conter l'histoire
«
de Hayy ben Yaqdhân, d'Açâl et de Salâ
connaissance
allégorique
mân
(1)
».
Dans
île déserte de l'Inde
une
de
et. par suite au milieu
rables, du
de l'argile
sein
il
l'auteur,
été
a
apporté
rin,
en un coffre que
tant
une
île voisine,
son enfant
Il
est
à la
adopté
Il
mère.
gence
à tous
vrir, de
et
du
seulement
Le
titue à
mystique
la fois la
sait
des
falâcifa,
plénitude
de la
à jeûner
arrive
s'entraîne
de
son
ce
nage
séparer
propre
de
son
corps,
le
afin
dans
le langage à
qu'inattendu,
une
cette
et
P. i5, 1. 3 du
I,
quarante
la
de
à
Dieu,
il
chercher
qui cons
la félicité
et
une
et
abou
sou
caverne,
où
jours consécutifs, il
monde
contemplation
extérieur
exclusive
et
de
s'unir
enseigne
(i)
physiques
conduit
avec
science
intellect du
par
ascétique
dice
cornbiné
à son Seigneur; et il y parvient enfin.
il
en rapport avec Açàl, pieux person
entre
moment,
venu de l'île voisine pour se livrer en paix à la vie
Dieu,
A
à
pendant
de
bientôt à décou
vérités
l'union intime
sert
ingénieusement
l'usage
veraine, continue, éternelle. Betiré dans
il
lui
et
Doué d'une intelli
arrive
hautes
plus
habi
soustraire
pour
système philosophique auquel
naturellement celui
dans l'extase
il
dit
Hayy ben Yaqdhân.
mais par
raisonnement
lui-môme, les
métaphysiques.
il
nous
persécutée
l'allaite
réfléchit.
besoins,
version,
flots
c'est
qui
favo
un enfant est
par un courant ma
princesse
gazelle,
non
ses
île
confier aux
observe,
supérieure,
l'observation
tit,
une
grandit,
pourvoir
dû
une autre
cette
Cet enfant,
mort.
par
dans
la mère,
a
l'équateur,
sous
fermentation,
en
Suivant
sans père ni mère.
né,
située
conditions particulièrement
petite
il trouve
bas,
analyse plus
île
ce
avec
à p. 16,
1. 8.
détaillée du
qu'il croit
compagnon
inhabitée. Açàl
aussi
singulier
étonnement dans le
—
Ou trouvera
roman
plus
d'Ibn Thofaïl.
système
loin,
Appen
63
—
découvert
philosophique
ben Yaqdhân, une in
que lui-même
Hayy
par
terprétation transcendante
—
de la
religion
professe, ainsi que de toutes les religions
conduit dans l'île voisine, gouvernée par le
lâmân, l'engageant
découvertes. Mais
sont obligés
à
sières,
de
s'envelopper
révélées.
leur
Us
des
ces
ces
rebelles
donc à jamais
sages
vérité
ces
elle
a
les
gros
besoin
religions
pauvres
d'observer fidèlement la
pure
servitude
intelligences
volontés,
symboles qui constituent
quittent
deux
la
dans la
enchaîné
dans
que pour pénétrer
Sa
roi
vérités sublimes qu'il a
reconnaître que
vulgaire,
pour agir sur
pieux
tentative échoue. Nos
cette
finalement de
ne convient point au
des sens;
les
répandre
Il le
révélées.
en
gens,
de
leurs pères; et ils retournent dans leur île déserte, vivre
de cette vie supérieure et vraiment divine, dont bien peu
recommandant
d'hommes
Voilà,
privilège.
en quelques
dhân. Quel
étudié
rares
quelque peu
d'en indiquer
soin
analyse
plus
ou
proposé
piste
l'auteur
Sans
ignorant,
montre
du
chez
qui
Hayy
une
île
sans
mis
de
rappeler
(i)
une
parler
L. Gauthier,
intitule
dans
sa
un sous-titre
ben Yaqdhân
ben
(1),
Yaqdhân,
traduction
de
de
Hayy
moral
une
penser
qu'il
voulait
moins
par génération spontanée
hors de
p.
de
«
sa
le
plus
que son
incom
d'Alger,
du
co
ne nous
dans
moins per
du
Hayy
ben
Notons que
1. 3 du bas.
Der Naturmensch, oder
—
xvi,
:
haut,
désigner
et
façon
parlant
plei-
que s^est
garçon né
nous est
une
p.
par
47,
ce
j').
titre
Mais il
la
con
naissance
développement intellectuel
et
influence traditionnelle. Ce titre paraît être, en somme,
de celui de Pococke : Philosophus autodidactus.
toute
-paraphrase
que
il
allemande
Geschichte des Hai Ebn Joktan (voir
vient
étroite
du Manuscrit
A
qui
simple
aucune n'est
plus ou moins
scripteur
qu'El-Marrâkochî,
Hayy
dans
un
Ils donnent tous deTobjet
idée
Yaq
et ont pris
soit
dans
soit
diverses:
ben
romari?
philosophie
l'objet,
développée,
père ni mère »
Eichhorn
curieux
le livre d'Ibn Thofaïl,
réponses
nenient satisfaisante.
ce
historiens de la
expressément
moins
sous-titre, font des
plète.
lignes, la donnée du Hayy
juste l'objet de
est au
question, les
cette
ont
le
ont
religion
64
—
Yaqdhân d'Ibn
Thofaïl, n'y voit qu'une
dans laquelle l'auteur
l'espèce humaine
tient
de physique,
traité
et
Hayy
qui
un solitaire
n'aurait
dans lequel la
et arrivée
(2)
est
«
éveillée
par son
successivement,
est
voulu
simple
déjà
plus
présenter
l'influence de la
subi
raison se serait
a
appar
qu'un
plus
ben Yaqdhân
Ibn Thofaïl
jamais
de physique,
à laquelle il
secte
ce roman
qu'un simple physicien :
ciété et
la
suivant
« riçâla
d'exposer l'origine de
s'est proposé
(1). Selon Munk,
»
—
so
d'elle-même,
travail
l'im
et par
de l'intellect actif, à l'intelligence des se
de la nature et des plus hautes questions métaphy
pulsion venant
crets
siques
C'est
(3).
»
de
personnage
cependant
Hayy
un pepseur spéculatif qui se
Aristote
aussi
la
qui
connu
pas
n'aurait
dans
encore
le
de
Platon;
et
telle était
de Pococke, lorsqu'il intitulait sa tra
Philosophus autodidactus sive Epistola
ebn
:
«
,
Yoqdhân,
qua ostenditur quomodo ex Infe-
in
riorum contemplatione ad
mana ascendere possit »
(i)
voir
doublé d'un philosophe,
serait formé sans maître, un
conception
duction latine
de Hai
ne
qu'un savant
Voir
plus
d'une formule
haut,
p.
3g, 1.
Superiorum
(4).Benan,
17 à 1.
20.
au
M. Mehren
—
Batio hu-
notitiam
contraire,
voit
sur-
use quelque part
d'Ël-Marràkochî et celle de
Munk : <( Ce traité... nous expose la possibilité du développement de
l'homme, placé même dans la solitude complète, et privé de toute com
munication avec les parties
civilisées du monde » (M. A. F.
Mehreu,
Traités
cenne,
qui
mystiques
texte
parait
d'Aboû
osciller entre
y4li
avec
arabe...
al-Hosain
l'explication
fasc. :
4 fasc., 18S9-1899,
Préface, p. 7, 1. 6). Le terme
1"
tendre
celle
L'allégorie
très
ben Abdallah ben Sînâ ou
français. Leyde, E. J.
mystique
général
depuis la
naissance
et
davantage de la formule
même
de
Hay
avant.
Brill,
ben Yaqzàn.
de développement
ici à la fois du développement intellectuel
physique
d'Avi-
en
peut s'en
du développement
Ailleurs, M. Mehren ap
et
(voir
plus
loin, p. 66, n 3)
(2) Sic.
(3) Munk, Mél. de philos, juive et ar., p. ^i3, 1. i5.
(4) Comparer le titre de la traduction anglaise de Simon Ockley
proche
exacte
: The
improvement of human reason, exhibited in the life of Hai ebn
Yokdan...,
etc. Voir plus haut, p. 46, 4°.
Comparer de même le titre de la tra
duction hollandaise : « Het Leeven vun Hai ebn Yokdhan.
waarin
getoond wordt, hoe iemand buiten eenige
ommegang met Menschen, ofle
—
..
onderwyzinge
kan komeu lot de kennisse
van
sich
zelveu
en
van
God.
65
—
tout
lui,
en
Hayy
a
pour
«
maines
turel
et
le type du mystique, du çoûfî : le livre, selon
objet de montrer comment les facultés hu
arrivent, par leurs propres forces, à l'ordre surna
à l'union avec Dieu » (1). Brucker enfin, dans une
formule
plus
sans
compréhensive, réunissait,
les définitions
toutes
—
lu
qu'El-Marrâkochî
a
roman : naissance
de
(2). On
précédentes
la
seulement
Hayy en vertu
les dépasser,
dirait,
en
première
d'une
vérité,
partie
du%
génération spon
tanée; que Munk, Pococke, etc., allant un peu plus loin
dans leur lecture, se sont arrêtés après la seconde : struc
ture de
l'univers;
l'extase;
Benan
d'Açâl,
et
comprendre au yulgaire
le
nière : rencontre
songer
partie une rallonge
logique
un
de faire
voir
dans
ne
pouvons
cette
dernière
épisode parasite,
de l'ouvrage. Je
lien
sans
ne crois pas
dans toute la littérature
arabe
une
le
Hayy
ben
admirablement
plus
Nous
religieux.
principal
trouver
qu'on. puisse
œuvre
inutile,
l'objet
avec
:
daigné lire la der
profond, l'interprétation
sens
instant à
un
la troisième
après
eux n'a
tentative infructueuse
philosophique, des dogmes
cependant
Brucker
et
d'entre
mais qu'aucun
que
composée
Yaqdhân : Aucun détail superflu; pas de fautes de plan,
pas de digressions. Tout s'y enchaîne avec une logique
impeccable,
prépare
la suivante,
Voir
haut,
plus
allemandes
haut, p.
p. kl,l°)
47,6e)»
rum
que
Comparer
—
la
enfin
traduction
le
(voir
de
plus
p.
Averr. et l'averr., p. gg, 1. 18.
illa fabula de Hai Ebn Yoc'dahu
inclementiae
expositum
solum relictum
et
a
cerva
ita adolevisse,
ad rerum naturalium et
Weltweise. Voir
Voir
Pons Boigues
haut,
47,
(sic)
nutritum,
ad
plus
.
plus
haut,
El filosofo
88).
quem
sine
ut sola rationis
superuaturalium, tum
qui
titre des traductions
Naturmensch...
espagnole
novela psicologica
partie
la dernière,
von sich selbst gelehrte
(Der
Chaque
continu.
ensemble
...eleganti
societàte
tum
4^,5°.
d'Eichhorn
et
et enfin
(1) Renan,
«
p.
progrès
toutes
et
de Pritius (Der
autodidacto...
(2)
un
suivant
fingit
ullius
luce
connata
ipsius Dei
aqua-
hominis
usus,
animae-
immortalis cognitionem, felicitatemque in unione cum Deo ejusque
pervenerit » (Brucker, Hist. critica philos..., t.
III,
intuitione inveniendam
p. 96 au
haut).
66
—
—
bien le but de l'ouvrage
marque
Or les diverses
entier.
forment cette
enchaînées,
du roman, depuis la rencontre d'Açâl, ne
tendent évidemment qu'à illustrer la solution qu'Ibn Tho
parfaitement
péripéties,
dernière
faïl,
partie
tous
comme
culier, donne à
capitale : celle
(1). Je
gion
des
falâcifa,
comme
de la
rapports
me suis efforcé
obligée
Ibn Rochd
philosophie et
d'établir
pour
les
à toute
de
ici
pas
la
ces
sur ce point.
du
Hayy
(i)
des
forme
qu'elle en est
Ibn
«
Thofaïl,
la
concilier
hellénisants;
cette grave
et
qu'elle ne
l'œuvre,
C'est
nous
philosophie et
une vaste
le
dans leur
sens
érudition dans les
celle
une
intro
et que
la
principale origi
je
n'insisterai
donc
question, l'accord de
fait l'objet essentiel
le
verrons plus
couronnement
principe organisateur
dit El-Marrâkochî,
la Loi révélée, une
prophéties considérées
allégorique,
seulement
pas
reli
que
philosophique,
de la philosophie, qui
ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl. Nous
religion
loin
Musulmans
de la
musulmans,
Almohades,
solution par eux proposée constitue
nalité
(2)
ailleurs
philosophes
spéculation
en parti
d'importance
question philosophique
Espagne à l'époque des
surtout en
la
les
une
devait former
question
duction
qui
avait
un
de
(3).
ardent
désir de
connaissance remarquable
apparent
sciences
et
dans leur
musulmanes »
sens
(El-Mar
Dozy, p. ivr, 1. i3 à 1. i5; trad. franc., par E. Fagnan,
207, 1. 25 à 1. 27).
(2) La théorie d'Ibn Rochd (Averroès) sur les rapports de la religion et
de la philosophie. Thèse pour le doctorat ès-lettres. Introduction et
chap. III.
râkochî, éd.
p.
(3) M. de Boer, dans sa Geschichte der Philosophie im Islam, article
Thofaïl, glisse, lui aussi, sur cette question et sur toute cette der
Ibn
nière
«
partie
Le but du
donnée à
de l'œuvre. M. Mehren approche plus près de la vérité :
roman d'Ibn Thophejl
est, dit-il, de prouver la- possibilité
l'homme,
d'arriver à
un
même terme
de
développement,
soit
graduellement, quand il fait partie d'un état civilisé, soit immédiatement
par la spéculation et
l'intuition, quand il vit dans une solitude complète,
séparé de la société humaine ». [Article paru daus le
Muséon, de Lou-
IV,
vain, t.
p.
36,
tiques
1.
A'
i885, et intitulé : Le traité d'Avicenne sur le destin,
été également publié dans le 4e fasc. des Traités mys
Aboû Ali
ben Si/ta ou d'Avicenne)]. On ne peut donc plus
18
dire de lui
vu
le
année
(il
a
...
qu'il
semble n'avoir pas
véritable objet
de l'ouvrage
et
Ju la dernière
il
du livre. Il y a
le but du philosophe
parlie
a compris que
67
—
Pour
du
la
les
allégorique et attrayante
thèse philosophique, il faut
abstraite, transformer les
pensée
lés
épisodes
pièces ses
Cette
a-t-il empruntés?
d'images
revêtir
concepts en
person
épisodes. Ibn Thofaïl
raisonnements en
de toutes
créé
la forme
présenter sous
roman une
nages et
—
et
question
ses
a-t-il
ou
personnages,
se subdivise
en
plu
des emprunts s'il y en a, genèse
dans l'esprit de notre philosophe, degré d'ori
de l'auteur.
sieurs : nature et sources
du
roman
ginalité
Qu'Ibn
Thofaïl,
tains emprunts à
pour construire son
ses
d'abord, ne saurait faire
doctrines, dont il déclare
du
d'exposition,
Sînâ,
romancier
par
les
avisé que
phie
les
De plus,
et
un parallèle
qu'il
de
(1)
les deux
entre
Hayy
de
s'agit
cer
point
qui,
des
parler
le
sinon
mode
éléments essentiels, à
aux motafalsifa
allégoriques
troisième
un
emprunté,
entités symbolisées par ces
la religion,
et
et
était d'étaljlir
personnages
les
moins
à El-Ghazâlî
avoir
un
doute. Sans
aucun
fait
ait
roman,
c'est
prédécesseurs,
entités
représentées
d'Açàl. Mais il
deux
masques
leur
montrer
lui
personnage
et
échappe,
ne
par
s'est pas
la
sont
accord
et
Ibn
contempo-
ses
philoso
fondamental.
suite
aussi
la
de la thèse, dont il est le symbole : c'est Salâmân (lanqué
de ses compagnons", il représente uue troisième entité, le vulgaire, et
symbolise le danger, l'impossibilité de révéler à d'autres qu'à une très
seconde moitié
élite de
petite
d'espi'it
pieux personnages
exceptionnellement ouvert
des traditions religieuses,
nourris
(Açàl), les interprétations
ques, adéquates, des dogmes religieux, découvertes par la
des grands philosophes (Hayy ben Yaqdhân). Je
cendante
que
M. Merx qui, dans
fur das
evangelische
sou article
de la Proteslantische
Deutschland intitulé Fine
raison
titre même
de
dieser Philosophen
hôchst
1.
la
2o),
son
article,
gedenkc
originelles...
Werk in
M. Merx faisait là
aux
historiens
(i)
Le
manière
soit
-théologique
mot
C'est
roman
dans le
de
Kirchenzeitung
mittelalterliche
zu
Kritik der
Mit
gipfelt
einem
dessen
(p. 66g,
d'historien de
l'importance de la
risquait pas
«
quoique
exemple
machen,
théologien plutôt que
pourquoi
ne
suivant :
passage
Léser bekannl
Kritik der Religionen
partie
de lui échapper
phi-
comme
philosophes.
failacoûf (philosophe),
générale,
ancien,
du
et
meine
einer
œuvre
philosophie musulmane.
losophico
ich
trans
vois guère
ne
Offenbarung (voir plus haut, p. 56, 1. i3àl.2i), ait suffisamment,
brièvement, indiqué la portée de toute cette dernière partie; par
dans le
et
philosophi
soit
un
au
pluriel
falâcifa, désigne,
moderne, soit
d'une
de la falsafa (philosophie grecque),
grec soit musulman
Aristotc, Ibn Sînâ,
représentant
.
68
—
il
(1),
rains
doit
lui-même que, pour les personnages, il
à Ibn Sînâ : « Je vais donc te conter, dit-
avoue
quelque chose
il à la fin de
Introduction, l'histoire de Hayy ben Yaq
de Salâmân, qui ont reçu leurs noms du
son
dhân, d'Açâl
et
Cheikh Aboû 'AU
est
d'ailleurs le
(2),
»
témoigne
également dés falâcifa. Le
tère, motafalsif (au
ment par
pluriel
:
aclif
participe
opposition aux grands maîtres: on
à
s'en
de la
récit
2»
qui pourrait
motafalsifa),
faïlaçoûf de
un
passage
catégoriquement
les éléments du
s'applique
philosophisant,
d'Ibn Sînâ. Ce
c'est-à-dire
seul qui
emprunt en ce qui concerne
sont
—
contente,
par
d'un
(3). Nous
forme
quadrili-
se rendre exacte
second
par
plan,
modestie,
pour
soi
et ses contemporains.
(i) P.
L
i4,
10
pour
montrer
récit
Nos
«
.
située
nous
vertueux
(p. 16, 1. g à 1. 12). 11
losophie naturelle, ou,
l'auteur tire parti; tel
corbeau
ayant
qui,
ancêtres
sou
l'y
enfouit, donnant
Nous
ne
parlons pas
empruntés
«
de
ni
d'une
mère ni père »
naît sans
opinion
répandue
de
phi
frère,
creuse
de
ses
serres un
à Caïn l'idée d'enterrer le
trou
cadavre
dans le
d'Abel.
effet, de doctrines scientifiques ou philoso
populaires, de légeudes tombées dans le domaine
en
de personnages fictifs ou d'épisodes de roman,
En racontant la naissance de Hayy,
déterminé.
dit Ibn Thofaïl,... décident que Hayy ben Yaqdhân est un de
à
Certains,
ceux qui
que
aime
ainsi
ici,
récits
ici
seulement
mais
public,
seulement
mieux, d'une légende populaire, dont
encore, par exemple, le trait légendaire (cf. en
imité par Ibn Thofaïl (p. 36, 1. 18 et suiv.), du
est
sol et
phiques,
s'agit
l'on
si
mais
passages,
faire état. D'abord, le début du
rapportent... qu'il y a une île de l'Inde,
dans laquelle l'homme
ne
tué
autres
pouvons
n'en
Qoran, V, 34),
particulier
plusieurs
encore
que
l'équateur,
sous
4 du bas.
du bas à 1.
P. 16, 1. 3.
Mentionnons
(2)
(3)
2°
un auteur
sont nés
nient
et
Cette
mention
dans
cette
de deux
région,
histoire
cette
rapportent
versions
sans
mère ni père.
comme
nous
allons
Mais d'autres le
te
la
raconter ».
différentes,
ayant, chacune ses partisans,
borne à rapporter telle quelle une
donnerait à penser qu'Ibn Thofaïl se
histoire toute faite, ayant cours parmi les auteurs arabes ou même plutôt
parmi les conteurs populaires, et cette histoire échapperait par là
même,
tout entière,
notre
cette
plan
à la
ne
double
de
de
des
pas
sources telle que nous l'avons définie,
des études de folklore. Mais l'idée de
être aussi, et nous croyons qu'elle est, en effet,
à l'iuteution de certains lecteurs que pour
version. peut
un simple artifice
rait choquer
recherche
comportant
l'auteur,
l'invraisemblance de la formation d'un être humaiu par
3" Il faut en
dire autant de ce passage,
spontanée.
génération
lequel il
Hayy
clôt son
ben
donner
récit :
Voilà...
ce
que
nous
avons pu
apprendre
par
sur
Salâmân » (p. n6 dern. 1., à p. n7 1.
2) : pour
de consistance à la fable qu'il imagine, le romancier, par
Yaqdhân,
plus
«
voie
Açàl
et
69
—
voilà
noms
donc tenus d'abord de
de Hayy ben Yaqdhân,
peut, leur
histoire,
Thofaïl
de
et
ben
Hayy
est
érudit
le
scripteur
:
«
de la
Avicenne les
retrouver chez
d'Açâl,
de
Salâmân,
confronter avec
le
un
Musulman lettré
Yaqdhân;
Oui
neuf
fois
: c'est une riçâla
s'il
s'il se
et,
roman
voir quel parti notre auteur en a su
Demandez à
de
afin
—
d'Ibn
tirer.
l'histoire
connaît
dix il répondra, s'il
d'Ibn Sînâ ». Notons que
sur
du
manuscrit d'Alger, lui aussi,
attribue,
dans le titre, l'ouvrage d'Ibn Thofaïl à Aboù Bekr ben
Slnâ (1). Enfin les éditions indigènes du Caire
(2) se ter
minent par une note dont voici la traduction : « Ibn Khallikân mentionne, à l'article Aboû 'AH ben Sînâ, que cette
de lui (3). Peut-être
riçâla est
a-t-elle
dire
été traduite
Ibn
par
une
(6),
innocente
la
en
persan
rapporte
qu'il
ici
existe,
propre
froide
et sans
à flatter le
goût
grâce,
(4),
et
[c'est-à-
»
en
d'Ibn Sînâ intitulé Riçâla de
allégorie
fiction,
celui qui
(5). C'est
Thofaïl]
opuscule célèbre
Yaqdhân
par
était- elle
effet,
Hayy
un
ben
qui répond au
traditionaliste
de
ses core
ligionnaires, lui prête l'autorité d'une antique tradition.
(i) Hayy ben Yaqdhân, trad. franc., p. xvt, 1. 3 du bas.
(2) Et de Constanlinople (cf. Mehren, Traités mystiques d'Avicenne,
fasc. I, p. 7, dern, 1., à p. 8, 1. 5.
(3)
Cette
mention
d'une
«
Riçâla de
Hayy
ben Yaqdhân
par
Ibn Sînâ
»
Khallikân, vers la fin de l'article Ibn Sînâ
(éd. Wùstenfeld, N" \s\ dans le fasc. 3, p. irr, 1. 2).
(4) Cf. supra, p. 5i, n. i.
(5) Hayy ben Yaqdhân, texte arabe de notre édition, pp. I !*» au bas
se
trouve
et
Ifl
au
en
effet
dans Ibn
bas.
(6) Cette
Djoûzdjânî,
courte
(moins de
riçâla
le fidèle disciple d'Ibn
(voir
ouvrages de
son
maître
des
fasc. I,
p.
8, 1.
6 à 1.
bliogr.,
t.
III,
p.
200
lignes)
mentionnée par
est
El-
Sînâ, dans la liste dressée par lui
Mehren, Traités myst, d'Avicenne,
d'
[Ibn Sina]
Mehren, La philosophie
exposée d'après des documents inédits, article paru dans le Muséon,
t. I, année 1882, p. 3g7, 1. 22 à 1. 27); par Ibn Khallikân (Biographical
dictionary... by de Slane, I, pp. 443 et suiv.) et Hâdjî Khalfa (Le.r. Bi-
8;
cf.
3g3). Elle
.Avicenne
existe
en
manuscrit
dans les bibliothèques
Muséum, à Londres (Catal. Cod. manuscript. orient.
d'Oxford (Cal. cod. ma
Mas. Brit., t. II, p. 448,
g78, 2); Bodleyenne
nuscript. orient. Bibl. Bodleianae, éd. Uri, t. 1,
456; Leyde (Cat.
Enfin M. Mehren,
cod. orient. Bibl, Ac. Lugd. Bat., t. III, p. 328-29.
dans le premier fasc. des Traités mystiques d'Avicenne, a publié le texte
suivantes :
British
n°
n°
—
;o
—
type
désir de
ses
amis,
Pendant
«
lieux de
cursion aux
dire,
veut
arabe
tion
d'Ibn Zéïla
et mes
à
se
lant,
n°
cré
cette
riçâla,
3),
pour
«
désigner
toujours
bout,
expliquée,
pas
merveilleux
1.
l'heure,
à
déjà
ment
l'inventeur (cf.
en
Le
mot
myst.
Ce
se
»
le
nomme
[le
Vivant,
; fis du Vigi
d'émana
par voie
»,
c'est-à-dire
le
monde
pour
de
le
français.
charh, employé
fasc. I, p. 11, 1. 1 à 1. 3 (texte
fait allusion, comme nous le verrons
de ses œuvres, dans lesquels Ibn Sînâ
d'Avicenne,
préambule
certains passages
avait
mis
par
donne
ici, est le terme consa
les scolastiques, qui l'avaient emprunté aux
le grand commentaire (Voir Renan, Averr. et l'averr.
et 2).
1
à pas,
lui-même. Il
parcourir
en acte.
énigmatique
vieillard
(3)
ac
bientôt
ce que
Traités
(2) Mohren,
à
et
plus
trouvai
jusqu'au
mon
imagina
manuscript.
commenter ».
arabe, p. |,
me
Cela
d'un commentaire, en arabe, emprunté
orient. Mus. Brit., t. II, p. 448
accompagné
avec une paraphrase en
Arabes, appelaient
p. 60, n. 1).
tout
de
est
»
commentaire
guidé par mon
dort jamais
ne
rencon
de l'âme dans
séjour
l'Intelligence découle,
Zéïla (Cat. cod.
Ou
le
le Vivant fils du Vigilant
«
Je
juvénile.
substance
renseignements sur
expli
une petite ex
les intelligibles les
languissant,
Interrogé, le
parce que
g78,
(i)
amis,
voisinage...
l'Intelligence implique la Vie
que
de
arabe
en
répondre au
de leur
(2).
»
ardeur
d'examiner,
tion, de « Celui qui
Dieu (4)]. Son métier
à Ibn
d'une
extérieurs,
ben Yaqdhân
Hayy
du
«
pays, commence-t-il,
l'Intellect actif, éternel
d'un intérêt
parce
plaisance
poursuit ainsi
commentateur.
d'abord des
faire,
mon
avec mes
faculté intellectuelle. Je
en contact avec
et
dans
Pendant le
:
sens
ma
L'allégorie
Hayy
aux mystiques
pour
ben Yaqdhân
explique
nous
corps, j'eus le désir
cessibles
chères
demandé
ont
rempli
vieillard...
un
lui
séjour
mon
disposé à
me sentis
trai
qui
l'histoire.de
(1)
quer
compositions
ces
L'auteur dit l'avoir écrite
musulmans.
je
de
courant
—
scène ce personnage
Mehren, ibid.,
p.
symbolique, dont il
8, 1. i5 à 1. 18).
est
probable
(3) Cf. Platon, Sophiste, 249 A.
(4)
<Ju;ind
s'endormit,
(Gloire à
un narrateur arabe
il
manque
celui qui ne
raconte qu'un personuage
rarement
d'ajouter
dort jamais !)
».
:
«
Sobhâna
de
son
histoire
là
yanâm
man
71
—
connaître;
règle est
sa
de
—
tourner
se
tombe d'abord sur
conversation
gnomonie, dont
Hayy
discourt
la
Père. La
de la physio-
vers
son
science
avec une
étonnante
sûreté
de la logique, science qui, allant du connu à l'in
connu, conduit à la connaissance des choses cachées). Il
chapitre ensuite son interlocuteur au sujet de ses compa
(il
s'agit
(l'imagination, l'appétit irascible, l'appétit
piscible) et lui donne, toujours sous forme allégorique,
des conseils, manifestement inspirés de Platon (1), sur la
concu-
gnons
manière
de les maîtriser, et de tenir en bride les deux
par l'autre. Puis il l'entraîne dans un voyage
derniers l'un
symbolique, dont le détail
ici
serait
sans
intérêt,
à travers
de l'Univers, qui sont : la région du ciel
visible et de la terre, celle de l'Occident (la matière) et
celle de l'Orient (les formes); enfin, au sommet de la hié
les trois
parties
des
rarchie
formes,
de tous les êtres,
il lui fait
source
œil ne peut soutenir
suivre
dans la
déjà
voie qui mène
rique
de
présenté
rêta
nous
dans
le
maître
dans
comme
Cf.
Voir
(3)
Voir dans le
Muséon,
t.
IV,
aucun
riçâla, l'auteur
personnage allégo
certains passages
divin)
ses
une
discussion
sur
un
année
253
i885,
pp.
34
E,
à
255
et
le décret
avec notre
C à 254
s'ar
amis,
la liberté humaine. Son
incompatible
ses
d'un
cours
Ispahan, il
de
à
de
intitulé Riçâla
(3). Au
de Chimler à
Platon, Phèdre, 246 AB, 247 B,
plus haut, p. 70, n. 2.
(i)
(2)
dont
l'engageant à le
en
cette
ce
appartenant
du lieu
Seigneur, Père
un opuscule
le décret
rapports avec
doute,
de
lecteurs
revenant
château
ses
révoquait en
sur
dit-il,
un
entama avec
divin dans
ses
en particulier
fïl-qadar (Riçâla
voyage,
à
le
à Lui.
préambule
ben Yaqdhân dans
Hayy
(2),
œuvres
entrevoir
toute existence,
l'éclat. Il termine
Comme l'indique le
avait
de
E à
ami
libre-
256
A.
42, l'article de
Le traité d'Avicenne sur le destin (c'est l'opuscule
dont nous parlons ici). Cet article est reproduit, accompagné du texte
Traités mystiques
de la riçâla, dans le livre du même auteur
arabe
M
Mehren intitulé
:
.
d'Avicenne, fasc. IV.
72
—
—
morale, la prédétermination
arbitre et notre responsabilité
de tous
le décret absolu de Dieu ; et Avicenne
à le convaincre. Soudain arrive, comme
nos actes par
ne parvenait pas
ben Yaqdhân. Il
Hayy
dans la
tion
de Dieu,
est
providentielle, le sage
à Avicenne la
intervention
une
par
et
discussion;
il
puis
en
prend
mains
dans
un
long discours,
il établit,
au
seul
entendement
discursif,
possible
simplement
recommande
raisonnante, la toute-puissance
vieillard
modéra
la
cause
autant qu'il
à la
raison
de la
absolue
prédestination.
Un
d'un
d'appartenir,
d'Ibn Sînâ le
de l'Intellect
Dans
le
nom
d'Açâl,
averti
par
son
discours,
la
le
Hayy ben
(i)
rate
cette
Kitâb
fois,
à
chasteté
(3)
symbole
nous ren
porte
article
cité,
à
(1),
Absâl,
céleste
nous
monde n'a
qui
la beauté
il fut
quand
(2). Ailleurs
»
trouvons le
au
même
début
section) de son grand
't-tanblhât (Le livre des indi-
: elle
connu
est
38, 1.
3 du
bas;
des
.Musulmans.
consacrée
son aventure avec
p.
Tout le
de Salâmân. C'est
bien
est
son nom
de
«
neuvième
el-'ichârât wa
et en particulier
(a) Muséon,
Sînâ,
celui
(ou
Le Joseph de la Bible. Il
XII du Qoran
histoire
divin,
de Joseph
l'éclair de la lumière
neuvième namth
ouvrage :
à
riçâla
Yaqdhân d'Ibn Sînâ
d'
de la
ni
encore, dans les écrits d'Ibn
du
deux
Yaqdhân,
le décret
phrase suivante :
continence
montra,
nom, associé,
ces
forme très légèrement différente,
compagnon de notre héros principal. Vers
été doué de la
se
à
et
et
sous une
prononce en effet
divine
complètement
ben
Hayy
pas
de l'allégorie froide
empruntera
de
personnage
puérilités
laisse
actif.
aussi,
le début de
pas
Thofaïl
les
riçâla ne
le transformant
cette même riçâla sur
controns
cette
au genre
elle,
en
qu'Ibn
avantage,
précédente par
intempérant,
comme
fastidieuse. C'est
son
la
peu moins gâtée que
symbolisme
au
récit
La
de
sou
son
la femme de Putiphar.
Traités myst. d'Avicenne,
fasc. IV.
(3)
la
Et
note
non
du x°,
de M,
ainsi que
porte,
par suite
Mehren, Muséon, ibid.,
p.
39,
d'une
4°
erreur
'. de la
typographique,
note.
73
—
—
des avertissements) (1). « Et si, nous dit l'auteur,
les histoires qui ont frappé ton oreille, celle de
Salâmân et Absâl t'a été rapportée, sache que Salâmân te
cations et
parmi
toi-même,
représente
d'initiation,
l'énigme
tu fais
si
tu peux
si
et
qu'Absâl
partie
ton degré
représente
des initiés. Après cela,
résous
».
Qu'il existe, dans les
des deux riçâla où il a
œuvres mêmes
mis
Histoire de Salâmân
en
d'Ibn Sînâ, à côté
ben Yaqdhân,
Hayy
scène
d'
Absâl, à laquelle ces passages
font allusion, c'est un point que met hors de doute la men
tion faite de cette histoire par El-Djoûzdjânî, dans l'index
une
des écrits de
chée
son maître
dans les
à Leyde
et
et
(2). M. Mehren l'a
à Londres (3). Mais
vainement cher
les traités
manuscrits contenant
nous allons
d'Avicenne,
trouver
ailleurs
tous les renseignements désirables.
A la fin d'un
recueil arabe publié à Cônstantinople
1298 (= 1881), sous le titre suivant : Tis'o raçâ'il fi 'lhikma wa 'th-thabl'iyyât, tâ'llf... Ibn Slnâ (Neuf riçâla sur
en
la philosophie
assez
une
histoire,
comme
et
la physique,
par...
Ibn Sinâ),
à
dire,
vrai
étant d'Ibn
n'est
Sînâ,
arabe parle célèbre
on
trouve
(4)
d'
Absâl. Cette
donnée dans ce recueil
longue Histoire de Salâmân
pas
et
traduite du
mais comme
ben
traducteur Honaïn
Ishâq
grec en
el-Tbâdi.
Si elle y figure, ce n'est évidemment qu'à cause des noms
de Salâmân et Absâl, rendus célèbres par Ibn Sînâ. Elle
Ibn
(i)
Le livre des
Sînâ,
d'après les
S. Forget. I. Texte
paru),
tiques
trois
—
dernières
i, 1.
Eth-Thoûcî, le
n,
n.
a
art.
io
cité,
et
n.
de
p.
avec
cet ouvrage
n.
(La
une
et
traduction
n'a
publié
traduit
pas
mention
d'Um
paraphrase
en
par
encore
mys
français,
des
(sections
2; Traités
Cette
commentateur
d'Oxford,
et
dans le deuxième fasc. des Traités
arabe,
38,
—
1892
des avertissements,
et
de Leyde
Leyde,
publié
texte
sections
théorèmes
Berlin,
arabe.
M. Mehren
le
d'Avicenne,
(2) Muséon,
p.
de
manuscrits
Sîuà,
VIII, IX, X).
mystiques d'Avicenne, fasc. II,
est
attestée
Tis'o
raçâ'il
par
Nacir
(voir
ed-dîn
ci-dessous,
1.—
18 et ig.
1. 16 et suiv.), p. irr,
(3) Muséon, ibid., p. 38, n. 2, 1. 3 et 4; Traités
p. H, n.
1, 1. 12.
p.
73,
(4)
Tis'o raçâ'il,
pp. lira
tro.
myst,
d'.ivic., ibid.,
74
—
suivie, à
est
toire
en elle-même
les
sous
si,
titre, d'un
ce
fournira les
qui nous
correspondants
précieux
et
les
et
commentaire
désirés. Mais l'his
intéresse déjà notre
pas encore exactement
dans
long
renseignements
de Salâmân
noms
—
recherche actuelle :
Absâl,
prototypes
nous
n'y trouvons
des deuxpersonnages
d'Ibn Thofaïl, nous remarquons du moins,
plus d'un détail dont notre romancier
histoire,
cette
tiré parti; elle constitue l'une des sources
d'Ibn Thofaïl. Nous ne pouvons donc nous dis
a manifestement
du
roman
d'en donner
penser
tant
les
sur
de
circonstances
certaines
auteur a
une analyse un peu
détaillée
(1),
insis
particularités qui offrent quelque analogie avec
dû
roman
notre
dont
et
notre
s'inspirer.
Il y avait, aux temps anciens, avant le déluge de feu, un
du nom de Harmânoûs ben Harqel (2). Il possé
vieux roi
dait la
le
truit
de Grèce
les
sage.
(3) jusqu'au
grand
âge,
caverne
sciences
se
; tous
Ce
occultes,
livrait à
les
rivage
delà mer,
la terre d'Egypte. C'est lui
grandes pyramides.
les
(i)
et
Son maître, Aqlîqoùlâs
toutes
livre
de Boûm
royauté
pays
roi
(4),
était
lui
qui
sage
un
M. Carra de Vaux
en
a
savant et un
avait
philosophe
l'ascétisme,
jours, il déjeunait
enfermé
quarante
déjà
présenté
un
résumé
avec
qui a cons
de
enseigné
d'un
très
dans
une
quelques
à la fin de
son
Avicenne.
Paris, 1900.
ou Harminos, fils
sur
Harmonies
d'Héraclès. Pour le changement pos
de la finale grecque, ioç en
Timàoûs =T!|iaio;.
^j oûs, cf. :
D'autre part on rencontre, dans les traditions alexandrines, un person
nage du nom de Harminos, auquel la légende attribue une réforme du
calendrier. Harminos = Harmaios = Harmais = \Ap|j.aj:iç, qui n'est que
(2J
sible
la
^ysjU.-Ja
du
Harmhabi, le b égyptien se pro
i8gg, dans le compte-rendu, par G. Maspero, de la traduction de l'Abrégé des Merveilles par le baron Carra de
Vaux, p. i5g, 1. i5 à 1. 18 et n. 7). Pour le changement de l'iota de
transcription
nom
(Journal des
nonçant
v
'Apiu'voç
en
â,
Chahristânî,
phical sects
cf.
Dîmoqrâthis
x_yyyo\j£-i>y
Kitâb
by
pharaonique
Savants,
'
el-milal wa
Aï)[i.6xpiT0ç (par
religions
and
ex.
dans
philoso-
Muhammad Al-Shahrastdui,... ediled by... Cureton. Lon
1. 5 du bas).
don, 1842-1846, 2 vol., vol. II, p. rop,
(3) Les provinces grecques d'Asie.
(4) 'AypraoXa;
=
n-nihal, Book of
(Agricola).
75
—
Par
—
conseils, Harmânoûs était arrivé à subju
de la terre habitée.
Désireux d'avoir un héritier de sa sagesse et de son
plantes.
la
guer
ses
totalité
sans
royaume
vaincre
femmes, le
des
indications, il
forme de statue,
en
ayant
du
œuvre
les
de
néglige
il devient
enfant
nous
un
les
révéler
être humain
Salâmân,
de
son
il
il lui
et
consacre
à
cette
narrateur
A l'organisme
secrets.
Le
complet.
ainsi
directrice,
sage nomme
qui
se
et
cet
belle
nourrice une
d'Absâk,
nom
développe
au
art, dont le
choisit pour
fille de dix-huit ans, du
horoscope
un
veiller
joindre la forme de l'âme
vient se
constitué
ses
par une mandragore en
conçu :
de
ressources
commerce
à Aqlîqoûlâs. Sur
d'attendre
soin
charge
étrangement
germe si
toutes
se
le
répugnance pour
s'adresse
la femme
remplace
favorable. Aqlîqoûlâs
ment
sa
vieux roi
charge
de
l'élever.
Pourrécompenser Aqlîqoûlâs,
fait
construire sur ses
capables
l'un
en
de
plans
résister aux
l'autre
briques,
sage, l'autre
au
et
deux déluges de feu
en
pierres.
lui-même. Ce
roi
L'un
sont
doivent leur servir,
pyramides : elles
bibliothèques
Harmânoûs, à
deux immenses
monuments
et
d'eau
les deux
après
(1),
destiné
est
pendant
de laboratoires, puis,
sademande,
au
grandes
leur vie, de
leur mort, de
tombeaux.
L'allaitement
nourrice.
sent
terminé, le
Touché
à les laisser
à la puberté,
amour.
pourtant
père veut séparer son
du
ensemble.
par
(i)
complaisances, il
Sur
truites
cette
pour
légende
permettre
pour
cette
passion et se prévaut auprès
ses
de
elle
femme,
de lui de
se
qui
sa
fils de la
l'enfant,
Mais lorsque Salâmân
affection
son
Endoctriné
chagrin
il
transforme
le tient
alexandrine
science
des deux
de
grandes
survivre
aux
en
par
la
soumission, de
ne cède pas aux remontrances
à la
con
parvient
réité-
pyramides,
deux
cons
déluges,
voir
Journal des savants, i8gg, dans le compte-rendu, par G- Maspero, de la
traduction de l'Abrégé des Merveilles par le Baron Carra de Vaux,
Cf. Platon, Timée 22 C.
pp. 161 à 164.
—
76
—
du
rées
roi son
lumière de
à
et
se
il finit
l'une
son
qui
père,
cette
sa passion pour
roi
tiers,
ils décident de fuir
Au
trous,
sept
d'une
moyen
qui
temps deux parts, dont
son
de faire
alors
Absâl. Son
périr
vizir
Mais leur conversation,
oreilles des deux amants :
arrive aux
de flûte
sorte
de faire
l'autre à
et
mal sa promesse.
ce projet.
delà la
ensemble par
lui
la
femme,
Pourtant,
».
à l'étude de la sagesse,
Harnoûs le détourne de
surprise par un
libertine d'Absâl
«
Absâl. Mais il tient
délibère
point offusquer
ne
en s'asservissantà une
à faire de
par consentir
serait consacrée
Le
l'exhorte à
intelligence
détourner de
—
de
permet
mer
enchantée
tout
voir
gens, du
d'Occident.
(1),
percée-de
dans les
sept
coup, qu'il
est au courant de leurs faits et gestes, Harmânoûs découvre
la retraite des deux fugitifs. Touché d'abord de leur état
et
climats,
misérable, il
subvient
il leur
obstination,
rer,
et
à leurs
même
besoins, comptant sur le
bientôt, irrité de son
du jeune homme. Mais
repentir
moyens
savoir aux
de
les
satisfaire
plonge
des
magiques, les
ôte,
par
leur
passion sans cependant
charmes
dans les
ainsi
plus
cruels
les
sépa
tourments.
Salâmân se décide à revenir implorer son père. « Le trône,
lui dit celui-ci, veut qu'on ne s'occupe que de lui. Absâl
aussi veut la même chose, et les deux sont incompatibles...
Tu
ne
alors
peux... porter
la
peux monter au
les lier tous deux
attachée
délier. Mais
alors,
dans la
Le
ver
mer.
Salâmân;
de ta
», la
à
son
alors
pensée.
main
à
Absâl,
»
Et il
avait
ordonne
dit dans la
«
de
pre
au trône,
il
les fait
venue,
la main, ils vont se jeter
La
se prenant par
quant
il
de Salâmân fixée
pied.
roi ordonne
et
y monter,
De même, tu ne
que l'amour d'Absâl
pied.
ensemble comme
mière comparaison
Absâl
le trône...
sur
à ton
trône des cieux,
est suspendu aux pieds
et
main
qu'Absâl est attachée
nuit
à l'esprit des
il la laisse
eaux
de
préser
se noyer.
(i) Le texte dit, au duel : « deux tubes d'or, portant sept trous de sif
flet », et plus bas, au singulier « ce sifflet » ou a cette flûte ». Il
s'agit,
sans aucun
doute, de la flûte double des anciens Grecs.
77
—
—
Peu s'en faut que Salâmân ne meure de désespoir. A la
demande du père, le sage vient à son secours. Il lui pro
met de lui rendre
Absâl, s'il consent à venir avec lui dans
à l'imiter en tout, sauf qu'il pourra rompre
le jeûne tous les sept jours, tandis que lui-même jeûnera
pendant quarante jours consécutifs.
sa caverne et
Dès
lors, Salâmân
le
vient
du sage,
prière
place
voit
dans la
visiter
c'est
ment rendue
:
elle
Le
éprend
s'en
d'Absâl
lui
est
qui
à la
apparaît
à la
violemment.
Il
ne veut
lui être définitive
allait
devenue
qui
qui
jour,
quarantième
la forme de Vénus
d'Absâl. Salâmân
plus entendre parler
tous les jours l'image d'Absâl
caverne.
odieuse.
Mais
sa nou
tour, lui devient
bientôt indifférente. Alors,
son intelligence retrouve la
santé : elle est purifiée du trouble de
l'amour, qui le rava
lait du rang de la sagesse et de la royauté au rang du
velle
passion
assouvie,
Vénus,
à
son
«
plaisir et
du divertissement
11
».
à
succède
son
père,
cul
la sagesse, et devient, en même temps qu'un grand
roi, le chef d'une grande secte. Il ordonne d'écrire cette
histoire sur sept tables d'or, et de les déposer dans les
tive
au chevet
pyramides,
du tombeau de
Lorsqu'après les deux
eut
déluges,
été repeuplé, le divin Platon
contenaient
les deux
son père.
de feu
et
d'eau, le
monde
apparut.
Sachant
ce que
pyramides en
fait de
connaissances
de trésors précieux, il voulut les ouvrir ; mais
de l'époque lui en refusèrent l'autorisation. Aris-
sublimes et
les
rois
tote
fut
avait
la
plus
porte
d'or
le
ses
conquêtes, lui
procédé
que
condition qu'il en
lui
son
permit
avait
élève,
d'en
qu'il
ouvrir
indiqué Platon;
tirerait seulement
les
tables
lesquelles étaient écrites, dans la langue de l'an
Egypte, l'histoire de Salâmân et d'Absâl.
sur
cienne
Telle
par
selon
fut à
mais ce
heureux. Alexandre-le-Grand,
dans
suivi
le
Neuf
est
l'allégorie. L'interprétation
commentaire
qui
lui fait
suite
nous en est
dans le
donnée
recueil
des
riçâla.
Cette
glose anonyme commence par
rappeler
la
phrase
78
—
d'Ibn Sînâ
te
que nous avons citée :
toi-même
représente
d'initiation...,
mân et
—
«
Absâl
...sache
etc. », et elle
ajoute
représente
d'être
le
ment »
racontée.
Puis
elle
de Nacîr
commentaire
ne peut
qu'on soit au
être
musulmans, il
cette
du
est
et
accoutumé
péremp-
en
de
très inégale
valeur
d'un premier glossateur,
recueillis
bout,
seul
un
la transcription textuelle
d'Eth-Thoûcî qui, d'une façon
démontre l'inanité. Plus vraisemblable estla sup
que nous avons affaire à deux morceaux diffé
position
rents
ce
certains commentateurs
commentaire
toire,
Or
en ques
difficile d'attribuer à la fois à
inconsidérée
affirmation
textuelle
l'histoire
Ibn Sînâ. Si
de
critique
«
ed-dîn eth-Thoûcî.
celle qu'a visée
défaut de
allusion est celle
reproduit
commentaire conclut très nettement que
tion
degré
ton
l'histoire de Salâ
que
d'Absâl à laquelle Ibn Sînâ fait ici
qui vient
Salâmân
que
qu'
et
puis
d'abord
:
le
séparément par un
une
courte
compilateur
notice
d'Eth-Thoûcî,
commentaire
et
mis
bout à
sans aucune prétention critique.
Bemarquons
ici
rapporté
en outre que
le
d'Eth-Thoûcî
commentaire
divise lui-même
se
en
deux
parties succes
sives, dont la seconde, Eth-Thoûcî lui-même a soin de
nous en avertir, n'a été composée par lui que longtemps
après
la
première
(1). Dans la
plus ancienne
de
ces
deux
faite, à ce qu'il
semble, de pièces rapportées et disparates, le commenta
teur, encore très incomplètement informé, n'aboutit qu'à
parties,
des
quelque
peu vague
flottantes. Il
conclusions
s'agit pas
sâl sont
ici d'une histoire
deux
confuse,
nous
dit d'abord
connue : que
c'est-à-dire
deux
noms
qu'il ne
<<
Salâmân
lesquels le Maître
noms par
taines choses »,
et
a
et
Ab
désigné
cer
symboliques.
Ce
dire de mieux, ajoute-t-il, c'est que Salâmân re
présente Adam ou l'Ame
raisonnable, Absâl le Paradis,
ou les degrés de la
béatitude, et l'histoire dans son en
qu'on a pu
semble
(i)
Adam
chassé
Tis'o raçâ'il,
p.
ir-,
du
3°
Paradis,
ligne du
bas,
ou
la
et p.
chute par
UT, 1.
17.
laquelle
79
—
l'Ame descend de
ces
livre
«
qui
aux
passions.
à laquelle il
sorte que
Absâl à
s'élève
de
puisse
correspondre
Salâmân
ajoute
en
à
à
petit
et
perfection;
en
ce
poursuivant,
noms se
ver, il
ayant
:
rapporte
Salâmân,
meurt captif.
réputation,
histoire,
cette
el-A'râbî
intitulé
elle
d'ailleurs il
l'a
ne
deux
ces
là des
pas
haut,
première partie
Autrement
notre
Jeu de
X-jNLwJb
du
mots
àdiyyJi
(salâma)
».
«
de
d'eux,
répu
sa mauvaise
des Arabes. Le
récits
qu'il
lui
Ce
Mais la
nous
dit
a entendu
ici,
en
et que
question;
du moins,
montre
ne
dit-il,
donc
seraient
phrase
plus
citée
deux
noms
puis nous
invite
ces
que
d'initiation,
ont
du livre d'Ibn
tirée
ce qu'on cherche
bien indiquer le
la
est
contraire.
d'Eth-Thoûcî
écrit
le
sens
Salâmân,
seconde
est
qu'il
à Salâmân
sur
des
commentaire
avoir
après
prou
se
—
ter
d'interrogation.
précise
relatives
le
bonne
sa
cause
la forme
elle
semble
commentateur,
naissance],
à
connus.
degré
et son
l'énigme,
mine sur Ce point
salut
étaient
dans laquelle le Maître
résoudre
(i)
à
symboliques.
noms
à
trouvée dans le livre
pas
noms
désignent l'âme
toires
sous
s'y trouve,
pourtant elle
pour
peuplade, l'un
grâce
avaient
raretés
que,
répond pas
ne
deux
car ces
Des érudits du Khorâçân lui
qu'ils
Les
:
commentateur ajoute
donner,
(1)
captivité
l'autre, Absâl,
que
être de
paraît
histoire dans laquelle deux hommes
une
prisonniers par une
échappe à la
tation, tandis
que
histoire
cette
avaient,
été faits
raconté
Cependant,
«
cours] chez les Arabes :
rencontrent dans leurs contes »
; et
[qui
celles
dit
perfection
cet objet qu'il
Puis, il
La
tout cas,
poursuit, et tout ce qui arrive entre
deux à l'énigme que le Maître nous invite à résoudre. »
eux
à
lorsqu'elle se
de quelqu'un
[sublimes]
en
poursuit une chose qu'il n'obtient que petit
grâce
si
degrés
Il s'agit,
et
du
à
ce
partie.
à
arrivé
nom
ma
J'ajoute,
[connais-
commentaire, deux his
Absâl. Voici
cause
«
de Salâmân
de
sa
:
celle
que
^L^L-^o
bonne réputation,
j'ai
i^'^—*-3
obtint
le
80
—
la
connue
du
conte
Et il résume, à grands traits le
Harmânoûs, du sage Aqlîqoûlâs, du jeune
première.
roi
Salâmân
prince
—
»
de
et
sa
Absâl (1). Puis il
nourrice
donne l'interprétation allégorique, en
histoire ne peut être celle à laquelle
C'est là, dit-il, une histoire
du commun des philosophes (2)
Sînâ.
«
qu'un
du
paroles
pas au
Maître, [mais]
Eu effet,
modèle.
impliquerait
qu'elle
elle
ne
a
fait
inventée
pour
y
roi
les
correspond
cadre pas avec
le
Ibn
quel
rapporter
qui ne
en
cette
allusion
qu'a
d'une façon
que c'est
montrant que
lui,
[Harmânoûs]
puis
qui est
l'Intellect actif, le sage [Aqlîqoûlâs] l'émanation qui se
répand sur lui d'en haut, Salâmân l'âme raisonnable...,
Absâl la faculté corporelle, animale, par laquelle se
plète l'âme... La passion de Salâmân pour Absâl,
inclination
son
(i)
Eth-Thoûcî
la traduisit du
au
titre
(2)
du
de
cependant
la haute
Egypte,
suivante :
«
soit
c'est
Telle
bas).
(Avicenne,
lieu de
croire
en
p. 290, 1. 10 à
été traduite du grec par
effet qu'elle
est
d'origine
semble, à penser que l'auteur
des doctrines et des allégories alexandrines,
nourri
dans
—
se
est présentée comme ayant
a
(3).
est
dit M. Carra de Vaux
et il
y
Un détail
—
histoire,
celte
écrivait
»
73 au
p.
histoire,
etc.
répandit et Honaïn ben
Ishâq
l'origine de Ja mention jointe
Traduction du grec par Honaïn beu Ishâq
Telle
».
morceau : «
1. 17 et n. 2)... nous
Honéïa fils d'Ishâk,
alexandrine.
L'histoire
: «
arabe
(Cf. supra,
Cette
«
ajoute
grec en
général
el-'Ibâdî »
l'essence corporelle,
pour
com
donnerait,
ce
une région
plutôt
Harmânoûs...
continentale,
dans l'intérieur de
possédait
la
royauté
soit
dans la
moyenne ou
l'expression
de Roûm (c'est-à-dire les
l'Asie;
c'est
grecques d'Asie-Mineure et de
Syrie) jusqu'au rivage de la
le pays de Grèce et la terre d'Egypte » (Tis'o raçâ'il, p. lit",
1. 2 et 3). Cette formule « jusqu'au rivage de la mer » semble indiquer
que l'auteur habitait l'intérieur du pays, du pays de Roûm probablement.
Au lieu d'écrire : le pays de Roûm « jusqu'au rivage de la mer », un
habitant de la Grèce, ou même de l'Egypte, n'aurait-il pas écrit plutôt :
provinces
mer,
le
avec
pays
qu'une
le
récit
de Roûm
autre
« jusqu'au
semble
indiquer
désert », ou « jusqu'à l'Euphrate
à l'appui de cette conjecture
vient
particularité
pour
des
la
capitale
supposée
des
États
»
:
? Notons
bien que
d'Harmâ-
pyramides, l'auteur de ce coûte
nomme le pays de Roûm le premier, avant la Grèce et
l'Egypte, proba
blement parce que c'est le pays où il habite, où il écrit.
noûs une
(3)
lous
ville
très
voisine
L'interprétation
deux
veut
dire
se
grandes
poursuit
ainsi
qu'ils se plongent
jusqu'au bout
dans les
choses
Leur fuite à
:
périssables, loin
,x
81
—
poursuit notre
est,
—
commentateur, l'interprétation de l'his
à ce qu'a voulu le Maître. Mais
toire.
Salâmân
Absâl
ne correspond
correspond
voulu, par ce
[per
sonnage, représenter] les degrés de l'initié dans la
con
naissance
tandis
mystique,
l'empêche d'arriver à la
fection. Ce
donc
n'est
dit le
ce qu'a
Maître;
été
posée n'a pas
Ne
nous
il
qui
représente
ce
connaissance mystique et
à la
qu'ici
pas cette
histoire
d'arriver à
per
à
qui correspond
l'a
et cela montre que celui qui
capable
tion d'[Ibn Sînâ].
puisqu'il a
point,
com
l'inten
comprendre
»
arrêtons
Eth-Thoûcî, l'auteur
à
pas
examiner
de
anonyme
ce
comme
si,
conte
l'a,
le
bien
croit
mala
droitement, composé, après coup, pour répondre à l'allu
sion d'Avicenne, et hâtons-nous d'arriver enfin à la der
nière
histoire
partie] du
mière
et paraît
être
en
a
effet,
commentateur.
dit-il,
est venue
à
ma
[con
l'époque [où j'avais écrit la
Elle
commentaire.
celle qu'il a visée.
est attribuée au
Aboû
pre
Maître
'Obaïdel-Djoûzdjânî,
œuvres du Maître,
liste des
sa
d'une Histoire de Salâmân
lui. Elle raconte,
par
l'érudit
nous
transmis, dans
mention
sée]
histoire,
vingt ans après
naissance]
la
rapportée par
La dernière
«
en résumé
et
d'Absâl [compo
(1),
que
Salâmân
et
du Vrai. Le délai pendant lequel on les laisse libres, c'est la durée du
pendant lequel ils se livrent à ce [genre de vie]. Leur punition par
la passion qu'ils ne peuvent satisfaire quoique réunis, c'est la persistance
temps
du désir dans l'àme
mân
vers
des
malgré
[accomplir] leurs
sance] à
son
père,
c'est
occupations vaines.
c'est
leur
chute
dans la
l'affaiblissement des facultés [et leur impuis
actes,
Leur
l'âge du déclin. Le retour de Salâ
de la perfection et le repentir
volontaire à tous deux dans la mer,
après
l'éveil du
souci
chute
mort : pour
le corps,
par
la dissolution des facul
l'organisme; pour l'àme, par la séparation d'avec lui. Le salut
de Salâmân, c'est la survivance de l'âme après le corps. La vision qu'a
Salâmân de la forme de Vénus, c'est la joie que prend l'âme à se délec
tés et
ter
vée
de
des
perfections
de l'àme à
travers
les
intellectuelles. Son avènement au trône, c'est l'arri
Les deux pyramides qui durent à
sa véritable perfection.
siècles sont
(i) Tis'o raçâ'il,
qui fait suite, va, y
p.
la forme
irr, 1.
compris
19,
et
la
à
p.
matière corporelles ».
IIT, 1. 5 du bas. L'interprétation,
Je
p. iro, 1. 2.
la conclusion, jusqu'à la
—
6
82
—
Absâl étaient deux frères
—
utérins.
Absâl était le
plus
jeune.
frère. Il était beau de visage, intelli
les lettres et les sciences, chaste et
instruit
dans
gent,
brave. Or, la femme de Salâmân s'éprit de lui et dit à Sa
Il fut élevé
lâmân
fants
Fais-lui fréquenter ta
«
lui
prennent modèle sur
Absâl
«
:
par son
refusa
Ma femme
famille,
Salâmân
tes
pour que
en
Mais
l'y engagea.
de fréquenter les femmes. Salâmân lui dit
toi comme une
est pour
Elle letraita
chez eux.
».
mère
Il
».
honneur. Au bout d'un
avec
:
donc
vint
certain
temps, elle lui déclara, dans le tête-à-tête, sa passion pour
lui. Absâl repoussa ces [avances], et elle comprit qu'il ne
lui céderait pas. Elle dit à Salâmân : « Unis ton frère avec
ma sœur
à
»;
sa sœur :
et
«
il la lui donna
Je
ne
t'ai
pas
femme. Elle dit
pour
mariée
à Absâl
alors
pour qu'il soit
à toi seule, à mon détriment, mais pour le partager avec
toi ». Et elle dit à Absâl : « Ma sœur est une vierge pu
dique. Ne
ne
lui
nuit
de
consomme pas
le
mariage
avec
de
elle
parle qu'après qu'elle se sera accoutumée
jour,
à toi
».
et
La
des noces, la femme de Salâmân se coucha dans le lit
Absâl entra auprès d'elle; mais il ne la pos
sa sœur.
séda pas.
Elle
d'Absâl. Absâl
mantes ne
geux.
font
s'empressa
de
serrer sa poitrine contre celle
eut un soupçon et se
dit
:
Un éclair
brilla,
la [femme]. Il la repoussa, sortit d'auprès
en devoir de la fuir. Il dit à Salâmân : « Je
des pays, car je le puis ». Il prit
contre les peuples, et conquit des
rir
terre
et sur
Les
«
vierges ai
Or le ciel, à ce moment, était nua
dont la lumière éclaira le visage de
pas ainsi.
mer, à l'Orient
et
d'elle,
et se mit
te
conqué
une
armée, guerroya
pays à son frère, sur
l'Occident,
à
veux
sans reproche.
Il soumit, avant Dhoû '1-Qarnaïn (1), la surface de la terre.
Lorsqu'il revint dans son pays, pensant qu'elle l'avait ou-
crois
notre
devoir donner in
sujet,
et
qui, à
extenso ce
ma
conte,
(i) Alexandre-le-Grand,
l'homme aux deux cornes,
d'Orient).
surnommé
particulièrement
n'a
connaissance,
par
c'est-à-dire
important
pour
jamais été traduit.
les Arabes Dhoû 'l-Qarnaïn,
aux
deux
empires
(d'Occident
et
83
-
blié,
il
reprise
Un
de
passion
avec ses
grosses
elle
l'embrasser. Mais
voulut
repoussa.
montré, Salâmân
ennemi s'étant
de lui
vant
la
par
la
refusa et
-
sommes
Absâl
envoya
de
au
troupes. La femme, alors, distribua
aux chefs de l'armée pour l'abandon
le champ de bataille; ce qu'ils firent. Les ennemis
le vainquirent, le blessèrent et le laissèrent pour mort.
ner sur
Une bête sauvage, qui nourrissait des petits, eut pitié de
lui et lui donna le lait de ses mamelles. Il se nourrit ainsi,
jusqu'à
ce
le
fût
qu'il
(1)
mân
et
rejoignit.
ranimé et
Il
prit
l'armée
les ennemis, les
sur
Il
rétabli.
il étaitaffiigé de la
fit
dispersa,
frère. Absâl
son
équipements,
ses
avec
prisonniers
d'entre eux, et valut la royauté à son frère.
Alors la femme s'entendit avec un cuisinier
la
par
science et par
Son frère fut très
Dieu
avec
ferveur.
était. Il fit boire à
dome, le
poison
plupart
et
lignage
de
affligé
un
ma
poison.
et
sa
Il
mort.
par
le
[se
ses alliés et
avaient
fait boire à
à la
renonça
à]
mit
[Dieu] lui révéla clairement ce
sa femme, au cuisinier et au
qu'ils
revint
l'action.
faveur de l'un de
royauté en
la
Absâl du
jordome, les soudoya, et ils versèrent à
C'était un [homme] loyal, grand par le
mérite,
Salâ
revint vers
de
perte
son
prier
en
qui
major
frère
et
ils
moururent.
Voilà
ce
que
tion. Salâmân
lect
l'histoire. En
contient
l'âme
représente
raisonnable.
jusqu'à l'intellect
spéculatif qui s'élève
sont
voici
l'interpréta
Absâl l'intel
acquis
(2)
: ce
là les degrés de l'âme dans l'initiation,
la perfection. La femme de Salâmân
si elle s'élève
graduellement vers
la faculté
(i)
Je
corporelle,
saute
aucun sens
ici
et qui
un
doit
(2) Cf. Maïmonide,
des
pages
(3)
tion
Le
groupe
contenir
de
désir
et
ne
qui
mots
quatre
à la colère,
me
etc.
paraît
offrir
quelque altération.
Guide des
Égarés,
vol.
I,
la
note
de Munk
au
bas
307-308.
Bornons-nous à
: «
encline au
est
(3).
refus
noter
d'[Absâl],
encore
c'est
quelques
l'intellect
qui
traits
de
cette
interpréta
se retire vers son
monde
84
—
Cette
«
interprétation,
correspond
mentateur,
—
conclut avec
à
ce
raison notre
com
dit le [Maître]. Ce
qu'a
qui
que, dans sa Riçâla
sur le Décret et l'Arrêt (1), mentionnant l'histoire de Salâ
mân et d'Absâl, il fait allusion à l'éclair [jaillissant] du
nuage sombre, qui fit voir à Absâl le visage de la femme
histoire
confirme qu'il a visé cette
c'est
de Salâmân, si bien qu'il se détourna d'elle (2). »
Voilà donc retrouvés les passages d'Ibn Sînâ
fourni à
ses
héros,
retouches, leurs
sauf
mais,
éléments de
plusieurs
outre,
seulement
romancier non
notre
son
douter, de la dernière histoire,
du bon
a
qui
à
C'est,
ont
noms »
prototypes
récit.
qu'il
les
«
et,
de
en
n'en pas
tiré les deux
per
du chaste, du vertueux
Absâl. C'est à l'allégorie d'Ibn Sînâ intitulée Riçâla de
sonnages
ben Yaqdhân
Hayy
nage
de
son
Pour
ce
qui
[propre] (p.
c'est
le
Salâmân
roi
qu'il a emprunté
roman,
circonstances
it, dern. 1.)... L'éclair
I
divin
ravissement
le
personnification
des
est
et
qui
principal
de la
à
fable,
brille du [sein
du]
nuage
dissipe les ténèbres tandis
qui
person
de l'Intellect
actif.
peine
sombre,
était
qu'on
les choses périssables (p. I VU, 1. 3 et 4)... L'allaitement d'[Absâl] du lait d'une bête sauvage, c'est la perfection qui lui vient d'en haut,
des [substances] séparées [de toute matière], à cause de cet état de stu
absorbé par
péfaction
(il
»
de
s'agit
l'extase)
(p. 1rs, 1.
n
et 12).
Sur les
substances
séparées, voir par exemple Hayy ben Yaqdhân, trad. franc., p. 75, 1. ig,
à p. 76, 1. 7; p. g3, 1. 21, à p. g4, 1.
i5; p. g6, 1. 5, à p. gg, 1. j5; p. gg,
1. 7 du bas, à p. 101, 1. i5.
Le Décret et l'Arrêt, c'est(1) Cf. supra, p. 71, 1. 7 du bas et n. 3.
à-dire la Prédestination. Sur la traduction de ce titre El
wa 'lqadar (Le 'Décret et l'Arrêt), voir Traité de la Prédestination et du Libre
arbitre, par le docteur Soufi 'Abd ar-Razzaq, traduction nouvelle, revue
—
qadhâ'
et corrigée par
arabe
de
cet
Riçâla fi
'l-
St. Guyard.
Nogent-le-Rotrou,
été
opuscule a
publié
qadhâ'
1875,
St. Guyard
Traité du Décret
par
6,
p.
n.
sous
1.
ce
Le texte
titre : Er-
wa
et de l'Arrêt divins
'l-qadar, ou
le docteur Soufi \Abd-ar-Razzaq.
Sauf quand on les
Paris, 187g.
trouve opposés l'un à
l'autre, il n'y a pas grand inconvénient à traduire
indifféremment
et qadar par Décret
expression qui nous
par
—
qadhâ'
est
divin,
familière.
(2)
Il
(p. 72, I.
s'agit
22
;
de la
phrase
1
et
de
à
qui
doué de la
continence
la
d'Absâl
chasteté
d'Ibn Sînâ
voir même page n.
Joseph,
quand
il fut
que
2)
:
«
nous
avons
Tout le
la beauté divine
averti par
citée
monde
se
plus
n'a
montra,
l'éclair de la lumière
haut
pas
ni
été
de
céleste ».
81-
—
passage, dans
avons-nous pu noter au
d'Avicenne,
le
melles
plusieurs
trait conservé
un seul
de la bête
parler
par
ces
héros du
principal
de
emprunts
ce
dans
une caverne que
c'est
la
et
de
du lait de
à la
sa
morceaux
veux
ses
En revanche, il
récit.
genre
deux
Ibn Thofaïl : je
sauvage nourrissant
du jeune Salâmân
celle
—
fait
histoire,
première
Absâl
nourrice
ma
a
:
c'est
Hayy ben Yaqdhân se retire, à l'imi
tation du sage Aqlîqoûlâs, pour se livrer à l'ascétisme et
s'entraînera l'extase mystique. Il arrive à
y jeûner, comme
lui, pendant quarante jours consécutifs (1). Après quoi,
il ne déjeune, lui aussi, que de quelques végétaux. Enfin,
du
naissance
noûs, issu d'une
prince
de
racine
Salâmân fils du
mandragore
Harmâ
roi
façonnée
forme
en
de statue, proies sine matre creata, qui a manifestement
inspiré à notre auteur l'idée d'une naissance sans père ni
(2). Ce
mère
conte
d'Avicenne. Mais
ait connu
le
allégorique, nous
on
ne
des
recueil
Neuf
le savons,
douter
peut guère
riçâla
l'avons aujourd'hui, c'est-à-dire suivi du
Salâmân et de sa nourrice Absâl, ainsi que du
la
d'Eth-Thoûcî,
C'est
là,
sans
doute,
c'est
que
conte
de
commen
forme résumée,
par Ibn Sînâ.
recueil, portant le nom
sous une
contenant,
histoire de Salâmân
véritable
Thofaïl
d'Avicenne tel
nous
taire
n'est pas
qu'Ibn
dans
et
ce
Absâl
d'Ibn Sînâ, qu'Ibn Thofaïl a trouvé réunis tous ces élé
ments dont il a tiré parti dans son Hayy ben Yaqdhân.
Il
nous
(i)
Notons
à dire
reste
dont l'influence
quelques
n'a pu manquer
que
cependant
si ce
mots
de
d'un
autre
s'exercer
dernier détail était
isolé,
preuve d'un emprunt, car les
pas, à lui seul, la
consécutifs de jeûne forment en quelque
sorte, chez les
tuerait
auteur
directement
il
ne
consti
quarante
auteurs
jours
çoûfis,
un chiffre sacramentel.
(2)
A
signaler
encore
grâce aux ressources
gore, le
nisme
germe
de
cations
un
son
Salâmân,
autre
art,
le
a
rapprochement.
su
développer,
narrateur
ajoute :
«
Après
au
Il
sein
qu
'Aqlîqoûlâs,
de la
mandra
en résulta un orga
directrice, et il devint un être humain
livrera, sur cette donnée, à certaines amplifi
à
du bas).
(Hayy ben Yaqdhân, trad. franc., p. 21, 1. 19, p. 26, 1. 7
qui reçut
complet
de
».
la forme de l'âme
Ibn Thofaïl
se
Ibn Thofaïl
sur
Nous
man.
pendant qu'il
voulons parler
Ibn
âgé,
porain plus
intitulé Tadbtr
de
Bâddja,
l'idée de
concevait
compatriote
son
et
de
son
ro
contem
(1)
son principal ouvrage
(Le
el-motawahhid
et
du Solitaire).
régime
Ibn Thofaïl, dans son Introduction (2), mentionne ce livre
d'Ibn Bâddja. S'il néglige de signaler un tel emprunt, à
de
côté
qu'il
que
et
connu
d'ailleurs
par
que
faits à Ibn
avoir
moins, peut-être,
inspiration, d'une
d'une
inachevé,
guère
reconnaît
qu'il
ceux
s'agit
d'un
emprunt
suggestion.
aujourd'hui
longue
une
Moïse de Narbonne dans
Ce
Sînâ,
livre, demeuré
ne
perdu,
analyse
nous
qu'en
hébreu du
son commentaire
c'est
caractérisé,
est
donne
Hayy
ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl (3), analyse que Munk repro
duit presque intégralement, en traduction française, dans
ses
Mélanges de
dont
faïl,
vit
philosophie
juive
(4). Le
et arabe
solitaire
Ibn Bâddja, à la différence de celui d'Ibn Tho
rien de commun, il est vrai, avec un Bobinson. II
parle
n'a
au
de
milieu
de
société
ses
ses
semblables.
pareils,
s'il
Il
recherche
trouve,
en
même
la
des
c'est-à-dire
hommes d'élite
qui visent, comme lui, à la perfection ab
solue, à l'union finale avec l'Intellect actif. Mais avec eux
ou sans eux, il doit, même en vivant au sein des villes,
s'isoler
se
(5)
matériellement et
peut, de
autres
lui (6).
pour
la
société
hommes,
«
Il
nous
(i) MuDk,
semble, dit Munk
voir
de
Mélanges de
solitaire
le
le
juive
et
p.
participe
arabe, p.
g, 1. 3 du
de la
5e
i, à p.
ses
388, 1.
que
avait
par
2.
forme tawahhada, dont
4o3, 1.
17.
le
facultés,
bas.
actif motawahhid :
qui s'isole.
(fi) Munk, ouvr. cité, p. 4o2, 1.
(7) Ibid., p. 388, 1. 20.
but
Bâddja
l'homme,
de
faire
de tous les
même
qu'Ibn
successif
franc,,
philos,
(3) Voir plus haut, pp, 48 à 5o.
(4) P. 38g à p. 4og.
(5) Tel est le sens exact du verbe
par
(7),
quelle manière
du développement
(2) Hayy ben Yaqdhân, trad.
traduit
c'est-à-dire
qui ne poursuivent pas
but de faire
seul moyen
autant que
moralement,
du vulgaire,
littéralement
on
celui
87
—
à s'identifier
peut arriver
l'homme isolé de la
qu'Ibn
ginale,
Thofaïl
a
Il y
»
témoignage d'Ibn
traité
seul qui ait
ce
l'a devancé
dja,
attestée par
sujet,
sur ce
Ibn
flexion individuelle
point
sa
sur
temps
tait
ou
des
à
pements,
les
Thofaïl. Je
terre
mains
n'en veux
l'originalité d'Ibn Bâd
d'Ibn Sînâ
:
imaginatives
Avicenne
unes
sont
infirmées
ne
Bâddja,
à
et
idée
vient
de dire
s'imposent
d'autres
la raison,
pas
divers
le
«
que
au
flot
de la disposition
ajoute alors
pour
vaines.
et une
Ibn Sînâ
infirmées,
ne
elles
pourquoi elles
(2),
[nécessités]
(3),
d'Ibn
Ces dernières
fois
naturelle
les
dévelop
puis
certaines repré
de l'imagination. C'est
témoignage que
Voici,
qui
fortement à l'esprit.
distinguent pas, au premier abord, des
premières de la raison; car, quand nous en
même
en
philoso
passage suivant
ne se
témoignage
ré
musulman,
une
recevoir
preuve que
vraies,
disparaissent
seule
tout enseignement
que par
sont
la
l'expérience,
d'Ibn Bâddja d'abord
pour
sentations
Les
le
pré
l'idée d'une intelligence
que
d'Ibn
est
«
l'ont
ce n'était encore qu'un germe volant :
prendre
entre
ori
Bâddja,
(1). Notons cependant,
»
était, dans l'Orient
religieux,
restait
auteur
ceux qui
les données de
prédécesseurs
dans l'air. Mais
il lui
cet
de
pleine maturité par
dehors de toute tradition, de
phique
idée
plus ancien, du
lui donne Ibn Bâddja,
Bochd,
et aucun
Bochd,
à
parvenant
considère
une
ouvrage
que
sans pour cela mettre en question
humaine
là
avait
trouvée dans le livre d'Ibn
pu
moins avec
cédé ne
l'intellect actif. Il
avec
société...
trouver dans un
les développements
et qu'il n'a
puisqu'au
—
[nécessités]
appelons au
elle
rend
le
rationnelles.
ce que signifie
la
dispo-
Ibn Rochd. Traité de l'Intellect hylique ou de la Possibilité de la
et l'Intellect actif], à la fin du traité
(Cité par Munk, ibid., p. 388, 1. 3 et 1. g).
peut se traduire par « esprit, lumière naturelle, dis
'i Jaà
(i)
Conjonction [entre l'intellect humain
fithra,
(2)
position
(3)
naturelle
Kitâb
première partie :
P. Vattier
».
Vattier le traduit
en-nadjât
La
par
logique,
sous ce titre :
«
pensée
».
éd. de Rome i5g3,
n, 1. 22. Cf. la traduction du même par
La logique du fils de Sînâ, communément appelé
(le livre de la
p.
délivrance),
sition
naturelle.
sans
ner,
fait
d'aucune secte,
partie
suppose
sans avoir
sans avoir connu aucun ordre
ciété,
les
Un homme
sensibles
choses
cience
qu'il
est
venu
au
d'un coup, à l'âge adulte, capable de raison
avoir ouï parler d'aucune opinion, sans avoir
tout
monde
Ibn Sînâ
et
»,
et
tirant
d'elles
aucune so
mais percevant
états de
ses
développement
son
poursuit
fréquenté
établi,
cons
sur
la
la raison, des représentations imaginatives (1). Ne voilà-t-il pas, bien nettement énoncée, l'idée
que reprendront tour à tour, un siècle et un siècle et demi
par
rectification,
tard, à l'autre
plus
Bâddja
d'une
pos
question
en
la
maîtresse
de
traire,
douter,
lui
qui
ce
jetée
en
de logique. Ibn Bâddja
son principal ouvrage.
passant, à
en
fait,
d'ailleurs,
C'est
donc,
à
pro
au con
l'idée
n'en pas
livre d'Ibn Bâddja, bien connu d'Ibn Thofaïl,
l'idée de son philosophe solitaire, trou-
a suggéré
i658, p. 188,
qui perdrait en netteté
dern. 1. Nous traduisons à nouveau ce pas
cité dans le style et la terminologie
à être
de Vattier.
archaïques
L'ensemble de ce développement
C'est pourquoi, bien qu'il n'intéresse
(i)
actuel,
musulman, Ibn
monde
elle est
transformant notablement
Avicenne. Paris,
sage,
du
extrémité
Ibn ThofaïlPMais
et
nous
ne
pouvons
guère
est vraiment
pas
très
digne de remarque.
directement
notre
objet
dispenser de le compléter ici :
une chose à son esprit et la met en
nous
Ibn Sînâ, il propose
le doute lui est possible, la disposition naturelle n'en
rend point témoignage. Si le doute ne lui est pas
possible, c'est là une
chose nécessaire de par la disposition naturelle. Tout ce qui est néces
saire de par la disposition naturelle d'un homme u'est pas vrai : il
y a
beaucoup de faux. Il n'y a de vrai que la faculté naturelle appelée raison.
«
Puis,
continue
doute. Si
alors
Quant à la disposition
trompeuse...
»
J'ai
naturelle
signalé
de l'esprit
autrefois, dans
en
général,
elle
est souvent
une autobiographie
d'El-Gha-
le Discours de la Méthode
l'existence du doute méthodique de Descartes (cf. supra, p. 28). Le pré
sent passage du Kitâb
en-nadjât, qui, bien que traduit en français depuis
i658, semble avoir échappé, lui aussi, à tous les historiens de la philo
sophie, nous montre maintenant l'essentiel du doute cartésien, l'impossi
bilité pour la raison individuelle de douter prise pour critérium de la
vérité, dans la Logique d'Ibn Sînà (m. «01037), antérieur de près d'un
siècle à El-Ghazâlî (m. en n n).
Ce n'esî pas "ici le lieu d'examiner si
zâlî
qui n'est pas
sans
quelque analogie avec
—
Descartes
cédents
de
a
pu
sa
el
dû connaître, directement
doctrine.
ou
indirectement
ces
anté
,
dans la
vant
de
l'homme,
à
l'union
Thofaïl,
solitaire pour
Tout
emprunts.
ces
Ibn Thofaïl
modèle.
tout
bon,
son
original
bien
Mais le
actif.
de
de
celui
toujours
est
souverain
offrira
vague
dans
sont
jamais
toujours
heureuses,
et
ses
dont il s'empare, il le transforme;
ce
tranformations
du
l'Intellect
avec
un relief autrement saisissant que
pâle
l'unique
meilleur et même
pleine réalisation
savoir
d'Ibn
solitaire
le
solitude même
d'arriver à la
moyen
et
parce qu'elles
des conséquences im
le développement logique de la thèse qui sert
œuvre d'idée directrice et organisatrice.
n'apparaissent
que
comme
posées par
à
son
Nous
sommes maintenant en
telle qu'elle
teur, la
a
dû
se
de reconstituer,
pensée de notre au
mesure
dans la
produire
du
Hayy ben Yaqdhân.
l'avons
livre,
montré, a pour
question de l'accord entre la religion,
genèse
Le
nous
religion
musulmane,
être
la
philosophie
de la
suprême effort
philosophie,
rait
et
le
la
humaine,
Or,
la
ne sau
personnage allégo
rique
de
dique
(1), l'incarnation dans l'homme de l'Intellect
Pour personnifier, dans sa plénitude, la raison hu
actif.
Hayy
ben
la
objet
des falâcifa.
raison
mieux symbolisée que par
essentiel
principalement
Yaqdhân,
qui
représente,
comme
l'in
son nom
maine, indépendante de toute autorité, de toute tradition,
dans la solitude, comme le voulait Ibn Bâddja, mais
c'est
dans
une
solitude réelle et
vra naître et se
complète,
former. Il devra
Salâmân fils
naître
que notre
sans
héros de
mère,
comme
d'Harmânoûs,
père, dans une
Nourri
déserte
climat
toujours
égal.
du lait d'une
île
au
gazelle, il
nature,
et
loin des hommes, seul au milieu de la
des animaux, ces enfants de la nature, réduit à
grandira
l'expérience
«
mais aussi sans
personnelle
autodidacte
»
successivement
lative,
(i)
enfin
Voir
plus
dans
et
toute
haut,
p. 70,
1.
14,
Philosophe
la force du terme, il
à la science,
à l'ascétisme
au raisonnement.
et
et
puis
à
à la
s'élèvera
philosophie
l'extase;
et
ici
1. 6 du bas à dern. 1.
spécu
prendront
90
—
place certains
lâs
détails
:
des
tirés
l'isolement dans
—
pratiques
caverne, les
une
du
sage
quarante
Aqlîqoû
jours de
jeûne, le végétarianisme.
A la raison s'oppose la tradition, à la philosophie la re
ligion. Mais la religion peut s'offrir sous deux formes :
Une
ou
plus
religion
étroite,
moins
attachée
à la
lettre,
interprétation, hostile à la philosophie
et à la raison ; une religion ouverte, amie de la spécula
tion, disposée à concilier, par une large interprétation des
de
ennemie
toute
textes obscurs,
philosophie.
la
Ce
tradition
que
la raison, la
et
l'auteur
veut mettre en
religion et
évidence,
la
c'est,
d'une part, l'accord fondamental de la raison et de la révé
expressions différentes d'une seule et
lation prophétique,
même
plus pur
en sorte que
dans la
symboles
éclat dans la
les textes
philosophie et
définitive
de
enveloppée
vérité,
brillant du
obscurs
dans
elle
de la
rationnelle,
révélation
trouvent
seule, leur interprétation
C'est, d'autre
et adéquate.
dans la révélation,
connaissance
part,
l'impossibilité,
le philosophe, de parvenir à illuminer de la pure lu
mière de la raison la foi obscure des dévots de la première
pour
c'est-à-dire
espèce,
s'il
suite,
leur
tentait
ôter,
sans
du
aucun
aveugle et machinale.
totale, de la
science
devra
grand
nombre, du vulgaire,
Une fois donc
sagesse
en
intégrale, Hayy
libérale
étroite
comme
:
éclairée, l'autre
et
le
représentant
symboliques,
premier
sera
le
Ibn Thofaïl écrit
cette
de la
possession
ben Yaqdhân
entrer en relation successivement avec
personnages
et par
de les éclairer, le danger de
profit, l'utile frein de la croyance
néanmoins
l'un
religion
deux
autres
cette religion
sincère
mais
intelligent Absâl ou,
nom, Açâl (1), le second,
pieux et
son
Par la suppression d'une lettre, Ibn Thofaïl transforme en JUu\
le nom
JL^ol (Absâl). Quelle peut être la raison de cette alté
ration? Il est aisé de comprendre pourquoi il conserve sans modification
les noms de ses deux autres personnages : Hayy ben Yaqdhân convenait
(i)
(Açâl)
d'
parfaitement, nous l'avons vu (p. 89, 1. 17 à 1.
l'intellect humain, issu, par voie
lâma
(<Jx*j\)_io),
en
arabe,
signifie
salut,
el
1), pour désigner
de l'Intellect divin. Sa-
22 et n.
d'émanation,
s'applique,
en
particulier,
au
91
—
l'honnête
Salâmân,
roi
fuyant les
d'une île
d'y
afin
Hayy
prier
sera
Ce
d'y
et
méditer
de la
celle
à
son
au conte
en
rationaliste,
ses com
dans l'île
Sa
paix.
deux
tous
déserte,
rencontre
avec
de la philosophie,
leur accord fondamen
religion vraie et
point
de doctrine
tour le second
du vulgaire,
glement
terprétation
l'autre
pieux
venir chercher la solitude
premier
prouver
Le
voisine.
tarderont pas à reconnaître
qui ne
tal.
et
Hayy est inhabitée,
le traditionalisme étroit de
préjugés et
patriotes, devra
l'un
empruntés
d'Ibn Sînâ. Puisque l'île de
seront originaires
—
reste
l'irrémédiable
incapacité
son
philosophique
établi,
ainsi
point :
de toute in
absolue
des dogmes
à
aveu
religieux.
11 fau
dra donc transporter dans l'île habitée cette couple d'amis,
symbole de l'union essentielle des deux entités qu'ils re-
éternel. Salâmân
salut
professe
sous ses
<(
pratique
(Voir
sauvé
par
et
plus
deux
haut,
formes,
aussi
suite
(^jUa^Lco)
sa
la
sera
p. 79, n.
Absâl
La
1).
Açàl,
et
du
raison
donc l'homme du salut,
dans la
religion
est
la
tant tiré
4e
forme,
tu
quand
(il faut
parti
et
non
des Tis'o
raçâ'il porte
au
est
trépas
dS-^dh,
celui qui
être
pour
du troisième nom,
facile à déterminer, et
opéré
notre
par
commentaire
évidemment
vocaliser
Absâl),
l'abandonnes
moins
changement
^JLi*o\
déjà
nécessaire
signification
dit Eth-Thoûcî dans le
nous
mesure
dont
ibsâl,
auteur.
nous
nom
avons
d'action de
l'action de livrer
tu livres quelqu'un
ou que tu le donnes en gage [Le texte
y
qui
pourrait
signifier
seulement
^
ou
M. Mehren (Traités mystiques d'Avic., fasc. II,
avant-dern. 1.) a lu âcZSjb. ^\ « c'est-à-dire que tu le donnes en
p. I
,
gage ». Je propose de lire, en combinant les deux leçons : àSL^yt,, y « ou
que tu le donnes en gage »]. Le basl est une prison et un abri, ou une
tu
que
le fais
périr
».
*
place
forte
»
est manifeste.
la
racine
(Tis'o raçâ'il,
Le nôtre est
■J-^**-?
p.
III, 1.
17).
L'embarras du
aussi grand.
presque
BSL implique l'idée
adéquate
au
personnage
le
d'Ibn
Sînâ,
caractère
le
Peut-être
est-ce pour celte raison qu'à
plus essentiel
second
léger changement, la racine A S L
de conformité. On dit couramment
'alâ açâli abîhi <c il ressemble à son
un
commentateur
cependant
d'emprisonnement, d'entrave,
terdiction, d'austérité. Peut-être Ibn Thofaïl
térité,
Notons
a-t-il
n'eût
personnage
la
qui
en
jugé
point
de
que
l'idée d'aus
désigné
son
que
d'in
par
son
propre roman.
racine B S L il a substitué, par
implique l'idée de ressemblance,
JLw'
y> houa
arabe
<*-^
iA*-
(voir les dictionnaires). Açâl
serait donc l'homme de la conformité, de l'imitation, de la tradition, en
face de Hayy ben Yaqdhân, l'homme de la raison, el, de Salâmân, l'homme
du
salut.
père »
92
—
présentent; il faudra
—
les
nous
la
montrer préchant
grande
de découvrir, non pas à la vile mul
l'élite
du
vulgaire, représentée par le bon
titude, mais à
honnêtes compagnons,
ses
entouré
de
Salâmân
roi
vérité qu'ils viennent
—
hommes d'une intelligence
d'une
piété
monde
réelle,
et nous
—
faire
plus que
adonnés
mais
Telle
a
genèse
l'originalité de
monuments
du
parlant
de la
cette œuvre.
philosophie
ben Yaqdhân,
Hayy
c'est
seul qui puisse nousoffrirplusqu'unintérêt
Si l'illustre
critique entend par
ment que sous
(i) Renan,
« nous
(2)
vait,
d'expresses
Averr.
et
l'averr.,
offrir autre chose qu'un
Telle était, sans
la première
pour
doute,
fois,
de doctorat ès-lettres
offre
réserves
(2). Mais
éd., p. 9g, 1. 23 (la
intérêt historique »).
la
de
pensée
cette
Averr.
première
première
»
ori
juge
s'il veut
lorsqu'en
Renan,
phrase, dans la
le
œuvres
quelque
seul
3a
dit
historique (1).
nous ne saurions accepter ce
philosophique,
a
arabe,
peut-être
là qu'entre toutes les
des falâcifa, le livre d'Ibn Thofaïl
ginalité
aux mé
été manifestement, dans l'esprit d'Ibn Thofaïl,
son roman philosophique. Nous pouvons ap
De tous les
Benan
solitude nécessaire
de
précier maintenant
«
ce
dans
retourneront chercher
leur île, jusqu'à leur mort, la
ditations transcendantes.
la
de
affaires
à leur échec. Après quoi,
assister
de leurs illusions, ils
revenus
moyenne, croyants
aux
éd.
i852
dire
porte
:
il écri
édition de
sa
1. 6 du bas. (Voir
la Préface de la première édition pour le sens qu'il donne à l'expression
u intérêt historique
».) Cette phrase figure encore dans la troisième édi
tion, qui est de 1866. Mais à cette époque, l'auteur l'eût plutôt interprétée,
croyons-nous, dans le sens que nous lui donnons ci-après. Car dans
l'Avertissement de cette troisième édition, il reconnaît, en toute franchise,
avoir jusque là sous-estimé la
valeur, l'originalité de la philosophie
thèse
:
et
l'averr.,
p.
75,
a II est très vrai, écrit-il alors, qu'en se développant sur un
fond traditionnel, la philosophie arabe arriva, surtout au
et au
siècle, à une vraie originalité. Ici je suis prêt à faire quelques con
cessions (aux observations de Henri Ritter). Quand je me suis remis à
musulmane,
xie
xue
suivre,
ment
après un
intervalle de dix années, les traces de ce beau mouve
trouvé que le rang que je lui avais attribué était plu
d'études, j'ai
tôt au-dessous
culier, a
1.). Voir
qu'au-dessus
plutôt grandi que
au
surplus,
sur ce
de
celui qu'il mérite.
diminué à
point,
Ibn Rochd
mes yeux » (3°
notre
thèse
éd.,
intitulée
:
en
parti
p. 11, av. -dern.
La théorie d'Ibn
93
-
que, tout
la
satisfaisant à
en
-
logique,
rigueur
ce
scientifique, métaphysique et mystique, tranche
térêt du récit, par la fraîcheur de
consommé
l'imagination,
de la
littérature philosophique,
tantôt allégorique
souscrire
sans
du style,
composition et
et
sur
tantôt sèchement
alambiquée,
restriction à
nous
ne
l'in
l'art
par
toute
cette
dialectique,
pouvons
éloge du
cet
conte,
par
que
d'Ibn
roman
Thofaïl.
Aux froides
d'un
tées
sang,
d'homme,
notre auteur a su
cessaire
pour
à
phique
d'Ibn Sînâ,
abstractions
nom
ne
pas
communiquer, dans la
rejeter
l'arrière-plan,
le
la
la Foi éclairée,
et
d'Ibn Thofaïl
nalité
doutent,
philoso
Ses trois
réalité sensible que
raisonnent,
leurs erreurs,
corrigent
Dieu Très-Haut. C'est
ticulier
la
vie.
personnification
veulent, ils agissent; ils
trompent,
la
de
mesure né
de l'Intellect actif, de
de la Croyance machinale. Ils sentent, ils
peut comporter
se
chair et
le développement
mouvement et
personnages principaux ont toute
étique
gauchement
dépourvues de
mais
par
découvrent,
la
grâce
en cela surtout que consiste
et sa supériorité sur ses
sur son modèle
Ibn Sînâ
pairs,
du
l'origi
en par
: c'est que seul parmi'les
auteurs arabes d'allégories philosophiques, il a su garder
la juste mesure, tenir la balance égale entre les deux
genres dont l'union constitue une allégorie de cette sorte,
entre
la dissertation
développement
toutes
forme
ses
et
le roman;
parties,
extérieure
d'une
et
d'un
récit
ciers,
en
les faire
ments
dans
épars. C'est
il
a su
donner à
de la
mérite
rapports
plus
lieu dans
ses
devan
heureuse façon
tout nouveau,
dont il
de la
à
a
pour
quelques
pleinement
religion et
la
intéressant.
en second
emprunte-t-il
un
dans
dialectique,
clarté
naturel et
apparaît
peine
un cadre
un
(Averroès) sur les
alinéa.
III,
2e
A
transformant
entrer
Rochd
chap.
les
récit.
grande
simple,
L'originalité d'Ibn Thofaïl
l'invention du
seul
philosophique parfaitement enchaîné
élé
cons-
de la philosophie,
94
—
a
qu'il
cience,
en
marché,
soin
de
plus
attacher
-
de faire valoir,
prix
qu'au
et
il
auquel
Il
premier.
semble
faire bon
paraît
effet, par pure modestie sans doute, de l'habile
de son ouvrage : « Pour moi, dit-il en termi
composition
nant, je
tombé
et
donner des
ardent
ces
le
où
imposait
le
son
de
ses
bien
afin
dessein de
vulgarisation?
dont
et
d'inspirer
fait
rien
'pour
Au contraire, comme les
personnages induisaient à penser
vieux contes
la
en
arabes,
lui
mettre en
ne
personne.
pièces
pas
admis, il
genre
l'éclat, d'ailleurs,
de toutes
un
s'il
adopter et que
Le
à
voulais
»
devoir
est-il qu'il ne
ne
m'élevais
(1). En. somme,
lui-même? N'est-ce
voie
pour
je
atteindre,
approximatives,
est-ce
peut-être emprunté
des
parce que
que
genre qu'il a cru
y excelle. Toujours
lumière ce mérite,
échapper à
bien
vouloir
laisser-aller dans
mon
regard ne saurait
notions
demande excuse,
nus
défauts
désir d'entrer dans la
plutôt pour
traité de
ce
pour
liberté dans la démonstration. Je
ma
dans
des hauteurs
en
liront
qui
leur indulgence
l'exposition
suis
frères
prie mes
m'accorder
pouvait
noms con
qu'il
avait
à l'inépuisable trésor
chargeant simplement
de
détails philosophiques, l'histoire qu'il racontait; comme on
pouvait le croire sur parole quand il la donnait lui-même
pour une
pris
soin,
quer
dit-il
la
tradition,
pour
vénérable
prévenir
paternité
au
par
toute
début
son
ancienneté
équivoque, d'en
à la fin du livre
et
:
(2),
il
a
revendi
«
Je vais,
Introduction, te raconter l'histoire
de Hayy ben Yaqdhân, d'Açâl et de Salâmân, qui ont reçu
leurs noms du Cheikh Aboû 'AU [Ibn Sînâ] (3) ». Et dans
la
en
terminant son
conclusion
de
de l'ouvrage
choses qui ne se
peut entendre
dans
Son style, enfin,
:
«
Ce livre
trouvent dans
aucun
est
des
hors de
comprend
aucun
récits
pair.
livre
qui
ont
Le ton
(i) Hayy ben Yaqdhân, trad. franc., p. n7, 1. 3
(2) Voir plus haut, p. 68, n. 3, à la fin.
(3) Hayy ben Yaqdhân, trad. franc., p. 16, 1. 3.
(4) Ibid., trad. franc., p. 117, 1. 2.
ne
du bas.
beaucoup
et qu'on ne
cours »
(4).
s'écarte ja-
mais
d'une
d'une
La
noble simplicité.
phrase est
courte, alerte,
absolue, d'une élégance parfaite, d'une
lumineuse clarté. C'est une justice à rendre aux philo
sophes arabes : leur langue, en général, est
claire, pré
cise,
correction
développe leur
et
relever
elles proviennent
à
mêle
des défauts
indéniables
ses
quelques
les phrases;
unes aux autres au sein
rapports
à
un
les
de la
phrase
ordonnée;
suppression,
peu
les
arabe
vague
des
entre
les
rapports
subordonner
hiérarchie de
la langue
d'aptitude
manque
en une
variés,
nieusement
Sens
marquent
construction syntactique
les
généraux que
qualités :
particules qui
propositions ou
la
pensée suivant un ordre rigoureu
logique. Les causes d'obscurité qu'on y peut
ne leur sont point personnellement imputables :
sement
relatif
de
propositions
des
suivant
arabe,
propositions
harmo
dans l'écriture, de
etc. On
toutes les voyelles; absence totale de ponctuation,
ne peut néanmoins
philosophes
en
reprocher,
arabes, les divers
général,
genres
aux
livres des
d'obscurité
qu'on
de rencontrer, par exemple, dans les écrits d'un
Heraclite, d'un Aristote, d'un Kant ou d'un Maine de Bi-
regrette
ran.
Je
parle
ne
sophes, dont la
en un véritable
ligion, ni
losophie,
pêche
des
fatras,
de la
chez
mais
point, assurément,
très
de la
dieux
:
clarté
le désir de
de
en
trop
de
de la
que
de la
clarté.
par
son
souvent
re
phi
musulmans
ne
Tant qu'ils
sont
exagération,
de l'enchaînement
rendre
souvent
spéculatifs, les falâcifa
Mais,
clairs.
logique,
manquer
philosophes
par un excès
généralement
peut
traduit
partie purement mystique
dialecticiens,
ne
se
non-philo
arabes
qui ne relèvent
certains
raisonnent en
souci
mystiques
pensée nébuleuse
même
qui
point
ce
dialectique,
le discours fasti
ne sous-entendre aucune
prémisse, de
du raisonnement, entraîne
phrase d'incidentes, de paren
n'omettre aucune articulation
le dialecticien à
thèses,
qui
charger sa
l'allongent,
l'alourdissent
Tous les falâcifa
tombent plus ou moins
Ibn Thofaïl
y échappe. Son
seul
style
et
la déforment.
dans
ces
arabe,
défauts.
comparé
à
96
—
d'Ibn
celui
Bochd,
style philosophique
de Descartes
par
encore
à
est
exemple,
de Voltaire
bien
ou
—
près
peu
style
au
comme
le
français
latin d'un de nos
comparé au
style
philosophes scolastiques.
Si donc il fallait indiquer à des étudiants
un modèle
à imiter de
signerions
sans
style philosophique
hésiter le
style
d'Ibn
orientalistes
arabe,
Thofaïl,
nous
dé
c'est-à-dire
ben Yaqdhân. S'il fallait leur choisir, en outre,
le meilleur ouvrage arabe à lire pour prendre, au prix
du
Hayy
de temps
d'un
minimum
de la
philosophie
fait la synthèse,
elle
el
de peine, une idée d'ensemble
et de la science arabe dont
musulmane,
nous
leur
nommerions
encore,
sans
balancer, le Hayy ben Yaqdhân d'Ibn Thofaïl. Disons, en
un mot, qu'Ibn Thofaïl est à tous égards, dans la pléiade
des
falâcifa,
par ses
qualités
de fond
lités de forme, le modèle des
pas là un faible mérite, dans
la
où
grande originalité
en
science,
particulier
fixée depuis Aristote
où
il
un
et surtout
de la
défaut,
et
ses
grands
que
lui-même (1), le
taires d'Aristote.
Aussi
notre
même
de la
façon, le
et
considérait
le
où
le
de la
point
«
Nous
à
dans le
principal
de
la
peu près
alexandrins,
plus
qu'il expose
de l'originalité.
à
titre
illustre des
scolastique
encore aux yeux
auteur ne songe-t-il
mérite
ce n'est
parachever
magistral ensemble
des doctrines
Et
philosophes
comme
aux yeux
dis-je ? demeure
nan
l'on
où
exposer,
d'Averroès,
falâcifa, fut et demeura,
chrétienne,
le fond
mieux
par ses qua
de
commentateurs
le dernier
gloire
cénacle
la philosophie,
ne s'agissait plus guère que
détail
de
fait
comme
vulgarisateurs.
ses
de
Be-
commen
réclamer pour
de
si
ingénieuse
n'avons
pu, quant
à nous, dit-il vers la fin de son Introduction, dégager la
vérité à laquelle nous sommes arrivé, et qui est le terme
(i)
les
Voir
rapp.
notre
de la
second alinéa.
thèse
intitulée
relig. et
La théorie d'Ibn Rochd
(Averroès) sur
de la philos., dans la Conclusion à la fin du
.
97
—
de
notre
'Alî [Ibn
Sînâ],
en
les joignant
en
étudiant
qu'en
science,
Cheikh Aboû Hâmid
les
aux
la
(1). C'est
par
vérité
la
tuition
les
de la
et
et
philo
spéculative.
léger
Découvrir la
»
temps
découvert d'abord
avons
récemment ce
[extatique] (3).
notre
par certains adeptes
de l'investigation
voie
des autres,
unes
émises de
ainsi que nous
du
paroles
du Cheikh Aboû
et celles
rapprochant
opinions
nous en avons perçu
les
avec soin
[El-Ghazâlî]
embrassées avec ardeur
sophie
—
(2)
goût
la
vérité par
Puis,
l'in
par
voie spé
culative, ce n'est pour lui rien de plus, on le voit, qu'ar
river à comprendre, en rapprochant leurs paroles les unes
des autres, la
seurs (4).
doctrine,
une, de
supposée
ses
prédéces
Quant à l'intuition extatique, couronnement de l'étude
aux yeux des falâcifa, est-ce bien tout de bon
spéculative
qu'Ibn
Thofaïl
affirme en avoir perçu
le
degré? En
premier
d'autres termes, parle-t-il de l'extase en véritable mystique,
décrivant d'après son expérience personnelle, autant que
le
permet
la
(i)
Il
est
humaine,
parole
des intuitions
des états
qu'il croit avoir eues
difficile de
pas voir
ne
dans
ne
faut-il
voir
à Ibn
une allusion
passage
ce
éprouvés,
a
qu'il
? Ou bien
Bâddja.
(2)
OS*
dhoûq. Voir, sur le
franc., p. 3, n. i.
sens
de
ce
terme
technique,
dhân,
(3) Hayy ben Yaqdhân, trad. franc., p. 14, 1. 23.
(4) On chercherait en vain, dans tout l'ouvrage,
Hayy
ben
Yaq
trad.
désaccord
au
essentiels,
polémique
fondamental,
dissentiment
au
El-Ghazâlî de tous les
sépare
des deux Tahâfot
:
le Tahâfot
aigu
la
qui,
falâcifa,
et
el-falâcifa
moindre
allusion
sur
tant de
qui
éclate dans la
points
(L'effondrement des
contre El-Farâbî et Ibn
particulièrement
falâcifa) d'El-Ghazâlî, dirigé
V « Effondrement »)
Sinâ, et le Tahâfot et-tahâfot (L'effondrement de
d'Ibn Rochd, réfutation en
ces deux ouvrages, voir
de
La théorie d'Ibn Rochd
la
philosophie, p.
duction (trad.
par
franc.,
l'auteur du
qu'une
99,
n.
p.
une
du Tahâfot d'El-Ghazâlî. [Sur le titre
note dans notre thèse intitulée :
longue
sur les rapports de la religion et de
1]. Ibn Thofaïl signale bien, dans son Intro
l'accusation d'infidélité portée
12, 1. 6 à 1. io),
(Averroès)
Tahâfot
énonciation
règle
contre
les
falâcifa, mais il ne veut y voir
d'El-Ghazàli, dont il considère
purement exotérique
la doctrine ésotérique comme identique,
falâcifa (Ibid., trad. fratç., p. 12, I. io, à
au
p.
fond,
i4,
1.
à
celle
de tous
22).
7
les
—
là
encore qu'un simple
sur
originalité
point
ce
n'embrassant
véritable.
pas
étudié de
expose,
savoir
seurs.
et
d'exposition?
pour
Force
d'interrogation, le
répondre
près
l'avoir
la
nous
est
du
cadre
cette
avec
qui achè
doctrines,
de terminer
présent
travail
philosophiques
question, il faudrait
partie mystique
confrontée
des doctrines
à
ce
le fond des
l'étude des doctrines
d'Ibn Thofaïl. Pour
avoir
—
artifice
d'ôter à Ibn Thofaïl,
verait
toute
98
ce
correspondantes
du
que
de
système
nous
ses
qu'il
pouvons
prédéces
APPENDICES
APPENDICE I
Résumé
du
roman philosophique
d'Ibn Thofaïl intitulé
Riçâla de Hayy ben Yaqdhân
Secrets de la
ou
L'ouvrage débute
S'adressant à
de lui
conséquent
d'offrir
l'avertir
n'avoir
fait
et
identifié
qu'un
s'attache
de la
philoso
extatique ne
laisse
s'y livre sans
car il se figure
celui qui
spéculative
:
instant
avec
la
divinité,
Dieu, être lui-même devenu Dieu
à distinguer
ont même objet
par
sensibles
l'union
donne
une
avec
successifs
et
perception
obtenue par
intuition
des
plus
vive,
Ibn Thofaïl les
d'un aveugle-né,
le
mystique
réalités
l'Intellect actif);
connaissance
plus grande allégresse.
deux états
discursive,
spéculative
(à savoir, la
intuitive
cette connaissance
spéculative,
Science
raisonnement.
une
pour
pendant un
avec
connaissance
en
secrets
21.
Puis il
nière
«
l'intuition
que
danger
préparation
suffisante
de la
des
»
quelque
ensuite s'être
[pp. 1
Introduction [pp. là 16].
lui aurait demandé
(c'est à-dire mystique, extatique, et par
ésotérique), dévoilés par Ibn Sînâ, l'auteur
commence par
une
par une
illuminative.
correspondant qui
révéler ce qu'il pourrait
illuminative
phie
pas
un
philosophie
supra-
mais
la der
qui
produit
compare aux
avant et après
la
102
—
de
guérison
infirmité [p. 3 à
son
seule, fragmentaire
mots,
la
pierre
homme
[p.
parcelles
cette
en
à
p.
8, 1.
sciences
mathématiques,
donne des
livres de
logiques,
à
4 du bas].
esquisse un rapide
en
et
Andalousie, des
Il
philosophiques.
très
renseignements
où c'est
recueille quelques
affirmation, l'auteur
du développement successif,
exposé
nous
bas,
des
elle est plus rare que
Andalousie,
en
par génération
1. 10 du
7,
A l'appui de
première
peut s'exprimer par
livre. Mais
surtout
7, 1. 20]. La
p.
inadéquate,
un
philosophale,
si un
peine
et
dans
s'exposer
—
précieux
les
sur
y trouve, soit qu'ils y aient été
d'Ibn
composés (ceux
Bâddja), soit qu'ils y aient été im
(ceux
d'Orient
portés
d'Aristote, d'El-Fârâbî, d'Ibn Sînâ,
philosophie qu'on
d'El-Ghazâlî). Il
en montre
breux
il
exemples
en
les contradictions,
lui,
les
autres
n'a
paroles
par
[p. 14
au
Pour
une
ces œuvres
dit-il,
dégager
nom
[pp. 9 à 14].
les
soigneusement
en complétant cette
certaine
et
unes
de
des
certains
éducation
de l'intuition
pratique
de la
ce qu'il sait
d'Ibn Sînâ, d'El-Ghazâlî
contemporains, puis
lative
de toutes
pu,
rapprochant
qu'en
vérité,
il
de
et par
qu'il attribue surtout au caractère plus
ou moins exotérique
Quant à
l'insuffisance,
fait toucher du doigt les obscurités,
spécu
extatique
bas].
satisfaire
à la demande de
ner quelque notion spéculative
l'engager
ainsi
à
cultiver
de
l'extase,
son
pour
ami,
lui don
ces secrets sublimes et
seul moyen
d'en
acqué
il'
rir une connaissance
Hayy
ben
Yaqdhân,
va
parfaite,
d'Açâl
et
lui
conter
l'histoire de
de Salâmân [p. 15
et p.
16
au
haut].
Touchant la
faïl donne
au
la première,
l'Inde,
naissance
lecteur le
son
héros
située sous
de
Hayy
ben Yaqdhân, Ibn Tho
deux versions. Suivant
choix entre
serait
l'équateur,
né
dans
une
île déserte de
sans mère ni
père, du
sein
103
—
de l'argile
fermentation. L'auteur
en
du fait de
que
le
climat
—
longuement
explique
géographique, cette île jouit du
tempéré (par conséquent le plus favorable
sa position
mieux
l'espèce) qui puisse exister à la surface de la terre
[p. 16, au bas, à p. 19, 1. 9 du bas]. D'après la seconde
version, Hayy serait le fils d'une princesse, habitant une
grande île peuplée voisine de l'île
déserte, et qui, pour le
en
à la mort,
soustraire
soigneusement
dû le
a
fermé. Un
jusqu'à 1,'île inhabitée. Jeté
une nuit
le
s'entr'ouvre sous
choc
flots
confier aux
courant marin
sur
le rivage, le
19, 1. 8 du bas,
[p.
en un coffre
le transporte
à
21, 1. 5].
p.
De leur côté, les partisans de la première version ont
de décrire minutieusement, les phases successives
traverse la
dé l'argile
sein
au
génération
bulle
première
laquelle
une
nement
joindre
longue
Soleil,
et
sur
et
de
au cours
belle
l'Ame,
double échelle de
dansles diverses
qualités
et
petit
garçon,
comme une
bas,
à
p.
qui
l'adopte, le
tendre
27,
perdu
a
mère
son
[p.
versions
accourt
de
nourrit
21, 1. 5
à 1.
1. 7 du bas]. L'enfant
coïncident.
aux
son
lait,
18;
et p.
grandit.
de
se
pourvoir
vêtir, de
se
à tous
loger,
animaux
certain confort
[p. 27,
21;
p.
42, 1. 6,
à
plus
besoins,
tard
même
du
l'élève
26, 1.
7 du
Doué d'une
trouve
de
cris
et
sait
le
ingé
moyen
domestiquer,
sauvages, de s'entourer enfin d'un
1. 7 du bas, à p. 30, 1. 13; p. 38, 1. 13
de dresser des
à 1.
ses
corps
physiques
intelligence supérieure, il observe, réfléchit,
nieusement
des
rayon
de
classes
fonctions,
faon,
le
lumière, qui
Dieu, double
émane de
qui
d'une part, psychiques de l'autre.
A partir de ce moment, les deux
Une gazelle,
cette curieuse
comparaison entre
tous les corps, de la
de
rayonnement qui produit
une
l'âme, jusqu'à l'expulsion
21, 1. 11 du bas, à p. 26,
à terme [p.
arrivé
continu,
émane du
que
humain
cet embryon
travail, depuis l'apparition d'une
d'où se formera le coeur et à
en
1. 7 du bas]. A remarquer,
cription,
soin
gazeuse
vient aussitôt se
finale du fœtus
de
spontanée
en
coffre
p.
43, 1.
11 du bas].
104
—
Mais
la délivrer du
le
la
qui
vaincre que
du cœur,
compartiments
le
ses
et
se
qu'il aperçoit vide
le corps,
enterre
auquel
amour
il
ouvrir
qu'elle est partie sans retour
l'âme,
Affolé, voulant
décide, par un
mourir.
inerte,
rend
la poitrine, pour y trou
de l'âme, principe de la vie. Il arrive à se con
l'âme devait avoir eu pour logement l'un des
siège
bas]. II
à
vient
gazelle
mal
raisonnement, à lui
curieux
ver
la
mère
sa
—
et
[p. 30, 1.
de sang, mais
p. 35, 1. 9 du
à
14,
sur
uniquement
concentre
d'instrument, son
[p. 35, 1. 8 du bas, à p. 37, au
corps n'avait servi que
réflexions
haut].
Le feu
tement,
lui
qui
Hayy
emporte un
sert
maintenant
foyer jour
qu'il
admire;
de l'autre
d'un
rentée
et
côté
si
l'âme
chaleur, il
cavité
qu'il
aperçoit
un
aux
le
avait
air
trouvée
meurt
à l'instant. Il
cipe sinon
vie
[p.
effet,
vide
vaporeux,
introduisant le doigt il
part
sa
célestes, de l'autre à
d'un
cœur
comme
animal
chez
la
blanchâtre,
de
manque
l'âme,
38, dern. 1.].
le feu, lumière
p.
se
vivant,
si
morte, il
chaud
brûler;
dans la
et
gazelle
et
qu'en
y
l'animal
de découvrir l'âme animale,
de lumière du moins de chaleur obscure
38, dern. 1.,
vient
à
39, 1. 17]. Curieux de
p.
un
entretient
de la flamme,
tendance vers le
[p. 37, 1. 13, à
possède en
ouvre
une caverne
se persuade qu'elle est appa
corps
chaleur vitale
de frot
par voie
; dans
propriétés
d'une
chaleur, il
sa
allumé
demeure, il
de
et constatant
de la
Pourvoir
tison
Il étudie les
et nuit.
haut,
principe
dans des broussailles
ayant pris
prin
et
de
savoir com
s'entretient, se conserve, et donne la
à tous les organes, il multiplie les dissections, les vivi
sections, et acquiert une science égale à celle des plus
ment cette chaleur
vie
grands naturalistes.
l'organisme
de
ses
animal,
bres
malgré
Il
la
sensations et
qui rayonne
reconnaît que ce qui
multiplicité
de
d'un
ou organes comme
chacun
d'eux
pour
ses
une
de
ses
mouvements,
centre
unique,
d'autant
fait l'unité de
parties, la
c'est
se sert
d'instruments,
variété
cet esprit
des
mem
et utilise
fonction déterminée (suit
une
105
—
des
théorie
Hayy,
de
animaux) [p.
esprits
âgé de 21 ans,
alors
39, 1. 18,
à
42, 1. 5].
p.
aborde ensuite un autre ordre
(de la physique, dont la théorie de l'âme
fait partie, il va passer à la métaphysique). Exa
tous les êtres corporels qui existent dans le monde
considérations
animale
minant
de la
génération
de la corruption, animaux, plantes,
et
ben Yaqdhân
minéraux,
Hayy
ensemble,
et chacun en
de
—
parties et
d'actions. Mais à
à l'unité
ramènent
voit qu'ils
:
Car
constituent, tous
infinie
une multiplicité
particulier,
un autre point
de vue, ils
les
en chaque animal
se
se
parties
tiennent, forment un tout unique, et la diversité de leurs
fonctions, de leurs actions, ne leur vient que de l'esprit
animal,
qui
est
un
et qui
en
le
animal,
les
à la
vient ainsi
et enfin
notion
les trois dimensions.
comme
1. 10 du
Il
tant
48,
a p.
corps
bas,
les
sont
les
—
ces
les êtres
47, 1.
comme
qui consTTtue
à tous les
à la
deux
la "nature du
seuil
du
«
c'est-à-dire qu'ils
attributs
bas]. Enfin,
corps,
à l'attribut
(aristotélicienne)
monde
sous
spirituel
la
47,
notion
»
corps en
corps.
Les
tendent vers
c'est-à-dire qu'ils
tendent
légèreté
vers
point
n'appartiennent
sont
le
au
deux
corporéité qui est commun
corps sans exception.
notion
par
[p.
multiple
22], l'essence du
et
lourds,
légers,
surajoutées
corporels sans
11 du bas]. Il
i»finiment
corps en tant que corps : pesanteur et
formes
à l'unité le
les deux ensemble,
1. 19].
ce
uns
p.
est
pro
de corps, étendu suivant
Le corps étendu lui apparaît donc
[p. 49, 1. 21
autres
haut. Mais
tous
et
ce
générale
un, tantôt
cherche alors
que
corps
le
bas,
végétal,
43, 1. 10 du bas, à
[p.
diverses,
actions
réduit successivement
règne
bruts,
corps
exception
tantôt
d'eux des
chaque
pour
même
les divers individus,
Poursuivant l'application de
(platonicien), Hayy
règne
puis
qui en anime
produit en chacun
un essentiellement.
cédé
De
essence.
l'esprit
espèce animale :
C'est
ainsi que
de forme,
[p.
48,
d'étendue,
mais qui est encore une
1.
et
20,
Hayy s'élève
qu'il
à
p.
commune
forme, il
arrive
au
50, 1. 7 du
à tous les
aperçoit
la
notion
106
—
(aristotélicienne)
de formes
Une
et par
lui
matière première entièrement
là-même
apte
à
des formes
et
une synthèse
de
reconstruire
aristotélicien) ,
dénuée
les formes.
toutes
recevoir
permettent
analyse
analyse
de
—
inverse de
(dans
un
cette
esprit
les formes
en superposant méthodiquement
l'une à l'autre, tous les êtres du monde de la génération
et de la corruption : les quatre éléments, eau, air, terre et
feu, les
les animaux, l'âme
végétaux,
enfin ou esprit ani
mal, qui constitue à la fois le point de départ et le point
d'arrivée de cette longue recherche [p. 50, 1. 7 du bas, à
55, dern. 1.]. A signaler,
54, 1. 5 du bas,
p.
l'argile [p.
que, dans
celle
pruntera
à la
Mais les
Hayy
mais
ils
[p.
58,
changent;
dans
parmi
sont
cherche
sont
sairement
1.],
en
de
analogue
à
em
d'autres termes, les formes
Il doit donc exister un
d'abord
et
57]. Cette
parmi
les
«
cause efficiente
corps qui
tous produits, et supposent
les astres,
étendus
comparaison
dern.
un même corps.
1. 3 à 1. 17]. Il la
démontre
55,
p.
Deuxième méditation, Descartes
sa
Auteur des formes [pp. 56
la
à
cire.
corps
se succèdent
passant, la
en
qui sont
en
cherche
ensuite
également des
longueur, largeur
successivement
à lui-même
un producteur
dans le
ciel et
corps puisqu'ils
et profondeur.
que
»,
l'entourent;
le
limité [curieuse démonstration
Il
se
ciel est néces
l'absurde,
par
p. 58, 1. 7 du bas, à p. 60, 1. 9], qu'il est sphérique, com
posé de plusieurs sphères emboîtées l'une dans l'autre et
de divers mouvements, etc. [p. 60, 1. 10, à p. 61
dern. 1.], que le ciel tout entier avec tout ce qu'il contient,
en d'autres termes le monde corporel dans son
ensemble,
le macrocosme, forme un animal unique [p. 62, 1. 1 à 1. 171.
animées
—
En
Le
monde
présence
dans
kantienne), Hayy
en suspens.
son ensemble est-il
de deux
se voit
Mais il
deux cas, le
obligé
de laisser
s'aperçoit que
lant des deux thèses
éternel
raisonnements opposés
les
contraires sont
monde suppose un
ou produit?
(antinomie
cette question
conséquences
identiques
Auteur
:
décou
dans les
incorporel,
exempt
107
—
de toutes les
joint à
des
qualités
—
inétendu,
corps et en particulier
d'aucun corps, inaccessible
aux sens et à
l'imagination, ayant pouvoir sur le monde et
le connaissant, produisant en lui les formes et par consé
ni
un corps ni
séparé
quent tout ce qui
quement
existe, antérieur au monde, chronologi
dans l'hypothèse de la production du monde, et
logiquement,
tout cas
en
pothèse
Il
des
de
son
dehors du temps, dans
à p. 67, 1. 16].
en
donc, désormais,
s'attache
de la
marques
l'hy
62, 1. 18,
éternité [p.
puissance
à trouver
et
de la
toutes
en
choses
de l'Auteur
sagesse
du monde, de l'Etre nécessaire; il détermine les attributs
positifs et négatifs de cet Etre doué de toute perfection,
exempt
de toute imperfection [p.
1. 17, à
67,
69, 1.
p.
12].
Cet Etre nécessaire, il ne le percevait point par les sens,
qui, étant des facultés répandues dans un corps, des facul
tés
le
divisibles,
percevait
divisible;
saisissent seulement ce qui est
donc
par
propre
sa
il
par consé
essence, qui,
indivisible, incorporelle [p. 69, 1. 13, à p. 70,
bas, à p. 71, 1. 9].
que donne la perception actuelle d'un être, et le
quent, était
1. 9 du bas], incorruptible [p. 70, 1. 8 du
La joie
regret
de
cet
d'en être privé,
être;
mais une
à Y acte,
passée
désire
pas
la
après
homme
la mort,
semblable
leur
et
[p.
au
de lui
pour
en cet
état, il
un
[cf.
s'il a
suivre
à
ses
p.
exercé
75,
infinie;
cet
être
au
néant,
la
résulte
ou
s'est
mort
intuitive
contraire, il
s'il est mort en
cet
ne
n'en ayant
de là
retourne
à
un
état
de dou
exempt
mais
si
et
jamais
puissance,
raison, il
10],
et
vision
si,
en
perfection
n'est
propre,
sa
au
1. 9
passions,
de la
de la
qui
72, 1. 11]. Il
animal,
p.
connu
sera privé
vera une souffrance
demeurée
son objet
jamais
comme
néant
de joie;
de
71, 1. 10,
n'a
perceptive
toujours
perception
aucune notion
que si un
qui est
sont en proportion
faculté
détourné
l'a
et en
s'est
surpris
éprou
tourné
état d'intuition
lui tout entier, et
il y demeurera éternellement, jouissant d'une
félicité sans bornes [p. 72, 1. 11, à p. 74, 1. 4].
vers
actuelle,
Ces
considérations
conduisent
Hayy
ben Yaqdhân à
108
—
l'extase
rechercher
la
par
mystique
l'Être
sur
pensée
—
concentration
de
sa
Mais les
sensations, les
l'en détournent à
nécessaire.
images sensibles, les besoins physiques
chaque instant; et il craint sans cesse que la mort, fondant
sur lui à l'improviste pendant qu'il est en cet état de dis
traction,
le
ne
précipite
dans le
74, 1.
éternel [p.
malheur
5
à 1. 7 du bas].
Dans l'espoir de trouver
les
examine
s'aperçoit
les
que
intelligente
les
et
actes
la sienne,
à
cette
situation, il
de tous les êtres,
ont chaeun une
célestes
corps
comme
un remède
penchants
qui
et
essence
éternellement
possède
intuition ininterrompue de l'Être nécessaire, mais
qu'entre toutes les espèces animales il est seul à connaître
une
Être [p. 74, 1. 6 du bas,
cet
l'esprit
que
plus
animal
les
parfait que chez
ments qui constituent cet
ni
léger,
à
logé dans
p.
là
La
raison
animaux, des
autres
esprit;
pessède une vie plus
et présente par
76, 1. 7].
son cœur réalise un
par
suite, il
intense,
est
en
équilibre
quatre
n'est ni
élé
lourd
indépendante,
plus
une certaine ressemblance avec
les
corps
76, 1. 8, à p. 80, 1.3]. Mais il voit qu'il ressemble
d'une
part à l'Être nécessaire, par la plus noble par
aussi,
tie de lui-même, par son essence immatérielle, intelligente,
célestes
de l'autre
et
corps.
par
et
[p.
De
trois
à
là,
aux
pour
d'ailleurs
que
premier
la
aux
de
La
trois
la
partie
plus
se rendre
animaux,
ces
aux
corps
genres
de
vile, le
semblable,
célestes,
vie
n'étant
du second, et le second du troi
la fin [p. 80, 1. 4, à p. 82].
condition
sième, qui seul est
De ces principes généraux,
successivement
par sa
l'obligation de
d'actes,
sortes
Dieu; le
animaux,
lui,
toutes
les
Hayy ben Yaqdhân va déduire
règles
d'une
morale mystique.
animale, bien que nécessaire par accident à l'ob
tention de l'intuition continue, est, par essence, un obstacle
à
vie
cette
intuition. Il faut donc la
Hayy formule,
particulièrement,
réduire
au
touchant
minimum;
la
et
nourriture
(nature des aliments, quantité, intervalles entre les repas),
de règles bien curieuses, d'inspiration mani-
un ensemble
109
—
—
festement bouddhique : il s'impose, par exemple, de ne
manger la chair des animaux qu'en cas de nécessité abso
lue;
de
que
les
ne
les
parmi
prendre,
plus
nombreux,
les végétaux,
à détruire
animaux ou
de
afin
ne pas s'exposer
vivante; de choisir, pour la même raison, des
fruits dont les graines soient déjà mûres, et de ne point
jeter ces graines dans un terrain impropre à la végétation,
une espèce
[p. 82, à
etc.
p.
85, 1.
Pour imiter les
19].
leurs qualités,
corps célestes et acquérir
Hayy juge qu'il doit se livrer à certaines pratiques (d'inspi
ration également
bouddhique) : il imite leur action bien
faisante
sant,
sur
par
les êtres du
tous
exemple, les
auxquelles nuit une
ger celle qui
plantes
plante
monde sublunaire en arro
en
altérées,
délivrant
mais sans
parasite,
nuit, etc.; il imite leur
celles
endomma
pureté en
nettoyant
en parfumant son corps et ses vêtements
;
à l'instar de leurs différents orbes, il décrit autour de
l'île, du bien encore sur lui-même (à la façon des derviches
minutieusement,
tourneurs), des mouvements circulaires de plus en plus
rapides. Ce procédé d'étourdissement, en lui procurant
de
parfois
rapides
lueurs d'extase
assimilation partielle aux corps
troisième
[p.
Pour imiter
tifs, il
se
particulier
plicité,
et
tant
et
à la
à l'Être
l'assimilation
9 du bas].
attributs négatifs et posi
sa
attribut corporel.
caverne, tête
un
de
propre
essence,
autant
en
long
son
conscience
pareil
état
Il demeure donc immo
baissée,
ne
p.
paupières
imagination
entraînement, il
88, 1. 8 du bas, à
Un
achève son
prépare
le mouvement, les dernières traces de multi
à ne connaître que l'essence divine, sans lui
sa
jusqu'à la
[p.
à éliminer de
obstinément
après
ses
le
peut, les dernières traces de corporéité,
associer aucun
bile dans
Être dans
cet
s'attache
faire
que
d'assimilation,
85, 1. 20, à p. 88, 1.
espèce
nécessaire
mystique,
célestes, et
de
peut
objet
arrive
enfin
lui-même,
91, 1.
se
closes, écar
tout
à
sensible;
à
s'abîmer
perdre
en
Dieu
10].
décrire
:
pour
le
connaître
110
—
vraiment, il n'y
On
peut
n'en
a
d'autre
donner
[p. 91, 1. 11, à
rique
moyen que
d'y
état
arriver soi-même.
que sous
92, 1. 17]. Telle
se représenter un pareil
fausses, que,
dhân, malgré son
idée
quelque
p.
—
est
forme
des idées
en concevoir
sans
allégo
la difficulté de
l'avoir éprouvé, Hayy ben Yaq
intelligence supérieure et son excellente
même après
l'erreur de
une
il finit
divine, il
ne peuvent
échappent
de la
tarde
ne
raison
raisonnante.
ici l'auteur
voyons
être dites
aux catégories
de
a coutume
jamais
ne
chauves-souris
Par
dont le
le
avec
par
erreur :
essences séparées
(de toute
pensée
de
;
qu'elles
logique, discursive,
exception
une
unique,
noble sérénité
départir,
se
Mais,
corriger son
ton
et
blesse les
soleil
aussi, dans
Dieu.
ni une ni plusieurs
de la
quitter
à
pas
les
par comprendre que
matière)
identifié
croire qu'il s'est
faveur
d'abord, lui
philosophique, tombe
préparation
nous
dont il
gourmander
ces
«
[p. 94, 1. 16
yeux »
ces esprits bornés, incapables de rien comprendre
dehors des choses sensibles et de leurs idées géné
rales [p. 92, 1. 18, à p.
95, 1. 4 du bas].
L'auteur décrit alors, sous forme allégorique, toute la
hiérarchie descendante des essences séparées, aperçues en
et
17],
en
état d'extase
des
gences
celle
du
par
Hayy
sphères
monde
ben
Yaqdhân,
depuis
qui
se
les Intelli
savoir
comme une série
sublunaire,
moins en moins parfaits
à
des étoiles fixes jusqu'à
celle
de
renvoient, du
miroirs
de
premier
au
l'image de moins en moins nette de l'essence di
Celle du monde sublunaire représente le dernier et le
dernier,
vine.
de
moins parfait
semble
s'y
s'y diviser en
à
malheureuses
se garder
temps
de
que
jointes,
[p.
et
95, 1.
(il
comme
corps
eau
tremblotante
et
s'agit
des âmes
les
croire que ces
les
une
infinie d'essences individuelles
humaines),
autres perverses et
heureuses,
3 du bas, à p. 99, 1. 15]. Mais il faut
un corps
unes vertueuses
l'image de l'essence divine
dans
comme
une multitude
unies chacune
les
ces miroirs :
refléter
âmes disparaissent
périssables
disparaît l'image
auxquelles
réfléchie
par
en
même
elles
le
sont
miroir
111
—
lorsqu'est détruit le miroir lui-même; car
son ne doit pas être prise à la lettre : ce
âmes
cette comparai
ne
les
sont pas
dépendent de leurs corps, ce sont
dépendent d'elles. C'est le monde sensible
raisonnables qui
les
corps qui
qui
dépend du
c'est
ment,
monde
divin;
l'ombre
comme
l'accompagne
s'il
accompagne
le
nécessaire
[p.
corps
99,
1. 7 du bas, à p. 101, dern. 1.].
Hayy ben Yaqdhân, grâce à Y entraînement, obtient peu
à peu des extases plus fréquentes et plus longues, si bien
finit par vivre dans un état d'intuition mystique à
ininterrompu (p. 102, 1. 1 à 1. 5 du bas].
qu'il
près
Il
de l'île
tions
et
à la
voisine pour
prière
contrer un
lieu à
jour
[p. 105,1.
Açâl
nement
dans le
didacte
une
109,
p.
enseigne
révélée que
à
Hayy
105, 1.
très
sujet et
le
système
lui-même
1. 6 du bas à
de
d'esprit, Açâl ne
toute
inhabi
qu'il croit
2]. Açâl finit
par
habilement
langage;
découvert
et
il trouve
ren
amenés
avec éton-
par ce philosophe auto
interprétation transcendante de la
que
[à
professe
av.-dern.
L;
faire
p.
religion
l'islamisme
à 1.
110, 1. 6
Doué d'une
religion révélée.
peut
savoir
10]
:
cf.
ainsi
grande ouver
autrement que
d'acquiescer
interprétation, d'adhérer à la philosophie, spécula
mystique [p. 108, 1. 11, à p. 109, 1. 11 du bas]. Hayy,
cette
tive et
de
île
cette petite
p.
pieux personnage
en paix aux mortifica
108, 1. 10].
ture
à
du
même
à
13,
livrer
Hayy ben Yaqdhân. Leur rencontre donne
d'épisodes, conformes à la vraisemblance,
une série
tirés du fond
p.
dans
se
[p. 102, 1. 4 du bas, à
tée
Açâl,
entre alors en relations avec
venu
peu
son
ne voit rien
côté,
dans
opposition avec sa philosophie :
l'Envoyé
qui
l'a révélée, il
cette
il
obéit
à
religion qui
reconnaît
la
ses ordres
soit en
véracité
de
[p. 109, I. 10
du
bas, à p. 110, 1. 13].
Cependant, il a peine
use
le
telles
qu'elles
étonnement
à
s'expliquer pourquoi ce prophète
de paraboles,
sont; et il ne peut
plus souvent
au
lieu de dire les
se
défendre d'un
en constatant une sorte
de
choses
certain
relâchement
dans
112
—
législation religieuse,
la nourriture et la
cette
à
p.
a
du
dans l'île
il
les
112, 1.
hommes
ces
les
vents et
11 du
111, 1.
flots,
bas,
18].
d'Açâl,
amis
forment l'élite du
Hayy
entreprend
terre
ne peut
tations
110,
vérités sublimes qu'il
découvertes. Un navire, poussé par les
à point pour les y transporter [p.
Les
à
apporter
veut
salut en répandant parmi eux
p.
[p.
point, il décide Açâl à l'accom
sur ce
voisine :
arrive
à
lui donne
vulgaire
111,1. 19].
Plein d'illusions
pagner
et morale
qui
ne peut
qu'il
que
renseignements
l'infirmité intellectuelle
Açâl,
1.14,
le
les
malgré
C'est
ce
en
particulièrement
propriété.
concerne
comprendre,
—
lesquels le bon
parmi
Beçu
pays.
par eux avec
roi
de les instruire. Mais leur
s'élever
Salâmân,
empressement,
esprit
terre à
jusqu'à l'intelligence des interpré
Devenu
philosophiques.
un
eux
pour
objet
de
scandale, il désespère de les convaincre, de les corriger,
et s'aperçoit qu'il aboutit seulement à ébranler leur foi
sans aucun
pour
profit
leur
Il
phètes.
dévorer
parmi
du vulgaire;
images
régler
leur
en ce
les
monde,
meilleurs
saisissantes
dans
et assurer
les
le
empêcher
salut
de
les
vérités qui
de
s'entre-
traduire
en
sont nécessaires pour
leurs
relations sociales et
l'œuvre des prophètes, la
[p. 112, 1. 18, à p. 115, 1. 7 du
Telle
religions
la
pro
quelques-uns
d'entre eux, il faut leur
privée.
d'être des
reconnaît alors
pure ne convient point
vérité
que pour
une certaine mesure
conduite
raison
la
comprend que
auxhommes
Il
raison.
dans l'enseignement des
profonde sagesse qui réside
est
bas].
Il
ses
va
donc dire
excuses
déclare
adieu
à
qu'il pense
désormais
de
conduite est
de
croire sans résistance
les
nouveautés
Puis
nos
la
ces pauvres
les discours
pour
sienne
aux
[p. 115. 1. 6 du
deux
comme
; il leur
gens, leur
leur
qu'il
eux,
a
présente
tenus, leur
que
leur
règle
de s'y tenir,
obscures et de fuir
recommande
vérités
bas,
sages retournent
à
p.
116, I. 21].
dans leur île déserte
—
pour
jouir, jusqu'à leur
maine
réservée
L'auteur,
[p.
mort, de
en
terminant,
22]. Il
et
«
qui en sont
quelques
a eu
soin,
léger voile,
capables,
116, dern. 1.,
à
p.
s'excuse
lueurs du
dit-il,
mais qui
quelques
1.].
d'avoir
rares
av. -dern.
de
secret
fait de
demeurera
n'est pas
«
fait briller
des
ne pas
qu'auront vite
nétrable pour quiconque
[p.
cette vie vraiment surhu
faveur divine à
par une
de tous
117, 1.
dernier
—
[p. 116, 1. 9 du bas à
privilégiés
aux yeux
113
secrets
soulever
»
un
percer ceux
opaque et
digne d'aller
au
impé
delà
»
117, 1. 4 du bas].
Il réclame, enfin, l'indulgence des lecteurs pour la forme
libre et peu rigoureuse sous laquelle il a cru devoir expo
ser
d'aussi
dern. 1.].
graves questions
[p. 117, 1. 3 du bas, à
p.
118,
APPENDICE II
BIBLIOGRAPHIE
Liste alphabétique des
N. B.
ouvrages
cités.
Cette liste ne comprend ni les manuscrits iné
les livres d'un usage tout à fait courant, diction
naires, manuels, éditions des grands philosophes euro
péens, etc. Nous ne joignons au titre de l'ouvrage aucune
observation critique lorsqu'il s'agit d'un livre dont nous
n'avons fait qu'un usage très restreint. Quand nous jugeons
suffisante une appréciation formulée au cours de la pré
sente thèse, nous nous contentons
d'y renvoyer, en indi
quant la page et la ligne, ou la page et la note.
dits,
'ABD
—
ni
ER-RAZZÂQ
Décret
et
—
jjJi)i\,
de V Arrêt
Razzaq. Texte
divins,
pL=JL))
par
arabe publié
J
XJL^JI
ou
Traité du
le docteur Soufi 'Abd
pour
la
première
fois
ar-
par
Stanislas GUYARD. Paris, 1879.
Traité de la Prédestination
—
docteur Soufi 'Abd
et corrigée par
ar-Razzaq.
St. GUYARD. Nogent-le-Botrou, 1875.
AMARI (Michèle), Questions
savants musulmans par
Asiatique,
5e
et du Libre arbitre, par le
Traduction nouvelle, revue
philosophiques adressées aux
l'empereur Frédéric II [Journal
série, t. I (fév.-mars 1853)].
ARISTOTELIS omnia quae exlant opéra..., AVERBOIS
COBDUBENSIS in ea opéra omîtes qui ad haec usque
tempora
pervenere commentarii...
(les éditions
sont
innombrables
:
Venetiis, apud Juntas
voir Benan, Averroès
il fi
—
et
l'averroïsme,
lement
un
85 à
pp.
nous avons utilisé
des Juntes de 1562
celles
formé
onzième
87;
—
par
la Table
et
1574), 10
générale
principa
vol.,
plus
de Zimara
Marci Anlonii Zimarae... Tabula dilucidationum in
Aristotelis
ti.s
sur
la
Averrois.
et
de titre
page
et
Venetiis,
1576
sur
:
dic-
Juntas, 1575
apud
le folio 1.
(Miguel), El filôsofo autodidacto (Revistade Aragon,
Voir p. 57, dern. lignes et
janv., fév., et mars 1901.
ASIN
—
n.
4.
AVEBROÈS,
voir
AVICENNE,
voir
DE
BABBIEB
ROCHD (IBN).
SÎNÂ (IBN).
MEYNABD
Traduction
(G,),
nouvelle
du
de Ghaz-zali intitulé Le préservatif de l'erreur, et
notices sur les extases (des Soufis) [Journal Asiatique,
traité
7"
JX (1877)].
série, t.
texte
publié
arabe
la
plus exacte que
par
—
Contient des
Schmôlders,
et
corrections
la traduction
au
est
sienne.
BLOCHET (M. E.), Études sur l'ésotérisme musulman
[Journal Asiatique, 9e série, t. XIX et t. XX (1902)].
BASSET (René), La poésie arabe anté-islamique, Leçon
d'ouverture faite à l'École Supérieure des Lettres d'Al
ger, le 12 mai 1880 (Bibliothèque orientale elzévirienne).
Paris,
1880.
—
Voir
p.
24,
n.
à la fin.
2,
BOER (Ttitze de), Geschichte der Philosophie im Islam.
Stuttgart,
1901. Il
traduction
en existe une
anglaise par
E. R. JONES. London, 1903.
Excellent petit livre de
vulgarisation, intentionnellement dépourvu d'appareil
—
critique.
Voir le
compte rendu
de
cet ouvrage par
M. I.
GOLDZIHER dans la Deutsche
Lilteraturzeitung, 6 juil
let 1901, p. 1676, au bas, à p. 1680, et notre compte
rendu dans le Journal Asiatique, 9e série, t.
XVIII,
sept.-
oct.
—
1901,
pp.
393 à 399.
Hai ibn Jakzaan ibn Tofail naverteld door T. J. de Boer
(Tweemaandelijksch
n.
4 (où
ce
titre
Tijdschrift,
mai
est cité sous une
1898).
forme
—
Voir
altérée).
p.
56,
117
—
BRUCKER (J.), Historia
cunabulisadnostram
dice accessionum
2°
1767,
6
édit.,
critica
philosophiae,
usqueaetalem
et
supplementoruin.
(Baron),
Collection dirigée
CATALOGUES de Bibliothèques
Bodleyenne d'Oxford (voir
(voir
2,
p.
2,
p.
1;
CHAHRISTÂNÎ,
1766-
grands philo
Cl. Piat). Paris, 1900.
Escurialensis
Alger (voir
:
31,
p.
1); British
2); Caire (Le) (voir p. 36, n. 2);
n.
n.
Linsiae,
Avicenne (Les
par
CASIRI, Bibliotheca Arabico-Hispana
triti, 1760-1767, 2 vol.
(voir
in-
a mundi
deducla, cum appen
vol.
CARRA DE VAUX
sophes.
—
p.
voir en outre
voir
CHALLIKANI (IBN),
n.
37,
Ma-
n.
2)
;
Muséum
Escurial
CASIRI).
SHARASTÂNI.
illuslrium virorum, e pluribus
Arabice
dit, variis lectionibus indicibusque locupletissimis instruxit Ferdinand
WÙSTENFELD, Philosophiae doctor,
inter
manuscriptis
lingg.
orientt.
docens.
vitae
se collatis nunc primum
in Universitate Georgia Augusta
Gottingae, 1835-1837,
—
oL;9j
ij^if^
tionary,
edi-
^j^A
2
Ibn Khallikân
translated
from
GUCKIN DE SLANE...
the
privatim
vol.
s
Biographical
Arabie
by
Paris, 1843-1871,
Dic-
Baron MAC
4
vol.
CODEBA (Francisco), El filôsofo autodidacto de Abentofail (Bolelin de la Real Academia de la Historia,
t.
XXXVIII,
CONDE
(Dr
janvier 1901).
don
de los Arabes
y
memorias
Antonio), Historia de la dominaciôn
Espana, sacada de varios manuscritos
José
en
arabigas.
Paris, 1840.
Voir MABLÈS.
—
DJÂMF,
voir
DOZY (B. P.
JÂMÏ.
A.),
Scriptorum Arabum loci de
—
Essai
sur
Abbadidis,
Lugd. Batav., 1846-1863, 3 vol.
l'histoire de l'islamisme. Leyde, 1879.
nunc primum editi...
118
—
DUGAT
Histoire des
(Gustave),
religieuse
des
philosophes et
théolo
(De 63% à 1Q258 de J.-C). Scènes de la
Un peu faible :
Orient. Paris, 1878.
giens musulmans
vie
—
—
en
digérée.
compilation mal
(Léon), Hayy ben Yaqdhân, Roman philoso
d'Ibn Thofaïl, texte arabe publié d'après un nou
GAUTHIER
phique
les
veau manuscrit avec
traduction
ral
de l'Algérie).
La
—
faite le 16
cours
anciens
textes
et
géné
Alger, 1900.
Leçon
musulmane.
philosophie
Le
cours public sur
de
des
variantes
française (Collection du Gouvernement
d'ouverture d'un
d'Ibn Thofaïl,
Chargé
roman philosophique
1899,
novembre
par
Léon
Gauthier,
à la Chaire de Philosophie de l'École
des Lettres d'Alger (Bibliothèque orientale
supérieure
elzévirienne).
Paris, 1900.
La théorie d'Ibn Rochd (Ave rroès)
—
religion et
lettres
de la
philosophie.
tée
par
les
philosophes
prochainement
astronomique
arabes
l'erreur),
DERS dans
édité
son
de la
rapports
le doctorat
ès-
du
de Ptolémée ten
XIIe siècle
(paraîtra
dans le Journal Asiatique).
GHAZAL1 (EL-), El-monqidh
de
les
pour
à la Faculté des Lettres de l'Université
présentée
de Paris. Paris, 1909.
Une réforme du système
—
sur
Thèse
et
Essai
sur
(La Délivrance
min edh-dhalâl
français
traduit en
les écoles
SCHMOL
par
philosophiques chez
les Arabes (voir SCHMÔLDERS).
Autre traduction
—
française,
voir
BARBIER DE MEY
NARD.
Édition de Constantinople [1870 (Barbier de Meynard,
—
Introduction de
sa
traduction,
mann, Gesch. der arab.
être
—
s'agit-il
Tahâfot cl-falâcifa, texte
du Tahâfot
page); 1876 (Brockel-
Liller., I,
de deux éditions
hég. (= 1885). Le
2e
p.
425,
57).
Peut-
différentes.]
arabe
édité
au
même volume contient
et-lahâfot
n°
Caire
en
le texte
d'IBN ROCHD (1302
hég.)
1302
arabe
et
du
119
—
Tahâfot
hég.
=
unique,
—
el-
falâcifa du
1488 de l'ère
n'est pas
—
turc KHÔDJA
chrét.
ZÂDÈ,
(1303 hég.).
m. en
893
Celte édition,
-
toujours correcte.
Traduction française (inachevée) du Tahâfot el-falâcifa,
publiée d^ans le Muséon
(1899, pp. 274 à 308, 400 à 407;
1900,
des
pp.
VAUX.
—
GBACIAN
p.
—
346 à
54,
Voir
p.
sous
97,
(Baltasar),
n.
El
française,
KHALFA,
cibusque
zur
Criticùn,
51,
latine
voir p.
51,
au
bas,
à
n.
et
encyclopaedi-
Leipzig, 1835-1858,
Ende des 13. Jahrhundert des Hidschret.
vol.
Vienne,
vol.
an allegorical
one ofthe seven poems enlitled
Mulla Jûml
7
Literaturgeschichte der Araber.
(Mulla), Salâmân U Absâl,
now
,
first
in the
manuscripts
private
5.
vertit et commentario indi-
instruxit G. FLUGEL.
1850-1856, 7
being
Baron CABBA DE
4.
voir p.
HAMMEB-PURGSTALL,
JÂMI
La Destruction
suivant :
parle
Lexicon bibliographicum
cum.... primum edidit,
bis
le litre
Al-Gazali,
1. 2.
Traduction
HAJl
376)
philosophes par
collections,
FALCONER.
edited
Library
the Hafl
from the
ofthe
with various
romance;
Aurang
of
collation oi'eight
India
House,
readings,
by
and
in
FORBES
London, 1850.
I.
KHALLIKÂN
(IBN),
voir
CHALLIKANI
vi/ae...
KBEMEB (Alfred von), Geschichte der herrschenden Idée n
des Islams. Der Gottesbegriff, die Prophétie und Staatsi-
dee... Leipzig, 1868.
LECLEBC
Exposé
(Dr
Lucien),
complet
Histoire de la
des traductions du
médecine
grec.
Les
arabe.
sciences en
Orient, leur transmission à l'Occident par les traductions
Utile compilation, à laquelle
latines. Paris, 1876, 2 vol.
il ne faut pas reprocher avec trop de sévérité d'être im-.
—
parfaitement
MACDONALD
digérée.
(Duncan
B.)
..
Professor
of
semitic
lan-
120
—
in Hartford
guages
—
theological
Seminary, Development
theology jurisprudence and constitutional
of
Utile à lire; dépourvu d'appa
theory. London, 1903.
muslim
—
reil critique.
history ofthe mohammedan dynas
by Pascual de GAYANGOS.
MAKKABI (AL-), The
in Spain, translated
London, 1840-1843, 2 vol.
ties
MABLÈS
(de),
Maures
en
traduite
M.
par
Histoire de la domination des Arabes
Espagne
de l'arabe
en
MABLÈS.
de
MABRÉKOSHÎ
Almohades,
espagnol
de M. Joseph
CONDE,
vol.
(Abdo'l-Wâhid al-), The
by R. DOZY. Leyden,
Histoire des Almohades
—
traduite et annotée
par
E.
des
l'histoire
Paris, 1825, 3
edited
et
rédigée sur
Portugal,
el en
history
of the
1881, 2° édition.
d'Abd el-Wâh'id Merrâkechi,
FAGNAN. Alger, 1893.
MASPERO (G.), Compte rendu, par G. Maspero, de la
traduction de YAbrégé des Merveilles par le Baron CABRA
DE VAUX (Journal des
Savants, 1899).
MEHREN (A. -F.), Correspondance du
Sab 'in Abdoul-Haqq
avec
philosophe
soufi Ibn
V empereur Frédéric II de Hohen
[Journal Asiatique, 7e série, t. XIV (1879)].
Traités mystiques d'Aboû Ali al-Hosain ben Abdallah
staufen
—
ben Sînâ
en
en
—
ou
d'Avicenne, texte
La
philosophie
d'Avicenne [Ibn
des documents inédits
MERX
(Adalbert),
barung
l'explication
arabe... avec
français. Leyde, 1889-1899, 4 fasc.
français est une simple paraphrase.
—
Sina]
L'explication
exposée
d'après
(Muséon, 1882).
Eine Mittelàlterliche Kritik der Offen-
(Protestantische
Kirchenzeilung filr
das
evange-
lische Deutschland, 22 et 29 juillet, 5 et 12 août 1885,
colonnes 667 à 673, 688 à 695, 708 à 714, 730 à 737J.
—
Voir
MUNK
page
56, 1. 13
(S.), Notice
à 1.21.
sur
Joseph ben lehouda
hadjâdj Yousouf ben-Ya'hia
al-Sabti
ou
Aboul'-
al-Maghrebi,
dis-
121
—
—
ciple de Maïmonide (Journal
juillet 1842).
Asiatique,
Mélanges de philosophie juive
—
A
peine vieilli
; encore
et arabe.
Islam
of
Islam
«
the
under
Paris, 1859.
the Bengal
Arabs
the
under
série, t XIV
—
à consulter.
utile
OSBOBN (Bohert Durie), Major in
author
3e
»
Staff Corps,
(London, 1876),
khalifs of Baghdâd. London, 1878.
—
Tableau d'ensemble intéressant.
POU
(Bartolomé),
Bilbilitano
Bartholomei
philosophiae
S. J. in Seminario
HisInstitutionum
professoris,
Povii,
toriae philosophiae Libri XII. Edit.
e
Bilbili, 1763.
BENAN
(Ernest), Averroès et l'averroïsme, Thèse française
le doctorat ès-lettres. Paris, 1852. 2e édition,
1861;
3e
éd., 1866; 4eéd. (simple réimpression de la troisième),
la couverture porte 1893 et la page de titre 1882.
Voir
pour
—
notre
sur
les
intitulée La
rapports
en
sim,
pp.
thèse
de la
particulier
théorie
d'Ibn Rochd
(Averroès)
de la philosophie, pas1 à 8 (plus spécialement p.
3) et
religion et
pp.
177 à 179.
BOCHD (Ibn), voir ABISTOTELIS... opéra...
Tahâfot et-tahâfot. Le Caire, 1302 hég. (= 1885). Voir
GHAZÂLÎ(EL-), Tahâfot el-falâcifa.
—
SCHMÔLDEBS (Auguste), Essai sur les écoles philoso
phiques chez les Arabes et notamment sur la doctrine
d'Algazzali. Paris, 1842.
texte arabe,
de la
curieuse
monqidh
voir
ne
souvent
min
Contient, en particulier, le
fautif, et une traduction défectueuse,
—
autobiographie
edh-dhalâl
d'El-Ghazâlî intitulée
(La délivrance de
El-
l'erreur);
BARBIEB DE MEYNABD. Ce livre de Schmôlders
doit être
consulté qu'avec
tion; d'ailleurs, la
proprement
philosophie
excellente
dits
juive
est
et
critique
la
plus grande circonspec
qu'y tiennent les philosophes
nulle. Munk, dans ses Mélanges de
place
arabe,
p.
à laquelle
337,
nous
n.
2,
en
a
renvoyons.
fait
une
—
SCHREINER
122
—
Beitrâge
(Martinj,
zur
Geschichte der
theo-
logischen Bewegungen im Islam [Zeilschrift der deulschen
Gesellschaft,
morgenlândischen
SHABASTÂNI (Muhammad al-)
LU (1898)].
t.
JUI
JssJIj,
religious and philosophical sects... now
the
by
collation ofseveral mss.
the
first
Book of
from
edited
TON..., Assistant keeper ofthe manuscripts in
tish Muséum... London, 1842-1856, 2 vol.
Abu-'l-Fath'
Muh'ammad
—
Maie vollslàndig
erklârenden
Anmerkungen
SÎNÂ
(IBN), Tis'o
raçâ'il
tâ'lîf... Ibn
Sînâ
siquepar...
Ibn Sînâ).
—
Voir
73, 1.
p.
(Neuf
16
d'après les
et
traduit
von
par
Dr. Theodor
Halle, 1850-1851,
çais, des
tions
—
trois
vol.
Constantinople, 1298 hég. (=1881).
et suiv.
et
des avertissements,
pas
encore
paru).
texte arabe,
dernières
avec une
sections
publié
d'Oxford,
Leyde, 1892
et
M. MEHREN
publié, dans le deuxième fasc. des Traités
d'Avicenne, le
2
fl'l-hikma wa'th-thabl'iyyât,
la philosophie et laphy-
de Berlin, de Leyde
S. FORGET. I. Texte arabe.
n'a
ersten
und mit
orienlalischen Lit-
manuscrits
(La traduction
Reli-
riçâla sur
Le livre des théorèmes
—
versehen
Privatdocent der
der Universitàt Halle...
teratur an
Zum
dem Arabischen ûbersetzt
aus
HAABBRUCKER,
the Bri-
asch-Schahrastâni's
Philosophen-Schulen.
und
gionspartheien
CUBE-
Bev. William
paraphrase en
de
cet
a
mystiques
ouvrage
fran
(sec
VIII, IX, X).
Kitâb en-nadjât (Le livre du salut) [imprimé à la suite
du Qânoûn fl'th-thibb (Canon de médecine) d'Ibn Sînâ].
Le Kitâb en-nadjât est un abrégé du
Romae, 1593.
—
(Le livre de la guérison),
Kitâb
d'Ibn
Sînâ, dont M. HORTEN publie
depuis 1907, une traduction allemande
Das Buch der Genesungder Seele.
SUTER
(Heinrich),
Araber
und
fascicules,
sous
ce
titre :
Leipzig und New-Yonk.
Die Mathematiker
ihre Werke.
grand ouvrage
par
und
Leipzig, 1900.
Astronomen der
—
(IBN), Éditions
THOFAÏL
123
et
—
traductions,
voir pp.
THOLUCK (Frid. Aug. Deofidus), Ssufismus sive
phia Persarum pantheistica...
Berolini, 1821.
—
Bluthensammlung
aus
der
morgenlàndischen
44 à 48.
theoso-
Mystik.
Berlin, 1825.
VATTIER (P.), La logique du fils de Sina, communément
appelle Avicenne, Prince des philosophes et médecins
Nouvellement traduite d'Arabe
arabes.
François
en
par
P. Vattier, Conseiller et Médecin de Monseigneur le Duc
d'Orléans. A Paris, 1658.
WUSTENFELD (Ferdinand), Geschichte der
Aerzle und Nalurforscher. Goettingen, 1840.
ZER'
(IBN
Qirthâs)
726, ab
Fesano,
Abd
1846, 2
Roudh
et
a condito
vel
ut
n.
ad annum
alii
malunt
el-
fugae
Zer'
Abu Mohammed Salih ibn
conscriptos,... edidit...
Carolus Johannes TORNBERG...
Upsala,
latine
1843-
vol.
el-Kartas.
annales
3,
Maurilaniae (Baoudh
Idrisidarum imperio
Granatensi,
de la
A. BEAUMIEB.
p.
regum
Abu-1-Hasan Ali ben Abd-Allah Ibn Abi
el-Halim
vertit...
—
ABI), Annales
arabischen
1.
Histoire des
Paris,
souverains
du Maghreb
de Fès, traduit de l'arabe par
Voir d'autres traductions,
1860.
ville
—
TABLE
DES MATIÈRES
Pages.
Première
partie.
—
Vie d'Ibn Thofaïl
....
Deuxième partie.
Œuvres d'Ibn Thofaïl.
Chapitre I.
Œuvres poétiques,
médicales,
1
—
—
nomiques
Chapitre II.
Troisième
astro
.......
Œuvres
—
partie.
—
Le
philosophiques
...
roman philosophique
23
31
d'Ibn
Thofaïl.
Objet,
sources,
genèse
du
livre,
originalité
de l'au
teur
59
Appendices.
Appendice I.
d'Ibn
—
Thofaïl
Yaqdhân
ou
Bésumé du
intitulé
:
Secrets de la
roman
philosophique
Riçâla de
Hayy
philosophie
ben
illumina
101
tive
Appendice II.
des
—
Bibliographie. Liste
alphabétique
115
ouvrages cités
ANGERS,
IMP.
ORIENTALE A.
BCRDIN
BT
Cle,
RUE
GARNIBR, 4.
CORRECTIONS ET ADDITIONS
L'auteur, par suite de circonstances particulières,
l'impression, vérifier les citations contenues dans
dans l'orthographe des transcriptions
chiffres
renvoyant
nombre
de fautes
à la
(1)
page et
propres
à la ligne des ouvrages, etc.,
—
certain
Dombay
lire F.
Dombay
1, au lieu de 1. 33 et 34 lire 1. 32 et 33
1, I. 1, au lieu de 1. 6 lire 1. 9
1. 2, après p. 182, 1. 2 ajouter
; trad. franc., p. 292, 1. 16.
l. S, au lieu de p. 49S lire p. 493
1. 9, après p. 335, ajouter n. 35,
1. 23, après 1, 1 et 2 ajouter
; le texte arabe, dans une phrase
peu intelligible et probablement altérée, nomme ici (p. iro, 1.
13)
n.
u.
—
un
:
Page 3, note 1, ligne 10, au lieu de F. de
P. 5, 1. 6, au lieu de 1184 lire 1154
P. 6,
n'ayant pu, au cours de
les notes, il s'est glissé
à chaque auteur, dans les
—
—
—
—
—
—
—
«
le
vizir
çaise
Aboû Bekr
; trad.
l'auteur
lat.,
p.
(ce
»
passage manque
181, 1. 24). Peut-être
dans la traduction fran
s'agit-il
d'Ibn
Thofaïl,
que
bas (p. iro, 1. 20 et 21).
à 1. 26 ajouter
; trad. lat.,
nommera plus
1, 1. 24,
après
p. 182, 1. 2 à 1. 8;
franc., p. 292, 1. 16 à av.-dern. 1.
n. 1, 1. 27, au lieu de qàdhi lire qâdhî
9, n. 1, 1. 5, au lieu de 1. 15 lire 1. 16.
10, u. 1, au lieu de p. ivr, 1. 4 lire p. IVo, 1. 8
15, 1. 4 des notes, au lieu de sein Leibartzt lire seiuen Leibarzt
19. n. 1, 1. 3, au lieu de 1. 24 lire 1. 26
n. 2, 1. 1, après 1. 14; ajouter trad lat., p. 190, 1. 3;
: le mss. porte par erreur ovi au
20, u. 1, 1. 7, après au bas ajouter
—
n.
trad.
—
P.
P.
P.
P.
—
P.
lieu de
—
u.
—
n.
oaI.
1, 1. 9, après 335, ajouter n. 35,
3, au lieu de 1. 16 et 17 lire 1. 19
et
20
L'appendice II (Liste alphabétique des ouvrages cités) sert de table d'errata
les titres d'ouvrages qui s'y trouvent reproduits.
Outre les fautes particulières dont nous donnons la liste, signalons ici, en gros, les
fautes typographiques suivantes, reproduites chacune deux ou trois fois.
pour Ibn Rochd
Ibn Roch
Ibn Sab'în
Ibn Sab'ïn
(1)
pour
—
mahdi
Ibn Abî 'Oçaïbiya
compte-rendu
Ibn Rochd
—
mahdî
—
Ibn Abî Oçaïbi'a
compte rendu
—
—
Ibn Roschd (dans des textes de Munk
et de Renan).
accents toniques ont été omis.
*
Enfin,
dans les textes espagnols,
ll,u Titufifll
quelques
P. 25, 1. 1 des notes, au lieu de vol. I lire vol. Il
n. 5, 1. 1, au Heu de 1. 33 à 1. 35 /ire 1. 34 à 1. 36
P. 31, n. d, 1. 3, au lieu de p. 65 lire p. 64
—
P. 33,
7, au lieu de geblieben lire gebliebenen
12, au lieu de p. £ lire p. r
2, au lieu de Ceuta /ire Murcie
8, au lieu de p. t lire p. r
1. 12, au lieu de p. iv, n. 5; p. i A, u. 3 lire
2, 1.
3, 1.
P. 36, u. 3, 1.
P. 37, n. 1, 1.
—
—
P. 48,
P. 49,
n.
n.
—
n.
n.
4,
1,
au
lieu de
au
lieu de 1. 8 lire 1. 3
47 lire
p.
p.
IV,
p.
n.
3
417
P. 50, 1. 5 des notes, au lieu de Farid lire Farld
1. 9 des notes, après 111 ajouter
; Cl. Huart, Littérature arabe,
n. 3, 1. 1, au lieu de p. 442 lire p. 443
—
p.
269.
—
P. 51, 1. 4, au lieu de Hâdjî
Schmôlders donne
—
n.
1, 1.
4
et
5,
après N°»
inexacts ; voir les
Hâdjî Khalfa.
P. 53,
P. 57,
—
n.
n.
1, 1. 7,
4, 1. 2,
1. 3,
—
Khalfa
et
1764
et
après
lui Schmôlders donnent lire
5356)
...
donne
renvois que
ajouter
sous
au
lieu de,
au
lieu de t. XXVIII lire t. XXXVIII
au
lieu de
p.
8 lire
p.
Ces deux
n°
nos
sont
4902 la table de
6S
4 à 8 lire
pp.
le
pp.
5 à 8
P. 61, 1. 2 des notes, au lieu de Oql-^J°\ lire
hokamâ'
1. 4 des notes, au lieu de hokamâ lire
P. 67, 1. 20 des notes, au lieu de 1. 20 lire 1. 26
ljjal^xJ0\
et ajouter
(sic).
—
P. 69,
—
3,
n.
1.
3,
au
à la fin de la
H,
p.
lieu de fasc. 3 lire fasc. 2
note
332, 1.
(5),
10
et
Ibn Khaldoûn (Prolégomènes, Paris, 1858,
U; traduction de Slane, II, p. 385, 1. 12 et 13.
ajouter
Voir le contexte) parait avoir confondu de
d'Ibn Thofaïl avec celui d'Ibn Sinâ.
P. 71,
n.
3, 1. 1,
au
lieu de
pp.
34 à 42 lire
P. 73, 1. 18, au lieu de tâ'llf lire
P. 84, 1. 6 des notes, au lieu de
P. 91, 1. 12 de la note,
I. 15 de la note,
—
pp.
même
le
Hayy
ben Yaqdhân
35 à 50
ta'lîf
p.
ir£
lire
p.
irj
au
lieu de
au
lieu de 1. 17 lire 1. J8
avant-dern.
1. lire
n.
e, dern. 1.
P. 117, J. 8, au lieu de 1767 lire 1770
1. 14, après pluribus ajouter codicibus
—
—
P. 119,
1.
26,
après
au
lieu de José lire José
la 1. 17,
ajouter
HUART
(Cl.), Littérature
arabe.
Paris, 1902.
3*E
^
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