Parcours - Le TIR et la Lyre

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Parcours - Le TIR et la Lyre
Violaine de Carné
Comédienne - Auteur - Metteur en scène
Porteuse de projets au sein de la compagnie
théâtrale le T.I.R et la Lyre
Après Hypokhâgne et une Maîtrise d’Histoire à la Sorbonne, Violaine de
Carné intègre en 1992 l’E.S.A.D (Ecole Supérieure d’Art Dramatique) pendant trois
ans. Elle élargit ensuite sa pratique artistique au chant, au clown, au masque, au
mouvement, par le biais de stages et travaille avec de grands metteurs en scène
comme Ariane Mnouchkine, Jean-Pierre Vincent, Philippe Adrien, Alain Françon,
François Rancillac.
Elle joue, comme comédienne dans de nombreux spectacles : « Mademoiselle
Julie » d'August Strinberg (mise en scène : Daniel Amar - Théâtre 95 de Cergy), «
Armor » d'Elsa Solal (mise en scène : P. Boulay - T.G.P. de Saint-Denis), « Le Jeune
Prince et la Vérité » de J-C Carrière (mise en scène : E-A Maillet –
Centre
Dramatique National de Sartrouville). En 2009/2010, avec l’auteur en scène,
François Chaffin, elle joue dans « La première fois que la nuit est tombée » (Scène
Nationale de Saran) et « Nous sommes tous des dictaphones » (Scène Nationale de
Dunkerque, Scène Conventionnée de Bellac, Théâtre de l’Opprimé à Paris.) et en
2012 « Hiver » de Jon Foss (Scène Nationale de La Ferme du Buisson , Théâtre de
l’Etoile du Nord à Paris).
Au cinéma, elle tourne notamment avec Abdellatif Kéchiche dans La
Graine et le Mulet en 2006 et dans La Vénus Noire en 2009.
Parallèlement à son travail de comédienne, Violaine de Carné a soif de
« formes nouvelles » . Elle crée donc la compagnie le T.I.R et la Lyre en 1999 pour
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donner vie à ses propres créations. Le premier spectacle sera « Revendications
galantes ou le cabaret des filles de joie » en 2001, suivi du « Chœur d’artichaut ou
l’Alchimie du goût » en 2003. Ces deux premières créations originales, qu’elle écrit,
met en scène et interprète, mêlent musique et théâtre, dans une ambiance de
« cabaret », en alliant tradition et modernité
Dans « Revendications galantes ou le cabaret des filles de joie », deux
cocottes en « boa, corset et plumes », deux « clichés » un peu surannés de la
prostituée, l’une experte et l’autre novice, interpellent les spectateurs, de textes en
chansons, sur les questions de l’amour, de l’échange et du rapport marchand. Dans
« Chœur d’artichaut ou l’Alchimie du goût », un tout autre univers se déploie : un
chœur de quatre comédiens chanteurs, quatre « pupitres » (Basse, Ténor, Alto,
Soprane) nous immerge dans le chant Renaissance a capella. Un spectacle festif et
convivial qui associe à une dégustation de vin et de fromage, une performance de
chant choral. Un voyage qui met en appétit les spectateurs, délie les langues et qui
oscille entre tradition française (culture du vin et univers rabelaisien) et modernité :
initiation à l’œnologie et à l’alliance des saveurs entre vin et fromage, réflexion autour
du goût. Aujourd’hui encore, Violaine de Carné présente ce spectacle, pour des
ouvertures de saison dans les théâtres, parfois aussi hors les murs, dans des lieux
« patrimoniaux » (châteaux, caves, festivals etc...).
En 2006, le travail d’écriture et de mise en scène se poursuit avec « L’Encens
et le Goudron », un spectacle sensible qui traite des troubles du langage et de la
mémoire. Pour l’écrire, elle suit, pendant huit mois, des patients en rééducation à
l’hôpital de Garches. Le réalisateur Gilles Boustani l’accompagne. Ce spectacle
qu’elle joue, seule en scène en interprétant sept personnages, aborde un thème qui
lui est cher, celui de l’altérité et de la différence. À la musique et au texte s’ajoutent la
vidéo et… des odeurs.
Développant avec ses créations un travail théâtral autour des sens et de nos
perceptions, Violaine de Carné décide alors en 2009 de poursuivre cette ligne
artistique en montant cette fois-ci une œuvre issue du répertoire du Romantisme.
« Le Cycle des Nuits ou Puisque tout meurt ce soir pour revivre demain » est un
spectacle poétique et transdisciplinaire d’après les Nuits d’Alfred de Musset, quatre
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poèmes dramatiques à la frontière de la Poésie et du Théâtre. À travers ces quatre
Nuits, quatre saisons qui reflètent des mouvements de son cœur, Musset nous parle
de la création et du processus de création. Comme une tentative « d’art total », si
cher aux Romantiques, Violaine de Carné a voulu mêler dans ce spectacle toutes les
expressions artistiques : théâtre, poésie, musique, danse, cinéma.
À travers la compagnie Le TIR et la Lyre, Violaine de Carné porte donc un
projet artistique contemporain interrogeant les rapports que l’homme entretient avec
l’art et la société. Il s’agit toujours d’expressions artistiques sensibles et
sensitives qui mettent l’accent sur les émotions suscitées par le chant, les
odeurs mais aussi des références au répertoire d’œuvres populaires connues
de tous. La musique, le théâtre, la poésie, le cinéma contribuent à exprimer ces
sentiments et ces émotions qui font sens, qui permettent de mieux nous comprendre,
de construire ensemble. Ces valeurs de partage, de rencontre, d’échange
s’expriment à travers des formes qui doivent être ouvertes, accessibles au plus grand
nombre.
Le Cycle des Nuits ou Puisque tout meurt ce soir pour revivre demain a été
crée et représenté à l’Opéra-Théâtre de Limoges, et s’est accompagné d’ateliers
pédagogiques dans les Lycées (faire découvrir la langue de Musset, le travail sur le
vers et le mouvement artistique qu’a été le Romantisme)
Les
représentations
de
L’Encens
et
le
Goudron
ont
toujours
été
accompagnées d’actions de sensibilisation (conférences, ateliers) avec des publics
dits « sensibles » (Centres sociaux, hôpitaux, jeunes en difficultés), des seniors ainsi
que des scolaires.
Avec le soutien de la Drac Culture à l’hôpital, Violaine de Carné a développé
pendant trois années un travail théâtral avec des patients à l’hôpital de Coubert (77).
Elle intervient aussi régulièrement pour un travail de médiation culturelle au sein de
l’association Culture du Cœur.
C’est donc à travers des spectacles, des rencontres, des actions de
sensibilisation, des étapes de travail ouvertes au public que Violaine de Carné
propose au public de partager des émotions et de réfléchir aux meilleurs moyens de
les exprimer, d’aller à la rencontre de l’autre. Pour libérer ces émotions, elle a
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imaginé et mis en place des stages d’écriture et de théâtre olfactif. Ces ateliers de
recherche olfactive qu’elle a développée avec des publics amateurs - mais aussi
avec des comédiens professionnels, sous la forme de stages de direction d’acteurs
sur Paris - la mènent en 2012-2013 à l’écriture puis à la mise en scène d’une
nouvelle création : « Les Parfums de l’âme ». L’ambition de cette fiction est de
plonger le spectateur dans le monde fascinant des odeurs. La pièce est une
exploration du sens de l’odorat autant qu’une réflexion sur la question de l’identité.
Les représentations ont été accompagnées d’une diffusion d’odeurs dans les salles.
C’est la proposition d’un théâtre qui sollicite un sens nouveau, autre que la vue et
l’ouïe et qui bouscule les conventions.
Le monde de l’olfaction (déjà abordé dans l’Encens et le Goudron) lui ouvre un
véritable terrain de recherche artistique, scientifique et philosophique. Nourrie de
rencontres, d’échanges avec de nombreux parfumeurs mais aussi des scientifiques
(neurobiologistes de l’olfaction), des philosophes, elle intègre le projet KODO
(financé par l’ANR). Ce projet de recherche scientifique, philosophique et artistique,
autour d’une esthétique olfactive, est mené par Chantal Jaquet, philosophe de
l’odorat et deux neurobiologistes, Didier Trotier (CNRS) et Roland Salesse (INRA).
Les Parfums de l’âme qui réunit sept comédiens au plateau, de la musique, de
l’image et des odeurs a été présenté sur le premier trimestre 2013 à la Scène
Conventionnée des Ulis, aux Théâtres de Sarcelles, Coulommiers, Epinay sous
Sénart,
ainsi qu’à l’Espace des 26 Couleurs de Saint Fargeau-Ponthierry. Les
représentations on toutes été accompagnées d’actions de sensibilisations originales :
conférences scientifiques autour de l’odorat en amont des représentations et auprès
des scolaires, rencontre et conférence sur le processus de création des odeurs du
spectacle au Musée International de la Parfumerie (M.I.P) à Grasse, ateliers olfactifs
avec des scolaires et des patients de plusieurs centres médicalisés. Les Parfums de
l’âme ont été soutenus par le dispositif Sciences en Essonne.
En 2013/2014, des visites olfactives « déambulatoires » dans des lieux
patrimoniaux sont développées, soutenues par la Région Ile de France. Philosophes,
parfumeurs, historiens, scientifiques convieront les spectateurs, à l’issue de ces
visites, à des conférences, rencontres, débats.
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Avec son travail sur l’odorat au théâtre, s’est amorcé pour Violaine de Carné
le premier volet de sa recherche entre Arts et Sciences. Celle-ci devra se poursuivre,
se déployer, en s’ouvrant à des créations autour des sens. Elle souhaite notamment
réinterroger à travers ce prisme les modes d’expression, mais aussi les conditions de
réception par le public au travers de sujets de société.
La compagnie le T.I.R et la Lyre est soutenue, par le Conseil Général de
l’Essonne et le Conseil Général de Seine et Marne, pour ses créations artistiques et
son implantation territoriale.
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