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GUIDE D’ORIENTATION
HANDICAP VISUEL
www.social.gov.ma
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SOMMAIRE
I-
Avant
propos……………………………………………………………………………….…....………4
Handicap visuel : informations générales…………………..………………………..………… 5
II- Types et degrés du Handicap visuel ………………………………………..…………………. 7
III- Dépistage précoce de la déficience visuelle ……………………………………………………..8
IV- Le diagnostic est annoncé, que faire ? …………………………………………………………..9
V- L’éducation familiale …………………………………………….…………………………….17
VI- Socialisation …………………………………………….……………………………..………..27
VII- Formation professionnelle : accès à l’intégration socioprofessionnelle…..…………….………33
VIII- Intégration socioprofessionnelle ……………………………...………………………………..34
ANNEXES :
ANNEXE I- Liste des unités d’orientation et d’accompagnement ……………………………..….43
ANNEXE II- Bibliographie et Webographie……………………………….……………………….44
2
Avant - propos
Faciliter l'intégration des personnes en situation du handicap et promouvoir la
promotion de tous leurs droits, constituent un défi fondamental que le Ministère de la
Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social est en train de relever
dans le cadre de sa mission de coordination des politiques publiques, en ligne avec les
dispositions de la Constitution du Royaume où le texte dans son préambule bannit toute
forme de discrimination fondée sur le handicap , et dont l’article 34 exhorte les pouvoirs
publics à inclure les droits de cette catégorie de citoyens dans les politiques publiques, et
en harmonie aussi avec les engagements de la Convention internationale relative aux
droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif ratifiés par le Maroc en
2009.
Le Maroc est également engagé dans le processus évolutif que le monde connaît
aujourd’hui dans le domaine du handicap, en particulier les progrès accomplis au
niveau scientifique et les bonnes pratiques d'intégration sociale des personnes en
situation du handicap. Ainsi un nouveau cadre conceptuel du handicap est adopté
aujourd’hui au Maroc , qui redéfinit le handicap comme étant une interaction des
incapacités avec les diverses barrières, interaction qui peut faire obstacle à leur pleine et
effective participation sociale sur la base de l’égalité avec les autres, aussi le Maroc a
entamé un processus d’amélioration du modèle de prise en charge sociale par
l’élaboration d’une politique publique cadrée par une approche de développement
inclusif fondé sur les droits garantis à tous les citoyens, hommes et femmes, ce qui se
traduit par le projet de loi cadre 97.13 , et la volonté d’harmoniser l’arsenal législatif et
réglementaire national.
Afin de sensibiliser et d’élever la conscience de tous les acteurs concernés par les droits
des personnes en situation du handicap, autour des questions relatives à l’handicap , le
Ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social a
élaboré ce guide d’orientation dont l’objectif est d’informer le grand public et
apporter un éclairage sur les compétences et les possibilités des personnes en situation
du handicap à la pleine participation sociale. Toutefois ce cap ne pourrait être attient
que si toutes les composantes de la société assurent les conditions de la pleine
jouissance des droits des personnes en situation du handicap.
3
.
I- Handicap visuel : informations générales
I-1- Handicap visuel , c’est quoi ?
D’après l’organisation mondiale de la santé, la déficience visuelle peut être délimitée par l’état du champ
visuel ou l’étendue de l’espace qu’un œil immobile peut embrasser et par la mesure de l’acuité visuelle définie
comme étant l’aptitude de l’œil à apprécier les détails.
La fonction visuelle comporte 4 catégories1:
-
la vision normale;
une déficience visuelle modérée;
une déficience visuelle grave;
la cécité.
On regroupe la déficience visuelle modérée et la déficience visuelle grave sous le terme de «baisse de la
vision»: les baisses de la vision et la cécité représentent l’ensemble des déficiences visuelles.
I-2- Le handicap visuel
a-t-il des causes ?
Parmi les nombreuses causes de déficiences visuelles, et à partir du ministère de la santé et aussi d’après les
différents ophtalmologistes, on distingue surtout les pathologies suivantes qui touchent en grande partie notre
pays :
- La cataracte qui reste encore l’une des causes principales de la cécité ;
- Le glaucome est aussi une cause de malvoyance. Il se manifeste par l’augmentation de la tension de l’œil qui
conduit à la perte des cellules nerveuses quand il n’est pas traité, cependant, la prise en charge du glaucome est
importante, cette pathologie conduit souvent à la cécité ;
- Une troisième cause de malvoyance est due à la rétinopathie diabétique. Cette maladie apparaît chez les
malades qui traitent le diabète après dix ans environ ;
-Quant à la quatrième cause de la cécité, il s’agit de la dégénérescence maculaire liée à l’âge ou la vieillesse de la
macula (DMLA). C’est surtout une première cause de cécité dans les pays développés parce que les gens vivent
longtemps et peut se révéler à partir de 50 ans.
- Une variante génétique de la DMLA à savoir la rétinite pigmentaire commence à être mieux dépistée.
1
La 10e révision de la Classification internationale des maladies (révisée en 2006),
4
I-3- Peut- on prévenir le handicap visuel ?
On peut relativement prendre des mesures préventives vis-à-vis de quelques causes précitées de la cécité,
citons-en :
-Le dépistage précoce à chaque fois qu’on remarque que l’enfant trouve des difficultés à lire ou à fixer l’image de
la télévision ou d’un objet quelconque ;
- Le strabisme peut-être prévenu grâce à la consultation de l’enfant par un ophtalmologue dès son jeune âge ;
- La myopie (une anomalie)qui n’est pas traitée à un âge précoce et non contrôlée de façon régulière par des
spécialistes peut conduire à un stade critique.
Donc, il est vivement conseillé que les parents soient vigilants face à toute situation où l’enfant présente des
signes de baisse de la vue comme approcher le livre devant ses yeux, s’approcher de l’écran de télévision, leur
dire aussi qu’il trouve des difficultés à copier du tableau quand il n’est pas assis en face ou prêt de ce dernier…Le
port de lunettes de correction à un âge précoce pourrait corriger quelques anomalies telles que la myopie ou
l’hypermétropie ;
La rétinite pigmentaire , une maladie considérée l’une des variantes génétiques de la DMLA, se caractérise par
la perte progressive de la vision c’est-à-dire qu’elle passe inévitablement du stade modéré à la cécité totale dans
la majorité des cas sachant que jusqu’à présent il n’y a pas encore de remèdes médicales. Le mariage entre des
cousins germains favorise l’appariation de la rétinite pigmentaire
Si un couple marié a déjà un enfant et qu’il remarque que ce dernier éprouve beaucoup de difficultés à se
déplacer dans les lieux sombres, il est appelé à réagir sans attendre en l’emmenant chez un ophtalmologiste.
A éviter
- Laisser l’enfant regarder la télévision et/ou l’ordinateur dans une chambre obscure ou éclairée par une lumière
jaune très faible ;
- Le tabagisme constitue un facteur pronostique favorisant la cataracte.
A faire
- Demander conseil génétique avant de décider d’avoir des enfants. Causée par la rétinite pigmentaire
- corriger tôt toute anomalie diagnostiquée (la myopie , l’hypermétropie,.) ;
- porter des lunettes solaires protègent les yeux des rayons ultra-violets(UV).
I-4- Données sstatistiques
Suite aux résultats de l’enquête nationale sur le handicap réalisée en 2004 par
le Secrétariat d’Etat Chargé de la Famille, de l’Enfance et des Personnes Handicapées, le taux de prévalence des
situations de handicap au Maroc est de 5,12% soit 1.530.000 personnes handicapées. Cette prévalence au sein de
la tranche d’âge des moins de 15 ans est de 2,5%, soient 230.000 enfants dont 11000 souffrant du handicap
visuel.
On note aussi le chiffre d’ environ 150 000 personnes déficientes visuelles.
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Au niveau mondial, on estime qu’il y a entre 40 et 45 millions aveugles dans le monde, et que 135 millions ont
une déficience visuelle.
II- Types et degrés du Handicap visuel
II-1- Le handicap visuel
est- il mesurable ?
Selon la gravité de la déficience et son évolution, elle peut passer du niveau léger à la cécité totale.2
- Le handicap est profond :
Quand l’acuité visuelle(AV) est inférieure ou égale à 1/20 en œil droit et gauche non améliorable en plus de la
déficience presque totale des champs visuels, les deux yeux sont énuclés ou congénitalement absents, ce qui
nécessite l’assistance d’une personne tierce ;
- Le handicap moyen :
Dans ce cas l’AV est inférieure ou égale à 1/20 au niveau d’un œil et varie entre 1/10 et 2/10 au niveau de l’autre
œil. Pour ce qui est du champ visuel des deux yeux, il connaît une déficience moyenne avec des troubles sévères
de la vision des couleurs et une héméralopie importante ;
- Le handicap léger :
l’AV est inférieure ou égale à 1/20 au niveau d’un œil et supérieure ou égale à 2/10 au niveau de l’autre œil. La
déficience du champ visuel des deux yeux est légère avec des troubles moyens de la vision des couleurs, une
héméralopie moyenne et une diplopie obligeant l’occlusion d’un œil.
II-2- Handicap visuel et l’habileté adaptative
Les parents sont appelés à se comporter avec l’enfant handicapé visuel (natif ou récemment atteint de la
déficience) comme tous ses frères et sœurs voyants afin d’adapter chez lui l’habileté qu’il possède déjà et ce en
suivant quelques conseils entre autres :
- être attentif à ses gestes, à ses motivations et à ses désirs ;
- essayer de découvrir ses compétences et l’encourager à les utiliser ;
- parler avec lui, lui demander son avis sur ses propres besoins (habits, gastronomie…) et aussi sur ce qui
se passe à la maison (changement de décor, achat de meubles…). Cela va l’impliquer positivement dans
la vie quotidienne de la famille et par conséquent, épanouir sa personnalité.
2
Arrêté du ministère de la santé n°1977-98 fixant les critères médicaux et techniques pour déterminer le degré de
l’handicap visuel.
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III – Dépistage précoce de la déficience visuelle
Les papas et mamans sont appelés à observer le comportement de leur enfant afin de détecter si ce dernier est
capable de regarder et suivre leurs mouvements, leurs gestes et les objets qui lui sont présentés (taille,
couleur…) et entendre les sons environnants dès la première enfance.
Le volume de l’œil, sa façon de regarder, d’ouvrir et fermer les paupières, sa sensibilité à la lumière…Ce sont
des mesures qui poussent les parents à se rassurer de l’état visuel et auditif de leur enfant. Au cas de doute, ils
doivent le présenter sans attendre et sans hésitation à un docteur spécialiste ou au médecin du dispensaire du
quartier qui peut les orienter.
IV- Le diagnostic est annoncé, que faire ?
IV-1- Des étapes à franchir
Après avoir annoncé le diagnostic et pour faire face à cette situation,
les papas et les mamans doivent se montrer plus patients et être prêts à accepter son handicap et à le
considérer comme les autres enfants que ce soit sur le côté affectif ou comportemental.
IV-2- La déficience visuelle : une situation de handicap Multidimensionnelle
Qui dit déficience visuelle, dit limite partielle ou totale du fonctionnement de l’œil. Ce qui génère une situation
de handicap nécessitant une adaptation qui diffère selon l’âge et la gravité de la déficience. En effet, le handicap
visuel a un impact (négatif) sur la personnalité de l’individu à savoir :
- Son comportement :
Certes, l’âge auquel survient la cécité constitue une influence capitale sur le comportement de l’individu ; les
aptitudes d’une personne aveugle de naissance sont différentes de celles d’une personne qui perd la vue à l’âge
de 20, 30 ou 40 ans ; une personne âgée atteinte de cécité aura des besoins de compensation plus limités.
Cependant, l’aveugle, comme étant une personne à part entière, il cherche à s’identifier par sa propre
personnalité et vit pleinement malgré sa différence. L’absence de vision sera plus ou moins rapidement
compensée par une meilleure utilisation de ses autres sens.
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- Ses relations avec autrui:
On relève chez l’aveugle des aspects psychoaffectifs à savoir le manque de confiance en lui, l’isolement, la
méfiance envers les autres…
Ceci n’est autre qu’une conséquence directe du fait que la famille, pauvre, analphabète ou mal sensibilisée,
conçoit difficilement l’arrivée d’un enfant né€ aveugle ou devenu( e) aveugle et le/la considère comme une
charge supplémentaire et insupportable.
En plus, la personne aveugle est très sensible au regard et aux attitudes des autres qui l’empêchent de pouvoir
s’intégrer au sein du groupe voire de la société.
IV-3- Handicap visuel : des professionnels à connaître
Parmi les professionnels à contacter directement après avoir détecté le handicap visuel chez l’enfant :
a. Le domaine médical :
-
le médecin au dispensaire du quartier ;
l’ophtalmologue ;
le psychologue :
Pour une assistance psychologique, il est utile que les parents aient une consultation auprès d’un spécialiste dans
la psychologie de l’enfant et de la famille car celui-ci a un apport positif au niveau moral et comportemental, ce
qui va leur permettre l’atténuation du choc reçu par l’installation de la déficience et l’apaisement de la souffrance
d’un côté, et d’un autre côté avoir le même regard sur leur enfant en situation du handicap visuel que ses frères
et sœurs. En plus, l’entretien en privé entre le psychologue et l’enfant ne peut être que bénéfique dans la mesure
où le spécialiste est la personne la mieux placée pour lui donner plus de confiance en ses qualités et son
intelligence
b. L’enseignement :
En l’absence quasi-totale de l’éducation inclusive des personnes en situation du handicap visuel dans les écoles de
proximité, les parents doivent emmener leur enfant aux établissements spécialisés à travers les treize points au
Maroc gérés par l’OAPAM où il sera encadré par des enseignants qui maîtrisent les outils pédagogiques adaptés
au handicap visuel.
c. Les structures spécialisées :
Pour combler le manque de ces établissements dans certaines villes et régions, il a été créé des structures
spécialisées (associations, centres) par des personnes concernées directement par le handicap visuel, d’où la
disponibilité de professionnels capables d’orienter les enfants et leurs familles, citons-en :
- des connaisseurs dans le domaine du système braille ;
- des animateurs d’orientation et de mobilité ;
- des formateurs en informatique adaptée pour les personnes en situation du handicap visuel.
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IV-4- Handicap visuel : besoins et difficultés
Dès son jeune âge, l’enfant en situation du handicap visuel a des besoins particuliers et affronte dans sa vie
quotidienne des difficultés supplémentaires à celles que rencontrent ses paires, d’où la nécessité d’être au
courant de ses besoins en vue de réduire ses difficultés. Pour cela on suggère quelques aides techniques et
conseils :
IV-4-1 Aides techniques :
1. Déplacement, activités quotidiennes
-
La canne blanche : Elle permet à l’aveugle de se déplacer à l’extérieur et de s’identifier ;
La montre parlante ou tactile : Lui évite de demander l’heure à chaque fois donc une autonomie sur
la notion du temps ;
Une calculatrice parlante facilite les opérations de calcul lors de ses courses ;
Un appareil téléphonique avec touche de repère ;
Un magnétophone ;
La loupe.
Apprendre à lire l’heure à l’aide d’une horloge tactile
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Une montre adaptée à un non voyant
Une loupe
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Une tablette (24 lignes sur 23 cellules) plus un poinçon
2. Apprentissages scolaires
-
La tablette.
Le livre braille ;
Le livre sonore ;
Le cubarithme ;
La machine Perkins.
3. Accès à l’information
Bien que nous n’en soyons encore qu’au début, l’arrivée des nouvelles technologies constitue une évolution très
importante pour l’accès du déficient visuel au savoir et à la connaissance.
Par des adaptations, il est possible d’utiliser des appareils électroniques performants, silencieux est assez facile
d’utilisation en alliant le braille, la synthèse vocale et électronique. Pour une bonne intégration scolaire, l’enfant
aveugle doit apprendre à manipuler ces appareils car ils lui permettent d’utiliser des ordinateurs, des scanners,
d’accéder à Internet.
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Un ordinateur lié à un clavier braille et une imprimante de transcription en braille
Voici quelques avantages de ces apports techniques :
-
Une motivation accrue ;
Une amélioration de l’image du braille ;
Un meilleur repérage des points sur la barrette tactile ;
Une facilité de poursuivre la ligne de lecture ;
Une plus grande aisance pour effacer ;
Une facilité pour imprimer en noir ;
Une possibilité accrue pour travailler avec ses paires ;
Un enseignement possible à distance, en réseau.
Les aides techniques permettent également une plus grande performance par une prise de notes très rapides, un
travail plus aisé accessible aussi bien à des aveugles qu’à des voyant en utilisant une imprimante « Braille » et une
imprimante « noir » pouvant être branchées sur le même appareil.
Une imprimante qui transcrit l’écriture imprimée en écriture Braille
Ce pendant, pour être objectif, il convient de souligner aussi les points négatifs qui s’y dégagent :
-
Une difficulté d’obtenir une vue d’ensemble ;
Un coût encore plus élevé du matériel.
Enfin certains outils techniques:
La plage tactile : C’est un appareil qui permet la lecture des textes en noir, la prise de note ;
La synthèse vocale :c’est un écran vocal qui permet de lire des documents en noir, consulter des
fichiers sur ordinateur ou sur CD ROM.
- DBT : Un logiciel qui permet la transcription de l’écriture « noir » en braille et inversement ;
- Le Zoom-text : Un logiciel qui agrandit les caractères sur l’écran de l’ordinateur. Il permet un
confort et une possibilité au malvoyant de lire en utilisant toutes ses capacités visuelles restantes.
-
IV-4-2 Conseils pratiques
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1- Quand vous entrez dans une pièce où se trouve un aveugle, parlez, ne serait-ce qu’un mot,
présentez-vous et prévenez-le quand vous sortez ;
2- Ne parlez jamais à un aveugle par l’intermédiaire d’une tierce personne si vous pouvez lui parler
librement parlez normalement et assurez-vous qu’il sait que vous vous adressez à lui en l’appelant
par son nom, en touchant son bras ou de toutes autres façons…
3- Ne modifiez pas votre façon de parler pour éviter certains mots ou expressions tels que aveugle et
voir. En général, un aveugle n’est pas sensibilisé si l’on emploie des expressions de ce genre ;
4- Quand vous rencontrez un aveugle, offrez lui de l’accompagner, évitez de dire de l’aider. Ce terme
lui rappelant trop qu’il est handicapé. Mais n’insistez pas s’il vous dit qu’il peut se débrouiller tout
seul. S’il accepte, offrez lui toujours votre bras, car ainsi, il peut vous suivre et faire le même
mouvement que vous, ce qui lui est impossible si vous tenez son bras, et le poussez en avant de
vous ;
5- Quand vous franchissez une rue avec un aveugle, ne le quittez que lorsque vous êtes tous deux sains
et saufs sur le trottoir opposé et franchissez avec lui les obstacles éventuels
(sable – travaux –
bicyclette…) si vous êtes pressés, demandez à quelqu’un de vous remplacer ce que l’on refusera très
rarement ;
6- Pour aider un aveugle à monter en voiture, placez sa main sur la poignée de la porte ou, si elle est
ouverte sur le toit de la voiture et dites-lui si l’avant de celle-ci se trouve à sa droite ou à sa gauche.
Il se mettra ensuite en place tout seul ;
Un guide oriente une fille non voyant
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7- Pour entrer dans un autobus avec un aveugle, précédez-le d’un pas et prenez sa main pour qu’il
puisse vous suivre. A l’intérieur, placez sa main sur une barre d’appui qui lui permettra de
s’immobiliser ;
Un jeune non voyant et son guide se prépare à monter un bus
8- Si vous rendez la monnaie à un aveugle en billets de différentes valeurs, tendez-lui séparément les
billets de chaque valeur en les identifiant chaque fois. Il peut distinguer lui-même les pièces de
monnaie ;
9- Si un aveugle vous demande une direction à suivre, indiquez-lui aussi précisément que possible la
distance à parcourir, s’il doit tourner à gauche ou à droite ou aller tout droit. Si vous êtes de la
police, présentez-vous comme tel, car il peut avoir besoin d’un aide venant de vous qu’il
n’accepterait pas de toute autre personne.
A retenir
Evitez de lui témoigner de la pitié, en l’accompagnant. Parlez-lui comme à toute personne, aidez-le discrètement
et n’insistez pas s’il vous dit qu’il n’a plus besoin de vous. Les aveugles ont tous une certaine fierté et se sentent
humiliés quand on leur fait sentir qu’ils sont handicapés.
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V- L’éducation familiale
V-1- Conseils et pistes de travail
Un enfant déficient visuel, au cours de sa première année a besoin d’une stimulation visuelle. Dés ses premiers
mois, il possède un potentiel qui lui permet de se développer. Celui qui souffre d’une déficience visuelle évolue
en ne bénéficiant que d’une partie de la vision, ce qui réduit sa curiosité de découvrir son corps et son
environnement à son potentiel visuel.
Ainsi est-il indispensable que ses parents le stimulent visuellement afin de perfectionner ses acquisitions et de
permettre son épanouissement et sa découverte du monde environnant. Il serait préférable que cette stimulation
se fasse sous forme d’activités ludiques. Pour la réussir, on doit l’introduire progressivement.
V-2- Que devrons- nous développer chez l’enfant déficient visuel ?
- Développer le résidu visuel en pratiquant les stimulations suivantes :
Déplacer le regard et chercher une lumière, un jouet
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La maman oriente le regard de son enfant par une source lumineuse
* Découvrir les mains, les amener dans le champ de vision, les utiliser ;
* Utiliser les mouvements de la tête et du corps pour projeter son regard ;
* Se déplacer, se mouvoir, atteindre un but.
Par exemple, la mère peut allumer une lampe de poche à portée du regard de son fils et si celui-ci ne réagit pas
positivement à cette lumière, elle doit utiliser d’autres stimulants se basant sur les autres sens. Quant au
déplacement du regard, les parents peuvent utiliser un jouet sonore et s’éloigner progressivement jusqu’à ce que
l’enfant dirige son regard vers une source lumineuse placée non loin de lui.
La maman oriente sa fille à l’aide d’un jouet sonore
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Cet exercice permet de mobiliser les muscles du cou et favoriser les mouvements oculaires. La mère
doit mettre son enfant à plat ventre, l’inciter à relever sa tête pour voir un objet sonore au dessus de lui
et l’encourager à se redresser en lui parlant et en le caressant sur la nuque.
- Pendant l’enfance ( 3-6 ans : le préscolaire)
Avant l’âge de scolarité, les parents doivent rester en contact avec le service médical (ophtalmologie) afin de
diagnostiquer sa vue et essayer de la maintenir le plus longtemps possible en suivant minutieusement ses
conseils.
En plus pour mieux le préparer à acquérir au maximum son autonomie, ils sont appelés à :
* l’aider à découvrir les différentes parties de son corps ;
* Développer l’utilisation des autres sens :
Le toucher ( il découvre les formes, le froid, le chaud , le rugueux…)
L’ouïe : avec des objets sonores, l’enfant apprend à s’orienter et se repérer (devant-derrière- à gauche – à
droite – le haut – le bas…..)
L’odorat : apprendre à découvrir des lieux par l’odeur de la cuisson à
la cuisine et celle des fleurs au jardin.
V-3- Jeu éducatif : un besoin et un moyen d’apprentissage
Comme tous les enfants, le déficient visuel a besoin de jouer. Toutefois, il est indispensable que les parents
fassent de ces jeux un moyen d’apprentissage.
Comment ?
Il suffit d’adapter quelques jouets du commerce (lego, domino, poupée, pistolet…) choisis par lui-même pour lui
donner le plaisir de jouer tout seul et avec ses paires, en parallèle ces jouets deviennent un outil de développer
chez lui les autres sens notamment le toucher. En plus, le jeu constitue une occasion pour faire travailler la
mémoire, le calcul….
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Domino tactile
Jeu de repérage et d’emplacement
En effet, pour le rendre autonome, il est conseillé de l’assister dans un premier temps
afin de découvrir le jouet et après, lui donner la liberté de la manipuler tout seul en l’observant discrètement.
A éviter :
Les jouets tranchants risquent de couper les doigts de l’enfant aveugle non averti.
V- 4 - l’activité sportive : moyen d’épanouissement et d’intégration
Aujourd’hui, l’activité sportive constitue un facteur très important qui facilite l’intégration sociale des personnes
en situation de handicap en général et des des déficients visuels en particulier.
La pratique d’un sport par un déficient visuel a montré qu’il gagne plus de confiances en lui-même, en ses
capacités physiques malgré sa déficience, qu’il peut être récompensé par des prix, des médailles grâce aux
exploits qu’il réalise dans des compétitions avec d’autres concurrents où il se sent fier et encouragé par les
spectateurs.
Le sport adapté des aveugles ouvre une porte à l’autonomie, il est un espace d’épanouissement et aussi de
solidarité.
Il existe des sports individuels comme l’athlétisme, le tendem, la natation, le judo et des sports collectifs comme
le gool bul et le cécifoot qui se pratique en même temps avec des personnes qui ne sont pas déficientes visuelles
.
Donc, il est conseillé que les parents encouragent leurs enfants à pratiquer des activités sportives dans des clubs
grâce aux compétitions réalisées au cours de l’année par des associations sous forme de championnat à
l’échelon local et national sous l’égide d’une fédération marocaine des sports pour handicapés.
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VI - Scolarisation
VI - 1- Le préscolaire
L’éducation préscolaire chez l’enfant en situation du handicap visuel lui permet entre autres de passer un
moment de la journée avec ses paires en jouant, en manipulant des objets, en apprenant des petites chansons…
Tout cela développe chez lui l’esprit du groupe et le prépare à s’intégrer progressivement au sein de l’école à
court terme et dans la société à long terme . Cette étape présente aussi une occasion pour les enfants voyants
d’accepter la différence de leurs camarades non voyant et de partager mutuellement leurs façons de concevoir
les jeux et les apprentissages.
Cependant, les malvoyants sont rarement recueillis dans les écoles maternelles avec les voyants. Au contraire,
on remarque une absence presque totale des enfants aveugles dans ces écoles. Ceci est dû à plusieurs facteurs :
-
Un manque de sensibilisation auprès des responsables pour la création de ce genre d’écoles;
L’absence des éducateurs spécialisés dans le handicap visuel ;
Un grand manque d’outils pédagogiques adaptés.
VI – 2-
L’enseignement primaire
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Comme les voyants, l’enfant aveugle joint l’école primaire dès l’âge de six ans pour apprendre à lire, à écrire et
à compter. Un enfant souffrant d’une déficience modérée peut poursuivre ses études dans des écoles avec les
voyants jusqu’au moment où sa vue se détériore. Les enfants aveugles sont scolarisés dans les treize
établissements se situant à travers le royaume sous l’égide de L’ORGANISATION ALAOUITE POUR LA
PROTECTION DES AVEUGLES AU MAROC. Ils suivent une scolarité normale avec une pédagogie spécifique et
des outils didactiques adaptés.
Citons quelques uns :
Tablette, cubarithme, poinçon, cubes, boites d’apprentissages, boulier compteur, machine perkins…
VI – 3- L’enseignement secondaire collégial
A cette période où les matières sont plus variées, les malvoyants trouvent plus de difficultés à maîtriser les
matières scientifiques qui se basent sur l’observation, l’expérience, la schématisation, les formes géométriques…
L’absence des documents adaptés ( livres en gros caractères – illustration contrastée ) réduit leurs
compétences et les pousse à interrompre leur scolarité ou à joindre les établissements spécialisés.
Pour les aveugles, ceux qui continuent leurs études, et pour les mêmes raisons qu’on a citées, sont obligés
d’apprendre surtout au niveau théorique. Ceci ne les encourage pas à développer leur savoir et réduit leur
chance de s’orienter vers les différentes branches dont bénéficient les voyants.
Carte en relief
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Modèle anatomique de l’œil en relief
VI – 4- L’enseignement secondaire qualifiant
Arrivant à cette étape, la branche littéraire est l’unique choix des jeunes lycéens aveugles. Il sont donc privés
des branches scientifiques telles que sciences expérimentales, sciences mathématiques, sciences économiques,
électronique…car , en plus des causes susmentionnées, ses élèves ne disposent pas
suffisamment de documents en braille et ne bénéficient pas des aides techniques modernes ( ordinateur adapté –
bloc notes électronique – afficheur braille…)
Un élève non voyant en train de lire un document en braille
VI-5- Etudes supérieures
Convenons qu’il est jeune, qu’il a le baccalauréat, qu’il veut acquérir des diplômes supplémentaires en vue de
son indépendance économique notamment par l’acquisition d’un métier ; le nonvoyant se montre prêt à franchir
les portes de l’université. Néanmoins, il se trouve face à beaucoup d’obstacles qui entravent son parcours
universitaire :
Les branches ouvertes aux déficients visuels :
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Selon l’option du baccalauréat obtenu, le déficient visuel n’a pas un grand choix des nombreuses branches et
sections proposées à l’université. Les seules possibilités sont offertes au niveau de la faculté des lettres ou
encore celle des études islamiques.
VI-6- Elaboration d’un projet éducatif individuel
Afin de réussir une scolarité d’un enfant déficient visuel, il est possible d’élaborer un projet individuel tout en
se basant sur ses capacités visuelles grâce à une équipe pluridisciplinaire.
Ce projet tiendra compte des points suivants :
- Besoins éducatifs spéciaux :
Un enfant ou jeune déficient visuel
- Les lettres alphabétiques et les chiffres
en relief et en gros caractères ;
- Des livres en gros caractères avec des
lignes espacées ;
- Des contes en images avec des couleurs
vives et contrastées ;
- Des jeux de constructions avec des
éléments agrandis.
Un enfant ou jeune aveugle
- Des livres en Braille et en lettres en relief ;
- Des illustrations en relief ;
- Des jeux de constructions ;
- Des cartes en relief ;
- Des modèles anatomiques ;
- Des tablettes + poinçons ;
- Des cubarithmes (plateaux plastifiés
pour faire les opérations arithmétiques à
l’aide des cubes);
- Des cassettes audio ;
- Des bouliers compteurs ( outils pour
apprendre à faire les quatre opérations ) ;
- Des planches braille.
- Apprendre à lire en Braille :
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Comme tous les enfants à l’âge de scolarité, le déficient visuel a le droit d’apprendre à lire, à écrire et à
compter. Pour cela, l’école doit s’adapter à cette situation et chercher par tous les moyens à atténuer les
difficultés engendrées par la déficience. Parmi les facteurs qui participent à la réussite de cette opération,
un enseignant formé et connaisseur des besoins d’un enfant atteint de cécité totale ou d’un déficient visuel.
Le Braille : c’est une lecture et une écriture tactile qui s’adresse aux aveugles, aux déficients visuels à l’état très
grave avec des capacités pour suivre une scolarité normale s’ajoute à cela une envie et une motivation de la part
de l’enseignant qui doit amener l’enfant à aimer le Braille et à le convaincre que ce système est un moyen pour
lire, écrire et pour compter avec toutes les langues en combinant les 64 signes dont il se compose.
- Apprendre à lire :
Dans toutes les langues, la méthode Braille se lit de gauche à droite. Ce système se base sur un rectangle
verticale comprenant au maximum six points sur deux colonnes de trois. Chaque lettre incluse dans un espace
précis et régulier, peut être lue sous le déplacement du doigt. La lecture tactile s’effectue avec l’extrémité
interne du doigt appelée la pulpe qui possède un pouvoir séparateur ou une acuité.
Au début, le père doit initier son enfant à utiliser la planche Braille car celle-ci lui permet de développer son
toucher et placer les rivets pour apprendre les lettres et écrire les mots.
-
Apprendre à écrire en Braille : cette écriture demande ensuite un matériel didactique se basant
sur la tablette, le poinçon et du papier spécial.
Le papier fixé sur une tablette
Le papa ou la maman , après avoir appris le mode d’utilisation de ce matériel, doit commencer par aider son
enfant à bien fixer le papier sur la tablette, à placer correctement la réglette, puis l’entraîner à la déplacer sur le
long du cadre en utilisant ses deux mains, tenir verticalement le poinçon et essayer de le déplacer dans la cellule,
enfin lui apprendre que lorsqu’on écrit sur la tablette, on commence de droite à gauche et on écrit chaque lettre
dans une cellule.
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- Apprendre à compter en Braille : Le parent doit commencer à faire apprendre à son enfant les chiffres
de 0 à 9 (les lire et les écrire ), ensuite, il utilise le matériel conçu pour le calcul à savoir le boulier
compteur, puis le cubarithme.
Une collégienne en train de compter
VII-Socialisation
VII-1- La famille : première passerelle à l’autonomie
- Faire sa toilette :
Les parents discutent avec l’enfant la nécessité de la propreté, le nombre de fois de se laver les mains
(avant et après les repas, quand il sort du lieu des toilettes avant la prière, après le sport..). Pour
l’entraîner à faire cela, ils peuvent dans un premier temps lui expliquer sans utiliser ni eau ni savon,
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ensuite ils l’assistent pendant cette opération sans oublier de lui apprendre à se laver les dents, prendre
une douche…
- S’habiller :
Le parent apprend à l’enfant à choisir ses habits en déterminant leur genre ( sous vêtements – veste –
pantalon…) ; boutonner, déboutonner sa chemise ; lacer, délacer ses chaussures…sans oublier de lui
apprendre et l’obliger à ranger ses habits et ses affaires à la place réservée tout en veillant à ne pas
changer de place à chaque fois.
- Se couper les ongles :
lui montrer la nécessité de cette opération afin d’éviter la pénétration des saletés et des microbes sous
les ongles, lui apprendre à tenir le coupe-ongles.
L’enfant apprend à ranger sa chambre
- Apprendre à manger :
Pour préparer l’enfant à acquérir une autonomie pendant le repas, il faut lui présenter le contenu global
de la table, la position des différents éléments (assiettes – verres – serviettes – le plat principal…). En
posant sa main sur celle de son enfant, le parent l’oriente progressivement à découvrir lui même ce
contenu car ce geste crée en lui une confiance et le pousse à être autonome.
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Un enfant mange tout seul
- Etre capable de verser un liquide dans un verre : Au début, on l’entraîne en mettant des fèves ou des
lentilles dans le verre, quand il verse de l’eau, il est capable d’en sentir le niveau au toucher des fèves ou
des lentilles.
- Il peut entrer son index dans le verre pour connaître le niveau du liquide froid.
- Quand le liquide est chaud, il se contente de toucher le verre de l’extérieur en
versant doucement, lorsqu’il sent la chaleur au niveau désiré, il arrête de verser.
- La maîtrise du téléphone : Le père apprend à son enfant les positions des touches du téléphone en le
faisant découvrir la touche repère à savoir la touche 5, puis l’initier à utiliser ses trois doigts (l’index, le
majeur, l’auriculaire) lors de la composition d’un numéro puis la façon d’appeler ou de répondre à un
appel.
- Organiser l’intérieur de la maison
Quand on vit avec une personne déficiente visuelle, on doit faire en sorte que la maison soit accessible.
En voici quelques conseils pratiques :
-
Replacer toujours les objets là où on les a pris ;
Laisser la personne décider comment les choses devraient être organisées.
- La cuisine :
D’abord, la cuisine doit être bien éclairée pour faciliter la tâche à la personne déficiente visuelle, en
plus, on doit :
-
Créer un contraste entre la surface de travail, les murs, la porte et les autres articles qui s’y
trouvent;
Etiqueter avec un marqueur noir ou en braille les bocaux d’épices, de légumes confits…
Garder le même ordre des différents articles et prévenir en cas de changement ;
Garder les portes d’armoires et les tiroirs fermés en tout temps ;
Faire en sorte que la cuisine soit bien éclair
26
Une cuisine éclairée et contrastée
- La salle de bain :
-
Utiliser des miroirs lumineux grossissants ;
Utiliser une pâte dentifrice de couleur qui fera contraste avec les poils blancs de la brosse à
dents ;
Faire flotter une éponge de couleur vive en faisant couler l’eau du bain. L’éponge indiquera le
niveau de l’eau.
- Les couloirs doivent être dégagés.
- Ne pas poser des essuie-pieds à chaque porte pour éviter de trébucher.
- Veiller à fermer les portes des placards dans les chambres pour éviter de les
- heurter.
- Déplacement :
Un enfant déficient visuel se sert d’un ballon pour s’orienter
Les parents sont appelés à savoir et faire savoir à leur enfant ce qui suit :
La mobilité est la circulation autonome utilisée par les aveugles :
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Un aveugle monte une voiture
c’est savoir se déplacer seul, savoir utiliser les transports, un escalator.., c’est ce qui permet à une personne
aveugle d’être autonome dans ses déplacements en faisant appel à son potentiel. L’apprentissage de la
locomotion demande de savoir utiliser l’écoute, identifier les sons, les bruits, les localiser, les interpréter et se
situer par rapport à eux. L’ouïe permet de savoir si une rue à sens unique ou à double sens, si le carrefour
comporte un feu…
Apprendre la locomotion, c’est sortir de l’intérieur ( la maison, l’école…) ; c’est s’affronter à l’extérieur.
L’utilisation d’une canne blanche dont la technique s’apprend, montre aux autres que l’enfant est aveugle, c’est
donc se faire repérer.
La maman se promène avec son enfant en le devançant d’un demi pas
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Un enfant aveugle utilise une canne blanche lors de son déplacement
Le déplacement peut aussi se faire à l’aide d’un guide.
Parents, si vous agissez comme guide, marchez un demi-pas en avant de votre enfant qui vous tient le bras juste
au dessus du coude. Abordez les trottoirs, les escaliers, les entrées…et dites s’il faut monter ou descendre.
Arrêtez-vous complètement devant un escalier et changer de côté pour permettre à votre enfant d’utiliser la
rampe, il trouvera la première marche en glissant son pied vers l’avant jusqu’à ce qu’il sente bien l’escalier. Vous
commencerez alors à le monter ou à le descendre ensemble. Demeurez toujours un demi-pas en devant de lui et
dites-lui lorsque vous arrivez à la dernière marche.
VII-2- relations sociales
Les parents doivent aider leur enfant aveugle à s’intégrer dans la société en lui permettant le contact avec ses
pairs voyants avant l’âge de scolarité, et non pas le cacher et l’enfermer par peur qu’il soit humilié ou frappé par
les autres.
Ainsi vous pouvez procéder de la façon suivante :
Les parents encouragent leur fils à entrer en contact avec des amis
-
Etablir des liens avec les voisins et inviter leurs enfants à jouer avec lui à domicile, dans ce cas, le groupe est
sous les yeux des parents qui peuvent intervenir au moment opportun ;
29
-
Laisser l’enfant sortir avec ses amis à condition qu’il reste aux environs. Ce qui poussent les enfants voyants
à agir avec lui d’une façon normale en acceptant sa différence.
Cela l’aide à établir des relations sociales qui grandissent avec lui et font de lui une personne sociable et non
réservée et renfermée.
VIII- Formation professionnelle : un accès à l’intégration socioprofessionnelle
Partant de ce qui est cité auparavant, la personne en situation du handicap visuel a encore plus de problème
d’insertion dans le monde du travail vu le type de formation qu’elle a reçue, et les exigences du marché
d’emploi.
Avant, l’insertion de l’aveugle dans le monde du travail était envisagée dans le cadre de « métiers d’aveugles »
faisant appel à l’utilisation des informations sensorielles autres que visuelles, tels que musicien, standardiste.
Aujourd’hui il est intéressant d’orienter la personne en situation du handicap visuel vers des métiers porteurs ,
qui permettant l’autonomie et l’accès aux différentes formes d’emploi.
Toutefois, il y a un grand manque des centres de formation professionnelle agréés par l’état dans tous les
secteurs comme ceux qui existent pour les voyants (I.S.T.A – C.Q.P – C.P.R – E.N.S – O.N.P.T ).
Le manque de ces structures a poussé quelques associations à mettre en place des centres de formation
spécialisés sans oublier l’initiative du ministère de la santé pour intégrer les personnes en situation du handicap
visuel dans les écoles de formation en kinésithérapie.
En plus ces centres ne sont pas accessibles pour les handicapés de la vue, cela est dû à plusieurs facteurs, citons
quelques uns :
Absence d’une loi favorisant l’accès aux centres de formation ;
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L’équipement de ces centres n’est pas accessible aux aveugles (ordinateurs – machines – outils techniques…) ;
L’absence du programme adapté et aussi des enseignants formés dans ce cadre ;
La nature du parcours scolaire de l’aveugle ne le prépare pas à accéder aux branches techniques facilitant son
insertion sur le même pied d’égalité que son camarade voyant.
IX- Intégration socioprofessionnelle
IX-1- Intégration dans le milieu de travail
Au Maroc, depuis que les handicapés de vue ont pu échapper à la mendicité et à l’analphabétisme, ils ont réussi
à devenir des cadres dans la société notamment avocats, professeurs universitaires, kinésithérapeutes,
standardistes, journalistes…
IX-2- Préparer et informer
Pour faciliter l’accès à ce genre d’emplois (technicien spécialisé en informatique par exemple), la personne en
situation du handicap visuel est appelé à :
S’initier aux supports techniques (ordinateur adapté, appareils de lecture, loupe électronique…) ;
Bénéficier des cycles de formation leur permettant de perfectionner leurs compétences.
31
Ces suggestions seront aussi valables pour les familles des jeunes en situation du handicap visuel qui ont
récemment perdu leur vue et qui ont déjà un acquis scolaire ou universitaire au sein des établissements
ordinaires.
IX-3- Aménager l’environnement de travail
De nos jours, l’arrivée des nouvelles technologies constitue une évolution considérable qui facilite l’accès à des
formations à caractère technique. En effet, l’adaptation des ordinateurs et d’autres appareils performants
permettront à l’aveugle de les utiliser en toute autonomie, ce qui lui ouvre d’autres horizons de l’insertion
professionnelle afin de participer au développement de son pays.
En plus des métiers précités qui sont exercés par les personnes en situation du handicap visuel au Maroc, le
tableau suivant donnera une idée sur les différents emplois selon les domaines où ils peuvent être productifs à
condition de bénéficier d’une formation appropriée.
IX-4- Liste des métiers exercés au Maroc par les personnes en situation du handicap
Domaine
- Enseignement - Education
- Accueil - communication
- Administration
Métier
Professeur d’anglais
Professeur d’éducation musicale et de chant choral
Professeur de Yoga
Maître de conférences en droit
Interprète
Secrétaire d’administration
Standardiste
Télé conseiller
Administrateur
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- Agriculture
- Arts et spectacles
- Artisanat
- Commerce - Vente
- Industrie
Rééducation
Attaché d’administration
Directeur
Eleveur de poules
Fermier
Chanteur
Comédien
Ecrivain
Pianiste
Sculpteur
Chaisier
Fleuriste
Photographe
Antiquaire
Assistant commercial
Gérant d’une société
Vendeur
Assistant en buanderie
Câbleur
Ouvrier en usine
Kinésithérapeute
Il a été constaté l’absence de plusieurs métiers que la personne en situation du handicap visuel pourrait exercer.
Si elle bénéficiait d’une formation adaptée et de qualité.
IX-5- Accompagner et soutenir
Dans le cadre d’une requalification ou d’une nouvelle embauche de la personne en situation du handicap visuel, il
est vivement souhaitable d’aménager le lieu du travail de façon à lui en faciliter l‘accessibilité physique et d’un
autre côté mettre à sa disposition le matériel adapté à savoir :
- une machine Perkins lui permettant de prendre des notes plus facilement et plus rapidement ;
- une machine à lire qui lui facilite la lecture des documents imprimés ;
- une synthèse vocale qui va lui donner la possibilité d’utiliser l’ordinateur de façon aisée ;
- un logiciel de grossissement pour le malvoyant lui permettant de mieux se servir de l’ordinateur
pendant son travail .
En plus, il est nécessaire qu’il soit assisté par des techniciens pour lui donner une formation sur place qui
concerne surtout la configuration et l’adaptation des applications avec la synthèse vocale dont il a besoin dans sa
fonction.
33
Une machine Perkins
Une machine à lire
34
Glossaire :
-
Afficheur braille :appareil électronique qui affiche en braille l’écriture noire qui apparaît à
l’écran d’un ordinateur ;
aveugle : personne privée du sens de la vue ;
bande de vigilence : surface signalant à l’aveugle qu’il s’approche d’un obstacle ;
braille : système de lecture et d’écriture pour un aveugle ;
barette : plaque liée à un ordinateur permettant de lire l’écriture affichée à l’écran en braille ;
canne blanche : une canne de couleur blanche permettant à l’aveugle d’être vu par les autres,
et détecter des obstacles ;
canne électronique : canne utilisée par un aveugle qui vibre en approchant un obstacle grâce
à une puce électronique au bout de la poignée;
caractère : lettre, chiffre ou signe par le code braille ;
contraste spatial : opposition de couleurs ou de lumières permettant la perception du lieu
par un malvoyant ;
cubarithme : tablette qui permet d’effectuer des calculs à l’aide des cubes notés en braille ;
cube : un objet comportant six faces notées en braille ;
déficient visuel ;
four thérmoforme : appareil qui transforme des dessins ou schéma en relief ;
Imprimante braille : imprimante qui transcrit de l’écriture noir en braille ;
machine à lire : appareil de lecture qui lit des documents imprimés ;
malvoyant : personne souffrante d’une anomalie visuelle ;
main courante : support métalique ou en bois utilisé par un déficient visuel pour prendre les
escaliers par exemple ;
montre parlante : montre qui annonce l’heure vocalement ;
montre tactile : montre qui permet de savoir l’heure grâce au toucher ;
nonvoyant : personne aveugle ;
perkins : machine manuelle qui permet de saisir des caractères braille d’un seul coup ;
poinçon : outil permettant d’écrire en braille sur une tablette ;
podotactile : espace clouté qui signale à l’aveugle l’arrivée au bout du trottoir
relief : surface que l’aveugle découvre grâce au toucher ;
tablette : instrument d’écriture du système braille ;
JAWS : synthèse vocalequi décrit tout ce qui se passe à l’écran ;
Zoom-texte :logiciel de grossissement des caractères facilitant au malvoyant de manipuler un
ordinateur ;
35
- ANNEXES
ANNEXE IUnités d’orientation et d’accompagnement des personnes en
situation de handicap
Unité
Adresse
Coordination régionale du Grand Casa Blanca
326,Avenue Zerktouni , Bourgoune ,
et région de Doukala – Abda
Casablanca
coordination régionale de Chaouia – Ouardigha
et région de Tadla – Azilal
Laknanet ,
Settat
Coordination provinciale Beni-Mellal
59 Adarissa,Rue Werzazate n°1, Beni
Mellal
Coordination régionale de Tanger - Tétouan
Complexe Social Assadaka , quartier
berouaka bendibane , Tanger
Coordination régionale de Fès – Boulemane et
Centre d’Ecoute et d’Orientation des
région de Meknès –Tafilalet
Personnes Handicapées , BAB JIAF ,Fès
Coordination provinciale Meknès
2, Avenue Mohamed 5 Meknès
coordination régionale de Guelmim - Es-Semara Dar Almouwaten, Quartier Touaghl ,
Guelmim
Coordination régionale de l’Oriental et région
33, Rue Elmaehdi Ben Toumart , Oujda ,
Taza - Al Hoceïma - Taounate
B.P679
Coordination provinciale Houceima
Avenue Angola CP 252 Houceima
Coordination régionale de Souss - Massa -
Cellule de l’orientation des personnes
Daraa
en situation de handicap, centre de
l’éducation et de la formation , amsernat,
Avenue Omar Al khiam Agadir
Coordination régionale de Rabat - Salé -
Centre abou faress el merini ,
Zemmour – Zaer et région de Gharb -
Rabat
Chrarda - Béni Hssen
Coordination provinciale Kenitra
137, Avenue Hassan 2 Maamoura
Kenitra
36
Coordination régionale de Marrakech – Tensift
Centre kchich , bab lkhmiss ,(près de la
- Al Haouz
Poste centrale) ,Gueliz Marrakech
Coordination provinciale Safi
CP 3126, Sidi Ouasel 460005, Rue
kaouki Safi
Coordination régionale de Laâyoune - Boujdour
Unité des Handicapés, dar almouaten ,
- S. El Hamra et Région Oued Ed-Dahab
kloumina, hay assalam,
Lagouira oud eddahab lagouira
Laâyoune
Coordination provinciale Dakhla
Centre d’accueil multi-spécialités,
Avenue Arkamenja Dakhla
ANNEXE II : REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
.‫ د عثمان لبيب فراج‬-‫ االعاقت الذهنية في مرحلة الطفولة‬-‫ المجلس العربي للطفولة والتنمية‬- American Association on Mental Retardation. "Mental Retardation.
Definition, Classification, and Systems of Support, 10th Edition" (2002).
Washington, D.C., AAMR.
- DSM-IV-TR (2003) Manuel diagnostique et statistique des troubles
mentaux, texte révisé, Masson
- Handicap International programme Maroc Tunisie, Etat de scolarisation
des ESH à Salé, 2012.
- Handicap International, Accès aux services pour les PSH : Guide
méthodologique, 2010.
- ONU, Convention Internationale relative aux droits des personnes
handicapées
- MSFFDS- Enquête Nationale sur le handicap( 2004) –
- Kaufman, Alan S. & Lichtenberger, Elizabeth O. "Assessing Adolescent
and Adult Intelligence" (2002), Boston, Allyn & Bacon.
- Tassé, M.J., Morin, D. (2003) La déficience intellectuelle. Québec. Gaëtan
Morin Édition.
- Royaume du Maroc, 50 ans de développemnt humain, perspectives 2025 :
Pauvreté et facteurs d’exclusion sociale –Rapport thématique- Tony Booth et Mel Ainscow : Guide de l’éducation inclusive
37
Webographie :
- ‫االتفاقية الدولية لحقوق األشخاص ذوي اإلعاقة وبروتوكولها االختياري‬
- http://www/un/org/disabilities/documents/convention/convoptprot-f.pdf
- ‫المنظمة العالمية للصحة‬OMS:
- http://www.who.int/
- http://www.unapei.org/le-handicap-mental-sa-definition.html
- Références législatives :
Dahirs
-
Dahir n° 1-82-246 du 11 rejeb 1402 (6 mai 1982) portant
promulgation de la loi n° 5-81 relative à la protection des aveugles et
des déficients visuels;
-
Dahir n°1-89-226 du 22 rebia I 1414 ( 10 septembre 1993) portant
promulgation de la loi n°10-89 complétant la loi n° 5-81 relative à la
protection sociale des aveugles et des déficients visuels;
-
Dahir n° 1-92-30 du 22 rabia I 1414 (10 septembre 1993) Portant
promulgation de la loi n°07-92 relative à la protection sociale des
personnes handicapées;
-
Dahir portant loi n° 1-72-184 du 15 joumada II 1392 (27 juillet 1972)
relatif au régime de sécurité sociale tel qu’il a été modifié et complété
par le dahir portant loi n° 1-77-216 du 20 choual 1397 (4 octobre 1977)
, par le dahir n° 1-84-195 du 5 rabii II 1405 (28 décembre 1984), modifié
par le dahir n° 1-86-41 du 27 joumada I 1406 (7 février 1986), par la loi
n° 1-94-431 du 28 rajeb 1415 (31 décembre 1994) relative à la loi des
finances, par le dahir portant loi n° 1-91-130 du 13 joumada I 1413 (09
novembre 1992) portant promulgation de la loi n° 2-91 par le dahir n°
1-96-104 du 21 rabii I 1417 (7 août 1996) portant promulgation de la loi
n° 18-96, par le dahir n° 1-96-105 du 21 rabii I 1417 (7 août 1996)
portant promulgation de la loi n° 19-96 et par le décret n° 2-87-738 du
15 ramadan 1408 (02 mai 1988) modifié par le décret n° 2-92-965 du 7
kaada 1413 (29 avril 1993);
38
-
Dahir portant loi n°1-77-216 du 20 chaoual 1397 (4 octobre 1977)
créant un régime collectif d’allocation de retraite tel qu’il a été modifié et
complété par le dahir portant loi n° 1-93-272 du 22 rabii I 1414 (10
septembre 1993);
-
Dahir n°1-57-187 du 24 Joumada II 1383 (12 novembre 1963) portant
statut de la mutualité tel qu’il a été modifié par le décret royal portant loi
n°130-68 du 10 Joumada I 1388 (5 août 1968) .
-
Décrets
-
Décret n°2-94-201 du 13 hija 1414 (24 mai 1994) Portant institution d’un Haut
commissariat aux personnes handicapées;
-
Décret n° 2-97-218 du 18 chaabane 1418 ( 19 décembre 1997) portant
application de la loi n° 05-81 relative à la protection sociale des aveugles et
des déficients visuels promulguée par le dahir n°1-82-246 du 11 rejeb 1402 (6
mai 1981) et de la loi n° 07-92 relative à la protection sociale des personnes
handicapées promulguée par le dahir n° 1-92-30 du 22 rabii I 1414 (10
septembre 1993);
-
Décret n° 2-01-409 du 14 moharrem 1423 (29 mars 2002) fixant les
conditions et les modalités d’emploi des crédits affectés à la couverture de
certains frais d’acquisition des appareils et de prothèses alloués aux
personnes handicapées démunies ;
-
Décret n°2-75-329 du 9 rabii I 1397 (28 février 1977) relatif à l’assurance
volontaire au régime de sécurité sociale;
-
Décret n° 2-72-541 du 23 kaada 1392 (30 décembre 1972) relatif aux
prestations servies par la Caisse nationale de sécurité sociale tel qu’ il été
modifié et complété par le décret n° 2-82-667 du 15 joumada I 1403 (01
mars 1983), par le décret n° 2-85-853 du 18 joumada I 1407 (19 janvier
1987) par le décret n° 2-91-52 du 5 chaabane 1411 (20 février 1991) et par
le décret n° 2-96-319 du 24 rabii II 1417 (9 septembre 1996);
39
-
Décret n° 2-92-927 du 13 rejeb 1413 (7 janvier 1993) fixant les modalités
d’application du régime collectif d’allocation de retraite (régime
complémentaire).
-
Arrêtés
-
l’arrêté du Premier Ministre n° 3-99-95 du 6 moharrem 1416 (5 juin 1995)
fixant les attributions et l’organisation de l’administration du Haut Commissariat aux
personnes Handicapées;
-
l’arrêté du ministre de la santé n°1977-98 du 2 rejeb 1419 ( 23
octobre 1998) fixant les critères médicaux et techniques devant servir
pour la détermination de la qualité de personne handicapée.
40

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