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GUIDE D’ORIENTATION HANDICAP VISUEL www.social.gov.ma 1 SOMMAIRE I- Avant propos……………………………………………………………………………….…....………4 Handicap visuel : informations générales…………………..………………………..………… 5 II- Types et degrés du Handicap visuel ………………………………………..…………………. 7 III- Dépistage précoce de la déficience visuelle ……………………………………………………..8 IV- Le diagnostic est annoncé, que faire ? …………………………………………………………..9 V- L’éducation familiale …………………………………………….…………………………….17 VI- Socialisation …………………………………………….……………………………..………..27 VII- Formation professionnelle : accès à l’intégration socioprofessionnelle…..…………….………33 VIII- Intégration socioprofessionnelle ……………………………...………………………………..34 ANNEXES : ANNEXE I- Liste des unités d’orientation et d’accompagnement ……………………………..….43 ANNEXE II- Bibliographie et Webographie……………………………….……………………….44 2 Avant - propos Faciliter l'intégration des personnes en situation du handicap et promouvoir la promotion de tous leurs droits, constituent un défi fondamental que le Ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social est en train de relever dans le cadre de sa mission de coordination des politiques publiques, en ligne avec les dispositions de la Constitution du Royaume où le texte dans son préambule bannit toute forme de discrimination fondée sur le handicap , et dont l’article 34 exhorte les pouvoirs publics à inclure les droits de cette catégorie de citoyens dans les politiques publiques, et en harmonie aussi avec les engagements de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif ratifiés par le Maroc en 2009. Le Maroc est également engagé dans le processus évolutif que le monde connaît aujourd’hui dans le domaine du handicap, en particulier les progrès accomplis au niveau scientifique et les bonnes pratiques d'intégration sociale des personnes en situation du handicap. Ainsi un nouveau cadre conceptuel du handicap est adopté aujourd’hui au Maroc , qui redéfinit le handicap comme étant une interaction des incapacités avec les diverses barrières, interaction qui peut faire obstacle à leur pleine et effective participation sociale sur la base de l’égalité avec les autres, aussi le Maroc a entamé un processus d’amélioration du modèle de prise en charge sociale par l’élaboration d’une politique publique cadrée par une approche de développement inclusif fondé sur les droits garantis à tous les citoyens, hommes et femmes, ce qui se traduit par le projet de loi cadre 97.13 , et la volonté d’harmoniser l’arsenal législatif et réglementaire national. Afin de sensibiliser et d’élever la conscience de tous les acteurs concernés par les droits des personnes en situation du handicap, autour des questions relatives à l’handicap , le Ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social a élaboré ce guide d’orientation dont l’objectif est d’informer le grand public et apporter un éclairage sur les compétences et les possibilités des personnes en situation du handicap à la pleine participation sociale. Toutefois ce cap ne pourrait être attient que si toutes les composantes de la société assurent les conditions de la pleine jouissance des droits des personnes en situation du handicap. 3 . I- Handicap visuel : informations générales I-1- Handicap visuel , c’est quoi ? D’après l’organisation mondiale de la santé, la déficience visuelle peut être délimitée par l’état du champ visuel ou l’étendue de l’espace qu’un œil immobile peut embrasser et par la mesure de l’acuité visuelle définie comme étant l’aptitude de l’œil à apprécier les détails. La fonction visuelle comporte 4 catégories1: - la vision normale; une déficience visuelle modérée; une déficience visuelle grave; la cécité. On regroupe la déficience visuelle modérée et la déficience visuelle grave sous le terme de «baisse de la vision»: les baisses de la vision et la cécité représentent l’ensemble des déficiences visuelles. I-2- Le handicap visuel a-t-il des causes ? Parmi les nombreuses causes de déficiences visuelles, et à partir du ministère de la santé et aussi d’après les différents ophtalmologistes, on distingue surtout les pathologies suivantes qui touchent en grande partie notre pays : - La cataracte qui reste encore l’une des causes principales de la cécité ; - Le glaucome est aussi une cause de malvoyance. Il se manifeste par l’augmentation de la tension de l’œil qui conduit à la perte des cellules nerveuses quand il n’est pas traité, cependant, la prise en charge du glaucome est importante, cette pathologie conduit souvent à la cécité ; - Une troisième cause de malvoyance est due à la rétinopathie diabétique. Cette maladie apparaît chez les malades qui traitent le diabète après dix ans environ ; -Quant à la quatrième cause de la cécité, il s’agit de la dégénérescence maculaire liée à l’âge ou la vieillesse de la macula (DMLA). C’est surtout une première cause de cécité dans les pays développés parce que les gens vivent longtemps et peut se révéler à partir de 50 ans. - Une variante génétique de la DMLA à savoir la rétinite pigmentaire commence à être mieux dépistée. 1 La 10e révision de la Classification internationale des maladies (révisée en 2006), 4 I-3- Peut- on prévenir le handicap visuel ? On peut relativement prendre des mesures préventives vis-à-vis de quelques causes précitées de la cécité, citons-en : -Le dépistage précoce à chaque fois qu’on remarque que l’enfant trouve des difficultés à lire ou à fixer l’image de la télévision ou d’un objet quelconque ; - Le strabisme peut-être prévenu grâce à la consultation de l’enfant par un ophtalmologue dès son jeune âge ; - La myopie (une anomalie)qui n’est pas traitée à un âge précoce et non contrôlée de façon régulière par des spécialistes peut conduire à un stade critique. Donc, il est vivement conseillé que les parents soient vigilants face à toute situation où l’enfant présente des signes de baisse de la vue comme approcher le livre devant ses yeux, s’approcher de l’écran de télévision, leur dire aussi qu’il trouve des difficultés à copier du tableau quand il n’est pas assis en face ou prêt de ce dernier…Le port de lunettes de correction à un âge précoce pourrait corriger quelques anomalies telles que la myopie ou l’hypermétropie ; La rétinite pigmentaire , une maladie considérée l’une des variantes génétiques de la DMLA, se caractérise par la perte progressive de la vision c’est-à-dire qu’elle passe inévitablement du stade modéré à la cécité totale dans la majorité des cas sachant que jusqu’à présent il n’y a pas encore de remèdes médicales. Le mariage entre des cousins germains favorise l’appariation de la rétinite pigmentaire Si un couple marié a déjà un enfant et qu’il remarque que ce dernier éprouve beaucoup de difficultés à se déplacer dans les lieux sombres, il est appelé à réagir sans attendre en l’emmenant chez un ophtalmologiste. A éviter - Laisser l’enfant regarder la télévision et/ou l’ordinateur dans une chambre obscure ou éclairée par une lumière jaune très faible ; - Le tabagisme constitue un facteur pronostique favorisant la cataracte. A faire - Demander conseil génétique avant de décider d’avoir des enfants. Causée par la rétinite pigmentaire - corriger tôt toute anomalie diagnostiquée (la myopie , l’hypermétropie,.) ; - porter des lunettes solaires protègent les yeux des rayons ultra-violets(UV). I-4- Données sstatistiques Suite aux résultats de l’enquête nationale sur le handicap réalisée en 2004 par le Secrétariat d’Etat Chargé de la Famille, de l’Enfance et des Personnes Handicapées, le taux de prévalence des situations de handicap au Maroc est de 5,12% soit 1.530.000 personnes handicapées. Cette prévalence au sein de la tranche d’âge des moins de 15 ans est de 2,5%, soient 230.000 enfants dont 11000 souffrant du handicap visuel. On note aussi le chiffre d’ environ 150 000 personnes déficientes visuelles. 5 Au niveau mondial, on estime qu’il y a entre 40 et 45 millions aveugles dans le monde, et que 135 millions ont une déficience visuelle. II- Types et degrés du Handicap visuel II-1- Le handicap visuel est- il mesurable ? Selon la gravité de la déficience et son évolution, elle peut passer du niveau léger à la cécité totale.2 - Le handicap est profond : Quand l’acuité visuelle(AV) est inférieure ou égale à 1/20 en œil droit et gauche non améliorable en plus de la déficience presque totale des champs visuels, les deux yeux sont énuclés ou congénitalement absents, ce qui nécessite l’assistance d’une personne tierce ; - Le handicap moyen : Dans ce cas l’AV est inférieure ou égale à 1/20 au niveau d’un œil et varie entre 1/10 et 2/10 au niveau de l’autre œil. Pour ce qui est du champ visuel des deux yeux, il connaît une déficience moyenne avec des troubles sévères de la vision des couleurs et une héméralopie importante ; - Le handicap léger : l’AV est inférieure ou égale à 1/20 au niveau d’un œil et supérieure ou égale à 2/10 au niveau de l’autre œil. La déficience du champ visuel des deux yeux est légère avec des troubles moyens de la vision des couleurs, une héméralopie moyenne et une diplopie obligeant l’occlusion d’un œil. II-2- Handicap visuel et l’habileté adaptative Les parents sont appelés à se comporter avec l’enfant handicapé visuel (natif ou récemment atteint de la déficience) comme tous ses frères et sœurs voyants afin d’adapter chez lui l’habileté qu’il possède déjà et ce en suivant quelques conseils entre autres : - être attentif à ses gestes, à ses motivations et à ses désirs ; - essayer de découvrir ses compétences et l’encourager à les utiliser ; - parler avec lui, lui demander son avis sur ses propres besoins (habits, gastronomie…) et aussi sur ce qui se passe à la maison (changement de décor, achat de meubles…). Cela va l’impliquer positivement dans la vie quotidienne de la famille et par conséquent, épanouir sa personnalité. 2 Arrêté du ministère de la santé n°1977-98 fixant les critères médicaux et techniques pour déterminer le degré de l’handicap visuel. 6 III – Dépistage précoce de la déficience visuelle Les papas et mamans sont appelés à observer le comportement de leur enfant afin de détecter si ce dernier est capable de regarder et suivre leurs mouvements, leurs gestes et les objets qui lui sont présentés (taille, couleur…) et entendre les sons environnants dès la première enfance. Le volume de l’œil, sa façon de regarder, d’ouvrir et fermer les paupières, sa sensibilité à la lumière…Ce sont des mesures qui poussent les parents à se rassurer de l’état visuel et auditif de leur enfant. Au cas de doute, ils doivent le présenter sans attendre et sans hésitation à un docteur spécialiste ou au médecin du dispensaire du quartier qui peut les orienter. IV- Le diagnostic est annoncé, que faire ? IV-1- Des étapes à franchir Après avoir annoncé le diagnostic et pour faire face à cette situation, les papas et les mamans doivent se montrer plus patients et être prêts à accepter son handicap et à le considérer comme les autres enfants que ce soit sur le côté affectif ou comportemental. IV-2- La déficience visuelle : une situation de handicap Multidimensionnelle Qui dit déficience visuelle, dit limite partielle ou totale du fonctionnement de l’œil. Ce qui génère une situation de handicap nécessitant une adaptation qui diffère selon l’âge et la gravité de la déficience. En effet, le handicap visuel a un impact (négatif) sur la personnalité de l’individu à savoir : - Son comportement : Certes, l’âge auquel survient la cécité constitue une influence capitale sur le comportement de l’individu ; les aptitudes d’une personne aveugle de naissance sont différentes de celles d’une personne qui perd la vue à l’âge de 20, 30 ou 40 ans ; une personne âgée atteinte de cécité aura des besoins de compensation plus limités. Cependant, l’aveugle, comme étant une personne à part entière, il cherche à s’identifier par sa propre personnalité et vit pleinement malgré sa différence. L’absence de vision sera plus ou moins rapidement compensée par une meilleure utilisation de ses autres sens. 7 - Ses relations avec autrui: On relève chez l’aveugle des aspects psychoaffectifs à savoir le manque de confiance en lui, l’isolement, la méfiance envers les autres… Ceci n’est autre qu’une conséquence directe du fait que la famille, pauvre, analphabète ou mal sensibilisée, conçoit difficilement l’arrivée d’un enfant né€ aveugle ou devenu( e) aveugle et le/la considère comme une charge supplémentaire et insupportable. En plus, la personne aveugle est très sensible au regard et aux attitudes des autres qui l’empêchent de pouvoir s’intégrer au sein du groupe voire de la société. IV-3- Handicap visuel : des professionnels à connaître Parmi les professionnels à contacter directement après avoir détecté le handicap visuel chez l’enfant : a. Le domaine médical : - le médecin au dispensaire du quartier ; l’ophtalmologue ; le psychologue : Pour une assistance psychologique, il est utile que les parents aient une consultation auprès d’un spécialiste dans la psychologie de l’enfant et de la famille car celui-ci a un apport positif au niveau moral et comportemental, ce qui va leur permettre l’atténuation du choc reçu par l’installation de la déficience et l’apaisement de la souffrance d’un côté, et d’un autre côté avoir le même regard sur leur enfant en situation du handicap visuel que ses frères et sœurs. En plus, l’entretien en privé entre le psychologue et l’enfant ne peut être que bénéfique dans la mesure où le spécialiste est la personne la mieux placée pour lui donner plus de confiance en ses qualités et son intelligence b. L’enseignement : En l’absence quasi-totale de l’éducation inclusive des personnes en situation du handicap visuel dans les écoles de proximité, les parents doivent emmener leur enfant aux établissements spécialisés à travers les treize points au Maroc gérés par l’OAPAM où il sera encadré par des enseignants qui maîtrisent les outils pédagogiques adaptés au handicap visuel. c. Les structures spécialisées : Pour combler le manque de ces établissements dans certaines villes et régions, il a été créé des structures spécialisées (associations, centres) par des personnes concernées directement par le handicap visuel, d’où la disponibilité de professionnels capables d’orienter les enfants et leurs familles, citons-en : - des connaisseurs dans le domaine du système braille ; - des animateurs d’orientation et de mobilité ; - des formateurs en informatique adaptée pour les personnes en situation du handicap visuel. 8 IV-4- Handicap visuel : besoins et difficultés Dès son jeune âge, l’enfant en situation du handicap visuel a des besoins particuliers et affronte dans sa vie quotidienne des difficultés supplémentaires à celles que rencontrent ses paires, d’où la nécessité d’être au courant de ses besoins en vue de réduire ses difficultés. Pour cela on suggère quelques aides techniques et conseils : IV-4-1 Aides techniques : 1. Déplacement, activités quotidiennes - La canne blanche : Elle permet à l’aveugle de se déplacer à l’extérieur et de s’identifier ; La montre parlante ou tactile : Lui évite de demander l’heure à chaque fois donc une autonomie sur la notion du temps ; Une calculatrice parlante facilite les opérations de calcul lors de ses courses ; Un appareil téléphonique avec touche de repère ; Un magnétophone ; La loupe. Apprendre à lire l’heure à l’aide d’une horloge tactile 9 Une montre adaptée à un non voyant Une loupe 10 Une tablette (24 lignes sur 23 cellules) plus un poinçon 2. Apprentissages scolaires - La tablette. Le livre braille ; Le livre sonore ; Le cubarithme ; La machine Perkins. 3. Accès à l’information Bien que nous n’en soyons encore qu’au début, l’arrivée des nouvelles technologies constitue une évolution très importante pour l’accès du déficient visuel au savoir et à la connaissance. Par des adaptations, il est possible d’utiliser des appareils électroniques performants, silencieux est assez facile d’utilisation en alliant le braille, la synthèse vocale et électronique. Pour une bonne intégration scolaire, l’enfant aveugle doit apprendre à manipuler ces appareils car ils lui permettent d’utiliser des ordinateurs, des scanners, d’accéder à Internet. 11 Un ordinateur lié à un clavier braille et une imprimante de transcription en braille Voici quelques avantages de ces apports techniques : - Une motivation accrue ; Une amélioration de l’image du braille ; Un meilleur repérage des points sur la barrette tactile ; Une facilité de poursuivre la ligne de lecture ; Une plus grande aisance pour effacer ; Une facilité pour imprimer en noir ; Une possibilité accrue pour travailler avec ses paires ; Un enseignement possible à distance, en réseau. Les aides techniques permettent également une plus grande performance par une prise de notes très rapides, un travail plus aisé accessible aussi bien à des aveugles qu’à des voyant en utilisant une imprimante « Braille » et une imprimante « noir » pouvant être branchées sur le même appareil. Une imprimante qui transcrit l’écriture imprimée en écriture Braille Ce pendant, pour être objectif, il convient de souligner aussi les points négatifs qui s’y dégagent : - Une difficulté d’obtenir une vue d’ensemble ; Un coût encore plus élevé du matériel. Enfin certains outils techniques: La plage tactile : C’est un appareil qui permet la lecture des textes en noir, la prise de note ; La synthèse vocale :c’est un écran vocal qui permet de lire des documents en noir, consulter des fichiers sur ordinateur ou sur CD ROM. - DBT : Un logiciel qui permet la transcription de l’écriture « noir » en braille et inversement ; - Le Zoom-text : Un logiciel qui agrandit les caractères sur l’écran de l’ordinateur. Il permet un confort et une possibilité au malvoyant de lire en utilisant toutes ses capacités visuelles restantes. - IV-4-2 Conseils pratiques 12 1- Quand vous entrez dans une pièce où se trouve un aveugle, parlez, ne serait-ce qu’un mot, présentez-vous et prévenez-le quand vous sortez ; 2- Ne parlez jamais à un aveugle par l’intermédiaire d’une tierce personne si vous pouvez lui parler librement parlez normalement et assurez-vous qu’il sait que vous vous adressez à lui en l’appelant par son nom, en touchant son bras ou de toutes autres façons… 3- Ne modifiez pas votre façon de parler pour éviter certains mots ou expressions tels que aveugle et voir. En général, un aveugle n’est pas sensibilisé si l’on emploie des expressions de ce genre ; 4- Quand vous rencontrez un aveugle, offrez lui de l’accompagner, évitez de dire de l’aider. Ce terme lui rappelant trop qu’il est handicapé. Mais n’insistez pas s’il vous dit qu’il peut se débrouiller tout seul. S’il accepte, offrez lui toujours votre bras, car ainsi, il peut vous suivre et faire le même mouvement que vous, ce qui lui est impossible si vous tenez son bras, et le poussez en avant de vous ; 5- Quand vous franchissez une rue avec un aveugle, ne le quittez que lorsque vous êtes tous deux sains et saufs sur le trottoir opposé et franchissez avec lui les obstacles éventuels (sable – travaux – bicyclette…) si vous êtes pressés, demandez à quelqu’un de vous remplacer ce que l’on refusera très rarement ; 6- Pour aider un aveugle à monter en voiture, placez sa main sur la poignée de la porte ou, si elle est ouverte sur le toit de la voiture et dites-lui si l’avant de celle-ci se trouve à sa droite ou à sa gauche. Il se mettra ensuite en place tout seul ; Un guide oriente une fille non voyant 13 7- Pour entrer dans un autobus avec un aveugle, précédez-le d’un pas et prenez sa main pour qu’il puisse vous suivre. A l’intérieur, placez sa main sur une barre d’appui qui lui permettra de s’immobiliser ; Un jeune non voyant et son guide se prépare à monter un bus 8- Si vous rendez la monnaie à un aveugle en billets de différentes valeurs, tendez-lui séparément les billets de chaque valeur en les identifiant chaque fois. Il peut distinguer lui-même les pièces de monnaie ; 9- Si un aveugle vous demande une direction à suivre, indiquez-lui aussi précisément que possible la distance à parcourir, s’il doit tourner à gauche ou à droite ou aller tout droit. Si vous êtes de la police, présentez-vous comme tel, car il peut avoir besoin d’un aide venant de vous qu’il n’accepterait pas de toute autre personne. A retenir Evitez de lui témoigner de la pitié, en l’accompagnant. Parlez-lui comme à toute personne, aidez-le discrètement et n’insistez pas s’il vous dit qu’il n’a plus besoin de vous. Les aveugles ont tous une certaine fierté et se sentent humiliés quand on leur fait sentir qu’ils sont handicapés. 14 V- L’éducation familiale V-1- Conseils et pistes de travail Un enfant déficient visuel, au cours de sa première année a besoin d’une stimulation visuelle. Dés ses premiers mois, il possède un potentiel qui lui permet de se développer. Celui qui souffre d’une déficience visuelle évolue en ne bénéficiant que d’une partie de la vision, ce qui réduit sa curiosité de découvrir son corps et son environnement à son potentiel visuel. Ainsi est-il indispensable que ses parents le stimulent visuellement afin de perfectionner ses acquisitions et de permettre son épanouissement et sa découverte du monde environnant. Il serait préférable que cette stimulation se fasse sous forme d’activités ludiques. Pour la réussir, on doit l’introduire progressivement. V-2- Que devrons- nous développer chez l’enfant déficient visuel ? - Développer le résidu visuel en pratiquant les stimulations suivantes : Déplacer le regard et chercher une lumière, un jouet 15 La maman oriente le regard de son enfant par une source lumineuse * Découvrir les mains, les amener dans le champ de vision, les utiliser ; * Utiliser les mouvements de la tête et du corps pour projeter son regard ; * Se déplacer, se mouvoir, atteindre un but. Par exemple, la mère peut allumer une lampe de poche à portée du regard de son fils et si celui-ci ne réagit pas positivement à cette lumière, elle doit utiliser d’autres stimulants se basant sur les autres sens. Quant au déplacement du regard, les parents peuvent utiliser un jouet sonore et s’éloigner progressivement jusqu’à ce que l’enfant dirige son regard vers une source lumineuse placée non loin de lui. La maman oriente sa fille à l’aide d’un jouet sonore 16 Cet exercice permet de mobiliser les muscles du cou et favoriser les mouvements oculaires. La mère doit mettre son enfant à plat ventre, l’inciter à relever sa tête pour voir un objet sonore au dessus de lui et l’encourager à se redresser en lui parlant et en le caressant sur la nuque. - Pendant l’enfance ( 3-6 ans : le préscolaire) Avant l’âge de scolarité, les parents doivent rester en contact avec le service médical (ophtalmologie) afin de diagnostiquer sa vue et essayer de la maintenir le plus longtemps possible en suivant minutieusement ses conseils. En plus pour mieux le préparer à acquérir au maximum son autonomie, ils sont appelés à : * l’aider à découvrir les différentes parties de son corps ; * Développer l’utilisation des autres sens : Le toucher ( il découvre les formes, le froid, le chaud , le rugueux…) L’ouïe : avec des objets sonores, l’enfant apprend à s’orienter et se repérer (devant-derrière- à gauche – à droite – le haut – le bas…..) L’odorat : apprendre à découvrir des lieux par l’odeur de la cuisson à la cuisine et celle des fleurs au jardin. V-3- Jeu éducatif : un besoin et un moyen d’apprentissage Comme tous les enfants, le déficient visuel a besoin de jouer. Toutefois, il est indispensable que les parents fassent de ces jeux un moyen d’apprentissage. Comment ? Il suffit d’adapter quelques jouets du commerce (lego, domino, poupée, pistolet…) choisis par lui-même pour lui donner le plaisir de jouer tout seul et avec ses paires, en parallèle ces jouets deviennent un outil de développer chez lui les autres sens notamment le toucher. En plus, le jeu constitue une occasion pour faire travailler la mémoire, le calcul…. 17 Domino tactile Jeu de repérage et d’emplacement En effet, pour le rendre autonome, il est conseillé de l’assister dans un premier temps afin de découvrir le jouet et après, lui donner la liberté de la manipuler tout seul en l’observant discrètement. A éviter : Les jouets tranchants risquent de couper les doigts de l’enfant aveugle non averti. V- 4 - l’activité sportive : moyen d’épanouissement et d’intégration Aujourd’hui, l’activité sportive constitue un facteur très important qui facilite l’intégration sociale des personnes en situation de handicap en général et des des déficients visuels en particulier. La pratique d’un sport par un déficient visuel a montré qu’il gagne plus de confiances en lui-même, en ses capacités physiques malgré sa déficience, qu’il peut être récompensé par des prix, des médailles grâce aux exploits qu’il réalise dans des compétitions avec d’autres concurrents où il se sent fier et encouragé par les spectateurs. Le sport adapté des aveugles ouvre une porte à l’autonomie, il est un espace d’épanouissement et aussi de solidarité. Il existe des sports individuels comme l’athlétisme, le tendem, la natation, le judo et des sports collectifs comme le gool bul et le cécifoot qui se pratique en même temps avec des personnes qui ne sont pas déficientes visuelles . Donc, il est conseillé que les parents encouragent leurs enfants à pratiquer des activités sportives dans des clubs grâce aux compétitions réalisées au cours de l’année par des associations sous forme de championnat à l’échelon local et national sous l’égide d’une fédération marocaine des sports pour handicapés. 18 VI - Scolarisation VI - 1- Le préscolaire L’éducation préscolaire chez l’enfant en situation du handicap visuel lui permet entre autres de passer un moment de la journée avec ses paires en jouant, en manipulant des objets, en apprenant des petites chansons… Tout cela développe chez lui l’esprit du groupe et le prépare à s’intégrer progressivement au sein de l’école à court terme et dans la société à long terme . Cette étape présente aussi une occasion pour les enfants voyants d’accepter la différence de leurs camarades non voyant et de partager mutuellement leurs façons de concevoir les jeux et les apprentissages. Cependant, les malvoyants sont rarement recueillis dans les écoles maternelles avec les voyants. Au contraire, on remarque une absence presque totale des enfants aveugles dans ces écoles. Ceci est dû à plusieurs facteurs : - Un manque de sensibilisation auprès des responsables pour la création de ce genre d’écoles; L’absence des éducateurs spécialisés dans le handicap visuel ; Un grand manque d’outils pédagogiques adaptés. VI – 2- L’enseignement primaire 19 Comme les voyants, l’enfant aveugle joint l’école primaire dès l’âge de six ans pour apprendre à lire, à écrire et à compter. Un enfant souffrant d’une déficience modérée peut poursuivre ses études dans des écoles avec les voyants jusqu’au moment où sa vue se détériore. Les enfants aveugles sont scolarisés dans les treize établissements se situant à travers le royaume sous l’égide de L’ORGANISATION ALAOUITE POUR LA PROTECTION DES AVEUGLES AU MAROC. Ils suivent une scolarité normale avec une pédagogie spécifique et des outils didactiques adaptés. Citons quelques uns : Tablette, cubarithme, poinçon, cubes, boites d’apprentissages, boulier compteur, machine perkins… VI – 3- L’enseignement secondaire collégial A cette période où les matières sont plus variées, les malvoyants trouvent plus de difficultés à maîtriser les matières scientifiques qui se basent sur l’observation, l’expérience, la schématisation, les formes géométriques… L’absence des documents adaptés ( livres en gros caractères – illustration contrastée ) réduit leurs compétences et les pousse à interrompre leur scolarité ou à joindre les établissements spécialisés. Pour les aveugles, ceux qui continuent leurs études, et pour les mêmes raisons qu’on a citées, sont obligés d’apprendre surtout au niveau théorique. Ceci ne les encourage pas à développer leur savoir et réduit leur chance de s’orienter vers les différentes branches dont bénéficient les voyants. Carte en relief 20 Modèle anatomique de l’œil en relief VI – 4- L’enseignement secondaire qualifiant Arrivant à cette étape, la branche littéraire est l’unique choix des jeunes lycéens aveugles. Il sont donc privés des branches scientifiques telles que sciences expérimentales, sciences mathématiques, sciences économiques, électronique…car , en plus des causes susmentionnées, ses élèves ne disposent pas suffisamment de documents en braille et ne bénéficient pas des aides techniques modernes ( ordinateur adapté – bloc notes électronique – afficheur braille…) Un élève non voyant en train de lire un document en braille VI-5- Etudes supérieures Convenons qu’il est jeune, qu’il a le baccalauréat, qu’il veut acquérir des diplômes supplémentaires en vue de son indépendance économique notamment par l’acquisition d’un métier ; le nonvoyant se montre prêt à franchir les portes de l’université. Néanmoins, il se trouve face à beaucoup d’obstacles qui entravent son parcours universitaire : Les branches ouvertes aux déficients visuels : 21 Selon l’option du baccalauréat obtenu, le déficient visuel n’a pas un grand choix des nombreuses branches et sections proposées à l’université. Les seules possibilités sont offertes au niveau de la faculté des lettres ou encore celle des études islamiques. VI-6- Elaboration d’un projet éducatif individuel Afin de réussir une scolarité d’un enfant déficient visuel, il est possible d’élaborer un projet individuel tout en se basant sur ses capacités visuelles grâce à une équipe pluridisciplinaire. Ce projet tiendra compte des points suivants : - Besoins éducatifs spéciaux : Un enfant ou jeune déficient visuel - Les lettres alphabétiques et les chiffres en relief et en gros caractères ; - Des livres en gros caractères avec des lignes espacées ; - Des contes en images avec des couleurs vives et contrastées ; - Des jeux de constructions avec des éléments agrandis. Un enfant ou jeune aveugle - Des livres en Braille et en lettres en relief ; - Des illustrations en relief ; - Des jeux de constructions ; - Des cartes en relief ; - Des modèles anatomiques ; - Des tablettes + poinçons ; - Des cubarithmes (plateaux plastifiés pour faire les opérations arithmétiques à l’aide des cubes); - Des cassettes audio ; - Des bouliers compteurs ( outils pour apprendre à faire les quatre opérations ) ; - Des planches braille. - Apprendre à lire en Braille : 22 Comme tous les enfants à l’âge de scolarité, le déficient visuel a le droit d’apprendre à lire, à écrire et à compter. Pour cela, l’école doit s’adapter à cette situation et chercher par tous les moyens à atténuer les difficultés engendrées par la déficience. Parmi les facteurs qui participent à la réussite de cette opération, un enseignant formé et connaisseur des besoins d’un enfant atteint de cécité totale ou d’un déficient visuel. Le Braille : c’est une lecture et une écriture tactile qui s’adresse aux aveugles, aux déficients visuels à l’état très grave avec des capacités pour suivre une scolarité normale s’ajoute à cela une envie et une motivation de la part de l’enseignant qui doit amener l’enfant à aimer le Braille et à le convaincre que ce système est un moyen pour lire, écrire et pour compter avec toutes les langues en combinant les 64 signes dont il se compose. - Apprendre à lire : Dans toutes les langues, la méthode Braille se lit de gauche à droite. Ce système se base sur un rectangle verticale comprenant au maximum six points sur deux colonnes de trois. Chaque lettre incluse dans un espace précis et régulier, peut être lue sous le déplacement du doigt. La lecture tactile s’effectue avec l’extrémité interne du doigt appelée la pulpe qui possède un pouvoir séparateur ou une acuité. Au début, le père doit initier son enfant à utiliser la planche Braille car celle-ci lui permet de développer son toucher et placer les rivets pour apprendre les lettres et écrire les mots. - Apprendre à écrire en Braille : cette écriture demande ensuite un matériel didactique se basant sur la tablette, le poinçon et du papier spécial. Le papier fixé sur une tablette Le papa ou la maman , après avoir appris le mode d’utilisation de ce matériel, doit commencer par aider son enfant à bien fixer le papier sur la tablette, à placer correctement la réglette, puis l’entraîner à la déplacer sur le long du cadre en utilisant ses deux mains, tenir verticalement le poinçon et essayer de le déplacer dans la cellule, enfin lui apprendre que lorsqu’on écrit sur la tablette, on commence de droite à gauche et on écrit chaque lettre dans une cellule. 23 - Apprendre à compter en Braille : Le parent doit commencer à faire apprendre à son enfant les chiffres de 0 à 9 (les lire et les écrire ), ensuite, il utilise le matériel conçu pour le calcul à savoir le boulier compteur, puis le cubarithme. Une collégienne en train de compter VII-Socialisation VII-1- La famille : première passerelle à l’autonomie - Faire sa toilette : Les parents discutent avec l’enfant la nécessité de la propreté, le nombre de fois de se laver les mains (avant et après les repas, quand il sort du lieu des toilettes avant la prière, après le sport..). Pour l’entraîner à faire cela, ils peuvent dans un premier temps lui expliquer sans utiliser ni eau ni savon, 24 ensuite ils l’assistent pendant cette opération sans oublier de lui apprendre à se laver les dents, prendre une douche… - S’habiller : Le parent apprend à l’enfant à choisir ses habits en déterminant leur genre ( sous vêtements – veste – pantalon…) ; boutonner, déboutonner sa chemise ; lacer, délacer ses chaussures…sans oublier de lui apprendre et l’obliger à ranger ses habits et ses affaires à la place réservée tout en veillant à ne pas changer de place à chaque fois. - Se couper les ongles : lui montrer la nécessité de cette opération afin d’éviter la pénétration des saletés et des microbes sous les ongles, lui apprendre à tenir le coupe-ongles. L’enfant apprend à ranger sa chambre - Apprendre à manger : Pour préparer l’enfant à acquérir une autonomie pendant le repas, il faut lui présenter le contenu global de la table, la position des différents éléments (assiettes – verres – serviettes – le plat principal…). En posant sa main sur celle de son enfant, le parent l’oriente progressivement à découvrir lui même ce contenu car ce geste crée en lui une confiance et le pousse à être autonome. 25 Un enfant mange tout seul - Etre capable de verser un liquide dans un verre : Au début, on l’entraîne en mettant des fèves ou des lentilles dans le verre, quand il verse de l’eau, il est capable d’en sentir le niveau au toucher des fèves ou des lentilles. - Il peut entrer son index dans le verre pour connaître le niveau du liquide froid. - Quand le liquide est chaud, il se contente de toucher le verre de l’extérieur en versant doucement, lorsqu’il sent la chaleur au niveau désiré, il arrête de verser. - La maîtrise du téléphone : Le père apprend à son enfant les positions des touches du téléphone en le faisant découvrir la touche repère à savoir la touche 5, puis l’initier à utiliser ses trois doigts (l’index, le majeur, l’auriculaire) lors de la composition d’un numéro puis la façon d’appeler ou de répondre à un appel. - Organiser l’intérieur de la maison Quand on vit avec une personne déficiente visuelle, on doit faire en sorte que la maison soit accessible. En voici quelques conseils pratiques : - Replacer toujours les objets là où on les a pris ; Laisser la personne décider comment les choses devraient être organisées. - La cuisine : D’abord, la cuisine doit être bien éclairée pour faciliter la tâche à la personne déficiente visuelle, en plus, on doit : - Créer un contraste entre la surface de travail, les murs, la porte et les autres articles qui s’y trouvent; Etiqueter avec un marqueur noir ou en braille les bocaux d’épices, de légumes confits… Garder le même ordre des différents articles et prévenir en cas de changement ; Garder les portes d’armoires et les tiroirs fermés en tout temps ; Faire en sorte que la cuisine soit bien éclair 26 Une cuisine éclairée et contrastée - La salle de bain : - Utiliser des miroirs lumineux grossissants ; Utiliser une pâte dentifrice de couleur qui fera contraste avec les poils blancs de la brosse à dents ; Faire flotter une éponge de couleur vive en faisant couler l’eau du bain. L’éponge indiquera le niveau de l’eau. - Les couloirs doivent être dégagés. - Ne pas poser des essuie-pieds à chaque porte pour éviter de trébucher. - Veiller à fermer les portes des placards dans les chambres pour éviter de les - heurter. - Déplacement : Un enfant déficient visuel se sert d’un ballon pour s’orienter Les parents sont appelés à savoir et faire savoir à leur enfant ce qui suit : La mobilité est la circulation autonome utilisée par les aveugles : 27 Un aveugle monte une voiture c’est savoir se déplacer seul, savoir utiliser les transports, un escalator.., c’est ce qui permet à une personne aveugle d’être autonome dans ses déplacements en faisant appel à son potentiel. L’apprentissage de la locomotion demande de savoir utiliser l’écoute, identifier les sons, les bruits, les localiser, les interpréter et se situer par rapport à eux. L’ouïe permet de savoir si une rue à sens unique ou à double sens, si le carrefour comporte un feu… Apprendre la locomotion, c’est sortir de l’intérieur ( la maison, l’école…) ; c’est s’affronter à l’extérieur. L’utilisation d’une canne blanche dont la technique s’apprend, montre aux autres que l’enfant est aveugle, c’est donc se faire repérer. La maman se promène avec son enfant en le devançant d’un demi pas 28 Un enfant aveugle utilise une canne blanche lors de son déplacement Le déplacement peut aussi se faire à l’aide d’un guide. Parents, si vous agissez comme guide, marchez un demi-pas en avant de votre enfant qui vous tient le bras juste au dessus du coude. Abordez les trottoirs, les escaliers, les entrées…et dites s’il faut monter ou descendre. Arrêtez-vous complètement devant un escalier et changer de côté pour permettre à votre enfant d’utiliser la rampe, il trouvera la première marche en glissant son pied vers l’avant jusqu’à ce qu’il sente bien l’escalier. Vous commencerez alors à le monter ou à le descendre ensemble. Demeurez toujours un demi-pas en devant de lui et dites-lui lorsque vous arrivez à la dernière marche. VII-2- relations sociales Les parents doivent aider leur enfant aveugle à s’intégrer dans la société en lui permettant le contact avec ses pairs voyants avant l’âge de scolarité, et non pas le cacher et l’enfermer par peur qu’il soit humilié ou frappé par les autres. Ainsi vous pouvez procéder de la façon suivante : Les parents encouragent leur fils à entrer en contact avec des amis - Etablir des liens avec les voisins et inviter leurs enfants à jouer avec lui à domicile, dans ce cas, le groupe est sous les yeux des parents qui peuvent intervenir au moment opportun ; 29 - Laisser l’enfant sortir avec ses amis à condition qu’il reste aux environs. Ce qui poussent les enfants voyants à agir avec lui d’une façon normale en acceptant sa différence. Cela l’aide à établir des relations sociales qui grandissent avec lui et font de lui une personne sociable et non réservée et renfermée. VIII- Formation professionnelle : un accès à l’intégration socioprofessionnelle Partant de ce qui est cité auparavant, la personne en situation du handicap visuel a encore plus de problème d’insertion dans le monde du travail vu le type de formation qu’elle a reçue, et les exigences du marché d’emploi. Avant, l’insertion de l’aveugle dans le monde du travail était envisagée dans le cadre de « métiers d’aveugles » faisant appel à l’utilisation des informations sensorielles autres que visuelles, tels que musicien, standardiste. Aujourd’hui il est intéressant d’orienter la personne en situation du handicap visuel vers des métiers porteurs , qui permettant l’autonomie et l’accès aux différentes formes d’emploi. Toutefois, il y a un grand manque des centres de formation professionnelle agréés par l’état dans tous les secteurs comme ceux qui existent pour les voyants (I.S.T.A – C.Q.P – C.P.R – E.N.S – O.N.P.T ). Le manque de ces structures a poussé quelques associations à mettre en place des centres de formation spécialisés sans oublier l’initiative du ministère de la santé pour intégrer les personnes en situation du handicap visuel dans les écoles de formation en kinésithérapie. En plus ces centres ne sont pas accessibles pour les handicapés de la vue, cela est dû à plusieurs facteurs, citons quelques uns : Absence d’une loi favorisant l’accès aux centres de formation ; 30 L’équipement de ces centres n’est pas accessible aux aveugles (ordinateurs – machines – outils techniques…) ; L’absence du programme adapté et aussi des enseignants formés dans ce cadre ; La nature du parcours scolaire de l’aveugle ne le prépare pas à accéder aux branches techniques facilitant son insertion sur le même pied d’égalité que son camarade voyant. IX- Intégration socioprofessionnelle IX-1- Intégration dans le milieu de travail Au Maroc, depuis que les handicapés de vue ont pu échapper à la mendicité et à l’analphabétisme, ils ont réussi à devenir des cadres dans la société notamment avocats, professeurs universitaires, kinésithérapeutes, standardistes, journalistes… IX-2- Préparer et informer Pour faciliter l’accès à ce genre d’emplois (technicien spécialisé en informatique par exemple), la personne en situation du handicap visuel est appelé à : S’initier aux supports techniques (ordinateur adapté, appareils de lecture, loupe électronique…) ; Bénéficier des cycles de formation leur permettant de perfectionner leurs compétences. 31 Ces suggestions seront aussi valables pour les familles des jeunes en situation du handicap visuel qui ont récemment perdu leur vue et qui ont déjà un acquis scolaire ou universitaire au sein des établissements ordinaires. IX-3- Aménager l’environnement de travail De nos jours, l’arrivée des nouvelles technologies constitue une évolution considérable qui facilite l’accès à des formations à caractère technique. En effet, l’adaptation des ordinateurs et d’autres appareils performants permettront à l’aveugle de les utiliser en toute autonomie, ce qui lui ouvre d’autres horizons de l’insertion professionnelle afin de participer au développement de son pays. En plus des métiers précités qui sont exercés par les personnes en situation du handicap visuel au Maroc, le tableau suivant donnera une idée sur les différents emplois selon les domaines où ils peuvent être productifs à condition de bénéficier d’une formation appropriée. IX-4- Liste des métiers exercés au Maroc par les personnes en situation du handicap Domaine - Enseignement - Education - Accueil - communication - Administration Métier Professeur d’anglais Professeur d’éducation musicale et de chant choral Professeur de Yoga Maître de conférences en droit Interprète Secrétaire d’administration Standardiste Télé conseiller Administrateur 32 - Agriculture - Arts et spectacles - Artisanat - Commerce - Vente - Industrie Rééducation Attaché d’administration Directeur Eleveur de poules Fermier Chanteur Comédien Ecrivain Pianiste Sculpteur Chaisier Fleuriste Photographe Antiquaire Assistant commercial Gérant d’une société Vendeur Assistant en buanderie Câbleur Ouvrier en usine Kinésithérapeute Il a été constaté l’absence de plusieurs métiers que la personne en situation du handicap visuel pourrait exercer. Si elle bénéficiait d’une formation adaptée et de qualité. IX-5- Accompagner et soutenir Dans le cadre d’une requalification ou d’une nouvelle embauche de la personne en situation du handicap visuel, il est vivement souhaitable d’aménager le lieu du travail de façon à lui en faciliter l‘accessibilité physique et d’un autre côté mettre à sa disposition le matériel adapté à savoir : - une machine Perkins lui permettant de prendre des notes plus facilement et plus rapidement ; - une machine à lire qui lui facilite la lecture des documents imprimés ; - une synthèse vocale qui va lui donner la possibilité d’utiliser l’ordinateur de façon aisée ; - un logiciel de grossissement pour le malvoyant lui permettant de mieux se servir de l’ordinateur pendant son travail . En plus, il est nécessaire qu’il soit assisté par des techniciens pour lui donner une formation sur place qui concerne surtout la configuration et l’adaptation des applications avec la synthèse vocale dont il a besoin dans sa fonction. 33 Une machine Perkins Une machine à lire 34 Glossaire : - Afficheur braille :appareil électronique qui affiche en braille l’écriture noire qui apparaît à l’écran d’un ordinateur ; aveugle : personne privée du sens de la vue ; bande de vigilence : surface signalant à l’aveugle qu’il s’approche d’un obstacle ; braille : système de lecture et d’écriture pour un aveugle ; barette : plaque liée à un ordinateur permettant de lire l’écriture affichée à l’écran en braille ; canne blanche : une canne de couleur blanche permettant à l’aveugle d’être vu par les autres, et détecter des obstacles ; canne électronique : canne utilisée par un aveugle qui vibre en approchant un obstacle grâce à une puce électronique au bout de la poignée; caractère : lettre, chiffre ou signe par le code braille ; contraste spatial : opposition de couleurs ou de lumières permettant la perception du lieu par un malvoyant ; cubarithme : tablette qui permet d’effectuer des calculs à l’aide des cubes notés en braille ; cube : un objet comportant six faces notées en braille ; déficient visuel ; four thérmoforme : appareil qui transforme des dessins ou schéma en relief ; Imprimante braille : imprimante qui transcrit de l’écriture noir en braille ; machine à lire : appareil de lecture qui lit des documents imprimés ; malvoyant : personne souffrante d’une anomalie visuelle ; main courante : support métalique ou en bois utilisé par un déficient visuel pour prendre les escaliers par exemple ; montre parlante : montre qui annonce l’heure vocalement ; montre tactile : montre qui permet de savoir l’heure grâce au toucher ; nonvoyant : personne aveugle ; perkins : machine manuelle qui permet de saisir des caractères braille d’un seul coup ; poinçon : outil permettant d’écrire en braille sur une tablette ; podotactile : espace clouté qui signale à l’aveugle l’arrivée au bout du trottoir relief : surface que l’aveugle découvre grâce au toucher ; tablette : instrument d’écriture du système braille ; JAWS : synthèse vocalequi décrit tout ce qui se passe à l’écran ; Zoom-texte :logiciel de grossissement des caractères facilitant au malvoyant de manipuler un ordinateur ; 35 - ANNEXES ANNEXE IUnités d’orientation et d’accompagnement des personnes en situation de handicap Unité Adresse Coordination régionale du Grand Casa Blanca 326,Avenue Zerktouni , Bourgoune , et région de Doukala – Abda Casablanca coordination régionale de Chaouia – Ouardigha et région de Tadla – Azilal Laknanet , Settat Coordination provinciale Beni-Mellal 59 Adarissa,Rue Werzazate n°1, Beni Mellal Coordination régionale de Tanger - Tétouan Complexe Social Assadaka , quartier berouaka bendibane , Tanger Coordination régionale de Fès – Boulemane et Centre d’Ecoute et d’Orientation des région de Meknès –Tafilalet Personnes Handicapées , BAB JIAF ,Fès Coordination provinciale Meknès 2, Avenue Mohamed 5 Meknès coordination régionale de Guelmim - Es-Semara Dar Almouwaten, Quartier Touaghl , Guelmim Coordination régionale de l’Oriental et région 33, Rue Elmaehdi Ben Toumart , Oujda , Taza - Al Hoceïma - Taounate B.P679 Coordination provinciale Houceima Avenue Angola CP 252 Houceima Coordination régionale de Souss - Massa - Cellule de l’orientation des personnes Daraa en situation de handicap, centre de l’éducation et de la formation , amsernat, Avenue Omar Al khiam Agadir Coordination régionale de Rabat - Salé - Centre abou faress el merini , Zemmour – Zaer et région de Gharb - Rabat Chrarda - Béni Hssen Coordination provinciale Kenitra 137, Avenue Hassan 2 Maamoura Kenitra 36 Coordination régionale de Marrakech – Tensift Centre kchich , bab lkhmiss ,(près de la - Al Haouz Poste centrale) ,Gueliz Marrakech Coordination provinciale Safi CP 3126, Sidi Ouasel 460005, Rue kaouki Safi Coordination régionale de Laâyoune - Boujdour Unité des Handicapés, dar almouaten , - S. El Hamra et Région Oued Ed-Dahab kloumina, hay assalam, Lagouira oud eddahab lagouira Laâyoune Coordination provinciale Dakhla Centre d’accueil multi-spécialités, Avenue Arkamenja Dakhla ANNEXE II : REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES . د عثمان لبيب فراج- االعاقت الذهنية في مرحلة الطفولة- المجلس العربي للطفولة والتنمية- American Association on Mental Retardation. "Mental Retardation. Definition, Classification, and Systems of Support, 10th Edition" (2002). Washington, D.C., AAMR. - DSM-IV-TR (2003) Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, texte révisé, Masson - Handicap International programme Maroc Tunisie, Etat de scolarisation des ESH à Salé, 2012. - Handicap International, Accès aux services pour les PSH : Guide méthodologique, 2010. - ONU, Convention Internationale relative aux droits des personnes handicapées - MSFFDS- Enquête Nationale sur le handicap( 2004) – - Kaufman, Alan S. & Lichtenberger, Elizabeth O. "Assessing Adolescent and Adult Intelligence" (2002), Boston, Allyn & Bacon. - Tassé, M.J., Morin, D. (2003) La déficience intellectuelle. Québec. Gaëtan Morin Édition. - Royaume du Maroc, 50 ans de développemnt humain, perspectives 2025 : Pauvreté et facteurs d’exclusion sociale –Rapport thématique- Tony Booth et Mel Ainscow : Guide de l’éducation inclusive 37 Webographie : - االتفاقية الدولية لحقوق األشخاص ذوي اإلعاقة وبروتوكولها االختياري - http://www/un/org/disabilities/documents/convention/convoptprot-f.pdf - المنظمة العالمية للصحةOMS: - http://www.who.int/ - http://www.unapei.org/le-handicap-mental-sa-definition.html - Références législatives : Dahirs - Dahir n° 1-82-246 du 11 rejeb 1402 (6 mai 1982) portant promulgation de la loi n° 5-81 relative à la protection des aveugles et des déficients visuels; - Dahir n°1-89-226 du 22 rebia I 1414 ( 10 septembre 1993) portant promulgation de la loi n°10-89 complétant la loi n° 5-81 relative à la protection sociale des aveugles et des déficients visuels; - Dahir n° 1-92-30 du 22 rabia I 1414 (10 septembre 1993) Portant promulgation de la loi n°07-92 relative à la protection sociale des personnes handicapées; - Dahir portant loi n° 1-72-184 du 15 joumada II 1392 (27 juillet 1972) relatif au régime de sécurité sociale tel qu’il a été modifié et complété par le dahir portant loi n° 1-77-216 du 20 choual 1397 (4 octobre 1977) , par le dahir n° 1-84-195 du 5 rabii II 1405 (28 décembre 1984), modifié par le dahir n° 1-86-41 du 27 joumada I 1406 (7 février 1986), par la loi n° 1-94-431 du 28 rajeb 1415 (31 décembre 1994) relative à la loi des finances, par le dahir portant loi n° 1-91-130 du 13 joumada I 1413 (09 novembre 1992) portant promulgation de la loi n° 2-91 par le dahir n° 1-96-104 du 21 rabii I 1417 (7 août 1996) portant promulgation de la loi n° 18-96, par le dahir n° 1-96-105 du 21 rabii I 1417 (7 août 1996) portant promulgation de la loi n° 19-96 et par le décret n° 2-87-738 du 15 ramadan 1408 (02 mai 1988) modifié par le décret n° 2-92-965 du 7 kaada 1413 (29 avril 1993); 38 - Dahir portant loi n°1-77-216 du 20 chaoual 1397 (4 octobre 1977) créant un régime collectif d’allocation de retraite tel qu’il a été modifié et complété par le dahir portant loi n° 1-93-272 du 22 rabii I 1414 (10 septembre 1993); - Dahir n°1-57-187 du 24 Joumada II 1383 (12 novembre 1963) portant statut de la mutualité tel qu’il a été modifié par le décret royal portant loi n°130-68 du 10 Joumada I 1388 (5 août 1968) . - Décrets - Décret n°2-94-201 du 13 hija 1414 (24 mai 1994) Portant institution d’un Haut commissariat aux personnes handicapées; - Décret n° 2-97-218 du 18 chaabane 1418 ( 19 décembre 1997) portant application de la loi n° 05-81 relative à la protection sociale des aveugles et des déficients visuels promulguée par le dahir n°1-82-246 du 11 rejeb 1402 (6 mai 1981) et de la loi n° 07-92 relative à la protection sociale des personnes handicapées promulguée par le dahir n° 1-92-30 du 22 rabii I 1414 (10 septembre 1993); - Décret n° 2-01-409 du 14 moharrem 1423 (29 mars 2002) fixant les conditions et les modalités d’emploi des crédits affectés à la couverture de certains frais d’acquisition des appareils et de prothèses alloués aux personnes handicapées démunies ; - Décret n°2-75-329 du 9 rabii I 1397 (28 février 1977) relatif à l’assurance volontaire au régime de sécurité sociale; - Décret n° 2-72-541 du 23 kaada 1392 (30 décembre 1972) relatif aux prestations servies par la Caisse nationale de sécurité sociale tel qu’ il été modifié et complété par le décret n° 2-82-667 du 15 joumada I 1403 (01 mars 1983), par le décret n° 2-85-853 du 18 joumada I 1407 (19 janvier 1987) par le décret n° 2-91-52 du 5 chaabane 1411 (20 février 1991) et par le décret n° 2-96-319 du 24 rabii II 1417 (9 septembre 1996); 39 - Décret n° 2-92-927 du 13 rejeb 1413 (7 janvier 1993) fixant les modalités d’application du régime collectif d’allocation de retraite (régime complémentaire). - Arrêtés - l’arrêté du Premier Ministre n° 3-99-95 du 6 moharrem 1416 (5 juin 1995) fixant les attributions et l’organisation de l’administration du Haut Commissariat aux personnes Handicapées; - l’arrêté du ministre de la santé n°1977-98 du 2 rejeb 1419 ( 23 octobre 1998) fixant les critères médicaux et techniques devant servir pour la détermination de la qualité de personne handicapée. 40