Le Peloton Anti-Bandistisme métropolitain veut s`élargir

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Le Peloton Anti-Bandistisme métropolitain veut s`élargir
Le Soir, 17/05/2011, page/bladzijde 20
Police / L’unité d’élite présente à terme dans toute l’agglomération ?
Le Peloton Anti-Bandistisme
métropolitain veut s’élargir
A
Liège, on n’a pas encore
la communauté urbaine
tant promise mais on a
un Peloton Anti-Banditisme
(PAB) « métropolitain », bonnes
gens ! Il l’est depuis que les zones de police de Seraing-Neupré
(dès 2007), Flémalle (en 2009)
et Herstal (2010) ont rejoint cette unité d’élite de la police de Liège créée il y a 34 ans déjà. Et à en
croire les différents intervenants
lors d’un « premier bilan » dressé ce lundi, c’est une réussite.
« C’est Guy Mathot qui, le premier, avait suggéré la mise en
commun de ce service, souligne le
bourgmestre (PS) de Liège Willy
Demeyer. Cette approche globale
des violences urbaines a prouvé
sa pertinence, et la mise en commun des moyens financiers et humains permet à chaque commune de bénéficier d’un service opérationnel de grande qualité. »
Le PAB, c’est une unité d’appui opérationnelle, prioritairement engagée sur les interventions à caractère violent ou poten-
L’ESSENTIEL
● Le PAB de Liège s’est
ouvert récemment aux
zones de Seraing, Flémalle et Herstal.
● Spécialiste des interventions dangereuses,
le PAB offre un appui
professionnel et rapide
en cas de coup dur.
● Une collaboration
réussie selon les bourgmestres qui lancent un
appel aux autres.
tiellement dangereuses, notamment dès que des armes sont signalées. Patrouillant en permanence sur le terrain, il a également une mission de surveillance. La sélection y est drastique
(épreuves physiques, tir, gestion
du stress) et l’entraînement très
poussé. « C’est surtout une unité
spécialisée qui est disponible
tout de suite, dans l’heure, quand
on a besoin d’elle, contrairement
à celles de la police fédérale », estime Roger Grisay, chef de corps
de la police de Seraing-Neupré.
Criminalité sans frontières
« La criminalité n’a pas de
frontières et cette mutualisation
des moyens a prouvé son efficacité », selon le bourgmestre (PS)
de Seraing Alain Mathot. Même
enthousiasme chez Frédéric
Daerden (PS, Herstal) : « Nous
sommes dans le prolongement urbain de la ville de Liège, il est logique que les problématiques
soient les mêmes. Et si ce n’était
pas gagné d’avance, les craintes
sont aujourd’hui levées. »
Des craintes ? Certains chefs
de corps étaient réticents, craignant que le budget (voir ci-contre) dévolu au PAB ne mette à
mal les missions de proximité
des zones de police. À Herstal
comme à Seraing, la Ville a d’ailleurs fait l’effort financier pour aider sa zone de police. Par ailleurs, ça grince parfois un peu
des dents dans les zones : « On
les appelle parfois le Peloton AntiBics, sourit Roger Grisay. Car ils
sont moins forts pour rédiger les
PV que pour intervenir. »
« Mais c’est un choix, précise
Christian Beaupère chef de corps
à Liège. Les policiers ont trop de
tâches administratives. Le PAB,
on le veut sur le terrain ! »
Mais si tout ce beau monde tenait à se féliciter, c’est surtout
pour inciter d’autres à suivre :
« On en a discuté en conférence
des bourgmestres de l’agglomération, rappelle Willy Demeyer. Il
y a un clivage avec les communes
semi-rurales qui en perçoivent
moins l’utilité. Mais je pense
qu’elles vont changer d’avis et je
suis optimiste : à terme, on aura
un PAB métropolitain actif sur
tout l’arrondissement ! »
Et des bourgmestres non-PS
pour en parler ? ■ PIERRE MOREL
LE PAB
Moyens De 28 hommes
avant la « métropolisation »,
le PAB est passé à 38. L’apport théorique des zones de
police est de 28 pour Liège, 7
pour Seraing-Neupré, 3 pour
Herstal et 1 pour Flémalle.
Théorique car, pour entrer au
PAB, il faut réussir des tests
de sélection drastiques, c’est
un concours. La contribution
financière de chaque zone est
calquée sur cette répartition,
avec un budget (fonctionnement et investissement) de
5.000 euros par an et par
homme. Une commune qui
ne fournirait pas le nombre
d’hommes escompté intervient pour 50.000 euros supplémentaires par an.
Interventions En 2010,
pour environ 2.000 interventions à Liège, le PAB est intervenu 400 fois à Seraing-Neupré, une septantaine à Herstal et 5 à Flémalle.
Organisation Le PAB a en
permanence deux équipes de
trois hommes prêts à intervenir 7 jours sur 7, 24 heures
sur 24. Avec ses véhicules
4x4 et un équipement complet impressionnant (pesant
de 12 à 16 kilos), le peloton
doit d’abord « être dissuasif », selon le Commissaire
Belle qui le dirige. P. MO.
AVEC LEUR TENUE
DE ROBOCOP, les
hommes du PAB doivent faire peur aux
criminels. ©M. TONNEAU
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