hydratation cutanee

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hydratation cutanee
HYDRATATION
CUTANEE
Table des matières
Table des matières
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I - L'eau dans la peau : localisation et fonctions
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A.A- Eau dermique...............................................................................7
B.B- Eau épidermique...........................................................................7
C.C- Localisation et fonction..................................................................7
1.Eau dans la couche cornée.....................................................................7
II - Mécanismes de régulation de l'hydratation
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A.A- Flux transépidermique...................................................................9
B.B- Capacité de rétention d'eau épidermique........................................10
III - Mesures de l'hydratation
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A.A- Mesures indirectes.......................................................................11
B.B- Méthodes directes.......................................................................11
C.C- Autres moyens d'évaluation..........................................................11
IV - Peau déshydratée
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V - Produits hydratants
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A.A- Grands axes de lutte contre la déshydratation:................................15
B.B- Principes actifs............................................................................15
1.Substances hygroscopiques ou « agents hydratants »..............................15
2.Contre-types des lipides épidermiques...................................................16
3.Agents de surface...............................................................................16
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Préambule
L'eau, élément vital de l'organisme, est un composant essentiel de la peau. Le degré
d'hydratation est le niveau d'eau contenu dans un tissu, on y définit la quantité, la
localisation et les mécanismes de régulation.
L'hydratation cutanée est souvent associée à des notions de confort, de bien-être et de
santé. De idées existent pour l'hydratation: « Il faut boire pour hydrater la peau. », « Les
peaux sèches manquent toutes d'eau. », « On n'hydrate pas la peau, on l'empêche de se
déshydrater », « Tout produit cosmétique est hydratant. » « La peau hydratée se défend
bien et vieillit moins vite. »
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L'eau dans la peau :
localisation et
fonctions
I-
I
A- Eau dermique
7
B- Eau épidermique
7
C- Localisation et fonction
7
A.A- Eau dermique
essentiellement « non mobilisable », liée aux macro-molécules protéiques
dermiques
(mucopolysaccharides,
glycoaminoglycanes
(GAG)),
l'acide
hyaluronique, peut fixer 300 à 500 mL d'eau pour 1 g.
Les mouvements de l'eau dermique sont peu importants en conditions
physiologiques. Parler d'hydratation cutanée revient à étudier la partie mobilisable
de l'eau, libre, sujette aux mouvements.C'est la partie mobilisable de l'eau
dermique qui alimente l'épiderme selon un gradient de concentration puisque, non
vascularisé, l'épiderme ne bénéficie pas du compartiment plasmatique.
B.B- Eau épidermique
Rôle est fondamental pour les fonctions métaboliques du kératinocyte. Hydratation
et kératinisation sont en effet indissociables.
C.C- Localisation et fonction
l'eau libre épidermique se déplace par diffusion de façon régulière et continue vers
la surface et imbibe les couches épidermiques. La teneur en eau des kératinocytes
varie le long de l'épaisseur épidermique de 65 à 70 % (cellules basales), à 10 à 13
% (cornéocytes).
La peau pour sa fonction de protection crée une barrière spécifique constituée de la
couche cornée et d'un film protecteur: le film hydrolipidique.
1.Eau dans la couche cornée
La couche cornée est constituée de cellules «cornéocytes » et d'un ciment lipidique
entre les cornéocytes.
En profondeur, les cellules sont cohérentes (stratum compactum), à l'origine de la
fonction barrière de l'épiderme. Dépourvus de noyaux et d'organites, les
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L'eau dans la peau : localisation et fonctions
cornéocytes sont constitués de kératine (protéine fibreuse dont les filaments
forment une trame dense). Ses qualités biomécaniques d'extensibilité, de souplesse
et de résistance sont dues aux liaisons établies entres les fibres de kératine et l'eau
grâce auxs NMF (natural moisturizing factors ou facteurs naturels d'hydratation).
En surface, les cornéocytes se séparent progressivement jusqu'à l'élimination
(stratum disjonctum). La desquamation confère à la peau ses caractères de
surface.
A tous les niveaux de la couche cornée, le ciment lipidique occupe une place
importante dans le processus de kératinisation que dans la fonction d'hydratation. Il
est constitué essentiellement de lipides complexes (céramides), d'acides gras libres
et de cholestérol. Il joue un rôle structural et fonctionnel :
y
y
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Rôle structural : Les lipides s'organisent en « feuillets » superposés les uns
aux autres. Les lipides de taille importante du stratum compactum (linoléylscéramides) sont capables de se fixer aux protéines de l'enveloppe des
cornéocytes et contribuent à la cohésion des cellules.
Rôle fonctionnel : Des enzymes, indissociables des lipides, sont libérées à
des niveaux bien précis, leurs rôles sont multiples :
Elles contrôlent la synthèse des lipides membranaires et du ciment.
Elles interviennent dans les voies métaboliques de transformation des
lipides, notamment des céramides.
Elles contribuent à l'équilibre de l'ensemble des constituants
épidermiques.
L'organisation des lipides en bicouches lamellaires permet de piéger une
certaine quantité d'eau dans les mailles du filet lipidique. Le ciment, au
travers de tous ses constituants, joue donc un rôle clé dans le contrôle de
l'hydratation.
Les NMF et les lipides sont importants dans la fonction d'hydratation.
Mécanismes de
régulation de
l'hydratation
II -
II
A- Flux transépidermique
B- Capacité de rétention d'eau épidermique
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On distingue deux systèmes de régulation de l'hydratation épidermique :
y
y
dynamique : prend en compte les mouvements de l'eau, notamment ceux
concernant ses déplacements de la profondeur (derme) vers la surface « flux
transépidermique », mesurable à partir de la quantité d'eau s'évaporant à la
surface, dénommé PIE (perte insensible d'eau ou TEWL : transepidermic
water loss).
statique : vise à maintenir une quantité d'eau dans l'épiderme et surtout
dans les cellules cornées. C'est la capacité de rétention d'eau épidermique.
A.A- Flux transépidermique
La diffusion de l'eau du derme vers la couche cornée s'effectue par l'intermédiaire
des membranes des kératinocytes constituées d'un double feuillet de
phospholipides, leurs état détermine la vitesse de transport de l'eau.
L'imbibition des couches kératinocytaires retient eau et métabolites, faisant passer
de 80 à 15 % le taux d'hydratation des cellules (couche cornée). À ce niveau, le
flux transépidermique passe sous contrôle des constituants de la couche cornée et
notamment des lipides intercellulaires et sus-épidermiques.
Les lipides du ciment épidermiques (céramides, acides gras libres et cholestérol),
synthétisés par les kératinocytes des couches granuleuses, sont stockés au sein
d'organites spécifiques (kératinosomes). Ils sont déversés, avec les enzymes
hydrolytiques, dans les espaces intercellulaires. Cette exocytose est contrôlée par la
présence d'ions (Ca++et K+) de concentration est déterminante. Une fois libérés,
ils forment des films continus superposés les uns au autres.
L'organisation de ces lipides détermine leurs propriétés. Les céramides sont des
molécules complexes avec un pôle lipophile et un pôle hydrophile «amphiphiles ».
Elles offrent des zones de passage pour les molécules d'eau.
La densité des lipides, la longueur des chaînes lipophiles et leur agencement sont
des facteurs de régulation du flux transépidermique. La délipidation du stratum
corneum entraîne un accroissement de la perte insensible en eau.
La présence conjointe de tous les lipides est indispensable au maintien de
l'hydratation de l'épiderme. Leur quantité varie selon les besoins (moins pour la
peau de l'abdomen que pour celle des jambes), l'âge et les variations climatiques.
Les lipides sus-épidermiques (composants du film hydrolipidique) contrôlent le flux
transépidermique en phase finale du transport de l'eau. Ils proviennent de la
sécrétion sébacée. Il s'agit principalement de glycérides et d'acides gras libres (70
%) mais aussi de squalènes, cires et hydrocarbures. Leur rôle s'exerce
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Mécanismes de régulation de l'hydratation
conjointement à la présence de la fraction hydrosoluble du film hydrolipidique
(composants de la sueur: eau, composés ioniques (sodium), substances organiques
azotées, acides aminés (AA) libres...).
Le film hydrolipidique, face aux excès d'humidification ou de dessiccation, permet à
la peau de résister aux agressions externes (humidité, température).
La régulation du flux transépidermique est donc dominée par les lipides (lipides
membranaires, intercellulaires des cornéocytes et sus-épidermiques).
B.B- Capacité de rétention d'eau épidermique
en plus de l'eau en mouvement se trouve l'eau « statique » arrêtée dans les
kératinocytes et l'eau présente dans les cornéocytes pour plastifier la kératine et lui
conférer ses propriétés. C'est là qu'interviennent les NMF issus de la filaggrine
(protéine de la matrice du cornéocyte). La filaggrine permet l'agrégation des
filaments de kératine puis elle se décompose (par des protéases) pour former les
NMF. L'eau statique dépend donc de facteurs intra- et extracellulaires.
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Mesures de
l'hydratation
III -
III
A- Mesures indirectes
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B- Méthodes directes
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C- Autres moyens d'évaluation
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De nombreuses méthodes (directes ou indirectes) sont proposées.
A.A- Mesures indirectes
les plus utilisées :
1. Cornéomètre : mesure basée sur les propriétés électriques de la peau. Un
courant passe entre deux électrodes fixées à la peau. Plus la couche cornée
est hydratée, plus le courant électrique passe bien. Des facteurs peuvent
influencées les mesures: sueur, température de la peau, état de la surface
cutanée...(un état rugueux réduit la surface de contact entre la sonde et la
peau, l'application d'un topique riche en eau et en substances ioniques peut
modifier la mesure).
2. Evaporimètre : étudie la perte insensible d'eau en mesurant la pression de
vapeur d'eau entre deux points situés à une distance différente de la peau.
Le sujet doit être au repos (depuis 15 à 30 minutes) (diminuer l'activité des
glandes sudorales) dans des conditions de température et d'humidité
relative définies et constantes. cette mesure peut être influencées par le pH
cutané, l'épaisseur du stratum corneum, l'âge... Elle apprécie l'influence des
lipides, de l'occlusion, des irritants ou le suivi de certaines maladies (dermite
atopique, ichtyoses, psoriasis).
B.B- Méthodes directes
Les méthodes directes ne sont pas effectuées en routine (Spectroscopie
photoacoustique en lumière ultraviolette ou en infrarouges, réflectance en
infrarouges, résonance paramagnétique nucléaire).
C.C- Autres moyens d'évaluation
Il est possible d'associer d'autres techniques d'évaluation appréciant les propriétés
mécaniques de la peau et l'état de surface de la couche cornée (caractère rugueux
de la surface cutanée)
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IV -
Peau déshydratée
IV
résulte d'un déficit en eau de la couche cornée et ses perturbations. La
déshydratation peut être cause ou conséquence d'un trouble de la kératinisation,
d'une carence métabolique ou d'une anomalie génétique.
La déshydratation concerne tous les types de peau et qu'une peau grasse agressée
et décapée en surface peut manquer d'eau dans ses cornéocytes.
C'est une peau qui tire, manque de souplesse et de confort, rêche et rugueuse à sa
surface, appelle inévitablement l'application de produits hydratants.
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V-
Produits hydratants
V
A- Grands axes de lutte contre la déshydratation:
15
B- Principes actifs
15
A.A- Grands axes de lutte contre la déshydratation:
Au nombre de quatre:
y
y
y
y
apporter une certaine quantité d'eau et d'oxygène
fixer cette eau au sein du stratum corneum
contrôler les mouvements naturels de l'eau au sein du stratum corneum
freiner l'évaporation de l'eau intrinsèque
B.B- Principes actifs
Différents groupes de substances peuvent répondre à ces attentes:
y
y
y
substances hygroscopiques (agents hydratants) qui captent et retiennent
l'eau
contre-types des lipides épidermiques, éléments « régulateurs » des
mouvements
filmogènes hydrophiles et les antidéshydratants hydrophobes agissent en
surface.
1.Substances hygroscopiques ou « agents hydratants »
Une substance hygroscopique est définie par sa capacité à capter des molécules
d'eau. Cependant, toutes ces substances ne peuvent retenir l'eau de la même
façon. Elles peuvent donc avoir une influence positive ou négative.
Positive si l'air est très humide, car la substance hygroscopique absorbe
l'eau «extérieure» et la retient.
y Négative en milieu très sec, la substance hygroscopique ne retient plus l'eau
et peut alors provoquer sur la peau un effet déshydratant paradoxal.
Dans le groupe des substances hygroscopiques, on distingue les humectants et les
composés analogues du NMF (auxquels on rattache les alphahydroxyacides).
y
a)a- Humectants
les polyols (glycérol, sorbitol, propylène-glycol) employés en cosmétologie pour
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Produits hydratants
leurs propriétés galéniques et pour leur activité hydratante.
Glycérol : l'humectants le plus utilisé, liquide et inodore. Il possède un fort
pouvoir hygroscopique en conditions normales d'humidité et ses effets sont
persistants au moins 24 heures. Il est généralement incorporé à des
concentrations variant entre 3 à 10 % (au-delà il confère au produit un
caractère collant).
y Sorbitol : sous forme de sirop, moins hygroscopique et plus hydratant que le
glycérol
y Propylène-glycol : moins employé car il peut être « desséchant » en altérant
les composants du ciment et en diminuant la cohésion des cornéocytes.
Ces trois produits n'agissent pas de même sur la stabilité des émulsions, on les
associe volontiers afin de potentialiser leurs actions.
y
b)b- NMF
offrent un vaste choix de composants ou de substances analogues.
y
y
y
y
Le pyrrolidone carboxylate : incorporé sous forme de sel. Il possède un fort
pouvoir hydratant à des concentrations de 3 à 5 %.
L'urée à faible concentration favorise la fixation de l'eau sur les protéines de
la couche cornée (> 10 % elle devient kératolytique).
Les acides aminés (AA) (Sérine et citrulline): la sérine est un précurseur des
céramides et participe à la bonne organisation du stratum corneum.
La fraction « sucre » des NMF : le mélange d'hexoses et de pentoses
possède des propriétés hydratantes peu dépendantes des conditions
d'humidité.
c)c- Alphahydroxyacides
(Lactates, citrates), ont un bon pouvoir hygroscopique à associer avec les formes
acides (acide lactique, citrique) ou avec l'urée.
2.Contre-types des lipides épidermiques
lipides identiques ou proches de ceux qui constituent les espaces
intercornéocytaires. Ils de s'y incorporent et jouent un rôle actif. Les acides gras
essentiels avaient la place de choix. Certaines huiles végétales en sont très riches
(Blé, bourrache, onagre) offrent des concentrations importantes en acide linoléique
et/ou acide gammalinolénique. Ils sont des actifs de régulation de l'hydratation et
sont indiqués dans les pathologies où un déficit en acides gras essentiels a pu être
démontré (eczéma atopique).
Récemment s'est développé l'emploi des céramides biotechnologiques, mimant
celles humaines. Associés aux acides gras et au cholestérol, ils ont un bon pouvoir
hydratant. On peut aussi inclure les phospholipides, constituants des membranes
cellulaires, ils créent autour d'eux un environnement hydrophile (une molécule de
phospholipide peut capter et retenir 15 molécules d'eau), leur faible poids
moléculaire favorise leur pénétration.
3.Agents de surface
a)a- Filmogènes hydrophiles
constituants de la substance fondamentale dermique : acide hyaluronique,
glycosaminoglycanes, mucopolysaccharides. Ils forment des gels visqueux doués
d'un fort pouvoir de rétention d'eau. Ils lissent la couche cornée et améliorent le
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Produits hydratants
confort. L'hyaluronate de sodium a une meilleure capacité de rétention d'eau que
celle du glycérol ou du sorbitol.
Le collagène et de nombreux polymères de synthèse sont très substantifs et
filmogènes, et peuvent accroître les capacités des hydratants qui leur sont associés.
b)b- Filmogènes hydrophobes
les plus anciennement utilisés (vaseline, huiles de vaseline, paraffines, cires
animales et végétales, huiles végétales, huiles de silicone). Ils sont incorporés dans
la phase grasse des émulsions et forment, après évaporation de l'eau, un film
résiduel plus ou moins occlusif. On les substitue par d'autres filmogènes moins
hydrophobes, qualifiés d'émollients moins gras et moins occlusifs (triglycérides
doux, esters gras (alcools cétylique, stéarylique)).
c)c- Rôle des composants de base de l'émulsion
la qualité d'un produit hydratant dépend aussi des composants nécessaires à
l'élaboration de l'émulsion. En plus de leur propre activité (hydratante,
émolliente...), ils permettent de jouer sur la texture, moduler les effets filmogènes,
favoriser la synergie des actifs, les protéger, les transporter et retarder leurs effets
dans le temps.
On agit sur les vecteurs (liposomes, capsules, microsphères, cristaux liquides) et
sur la forme de l'émulsion. Les nouvelles formes galéniques (microémulsions, les
émulsions multiples (H/L/H, L/H/L) sont particulières par leurs textures leurs
stabilité et leur protection des actifs.
d)d- Choix du produit
adaptés aux différents types de peau déshydratées. On définit des missions des
produits hydratants (indépendamment du désordre):
y
y
y
apporter à la peau les constituants qui régulent naturellement le processus
d'hydratation (NMF et lipides épidermiques)
contrôler l'intégrité des membranes cellulaires et du ciment épidermique et
fixer l'eau dans la couche cornée.
donner satisfaction au patient qui recherche le confort de sa peau. Or, cette
notion peut être ressentie différemment selon le type de peau :
peaux « sèches » : des textures H/L, substances filmogènes hydrophiles.
peaux normales, mixtes ou sensibles (tension, tiraillements, manque de
souplesse) : actifs hydratants, émollients, ni trop gras, ni trop occlusifs,
incorporés dans une forme galénique fine et légère.
peaux grasses, assoiffées : peu d'actifs surgraissants au sein d'une base
efficace et légère (L/H) avec des agents régulateurs de la sécrétion
sébacée (dérivés du zinc) et des composants absorbants (argile, silices)
ou matifiants (poudres de polyamines) s'il existe un film lipidique en
excès.
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