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METIERS
BATI
LA REVUE DES BÂTISSEURS
NUMÉRO 28
SEPTEMBRE 2012
LES RIVES DE L’ORNE
Les entreprises locales relèvent le défi
ENVELOPPE
RT 2012: Outil en ligne
pour les acteurs de la
paroi vitrée
ÉQUIPEMENTS
TECHNIQUES
AMÉNAGEMENT/
FINITIONS
L’habilitation électrique: Carrelage collé : des évolutions
une obligation pour tous en phase avec le marché
SOMMAIRE
.
ÉDITO
B ÂT I M É T I E R S • R E V U E T R I M E S T R I E L L E • N U M É R O 2 8 • S E P T E M B R E 2 0 1 2
L’ACTUALITÉ
2
Pros de la performance
énergétique® : des procédures
d’obtention aménagées •
Concours Métal Jeunes 2012 :
variations autour des arts forains
• RT 2012 : compte à rebours
pour l’avènement de la basse
consommation • Concours
Batissiel : quand les élèves
découvrent l’art de bâtir •
Boîte à outils : des vidéos pour
les professionnels • PRDM: un
outil au service des entreprises
GRAND TÉMOIN
MÉTIERS
GROS ŒUVRE/
STRUCTURE
14
10
Benoît Fauchard : La dynamique
du « travailler ensemble »
DOSSIER
Fondations sur pilotis : la
construction bois monte la pente 13
Rives de l’Orne: trois PME
normandes relèvent le défi
14
Rupteurs thermiques : assurer
la continuité de l’isolation
17
Béton : balayer les classes
d’exposition en un coup d’œil
19
Charpente métallique :
intégrer le montage-levage
au planning du chantier
20
Maçonnerie gros œuvre :
des fiches d’autocontrôle pour ne
rien oublier
20
48
ENVELOPPE
Mettre en œuvre
l’étanchéité à l’air
INNOVATION
54
Panneaux isolants sous vide :
une solution prometteuse
SÉCURITÉ
56
Amiante : une nouvelle
réglementation qui renforce la
prévention • Installer des modules
photovoltaïques en toute sécurité
FORMATION
Doubles fenêtres : un rôle à jouer
23
en rénovation énergétique
RT 2012: outil en ligne pour
les acteurs de la paroi vitrée
24
Toitures-terrasses : des recommandations professionnelles
24 pour l’isolation thermique
27
ITE : recenser les savoir-faire
métier
28
Écrans souples de sous-toiture :
quand et comment les utiliser ? 30
ÉQUIPEMENTS
TECHNIQUES
58
Le CQP : un outil de motivation •
Accessibilité : une formation
de référence • Encadrement
de chantier : un nouveau CQP
menuiserie
NORMALISATION
59
NF DTU et assurances : être bien
couvert • Calepin et chantier :
l’essentiel des DTU illustrés
ENVIRONNEMENT
61
Éco-matériaux et rénovation du
patrimoine : un entrepreneur basque
teste les enduits chaux-chanvre
• Déchets métalliques : des flux
encadrés
ZOOM CHANTIER 62
La nouvelle vie du
Domaine de Saint-Paul
LA PAROLE À
Bruno Louges
« Accompagner le changement »
33
Maintien à domicile: une carte
à jouer pour les électriciens
33
L’habilitation électrique :
une obligation pour tous
34
Cogénération :
les chaudières électrogènes
s’ouvrent au marché
36
Énergies renouvelables : les signes
de qualité indispensables
36
Tuiles photovoltaïques :
des systèmes à découvrir
ou à redécouvrir
37
Installation solaire rapportée :
garantir l’étanchéité
des toitures-terrasses
38
64
Peinture : être attentif
AMÉNAGEMENT/ à la réception de chantier
FINITIONS
41
Carrelage collé: des évolutions
en phase avec le marché
42
SEL et SPEC : ne pas confondre
étanchéité et protection
à l’eau sous carrelage
44
Internet : créer un site
pour valoriser son travail
45
Linoléum : un nouveau CPT pour
unifier les bonnes pratiques
46
42
Aider les peintres à réaliser
leurs mémoires techniques
46
CCTP : définir un langage
commun
46
Confiance et
visibilité pour l’avenir
lors que la situation
économique
reste tendue, les
professionnels espèrent que
la rentrée leur apportera
des signaux encourageants.
D’autant qu’à cette conjoncture
difficile, s’ajoutent d’autres
contraintes, dont l’accumulation
rend plus difficile encore
le quotidien des entreprises.
En matière de prévention
par exemple, le nombre
des formations obligatoires
ne cesse d’augmenter, que ce
soit pour le travail en hauteur,
l’amiante ou plus récemment
le risque électrique. Plus
généralement, l’inflation
de normes et réglementations
techniques complique
l’exercice de nos métiers,
bouleversés par un
environnement en évolution
constante.
Dans ce contexte, la Fédération
française du bâtiment reste
mobilisée. Pour une prévention
plus efficace, elle propose
de créer les conditions qui
permettront aux entreprises
de répondre à leurs obligations
de formation et de les intégrer
dans les référentiels de
formation initiale. Et bien sûr,
elle plaide pour que soit
mis fin à l’empilement
désordonné des normes
et réglementations !
C’est le sens des 85
propositions(1) de la FFB,
transmises à l’ensemble
des députés récemment
élus. Elles constituent
autant de réponses
à nos préoccupations et
s’appuient sur le principe
d’un équilibre entre
incitation et obligation,
gage de confiance et de
visibilité pour l’avenir.
A
(1) www.ffbatiment.fr,
rubrique actualités
JEAN-YVES ROBIN,
VICE-PRÉSIDENT
DE LA FFB
L ’ A C T U A L I T É
Bâtiments existants:
obligation d’attestation
pour le respect de la RT
À partir du 1er janvier 2013,
les maîtres d’ouvrage seront
dans l’obligation de fournir une
attestation déclarant que la
réglementation thermique en
vigueur a bien été respectée.
Selon le décret n°2012-490 publié
au Journal officiel le 15 avril
2012, sont concernés tous les
bâtiments existants faisant l’objet
d’une demande de permis de
construire ou d’une déclaration.
L’attestation sera établie soit
par un contrôleur technique,
soit par une personne habilitée
à la réalisation du diagnostic de
performance énergétique, soit par
un des organismes certificateurs,
soit encore par l’architecte.
L’attestation devra être jointe à
la déclaration d’achèvement des
travaux.
Programme « Habiter
mieux » : une charte
de bonnes pratiques
L’Agence nationale de l’habitat
(Anah) vient de publier une charte
de bonnes pratiques pour les
entreprises souhaitant participer
au programme « Habiter mieux ».
Les entreprises signataires
seront mobilisables en priorité
pour réaliser des travaux
auprès de ménages modestes.
Lancé en 2010 et doté
de 1,35 milliard d’euros pour
la période 2011-2017, ce
programme est destiné à aider
les propriétaires modestes
à financer des travaux de
rénovation énergétique de leur
logement. Le montant moyen
des travaux est aujourd’hui
de 14 200 euros, et l’objectif est
d’arriver à 30 000 foyers aidés
cette année. Pour les entreprises
et notamment les Pros de
la performance énergétique®,
il s’agit d’une opportunité nouvelle
à saisir. La FFB a par ailleurs signé
une convention de partenariat
avec l’Anah, qui précise que
ces entreprises qualifiées peuvent
participer à l’accompagnement
des propriétaires occupants et être
force de propositions techniques
adaptées.
2
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
PROS DE LA
PERFORMANCE
ÉNERGÉTIQUE®
Des procédures
d’obtention
aménagées
près le 31 décembre 2013,
seules les entreprises titulaires d’un signe de qualité
« Reconnu Grenelle environnement » (RGE) pourront faire
bénéficier leurs clients d’aides
publiques (éco-PTZ, crédit
d’impôt développement
durable) pour le financement
de travaux. Créée par la FFB
pour aider les entreprises à se
positionner sur les marchés de
la performance énergétique et
valoriser leurs compétences
auprès des maîtres d’ouvrage, la
marque Les Pros de la performance énergétique® est « RGE ».
Valable trois ans, elle s’appuie
sur trois exigences fondamentales : l’engagement d’éco-responsabilité, matérialisé par la
signature de la charte Bâtir avec
l’environnement ; la compétence technique, reconnue via la
détention d’une qualification
professionnelle ; la compétence
dans le domaine de la performance énergétique, grâce au
suivi de formations FEEBat
A
dédiées. Un audit de chantier
réalisé dans les vingtquatre mois suivant l’attribution de la marque renforce sa
valeur auprès des clients. Pour
répondre aux exigences de la
charte « RGE », la FFB a fait évoluer le référentiel de la marque
des Pros de la performance
énergétique®. Trois innovations
principales, mises en place en
accord avec les pouvoirs
publics, sont à noter.
Tout d’abord, la possibilité d’attribuer la marque de manière
provisoire aux entreprises ne
disposant pas encore de qualification professionnelle ; elles
doivent dans ce cas s’engager à
en obtenir une sous douze mois
et démontrer le respect des
autres critères de la marque
VERS UNE CONVENTION
FFB – MÉTIERS DE L’HÔTELLERIE
La signature de la convention entre la FFB et
l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie
(UMIH), qui fédère 80 000 adhérents, devrait
intervenir dès cet automne.
En sensibilisant ses adhérents à la nécessité de réaliser
des travaux de qualité, notamment pour mettre leurs
établissements en conformité avec la réglementation
accessibilité, l’UMIH ouvre un autre marché important
aux entreprises et en particulier aux « Pros », qui
pourront faire état de leurs compétences en matière de
rénovation énergétique et d’accessibilité.
(formation FEEBat, charte
Bâtir avec l’environnement),
ainsi que de certaines exigences
administratives et juridiques
(assurance par exemple). La
deuxième évolution concerne le
suivi des formations : une simplification des exigences permet
de mieux prendre en compte la
variété des situations des entreprises.
Enfin, compte tenu du renforcement des exigences liées aux
qualifications délivrées par
Qualit’EnR, les professionnels
qui en sont titulaires bénéficient de conditions d’accès
assouplies à la marque des Pros
de la performance énergétique®. Alors que le plan Bâtiment est sur le point d’être
reconduit, le gouvernement a
affirmé l’objectif d’assurer
chaque année la rénovation
thermique de 600 000 logements (dont 100 000 logements
sociaux et 50 000 logements en
situation de précarité énergétique), un marché considérable
s’ouvre pour les entreprises
détentrices d’un signe de qualité « Reconnu Grenelle envi
ronnement ».
POUR EN SAVOIR PLUS
Contactez la FFB de votre
département.
L ’ A C T U A L I T É
CONCOURS MÉTAL JEUNES 2012
AGENDA
Variations autour des arts forains
ancé en 1998 et organisé
tous les deux ans sur un
thème différent par l’Union des
métalliers, le concours Métal
Jeunes a connu un vif succès
lors de son édition 2012, dont
les prix ont été remis le 8 juin à
Marseille à l’occasion des
Assises de la métallerie. Sur le
thème des arts forains, trentesix œuvres étaient en compétition, réalisées dans toute la
France par les jeunes des centres
de formation dédiés aux
métiers du métal dans le bâtiment (métalliers, métaluverriers, chaudronniers).
Constituant une première mise
en situation professionnelle,
avec présentation sur scène des
travaux, le concours est une
occasion unique de mettre en
11 ET 12 OCTOBRE 2012
Congrès de l’UMPI-FFB,
Strasbourg « Nos entreprises
et nos métiers demain »
L
11 ET 12 OCTOBRE 2012
Journées régionales du GMH-FFB,
Besançon
© FFB-METALLERIE
DU 11 AU 13 OCTOBRE 2012
Les Coulisses du bâtiment
Partout en France, des
professionnels de la FFB ouvrent
leurs ateliers et chantiers
aux jeunes et au grand public
valeur le travail fourni par ces
jeunes. Dix œuvres ont été distinguées lors de cette 8e édition.
Les premiers prix ont été décernés à l’équipe de BP métallier
du CFA BTP de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), pour le
niveau IV, et à celle de 1re bac
pro Métallerie de l’Atelier d’ap-
prentissage de la Giraudière
(Rhône), pour le niveau V.
Pour sa prochaine édition,
le thème du concours sera
« Contes et légendes ».
POUR EN SAVOIR PLUS
Réalisations des lauréats
consultables sur www.metal-pro.org
RT 2012 Compte à rebours pour
l’avènement de la basse consommation
’application limitée
depuis octobre 2011, la
RT 2012 entrera en vigueur
pour tous les projets de bâtiments neufs à usage d’habitation au 1er janvier prochain.
Très commentée et attendue,
cette nouvelle réglementation
marque l’entrée en scène de
nouveaux concepts et objectifs en matière de performance
du bâti (Bbio), de consommation d’énergie primaire (Cep)
et d’étanchéité à l’air de l’enveloppe – ce dernier critère de
performances devant désormais être contrôlé par une
mesure à l’achèvement des travaux (voir « RT 2012, les fondations du BBC », Bâtimétiers
n° 21, décembre 2010, p.52).
En rupture sur la méthode
avec les réglementations qui
D
l’ont précédée, celle-ci introduit une nouvelle approche
des projets, tant en conception qu’en exécution (importance de la mise en œuvre et du
traitement des interfaces) pour
atteindre les objectifs. Depuis
deux ans, la FFB n’a pas cessé
d’attirer l’attention des entreprises sur ces enjeux au travers
de réunions techniques territoriales et par la mise à disposition d’outils (formations
spécifiques, fiches « RT 2012 :
exemples de solutions »…). S’il
reste beaucoup à faire, notamment pour décloisonner les
métiers, la profession aborde
le changement mieux préparée techniquement qu’elle ne
l’a été par le passé. La perspective apparaît plus incertaine
sur le plan économique, pas
tant du fait du surcoût qu’entraînera la RT 2012 (qui doit
être rapporté en partie aux
gains d’une conception plus
aboutie et à la diminution des
consommations énergétiques)
qu’en raison des moyens plus
limités des maîtres d’ouvrage
dans un contexte tendu, où
la contrainte réglementaire se
sera substituée aux incitations.
À noter : un peu plus d’un
an après la première mise en
application de la RT 2012, la
FFB organisera un colloque sur
ce thème le 12 décembre 2012
à l’attention des professionnels
et de l’ensemble de ses partenaires.
POUR EN SAVOIR PLUS
FFB-DAT (Direction des affaires
techniques), tél. : 01 40 69 52 67,
www.ffbatiment.fr, espace adhérent.
12 ET 13 OCTOBRE 2012
Congrès de l’UECF-FFB, Annecy
16 OCTOBRE 2012
2e assises « Électricité et habitat »
de Promotelec, Paris
25 ET 26 OCTOBRE 2012
Congrès de l’UNECB-FFB, Reims
DU 1ER AU 4 NOVEMBRE 2012
Vivons bois, Bordeaux,
Parc des expositions
Salon de la construction bois
du grand Sud-Ouest de la France
DU 2 AU 5 NOVEMBRE 2012
Construire naturel, Lille,
Grand Palais
Salon de la maison bois,
des éco-matériaux
et des énergies renouvelables
DU 13 AU 16 NOVEMBRE 2012
Metal Expo et Equip’baie,
Paris Porte de Versailles,
Parc des expos
Salon du métal dans
la construction et
salon international de la fenêtre,
de la porte, de la fermeture
et de la protection solaire
DU 14 AU 15 NOVEMBRE 2012
Journées de la géothermie, Paris,
Centre des congrès de la Cité des
sciences de la Villette
Salon professionnel,
conférences, formations
DU 15 AU 17 NOVEMBRE 2012
Innobat, Biarritz, Halle d’Iraty
Salon professionnel de la
construction
DU 16 AU 18 NOVEMBRE 2012
Bâtir écologique, Paris, Grande
Halle de la Villette
Salon national de la construction
écologique et de l’habitat sain
DU 27 AU 30 NOVEMBRE 2012
Pollutec, Lyon, Eurexpo
Salon international des
équipements, des technologies et
des services de l’environnement
12 DÉCEMBRE 2012
Colloque RT 2012, FFB, Paris
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
3
L ’ A C T U A L I T É
Mobilier professionnel :
vers une filière de
recyclage
Organiser la filière de recyclage du
mobilier professionnel en fin de
vie, telle est la mission de l’écoorganisme Valdélia (Valorisation
des déchets liés à l’ameublement),
en cours d’agrément par les
pouvoirs publics. Les entreprises
d’agencement pourront y adhérer
pour satisfaire à leur obligation de
recyclage de mobilier professionnel
(bureau, magasin, hôtellerie…).
Cette nouvelle filière devrait être
opérationnelle en fin d’année.
Pour en savoir plus
www.valdelia.org
DICT : tout savoir
sur le guichet unique
Depuis qu’a été lancée la réforme
de la réglementation des travaux
à proximité des réseaux et de la
procédure de DICT (déclaration
d’intention de commencement de
travaux), en mars 2008, beaucoup
de chemin a été parcouru. C’est
pourquoi la FFB, la Fédération
nationale des travaux publics
(FNTP) et la Fédération des SCOP
du BTP, en partenariat avec les trois
mutuelles composant la SGAM
BTP (Groupe SMABTP, l’Auxiliaire
et CAM BTP) ont publié un guide,
Travaux à proximité des réseaux,
synthétisant tout ce que les
entreprises doivent absolument
savoir sur le sujet. Les entreprises y
trouveront l’explication du nouveau
dispositif réglementaire (loi
Grenelle II, décret du 5 octobre 2011
et son arrêté d’application, guichet
unique à consulter obligatoirement,
norme Afnor NF S70-003, guide
technique) et ses implications
pour chaque acteur à l’amont
des travaux et pendant la phase
d’exécution. Y figurent également
les sanctions auxquelles les
entreprises s’exposent en cas de
non-respect de leurs obligations,
des annexes pratiques, ainsi que
les coordonnées des organismes
ressources (observatoires
régionaux DT/DICT, mais aussi
OPPBTP, Carsat…).
Pour en savoir plus
Ce guide peut être téléchargé
gratuitement sur le site
www.ffbatiment.fr,
rubrique Travaux.
4
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
CONCOURS BATISSIEL Quand les élèves
découvrent l’art de bâtir
e concours Batissiel existe
depuis huit ans. Il récompense la production collective
d’une équipe d’élèves autour
d’un sujet concernant la
construction d’un bâtiment ou
d’un ouvrage de travaux publics.
Fruit d’un partenariat entre le
ministère de l’Éducation nationale, la Fondation École française du béton, la Fédération
française du bâtiment et la Fédération nationale des travaux
publics, il a pour but de favoriser l’intérêt des élèves pour le
secteur de la construction (bâtiments et ouvrages d’art) en
valorisant une approche du
monde professionnel par la
découverte des réalisations techniques et des métiers associés. Il
comporte des sélections académiques suivies d’une finale
nationale et concerne trois
niveaux d’enseignement : les 5e,
les 3e et les classes professionnelles (Segpa, 3e prépa pro).
Cette année, c’est une classe du
collège Pierre-Gilles de Gennes
de Petite Forêt, près de Valenciennes (académie de Lille) qui
a obtenu le premier prix national pour le niveau 5e. « En début
L
d’année scolaire, je cherchais un
moyen de mener à bien un projet qui puisse mutualiser les
connaissances de l’année, en
permettant aux élèves de réinvestir les connaissances apprises
en classe. C’est pour cela que
nous nous sommes inscrits au
concours Batissiel, dont j’ai
appris l’existence en faisant
une recherche sur Internet »,
explique avec enthousiasme
Dominique Pique, l’enseignante
chargée des cours de technologie. Les vingt-huit élèves de la
classe se sont énormément
investis dans le projet, en ne
comptant pas leurs heures de
travail, y compris pendant les
vacances et les week-ends. C’est
le réaménagement d’un ancien
viaduc délabré dans une zone en
réhabilitation urbaine qui a inspiré les élèves. Au final, validant
ainsi leurs connaissances en
matière de résistance des matériaux, ceux-ci ont étudié la faisabilité d’un pont à haubans, qui
a donné lieu à la réalisation
d’une maquette en bois de
60 x 50 cm.
Baptisé «Ch’ti pont du futur» en
hommage aux chevalets en
béton armé qui servaient autrefois à remonter le charbon de la
mine, le projet a donné lieu à
une présentation par trois élèves
au niveau de l’académie, puis le
6 juin dernier lors de la finale
nationale. « En plus de gagner
des cadeaux récompensant leur
premier prix (quatre iPad3 entre
autres), explique Dominique
Pique, les élèves ont surtout
appris à mener un projet
ensemble, dans le respect et
l’écoute mutuels. Cela leur a
aussi permis de faire de la
recherche documentaire, de se
dépasser, d’apprendre à prendre
la parole et de réviser dans le
plaisir leurs bases de français, de
maths et même d’histoire-géographie. » Au final, une réussite
indéniable qui a donné à certains élèves l’envie de s’investir
dans un secteur d’activité qui ne
leur était pas forcément familier.
L’une des participantes veut
ainsi devenir ingénieure en BTP,
un autre maître d’œuvre, un
troisième grutier…
POUR EN SAVOIR PLUS
http://batissiel.informationeducation.org/
ENQUÊTE BÂTIMÉTIERS Ce qu’attendent les lecteurs
ieux connaître les attentes
des lecteurs pour répondre à leurs besoins d’information, tel était l’objectif de l’enquête sur Bâtimétiers menée en
juin et juillet par la FFB. Les différents métiers, régions et tailles
d’entreprises étaient représentés
dans les réponses recueillies.
Une première analyse des résultats confirme que Bâtimétiers est
perçu comme un outil fiable et
sérieux, source d’information de
référence, notamment sur l’ac-
M
tualité technique. La majorité
des lecteurs conserve la revue
après lecture et s’y réfère pour y
chercher une réponse ; un quart
la fait circuler au sein de l’entreprise. Si le contenu de la revue
est jugé globalement intéressant,
les articles traitant des DTU et
règles professionnelles, de l’innovation et de l’évolution des
métiers sont particulièrement
appréciés. Les lecteurs plébiscitent les sujets très illustrés, les
schémas, les fiches techniques
ainsi que les reportages chantiers. La version en ligne de Bâtimétiers est peu connue ; le renforcement de sa visibilité devrait
faire partie des axes de progrès.
La FFB tient à remercier les
adhérents ayant répondu à l’enquête ; ces premières tendances
vont permettre de mieux identifier les forces et faiblesses de la
revue et d’envisager les évolutions appropriées. Avec toujours,
le même objectif : améliorer le
service rendu aux adhérents. L ’ A C T U A L I T É
Colloques régionaux :
le bois dans la ville
Mieux cerner les enjeux de la
construction bois en milieu urbain :
tel est l’objet d’un cycle de huit
colloques régionaux, organisés
jusqu’au 6 décembre dans le cadre
de la campagne Bois.com 2012.
Ces rencontres seront l’occasion de
dresser un panorama des solutions
constructives bois innovantes
pour les applications urbaines :
agrandissement, surélévation,
extension, réhabilitation,
construction multi-étages. Chaque
colloque accueillera un débat
réunissant maîtres d’ouvrage,
maîtres d’œuvre, spécialistes
de la construction bois et de
l’urbanisme, au regard de la
stratégie territoriale et des enjeux
locaux.
Pour en savoir plus
www.leboisdanslaville.com
Bardages acier :
adaptation à la
réglementation
sismique
(1) Voir le dossier « Une nouvelle approche
du risque sismique », Bâtimétiers n°23,
juin 2011.
6
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
omment s’organiser
pour offrir aux adhérents un service plus performant sur les sujets techniques
et métiers ? Une question au
cœur des réflexions de la Fédération française du bâtiment
pour favoriser « l’évolution
des métiers et l’adaptation des
structures professionnelles »,
ainsi que le projette son Livre
blanc publié en mars 2011.
En juin dernier, un séminaire
d’actualités techniques réunissait une centaine de collaborateurs du réseau territo-
C
rial et métiers FFB. L’occasion
de revenir dans un premier
temps sur les grands enjeux
de la réglementation – DICT,
amiante, sismique, termites,
habilitation électrique –, puis
de présenter un point d’actualité sur des sujets tels que la
performance énergétique, les
matériaux biosourcés, les certificats d’économie d’énergie
(CEE), la gestion des déchets
de chantier ou encore le programme RAGE 2012.
Objectif de cette journée de
travail, qui se tient chaque
année : permettre aux collaborateurs en région d’être
en pointe sur l’actualité des
métiers et d’identifier les ressources du réseau FFB en
matière technique et réglementaire. Avec, en ligne de
mire, l’ambition de renforcer
les liens entre les entreprises et
les fédérations locales. Ces dernières sont les interlocuteurs
de référence des adhérents, les
accompagnant sur ces sujets
ou les orientant vers l’expert
approprié.
BOÎTE À OUTILS
Des vidéos pour les professionnels
AMIANTE: UNE ÉMISSION DE
TÉLÉVISION SOUS LA FORME
D’UN JEU
Un outil original d’information des
professionnels du BTP sur les risques,
les obligations en matière d’amiante:
une émission TV interactive dédiée
proposée par l’OPPBTP et les
organisations professionnelles.
D’une durée de 40 minutes,
elle est accessible sur le site
www.amiantereponsedexpert.fr
où il est également possible de
commander le DVD gratuitement.
PARCOURS DE SENSIBILISATION AMIANTE
Un outil multimédia interactif, à consulter
individuellement ou en session collective, pour
le personnel intervenant sur les chantiers de rénovation
de bâtiments construits avant 1997 et donc susceptibles
de contenir de l’amiante. Une attestation individuelle
doit être signée par l’employeur une fois le parcours
effectué pour valider la formation.
Consultable en ligne et téléchargeable sur le volet adhérent
du site internet de la FFB: www.ffbatiment.fr
PERMÉABILITÉ À L’AIR
Une série de quatre vidéos proposées
par la Fédération du BTP 77,
accompagnées de guides PDF.
Très techniques, elles rappellent les
règles de l’art et accompagnent les
entreprises dans l’évolution
des règles professionnelles.
www.ffbatiment.fr,
espace adhérents, rubrique Vidéos .
V
Afin de répondre aux dispositions
de la nouvelle réglementation
sismique(1) (arrêté du 22 octobre
2010, modifié le 19 juillet
2011), un amendement paru
en mars 2012 complète les
règles professionnelles pour la
fabrication et la mise en œuvre
des bardages acier – règles datant
de 1981. Cet amendement définit
les dispositions techniques qui
doivent être appliquées lors de
la mise en œuvre des bardages
acier, quand cela est nécessaire,
en fonction des zones
de sismicité, des classes
de sols et des catégories
d’importance des bâtiments.
Pour en savoir plus
CSFE-FFB (Chambre syndicale
française de l’étanchéité),
tél. : 01 56 62 13 20,
www.etancheite.com
Un réseau FFB encore plus performant
au service des adhérents
PLANCHERS
À PRÉDALLES
SUSPENDUES:
MISE EN PLACE
DES BOÎTES
D’ATTENTE
Pour les opérateurs
de banches et tout
le personnel impliqué
dans la manipulation
de prédalles, ce film
détaille la mise en
place des boîtes
d’attente, étape-clé
du chantier. Il est
complété par un carnet
de chantier.
www.umgo.ffbatiment.fr
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
7
L ’ A C T U A L I T É
Accessibilité dans
les salles de bain :
deux nouveaux guides
La réglementation impose dans
les logements collectifs neufs, soit
d’installer à la livraison, soit de
ménager la possibilité d’installer
ultérieurement, des douches
accessibles aux handicapés sans
toutefois explicitement définir
ce qu’est une douche accessible.
Pour pallier cette absence, deux
guides réalisés sous l’égide du
MEDDE (ministère de l'Écologie,
du Développement durable
et de l'Energie) en collaboration
avec la FFB et ses Unions et
Syndicats de métiers concernés
sont disponibles en ligne.
Ils concernent la mise en œuvre
des douches de plain-pied
dans les salles d’eau à usage
individuel en travaux neufs,
et les salles d’eau accessibles
à usage individuel dans
les bâtiments d’habitation.
Pour en savoir plus
Guides disponibles sur
www.developpement-durable.
gouv.fr
Vers un label
« bâtiment biosourcé »
Selon le décret n°2012-518 du
19 avril 2012, « les bâtiments
nouveaux intégrant un taux
minimal de matériaux biosourcés
et répondant aux caractéristiques
associées à ces matériaux peuvent
prétendre à l’obtention d’un label
Bâtiment biosourcé ». Un arrêté
à paraître définira le taux minimal
de matériaux biosourcés –
c’est-à-dire les matériaux issus
de la biomasse végétale ou
animale comme le bois, le béton
de chanvre, la paille, la ouate de
cellulose, la laine de mouton… –
pour pouvoir prétendre au label.
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UN ARTICLE
DE BATIMETIERS ?
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8
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
PRDM Un outil au service des entreprises
réparer les métiers à l’arrivée de nouvelles réglementations ou de nouveaux produits, réduire la sinistralité,
améliorer la qualité tout en anticipant l’évolution des métiers :
tels sont les principaux axes de
recherche du Programme de
recherche développement
métier (PRDM) de la FFB.
Chaque année, il se décline en
une cinquantaine d’actions qui
peuvent prendre la forme d’expérimentations, d’investigations,
d’études théoriques ou d’analyses de bonnes pratiques. Les
principaux résultats des actions
de recherche finalisées sont présentés chaque année lors des
rencontres des métiers du bâtiment, dont la deuxième édition
s’est déroulée en janvier dernier.
Objectif : mettre en exergue les
réponses concrètes apportées
aux problèmes rencontrés sur le
terrain par les professionnels.
C’est ainsi que l’UECF-FFB a
présenté trois fiches-conseils
destinées à aider les entreprises à
P
mieux aborder l’installation
d’énergies renouvelables (ENR),
rédigées par le Costic. Une première fiche est destinée à aider
l’entreprise lors de la visite chez
le client, afin d’évaluer avec précision les travaux à entreprendre
et de faire la meilleure offre.
La deuxième est une fiche d’autocontrôle permettant de s’assurer que tous les travaux ont été
correctement réalisés et d’éviter
ainsi les sinistres. La dernière,
intitulée « Devoirs de conseil »,
indique au client ou au maître
d’ouvrage les obligations
d’entretien. Ces trois fiches
existent pour la plupart des
ENR (pompes à chaleur, solaire,
chaudières bois…). Elles sont
téléchargeables sur le site
www.uecf.fr.
Autre exemple d’action menée à
bien grâce au PRDM : depuis
2009, l’UNRST-FFB a conduit,
en liaison avec le CSTB et les
industriels (revêtements de sol,
colles, dallages), une étude destinée à optimiser les adhérences à
chaque phase du processus de
mise en œuvre d’un système de
revêtement de sol technique
collé (PVC, linoléum, caoutchouc). Après validation des
méthodes d’essais avec les laboratoires, les industriels et sur les
chantiers, le programme de
recherche a consisté à proposer
des spécifications minimales à
introduire dans tous les documents de mise en œuvre afin
d’aider les entreprises à choisir le
produit adapté à l’ouvrage
considéré. Elles sont regroupées
dans deux référentiels, l’un permettant de valider les compatibilités des produits, le second
concernant l’application des
colles pour les PVC, linoléums et
caoutchoucs.
POUR EN SAVOIR PLUS
• UECF-FFB (Union des
entreprises de génie climatique
et énergétique de France),
www.uecf.fr
• UNRST-FFB (Union nationale
des revêtements de sols
techniques), tél. : 01 40 69 51 45,
www.unrst.com
BÉTON ET MORTIER DE CHANVRE
Les règles professionnelles publiées
es règles professionnelles
d’exécution d’ouvrages en
béton et mortier de chanvre
sont parues dans la publication
semestrielle de juillet de la
Commission prévention produits mis en œuvre (C2P) de
l’Agence Qualité Construction
(AQC). Présentées par l’association Construire en Chanvre
(CenC) et acceptées en début
d’année par C2P, elles décrivent
les bonnes pratiques de mise en
œuvre des matériaux dans
quatre applications – réalisation
de murs, d’enduits, de formes de
sols et d’isolation de toiture – et
L
indiquent les objectifs de
performance à tenir.
Cette acceptation s’accompagne
d’une démarche de suivi du
retour d’expérience. CenC est
ainsi chargé de constituer un
panel de chantiers et d’assurer
le suivi des ouvrages dans le
temps, collectant les informations relatives aux éventuels
désordres ou difficultés rencontrés. Un point avec l’AQC sera
effectué tous les deux ans, afin
d’amender les règles en fonction de l’évolution des connaissances et des techniques. Mises
en place pour garantir la qualité
des ouvrages, les règles professionnelles visent aussi à apporter aux clients toutes les garanties en termes d’assurance.
Elles devraient permettre aux
entreprises de s’approprier
plus aisément ces techniques
constructives et contribuer au
développement de la filière. POUR EN SAVOIR PLUS
• UMGO-FFB (Union de la
maçonnerie et du gros œuvre),
tél. : 01 40 69 51 59,
www.umgo.ffbatiment.fr
• Les règles professionnelles
d’exécution d’ouvrages en béton
et mortier sont disponibles auprès
de SEBTP : www.sebtp.com
G R A N D
T É M O I N
LA DYNAMIQUE DU
«TRAVAILLER ENSEMBLE»
Professionnels de l’immobilier et entreprises de bâtiment sont complémentaires
pour accompagner leurs clients communs dans leurs projets d’éco-rénovation.
Créer du liant entre tous les acteurs de ces projets est synonyme de sécurisation
des travaux et de valorisation du patrimoine.
Pouvez-vous nous résumer
les missions de la FNAIM ?
Nous sommes le principal syndicat professionnel du secteur de
l’immobilier, avec 12 000 entreprises adhérentes qui exercent
une large palette de métiers :
agent immobilier, administrateur
de biens et syndic de copropriété,
qui sont les trois métiers les plus
visibles et connus du grand public,
mais aussi expert en évaluation
immobilière, conseil en immobilier d’entreprise, promoteur, spécialiste en locations de vacances,
en viagers, en affaires rurales et
forestières, sans oublier diagnostiqueur, un métier qui s’est développé notamment avec l’obligation de réaliser un diagnostic de
performance énergétique lors de
la vente ou de la mise en location
d’un bien immobilier. Comme
la FFB dans son domaine, nous
fédérons l’ensemble des métiers
liés au secteur de l’immobilier
et nous sommes très présents
dans les territoires à travers nos
chambres régionales et départementales.
Cette diversité d’expertises et cet
ancrage de terrain font que nous
connaissons bien les attentes des
consommateurs vis-à-vis de l’immobilier en général et du logement
en particulier. Et qu’il s’agisse de
vendre, acheter ou louer un bien,
mais aussi de le gérer – sachant
que nos adhérents gèrent la majorité des copropriétés privées en
France. Nous sommes d’ailleurs
une force de proposition recon10
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
nue et écoutée sur les enjeux de la lancé l’opération « 100 000 logepolitique du logement en France. ments éco-rénovés », en passe
d’être achevée fin 2012.
Et pour atteindre cet objectif,
Comme la FFB, vous
nous nous sommes engagés dans
avez participé activement
une politique active de partenaaux travaux du
riat avec les grands acteurs de la
plan Bâtiment Grenelle.
filière au sens large : la FFB, que
Qu’en retenez-vous ?
J’en retiens d’abord l’importance nous appuyons dans sa démarche
du « travailler ensemble » pour des Pros de la performance énerrelever le défi qui est au centre de gétique® ; EDF ; les industriels,
ce plan : la rénovation énergétique qui développent les nouveaux
du parc existant. Le risque de la produits ; les acteurs de la certifiprécarité énergétique est bien réel. cation de la qualité du logement,
On estime à 8 millions le nombre avec Qualitel ; les économistes de
de personnes en France qui ont la construction réunis au sein de
des difficultés à se chauffer – voire l’UNTEC ; le Crédit foncier, pour
ne se chauffent pas – à cause du l’éco-prêt à taux zéro…
coût de l’énergie. Et le risque de
précarité augmente avec les coûts Quel est l’objectif, sur
le fond, de cette démarche
de l’énergie.
Or, si l’on ne sait pas, par défini- de partenariat ?
tion, maîtriser le prix de l’énergie, Il est de créer du liant entre tous
on sait maîtriser les consomma- ceux qui contribuent à la concrétions par la rénovation énergé- tisation d’un projet de rénovatique et donc lutter contre l’infla- tion énergétique, en coordonnant
tion des coûts de fonctionnement nos efforts respectifs pour dévedes immeubles. Dans le logement lopper nos compétences compléneuf, on s’achemine, avec la nou- mentaires, en renforçant les synervelle réglementation thermique gies entre tous les acteurs, en nous
et le BBC, vers une consomma- efforçant de parler le même lantion conventionnelle de 50 kWh/ gage vis-à-vis du client. Pour que
(m2.an), alors que dans l’ancien, celui-ci passe à l’acte, il a besoin
la consommation moyenne oscille d’accompagnement et de sécuriaujourd’hui entre 250 et 350 kWh/ sation dans toutes les dimensions
(m2.an). Un tel écart ne peut per- de son projet – financement, accès
durer. Réhabiliter les logements aux aides publiques, définition et
existants et lutter contre le risque réalisation des travaux… Quand
de précarité énergétique est donc nous lui recommandons de faire
bien un grand enjeu collectif. C’est appel à un Pro de la performance
avec l’objectif de passer à l’action énergétique®, nous le mettons
sur ce terrain que la FNAIM a en relation avec un profession-
ENTRETIEN
AVEC
BENOÎT FAUCHARD,
PRÉSIDENT
DÉLÉGUÉ
DE LA FNAIM
nel formé spécifiquement à ces
techniques et nous contribuons
à sécuriser le volet travaux de son
projet. Tout ce qui va dans le sens
de la valorisation des compétences
est synonyme de qualité au bénéfice du client. C’est toute l’utilité
du label « Reconnu Grenelle environnement » et des démarches de
qualification qui sont mises en
avant à travers ce label.
Dans cet accompagnement
du client, quelle est
la spécificité de votre
approche de professionnels
de l’immobilier ?
Nos métiers nous donnent une
vision de longue durée. Si nous
conseillons à nos clients de réaliser des travaux, c’est dans une
optique de valorisation de leur
patrimoine à long terme. Dans le
même état d’esprit, nous les incitons, lorsqu’ils engagent un projet
de réhabilitation, à l’envisager non
seulement sous l’angle des économies d’énergie, mais aussi sous
celui de la sécurité, du confort et
de l’accessibilité.
Notre devoir de conseil est de
les guider dans cette approche
globale. De même, notre activité importante de syndic d’immeubles nous donne une vision
élargie du fonctionnement d’un
bâtiment au fil du temps, à travers le regard des occupants qui
sont nos interlocuteurs permanents. Cette activité nous conduit
notamment à accompagner les
copropriétaires dans la réalisation
Professionnel de
l’immobilier en Vendée,
président de la
FNAIM Pays-de-Loire
et président délégué
de la FNAIM en charge
des questions de
développement durable,
Benoît Fauchard
représente la fédération
au bureau du comité
stratégique du
plan Bâtiment Grenelle.
Il est le maître d’œuvre
de l’opération
« 100 000 logements
éco-rénovés »
de la FNAIM.
© V. LELOUP
Quel regard portez-vous
sur la collaboration
entre professionnels de
l’immobilier et du bâtiment ?
Nous sommes engagés dans la
même démarche, qui est d’intégrer le développement durable
au centre de nos compétences, de
nos offres et de nos services. Les
nombreuses réunions organisées
conjointement par la FNAIM et la
FFB dans les territoires, pour aller
à la rencontre de nos clients communs, montrent qu’une dynamique collective est en marche.
des DPE (diagnostic de L’opération « 100 000 logements
performance énergétique) éco-rénovés » n’est qu’une precollectifs obligatoires mière étape : les marchés liés à la
pour les immeubles équi- performance énergétique, à l’acpés de chauffage collec- cessibilité et à l’optimisation
tif, ou des audits énergé- du parc immobilier dans son
tiques quand il s’agit de ensemble sont pour l’essentiel
copropriétés de plus de devant nous et devraient se déve50 lots. Nous les accom- lopper fortement au cours des
pagnons surtout dans l’éla- prochaines années – à condition
boration des plans plurian- que l’environnement réglemennuels de travaux qui en taire et la politique du logement
découlent avec, là encore, s’inscrivent dans une déterminaune importante dimen- tion certaine et pérenne.
sion de conseil. Notre posi- Aborder ensemble ces martion est d’aborder de telles chés, comme nous avons comobligations réglemen- mencé à le faire, va dans le sens
taires non pas comme des de ce que nos clients attendent :
contraintes, mais comme leur proposer des solutions effides opportunités pour les caces, en réunissant les compécopropriétaires de créer de tences requises à chaque étape
la « valeur verte » en réali- de leurs projets, en sécurisant
sant des gains de charges, leurs travaux, en les aidant à se
tout en sécurisant leurs poser les bonnes questions et à
investissements et en valo- y apporter les bonnes réponses.
risant leurs biens à long Le « travailler ensemble »,
dans cette démarche,
terme.
est bien sûr essentiel. SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
11
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
FONDATIONS SUR PILOTIS
La construction bois monte la pente
Les fondations sur pilotis sont une solution adaptée
pour la construction bois sur terrain à faible portance ou à forte
inclinaison, comme l’illustre cette maison individuelle
de 150 m2 sur deux niveaux, construite sur la Côte d’Azur.
© CCMB
L
es passants qui apercevront cette maison
individuelle à ossature
bois, construite en 2011 à Colomars, dans les Alpes-Maritimes,
retiendront probablement sa
façade de style provençal enduite
à la chaux. Mais sa particularité tient davantage à ses fondations. « Cette maison repose sur
des pilotis, une technique particulièrement adaptée quand le
terrain a une forte inclinaison »,
explique Jean-Daniel Alzial, le
dirigeant de CCMB, une entreprise de construction bois d’une
quinzaine de salariés implantée
à Châteauneuf-Grasse (AlpesMaritimes). Dans ce cas précis, la
technique utilisée consiste à visser
dans le sol des pieux métalliques
munis d’une tête à hélice, d’un
diamètre de 20 à 40 cm, à l’aide
d’une machine spécifique. On
obtient alors des ancrages, dépassant du sol, qui sont contreventés
entre eux afin d’éviter tout phénomène de flambage et qui forment les fondations de la maison.
« Le sommet des pieux est équipé
de platines métalliques, sur lesquelles on vient visser les éléments
en bois du plancher, poursuit le
chef d’entreprise. Pour la maison
construite à Colomars, qui s’étend
sur 150 m2 et deux niveaux, nous
avons vissé un plancher à base de
caissons en bois remplis d’isolant,
en l’occurrence de la laine de bois,
sur lequel nous avons bâti l’ossature bois. » Une technique similaire peut également être mise
LES PIEUX MÉTALLIQUES
vissés dans le sol forment
des ancrages contreventés
entre eux. Leurs sommets,
équipés de platines
métalliques, accueillent
les éléments
en bois du plancher.
en œuvre en utilisant des micropieux en béton, sur lesquels on
vient fixer des équerres en métal,
au moyen de chevilles à béton, qui
servent de support pour le plancher.
UN PROCÉDÉ COMPÉTITIF
POUR CERTAINS TYPES
DE TERRAINS
Ce procédé est une solution alternative aux fondations conventionnelles, avec un vide sanitaire
sur lequel repose un plancher à
poutrelles et entrevous, et une
dalle de compression. « Nous
envisageons la solution des fondations sur pilotis quand le terrain n’offre pas une portance suffisante ou quand on se trouve sur
un talus qui présente un risque
d’érosion au fil du temps, argumente Jean-Daniel Alzial. Ce procédé nous permet d’aller chercher
des fondations à 3 ou 4 mètres de
profondeur, sans avoir à terrasser sur la même hauteur, ce qui
implique de construire pratique-
ment un étage enterré. » Pour le
constructeur bois, les pieux présentent de nombreux avantages, à
commencer par un coût très compétitif, ce qui a son importance,
en particulier pour les projets de
maisons individuelles qui doivent
intégrer le prix élevé du terrain
constructible, en particulier dans
une région comme la Côte d’Azur.
D’autre part, ce type de fondation
est réalisé en une semaine, ce qui
réduit le délai total de la construction, soit quatre mois environ
pour une maison individuelle
réalisée par CCMB. Enfin, il faut
aussi envisager la déconstruction
de la maison en fin de vie, qui sera
beaucoup plus aisée le moment
venu.
La mise en œuvre de fondations
sur pilotis, qu’ils soient métalliques ou en béton, doit cependant être réalisée dans le respect
des règles de l’art, en commençant
par une étude de sol, incontournable quel que soit le type de fondation réalisé. En zone sismique,
une étude complémentaire portant sur la stabilité des fondations
est indispensable. Dans le cas de
la maison individuelle construite
à Colomars, ce sont les conclusions de cette étude qui ont permis de déduire les profondeurs et
les portances nécessaires à la stabilité de l’ouvrage, et de calculer
la section, le nombre et la répartition des pieux métalliques.
Grâce à leur mise en œuvre rapide
et leur compétitivité, les fondations à base de pieux sont un
argument supplémentaire en
faveur du développement de la
construction à ossature bois. POUR EN SAVOIR PLUS
FFB-CMP (Fédération française
du bâtiment charpente, menuiserie,
parquets), tél. : 01 40 69 57 40,
www.polebois.ffbatiment.fr
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
13
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
RIVES DE L’ORNE
TROIS PME NORMANDES
RELÈVENT LE DÉFI
A
vec les Rives de l’Orne,
c’est un quartier entier
qui sort de terre. Depuis
plus de dix-huit mois, le cœur
de ville de Caen est en ébullition.
Le long du quai Amiral Hamelin, sur la longue bande de terre
située entre l’Orne et les voies ferrées, tous les bâtiments qui composent ce grand projet ont poussé
en même temps. Côté fleuve :
5 immeubles de 7 niveaux chacun, soit 220 logements au total,
et un hôtel de 100 chambres. Côté
voies ferrées : 4 immeubles de
bureaux de 10 étages et un cinéma
multiplexe de 10 salles. Ce vaste
ensemble repose sur un complexe
commercial de moyenne surface et
de boutiques en rez-de-chaussée, et
un parking de près de 1 000 places
en sous-sol. En surface, entre les
bâtiments, le quartier offrira aux
Caennais un nouvel axe de circulation majeur, agrémenté d’espaces
verts, réalisé par la ville.
UN BUREAU D’ÉTUDES
PERFORMANT ET RÉACTIF
Les deux promoteurs du projet – la
Safaur, implantée localement, et
Apsys, un promoteur francilien –
ont attribué en novembre 2010
les lots terrassements, fondations
et gros œuvre à un groupement
composé de trois PME locales :
14
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
les entreprises Zanello (Tessy-surVire dans la Manche, mandataire
du groupement), CMEG (Bretteville-l’Orgueilleuse, Calvados) et
SEEL Laugeois (Lisieux, Calvados).
« Étant donné l’échelle du projet,
nous avons pris l’initiative de nous
regrouper pour répondre au marché en faisant valoir nos références
respectives et notre complémentarité, explique Bruno Zanello, président de l’entreprise du même
nom, qui compte un effectif de
180 salariés. La CMEG s’est chargée des commerces et du cinéma
multiplexe, la SEEL Laugeois d’un
immeuble de bureaux et notre
entreprise des 5 immeubles de
logements, de l’hôtel et des autres
immeubles de bureaux.»
En plus de son implantation locale,
le groupement a mis en avant des
moyens techniques et humains
importants, jusqu’à 500 salariés mobilisables sur le chantier. Le projet imposait aussi une
grande souplesse pour répondre
aux nombreux arbitrages liés à
sa complexité et aux exigences de
chaque promoteur. Par exemple :
comment optimiser la surface des
commerces en limitant le nombre
de poteaux ; comment déplacer un
mur porteur ou élargir une ouverture pour optimiser le volume et
l’agrément d’un appartement,
© M. DESDOITS / À VUE D’ŒIL
La construction de ce vaste quartier du centre-ville
de Caen a été attribuée à un groupement
de trois entreprises locales de gros œuvre. Retour
sur cette association qui a su convaincre grâce
à sa capacité d’études, sa réactivité et ses aptitudes
au management de chantier.
1
avec des modes constructifs compatibles entre eux et respectant la
réglementation sismique ? Pour
y répondre, le groupement d’entreprises s’est appuyé sur sa capacité d’études, associée à une qualité
d’écoute et une grande réactivité.
« Par volonté d’indépendance,
notre entreprise possède son
propre bureau d’études d’exécution et de méthodes, où travaillent
six salariés permanents, indique
Bruno Zanello. Non seulement
nous l’avons mobilisé en amont du
projet, mais il en a suivi toutes les
évolutions, pendant toute la durée
de l’appel d’offres. Pour chaque
changement envisagé par les promoteurs, nous avons élaboré une
solution technique alternative que
nous étions à même d’exposer et
de chiffrer lors de la rencontre suivante, ce qui a instauré un vrai climat de confiance.»
DÉFIS TECHNIQUES
ET MANAGEMENT
DE CHANTIER
Sur le site, le premier défi à relever s’est présenté au moment du
terrassement, avec la nécessité de
dépolluer cet ancien site ferroviaire
ayant servi au nettoyage des chaudières à vapeur des locomotives,
puis au stockage de carburant.
Parmi les 150 000 m3 terrassés,
2 3
les 15 000 m3 les plus dangereux
ont été évacués par voie fluviale
vers un site de recyclage situé à
Gand en Belgique, ce qui a permis
d’éviter de nombreuses rotations
de camions jusqu’à la décharge
de classe 1 la plus proche par la
route, située en région parisienne.
D’autre part, la présence d’eau à
50 cm de la surface a exigé, dans
le cadre de la loi sur l’eau, d’installer un poste de rabattement de
nappe et un système de pompage,
avant de réaliser sur un matelas
drainant les radiers qui ont isolé
les bâtiments de l’eau.
Les Rives de l’Orne reposent sur
des fondations spéciales, formées de 1 400 pieux dont le diamètre et le positionnement ont
été optimisés par les bureaux
d’études des entreprises. Le projet représente 124 000 m2 de plancher et 58 000 m3 de béton, ce
qui a entraîné un va-et-vient de
30 camions toupies de 6 m3 par
jour pendant plus d’une année.
Concernant les techniques
constructives retenues, les logements, les bureaux et l’hôtel ont
été réalisés à base de dalles pleines
reposant sur des « poteaux champignons », en béton coulé en
place, tandis que, pour assurer les
portées, le cinéma multiplexe a
été construit à l’aide de poutres
en béton précontraint et de
dalles alvéolaires. « Techniquement, ce chantier ne présentait pas
un caractère exceptionnel, mais le
principal défi résidait dans le fait
que tous les bâtiments devaient
s’édifier simultanément », souligne
Gino Zanello. Pour y parvenir, les
trois entreprises se sont concertées pour implanter dix grues
à tour – un nombre exceptionnel – aux points-clés du chantier.
Pour qu’elles puissent fonctionner
ensemble sans danger, elles ont été
reliées par un système anticollision
1 LES BALCONS des immeubles
de logements ont été réalisés à
l’aide de tables coffrantes.
2 DES POTEAUX champignons
soutiennent les dalles pleines.
3 VUE D’ENSEMBLE du chantier,
avec les dix grues en activité.
électronique. Ce dernier informe
les grutiers de tout risque de collision entre le câble de levage de la
grue la plus haute et la flèche ou la
contre-flèche de toute autre grue
dans son rayon d’action, en prenant en compte la capacité de freinage de l’engin. Sans réaction du
grutier, c’est le système qui prend
le relais et stoppe automatiquement
le mouvement de la grue. Autre
exemple de la préoccupation permanente en matière de sécurité : la
mise en œuvre de tables coffrantes
pour la réalisation des balcons.
Enfin, cette opération a exigé
pour l’entreprise Zanello la mise
en place d’un management hors
norme, pour coordonner l’intervention de ses dix chefs de chantier,
avec la désignation de trois conducteurs de travaux dont les attributions respectives étaient l’organisation du chantier, l’interface entre
PLAN DE MASSE DU PROJET – PÉRIMÈTRE DE RAYONNEMENT DES DIX GRUES DU CHANTIER
les entreprises du groupement et
les promoteurs, et l’intervention
des corps d’état secondaires. Grâce
à cette organisation, le gros œuvre
devrait s’achever fin septembre
2012, conformément au planning
prévu. Caen bénéficiera bientôt de
nouveaux logements certifiés Habitat et Environnement, de bureaux
certifiés HQE et de commerces certifiés selon la norme environnementale anglaise Breeam. Les commerces constitueront la première
tranche de livraison du projet, en
mars 2013. « Pour répondre à cet
important projet, conclut Bruno
Zanello, notre groupement, fort
d’une détermination et d’une réactivité de tous les instants, a démontré que les PME locales peuvent
convaincre une maîtrise d’ouvrage
suffisamment ouverte et rivaliser
au plus haut niveau.»
POUR EN SAVOIR PLUS
UMGO-FFB (Union de la maçonnerie
et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59,
www.umgo.ffbatiment.fr
ENTREPRISES ZANELLO,TESSY-SUR-VIRE (50)
ET CMEG, BRETTEVILLE-L’ORGUEILLEUSE (14)
Entreprises
titulaires
de la marque
ENTREPRISE ZANELLO,TESSY-SUR-VIRE (50)
Entreprise
titulaire
de la marque
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
15
16
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
RUPTEURS THERMIQUES
Assurer la continuité de l’isolation
Mis en œuvre conformément aux prescriptions de leur Avis technique, les rupteurs de ponts
thermiques sont des alliés de poids dans la quête de performance thermique, comme le montre
l’exemple de cette médiathèque en construction à Vernou-la-Celle, en Seine-et-Marne.
our la médiathèque de
Vernou-la-Celle (Seineet-Marne), actuellement en
construction, la mairie a clairement choisi une priorité : la
performance thermique. Étant
donné la date de dépôt du permis de construire, le bâtiment
était prévu pour être conforme
aux exigences de la RT 2005. Le
chantier de cette médiathèque
de 315 m2 au sol et sur un seul
niveau, qui est une extension
de la bibliothèque existante, a
été confié à l’entreprise de gros
œuvre et tous corps d’état Saussine SA, qui emploie une vingtaine de personnes à Mormant
(Seine-et-Marne). Les travaux
ont commencé par la réalisation de fondations par massifs et longrines, sur vide sanitaire. « Le bâtiment comporte un
plancher isolant, à base de poutrelles et hourdis, situé au niveau
du vide sanitaire, et équipé de
rupteurs thermiques en périphérie du plancher, pour traiter
les ponts thermiques en rive de
dalles, précise Georges Saussine,
qui dirige l’entreprise. Mais pour
réduire encore les déperditions
thermiques linéiques du projet,
le bâtiment comporte, en plus,
une isolation thermique par l’extérieur au niveau de la dalle et de
la partie enterrée du bâtiment. »
L’addition de ces deux procédés
devrait permettre d’atteindre des
performances thermiques très
élevées, plus proches des exigences de la RT 2012.
Le mode constructif choisi en élévation est le bloc à bancher, sur
© SAUSSINE SA
P
une structure porteuse à base de
poteaux et de poutres en béton.
Une partie de la surface est occupée par un plancher haut partiel,
et certaines façades seront doublées de pierres apparentes.
RUPTEURS : UNE MISE
EN ŒUVRE ENCADRÉE PAR
LES AVIS TECHNIQUES
Pour assurer la continuité de l’isolation du bâtiment, les rupteurs
thermiques ont été conçus en
commun par les différents acteurs
du projet. « Il est important que
l’ingénieur thermicien transmette les implantations précises
des rupteurs dans le bâtiment,
ainsi que les exigences thermiques
issues de ses calculs, à l’ingénieur béton chargé du dimensionnement des planchers et des
rupteurs, qui les intègre à son
ouvrage, explique Georges Saussine. Par la suite, une synthèse de
leurs échanges doit être faite avec
l’entreprise de gros œuvre, qui est
ensuite transmise à l’architecte et
au bureau de contrôle. »
Quant à la mise en œuvre, elle
doit s’effectuer selon le plan de
pose fourni par le fabricant.
Pour la médiathèque de Vernoula-Celle, ont été mis en œuvre :
des rupteurs totaux sur tout le
périmètre de la dalle, à savoir des
rupteurs longitudinaux parallèles
aux poutrelles et des rupteurs
transversaux perpendiculaires.
Pour conserver toute l’efficacité
des rupteurs, la mise en place
des armatures de chaînage et des
armatures de la dalle de compression doit s’effectuer de façon
à conserver l’intégralité du rupteur. « Les rupteurs doivent être
bien positionnés par emboîtement, pour ne pas qu’ils bougent
au moment du coulage de la
dalle de compression », ajoute le
chef d’entreprise. Enfin, la dalle
de compression doit être coulée
LA SOLUTION DE TRAITEMENT
du pont thermique en plancher
bas sur vide sanitaire, comme
réalisé pour la médiathèque de
Vernou (photo de gauche) :
des entrevous isolants associés
à des rupteurs en périphérie
(photo de droite).
en assurant une bonne qualité
de vibration au niveau des chaînages et des liaisons ponctuelles
entre blocs isolants. Il est préférable de choisir un produit sous
Avis technique ou bénéficiant
d’une autre procédure d’évaluation qui précise les règles de mise
en œuvre et d’assurabilité du
produit.
POUR EN SAVOIR PLUS
UMGO-FFB (Union de la
maçonnerie et du gros œuvre),
tél. : 01 40 69 51 59,
www.umgo.ffbatiment.fr
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
17
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
BÉTON Balayer les classes d’exposition en un coup d’œil
P
arties intégrantes de la norme NF EN 206-1 « Béton » publiée en
2004, les classes d’exposition regroupent les différentes agressions
auxquelles le béton sera exposé, en fonction de la situation et de la destination de l’ouvrage. Pour prescrire les classes d’exposition des bétons
prévus sur un chantier les entreprises de gros œuvre peuvent désormais s’appuyer sur un document synthétique, réalisé dans le cadre du
PRDM(1) de la FFB(2). Ce document couvre la majeure partie des classes
d’exposition des bétons mis en œuvre en France.
1
(1) Programme recherche développement métier. (2) Ce document, sous forme d’affiche, est
téléchargeable sur le volet adhérents du site de l’UMGO-FFB.
1
Classes d’exposition courantes :
une réponse à la carbonatation et au gel
La norme intègre une première
série de classes d’exposition dites
courantes regroupant les agressions liées à la carbonatation
(XC) et au gel (XF). La sévérité de
l’agression est quant à elle exprimée par un chiffre complémentaire (XC1 à XC4 et XF1 à XF4).
Ainsi, dans le document, il est fait
la différence entre :
– les murs, voiles ou planchers
situés à l’intérieur du bâtiment
relevant de la classe XC1 ou à l’extérieur (XC3 ou plus) ;
– les fondations en béton armé,
qui seront généralement clas-
2
sées XC2, ou XA en cas d’agression chimique par le sol ou l’eau
présente dans le sol (voir encadré
classes d’exposition particulières) ;
– les dallages extérieurs, le plus
souvent classés XF1 ou plus, pour
répondre à l’agression par le gel
(voir encadré gel-dégel).
Important : l’entreprise de gros
œuvre doit transmettre à son fournisseur l’ensemble des agressions
auxquelles le béton sera exposé. Il
revient au fournisseur de béton de
définir la bonne formulation apte à
répondre à l’ensemble de ces agressions.
Classes d’exposition particulières :
une réponse aux chlorures et attaques chimiques
La norme prévoit également
des classes d’exposition particulières, pour répondre aux agressions liées à la présence de chlorures. Le classement XS1 à XS3
correspond à une exposition plus
ou moins sévère du béton aux
chlorures marins. Le classement
XD1 à XD3 correspond à une
exposition plus ou moins sévère
au chlorure non marin (cas des
piscines, de certains sites industriels et des rampes de parking en
raison des sels de déverglaçage).
Enfin, le classement XA1 à XA3
permet de quantifier les attaques
chimiques qui se produisent sur le
béton, principalement sur les sites
agricoles de type fosses à lisier ou
purin, aires d’ensilage ou salles de
traite.
Important : la définition du niveau
de la classe XA doit être défini par
une étude qui prend en compte tous
les agents chimiques – pH, les sulfates, ammonium... – auxquels le
béton sera exposé. Si deux critères
justifiant le classement XA apparaissent, alors le classement XA
devra être augmenté d’un niveau
(deux critères XAi donnent un classement XAi + 1).
2
3
3
Gel-dégel : un classement
en fonction de la zone géographique
Concernant les agressions par le
gel et le dégel, la norme prévoit un
classement des bétons – de XF1 à
XF4, selon la sévérité de l’agression – en fonction de la situation
géographique de l’ouvrage. Ainsi,
le fascicule Afnor FD P 18-326
définit trois zones de gel-dégel, à
l’échelle du canton :
– une zone de gel faible ou
modéré, qui correspond à la classe
d’exposition XF1, et devient XF2
en cas de présence d’agents de
déverglaçage ;
– une zone de gel modéré ou
sévère, où la classe d’exposition est
définie en fonction de l’altitude ;
– une zone de gel sévère, qui correspond à la classe d’exposition
XF3, et devient XF4 en cas de présence d’agents de déverglaçage.
Important : il appartient au
maître d’ouvrage et à son maître
d’œuvre de définir la fréquence de
salage permettant de classer correctement le béton vis-à-vis de l’agression XF.
POUR EN SAVOIR PLUS
UMGO-FFB (Union de la
maçonnerie et du gros œuvre),
tél. : 01 40 69 51 59,
www.umgo.ffbatiment.fr
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
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GROS ŒUVRE/STRUCTURE
Maçonnerie gros
œuvre. Des fiches
d’autocontrôle
pour ne rien oublier
CHARPENTE MÉTALLIQUE Intégrer le montagelevage au planning du chantier
hargée de l’assemblage de
la charpente métallique sur
le chantier, l’entreprise de montage-levage est un chaînon essentiel de la construction métallique.
Mais les exigences liées à son activité sont-elles suffisamment prises
en compte sur le chantier ? « Bon
nombre de maîtres d’ouvrage
connaissent mal notre métier,
qu’ils assimilent à un mécano
géant, dont ils voient avant tout la
rapidité d’exécution, regrette JeanMaurice Lucchese, dirigeant de
Cemmot, une entreprise de montage-levage qui emploie vingt-cinq
salariés à Châteaudun (Eure-etLoir). Résultat, il nous est souvent
difficile de nous intégrer au chantier, aussi bien en termes d’espace
que de timing. »
Depuis une vingtaine d’années, le montage-levage fait largement appel aux plates-formes
élévatrices, qui permettent d’effectuer l’assemblage de la charpente en hauteur. Or, il n’est pas
rare que leur passage sur le chantier soit rendu problématique par
des tranchées mal compactées, à
l’issue de travaux de réseaux enterrés, mettant en péril l’équilibre de
l’engin et la sécurité des monteurs qu’il transporte. « Les difficultés principales sont liées soit à
des travaux enterrés déjà réalisés
et qui ne sont pas signalés, soit à
des entreprises qui interviennent
en co-activité en même temps
que nous, précise le chef d’entreprise. Il nous arrive de manutentionner des poutres de 10 ou 20 m
de longueur, notamment pour les
bâtiments industriels, à proximité d’équipes qui réalisent des
ouvrages de fondation ou même
d’élévation, dans les parties de
charpente métallique qui sont déjà
en place, ce qui pose de réels problèmes de sécurité. »
20
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
© CEMMOT
C
UNE NÉCESSAIRE
PLANIFICATION EN AMONT
Un chantier de montage-levage
présente ses impératifs propres. En
particulier une aire de réception
et de stockage pour les poteaux
et poutres métalliques, et une aire
destinée au pré-montage au sol
de parties de charpente, ce qui
a l’avantage de réduire les opérations réalisées en hauteur. De
façon générale, la solution avancée
par le maître d’ouvrage, le coordinateur sécurité ou l’organisme
d’OPC (Organisation et planification de chantier) consiste à délimiter ces zones de travail, en les
séparant de celles des autres corps
d’état. Or, ces espaces se révèlent
souvent insuffisants ou séparés du
lieu de construction, ce qui oblige
à acheminer les parties de charpente en passant à proximité des
autres ouvrages en cours de réalisation. « En définitive, les difficultés que nous rencontrons sont
la conséquence de la pression
croissante sur les délais de livraison, alors que les ouvrages sont
de plus en plus complexes, ajoute
le monteur-levageur. On essaie de
résoudre cette équation en faisant
travailler plusieurs corps d’état en
co-activité, pour gagner du temps,
ce qui va à l’encontre de la qualité
et de la sécurité. » Pour Jean-Maurice Lucchese, la solution consiste
à associer le plus tôt possible les
entreprises, notamment de montage-levage, au planning du chantier. Les impératifs de chacune
d’entre elles pourraient alors être
anticipés dans une bonne planification de l’espace et un enchaînement des tâches qui accorde
un délai de chantier raisonnable
à chaque intervenant.
POUR EN SAVOIR PLUS
FFB Montage-Levage
(Union du montage-levage),
tél. : 01 40 55 13 00
Pour accompagner les
entreprises, le groupe national
des jeunes entrepreneurs de
l’Union de la maçonnerie et
du gros œuvre (UMGO-FFB) a
élaboré une série de six fiches
d’autocontrôle. Elles couvrent
les principaux éléments de
structure : l’implantation et
la prise de possession, les
fondations, les dallages, les
réseaux, les parois verticales
et les toitures-terrasses.
Les quatre dernières étant
particulièrement importantes
dans l’objectif du test final
d’étanchéité à l’air prévu dans
la RT 2012.
Ces fiches, à remplir par l’entreprise, lui permettent de vérifier
les points sensibles dans les
différentes étapes de mise
en œuvre de ces ouvrages.
Elles peuvent être versées au
dossier technique et illustrer
ainsi, en décrivant la méthode
qui sera suivie, le sérieux de
l’entreprise de maçonnerie visà-vis de son client. Précisons
que les bureaux de contrôle
ont le droit de donner un avis
sur les modalités et l’application de ces autocontrôles, voire
ponctuellement de demander
une fiche renseignée. Mais ils
ne peuvent en aucun cas exiger
toutes les fiches d’autocontrôle
renseignées pour les analyser.
Pour en savoir plus
UMGO-FFB (Union de la
maçonnerie et du gros œuvre),
tél. : 01 40 69 51 59,
www.umgo.ffbatiment.fr, fiches
téléchargeables dans l’espace
adhérents.
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
21
ENVELOPPE
DOUBLES FENÊTRES Un rôle à jouer
en rénovation énergétique
« UNE DEMANDE
GÉNÉRALEMENT LIÉE
AU BRUIT »
Fabrice Priou,
responsable
des Ateliers
Chollet Frères
(Val-de-Marne).
Quand une fenêtre ne peut être remplacée facilement par une
menuiserie à double vitrage, notamment pour des raisons
esthétiques, la double fenêtre est une alternative intéressante
et performante sur les plans énergétique et acoustique.
1
2
© YVES BELMONT/DRAC RHÔNE-ALPES
E
xploitant les propriétés
isolantes de la lame d’air
– le principe même du
double vitrage –, la double fenêtre
n’est aujourd’hui guère mise en
œuvre en construction neuve que
dans les immeubles tertiaires à
double peau, mais peut représenter une solution intéressante en
rénovation pour améliorer la performance énergétique et acoustique du bâtiment.
L’ajout d’une seconde fenêtre peut
théoriquement se faire côté extérieur (en complément d’une isolation thermique par l’extérieur,
elle supprime les ponts thermiques) ou côté intérieur, dès
lors que la fenêtre existante est
posée dans l’épaisseur du mur en
feuillure (elle ne doit pas être au
nu intérieur). En pratique, cette
solution se limite le plus souvent
aux immeubles de certains quartiers protégés des grandes villes,
dont les façades sont classées. Elle
s’impose alors face au remplacement très coûteux de la menuiserie d’origine par une menuiserie d’aspect identique intégrant
joints et double vitrage, et par
d’autres avantages. Elle évite en
effet la dépose de la menuiserie
existante et permet de conserver l’esthétique des façades, qui
est une exigence des architectes
des Bâtiments de France. Placée
côté intérieur, à l’abri des intempéries et du rayonnement solaire
direct, la deuxième fenêtre peut
être fabriquée dans une essence
locale non suffisamment durable
1 CÔTÉ INTÉRIEUR la seconde fenêtre
peut être posée si la fenêtre existante
est dans l’épaisseur du mur en feuillure.
2 LES DOUBLES FENÊTRES sont
particulièrement adaptées
aux façades des bâtiments classés.
naturellement (pin par exemple)
et s’affranchir des contraintes
de conception relatives à l’exposition à la pluie (drainages, calfeutrements…). Autres atouts :
ouverte en hiver lorsque la façade
est exposée au soleil, elle permet de profiter au mieux des
apports solaires. Et pour améliorer le confort d’été, une protection
solaire pourra être placée entre les
deux fenêtres sans modifier l’aspect extérieur de la façade.
Pour le menuisier, la conception
sur mesure, la fabrication et l’ins-
tallation de la deuxième fenêtre
sont valorisantes et peuvent se
conjuguer au diagnostic et à
la rénovation de la menuiserie
existante, qui demande un vrai
savoir-faire (rénovation des pièces
d’appui, des petits bois, des bains
de mastic, de la finition…) et
nécessite certaines précautions. Le
châssis intérieur devra être suffisamment dimensionné pour ne
pas bloquer l’ouverture complète
de la fenêtre extérieure, et des
entrées d’air devront être ménagées sur les deux menuiseries
pour permettre la ventilation du
local et prévenir les phénomènes
de condensation.
Souhaitant à terme insérer une annexe sur le sujet au
NF DTU 36.5 « Mise en œuvre
«Nos clients sont des syndics et des
particuliers, qui nous sollicitent
généralement pour des problèmes
de bruit. À condition que l’épaisseur
des murs le permette, nous
préconisons l’installation d’une
deuxième fenêtre, qui se fait au nu
de la paroi intérieure. Deux options
sont possibles. Si on est puriste, on
propose une deuxième fenêtre sur
mesure en 32 mm d’épaisseur avec
simple vitrage et quincaillerie
à l’ancienne. Ou bien on conseille, et
c’est notre cas, une deuxième fenêtre
performante avec double vitrage et
double joint, qui apporte une nette
amélioration phonique et thermique.
Cette solution n’a guère qu’un
inconvénient: elle altère légèrement
le clair de jour si l’on utilise des vitres
standard, inconvénient qui peut
facilement être corrigé par
l’utilisation d’un vitrage spécial.
À Paris, à côté de nombreux
immeubles du quai Voltaire et du
quai d’Orsay, nous avons installé une
deuxième fenêtre dans une chambre
d’un immeuble neuf du VIIe arrondissement, déjà équipée d’un double
vitrage, où les propriétaires
exigeaient une isolation acoustique
parfaite, ainsi que dans le cabinet
d’un psychiatre du Ve arrondissement
dont la fenêtre, au cinquième étage,
donnait sur la rue.»
des fenêtres et portes extérieures »,
l’Union charpente menuiserie parquets (FFB-CMP) élaborera dans un premier temps un
guide pour la prescription, énumérant les spécificités de mise en
œuvre des systèmes de doubles
fenêtres.
POUR EN SAVOIR PLUS
FFB-CMP (Fédération française
du bâtiment charpente, menuiserie,
parquets), tél. : 01 40 69 57 40,
www.polebois.ffbatiment.fr
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
23
RT 2012
OUTIL EN LIGNE POUR LES ACTEURS
Le pôle Fenêtre de la
FFB vient de mettre
en ligne un outil pour
aider les entreprises,
les fabricants
et les bureaux
d’études à répondre
aux exigences
de la nouvelle
réglementation
thermique.
Fiche de calcul pour
le dimensionnement
des parois vitrées,
guides techniques et
informations diverses
sont accessibles en
quelques clics.
A
vec la RT 2012, les
professionnels de
la menuiserie, du
vitrage, des fermetures et protections solaires, mais aussi les
bureaux d’études thermiques
et les concepteurs sont tenus
de maîtriser les caractéristiques
d’un composant majeur de l’enveloppe : la paroi vitrée. La situation est nouvelle pour les uns
comme pour les autres. Pour
la première fois, la réglementation thermique reconnaît la
paroi vitrée – fenêtres, façades
et portes – dans sa globalité et
non plus comme une addition
de composants ou du simple
point de vue des déperditions
thermiques.
Tenus de fournir une note de
calcul aux bureaux d’études, les
fabricants devront pouvoir calculer (pour leur usage et pour les
besoins du calcul réglementaire)
24
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
1
une vingtaine de caractéristiques
telles que le coefficient de transmission thermique (Uw), le facteur de transmission solaire
(Sw) et le facteur de transmission lumineuse (TLw). Le tout
en tenant compte des variations
saisonnières des apports solaires
et de la position ouverte et fermée de la fermeture ou du store,
désormais pleinement pris en
compte dans la définition de la
paroi vitrée.
NOUVELLE MÉTHODE
DE CALCUL POUR
LES BUREAUX DÉTUDES
Pour les bureaux d’études, la
situation est encore plus nouvelle. En effet, les concepteurs
responsables du cahier des
charges des projets et les thermiciens devront s’appuyer sur
ces mêmes données « réelles »
pour calculer le coefficient Bbio
du bâtiment au lieu de raisonner,
comme ils le faisaient généralement jusqu’alors, sur les valeurs
« par défaut » des règles Th-Bat
du CSTB.
Ils devront aussi se familiariser
a minima avec ces calculs pour
dimensionner les parois vitrées
d’un projet en fonction de ses
autres caractéristiques, comme
son orientation ou son type de
pose.
UN SITE D’AIDE AU CALCUL
Pour prévenir les difficultés que
la nouvelle règle du jeu pourrait
susciter lorsque son application
va se généraliser, début 2013,
les unions et syndicats du pôle
Fenêtre de la FFB, à l’origine de
plusieurs ouvrages de sensibilisation et d’information, ont fait
développer en 2011 un outil de
calcul des performances des parois vitrées associées à leur protection : Physalis. Spécialement
destiné aux bureaux d’études
des fabricants, Physalis est également utilisé comme moteur
de calcul pour le site Internet
« Paroi vitrée RT 2012 » (www.
paroisvitreert2012.com), réalisé
par le pôle Fenêtre et plus accessible pour l’ensemble des
acteurs concernés par la nou-
LE PÔLE FENÊTRE
DE LA FFB
Créé fin 2008, le pôle
Fenêtre réunit cinq organisations professionnelles
membres de la FFB, qui
ont décidé de se regrouper
pour valoriser à la fois leurs
complémentarités et leurs
intérêts communs. Il est à
l’initiative de nombreuses
actions à destination des
professionnels, notamment
la publication d’une fiche
d’autocontrôle de pose
des menuiseries, d’une
brochure sur le marquage
CE des fenêtres et portes
extérieures et d’un guide
technique sur les caractéristiques énergétiques
et lumineuses des parois
vitrées(1). Le pôle travaille
également à l’accompagnement des entreprises dans
la mise en place de la RT
2012 et sur les aspects de
formation et de qualification
des entreprises.
(1) Documents téléchargeables
sur le site www.polefenetre.fr
ENVELOPPE
DE LA PAROI VITRÉE
1 LE SITE « Parois vitrées
RT 2012 » destiné
aux bureaux d’études…
2 … ET SA VERSION
institutionnelle.
2
velle réglementation. Ouvert
aux professionnels depuis septembre, « Paroi vitrée RT 2012 »
permet aux bureaux d’études de
réaliser gratuitement la fiche de
calcul d’une paroi vitrée à partir
d’une dizaine de menus dérou-
lants donnant accès à une cinquantaine de critères prédéfinis : matériau, type de paroi (un
ou plusieurs vantaux, panneau
coulissant ou battant), type de
vitrage, type de protection…
Les bureaux d’études disposent
RT 2012 » permet d’accéder à
d’autres informations : règles de
calcul, guides techniques… En
complément de cette boîte à outils réservée aux professionnels,
le pôle Fenêtre de la FFB a mis
en ligne à l’automne un site institutionnel (www.polefenetre.fr),
où peuvent être consultées des
informations générales et où figurent des liens vers les sites des
unions et syndicats – et bien sûr
ainsi des données à utiliser pour vers « Paroi vitrée RT 2012 ». le calcul du coefficient Bbio, nécessaire dès le dépôt du permis POUR EN SAVOIR PLUS
de construire. Outre la fiche de
Pôle Fenêtre de la FFB : FFB-CMP,
calcul, qui peut être sauvegardée FFB Métallerie, FFB Fermeture
dans un compte utilisateur pour et store, SNFA-FFB, FFPV-FFB.
Voir coordonnées p.9.
être retravaillée, « Paroi vitrée
«UNE ACTIVITÉ PLUS MOTIVANTE POUR NOS MÉTIERS»
Thierry Gatineau, responsable de Prod’Alu 01 (Bourg-en-Bresse, Ain),
chef de file du groupe Énergie à l’Union des métalliers
La RT 2012 a-t-elle commencé à impacter votre activité ?
Nous sommes aujourd’hui dans une période de transition qui se prolonge
davantage que nous le pensions. Nous voyons sortir sur le marché de
nouvelles gammes de profils offrant de meilleures performances, mais
90 % des chantiers sont encore réalisés avec les anciennes gammes. La
capacité technique d’atteindre de meilleures performances n’est pas en
cause. C’est plutôt la demande qui n’embraye pas, car la RT 2012 est en
place mais pas les financements. Les économistes continuent à se baser
sur les derniers marchés traités, or les nouveaux profils, plus épais, sont
plus coûteux (entre 12 et 25 %), et la fabrication des châssis, plus
technique, augmente le temps de travail (de l’ordre de 20 %). Ainsi, bien
des cahiers des charges ne sont toujours pas conformes à la nouvelle
réglementation. Nous avons l’impression de zigzaguer, alors qu’il faudrait
se lancer dans la nouvelle dynamique, car tous les ouvrages qui vont se
faire à partir de 2013 devront être conformes.
Concrètement, qu’implique pour vous la RT 2012 ?
Nous n’avons pas de valeur fixe à respecter, parce que ce qui est
demandé est une performance globale du bâtiment. Le coefficient
thermique de la paroi vitrée se trouve donc pondéré par les autres
dispositions. Dans les faits, l’obligation d’amélioration des performances
des parois vitrées représente un sacré saut technologique.
À terme, la reconnaissance du rôle de la paroi vitrée et sa montée en
technicité devraient susciter une activité plus motivante pour nos
métiers sur le plan technique et économique, car il doit être possible
de contribuer encore mieux au rendement du bâtiment. Ce qui suppose
de progresser dans la qualité de fabrication et de pose, qui chez nous
intègre la pose du vitrage.
Quel est selon vous le principal apport de « Paroi vitrée RT 2012 » ?
Pour nous qui sommes dotés d’un bureau d’études et réalisons
l’ensemble des calculs, l’intérêt d’un tel site est d’abord qu’il met tout le
monde à égalité par rapport aux exigences de la réglementation et
permet d’éviter les erreurs dues au manque d’information. Ce qui est
intéressant, c’est que l’on soit tous sur les mêmes bases. C’est la
première condition pour avancer.
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
25
ENVELOPPE
TOITURES-TERRASSES
Des recommandations professionnelles
pour l’isolation thermique
P
our répondre aux exigences
de la réglementation thermique 2012, les toitures relevant
de la série des NF DTU 43 (toitures-terrasses et toitures inclinées avec étanchéité) devront
désormais être davantage isolées.
En parallèle, leur mise en œuvre
devra être parfaite, tenant davantage compte des lois physiques des
transferts thermiques et hygrométriques dans une paroi, afin
de prévenir les risques de dommages qui pourraient intervenir
en construction neuve comme en
rénovation. La qualité de la mise
en œuvre fait l’objet des Recommandations professionnelles pour
la conception de l’isolation thermique des toitures-terrasses et des
toitures inclinées avec étanchéité
publiées par la CSFE-FFB en juin
dernier. L’objectif premier, face
au développement des pratiques
non-conformes (isolant placé
sous l’élément porteur), est de
rappeler quelques principes-clés
des règles de l’art : le rôle protecteur de l’isolation placée au-dessus de l’élément porteur contre
les chocs thermiques et le risque
de fissuration pour les toitures en
maçonnerie ; les phénomènes de
condensation à l’intérieur de l’isolant en cas d’isolation en sous-face
et les risques de dommages structurels graves avec des éléments
porteurs en bois (pourrissement) ;
la position impérative du point de
rosée au-dessus du pare-vapeur…
Pour aider les professionnels
à atteindre les performances
«UTILES POUR LA CONCEPTION,
L’EXÉCUTION ET LA SÉCURITÉ»
Manuel Decoodt, responsable Étanchéité
de l’entreprise Etandex à Saclay (Essonne)
« Le véritable impact de la nouvelle réglementation pour les entreprises,
avant l’augmentation des épaisseurs d’isolant en partie courante, c’est
l’isolation des acrotères. On ne le faisait pas auparavant, et au départ c’était
un peu un casse-tête sur les chantiers. Pour cette raison, nous avons choisi
d’en détailler l’exécution dans les recommandations. Seules les solutions
réalistes, qui fonctionnent, ont été retenues. Elles relèvent de gestes
courants et ne nécessitent qu’une petite mise en route pour être maîtrisées.
Elles sont destinées aux exécutants mais pas uniquement, car les architectes et les bureaux d’études pourront s’en servir sur les aspects dimensionnement et sécurité (l’isolation des relevés interdit de fixer les gardecorps de façon classique). Ces recommandations seront pleinement utiles
en neuf, mais également en rénovation, car les clients nous demandent là
aussi une amélioration des performances thermiques. »
© CSFE-FFB
Avant l’application généralisée de la nouvelle réglementation thermique, début 2013,
la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE-FFB) rappelle les grands principes
à respecter en matière d’isolation des toitures avec étanchéité pour prévenir les sinistres et
propose, schémas à l’appui, des solutions pour l’exécution des relevés sur acrotères avec isolation.
LES NOUVELLES RÈGLES professionnelles présentent des schémas
de solutions d’exécution de relevés d’étanchéité.
requises, ces recommandations
proposent, outre les solutions de
base, plusieurs alternatives fondées sur la répartition de l’isolation au-dessus de l’élément porteur et en sous-face. L’ouvrage
consacre par ailleurs un chapitre
important au traitement des
ponts thermiques. Principalement
localisés au niveau des acrotères
(pour ce qui concerne les travaux des étancheurs), ils doivent
être traités lors de la construction par intégration de rupteurs
thermiques ou par une isolation
spécifique complétant l’isolation
thermique par l’extérieur des
façades du bâtiment. Sur ce sujet,
les recommandations rappellent
les préconisations figurant dans
les NF DTU, notamment le compartimentage de l’isolation de la
partie courante vis-à-vis des relevés, afin que celle-ci reste protégée
contre d’éventuelles fuites dues à
l’endommagement des relevés.
Les recommandations élargissent
également la palette des matériaux
traditionnels – laine minérale,
perlite, verre cellulaire – à des isolants qui n’étaient pas jusqu’alors
utilisés en relevés : polyuréthanne
(PUR), polyisocyanurate (PIR) et
polystyrène extrudé (XPS).
Afin de clarifier les explications,
dix schémas présentent des solutions d’exécution de relevés sur
toitures-terrasses inaccessibles,
techniques et végétalisées, avec
élément porteur en maçonnerie.
Les cas non abordés, en particulier les toitures avec éléments porteurs en tôles d’acier nervurées et
en bois, seront traités dans une
prochaine édition.
POUR EN SAVOIR PLUS
CSFE-FFB (Chambre syndicale
française de l’étanchéité),
tél. : 01 56 62 13 20,
www.etancheite.com
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
27
ENVELOPPE
ITE Recenser les savoir-faire métier
Pour valoriser les savoir-faire de l’entreprise en ITE,
l’UNEEF-FFB recense les gestes éprouvés en matière de traitement
des points singuliers – un chapitre-clé du futur Cahier du façadier,
à paraître en 2013.
’isolation thermique par l’extérieur (ITE) est souvent assimilée à un métier d’embellissement
ou de finition. La méconnaissance de sa technicité s’illustre
aujourd’hui par la prééminence
des « systèmes » et un manque
d’information et d’accompagnement de la part des industriels sur
la mise en œuvre des produits et
le traitement des points singuliers (fixations de stores, isolation
des tableaux de fenêtres, arrêts
sous toiture…). Conséquence : la
mise en œuvre non-conforme des
accessoires est à l’origine de malfa-
L
çons et de sinistres qui pourraient
aisément être évités.
Ce constat a convaincu la profession de la nécessité de remettre au
premier plan et de s’approprier
les savoir-faire du métier, dont les
règles de l’art, s’agissant de la filière
humide, ne sont pas fixées par un
NF DTU. La première étape de la
démarche amorcée par l’UNEEFFFB consiste à recenser, via les
entreprises, les solutions de traitement des points singuliers reconnues par les professionnels, ne
serait-ce qu’à l’échelle locale, et
validées par un bureau de contrôle,
«LES FAÇADES DEVIENNENT UN LOT TRÈS TECHNIQUE»
Benoît Raymond et Bernard Ponzio, responsables de France ITE
(Louhans, Saône-et-Loire)
« Un des problèmes que nous rencontrons en ITE,
c’est que les façades deviennent un lot très technique
et que l’on reste dans des habitudes de conception
ancienne qui méconnaissent les contraintes
d’exécution, les exigences de performance et les
interfaces entre les différents corps de métiers.
Dans neuf cas sur dix, cela conduit notre bureau
d’études à revoir les projets pour proposer aux maîtres
d’ouvrage des variantes de conception et de méthode
(découpage, jonctions, points singuliers) pour
28
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
supprimer des ponts thermiques (par exemple
en plaçant fenêtre et isolant dans le même plan),
ou pour assurer la continuité de la performance quand
plusieurs procédés (enduit, bardage) sont mixés.
Ces questions n’ont rien d’accessoire car nous
sommes soumis à une double réception, d’ordre
technique et esthétique.
Et nous ne perdons pas de vue qu’en cas de sinistre
ou d’insuffisance de performances, c’est l’entreprise
qui devra assumer la responsabilité de l’ouvrage. »
toutes filières confondues, en neuf
comme en rénovation. Soit au total
quelque 200 cas regroupés en huit
familles : accessoires, départs, arrêts
verticaux, arrêts hauts, ouvertures,
jonction des systèmes avec différentes finitions, joints de dilatation, modénatures. Cet inventaire mis en chantier en septembre
2011 se concrétisera sous la forme
d’un recueil de fiches présentant
de façon très pédagogique, pour
chaque cas : une photo du produit, un schéma de principe et une
séquence illustrée et légendée des
phases de mise en œuvre. Systématiquement, un renvoi sera fait vers
un NF DTU, vers le CPT n° 3035
(qui fait aujourd’hui référence
pour la mise en œuvre) ou vers
des règles professionnelles.
Cet ouvrage, qui devrait commencer à être diffusé auprès des entreprises à la rentrée 2012, sera ultérieurement complété par d’autres
chapitres : « Généralités » et « Traitement des parties courantes » pour
chaque filière, et par des rubriques
consacrées à d’autres aspects du
métier : techniques (échafaudages),
juridiques, réglementaires (incendie, séismes)… Il composera ainsi,
à l’horizon 2013, le Cahier du façadier, l’ouvrage de référence dans le
métier.
POUR EN SAVOIR PLUS
UNEEF-FFB (Union nationale des
entrepreneurs d’enduits de façade),
tél. : 01 40 69 51 69
ENTREPRISE FRANCE ITE, LOUHANS (71)
Entreprise
titulaire
de la marque
ENVELOPPE
ÉCRANS SOUPLES DE SOUS-TOITURE Quand et comment les utiliser?
Les aléas climatiques sont l’une des raisons qui justifient
l’installation d’écrans souples de sous-toiture. Mais il faut connaître
les règles de choix et de mise en œuvre que dicte le type de pose.
ans la construction, la prévention de certains risques
conduit à instituer des règles.
Les unes s’appliquent obligatoirement (réglementation), les
autres relèvent de l’usage. Tel est
le cas, dans les métiers de la couverture, avec la mise en œuvre
des écrans de sous-toiture,
omniprésents dans des régions
comme l’Alsace et peu répandus au sud de la Loire et dans
les zones côtières. Or il arrive
que des événements climatiques
imprévus semblent remettre en
cause le bien-fondé de l’usage et
conduisent les professionnels à
s’interroger sur leur responsabilité et leur pratique en matière de
conseil. Si, au final, le bilan des
dégâts occasionnés, autrement
dit le rapport coût/bénéfice de
l’écran de sous-toiture, n’est pas
une raison suffisante pour systématiser son emploi à toutes les
couvertures, il justifie un rappel des cas où l’installation est
nécessaire ainsi que les principaux critères de choix et principes de mise en œuvre.
LE CHOIX DU PRODUIT
DÉPEND DU TYPE DE POSE
Les écrans souples de sous-toiture sont destinés à contribuer à la protection des toitures
en petits éléments discontinus (ardoises, tuiles) contre les
CHOIX DES ÉCRANS DE SOUS-TOITURE SELON LE TYPE DE POSE
CLASSEMENT E – S – T
TYPE DE POSE
E
T (1)
S
E1
E2
Sd1
Sd2
Sd3
TR1
TR2
TR3
Tendue sur support
discontinu avec ventilation
en sous-face de l’écran
(par exemple entre
chevrons)
O
O
O
O
O
O (1)
O (1)
O (1)
Sur support continu
(type voligeage)
ventilé en sous-face(2)
O
N
O (2)
O (2)
O (2)
N
O (3)
O (3)
Tendue sur support
discontinu sans ventilation
de la sous-face (au contact
de l’isolant et/ou sur lame
d’air non ventilée)(4)
O
N
O
N
N
O (1)
O (1)
O (1)
Au contact d’un complexe
isolant type panneau
sandwich ou sarking(4) (5)
O
N
O
N
N
N
O (5)
O (5)
BÂTIMÉTIERS
(1) E1 plus résistant que E2.
(2) Par ordre de performance croissante.
POUR EN SAVOIR PLUS
O: usage prévu – N: usage non prévu
1. TR1 : entraxe maximal de 45 cm. TR2 : entraxe maximal de 60 cm. TR3 : entraxe maximal de 90 cm.
2. L’épaisseur minimum de la lame d’air en sous-face du support continu varie selon la nature de l’écran:
- 2 cm minimum si l’écran est Sd1 ;
- 4 cm minimum si l’écran est Sd2 ou Sd3 et la longueur de rampant est inférieure ou égale à 12 m;
- 6 cm minimum si l’écran est Sd2 ou Sd3 et la longueur de rampant est supérieure à 12 m.
3. Entraxe des liteaux support de la couverture selon les NF DTU concernés ou à défaut 1,20 m au maximum.
4. Ce type de pose nécessite impérativement un écran hautement perméable à la vapeur d’eau (classe Sd1)
ainsi que l’emploi d’un pare-vapeur (norme NF EN 13984) continu et indépendant côté interne de la paroi
constituant le complexe de toiture.
5. La classe de résistance TR sera retenue en fonction des prescriptions de l’Avis technique du complexe isolant.
30
risques de pénétration de neige
poudreuse, de suie et de poussières, dans les conditions prévues par les DTU des séries 40.1
et 40.2 et les Avis techniques de
couvertures en petits éléments
des constructions en climat de
plaine (dont l’altitude est inférieure à 900 m).
En dehors des cas où leur installation est imposée (demande
formelle des documents particuliers du marché, notamment
en accompagnement de la pose
d’une isolation en laine minérale sous rampant ; exigence
de l’Avis technique du procédé
employé), leur utilisation est
nécessaire pour la pose des tuiles
dans des conditions de « pente
abaissée » ou la mise en œuvre
de tuiles « à faible pente » bénéficiant d’un Avis technique ou
d’un document technique d’application. Le choix du produit et
de ses performances est déterminé par le type de pose (voir
tableau) ; il doit s’opérer en fonction des trois critères du classement E-S-T (homologation
CSTB) : la résistance au passage de l’eau (E1, E2(1)), la perméance à la vapeur d’eau (de
Sd1 à Sd3(2)), enfin la résistance
mécanique (de TR1 à TR3(2)). SEPTEMBRE 2012
UNCP-FFB (Union nationale des
chambres syndicales de couverture
et de plomberie de France),
www.uncp.ffbatiment.fr
ENTREPRISE ISOTOIT, ST-MARIE-DESCHAMPS (76)
Entreprise
titulaire
de la marque
« LA RESPONSABILITÉ
DE L’ENTREPRISE
POUVAIT-ELLE ÊTRE
ENGAGÉE ? »
Michel Huré, responsable
de l’entreprise Isotoit
(Sainte-Marie-des-Champs,
Seine-Maritime)
« Au mois de février
2012, il y a eu dans
toute la région
normande
d’importantes
chutes de neige
accompagnées de
fortes rafales de vent. À la suite de
ces intempéries, j’ai été contacté
par deux clients pour constater que
de la neige poudreuse avait
pénétré dans leurs combles au
niveau des raccords de toiture et
d’une chatière. J’ai aussitôt appelé
le responsable de la fédération
départementale Rouen-Dieppe,
pour qu’il me reprécise les règles
en matière d’installation d’écrans
de sous-toiture et m’indique si la
responsabilité de l’entreprise
pouvait être engagée. Je restais
assez serein car, en raison
de l’exposition des constructions
en bord de mer, je conseille
systématiquement l’installation
d’une sous-toiture à haute
perméabilité à la vapeur d’eau
à mes clients, et je fais figurer
cette préconisation sur mes devis.
Ainsi, l’entreprise n’a pas été
tenue pour responsable et
les dommages, limités aux
embellissements (papiers peints,
peinture), ont été pris en charge
par les assurances multirisques
habitation des propriétaires.
Cette péripétie et les règles
d’utilisation des écrans de
sous-toiture ont depuis lors été
rapportées dans un « flash info »
publié par la fédération départementale, et diffusé à l’ensemble
des adhérents de la région. »
© REPARAZ
D
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
31
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
MAINTIEN À DOMICILE Une carte à jouer pour les électriciens
Pour faciliter la vie
à domicile des
personnes très âgées
voire dépendantes,
l’électricien dispose de
solutions techniques
éprouvées.
La difficulté tient
davantage au choix
des solutions adaptées
à chaque personne
et chaque situation.
Un aspect psychologique important, que des formations peuvent
aider à appréhender.
© LEGRAND
L
e maintien des personnes âgées à domicile est un enjeu de
société et leurs attentes sont très
importantes. Pour les entreprises
d’électricité, c’est un marché à
fort potentiel, car elles ont dans
ce domaine des solutions techniques à apporter pour faciliter
la vie. « Les personnes vieillissent
mais veulent rester chez elles. Il
est donc nécessaire d’adapter le
logement en conséquence ; c’est
une demande qui va aller croissant », constate Étienne Charrais,
de l’entreprise d’électricité plomberie et chauffage Charrais et fils,
à Richelieu (Indre-et-Loire), qui
s’est notamment fait une spécia-
lité de l’adaptation des salles de
bains. Mais c’est un marché difficile à aborder, car les entreprises
n’ont que très rarement la personne concernée en direct, mais
un intermédiaire : famille, services sociaux ou ergothérapeute.
« Chaque cas est particulier, poursuit l’entrepreneur. Le degré d’in-
UNE PLATE-FORME
VISIOPHONIQUE permet
de garder le contact
avec les proches et
de rompre l’isolement.
validité n’est pas le même et peut
évoluer dans le temps. Comme il
n’y a pas de solution reproductible, la prescription n’est pas
toujours simple à réaliser. Malgré
notre expertise dans ce domaine,
PRÉCÂBLER LES LOGEMENTS
notre vision des choses n’est pas
Volets automatiques, motorisation de la porte de garage ou du portail…
toujours la bonne. L’ergothéLes nouvelles technologies peuvent sans aucun doute apporter un réel
rapeute peut nous aider dans le
service aux personnes à mobilité réduite. Cependant, ces solutions ne sont
choix d’un matériel plus adapté
pas toujours faciles à mettre en œuvre quand elles n’ont pas été anticipées.
à la personne, par rapport à son
Ainsi, si l’on envisage dans une construction l’installation à terme de
ce type de services, il est conseillé de mettre en place un précâblage (énergie handicap. Dans tous les cas, cela
demande du temps, plus encore
et supports de communication). Dans un contexte évolutif et préventif,
le précâblage offre un triple avantage : installer un système basique peu
s’il n’y a pas d’ergothérapeute.
coûteux et modulable ; rendre simple l’installation ultérieure d’un système
Et quand on a affaire directedomotique ; assurer la pérennisation de l’habitat.
ment aux clients, il faut avoir la
Pour être complet, le précâblage doit être systématique et banalisé, afin
patience de les rencontrer à plude pouvoir traiter tous les domaines : alarme électrique, téléassistance,
sieurs reprises pour bien cerner
commandes des éclairages et des automatismes multimédias…, tous ces
équipements pouvant s’installer au fur et à mesure des besoins.
leurs demandes et leurs besoins. »
FONCTIONNALITÉ
ET SIMPLICITÉ
Sur le plan technique, les solutions existent depuis longtemps,
l’important étant, selon Étienne
Charrais, « d’éviter l’usine à gaz.
Je ne vais pas chercher la domotique, je privilégie la fonctionnalité et la simplicité : automatisme pour la lumière, pour la
sécurité incendie… » La technologie permet néanmoins d’aller
plus loin avec, par exemple, la
possibilité de mettre en place des
retours sonores pour les malvoyants, des systèmes permettant un arrêt automatique des
robinets lors d’un débordement
de baignoire pour les personnes
atteintes de la maladie d’Alzheimer, ou des médaillons détecteurs de chutes couplés à un service de téléassistance. Internet et
le Wifi sont aussi un moyen pour
l’entourage d’établir ou de maintenir un contact à distance avec
la personne âgée. Dans ce cadre,
l’électricien gérera la station téléphonique et mettra en place des
webcams. Il pourra aussi faire en
sorte que les relations avec l’environnement immédiat, notamment visuelles, puissent se faire
avec l’extérieur, via la porte d’entrée par exemple. Mais pour que
les équipements soient fonctionnels et rendent véritablement le
service attendu, il est important
d’expliquer le fonctionnement
des appareils installés, de manière
régulière. Cela peut être proposé
dans un contrat spécifique. POUR EN SAVOIR PLUS
FFIE-FFB (Fédération française
des entreprises de génie électrique
et énergétique),
tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
33
L’HABILITATION ÉLECTRIQUE,
La réglementation
impose que toutes les
personnes travaillant
au voisinage
d’installations
électriques bénéficient
d’une formation
à la sécurité
et reçoivent une
habilitation délivrée
par l’employeur.
D
epuis le 5 mai 2012(1),
l’habilitation électrique, qui n’est pas
une nouveauté en soi, concerne
tous les corps d’état du bâtiment. Électriciens bien sûr, mais
aussi plaquistes, peintres, plombiers, maçons, menuisiers…,
quel que que soit le statut de
la personne dans l’entreprise :
salariés, intérimaires, soustraitants ou encore travailleurs
indépendants. Cela concerne
tous les opérateurs de l’entreprise, y compris les non-électriciens, qui travaillent au voisinage d’installations électriques
(magasiniers, services généraux, informaticiens, techniciens
après-vente…). Les entreprises
bénéficient d’une phase transitoire de trois ans pour habiliter
toutes les personnes concernées.
« NOUS AVONS OPTÉ POUR LA FORMATION
E-LEARNING POUR LA PARTIE THÉORIQUE »
Manuel Candeias,
gérant de la société Camibat (Nord)
« Dans mon entreprise, en raison
de notre activité (sécurité incendie),
l’habilitation électrique est quelque
chose d’assez naturel ; je suis très
à cheval sur la question et nous avons toujours veillé
à ce que le chef d’équipe soit habilité. Les nouvelles
dispositions ne vont pas changer fondamentalement
nos pratiques. Le plus important, c’est de trouver
des formations adaptées et efficaces. Pour notre part,
nous avons opté depuis quelque temps pour
des formations intégrant du e-learning (apprentissage
en ligne). L’avantage, c’est que les salariés peuvent
se former au sein de l’entreprise, dans une salle dédiée et
avec un encadrement. Ainsi chacun peut aller à son rythme.
En général, la partie théorique de la formations dure au
moins quatre heures (2 x 2 heures). Elles sont sanctionnées
par un examen de type QCM.
CODIFICATION DES SYMBOLES D’HABITATION ÉLECTRIQUES
1er caractère
Domaine de tension
Tensions
B : basse tension (BT) et très basse tension (TBT).
H : haute tension.
2e caractère
Type d’opération
Travaux d’ordre non-électrique
0 : pour un exécutant ou un chargé de chantier.
Travaux d’ordre électrique
1 : pour un exécutant.
2 : pour un chargé de travaux.
Interventions BT
R : intervention BT générale.
S : intervention BT élémentaire.
Consignation
C : pour un chargé de consignation électrique.
Opérations spécifiques
E : Essai, Mesurage, Vérification ou Manœuvre.
Opérations photovoltaïques
P : Opération photovoltaïque.
3e caractère
Lettre additionnelle
Complète, si nécessaire,
les travaux
V : travaux réalisés dans la zone de voisinage renforcé HT (Zone 2)
ou travaux d’ordre électrique hors tension dans la zone de voisinage renforcé BT (Zone 4) :
T : travaux sous tension.
N : nettoyage sous tension.
X : opération spéciale.
Attribut
Complète, si nécessaire,
les caractères précédents
Écriture en clair du type d’opération d’essai, de mesurage, de vérification,
ou de manœuvre d’un opérateur.
Extrait de la norme NF C 18 510, disponible auprès de l’UTE.
34
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
UNE OBLIGATION POUR TOUS
Pour les salariés qui le sont déjà,
l’habilitation reste valable pendant la phase transitoire. Ainsi,
un salarié formé en 2011 reste
habilité jusqu’en 2014 suivant
l’ancien référentiel. Cependant,
il devra travailler en coordination avec des personnels habilités suivant la nouvelle norme, et
il est plus que conseillé de veiller
à sa remise à niveau.
HABILITATION
EN FONCTION DU RISQUE
Cette disposition issue de la
nouvelle norme NF C 18-510,
qui a fait l’objet d’une reconnaissance réglementaire par
arrêté, vise à lutter contre les
risques électriques, qui peuvent
être fatals. En effet, effectuer des
opérations sur des installations
électriques ou dans leur voisinage, comme la dépose de carrelage à proximité d’une prise ou
le nettoyage de parties d’installations, n’est pas anodin et comporte des risques réels. Mais tous
les salariés ne sont pas confrontés au même niveau de risque.
C’est pourquoi la nouvelle
norme fixe le type d’habilitation en fonction du risque électrique. Les salariés seront habilités en fonction des tâches qu’ils
effectuent.
Il importe ainsi de bien définir
ce qu’est un travail « au voisinage » d’une installation. Ces
travaux sont exécutés à proximité de pièces nues sous tension,
soit sur des installations électriques mises hors tension (par
exemple, remplacement d’un
disjoncteur mis hors tension
dans une armoire électrique
industrielle mise hors tension),
soit sur des installations non-
électriques, par exemple des travaux de peinture dans un local
électrique. Dans tous les cas, la
réglementation incite désormais
les entreprises à entreprendre le
maximum d’interventions hors
tension et encadre davantage le
travail sous tension.
FORMATION OBLIGATOIRE
Des actions de formation
doivent être mises en place par
les entreprises afin de former
leur personnel aux nouvelles
habilitations électriques. Pour
les identifier, il est recommandé
de s’appuyer sur l’analyse des
tâches effectuées par les responsables techniques. L’employeur
ne peut délivrer une habilitation
qu’après s’être assuré que le salarié a reçu une formation théorique et pratique (l’organisme
devant désormais remettre une
attestation d’évaluation des
acquis et plus seulement une
attestation de présence) sur les
risques liés à l’électricité, et qu’il
est capable d’accomplir, en toute
sécurité, les tâches qui lui sont
confiées. L’employeur doit également remettre à chaque personne habilitée un recueil de
prescriptions, issu de la norme
NF C 18-510, en l’accompagnant dans certains cas d’une
instruction de sécurité. Une
partie des formations peut être
effectuée à distance (e-learning),
essentiellement les niveaux
« basse tension » (B0, B1, BS), le
complément sur la partie pratique devant impérativement
être également réalisé pour permettre la délivrance de l’habilitation.
(1) Arrêté du 26 avril 2012.
POUR EN SAVOIR PLUS
• FFIE-FFB (Fédération française
des entreprises de génie électrique
et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00,
www.ffie.fr
• Pour les formations, adressez-vous
aux instituts de la formation et de
recherche du bâtiment (IFRB)
www.formation-batiment.fr
DURÉES RECOMMANDÉES DES FORMATIONS EN FONCTION DE TYPE D’HABILITATION
Symbole
Module tronc commun
(volet théorique)
Module spécifique + évaluation
(volet pratique)
Durée en jour(s)
BO-HO-HOV Éxécutant
6h
2h
1
BO-HO-HOV
Chargé de chantier
6h
4h
1,5
BP Photovoltaïque
6h
4h
1,5
BS
6h
8h
2
BE Manœuvre
6h
8h
2
HE Manœuvre (HTA)
6h
8h
2
BE Mesurage –
BE Vérification
14 h
3 h 30
2,5
BR
14 h
7h
3
BC
14 h
3 h 30
2,5
B1-B1V-B2-B2V-B2V Essai
14 h
7h
3
BE Essai
14 h
7h
3
Extrait de la norme NF C 18 510, disponible auprès de l’UTE.
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
35
COGÉNÉRATION Les chaudières électrogènes s’ouvrent au marché
éconnue du grand public, la
cogénération produit chaleur et électricité simultanément,
à partir d’une seule source d’énergie. Réservée historiquement à l’industrie, au tertiaire ou à de grands
réseaux de chauffage urbain, cette
technologie s’est ouverte au marché du logement et de la maison
individuelle avec des générateurs,
chaudières électrogènes à gaz, de
petites tailles et de petites puissances. Ces chaudières électrogènes
ou microcogénérateurs – moins
de 50 kWe en Europe et moins
de 36 kWe en France – ont atteint
une maturité suffisante après
presque dix ans d’expérimentation.
L’environnement réglementaire
et fiscal leur est également favorable. Depuis cette année, les particuliers peuvent bénéficier, pour
des chaudières à micro-cogénération de puissance inférieure ou
égale à 3 kVA, d’un crédit d’impôt
dont le taux peut être valorisé lors
de bouquets de travaux. Disposant d’un titre V dans la RT 2005
(bâtiment neuf) depuis 2009 et
depuis 2012 dans l’existant, cette
technologie est d’ores et déjà prise
en compte par le moteur de calcul
M
de la RT 2012. De plus, l’installation d’une chaudière électrogène
est une alternative à l’obligation
de production de 5 kWhep/m2.an
d’énergie renouvelable pour la maison individuelle. Depuis janvier
2011, il existe une fiche standardisée (fiche BAR TH 44, chaudière
individuelle de type micro-cogénération à moteur stirling) dédiée
aux bâtiments résidentiels existants
et éligible au certificat d’économie
d’énergie (CEE). Pour le moment,
trois types de machine sont disponibles sur le marché français. Un
premier modèle de chaudière au
sol est équipé d’un moteur Stirling à quatre pistons à double effet.
Les deux autres modèles sont des
chaudières murales équipées de
moteur Stirling à piston libre. Hormis quelques détails – câble de raccordement électrique de section
plus importante, poids des appareils – l’installation est proche
de celle d’une chaudière à gaz.
L’essor de cette technologie, au
regard de l’investissement qu’elle
représente, dépendra de la politique publique en matière de transition énergétique. En France,
l’électricité est encore relativement
bon marché, ce qui peut être un
frein au développement de ces systèmes. Un tarif d’achat assez réduit,
une faible part de réinjection sur le
réseau et un coût élevé du second
compteur… Résultat : l’électricité
produite par ces générateurs sera,
dans la plupart des cas, autoconsommée, le surplus étant le plus
souvent réinjecté sans revente sur
le réseau. Enfin, au plan administratif, une déclaration d’exploitation à la Direction générale de
l’énergie et du climat (DGEC) et
une demande de raccordement à
Électricité réseau distribution de
France (ERDF) sont obligatoires. POUR EN SAVOIR PLUS
UECF-FFB (Union des entreprises
de génie climatique et énergétique
de France), www.uecf.fr
ENTREPRISE AQUASUN, MONTARDON (64)
Entreprise
titulaire
de la marque
«UN RETOUR SUR INVESTISSEMENT BEAUCOUP TROP LONG»
Gaël Parrens, gérant de l’entreprise Aquasun (Montardon, Pyrénées-Atlantiques).
« Techniquement, il n’y a pas plus de difficulté à
installer une chaudière électrogène qu’une chaudière
gaz à condensation. Les problèmes viennent plutôt du
dimensionnement. Ces produits ne sont pas adaptés
aux maisons ou logements BBC de surface inférieure à
100 m2. En effet, en raison de la bonne qualité de l’enveloppe et de la petite taille de ces constructions, la
chaudière fonctionne peu, deux à trois heures par jour,
et ne produit pas assez d’électricité pour rentabiliser
l’installation. Le retour sur investissement, compte
tenu du coût de la chaudière et malgré le crédit d’impôt,
est encore beaucoup trop long. À mon sens, ces
appareils sont pour l’instant plus adaptés à la
rénovation et pour des installations de forte puissance.
C’est une technologie mature qui pourrait permettre,
en hiver, de lisser la production d’électricité lors
des pics de consommation, mais pour le moment
c’est surtout une vitrine pour les industriels.»
ÉNERGIES RENOUVELABLES Les signes de qualité indispensables
près le 31 décembre 2013,
il sera indispensable pour
les entreprises intervenant dans
le secteur des énergies renouvelables de disposer d’un signe de
qualité « Reconnu Grenelle environnement » (RGE). Sans celui-ci,
les clients ne pourront pas bénéficier des aides financières et fiscales
associées à ce type d’installations.
Panorama des signes éligibles. A
POUR EN SAVOIR PLUS
• www.qualibat.com
• www.qualifelec.com
• www.qualit-enr.org
36
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
PANORAMA DES SIGNES ÉLIGIBLES POUR LES ENR
Qualibat
• Qualification 8111 + certification 8112 « Modules photovoltaïques intégrés »
• Qualification 8121 + certification 8122 « Modules photovoltaïques surimposés ou de substitution »
• Certification 8132 « Étanchéité photovoltaïque »
• Qualification 8211 « Chauffe-eau solaires ou systèmes solaires combinés » + certifications 8212
« Chauffe-eau solaires », 8213 « Systèmes solaires combinés ou chauffage seul » et 8214 « Installations
solaires thermiques »
• Qualification 8311 + certifications 8312 et 8313 « Installations de pompes à chaleur géothermiques »
• Qualification 8321 « Installations de pompes à chaleur aérothermiques »
• Qualification 8411 + certifications 8412 et 8413 « Installations thermiques bois énergie »
Qualifelec
Mention « Solaire photovoltaïque (SPV) » délivrée avec une qualification « Installation électrique »
Qualit’EnR
• Qualifications « Quali PV - module Bâti » et « Quali PV - module Elec »
• Qualifications « Qualisol » et « Qualisol Combi »
• Qualification « Qualipac »
• Qualifications « Qualibois – module Air » et « Qualibois – module Eau »
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
TUILES PHOTOVOLTAÏQUES
Des systèmes à découvrir ou à redécouvrir
À
côté des systèmes d’intégration classiques de modules
photovoltaïques en toiture, se
développent, depuis une petite
dizaine d’années, des produits
appelés tuiles photovoltaïques.
Bien qu’il n’existe pas de définition technique précise de ces dernières, elles s’apparentent, dans
leur mode de pose ou leur principe, à des tuiles classiques. De la
même manière, des ardoises photovoltaïques sont apparues sur le
marché. Cette première famille
de produits est constituée de
modules photovoltaïques de géométrie similaire aux petits éléments de couverture. L’avantage
principal de ces systèmes est leur
mise en œuvre quasi identique (à
la connexion électrique près) à la
pose d’éléments traditionnels de
couverture. L’autre avantage réside
dans une très bonne intégration
en toiture. En revanche, ces produits pèchent en termes d’évaluations techniques et de commercialisation en France. Par ailleurs,
le nombre de modules nécessaires
à la couverture d’un pan de toiture est bien plus élevé que dans le
cas d’utilisation de modules photovoltaïques de grande dimen-
1
© LUXOL
Parce qu’elles
permettent une
bonne intégration au
bâti en reproduisant
les modes de pose
traditionnelle, les
tuiles photovoltaïques
ont des atouts
indéniables. Trois
types de produits se
partagent le marché.
sion. Le nombre de connectiques
est multiplié en conséquence. Or,
celles-ci font partie des points délicats de l’installation, leur mise en
œuvre devant être particulièrement rigoureuse.
D’autres produits plus anciens
sont constitués de modules photovoltaïques de forme très allongée
et de longueur équivalente à environ une demi-douzaine de panneaux tuiles traditionnelles. Ils
sont souvent munis d’un cadre ou
d’un châssis métallique spécifique
permettant d’assurer l’étanchéité.
Comme avec les tuiles ou ardoises
conventionnelles, les modules
constituent l’élément principal d’étanchéité de la couverture.
Ils sont fixés directement sur les
liteaux et disposés de manière à
se chevaucher et s’emboîter – raison pour laquelle les modules
ne sont recouverts que partiellement de cellules. La mise en œuvre
d’un écran souple de sous-toiture
est néanmoins nécessaire pour
recueillir les eaux de condensation. En outre, l’intervention peut
s’effectuer en même temps que
la mise en place de la couverture,
en neuf comme en rénovation.
Les tuiles solaires de ce type sont
1 et 2 L’UN DES TROIS MODÈLES
DE TUILES PHOTOVOLTAÏQUES
existants, à géométrie similaire aux
petits éléments de couverture. Sa
mise en œuvre est proche de celle
d’une tuile standard à emboîtement,
avec une excellente intégration en
toiture.
généralement compatibles avec les
modèles de tuiles traditionnelles.
Se développent également d’autres
procédés de plus grandes dimensions comprenant des laminés
verre-tedlar. Souvent carrés, plus
proches des modules classiques
et disposant éventuellement de
cadres spécifiques de faible épaisseur, ils sont fixés sur le liteaunage par l’intermédiaire de rails
et d’étriers. L’étanchéité est réalisée par le recouvrement des
modules entre eux, avec éventuellement un ajout de joints d’étanchéité. Des bavettes ou tôles, à la
manière des systèmes d’intégration classiques, permettent l’étanchéité en périphérie de l’installation. Ces procédés, plus similaires
aux solutions d’intégration déjà
très répandues, se démarquent
en définitive par le chevauchement des modules et par la très
faible épaisseur du système photovoltaïque. Ils connaissent un
engouement croissant depuis la
2
modification des critères d’intégration au bâti (passage à 20 mm
de dépassement maximal du système photovoltaïque par rapport
aux éléments de couverture environnants), mais aussi en raison de
leur intérêt architectural. L’utilisation des laminés permettant d’obtenir une surépaisseur quasiment
nulle vis-à-vis des éléments de
couverture environnants, ce système est particulièrement intéressant dans le cas de couverture en
ardoise. Pour autant, il n’existe à
l’heure actuelle que très peu d’évaluations techniques (Pass’Innovation, Avis techniques) associées
à ces procédés. Autre bémol : le
coût de ces procédés est souvent
bien supérieur à celui des systèmes d’intégration classiques.
Ce qui explique en partie pourquoi leur utilisation n’est pas plus
répandue pour le moment. POUR EN SAVOIR PLUS
• GMPV-FFB (Groupement
des métiers du photovaltaïque),
tél. : 01 40 69 52 24,
www.gmpv.ffbatiment.fr
• UNCP-FFB (Union nationale des
chambres syndicales de couverture
et de plomberie de France),
www.uncp.ffbatiment.fr
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
37
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
INSTALLATION SOLAIRE RAPPORTÉE
Garantir l’étanchéité des toitures-terrasses
Assurer la mise en place d’installations solaires thermiques ou photovoltaïques tout en
préservant le revêtement d’étanchéité des toitures-terrasses, tel est l’objectif des recommandations
professionnelles de la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE-FFB).
omme les toitures inclinées,
les toitures-terrasses munies
d’un revêtement d’étanchéité
sont le support idéal des panneaux solaires photovoltaïques
ou capteurs solaires thermiques.
Et comme elles, elles demandent
que la mise en œuvre de ces systèmes soit effectuée dans le respect des textes de référence. Afin
que les donneurs d’ordre, maîtres
d’ouvrage et maîtres d’œuvre
puissent disposer d’ouvrages
offrant une durabilité optimale
avec une production maximale,
la CSFE-FFB(1), par le biais de sa
commission photovoltaïque qui
regroupe fabricants d’étanchéité
et de matériaux associés, entrepreneurs et assureurs, a rédigé un
ensemble de recommandations
professionnelles. Lesquelles, en se
référant exclusivement aux dispositions des normes NF DTU de
la série 43, y apportent des précisions et compléments dans
le cadre de travaux neufs ou de
rénovations.
Originalité, ces recommandations s’adressent aussi bien aux
entreprises qu’aux maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre et bureaux
d’études. Ainsi, tous parleront le
même langage en bénéficiant
d’un socle commun qui couvre
l’ensemble des opérations à réaliser tout au long de la durée de
vie de l’installation et du système
d’étanchéité : conception de la toiture recevant l’installation solaire,
réalisation et, important, entretien de l’étanchéité de l’ouvrage.
Cependant, ces recommandations ne traitent pas des systèmes
classe C minimale à 60 °C avec
étanchéité sous protection lourde.
38
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
© SOLARDIS
C
POUR LES INSTALLATIONS
SOLAIRES rapportées
sur toiture-terrasse,
les recommandations
permettent d’obtenir
une réalisation pérenne.
complets (complexe d’étanchéité
et isolant thermique associés à un
système de production d’énergie), qui relèvent d’une évaluation technique particulière de
type Avis technique ou Pass Inno- tante liée à un entretien plus
vation du CSTB.
régulier des installations placées
en terrasse (chaufferie, disposiTOITURE TECHNIQUE
tifs de ventilation, machinerie
Première des recommandations : d’ascenseur) ; les toitures recefaire la distinction, comme dans vant une installation de capteurs
le NF DTU, entre toitures inac- solaires sont donc à classer dans
cessibles et toitures techniques cette catégorie. Ce qui demande
ou à zones techniques. Ce qui un renforcement des exigences
implique, dans le premier cas, pas de résistance à la compressibilité
plus de deux interventions par an des isolants. Ainsi, sur les ouvrages
pour l’entretien courant du revê- neufs, les supports isolants non
tement d’étanchéité et des acces- porteurs admis seront soit de
soires tels que lanterneaux de classe C (compressibilité selon
désenfumage. Et dans le second guide UEAtc) minimale à 80 °C
cas, une circulation plus impor- avec étanchéité apparente, soit de
CHARGES PERMANENTES
Dans le cas de la mise en place
d’une installation solaire sur des
ouvrages existants, les recommandations spécifient qu’il est
nécessaire de réaliser au préalable
un nouveau revêtement d’étanchéité. De même, l’interposition
d’un écran support de classe C
minimale à 80 °C peut être nécessaire dans le cas d’un isolant existant ne satisfaisant pas aux exigences précédemment citées.
Dans le cas d’une nouvelle isolation, toujours avec application
des dispositions définies par le
NF DTU 43.5, les panneaux isolants répondent aux mêmes spécifications qu’en travaux neufs.
Bien sûr, les charges permanentes
supplémentaires liées aux installations solaires doivent être prises
en compte au niveau de la structure de l’ouvrage. Et il est rappelé
qu’il appartient au maître d’ouvrage ou à son représentant de
vérifier au préalable la stabilité
de l’ouvrage dans les conditions
de la norme NF DTU 43.5 pour
les travaux de réfection, et selon les
NF DTU 43.1, 43.3 et 43.4 pour les
travaux neufs.
(1) La CSFE-FFB est également membre
fondateur du Groupement des métiers
du photovoltaïque (GMPV-FFB),
www.gmpv.ffbatiment.fr
POUR EN SAVOIR PLUS
CSFE-FFB (Chambre syndicale
française de l’étanchéité),
tél. : 01 56 62 13 20,
www.etancheite.com
AMÉNAGEMENT/FINITIONS
PEINTURE Être attentif à la réception de chantier
Arrivant en fin
d’exécution dans
l’ordre des travaux,
les peintres ont
intérêt à être
vigilants lors de la
réception de chantier.
Explications.
I
ntervenant en dernier sur un
chantier, le peintre est tributaire du travail des corps de
métier qui l’ont précédé. Il arrive
qu’à la réception d’un chantier, le
peintre ait à déplorer des chantiers
sales, la présence de gravats, un
degré d’hygrométrie trop élevé,
des problèmes de planimétrie…
Dans ces cas-là, les délais sont plus
difficiles à tenir, notamment si le
degré d’hygrométrie est encore
trop élevé ou si des retards ont
été pris précédemment. La passation d’un chantier d’un corps de
métier à un autre n’est pas toujours bien prise en compte. D’où
l’importance d’établir quelques
lignes directrices, sinon une procédure, afin que cette étape ne
se transforme pas au final, soit
en perte financière en raison du
temps perdu à remettre le chantier en état, soit en démêlés judiciaires. Très souvent, en effet, les
éventuels défauts constatés sur
un chantier sont attribués par
le client au peintre, alors qu’ils
peuvent relever d’interventions
antérieures.
« La réception des travaux est une
étape cruciale et tous nos collaborateurs sont bien avertis de l’importance qu’il y a à respecter certaines règles, témoigne Antony
Fontaine, gérant de la SARL éponyme à Laval (14 salariés). C’est
le moment où il faudra se montrer exigeant sur l’état du travail
qui a été fait avant nous. Trop souvent hélas, on constate des négligences, ce qui se traduit par du
travail supplémentaire, comme
du nettoyage ou l’obligation de
réenduire des bandes de placo… »
« LA RÉCEPTION DES
TRAVAUX EST LE MOMENT
OÙ IL FAUT SE MONTRER
EXIGEANT SUR L’ÉTAT
DU TRAVAIL QUI
A ÉTÉ FAIT
AVANT NOUS. »
ANTONY FONTAINE,
GÉRANT DE LA SARL
ANTONY FONTAINE
Il est donc indispensable pour le
peintre de participer aux réunions de chantier, particulièrement celles qui précèdent directement son intervention. Ce sera
le moment de rappeler les obligations des uns et des autres devant
le maître d’œuvre et les autres
corps de métier, les remarques
étant formulées par écrit afin de
responsabiliser chacun. « C’est
un moment essentiel, car tout le
monde lit les PV de chantier »,
note Antony Fontaine qui assiste
lui-même aux réunions de chantier afin de faire part des exigences du métier de peintre, telles
qu’elles sont formulées dans le
NF DTU 59.1.
plaque de plâtre, la planéité entre
deux plaques doit être inférieure à
1 mm sous une règle de 20 cm et
à 5 mm sous une règle de 2 m. Il
ne faudra pas hésiter à éventuellement prendre des photos pour
étayer les demandes à formuler
au maître d’œuvre.
Enfin, lors de la réception finale,
à l’issue des travaux de peinture, il est indispensable de faire
signer un PV de fin de chantier,
DES POINTS ESSENTIELS
sur lequel le client pourra faire
À RESPECTER
ses observations. Ce document
Autre réflexe à acquérir, consigner pourra s’avérer utile en cas de
noir sur blanc les points essentiels litige vis-à-vis des assurances. constatés à l’arrivée du peintre et
Réalisées en collaboration avec l’UMGOtels qu’exigés par le NF DTU : (1)
FFB, l’UMPI-FFB, la FFB-CMP, l’UNRSTle local est-il clos, ventilé, hors FFB, les fiches techniques de réception
travaux destinées aux peintres sont
d’eau, les fenêtres assurent-elles de
accessibles dans l’espace adhérents du site :
l’étanchéité… ? Pour ce faire, www.uppf.ffbatiment.fr dans la rubrique
les professionnels peuvent uti- « technique/fiches techniques ».
liser les fiches techniques(1) édi- POUR EN SAVOIR PLUS
tées par l’UPPF-FFB, qui posent UPPF-FFB (Union professionnelle
les exigences minimales à respec- peinture et finitions),
: 01 40 69 53 73,
ter pour chaque corps de métier. tél.
www.uppf.ffbatiment.fr
Exemple : sur un support de
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
41
CARRELAGE COLLÉ
DES ÉVOLUTIONS EN PHASE
AVEC LE MARCHÉ
Le NF DTU 52.2 « Pose collée des revêtements
carrelés – travaux neufs » a pris effet fin
décembre 2009. Les nouveautés apportées ont
permis de répondre aux attentes de ce marché
qui avait connu de fortes évolutions poussées
par les industriels.
culier l’agrandissement des formats des revêtements », explique
Jean-Luc Bardaille, qui dirige l’entreprise Ardeco à Courcelles-lèsLens (Pas-de-Calais). « Les fabricants proposent des carreaux
toujours plus grands, ce qui
répond à la demande des clients.
Le NF DTU 52.2 s’adapte à cette
évolution. » En murs intérieurs
par exemple, avec adhésifs D2,
les faïences passent à 2 000 cm2
contre 1 100 cm2 auparavant, et
« LES FABRICANTS
les autres revêtements à 1 200 cm2
PROPOSENT DES CARREAUX
contre 750 cm2. Les carreaux céraTOUJOURS PLUS GRANDS,
miques de faible porosité (type
CE QUI CORRESPOND
grès cérame, grès porcelainé…)
À LA DEMANDE
et les pierres naturelles peuvent
DES CLIENTS.»
atteindre jusqu’à 3 600 cm2, à
JEAN-LUC BARDAILLE,
DIRIGEANT D’ARDECO
condition d’être posés avec un
mortier-colle déformable C2 S1/
S2 à partir de 2 000 cm2. Un nouIl se compose de cinq parties, veau support est également introdont trois s’inspirent d’anciens duit : les murs maçonnés en blocs
cahiers des prescriptions tech- de béton cellulaire avec un liant à
niques (CPT n° 3265, 3266 et base de plâtre dans les locaux EB+
3267) qui régissaient auparavant privatifs au maximum.
les travaux neufs en murs intérieurs et extérieurs, ainsi qu’en LES SOLS AUSSI
sols intérieurs et extérieurs. « Sa VOIENT PLUS GRAND
création nous a permis d’être en L’augmentation des formats
adéquation avec les attentes sur étant la ligne directrice de ce
ce marché, concernant en parti- NF DTU 52.2, les revêtements de
42
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
© AGROB BUCHTAL
E
ffectif depuis décembre
2009, le NF DTU 52.2,
qui concerne la pose collée du carrelage et de la pierre
naturelle, classe désormais cette
mise en œuvre comme technique
traditionnelle, au même titre
que la pose scellée traitée par le
NF DTU 52.1. Il ne vise que les
travaux neufs sur supports traditionnels en locaux P3 au plus.
sols sont aussi concernés. Ainsi,
les terres cuites voient leur format passer de 300 à 900 cm2, et
les carreaux de ciment sont admis
s’ils ne dépassent pas les 500 cm2.
En sols extérieurs, le même format maximum de 3 600 cm2 s’applique uniquement aux pierres
naturelles (pour le carrelage, il est
de 2 200 cm2).
Reste que la pose à joint nul est
toujours interdite. Mais la dimension des joints est rapportée à
2 mm minimum pour tous formats si les tolérances dimensionnelles des carreaux répondent aux
exigences du Cahier 3659_V4 de
la certification NF UPEC, intro-
duisant ainsi la notion de joints
réduits. Leur dimension est de
4 mm pour les carreaux simplement conformes à la norme
NF EN 14411.
PLUS DE CONTRÔLES
Outre l’agrandissement des formats, le NF DTU 52.2 apporte
d’autres modifications notables,
avec en particulier l’extension du
domaine d’emploi des mortierscolles déformables classées C2
S1/S2. Ils sont les seuls autorisés
pour la mise en œuvre en façade
et pour toute hauteur jusqu’à
28 m, sachant qu’elle reste limitée à 6 m pour les carreaux de
AMÉNAGEMENT/FINITIONS
© NOVOCERAM
DES OUTILS SIMPLES
POUR MIEUX ABORDER
LES NF DTU
© TERREAL
2
3
1
terre cuite (format : 300 cm2 < S )
900 cm2), les carreaux céramiques
(sauf les Bla) et les pierres naturelles de porosité ouverture supérieure à 2% (format : 2 000 cm2 <
S ) 3 600 cm2). En outre, les mortiers-colles C2 ne sont plus la règle
avec les planchers chauffants à
eau chaude ; ce sont désormais les
mortiers-colles C2 S1/S2 avec un
format maximum de 3 600 cm2
contre 2 000 cm2 précédemment.
« Si nous utilisions déjà des mortiers-colles déformables auparavant, nous ne sommes plus hors
DTU face à des clients qui souhaitent de plus en plus installer
des planchers à eau chaude avec de
grands carreaux », souligne JeanLuc Bardaille. À noter enfin que
deux nouveaux contrôles relèvent
du NF DTU 52.2. Tout d’abord,
le contrôle du désaffleurement
pour les sols et murs intérieurs et
extérieurs. Ensuite, pour les murs
extérieurs, celui de l’écrasement
par tranches de 100 m2, avec cinq
contrôles au minimum par chantier, débouchant sur la production
d’un rapport avec photos, pour
une mise en œuvre sécurisée. POUR EN SAVOIR PLUS
UNECB-FFB (Union nationale
des entrepreneurs céramistes du
bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20,
www.unecb.ffbatiment.fr
1 et 2 EN INTÉRIEUR,
le NF DTU 52.2 autorise des
carreaux céramiques atteignant
3 600 cm2 pour les revêtements
muraux et pour les sols
intérieurs et 2200 cm2 pour
les sols extérieurs.
3 LES CARREAUX DE TERRE
CUITE mis en œuvre en sols
extérieurs voient leur format
passer de 300 à 900 cm2.
ENTREPRISE ARDECO,
COURCELLES-LES-LENS (62)
Entreprise
titulaire
de la marque
L’Agence Qualité Construction
(AQC) a édité plusieurs Mémos
Chantier dans la collection
« Les bonnes pratiques »
qui, sans se substituer aux
règles de l’art, sont des outils
précieux lors de la mise œuvre
de revêtements carrelés.
Depuis février 2012, de nouvelles
éditions sont proposées.
Elles ont intégré les évolutions
apportées par le NF DTU 52.1
de novembre 2010 et
le NF DTU 52.2. C’est le cas
des Mémos Chantier « Carrelage
sur planchers chauffants »
et « Sols carrelés » qui s’attachent
à recenser les points
sensibles de mise en œuvre
d’un sol carrelé (locaux à faibles
sollicitations P2, P3 sans
siphon de sol).
Aussi révisé en février 2012,
le document « Réservations
pour la pose de sols carrelés »,
dans la collection « L’information
professionnelle du maître
d’œuvre ». Cette publication
permet de connaître
les différentes hauteurs de
réservation liées aux sols
carrelés et leur constitution
(locaux intérieurs à faibles
sollicitations P2-P3 sans siphon
de sols, et sols extérieurs :
balcon, loggia, terrasse).
« Mes équipes ont suivi des
formations, notamment
sur la pose collée, témoigne
Jean-Luc Bardaille. Afin
de les compléter, j’ai commandé
ces Mémos et les ai distribués
à tous mes chefs d’équipe.
Ils ne remplacent pas les DTU,
mais en cas de doute, chacun
peut s’y reporter à tout moment
sur le chantier. Ce sont des outils
bien faits car ils traitent vraiment
des points singuliers, de manière
didactique grâce aux schémas
et illustrations. Je les distribue
aussi à mes conducteurs
de travaux, car même
s’ils possèdent les normes,
ils peuvent aussi se reporter
à ces Mémos pratiques qu’ils
conservent à portée de main. »
À télécharger gratuitement sur
www.qualiteconstruction.com
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
43
SEL ET SPEC Ne pas confondre étanchéité
et protection à l’eau sous carrelage
L
a présence d’eau (vapeur
ou liquide) en locaux intérieurs peut conduire à des
désordres importants. Les supports non conventionnels tels
que le bois, la chape sèche, la
plaque de plâtre enrobée de carton, la brique montée au plâtre, le
plâtre manuel ou projeté, doivent
44
être préparés. D’autres supports
comme la brique montée au
mortier ou le béton cellulaire sont
insensibles à l’eau mais ne sont
pas imperméables. Pour protéger
ces supports en locaux humides,
deux solutions existent, utilisées
en fonction de l’intensité de l’exposition à l’humidité des parois
du local et de la nature des supports : les systèmes de protection
à l’eau sous carrelage (SPEC) et
les systèmes d’étanchéité liquide
(SEL). Deux systèmes qui présentent des similitudes mais
aussi des distinctions fondamentales, comme le montre le tableau
ci-dessous.
POUR EN SAVOIR PLUS
• UNECB-FFB (Union nationale
des entrepreneurs céramistes
du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20,
www.unecb.ffbatiment.fr
• CSFE-FFB (Chambre syndicale
française de l’étanchéité),
tél. : 01 56 62 13 20,
www.etancheite.com
Systèmes d’étanchéité liquide (SEL)
Systèmes de protection à l’eau sous carrelage (SPEC)
Procédé
Application de produits liquides ou pâteux formant par
séchage ou polymérisation un revêtement d’étanchéité.
Application de produits liquides qui forment une membrane
par séchage, ou encore de nattes ou de films.
Fonction
Les SEL assurent l’étanchéité des planchers intermédiaires
intérieurs dans les locaux humides, celle des murs et des
cloisons sur lesquels ils se relèvent. Ils peuvent aussi rester
apparents.
Les SPEC n’ont pas vocation à assurer l’étanchéité d’un
ouvrage, mais à rendre ces supports admissibles à la pose
collée de carrelage (par exemple : support à base de plâtre ou
de bois).
Domaines
d’emploi
Le plus souvent utilisés en étanchéité des sols, les SEL
peuvent couvrir les mêmes domaines d’emploi que les SPEC.
On distingue deux classes :
• SP2, utilisable en revêtement directement accessible ;
• SP3, utilisable sous protection dure rapportée, en particulier
carrelage scellé ou collé (support de pente minimale : 1 %).
En cas de protection par carrelage collé, seuls les locaux P2
et P3 sont visés (au sens du classement UPEC des locaux en
vigueur).
Le plus souvent utilisés en mur intérieur dans les locaux :
• EB + privatif (par exemple, zone d’emprise du receveur
dans une salle d’eau à usage individuel) ;
• EB + collectif (par exemple, vestiaires collectifs) ;
• EC (par exemple, douches collectives) ; suivant la nature du
support.
Règles de l’art
« Règles professionnelles concernant les travaux d’étanchéité
à l’eau, réalisés par application de SEL sur planchers
intermédiaires », édition de mars 2010.
NF DTU 52.2 partie 1-1-1. Il indique d’une façon générale et
suivant les degrés d’exposition à l’eau des locaux, les supports
admis en pose collée directe et les supports admissibles sous
réserve de l’application préalable d’un SPEC.
Homologation
des systèmes
Attestation de conformité (cahier des charges) – Dossier
technique qui caractérise et spécifie le procédé. Il est
obligatoirement accompagné d’une attestation de conformité
aux spécifications de performance de ces règles, visée
par un organisme tiers. Il peut aussi faire l’objet d’un Avis
technique qui atteste son aptitude à l’emploi.
Avis techniques (ATec) formulés par le GS 13 et diffusés par le
CSTB. Chaque ATec atteste de l’aptitude à l’emploi du système
concerné. Il liste les supports admis en sol et murs selon le
degré d’humidité des locaux et l’étendue des surfaces à revêtir.
Il précise les produits et colles à utiliser et décrit le traitement
des points singuliers. Se procurer l’ATec du produit est
indispensable, comme de suivre ses prescriptions spécifiques.
Entreprises
intervenantes
Entreprises d’étanchéité (qualification Qualibat 3242).
Entreprises de carrelage-revêtement-mosaïque
(qualification Qualibat 6343).
Entreprises de carrelage-revêtement-mosaïque
(qualifications Qualibat 6312 et 6313).
Garantie
La garantie décennale couvre l’étanchéité de l’ouvrage
et la pérennité de la fixation du carrelage, en cas d’utilisation
sous carrelage collé, dans la mesure où le décollement du
carrelage entraînerait l’impropriété à destination de l’ouvrage.
Elle peut être décennale, le décollement du revêtement carrelé
pouvant entraîner l’impropriété à destination de l’ouvrage.
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
AMÉNAGEMENT/FINITIONS
INTERNET
Créer un site
pour valoriser
son travail
L’Entreprise sénonaise
de peinture a conçu un site
Internet pour présenter
ses réalisations, accroître
sa visibilité auprès
des clients et futurs
embauchés, et permettre
à terme de suivre
les travaux à distance.
epuis la reprise de l’Entreprise sénonaise de peinture (ESP, 38 salariés) en 2006,
Jean Baron n’a eu de cesse de la
moderniser grâce aux nouvelles
technologies et de proposer de
nouveaux services à ses clients.
Ainsi, en 2009, l’entreprise a
développé un site Internet avec
un prestataire local, grâce à une
subvention de la région Bourgogne, qui a permis de financer
la moitié de l’investissement. « Il
n’y a qu’en innovant qu’on arrivera à faire face au ralentissement économique, estime Jean
Baron, et j’ai voulu avoir un site
qui soit le reflet le plus fidèle possible des activités de notre entreprise. » Positionnée plutôt dans le
haut de gamme, avec une majorité de chantiers en rénovation,
l’entreprise souhaitait un site
qui soit plus qu’une simple fiche
d’identité. Jean Baron constate
en effet que dans les métiers du
bâtiment, pourtant très visuels,
il existe encore peu d’approches
permettant aux clients de visualiser les travaux réalisés et les possibilités de transformation d’un
D
bâtiment. « Nous avons de nombreuses exigences dans notre
entreprise, dont une charte de
qualité très détaillée, indiquet-il. C’est pourquoi j’ai souhaité
un site qui donne des informations concrètes sur nos réalisations, ce qui ne peut que rassurer
nos clients. »
tous les jeudis matin. Parmi ses
principales tâches : effectuer les
opérations de mise à jour du site
et veiller à ce qu’il apparaisse en
bonne position sur les moteurs de
recherche, afin d’en faire un véritable outil de promotion.
« Nous avons une charte de
qualité très détaillée. C’est
pourquoi j’ai souhaité un
UN VÉRITABLE OUTIL
site Internet qui donne des
DE PROMOTION
Deux appareils photo numé- informations concrètes sur
nos réalisations, ce qui ne
riques permettent aux conducpeut que rassurer
teurs de chantier, et plus génénos clients . »
ralement aux salariés, de rendre
compte des chantiers réalisés et de
proposer une photothèque représentative des réalisations de l’entreprise. Pour chaque photo, une
légende décrit précisément le travail accompli. « Au début, les salariés ont eu des réticences à comprendre notre démarche, mais
très rapidement ils ont été très
fiers de prendre en photo leurs
travaux et de les montrer. » Pour
que le site soit en bonne position
sur les moteurs de recherche, Jean
Baron a embauché une assistante
de direction freelance qui vient
JEAN BARON, DIRIGEANT
DE L’ENTREPRISE
SÉNONAISE DE PEINTURE.
« Nous ne faisons aucune publicité. Nos clients viennent nous
voir essentiellement par le bouche
à oreille et de plus en plus par
notre site, précise Jean Baron.
Internet commence aussi à nous
donner de la notoriété auprès de
futurs salariés. C’est ainsi que
nous avons récemment recruté
un chef d’équipe. Je pense que
ce sera de plus en plus le cas à
l’avenir. » Le site permet égale-
ment des prises de rendez-vous
directes avec le métreur, grâce à
un formulaire adapté.
Comptant parmi sa clientèle de
nombreux propriétaires de résidences secondaires dans la région
(Parisiens, Anglais, Hollandais),
Jean Baron a l’intention de réserver à ses clients un accès personnalisé sur le site, permettant ainsi
de suivre à distance l’évolution
d’un chantier, recueillir les avis
et choisir telle ou telle couleur
en direct… Pour l’instant, l’expérience ne s’est déroulée qu’une
fois, « mais je pense qu’on développera cette idée dans le futur,
estime-t-il. Pourquoi ne pas s’inspirer des cuisinistes, qui proposent de composer ainsi sa cuisine aménagée ? » En attendant de
traduire le site en anglais et hollandais, ESP poursuit sa modernisation en retravaillant son
identité visuelle, avec l’aide d’un
designer.
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
45
AMÉNAGEMENT/FINITIONS
LINOLÉUM Un nouveau CPT
pour unifier les bonnes pratiques
epuis 2007, les revêtements
de sol en linoléum ne font
plus partie du NF DTU 53.2
« Revêtement de sol PVC collé »,
auquel ils étaient auparavant assimilés. Ils ne dépendent plus que
des Avis techniques des fabricants,
qui traitent des mises en œuvre
particulières en fonction de leurs
caractéristiques (formats en lés ou
en dalles, sous-couches…). Afin
d’unifier les bonnes pratiques de
mise en œuvre de ces revêtements
et de renforcer ainsi la technicité
du métier de solier, le Cahier des
prescriptions techniques 3703(1)
est en application depuis mars
2012, non seulement pour les
travaux neufs (comme pour les
NF DTU) mais aussi pour les
travaux en rénovation. Définies
après un travail en commun de
deux ans mené par l’Union nationale des revêtements de sols techniques (UNRST-FFB), le CSTB,
les industriels et les bureaux de
contrôle, les nouvelles dispositions du CPT répondent aux
attentes des professionnels dans
un secteur en fort développement,
notamment dans le domaine des
sols à fort trafic.
Le nouveau CPT dégage un tronc
commun entre toutes les façons
de mettre en œuvre du linoléum,
telles qu’elles sont établies dans les
Avis techniques. C’est ainsi que
l’article 5 du CPT unifie les différentes façons de traiter les travaux préparatoires, en définissant les exigences communes et
la méthodologie de reconnaissance systématique des supports.
Ce diagnostic préalable – établi
sur le même modèle que celui
du NF DTU 53.2 – porte sur huit
points spécifiques : nature des
supports (neufs ou anciens), taux
d’humidité, porosité, planéité,
46
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
© FORBO
D
relevé des fissures, cohésion de
surface, présence éventuelle de
produits de cure, pose sur escalier.
Autre point important : le CPT
donne la possibilité au donneur
d’ordre de choisir entre deux
modes constructifs pour la pose
sur dallage neuf – soit une chape
désolidarisée sur ce dallage, soit
une protection contre les remontées d’humidité bénéficiant d’un
Avis technique. Il précise aussi que
les systèmes de sous-couche d’interposition ne sont pas adaptés.
Dans le cas d’une pose directe
sans ragréage sur chape neuve à
base de sulfate de calcium (chape
fluide), le CPT préconise que la
préparation du support (un ponçage fin, par exemple) soit exécutée par le solier, qui en assume
ainsi la responsabilité, afin d’éviter les litiges. Concernant les
planchers chauffants, le document renvoie aux préconisations
du CPT 3606-V2 « Chauffage par
plancher rayonnant électrique »,
qui impose notamment des
conditions de température. Il en
va de même concernant les supports anciens en rénovation (avec
ou sans conservation de l’ancien
LE CPT 3703 concerne aussi
bien les travaux neufs
que la rénovation ; il définit
un tronc commun à tous
les types de mise en œuvre du
linoléum, tels qu’établis dans
les différents Avis techniques.
revêtement), qui exigent le respect
des prescriptions du CPT 3635,
notamment celles concernant
les remontées d’humidité. Enfin,
afin de tenir compte de la complexité de la mise en œuvre du
linoléum, le CPT indique que les
entreprises de revêtements de sol
doivent être titulaires d’une qualification Qualibat 6223.
(1) Chaque Avis technique traite des conditions et prescriptions de mise en œuvre. Pour
certaines familles de produits sous Avis technique présentant des dispositions communes
de mise en œuvre, il a paru plus judicieux
de regrouper ces dernières dans un document commun. L’Avis technique intègre le
cas échéant des dispositions spécifiques de
mise en œuvre et se réfère pour le reste à ce
document de prescriptions communes, qui
sont indissociables du contexte de la famille
de produits considérée et des Avis techniques
correspondants.
POUR EN SAVOIR PLUS
• UNRST (Union nationale des
revêtements de sols techniques),
tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com
• www.cstb.fr pour obtenir le texte
du CPT (téléchargement gratuit)
• www.devenir-qualibat.com et
www.qualibat.com pour obtenir une
demande de qualification Qualibat
Aider les peintres
à réaliser leurs
mémoires techniques
Pour aider les entreprises de
peinture qui éprouvent parfois
des difficultés à rédiger le
mémoire technique, l’UPPF-FFB
a édité un guide qui récapitule les points essentiels à
respecter lors de la rédaction et
donne des recommandations.
Exemple : chaque chantier
étant unique, éviter à tout
prix les « copier-coller » d’un
chantier à l’autre !
Rappelons que le rôle d’un
mémoire technique est avant
tout de fournir au maître d’ouvrage les détails techniques
et d’organisation adoptés par
une entreprise pour exécuter
la prestation demandée.
Pour en savoir plus
Guide à télécharger
sur www.uppf.ffbatiment.fr,
espace adhérents
CCTP: définir
un langage commun
L’Union nationale des économistes de la construction
(UNTEC) et l’Union des métiers
du plâtre et de l’isolation
(UMPI-FFB) viennent de mettre
au point un guide pratique pour
l’établissement des cahiers
des clauses techniques particulières (CCTP) concernant
les travaux de plâtrerieisolation. Diffusé à partir
d’octobre 2012, le guide traitera
de neuf ouvrages types de
plâtrerie et isolation (plafonds
en plâtre, éléments en staff,
plafonds suspendus…). Pour
chaque ouvrage, un tableau
décrira les points singuliers,
les performances (acoustique,
thermique, résistance au feu…)
et les recommandations à
prendre en compte. Le but est
de développer une meilleure
compréhension entre économistes de la construction et
entrepreneurs afin que
les CCTP soient mieux rédigés,
moins équivoques et puissent
être exploités, notamment
au moment du chiffrage par
l’entrepreneur.
Pour en savoir plus
Guide disponible sur
www.umpi.ffbatiment.fr et
www.untec.com
Mettre en œuvre
L’ETANCHEITE A L’AIR
Imposée par la RT 2012, l’étanchéité
à l’air fait entrer le bâtiment dans l’ère
de l’obligation de résultats et non
plus seulement de moyens. Elle donne
tout son sens au « travailler ensemble »
et met la qualité de mise en œuvre
au cœur de chaque chantier.
Panorama des principes généraux
d’une bonne étanchéité à l’air
et premiers retours d’expérience des
différents corps de métier, tous concernés
directement ou indirectement.
Continuité de
l’étanchéité
de l’enveloppe
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BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC
Soigner la conception et la préparation
de chantier pour simplifier la mise en
œuvre. Un système d’étanchéité à l’air, par
définition continu, est constitué de différents
matériaux liaisonnés entre eux. Réaliser un tel
système implique d’abord, lors de la phase de
conception, d’identifier les principes d’étanchéité à l’air liés à chaque mode constructif,
en définissant les matériaux employés et les
nœuds de complexité aux différentes étapes.
Si l’une des clés de la réussite est de se poser
les bonnes questions lors de la phase d’études,
la qualité de la mise en œuvre est tout aussi
essentielle pour atteindre les performances
requises. Assurer la continuité de l’étanchéité
à l’air est un travail exigeant un effort particulier sur les interfaces – entre matériaux, entre
différents plans et entre corps d’état – et sur
le maintien de la performance tout au long
du chantier.
Certains corps d’état mettent en effet en
place le plan d’étanchéité, tandis que d’autres
doivent veiller à ne pas le dégrader ou à le restituer intact en cas de percement. La qualité
de la préparation de chantier et de la coordination entre tous les intervenants est donc le
préalable à la qualité de mise en œuvre.
« Pas de contraintes
particulières »
Maçonnerie
CHRISTIAN BELTOISE,
ENTREPRISE BELTOISE ET FILS
(MAÇONNERIE), LOURY (LOIRET)
En voile béton. Par sa composition, le béton
est un matériau étanche à l’air. C’est donc
toute l’épaisseur de la paroi qui constitue le
plan d’étanchéité à l’air. Les principales précautions à prendre sont de reboucher les
trous de banche et de traiter les joints de dilatation. Dans le cas de murs béton préfabriqués, chaque jonction entre éléments doit être
conçue en tenant compte de l’étanchéité à
l’air. Comme le béton constitue souvent le
support d’autres produits (adhésifs, colles),
une mise en œuvre soignée est primordiale et
une réception des supports nécessaire.
En blocs/éléments maçonnés. Les éléments
de maçonnerie assemblés (parpaing, brique,
béton cellulaire, pierre naturelle…) ne constituent pas à eux seuls une paroi suffisamment
étanche à l’air. Un système complémentaire
doit être mis en œuvre.
Structure lourde : isolation intérieure sur ossature
Liaison du plancher bas
A B
Isolant thermique
+ pare-vapeur
Ossature métallique
Plaque de plâtre
Enduit extérieur
Plinthe
Bloc de
maçonnerie
Bande d’arase/
Lit de mortier hydrofugé
Soubassement
ou fondation
A Garantir l’étanchéité à l’air par la pose d’un joint mousse pré-comprimée
ou d’une bande résiliente adhésive et étanche à l’air.
B Calfeutrer la base de la plaque de plâtre à l’aide d’une bande de matériau souple et isolant.
Assurer une parfaite planéité de la dalle béton.
Revêtement
de sol
Dallage
désolidarisé
en béton
armé
Isolant
thermique
sous dalle
Film antiremontées
capillaires
Entreprise spécialisée
dans la maison individuelle,
nous avons construit
en 2010-2011 un pavillon
BBC en brique monomur
(de 50 cm). BBC ou pas, quand un mur
en brique monomur est monté dans les
règles de l’art, avec des coupes les plus
propres possibles et un mortier pour bien
les calfeutrer, puis, en intérieur, un enduit
plâtre traditionnel, l’enveloppe est étanche
à l’air. S’y ajoutait une isolation de 30 cm
de ouate de cellulose entre le plafond
suspendu et la sous-toiture. Les deux
tests réalisés sur ce chantier – quand le
bâtiment était hors d’eau et hors d’air, puis
au moment de la réception – ont montré
que le résultat était atteint. Les quelques
points à revoir concernaient principalement
les calfeutrements au niveau des gaines
techniques. Aujourd’hui, nous travaillons
sur une maison plus performante, toujours
en brique monomur (42,5 cm), avec en
plus une isolation thermique par l’extérieur.
Notre cliente voulait qu’on utilise des
matériaux d’isolation traditionnels ;
nous allons réaliser l’ITE en enduit chauxchanvre, auquel s’ajoutera l’enduit de
finition. L’isolation intérieure au niveau
des combles va être réalisée en ouate de
cellulose, pulsée dans des caissons entre
le plafond et le support de couverture. Sur
tous ces aspects, nous travaillons en direct
avec notre cliente – l’architecte a fait les
plans mais n’assure pas le suivi de chantier.
C’est un vrai travail d’accompagnement.
« Tout le monde
est tiré vers le haut »
BRUNO CANNATA, ENTREPRISE
CANNATA (PAS-DE-CALAIS)
Notre entreprise est en train de construire
dans la région, en tant que mandataire
d’un groupement que nous avons monté
avec d’autres corps de métier, un ensemble
de 600 logements BBC à ossature bois.
Le cahier des charges, lors de l’appel
d’offres, fixait un objectif – atteindre le
BBC 100 % par l’enveloppe, sans apport
d’énergie complémentaire – et c’était
à nous d’apporter les solutions de mise
en œuvre pour atteindre les niveaux
requis d’étanchéité à l’air. Réussir dans ce
domaine repose d’abord sur la concertation
avec tous les corps d’état. Au sein du
groupement, en nous adjoignant les
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
49
DOSSIER L’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR
Pour réaliser l’isolation par l’intérieur, les deux
approches les plus répandues sont :
t un enduit/revêtement technique perméable à la vapeur d’eau, mis en œuvre entre
la maçonnerie et l’isolation, apte à recevoir un
doublage isolant collé ;
t un enduit extérieur mis en œuvre sur la
maçonnerie.
Quand le bâtiment fait l’objet d’une isolation par l’extérieur de type bardage à lame
d’air ventilée, on pourra réaliser un enduit
intérieur.
Ossature légère (bois/acier)
Pour ce type de système, l’étanchéité à l’air est
couramment réalisée :
t par une membrane pare ou frein-vapeur,
jointoyée entre lés par des bandes adhésives
(en plus du recouvrement) dans le cas d’un
contreventement extérieur ;
t par des panneaux de contreventement
(ossature bois) lorsqu’ils sont positionnés côté
intérieur, jointoyés entre eux.
La membrane d’étanchéité à l’air, en partie
courante, peut être positionnée soit par agrafage sur les montants bois, soit à l’aide d’adhésif double face sur les structures bois ou acier.
Les principales recommandations lors de la
mise en œuvre sont :
t optimiser les longueurs de membrane pour
diminuer les raccords entre les rouleaux ;
t positionner la membrane en évitant la formation de plis au jointement des lés ;
t éviter les raccords en angle, plus complexes
à réaliser ;
t éviter de tendre la membrane dans les
angles, afin de limiter les risques de percement ;
t vérifier visuellement l’absence de défaut de
fabrication.
Les raccords entre lés de membrane, en plus
de respecter les recouvrements horizontaux et
Ossature bois : isolation croisée en doublage extérieur
Liaison de la lisse basse
Écran pare-vapeur continu
A
B
Vide technique ou Plenum
Plaque de plâtre
Voile travaillant/
Contreventement
Revêtement de sol
et sous-couche
résiliente
Isolant thermique
Voile travaillant
horizontal
C
Enduit mince et
treillis d’armature
Isolant
thermique
Solive de rive en bois
lamellé type LVL
20 cm
Panneau de fond
de dalle filmé ou
contreplaqué
Lisse
Poutre en I
basse sur
feutre bitumineux
Vide
sanitaire
Mur de soubassement
A Pose d’un double joint mousse pré-comprimé ou d’un double joint profilé torique en EPDM
ou de deux cordons autocollants en caoutchouc butyle.
B Pose continue de l’écran pare-vapeur horizontal du plancher bas par superposition des lés.
C Continuité et collage soigné de l’écran pare-vapeur de la paroi verticale sur la dalle ou au pied de
la traverse basse.
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0
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE
SEPTE
SEP
TEMB
MBRE
RE 201
2012
2
services d’un bureau d’études thermiques,
nous avons travaillé longuement, au
stade de l’offre puis de la préparation
de chantier, pour élaborer ensemble les
solutions adaptées (création de vides
techniques pour les passages de câbles,
réseau de chauffage en pieuvre…)
et surtout pour caler nos interventions
respectives, de sorte que l’on évite d’avoir
à percer l’enveloppe étanche. L’important
est moins dans les solutions techniques –
on les a – que dans le respect de l’autre et
le « savoir travailler ensemble ». Avant, on
savait rattraper le coup s’il y avait eu un
problème ici ou là ; aujourd’hui, ce n’est
plus possible.
L’enjeu est aussi, pour les compagnons,
de se former à de nouvelles techniques
de mise en œuvre, concernant par
exemple les membranes d’étanchéité, et
de consacrer tout le temps et l’attention
nécessaires à la pose, en particulier au
niveau des calfeutrements. Au final, tout le
monde est tiré vers le haut, surtout lorsque
les maîtres d’ouvrage et les maîtres
d’œuvre nous demandent de prendre à
notre charge la responsabilité globale de
l’étanchéité à l’air, avec les marges de
manœuvre que cela nous donne.
« Une question
d’état d’esprit »
PATRICK LAYE, ENTREPRISE
DE PLÂTRERIE LAYE
(DOMÈNE, ISÈRE)
Notre entreprise est
familiarisée depuis
longtemps avec le thème
de la perméabilité à l’air,
puisque nous avons déjà
travaillé il y a cinq ans sur une crèche
à énergie positive, en construction bois.
Pour autant, si nous avons intégré cette
problématique, en particulier au niveau
de l’encadrement, l’enjeu majeur, pour
notre entreprise qui emploie 70 salariés,
est de sensibiliser les compagnons.
Car le principal, à mon sens, est moins
dans l’évolution des techniques utilisées
que dans l’état d’esprit qui doit être
partagé par tous, à savoir la nécessité
d’effectuer une pose de plus en plus fine
pour que l’ouvrage soit parfaitement
exécuté et atteigne au final les seuils
requis d’étanchéité à l’air. C’est le cas
par exemple quand on pose des plaques
de plâtre en plafond au contact de la
maçonnerie et qu’on doit réaliser un
jointement avec le plus de précision
possible pour rendre l’ouvrage hermétique.
Nous avons dû apprendre aussi à travailler
différemment les produits, comme les
membranes pare-vapeur autorégulatrices
à poser entre l’ossature et le parement.
Nous nous intéressons également aux
nouveaux revêtements techniques
développés par les fabricants, comme
ceux qui permettent, avant d’entamer
les travaux de plâtrerie, de réaliser
une isolation intérieure en projetant le
revêtement sur l’intégralité des murs
maçonnés et des jonctions menuiseries/
maçonnerie et plafond/maçonnerie, ce qui
traite à la fois les fuites d’air parasites
de la maçonnerie et les points singuliers.
L’effort de sensibilisation, enfin, doit
concerner aussi les maîtres d’ouvrage.
« Une approche globale
de la performance
énergétique »
ALAIN ORIOL, ENTREPRISE
ORIOL (CHAUFFAGE,
CLIMATISATION, PLOMBERIE),
(SAINT-ÉTIENNE, LOIRE)
Nous allons intervenir
prochainement sur notre
premier gros chantier BBC,
un hôpital pour lequel
nous prenons en charge
en sous-traitance le lot CVC et plomberie.
L’essentiel de l’étanchéité à l’air sera
assuré grâce à l’isolation par l’extérieur
de l’enveloppe, mais nous nous préparons
à être nous-mêmes très vigilants sur les
questions de réseaux, traversées de parois,
calfeutrements… – et nous aurons comme
interlocuteur un ingénieur dédié à ces
questions côté entreprise générale.
Au-delà de la perméabilité à l’air, nos
efforts dans la période actuelle portent
globalement sur le renforcement de nos
savoir-faire en matière de performance
énergétique – là où nous pouvons avoir
une vraie valeur ajoutée, notamment
pour choisir et calibrer les équipements
de traitement de l’air qui optimiseront les
consommations.
Plusieurs de nos collaborateurs ont suivi
ou vont suivre les formations FEEBat,
nous sommes Pros de la performance
énergétique® depuis le début de l’année
et nous réfléchissons à la création d’une
société qui proposerait une offre globale
dans ce domaine.
verticaux réglementaires (cf. NF DTU 31.2),
sont effectués à l’aide de bandes adhésives
adaptées. Leur largeur standard est de 60 mm,
mais peut atteindre 150 mm ou davantage
pour des utilisations spécifiques, comme le
calfeutrement des trous de soufflage de l’isolant. Le support doit être non poussiéreux,
non gras et sec. En période hivernale de chantier (absence de chauffage et de ventilation),
une fine pellicule de condensation peut se
créer temporairement et rendre l’adhésion
difficile.
Raccord avec maçonnerie pleine. La membrane étanche à l’air utilisée en paroi est à
liaisonner avec les éléments en béton tels
que planchers bas, dalles ou murs de refend.
Les adhésifs utilisés pour jointoyer les lés
de membrane n’offrant pas une adhérence
suffisante sur les supports minéraux, l’emploi d’un primaire ou apprêt d’accroche est
alors nécessaire (liquide à appliquer au pin-
ceau ou spray à vaporiser sur la surface). La
bande adhésive peut ensuite être positionnée correctement.
Raccord avec paroi enduite. Un cas courant de raccord entre différents matériaux et
corps d’état se rencontre sur une construction en blocs maçonnés en paroi verticale et
en charpente bois pour la toiture. Le plan
d’étanchéité à l’air est réalisé par exemple
par un enduit intérieur ou extérieur avant
la pose de l’isolant en mur, et par une membrane pare-vapeur en plafond. Celle-ci est
donc à liaisonner avec l’enduit. Selon l’ordre
d’intervention des entreprises, on pourra
dans le cas d’un enduit intérieur :
t positionner un adhésif sur la membrane,
dont une partie comporte une grille afin d’y
accrocher l’enduit ;
t si l’enduit est réalisé, utiliser des produits de
collage en cartouche ou une solution primaire
et des bandes adhésives sur un enduit lissé.
Structure lourde : isolation intérieure collée
Liaison linteau/porte palière
Plot de
mortier colle
Isolant
thermique rigide
ou semi-rigide
Parement
intérieur/Plaque
de plâtre
Bloc élémentaire
de maçonnerie
Enduit extérieur
Ferrure de
fixation de la
menuiserie
Chaînage
en béton armé
C
Bloc U de
coffrage du linteau
Bâti dormant
de la menuiserie
B
Châssis
ouvrant de la
menuiserie
A
Tapée de la
menuiserie
A Mise en œuvre d’un joint mousse pré-comprimé imprégnée de résines synthétiques de Classe 1.
B La mise en œuvre du joint mousse doit être associée à la pose de cales d’assises ou d’équerres à
pan coupé permettant de disposer d’une épaisseur minimale de 5 mm entre les surfaces d’appui.
C Pour le lot gros œuvre maçonnerie, réaliser le support de la menuiserie conformément
aux tolérances locales et dimensions d’ouvrages élémentaires, se référant au NF DTU 20.1.
SEPTEMBRE
SEPTE
SEP
TEMB
MBRE
RE 201
2012
2
BÂTIMÉTIERS
51
DOSSIER L’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR
Menuiseries extérieures
Lorsqu’on parle d’infiltration d’air, les
menuiseries sont souvent incriminées en
premier lieu. L’infiltration peut provenir de
la menuiserie elle-même, de sa liaison avec
la paroi ou des deux. Concernant le choix
de la menuiserie, l’indicateur « A » du classement AEV est une première information sur
son étanchéité à l’air. Plus le chiffre sera élevé
(de 1 à 4), meilleure sera la performance. Un
volet roulant standard, avec ouverture par
l’intérieur, présente aussi des risques d’infiltration d’air. Les fabricants développent de
nouvelles solutions comme les coffres demi
linteaux permettant une ouverture côté extérieur, ce qui réduit à la fois les risques d’infiltration d’air et de ponts thermiques.
Outre l’attention portée au choix des produits et à leurs propriétés intrinsèques, une
liaison étanche doit être réalisée entre le dormant et la paroi. Pour assurer de manière
pérenne cette continuité, les produits traditionnels sont suffisants s’ils sont choisis en
fonction de leurs caractéristiques (plage de
compression utile conforme à l’épaisseur du
joint à calfeutrer,…) et mis en œuvre conformément au NF DTU 36.5. On distingue
3 systèmes de calfeutrement :
Le calfeutrement humide renforcé
Le bâti dormant est d’abord fixé. On vient
ensuite « bourrer » d’un mortier approprié
le joint. Pour éviter la création d’un nouveau
joint causé par le retrait du mortier lorsqu’il
sèche, on renforce ce calfeutrement humide
par l’extrusion d’un solin de mastic (silicone,
PU) dans une réservation faite au préalable
(coup de fer). Ce système de calfeutrement
est principalement adapté à la rénovation.
Le calfeutrement par mastic extrudé sur
fond de joint
C’est encore le plus répandu des systèmes de
calfeutrement traditionnels. Peu onéreux en
coût matière, ce calfeutrement est très efficace puisqu’il permet d’assurer facilement la
continuité du calfeutrement dans les angles.
Le calfeutrement par mousse imprégnée
Ce système tend à remplacer progressivement
le système de mastic sur fond de joint. Il est
de loin le plus couteux en cout matière mais il
permet de faire des économies substantielles
sur le temps de mise en œuvre.
D’autres systèmes de calfeutrement non traditionnels existent. C’est le cas par exemple
de la membrane flexible non tissée, munie
d’une bande adhésive simple face ou double
face, ou d’une bande autocollante prépliée
entre le dormant de la menuiserie et le plan
d’étanchéité à l’air de la paroi qui permettra
d’assurer la liaison avec la membrane intérieure (pare-vapeur dans le cas de murs à
ossature bois).
Passage des fluides
Les passages des tuyauteries et des équipements électriques sont également à l’origine des infiltrations d’air relevées dans les
Colonne de chute
Manchon de raccord
Pare-vapeur
52
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
YANNICK ROBERT, ENTREPRISE
ROLAND GARD, ÉLECTRICITÉ
(VALENCE, DRÔME)
Pour nous, électriciens, le
changement se situe à la
fois en amont et pendant le
chantier. En amont, il faut
travailler en coordination
plus étroite avec les autres entreprises
– de gros œuvre en particulier – sur
les plans de réservation, pour limiter au
maximum les percements et, quand ils
sont indispensables, pour les concevoir
de manière à ce qu’ils soient le plus
facile à reboucher ensuite. Auparavant,
pour rendre le chantier plus commode
pour les uns et les autres, on réalisait
un maximum de réservations ; tout cela
est fini aujourd’hui. Pendant le chantier,
pour assurer l’étanchéité de chaque
percement après notre intervention, on
travaille soit au silicone, soit avec de
nouveaux produits spécifiques comme
les manchettes d’étanchéité (avec leur
membrane dans laquelle on glisse la gaine
et qui vient ensuite se coller contre le mur)
et les bouchons de gaines (pour assurer
l’étanchéité entre le câble et la gaine).
Là encore, il faut bien se coordonner
pour intervenir au bon moment. Quand
nous avons travaillé sur le chantier de
rénovation du siège de la Fédération
BTP de Drôme-Ardèche, il fallait percer
l’enveloppe pour l’alimentation des brisesoleil. Si l’on ne s’était pas organisé pour
assurer l’étanchéité de chaque percement
avant que nos collègues de l’enveloppe
travaillent sur l’isolation thermique
par l’extérieur, on aurait sans doute eu
des soucis. Tout ça nous ramène aux
fondamentaux de nos métiers, c’est-à-dire
à la nécessité d’être vraiment attentif au
travail des autres pour que tout le monde
soit gagnant au final !
« Travailler sur la
performance menuiserie
par menuiserie »
Tuile à douille
Écran de
sous-toiture HPV
« Être vraiment attentif
au travail des autres »
Colonne de chute
GILLES BEAL, MENUISERIE
BEAL (SAINT-PRIEST-EN-JAREZ,
LOIRE)
Travailler sur des projets
BBC nous a conduits à
être beaucoup plus précis
dans la détermination
des performances des
menuiseries que nous fabriquons
et installons. Nous avons poussé en
particulier notre connaissance dans le
domaine du vitrage, avec de nouveaux
logiciels. Nous travaillons en relation
étroite avec les bureaux d’études
thermiques, pour calculer et définir la
performance menuiserie par menuiserie,
en jouant sur les caractéristiques du
vitrage et des menuiseries pour atteindre
le coefficient Uw requis. On travaille
aussi avec un choix plus large de produits
d’étanchéité, depuis les membranes
jusqu’aux joints à expansion.
Les exigences d’étanchéité à l’air, avec
l’épreuve de vérité des tests d’étanchéité,
incitent à être plus vigilant à toutes les
étapes, en particulier lors de la réception
du support, et à travailler beaucoup plus
en concertation avec tous les acteurs
du chantier. Il ne s’agit plus de mettre
en avant les performances d’un seul
produit, mais bien de pouvoir s’assurer
que l’ensemble des produits prescrits
sont mis en œuvre de la meilleure
des manières, pour atteindre ainsi
l’objectif recherché. Cela suppose de
pouvoir tracer collectivement toutes les
faiblesses éventuelles, en se posant des
questions qu’on ne se posait pas toujours
auparavant sur le travail des autres corps
de métier. Autrement dit, si je fabrique
une fenêtre très performante, il faut que
je sache comment s’effectuera l’isolation
des autres éléments de l’enveloppe.
bâtiments. Celles-ci sont souvent mises sur
le compte d’un défaut de mise en œuvre et
d’une détérioration de l’étanchéité à l’air alors
que, la plupart du temps, il s’agit de points
non traités en conception.
Soigner la conception en amont. Le travail
effectué en conception, en coordination si
nécessaire avec un bureau d’études fluides,
permet d’optimiser la distribution des fluides
et de rendre plus simple et moins onéreuse la
réalisation de l’étanchéité à l’air. Deux principes sont essentiels dans cette phase amont :
t limiter le nombre de percements, d’abord
par l’intégration du tableau électrique (hors
cas des locaux TGBT ventilés) dans le volume
chauffé, ensuite par l’utilisation d’un vide
technique en paroi (ou plénum en plafond)
pour le passage des gaines et conduits ;
t prévoir un espace suffisant autour de chaque
gaine pour permettre le calfeutrement.
Si ces principes sont respectés, le recours à des
produits spécifiques sera limité à des traversées ponctuelles.
Dans le cas où cela est nécessaire pour l’électricité, des boîtiers électriques spécifiques,
étanches à l’air, doivent être utilisés.
Passage dans les dalles ou murs en béton.
Si l’espacement suffisant a été prévu, l’étanchéité autour des conduits est obtenue à l’aide
de mortier fluide pour remplir les interstices.
Dans le cas des logements collectifs, où chaque
appartement doit être étanche par rapport
aux appartements adjacents, il est fortement
recommandé d’assurer l’étanchéité au passage
des conduits dans la dalle, plutôt qu’au niveau
de la gaine technique en plaque de plâtre –
ce matériau de finition étant soumis à de
nombreux percements et présentant donc
d’importants risques de passage d’air.
Passage au travers d’une membrane.
Pour les quelques traversées inévitables
(électriques, évacuation d’eau, ventilation…)
d’une membrane d’étanchéité à l’air, des produits spécifiques tels que bandes adhésives
étirables ou manchons en caoutchouc EPDM
(élastomère) peuvent être employés.
Matériaux de finition
Dans la mesure où le plan d’étanchéité à l’air
doit être pérenne sur toute la durée de vie du
bâtiment, il se doit d’être protégé des travaux
de finition et des dégradations diverses dues
à l’occupation du bâtiment. Dès lors, il n’est
pas recommandé d’inclure les matériaux de
finition – dont les plaques de plâtre – dans le
plan d’étanchéité à l’air.
ENTREPRISES ORIOL, ST-ÉTIENNE (42) ; MENUISERIE
BEAL, SAINT-PRIEST-EN-JAREZ (42)
Entreprises titulaires
de la marque
MENUISERIE BEAL, SAINT-PRIEST-EN-JAREZ (42)
Entreprise titulaire
de la marque
Outils pratiques de formation en région
Alsace
Picardie
Seine-et-Marne
Plate-forme de formation
développée par la FFB
Picardie en collaboration
avec BTP CFA Somme,
permettant de visualiser
les points sensibles en
matière d’étanchéité à
l’air dans des conditions
proches des chantiers.
Pour en savoir plus :
IFRB Picardie,
tél. : 03 22 92 21 88.
Vidéos réalisées par
la Fédération BTP 77
avec les unions FFBCMP, UMPI-FFB, et
UMGO-FFB. Trois vidéos
disponibles : Pose de
fenêtre bois en applique
au nu intérieur ; Pose de
fenêtres en tunnel ; Pose
de doublage intérieur
collé ou sur ossature.
Une 4e à paraître :
pénétrations sur dallage,
plancher sur vide
sanitaire et murs. Vidéos
et support pédagogique
consultables sur le site
FFB (www.ffbatiment.fr,
volet adhérent, rubrique
médiathèque/vidéo).
Pour en savoir plus :
FFB Seine-et-Marne,
tél. : 01 64 87 66 00.
Conteneur mobile de
formation, permettant
d’aborder en situation
un panel très large de
points singuliers et
toutes les techniques
de pose. Il inclut un sas
étanche à l’air équipé
d’une porte soufflante
pour réaliser les tests
d’étanchéité à l’air.
Pour en savoir plus :
FFB Alsace,
tél. : 03 88 35 72 00.
Rhône-Alpes
Construire étanche
à l’air, démarche de
formation et d’accompagnement sur chantier,
organisée par la FFB
Rhône-Alpes avec l’appui
de la région RhôneAlpes et de l’Ademe
Rhône-Alpes.
Pour en savoir plus :
FFB Rhône-Alpes,
tél. : 04 72 44 45 20.
SEPTEMBRE
SEPTE
SEP
TEMB
MBRE
RE 201
2012
2
BÂTIMÉTIERS
53
I N N O V A T I O N
PANNEAUX ISOLANTS SOUS VIDE
Une solution prometteuse
Les progrès dans la connaissance du fonctionnement
des superisolants sous vide et des applications pionnières ouvrent
de grands espoirs d’utilisation massive dans le bâtiment.
54
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
© POUGET CONSULTANTS
D
epuis que les économies
d’énergie sont revenues au
premier plan dans le bâtiment, de
riches perspectives s’ouvrent pour
de nouveaux isolants plus performants que les traditionnels à base
de plastiques alvéolaires, fibres
minérales ou autres, et moins
consommateurs de surface au sol
lorsqu’ils sont utilisés côté intérieur. La recherche se concentre
aujourd’hui sur deux familles de
« superisolants » : les panneaux isolants sous vide (PIV) et les superisolants à pression atmosphérique
(Sipa). Tous deux se distinguent
par leur capacité à dépasser les propriétés isolantes de l’air, considérée comme une barrière thermique
infranchissable. Pour y parvenir,
les PIV remplacent la composante
gazeuse de l’isolant (plus de 90 %
dans le cas du polystyrène) par le
vide, tandis que le matériau nanostructuré des Sipa bloque la circulation des molécules gazeuses à
l’origine de la propagation de chaleur. Les PIV, en avance sur les Sipa,
permettent d’atteindre une valeur
de conductivité thermique (NJ)
inférieure à 0,004 W/(m.K), soit
une performance de 7 à 10 fois
supérieure aux isolants classiques.
À quoi ressemblent les PIV ?
L’image la plus adéquate est celle
du paquet de café sous vide,
mais sous la forme de plaques de
dimensions variables, d’une épaisseur de 2 à 4 cm.
Les PIV se composent d’un « complexe barrière » (l’enveloppe extérieure) composé d’une succession
de couches de polyéthylène recouvertes d’un dépôt très mince d’aluminium renfermant un mélange
de silice broyée et de fibres.
« Les PIV ne sont pas une vraie
nouveauté, indique Thierry Duforestel, ingénieur recherche et développement chez EDF, car ils sont
fabriqués et vendus depuis plusieurs décennies pour des applications au froid : isolation de
conteneurs frigorifiques, de réfrigérateurs… » Pour autant, ils ne
peuvent pas se substituer aux
isolants actuels. La recherche se
concentre actuellement sur trois
axes. Le premier est l’adaptation
des PIV aux contraintes du bâtiment, car l’usage sans risque du
produit reste pour l’heure limité
à l’isolation intérieure et à celle de
planchers sous revêtement, c’està-dire à des conditions modérées
d’humidité et de température.
Le deuxième sujet de réflexion
concerne le vieillissement de l’isolant. « Nous avons besoin de mieux
comprendre les phénomènes de
perméabilité du “complexe barrière” aux flux d’air et de vapeur
d’eau, et nous avons déposé sur
ce thème un projet de recherche
sur quatre ans à l’Agence nationale de la recherche (ANR). Il suscite beaucoup d’espoir, souligne
Thierry Duforestel, car, lorsque
nous aurons les réponses à nos
interrogations, nous pourrons
maîtriser les paramètres performance/durée des composants.
Et comme les outils industriels
existent, la production en grande
masse pourra être lancée très rapidement.»
Resteront alors à développer tous
les « aspects systèmes » (modalités de transport, de stockage, de
manipulation, procédures de mise
en œuvre, accessoires…). « En tout
cas, on constate une vraie coïncidence entre les avancées de la
recherche et l’évolution de la réglementation, conclut Thierry Duforestel, et le développement des PIV
est une vraie opportunité dans le
contexte français, où l’ITE ne peut
pas répondre à tous les besoins.» TROIS CHANTIERS PRÉCURSEURS
André Pouget, responsable du bureau d’études thermiques Pouget
Consultants
« Dans les bâtiments impossibles
à isoler par l’extérieur, le grand
défi de la rénovation énergétique revient à utiliser
des isolants rapides à poser en site occupé, sans
perdre trop de place. Sur cette base, nous avons
réalisé trois chantiers d’isolation intérieure à l’aide
de PIV en 2007, 2009 et 2011. Notre méthode repose
sur une préparation minutieuse avant la mise en
œuvre. Comme il n’est pas possible de découper
l’isolant, nous réalisons un calepinage précis des
surfaces à isoler et faisons fabriquer sur mesure les
panneaux à mettre en place.
D’un chantier à l’autre, nous avons progressé. Ainsi,
le joint de liaison entre panneaux, qui servait à fixer
les parements, a été supprimé.
Dorénavant, les PIV sont empaquetés dans un
isolant traditionnel qui les protège. Ce complexe est
collé sur le mur, les PIV peuvent être assemblés
bord à bord par un tissu d’aérogel, et le parement est
collé par-dessus. Aux endroits d’éventuelles
fixations, nous insérons une plaque de Sipa qui peut
être percée. Sur les trois chantiers, les déperditions
thermiques d’un mur non isolé sont quasiment
divisées par cinq avec 2 cm de PIV.»
S É C U R I T É
AMIANTE Une nouvelle réglementation
qui renforce la prévention
A
pplicable depuis le 1er juillet
2012 pour ses principales
dispositions, le décret du 4 mai
2012 relatif aux risques d’exposition à l’amiante confirme les
changements qui étaient attendus. La distinction entre amiante
« friable » et « non friable » est supprimée au profit d’une appellation unique « amiante ». D’autre
part, aussi bien en sous-section 3 (activité d’encapsulage et
de retrait d’amiante) qu’en soussection 4 (interventions sur des
matériaux susceptibles de libérer des fibres d’amiante), les chefs
d’entreprise doivent réaliser leur
évaluation des risques à partir
des informations transmises par
le donneur d’ordre (par exemple
dossier technique amiante). Pour
cette évaluation, ils doivent doré-
56
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
navant définir l’ensemble des
processus d’intervention dans
leur document unique et les
classer selon trois niveaux d’empoussièrement (Emp) :
s%MP6,%0(1),
s6,%0” Emp < 60 x VLEP,
sX6,%0” Emp < 250 x VLEP.
Quant à la VLEP elle-même, elle
est réduite de façon drastique
mais progressive sur trois ans : de
100 fibres par litre et par heure de
travail mesurées selon la méthode
MOCP(2) avant le décret, elle a
été réduite à 100 fibres par litre
moyennées sur 8 heures de travail,
mesurées par la méthode META(3),
au 1er juillet 2012, et qui devra
descendre à 10 fibres au 1er juillet
2015 ; le nouveau texte confirmant
le changement de méthode pour
mesurer le niveau d’empoussiè-
rement. Par ailleurs, la stratégie
d’échantillonnage n’est plus réalisée par l’entreprise, mais par un
laboratoire, à partir des informations transmises par l’entreprise.
À compter du 1er juillet 2013,
cette stratégie d’échantillonnage,
ainsi que les prélèvements et les
analyses, devront être réalisés
par un même organisme accrédité. Autre nouvelle disposition, la
vacation est réduite à 2 h 30, avec
un cumul quotidien de 6 heures
maximum. Pour la sous-section 3 uniquement, le décret renforce les contrôles d’empoussièrement avant, pendant et après
les travaux. Il rend obligatoire, à
partir du 1er juillet 2013, la certification pour les entreprises
qui font du retrait d’enveloppe
extérieure, et à partir du 1er juil-
let 2014 pour les entreprises de
génie civil. Il impose aussi à l’employeur de communiquer le plan
de retrait une fois par trimestre
au médecin du travail, au CHSCT
ou, à défaut, au délégué du personnel. Cette obligation doit, à
l’heure actuelle, être respectée
pour chaque chantier. En complément, le décret annonce l’arrivée de plusieurs arrêtés attendus
d’ici fin 2012.
(1) Valeur limite d’exposition professionnelle.
(2) Microscopie optique à contraste de phase.
(3) Microscopie électronique à transmission
analytique.
POUR EN SAVOIR PLUS
GNA-FFB (Groupement national
amiante), www.amiante.ffbatiment.fr
S É C U R I T É
Installer des modules photovoltaïques
en toute sécurité
mis en œuvre dans le respect du
guide UTE C15-712-1, d’application obligatoire, qui impose en
particulier l’utilisation des composants de classe II ou équivalent
sur tout le matériel employé dans
la partie « courant continu » de
l’installation (entre les modules
et l’onduleur). De plus, il convient
d’utiliser des connecteurs spécifiques et de s’assurer que ceux-ci
sont toujours de même type et
de même marque. Enfin, il est
important que les matériels soient
toujours considérés par l’intervenant comme étant sous tension,
et que celui-ci utilise, au voisinage de pièces nues sous tension,
les EPI(1) adaptés : gants isolants,
écran facial et vérificateur d’absence de tension.
© LUXOL
Concernant différents corps de métier, la mise en œuvre de modules
solaires photovoltaïques implique de prendre en compte les risques
électriques et ceux inhérents au travail en hauteur.
L
’installation de modules
photovoltaïques en toiture
ou en façade demande de respecter des règles de sécurité. Il faut,
en tout premier lieu, prendre en
compte les risques liés au travail
en hauteur. « Pour un entrepreneur qui y est habitué, cela ne doit
pas poser de problèmes, indique
Philippe Guistinati, dirigeant de
l’entreprise EC Solar (Seine-SaintDenis) spécialisée dans l’installation de centrales solaires photovoltaïques. Les mesures à prendre
sont globalement les mêmes
que pour un travail de couverture traditionnelle : échafaudages, garde-corps, lignes de vie,
nacelles… » Pour autant, les opérateurs ne sont pas toujours familiers des travaux en hauteur : « Sur
les grosses installations, il y a peu
de problèmes, ce sont des marchés publics avec coordonnateur
SPS (Sécurité et protection de la
santé). Pour les petites installations en revanche, les chantiers
sont moins encadrés. C’est pour-
quoi il faut accorder une attention
particulière à la sécurité, notamment lors de la mise en œuvre de
la partie électrique.» Dans tous les
cas, des formations sur le travail
en hauteur s’imposent.
De même, l’utilisation de certains
matériels, comme les nacelles et
chariots télescopiques, nécessitent une formation, une évaluation (CACES) et une autorisation de conduite de l’employeur.
Les intervenants doivent aussi être
initiés, le cas échéant, au montage,
à l’utilisation et à la réception des
échafaudages.
HABILITATION ÉLECTRIQUE
Les choses diffèrent d’un chantier
de couverture traditionnelle au
moment de la mise en œuvre des
modules. Ces derniers, plus difficiles à manipuler que des petits
éléments de couverture, peuvent
offrir une prise au vent importante. Autre risque, et non des
moindres, le risque électrique. Ce
danger est d’autant plus présent
qu’il est impossible d’interrompre
la production électrique d’un
module exposé à un rayonnement
lumineux. « Pour la partie électrique, le travail des opérateurs en
toiture consiste principalement à
connecter les modules entre eux »,
poursuit Philippe Guistinati. Les
autres équipements électriques
sont ensuite installés par l’électricien dans un local adapté. Or,
si les mesures de sécurité ne sont
pas prises, le risque de chocs électriques directs ou indirects lors
du raccordement des modules,
des boîtes de jonction ou encore
des onduleurs existe bel et bien.
C’est pourquoi, dans tous les cas,
il est indispensable que les opérateurs disposent de l’habilitation électrique adaptée aux travaux à réaliser, conformément à
la norme NF C 18-510 nouvellement homologuée (voir p. 34).
D’autre part, et afin de prémunir les opérateurs contre le risque
électrique, il est essentiel que les
équipements soient choisis et
CO-ACTIVITÉ
Dans la phase chantier, la co-activité est aussi un élément à prendre
en compte. « Normalement, nous
intervenons en dernier, mais il
arrive que d’autres corps d’état
aient encore à travailler », indique
Philippe Guistinati. D’où l’importance d’une bonne communication entre les intervenants et d’un
étiquetage approprié pour la partie électrique, conformément à la
réglementation.
La sécurité des intervenants doit
enfin être prévue lors des travaux
d’entretien et de maintenance.
Des dispositifs de protection collective, tels que garde-corps ou
passerelles coulissantes, assureront une intervention sécurisée
durant toute la durée de vie de
l’installation. À défaut, les mêmes
précautions (lignes de vie, harnais…) que lors de la mise en
œuvre devront être prises.
(1) Équipement de protection individuelle.
POUR EN SAVOIR PLUS
GMPV-FFB (Groupement
des métiers du photovoltaïque),
tél. : 01 40 69 52 24,
www.gmpv.ffbatiment.fr
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
57
F O R M A T I O N
Le CQP, un outil de motivation
Encadrement de
chantier : un nouveau
CQP menuiserie
C
Les premiers modules du
parcours de formation
préparant aux épreuves
d’examen du nouveau certificat
de qualification professionnelle (CQP) « Conducteur de
travaux en menuiserie de
bâtiment et d’agencement »
débuteront en janvier 2013
à l’Hôtel régional des CFA de
Gennevilliers (Hauts-de-Seine).
Cette formation modulaire et
personnalisable en alternance
est destinée aux salariés déjà
en poste ayant besoin de
consolider ou compléter leurs
acquis – ils doivent alors justifier de cinq ans d’expérience
professionnelle –, ainsi qu’aux
jeunes diplômés de niveau IV
(bac pro, brevet professionnel)
désirant poursuivre leur parcours. Les matières enseignées
relèvent de quatre domaines
(technique, organisationnel,
relationnel et gestion
administrative) et recouvrent
notamment l’étude, la
planification, la coordination
des travaux ainsi que le suivi
technique et administratif
des chantiers. Ce CQP mis en
place à la demande de la
FFB-CMP permettra aux
entreprises de disposer, entre
dirigeant et client, d’un
responsable chargé de l’interface entre chantier, atelier et
bureau d’études. Rappelons
que les besoins du marché
sont importants et évalués
à plusieurs centaines
de conducteurs de travaux
en menuiserie pour la seule
Île-de-France.
Pour en savoir plus
• FFB-CMP (Fédération française du bâtiment charpente,
menuiserie, parquets),
tél. : 01 40 69 57 40,
www.polebois.ffbatiment.fr
• Hôtel régional des CFA
de Gennevilliers,
www.cfa-gennevilliers.ccip.fr
omment reconnaître le
savoir-faire d’un salarié
quand il n’existe ni titre du ministère de l’Emploi, ni diplôme du
ministère de l’Éducation nationale dans le métier qu’il exerce ?
C’est pour répondre à cette question que les certificats de qualification professionnelle (CQP) ont
été créés, à l’initiative des organisations professionnelles d’employeurs et de salariés. Les 85 CQP
existants s’adressent principalement aux ouvriers, mais aussi aux
employés, techniciens et agents de
maîtrise (Etam).
Ils peuvent être obtenus, soit à
l’issue d’une formation, soit par
validation des compétences professionnelles acquises par l’expérience. Leur délivrance est
un véritable examen, composé
d’épreuves théoriques et pratiques(1). Le CQP, qui s’adresse
aussi bien aux salariés en poste
qu’aux nouveaux entrants et
demandeurs d’emploi, est donc
d’abord un moyen de faire reconnaître leurs compétences.
VALORISER LES SALARIÉS
ET L’ENTREPRISE
Les chefs d’entreprise ont tout
intérêt à inciter leurs salariés à
passer un CQP, car il s’agit d’un
excellent moyen de les motiver
et de les fidéliser en valorisant
leur travail. De plus, le CQP fait
entrer le salarié dans un processus de réflexion sur ses pratiques
et ses savoir-faire. L’entreprise
peut également mettre en avant
la détention de CQP par ses salariés comme gage de la qualité du
travail effectué, ce qui peut être
un avantage concurrentiel dans
l’attribution de certains marchés.
C’est si vrai que la présence de
salariés détenteurs de CQP peut,
pour certains de ces certificats,
être prise en compte par les assureurs, qui accordent des tarifs préférentiels aux entreprises qui les
emploient.
Le CQP apparaît ainsi comme un
outil de management performant
à la disposition des chefs d’entreprise du bâtiment.
(1) Pour connaître la liste des CQP,
les formations organisées et les modalités
d’obtention, rendez-vous sur le site
de l’Observatoire prospectif des métiers
et des qualifications, www.metiers-btp.fr
POUR EN SAVOIR PLUS
FFB-Direction de la formation,
tél. : 01 40 69 52 15
ACCESSIBILITÉ Une formation de référence
L
es besoins en adaptation des
logements, dus notamment
au vieillissement de la population,
et la mise en accessibilité des établissements recevant du public
(ERP) d’ici 2015 (loi du 11 février
2005) vont générer un volume de
travaux très important. Pour aider
les entreprises à se positionner sur
ce marché et à faire reconnaître
leurs compétences en la matière,
la FFB a lancé, en novembre dernier, la marque Les Pros de l’accessibilité®.
Parmi les critères exigés pour
son attribution, les entreprises
doivent avoir suivi une formation à l’accessibilité. Pour accompagner les professionnels, la FFB
a lancé en septembre dernier une
formation dédiée de deux jours,
qui balaie l’ensemble des spécificités de ce type de travaux dans
le cadre d’une approche globale :
problématiques de l’accessibilité
dans les logements, les ERP et les
58
BÂTIMÉTIERS
SEPTEMBRE 2012
locaux de travail, besoins diversifiés des clients, réglementation,
acteurs-clés du secteur, ainsi que
les aspects assurances, contractualisation et financement des
travaux. Des études de cas et des
mises en situation complètent
cette formation.
En particulier, les questions
d’interface sont mises en avant,
comme par exemple pour le traitement des seuils de portes qui
nécessitent une bonne coordination entre les différents corps
d’état intervenants (maçon,
menuisier, métallier, solier…).
La formation permet également
aux professionnels de bien distinguer les travaux relevant de la
réglementation, donc obligatoires
– c’est le cas en ERP ou en parties communes de logements –, et
ceux à préconiser en fonction des
besoins des occupants. Autre élément particulièrement intéressant
pour mieux appréhender les mar-
chés de l’accessibilité : un panorama des acteurs médico-sociaux
et des structures spécifiques est
proposé, de même qu’un rappel
sur les aides mobilisables.
Cette formule répond aux attentes
des entreprises : moins d’un an
après le lancement de la formation, une cinquantaine de sessions ont déjà été dispensées par
les IFRB(1) sur l’ensemble du territoire, en collaboration avec des
intervenants spécialisés. Elles ont
recueilli un taux de satisfaction
élevé et de nombreuses formations supplémentaires sont programmées pour la rentrée.
(1) Instituts de formation et de recherche
du bâtiment
POUR EN SAVOIR PLUS
Contactez votre IFRB
(coordonnées disponibles sur
www.formation-batiment.fr)
N O R M A L I S A T I O N
NF DTU ET ASSURANCES Être bien couvert
L
e décret relatif à la normalisation est très clair :
« Les normes sont d’application
volontaire. Toutefois, les normes
peuvent être rendues d’application obligatoire par arrêté… »(1)
Ainsi, exceptées quelques spécifications rendues obligatoires(2), les
NF DTU ne s’appliquent stricto
sensu que si le marché de travaux
y fait référence ou fait mention
de la NF P03-001 qui les impose.
Mais l’entreprise de travaux a également un contrat avec son assureur. Comme tout contrat d’assurance, il prévoit, pour maîtriser
le risque, des limitations ou des
exclusions de garantie. À ces
exclusions de garantie, très encadrées par la loi en ce qui concerne
l’assurance décennale, vient
s’ajouter une possible déchéance
de garantie(3). Autrement dit, l’entreprise titulaire du contrat pourrait se voir priver d’indemnisation
si elle ne respecte pas les normes
et donc les NF DTU. Faut-il en
conclure qu’il n’est pas possible
de construire un ouvrage avec
d’autres techniques que celles
décrites dans les NF DTU ? Les
NF DTU font partie des règles de
l’art mais n’en constituent pas la
totalité. Les règles de l’art sont un
ensemble non délimité, constitué des pratiques professionnelles d’un métier, écrites ou non,
qui permettent que les ouvrages
soient correctement réalisés. Les
NF DTU ne sont que des clauses
types pour les travaux les plus
courants et les techniques communément maîtrisées par la profession. Il existe d’autres spécifications techniques qui constituent
également les règles de l’art.
Les contrats-types d’assurance
définissent généralement le
champ des travaux couverts par
ce qu’ils dénomment « travaux
de technique courante ». Ceux-ci
incluent les travaux respectant les
NF DTU mais également d’autres
spécifications. L’entreprise peut
donc utiliser une technique hors
DTU si elle relève des techniques
courantes décrites dans son
contrat d’assurance.
Si la technique utilisée n’est pas
incluse dans les travaux de technique courante, il est tout de
même possible de faire garantir les travaux par un assureur.
Il convient à cet effet de demander une extension de garantie.
La tarification ne sera bien sûr
pas la même si l’assureur estime
que le risque est plus important.
Cette appréciation dépendra
pour beaucoup des justifications
qui seront fournies à l’appui de
la demande.
En conclusion, il est tout à fait
possible d’être assuré pour des
travaux qui ne respectent pas les
NF DTU, mais il est indispensable
d’avoir contacté son assureur en
amont de la construction et de lui
avoir fourni toutes les informations nécessaires à la tarification
du risque afin d’obtenir, par ave-
nant, une extension spécifique au
contrat annuel. Ne pas le prévenir ou lui cacher certaines informations, c’est courir le risque
de ne pas être couvert en cas de
sinistre.
(1) Décret n° 2009-697 du 16 juin 2009,
article 17.
(2) Notamment certaines spécifications
des NF DTU 61.1 « Installation gaz » et
NF DTU 24.1 « Fumisterie ».
(3) Clauses-types de l’annexe de l’article A. 243-1 du Code des assurances : « L’assuré est déchu de tout droit à garantie en
cas d’inobservation inexcusable des règles
de l’art, telles qu’elles sont définies par les
réglementations en vigueur, les normes françaises homologuées ou les normes publiées
par les organismes de normalisation d’un
autre État membre de l’Union européenne
ou d’un autre État partie à l’accord sur l’Espace économique européen offrant un degré
de sécurité et de pérennité équivalant à celui
des normes françaises. Pour l’application de
cette déchéance, il faut entendre par assuré,
soit le souscripteur personne physique, soit
le chef d’entreprise ou le représentant statutaire de l’entreprise s’il s’agit d’une entreprise inscrite au répertoire des métiers, soit
les représentants légaux ou dûment mandatés de l’assuré lorsque celui-ci est une
personne morale. Cette déchéance n’est pas
opposable aux bénéficiaires des indemnités. »
CALEPIN DE CHANTIER
L’essentiel des DTU illustrés
C
onçus comme des condensés illustrés des DTU, les
Calepins de chantier font figure
de best-sellers. Depuis le lancement de la collection en 2005,
près de 700 000 exemplaires des
vingt titres parus à ce jour ont été
écoulés. Fait significatif, toutes les
fédérations départementales, sans
exception, ont passé commande
de ces ouvrages pour les diffuser
auprès de leurs adhérents. À michemin entre les explications trop
complexes et les simplifications
excessives, les Calepins de chantier comptent entre 32 et 64 pages,
et sont illustrés avec une alternance de dessins, de schémas et de
tableaux qui rendent le contenu
des DTU – dont ils ne traitent que
des cas les plus courants – accessible à tous. Leur format, qui permet de les glisser dans la poche,
et leur papier très résistant font
qu’on les emmène volontiers sur
le chantier. Les derniers volumes
parus traitent notamment des
Chapes et dalles, des Revêtements
de sols en résine de synthèse et de
la Maçonnerie de petits éléments.
Les prochains – Plafonds suspendus, Revêtements de sols collés,
Revêtements muraux collés, Joints
de façade… – paraîtront début
2013. La collection, qui comptera
à terme 32 titres(1), est bien partie
pour atteindre le million d’exemplaires.
POUR EN SAVOIR PLUS
(1) Retrouvez la liste complète sur
www.ffbatiment.fr, rubrique « médiathèque/
publication ».
Contactez votre fédération
départementale
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
59
E N V I R O N N E M E N T
ÉCO-MATÉRIAUX ET RÉNOVATION DU PATRIMOINE
Un entrepreneur basque teste
les enduits chaux-chanvre
u Pays basque, rénovation du patrimoine rime
avec éco-matériaux. Jean-Jacques
Etcheberry, directeur de l’entreprise de maçonnerie Etxe Berri à
Ordiarp (Pyrénées-Atlantiques),
utilise pour les chantiers sur bâti
ancien des matériaux ancestraux qui ont fait leur preuve au
fil des années, comme la chaux, le
chanvre ou les sables locaux. Il souhaite désormais aller plus loin, en
faisant tester les produits pour disposer d’évaluations comparatives.
« Depuis vingt ans, nous fabriquons nos enduits à base de
sables locaux et de chaux. C’est
grâce à notre savoir-faire que
nous maîtrisons cette technique,
dans le respect des règles de l’art »,
explique Jean-Jacques Etcheberry.
Son entreprise développe
aujourd’hui la projection de
bétons de chanvre, qui permet
une bonne isolation des bâti-
© ETXE BERRI
A
LES TESTS PERMETTENT de vérifier la qualité des enduits utilisés et
de rassurer maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage.
ments anciens, sur une épaisseur
comprise entre 8 et 15 cm, en
fonction des performances énergétiques souhaitées. Elle a fait l’acquisition d’une machine à proje-
ter adaptée aux espaces restreints,
en cœur de ville. « Les fournisseurs livrent des chanvres et des
chaux agréés, mais le mélange
chaux-chanvre est en cours de
validation d’Avis technique »,
précise l’entrepreneur. L’entreprise participe actuellement à
une phase de tests menée par trois
chaufourniers. Les enduits ont été
testés sur un même support avec
une machine à projeter, puis ont
fait l’objet d’un carottage à 7 et
28 jours. Les bureaux d’études
des industriels analysent à l’heure
actuelle le résultat de ces tests.
L’objectif est de vérifier l’homogénéité des produits, leur tenue
à l’arrachement, leur dureté et
de mutualiser les résultats obtenus. « Nous faisons régulièrement des partages d’expérience
avec d’autres entreprises qui utilisent ces mêmes techniques de
construction sur toute la France »,
souligne Jean-Jacques Etcheberry.
L’entrepreneur reconnaît que le
test à l’ancienne, basé uniquement
sur l’analyse visuelle, ne suffit plus
pour rassurer les maîtres d’œuvre
et les maîtres d’ouvrage, et souligne par ailleurs que « l’assurabilité des techniques utilisées est
essentielle pour être couvert par
les garanties décennales ».
DÉCHETS MÉTALLIQUES Des flux encadrés
D
epuis un an, les paiements
en espèces pour tout achat
au détail de métaux ferreux ou
non ferreux sont interdits, alors
qu’ils étaient auparavant autorisés dans la limite de 500 euros
par transaction et par jour. Désormais, seuls le chèque barré, le virement bancaire ou postal et la carte
de paiement peuvent être utilisés.
Cette interdiction répond à une
volonté forte de la FFB de voir
diminuer les vols sur les chantiers.
Depuis son entrée en vigueur, le
1er août 2011, cette disposition a
déjà produit des effets, notamment dans les zones non frontalières. Cependant, la fréquence
des vols d’éléments ou de déchets
métalliques sur les chantiers reste
encore très sensible à l’évolution
des cours des métaux, particulièrement pour le cuivre et l’aluminium. Pour la FFB, l’objectif est
désormais de limiter les dégradations liées aux vols et de diminuer le risque de rupture de la
production due à l’arrachement
de métaux ou au découpage
de câbles. Car de tels désordres
entraînent non seulement des
retards de chantiers et des coûts de
réparation des matériels endommagés, mais aussi des frais de gardiennage et d’assurance supplémentaires. Dans le cadre des lois
environnementales, l’entreprise
est responsable de la gestion de
ses déchets et doit contractualiser avec une société habilitée. En
cas de non respect de cette pratique, elle est passible de sanction.
Pour les chantiers importants, le
prestataire met à disposition de
l’entreprise une benne spécialement dédiée aux déchets métalliques. Lorsque la benne est pleine,
le prestataire l’évacue vers son installation, trie les métaux ferreux et
non ferreux et procède à la préparation des déchets par broyage.
Pour les chantiers de plus petite
taille, l’entrepreneur ou l’artisan
rassemblent toutes les chutes et
se rendent eux-mêmes chez les
ferrailleurs pour négocier leur
rachat.
À préciser par ailleurs : si la loi
n’interdit pas de racheter des
métaux ferreux ou non ferreux à
des particuliers, cette pratique est
désormais soumise à une traçabilité (déclaration obligatoire de son
identité depuis le 1er janvier 2012)
pour décourager les flux clandestins et non déclarés.
POUR EN SAVOIR PLUS
FFB Recyclage (Syndicat des
entrepreneurs de recyclage du BTP),
tél. : 01 40 55 12 59
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
61
ZOOM CHANTIER
La nouvelle vie
du Domaine de Saint-Paul
Au cœur d’un site protégé de
73 hectares, dans le parc naturel
régional de la Haute Vallée
de Chevreuse, le Domaine
de Saint-Paul est un lieu chargé
d’histoire. Tour à tour prieuré
médiéval, puis lieu de villégiature
d’écrivains renommés au
XIXe siècle, le domaine a
notamment accueilli
jusqu’en 2008 le Centre d’études
techniques du bâtiment
et des travaux publics (CEBTP).
Après son départ, une vaste
opération de réhabilitation est
lancée. Trois ans durant, plus
de 80 entreprises vont œuvrer
à la métamorphose des 12 000 m2
de locaux industriels en
un centre tertiaire high-tech.
Pendant
© P. GUIRAUD - A. CUCHEVAL/FFB
Avant
62
BÂTIMÉTIERS
Après
SEPTEMBRE 2012
•
ANCIENS LABORATOIRES
DE RECHERCHE SUR LES
MÉTAUX, les halls d’essais du
bâtiment A3 ont été réaménagés
sans poteaux, pour préserver
la surface au sol initiale de
1000 m2. Un niveau a été créé
pour accueillir bureaux et salles
de conférence, équipés en
fibre optique. Le hall d’entrée
bénéficie d’une lumière zénithale
apportée par des verrières en
polycarbonate triple épaisseur,
intercalées entre des coques
autoporteuses restaurées en
plafond. Une ancienne presse de
20 tonnes, témoin de l’activité
passée du centre, a été conservée.
Avant
Après
Avant
Pendant
Après
•
LE HALL D’ESSAIS
BÉTON, dont les
ponts roulants ont été
préservés, renaît en une
vaste salle événementielle.
Celle-ci peut accueillir
jusqu’à 1000 personnes;
elle est modulable en
espace de restauration, avec
une plate-forme extérieure
de 1200 m2.
•
LE MUR D’ESSAI DES
ÉCHAFAUDAGES du
bâtiment A3 a été percé
de baies. Les charges ont été
récupérées sur une hauteur
de 7 m environ. Des espaces
de circulation extérieurs
(passerelles, terrasses et
escaliers métalliques) ont
été aménagés.
Dans un tel espace, avec des
sols d’1,20 m d’épaisseur,
maîtriser les ponts thermiques
tient de la gageure: le domaine
s’y est employé avec succès.
Tout d’abord, en renforçant
l’isolation intérieure,
avec un doublage systématique
des parois opaques et
le remplacement de toutes
les fenêtres (profils et vitrages)
par des produits performants.
Puis en installant un système
de climatisation réversible trois
tubes, avec soufflage de l’air
chaud repris au sol pour être
distribué à l’étage.
Ce dernier est par ailleurs
équipé d’un plancher chauffant
en appoint.
POUR EN SAVOIR PLUS
www.domainestpaul.fr
SEPTEMBRE 2012
BÂTIMÉTIERS
63
© STUDIO COPERNIC
LA PAROLE À
COMMISSION ENVIRONNEMENT AQUITAINE
ACCOMPAGNER
LE CHANGEMENT
Même au sein de nos organisations, qui ont été parmi les premières à se mobiliser sur ce thème,
l’environnement n’a pas immédiatement été l’enjeu le mieux partagé, en dehors des professionnels directement impliqués dans
le domaine de l’énergie et des plus
jeunes, familiarisés tôt aux problématiques de réchauffement
climatique. D’où le patient travail d’information et de sensibilisation (commençant souvent
par la gestion des déchets) qui a
marqué les débuts de la commission Environnement construction
durable de la FFB au niveau natio-
nal, puis des commissions régionales Environnement. À partir
de 2007, le Grenelle de l’environnement et les objectifs de réduction des consommations énergétiques du bâtiment ont suscité le
bond en avant que l’on sait. L’environnement est irrésistiblement
monté en puissance dans nos
métiers avec l’arrivée de la certification HQE, du label BBC, la perspective d’une nouvelle réglementation thermique et du bâtiment à
énergie positive…
Dans le même temps, les contacts
multipliés avec des spécialistes
à l’occasion de nombreux pro-
jets locaux (plans climat régio- nence environnement destinée
naux, pôles de compétitivité…) aux adhérents dans les fédéraont contribué à approfondir tions départementales. Notre prenos connaissances et à élargir mière lettre d’information, publiée
en 2009, était un
notre vision dans
guide
de réponse
ce domaine. Dès BRUNO LOUGES
g
aux
appels
d’offres
lors, l’enjeu pour EN BREF
a
HQE.
Dans le
nos commissions a Bruno Louges, 38 ans,
H
est responsable
même
esprit, ont
changé de nature : il des entreprises
m
également
été trais’agissait moins de Maison Louges Frères
é
(génie thermique,
tés
sensibiliser les adhé- génie climatique
t la gestion des
déchets,
la RT 2012,
rents que de mettre et plomberie,
d
9 salariés) et
les
chantiers
à
à leur disposition des Électricité Landaise
l
(4 salariés), toutes
faibles
nuisances,
moyens pour accomf
deux basées à
l’étanchéité
à l’air
pagner l’évolution Dax (Landes).
l
de leur métier. C’est Administrateur de la
de
l’enveloppe
et,
d
fédération régionale du
plus
ainsi qu’à partir de bâtiment Aquitaine, il
p récemment, la
maison
passive.
2008, la commission préside depuis 2006 la
m
commission régionale
Sans
négliger l’inrégionale Environ- environnement.
S
formation,
qui a
nement Aquitaine a
f
structuré son action surr le « serser porté ses fruits,
fr its priorité est donnée
vice aux adhérents ». Il fallait pour à un accompagnement concret
cela commencer par se mettre à dans le changement, ce qui nous
leur écoute. « Bâtir avec l’environ- conduit à de nouvelles initiatives.
nement » et les autres dispositifs En synergie avec la fédération du
conçues par la fédération nous Limousin et à partir des informaont aidés à nous rapprocher des tions que nous avons pu recueillir
professionnels et à recueillir leurs auprès des adhérents, nous avons
questions et leurs attentes. Nour- ainsi développé en 2011 une « calrie de ces échanges et de l’expé- culette déchets » – en fait une base
rience de chacun de ses membres, de données sous tableur – permetla commission est devenue un tant aux entreprises de répondre
champ de parole et un creuset aux appels d’offres HQE en évad’idées où tous les sujets ayant trait luant leur production de déchets.
à l’environnement – de la régle- Autre exemple : nous travaillons
mentation aux solutions tech- actuellement sur un outil pour
niques existantes et pressenties – aider les professionnels à répondre
ont été abordés. Cette manne s’est aux interrogations de leurs clients
ensuite concrétisée, avec l’aide du touchant les prêts et les crédits
chargé de mission environnement d’impôt.
de la FFB Aquitaine, à travers l’élaboration de guides, l’organisaENTREPRISE MAISON LOUGES FRÈRES (40)
tion de formations, de réunions
Entreprise
thématiques et, de manière ori- titulaire
ginale, la création d’une perma- de la marque
Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16 - Tél. : 01 40 69 52 58
www.ffbatiment.fr - Association déclarée – Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E –ISSN 1772-3078 - Dépôt légal à parution DIRECTEUR DE LA
PUBLICATION : Didier Ridoret DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Philippe Tempere COMITÉ DE RÉDACTION : Membres de la Fédération française
du Bâtiment, de ses Fédérations départementales et régionales, de ses Unions et Syndicats de métiers JOURNALISTES : Isabelle Bize, Jean-Marc Brujaille, Delphine Goater,
Hubert Kernéïs, Stéphanie Lacaze, Stéphane Miget, François Salanne CONCEPTION ET RÉALISATION IDÉ ÉDITION : André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline Palma,
Katia Boudet, Céline Binet FABRICATION : Sphinx/Sib TIRAGE DE CE NUMÉRO : 72 000 exemplaires PHOTO DE COUVERTURE : M. Desdoits/À vue d’œil PRIX DU NUMÉRO :
26 € TTC ABONNEMENT ANNUEL : 85 € TTC (4 numéros) SERVICE ABONNEMENT : SEBTP - Tél. : 01 40 69 53 05 RÉGIE COMMERCIALE : IT-FFB Tél. : 01 40 69 57 68 ANNONCEURS : Ademe (3e couv.), Banque Solféa (p. 31), CGI Bâtiment (p. 31), Ciments Calcia (p. 7 et 16), Delta Dore (p. 39),
EBP (p. 7), EDF (4e couv.), Excelium (p. 26), Festool (2e couv.), Fiat (p. 40), GDF Suez (p. 5), Iko (p. 26), Kiloutou (p. 29), KP1 (p. 12), Mitsubishi (p. 22),
Orcab (p. 21), Point P (p. 18), Pro BTP (p. 47), Schöck (p. 16), Sitex (p. 21), SMA BTP (p. 60), Hitachi (p. 32).
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