Semaine 8 .Travail de synthèse 2 Au jeune homme riche

Semaine 8 .Travail de synthèse 2
Au jeune homme riche venu l'interroger pour savoir que faire pour avoir la vie éternelle, Jésus
présente un autre cheminement que celui des seuls préceptes à accomplir, car « Dieu seul est
bon » . Pour être parfait, recherche finale du jeune homme riche, il convient de se détacher
totalement de son avoir pour suivre Jésus.
Cette marche à la suite du Christ ne supprime pas l'observance des commandements (ceux cités
par Mathieu concernent l'amour du prochain), mais elle lui donne un sens nouveau: aimer à la
manière de Jésus qui accomplit la volonté de son Père. C'est la réalisation de la prophétie
d'Ézéchiel (31,33): «je mettrai ma Loi au dedans d 'eux, et sur leur cœur je l'écrirai».
- Unité de l'Ancien et du Nouveau Testament.
Ainsi, c'est bien Jésus-Christ qui fait l'unité entre l'Ancien et le Nouveau Testament : ici Jésus
propose au jeune homme riche de dépasser la seule pratique des commandements de l'amour du
prochain, qui n'est pas abolie(cf.Mt 5,17),"mais que [le jeune] homme est invité à retrouver en la
Personne de son Maître, qui en est l'accomplissement parfait"1.
- Dimension historique et progressive de la Révélation.
Le jeune homme riche, comme chacun
de nous, s'inscrit dans une histoire, la sienne et celle du peuple élu auquel il appartient. Jésus qu'il
vient interroger, le fait réfléchir à son parcours, puisque, du fait de sa rencontre avec le Messie, il
se trouve, sans le savoir véritablement, au moment où s'accomplissent les Ecritures. Jésus le
renvoie donc tout d'abord aux principaux commandements de
l'amour du prochain (manque seulement le refus de la convoitise) prescrits par la Loi mosaïque
et cités dans l'ordre, sauf pour celui du respect des parents venant en dernier ( Ex 20, 13-16 et
12), résumés par la prescription de l'amour du prochain (Lev 19,18) qui les englobe tous, même
ceux non cités. Jésus sait que le premier et le plus grand commandement : "Tu aimeras le
Seigneur ton Dieu", est respecté par ce juif pieux.
Puis , avec sa seconde réponse, Jésus invite le jeune homme à "le suivre dans l'obéissance du
disciple "2, lui qui est l'accomplissement parfait de la Loi. Jésus respecte ainsi la possibilité de
croissance spirituelle du jeune homme, inscrite dans la durée ( religion de son peuple pouvant
s'accomplir dans la suite du Seigneur).
- Notions de promesse et d'accomplissement.
Le jeune homme riche en rencontrant Jésus le salue comme «bon Maître» ( Mc 10, 17, Lc 18,
18).
Il ne sait pas qu'il a devant lui le Rédempteur promis au Peuple élu (cf Dt 18,18 ; 2Sa 7,12; Ez) et
que par conséquent "les temps sont accomplis". Le Messie qui répond à sa requête de perfection,
va lui manifester que pour le suivre afin d'être pleinement heureux, il doit tout donner en
s'abandonnant à lui pour devenir à son image « fils du Père ».
⁃ L'accomplissement comme conformité, cohérence et nouveauté.
Les citations de l' A T faites par Mathieu ne respectent pas littéralement l'ordre du texte ( Ex 20,
13-16 puis 20, 12) et complétées par celle de Lv 19, 18. On peut considérer qu'eeles sont
retravaillées théologiquement par l'évangéliste pour mieux faire ressortir la nouveauté de la
pensée de Jésus.
Pourtant , il n'y a pas de coupure entre la Loi de l'Ancien Testament et la Charte des Béatitudes,
l'observation des commandements d'amour du prochain comme soi-même et l'abandon à la
volonté de Dieu : «Seigneur que veux-tu que je fasse ? ». Les deux modes sont cohérents, et
même conformes d'une certaine façon.Mais la nouveauté que révèle Jésus, c'est la manière de
parvenir à l'observance de la Loi : non par nos seules forces, mais en reconnaissant que seul Dieu,
en se faisant homme, peut donner à ses « frères » la grâce pour y parvenir.
- Synthèse personnelle.
La démarche du jeune homme s'inscrit dans sa propre histoire, dans celle de tout son peuple. Il en
est de même pour chacun d'entre nous après la Rédemption. Dieu nous connaît ; il nous invite à le
suivre , tel que nous sommes à un moment de notre histoire personnelle, avec nos échecs et nos
nouveaux départs, mais avec un abandon le plus grand possible à sa volonté.