se mettre à l`écoute de son cœur

Au coeur de Picpus
Juin 2011 - Septembre 2011 - n°19
37 rue de Picpus, 75012 Paris - [email protected] - www.reseau-picpus.com
Edito
Deux mois ont passé depuis que
la terre a tremblé au Japon. Après
un séisme et un tsunami d’une
rare violence, une fuite radioactive
qui a affolé le monde entier, une
nature déchaînée laissant des
morts par centaines, il semble que
petit à petit la vie reprenne, les cerisiers refleurissent à Fukushima.
Car en dépit de cette catastrophe
considérable, les Japonais semblent reconnaître que l’on ne peut
maîtriser la nature et que l’on se
doit de rester humble devant sa
force et son immensité. Tout aurait
pu être tellement pire si le pays
n’en était pas à ce niveau de développement, à l’inverse d’Haïti.
Ce peuple, travailleur et ingénieux, a patienté attendant que la
mer se retire avant de se remettre
au travail car, même après la pire
des tragédies, le temps poursuit
inlassablement sa course et la vie
continue. Je ne peux m’empêcher
de faire le parallèle entre ce tremblement de terre et – toute proportion gardée - un autre choc qui
provoqua en son temps d'intenses
remous, il y a un peu plus de 2000
ans. Celui qui s’était présenté
comme le Fils de Dieu, le libérateur d’Israël git sur une croix. Ses
amis dépités sont partis ne sachant sans doute plus à quel saint
se vouer. Néanmoins, ils sont restés ensemble pour se soutenir et
attendre cet Esprit que Jésus avait
promis. Attendre ensemble dans
la confiance de lendemains plus
vivants, c’est ce que fait le Japon.
C’est aussi, en quelque sorte, l’attitude des douze entre Pâques et
la Pentecôte. Attendre et se préparer ensemble à recevoir l’Esprit.
Il vous redonnera de l’élan pour
poursuivre la route malgré les
tempêtes et les difficultés. Poursuivre autrement, sans oublier la
tristesse de la mort mais avec la
conviction que la route à parcourir
est encore belle.
Hortense de La Roche
Pour accompagner la réflexion de cette année sur le pluralisme, Réseau Picpus
a organisé un concours photo. Merci aux adhérents qui ont participé - dont vous
avez ici un aperçu - et qui révèlent des visions différentes. Laetitia souhaitait
incarner « le monde d'aujourd'hui, mouvementé, coloré, métissé, un tourbillon
de rencontres qui promet tant de possibles ». Marie-Amélie a proposé une photo
plus urbaine, sur le tag : « Il est à mes yeux l'expression, des membres d'une société multi-culturelle, dynamique et jeune. Il fait coexister les couleurs, les
langues, les dessins, la typographie, les sensibilités, les émotions.» Le conseil
d'administration annoncera le gagnant lors de la journée de fin d'année, le 19
juin. Une raison de plus de s'y rendre !
DU CÔTÉ DU 37
p. 6
DOSSIER
p. 3 à 5
Appel du 19 juin pour
un jour inoubliable
Se mettre à l’écoute de son
cœur
À VOTRE RÉFLEXION p. 7
- Qu’est-ce que la pédagogie
du cœur?
Comment le théâtre
a changé ma vie
- Vivre de cœur ou de raison ?
- Dieu et les hommes : une histoire
de Cœur
Brèves
POURQUOI L’AVEZ-VOUS FAIT
?
J'ai organisé le lipdub de Réseau Picpus
Le 21 mai a eu lieu à Picpus un tournage un peu particulier, celui
d’un lipdub. Un projet imaginé et mené par Jean-Baptiste, membre de Réseau Picpus depuis trois ans.
Réseau Picpus
« Cela fait déjà dix ans que je fais du
théâtre amateur, notamment dans l'Isère
où j'ai fondé deux associations et organisé des camps d'été. C'est dans ce
cadre qu’il y a deux ans, je me suis associé avec un ami, réalisateur pour faire
un court-métrage. Content de cette première expérience, je cherchais depuis
d'autres idées de scenario et de vidéo.
Et c'est là que j'ai eu l'idée de combiner
cette passion avec une autre activité qui
me tient à coeur : Réseau Picpus. Au
même moment, l’équipe communication
de l’association me sollicitait pour m’occuper du lipdub (vidéo chantante) : heureuse coincidence ! J’ai accepté car c'est un projet à la fois créatif et festif,
qui rassemble du monde, et on peut y faire refléter l'image de l'association.
J'ai demandé à certains de mes amis ayant des compétences techniques
en vidéo et en chorégraphie de nous rejoindre afin d’avoir un beau résultat dont tout le monde soit fier. L’idée était de s’amuser mais aussi que
chacun donne le meilleur de lui-même. Finalement, je vois ça aussi
comme un témoignage, afin de rendre compte de la vitalité, de l'enthousiasme, de l'esprit fraternel de Réseau Picpus, d'une façon artistique. Et
pour les participants ce sera le souvenir d'un beau moment vécu ensemble, comme une grande photo de famille mais version 21e siècle ! »
Interview : Audrey Steeves
Même pas peur !
100 km : la distance que parcourront les marcheurs de Réseau
Picpus du 10 au 16 juillet. Prier au
rythme de la marche ou marcher
au rythme de la prière, c’est au
choix ! Cette semaine en pleine
nature sera l’occasion de rencontrer des témoins de l’Évangile
dans des hauts lieux de spiritualité comme Taizé ou le Carmel de
Mazille. 100 km pour célébrer,
chanter, faire silence et surtout,
apprendre pas à pas à vivre un
cœur à cœur avec le Seigneur.
2
Annonces
Une soirée au théâtre
Réplic’Pus vous donne rendezvous les 22 et 23 juin dans l’amphitéâtre du lycée Saint Michel
de Picpus pour assister aux représentations des pièces travaillées pendant l’année. Entre la
placette vénitienne de Goldoni et
le pays mystérieux de d’Evguéni
Schwartz, entre satire et comédie, les comédiens de Réplic’Pus
vous invitent à partager avec eux
un bon moment théâtral.
19h30 - 53 rue de la Gare de
Reuilly - Paris (12e).
______________
Fête de la musique
L'église Saint-Gabriel : c’est là que
Pic’Pulse fêtera la musique le 21
juin ! Dans une ambiance énergique et détendue les choristes
comptent sur vous pour chanter
avec eux l’arrivée de l’été. Au programme, Summertime et autres
réjouissances. Vous repartirez certainement de ce concert chantant
et dansant au son des joyeuses
mélodies gospels.
20h, 5 rue des Pyrénées, Paris
(20e).
Projet Bénin, ça s’organise
Apéritif béninois, interventions dans des écoles primaires, concerts, actions de
sensibilisation, rencontres... Que de choses vécues depuis des mois dans la préparation du projet. Le groupe est à J-2 mois du départ ! Le temps passe vite, il
reste à boucler le planning d'animation, qui doit s'inscrire dans le cadre des 150
ans de l'évangélisation au Bénin, et les cours de soutien scolaire. C'est en tous
cas avec enthousiasme et impatience que les 14 participants attendent tous de
fouler, ensemble, le sol béninois ce 27 juillet !
C’est le nombre d'adhérents de Réseau Picpus cette année. Un chiffre en
248 augmentation
de 23% par rapport à l’an dernier (201 adhérents), et de
49% par rapport à 2008-2009 (166 adhérents). Un signe de vitalité et d’ouverture
qui montre que Réseau Picpus sait répondre aux attentes de ses membres. Pour
en savoir plus, rendez-vous à l’assemblée générale le 19 juin (p.6).
Au Coeur de Picpus - Journal de l’association Réseau Picpus
Dossier
SE METTRE À L’ÉCOUTE DE SON CŒUR
les-chemins-de-l-espoir.over-blog.com
Le cœur : faut-il s'y fier ou s'en méfier ? Il semble que l'humanité n'a
jamais trop su quoi répondre à cette question. Des stoïciens aux épicuriens, du siècle des Lumières à la période romantique... Aujourd’hui
encore, nous semblons hésiter entre deux tentations. Ainsi d'un côté
prospère une pseudo-philosophie hédoniste, temple des émotions et
pour laquelle le bien-être et l'épanouissement sont la quête ultime.
De l'autre se dessine la logique froide et implacable des cours de la
bourse, ne laissant aucune place aux sentiments ou à une quelconque
humanité. Entre les deux : le néant ? Ne soyons pas pessimistes, mais
plus que jamais, la question mérite qu'on s'y arrête.
Réseau Picpus est un mouvement lié à la congrégation des SacrésCœurs de Picpus. Ainsi donc le cœur est « au cœur » de l'esprit picpucien... Vous me suivez ? Mais au fond, vivre de cœur, qu'est ce que cela
veut dire ? Est-ce possible, souhaitable, réaliste ? En quoi cela nous
rapproche-t-il de Dieu ? Nous avons voulu mener la réflexion, donnant
la parole à des adhérents, comme vous et moi, mais aussi à Évelyne,
Serge et Bernard, religieux des Sacrés-Cœurs, pour parler du coeur, le
leur, celui du Christ, celui de l'humanité... Et si après
tout cela, pour vous encore, le œur a ses raisons que
Suivre son cœur... jusqu’au bout du monde ?
la raison ignore, cela sera en connaissance de cause.
A.S.
À cœur ou à raison : et vous, de quoi vivez-vous ?
Dans notre quête pour trouver le sens du mot cœur, nous avons voulu donner la parole à des
adhérents. Angéline, Benoît et Louis nous parlent du rôle qu’il joue dans leur vie.
Qu'est ce que le cœur ? Tous commencent bien sûr par évoquer la dimension charnelle : « un organe qui
permet la vie et qui, par son activité
continue, irrigue l’ensemble des autres
membres du corps ». Mais c'est aussi,
au sens figuré, « le lieu de nos émotions, de la naissance de nos sentiments et de notre humanité », précise
Louis. Ainsi dans le cœur se situe notre
vie biologique et notre vie d’êtres humains créés pour l’amour. « Si le cœur
cesse de battre, la mort advient », poursuivent-ils. Pour Benoît par ailleurs, « le
cœur peut être synonyme de courage ».
Quand il s'agit des relations avec les
autres, le cœur est bien évidemment
présent. Pour Louis, « faire preuve de
cœur dans les relations humaines est
fondamental mais ne signifie pas pour
autant qu'elles doivent être mièvres ou
toujours pacifiques. Regarder avec le
cœur permet de poser sur l’autre un re-
gard juste, un regard qui ne soit ni rigide ni uniquement compromis ». Angéline, mariée à Benoît depuis près
d’un an, explique qu’elle a tendance à
opposer le cœur et la raison : « la vie
de famille et plus largement, les relations
engageantes, sont
des relations de
cœur et non de raison. Il faut faire
preuve d’ouverture
de cœur, de générosité et de patience
pour construire des
relations
toujours
plus ajustées et saines. » Louis, quant
à lui, précise que « faire preuve de
cœur n’est pas nécessairement naturel
ou spontané mais que c’est le gage
d’une relation de qualité, à la hauteur
de notre humanité. » Consentir à cette
difficulté, accepter que mettre du cœur
dans ses relations ne soit pas naturel
amène en quelque sorte à considérer
le fait d’avoir du cœur comme une
forme de labeur. Il faut accepter que
cela nécessite des efforts et puisse-têtre parfois difficile.
Suivre son cœur et mettre
du cœur dans ses relations
avec les autres peut rendre
vulnérable. Quand on parle
à cœur ouvert, on ne se
situe plus sur un terrain purement rationnel. Angéline et
Benoît en ont fait l’expérience : « C'est un risque à
prendre, en s’exposant
sans pouvoir gérer la manière dont l’autre va appréhender telle
ou telle situation. » Raisonner par le
cœur nous situe sur le terrain de l'émotion et de « la conviction personnelle »
comme le dit Louis, qui peut alors générer une forme d’incompréhension
chez l’autre. Il ajoute cependant que
« ne suivre que ses désirs peut être
“ Regarder avec
le cœur permet
de poser sur
l’autre un
regard juste ”
Au Coeur de Picpus - Journal de l’association Réseau Picpus
3
Dossier
destructeur. Tandis que les rationaliser permet de canaliser ses
élans et donner du sens à ses
émotions et à ses actions. »
Pour ces adhérents, Réseau Picpus incarne cette dimension de
cœur du fait qu'elle est issue de la
pastorale des jeunes de la congrégation des Sacrés-Coeurs de
Jésus et Marie. Ces cœur sacrés
évoquent pour Angéline « ceux qui
ont aimé jusqu’au bout, qui se sont
donnés à Dieu et aux hommes
sans compter. » Pour Benoît, le
cœur à Picpus, c’est l’atmosphère
de « partage ». Louis, quant à lui,
l’expérimente dans « l’ouverture
respectueuse à l’autre, dans le fait
que l’on puisse apprendre de l’autre en cherchant à le rencontrer. »
Cela vaut aussi pour Angéline qui
retrouve cette dimension de cœur
dans « l’investissement actif de
chacun, l’esprit de service et d’attention à l’autre. »
Tous les trois ont été inspirés par
des géants du cœur. Pour Benoît
et Angéline, l’exemple le plus frappant a été celui donné par leurs
parents et grands-parents « s’oubliant parfois pour se donner à leur
famille de tout leur cœur. » Ils ont
aussi été frappés par des géants
de la charité tels « l’Abbé Pierre ou
Mère Térésa ». Louis, lui, a été
touché par l’expérience du peuple
d’Israël qui situe la pensée au niveau du cœur, comme l’illustre
cette phrase de l’Ecclésiaste : « Il
leur donna le jugement, une
langue, des yeux, des oreilles et
un cœur pour penser. »
H.R.
La
sélection
de
Lire aux
éclats
4
1
La spiritualité du cœur : de quoi s’agit-il ?
Père Serge Gougbèmon, philosophe et aumônier de Réseau Picpus,
et Sœur Évelyne Royer, tous deux religieux des Sacrés-Cœurs de Picpus, témoignent de la place du cœur dans leur vocation religieuse.
La spiritualité du cœur : de quoi s’agitil ? Le lecteur des Évangiles assiste à un
combat entre la logique du mal et celle
de l’accomplissement de soi dans un lieu
particulier : le cœur. La question récurrente est de savoir comment sortir de
l'emprise du mal : « Vous avez pour père
le diable, et ce sont les désirs de votre
père que vous voulez accomplir. Dès
l'origine, ce fut un homicide : il n'était pas
établi dans la vérité parce qu'il n'y a pas
de vérité en lui. » (Jn 8, 42-44). Comment
sortir de cela pour se tourner vers la joie
du projet de Dieu sur l’homme : se réjouir
« de ce que vos noms soient inscrits
dans les cieux » (Lc 10, 20) ? Comment
trouver la règle d'une nouvelle humanité
animée par la rationalité du cœur ? Voilà
l’enjeu de la pédagogie du cœur : chemin
des Écritures ou celui du Christ.
Le cœur, est, en effet, une notion biblique
qui signifie la réalité entière de la personne (leb en hébreux, cardia en grec et
cor en latin). Il est le siège des vertus de
l’homme et de la décision dans la pensée
sémitique. Comme tel, le cœur indique
l’intégrité de la personne. Plus l’homme
grandit dans cette intégrité, plus il se
constitue comme personne. En tant qu’il
désigne le plus intime de l’homme, le
cœur est le sanctuaire où celui-ci entre
en colloque avec Dieu. En Jésus, le
cœur de Dieu est devenu le cœur de
l’homme et le cœur de l’homme le cœur
de Dieu.
Parler du Cœur de Jésus à la manière de
nos fondateurs, c’est célébrer l’Amour de
Caritas in Veritate, Benoît XVI, 2009
« L’amour dans la vérité dont Jésus s’est fait le
témoin (...) est la force dynamique
essentielle du vrai développement
de chaque personne et de l’humanité tout entière.» Ce texte de Benoit
XVI met en lumière les valeurs et
les objectifs qui doivent être défendus afin de créer une société
réellement libre et solidaire. Le défi
consiste à replacer l’économie au
service de projets politiques animés par des convictions éthiques,
à prendre en compte la dimension humaine dans les
projets d’entreprises ou de société. Aussi chacun
d’entre nous est appelé à une conversion du cœur
afin de porter davantage attention à nos frères.
Dieu dans le mystère de l’Incarnation :
« Dieu a tant aimé le monde, nous dit
saint Jean, qu’Il lui a donné son propre
Fils » (Jn 3, 16). C’est l’« humanité de
Dieu » qui nous est manifestée en Jésus
incarné, prototype de l’homme tel qu’il
est voulu par son créateur.
Trois attitudes concrètes caractérisent
cette spiritualité.
La contemplation (culture de l’intimité
avec Dieu) à travers laquelle Dieu se révèle à nous comme le centre de notre
moi, le plus intime dit Saint Augustin ou
encore : « Tu nous as créés orientés vers
toi et notre cœur est sans repos tant qu’il
ne demeure en toi. »
Un style de vie informé par le style du
Christ. C’est la posture du disciple qui
s’identifie au Maître et qui se reconnaît
dans une communauté de disciples
comme « le disciple que Jésus aimait ».
La nécessité d’annoncer au monde
dans un langage intelligible et toujours à
inventer ce que nous avons contemplé et
goûté de notre proximité avec le Christ.
Dans la dispersion à laquelle nous soumet la vie moderne, nous avons besoin
de la pédagogie du cœur comme d’un
point qui rassemble nos esprits, qui intègre la contemplation et l’action. Dans un
monde divisé, nous avons besoin d’une
demeure où tous puissent être accueillis
et réconciliés, bref, devenir ce que nous
sommes vraiment. C’est là le secret qui
rend le cœur de Réseau Picpus brûlant
comme les disciples d’Emmaüs.
P. Serge Gougbèmon
2
Deux petits pas sur le sable mouillé,
Anne-Dauphine
Jullliand,
Les
Arènes, 2011
Ce livre est d’un tout autre ordre. L’histoire
d’une maman alertée par la démarche un
peu particulière de sa fille de 2 ans. Des
tests révèlent une maladie génétique dégénérative qui lui laisse seulement cinq
ans à vivre. Si le monde de cette petite famille s’effondre d’un coup, ce témoignage
n’est pas un catalogue de malheurs. Auprès de Thaïs, sa famille a appris à découvrir la profondeur de l’amour donné et
reçu. Face à cette bataille perdue
d’avance, sa maman a décidé de suivre le
chemin que lui traçait son cœur, jusqu’au
bout.
Au Coeur de Picpus - Journal de l’association Réseau Picpus
Dossier
Comment définirais-tu la pédagogie du cœur, telle que
la vit ta congrégation ?
Le charisme de notre congrégation est de « Contempler,
Vivre, Annoncer au monde l’Amour de Dieu incarné en
Jésus-Christ ». Lors de la tourmente révolutionnaire, nos
Fondateurs font l’expérience d'un Dieu Miséricordieux, qui a
vu la misère de son peuple et qui souffre avec lui. Ils entendent alors l’appel à porter cette Bonne Nouvelle à tous. Cet
Amour, nous le contemplons dans notre ministère d’adoration, il transforme notre manière d’être au monde, il nous invite à porter un regard de miséricorde et de tendresse sur la
vie et les personnes.
Quel rôle a-t-elle joué dans ta vie de foi et dans ta vocation ?
Ce qui a été important pour moi c’est de faire l’expérience
de la miséricorde et de l’amour de Dieu et de me sentir appelée à le vivre. C’est parce qu’on se sait aimé qu’on peut
avancer dans la confiance et aller au bout de sa vocation.
J’ai aussi été marquée par le témoignage de vie de saint Damien de Molokaï et de Louis Dalle, des hommes qui ont
donné leur vie au service de leurs frères pour leur rendre leur
dignité d’hommes et de femmes. C’est cela qui motive mon
engagement aujourd’hui, que ce soit auprès de la jeunesse
ou dans l’association Aux captifs la libération : annoncer à
tous que Dieu les aime inconditionnellement, qu’Il leur dit à
chacun : « Tu es précieux pour moi, Tu as du prix à mes
yeux ». Seul l’amour peut remettre debout et redonner l’envie de vivre, l’envie d’aimer.
Comment participe-t-elle d'après toi à l'identité de
Réseau Picpus ?
Le mouvement se caractérise par une saine convivialité, un
esprit de famille propre à notre congrégation, on y vit le partage, le soutien, l’entraide. On prend du temps pour écouter
celui qui en a besoin. On a vraiment progressé dans l’accueil
et l’intégration des nouveaux en mettant en place le weekend d’intégration, le parrainage et les équipes conviviales.
Et surtout, on fait confiance afin que chacun trouve sa place
et puisse s’engager et donner le meilleur de lui-même.
Sr Évelyne Royer
Dieu et les hommes : une histoire de Cœur
P. Bernard Couronne, sscc, nous offre une réflexion éclairée sur le rôle du cœur dans notre vie de foi.
« ayant aimé les siens, les aima jusqu’à
l’extrême » (Jean 13/1), par sa mort, libère définitivement l’humanité de l’emprise du mal et du péché.
Il y a là une indication pour notre foi et
une invitation à poursuivre cette méditation devant le Transpercé. Dès les origines,
les chrétiens ne s'y sont
pas trompés. Au cours
du premier millénaire,
beaucoup ont vu dans
le côté ouvert du Christ
une source d’où jaillissent l’Eau du baptême
et le Sang de l’Eucharistie : les sacrements
qui développent en
nous la vie même du
Christ. Les penseurs et les mystiques
des siècles suivants y discerneront la
porte qui nous introduit dans « l’intérieur de Jésus » et nous découvre le
centre de sa personnalité, son identité
profonde. Puis on a vu l’image de
l’homme qui blesse l’homme quelquefois à mort. Alors, le Cœur de Dieu luimême est blessé. Dieu est touché au
Cœur et par le mal que nous faisons et
par la détresse où il nous plonge !
Au fil des siècles, cette « spiritualité du
Cœur » a été non seulement nourrie la
vie spirituelle de nombreux mystiques
mais a suscité, notamment au 19e siècle, d’innombrables initiatives missiondiocèse de Cambrai
Le symbole du cœur est universel et
accessible à tous. Pas étonnant que
Dieu ait choisi le registre du cœur pour
se révéler à nous. D’une personne appréciée pour sa bonté et sa générosité,
ne disons-nous pas « qu’elle a du
cœur » ? C’est exactement
ce que nous disons de Dieu
lorsque nous parlons du
Cœur de Jésus. « Dieu a
du Cœur : Dieu est amour »
(1 Jean 4/16).
Saint Jean l’avait compris,
lui qui choisit de nous rapporter la transfixion du Crucifié : « Voyant qu’il était
déjà mort, un des soldats,
avec sa lance, lui perça le
côté et aussitôt, il en sortit
du sang et de l’eau » (Jean 19/34).
Pour Jean, Jésus transpercé est bien
cet « Agneau de Dieu qui enlève le
péché du monde » (Jean 1/29) que
Jean-Baptiste lui a fait rencontrer. En
effet, Jésus meurt et subi la transfixion
à l’heure même où dans le Temple de
Jérusalem on sacrifiait l’Agneau pascal
(Exode 12/1-28, 46). Alors lui revient en
mémoire la figure du serviteur souffrant
d’Isaïe « brutalisé comme un agneau
qu’on traîne à l’abattoir » (Isaïe 53/7).
Ces scènes et images bibliques auxquelles l’Évangéliste se réfère nous aident à comprendre le sens de la
passion et de la mort de Jésus : lui qui
naires, enseignantes et caritatives parmi
lesquelles la congrégation des SacrésCœurs de Jésus et de Marie. Mais d’où
vient cette « fixation » sur le côté transpercé du Christ ?
Saint Bernard n’hésite pas à comparer
la lance du soldat qui transperce le
corps du Crucifié à une « clef » ouvrant
la porte qui nous introduit dans le Mystère du Christ. L’invitation johannique à
« regarder celui que nous avons transpercé » a conduit progressivement
l’Église à prendre le chemin du Cœur
pour comprendre Dieu et ses intentions
à notre égard. La pointe de la lance qui
ouvre le côté de Jésus serait cette
flèche qui nous indique où est l’essentiel de notre Foi : le Cœur, c’est-à-dire
l’amour. Assidus à la lecture priante de
l’Évangile, « nous apprenons le Cœur
avec les mots de Dieu », il se révèle à
nous comme « Celui qui est venu pour
servir et donner sa vie » (Marc10/45).
Sa parole, sa manière de vivre, son
amour des gens nous révèlent qui est
Dieu pour nous, un Père plein de
bonté : « Comme mon Père m’a aimé,
moi aussi je vous ai aimé. Demeurez
dans mon amour. » (Jean 15/9) Telle
pourrait être la profession de foi de
ceux qui approchent Dieu par le chemin
du Cœur.
P. Bernard Couronne, sscc
Texte en intégralité sur www.reseau-picpus.com
Au Coeur de Picpus - Journal de l’association Réseau Picpus
5
Du côté du 37
Reseau Picpus
Appel du 19 juin pour un jour inoubliable !
Le mois de juin est toujours chargé, mais le dimanche 19 est à
retenir absolument. Une invitation à se retrouver avant la
dispersion de l’été.
Échanges, concerts, pièces, pèlerinages, conférences, amitiés, voire
plusZ Autant d’occasions de rendre
grâce vous en conviendrez. Avec les
communautés religieuses de Picpus, la
messe de ce dimanche matin nous invitera à prendre ce temps qui nous
échappe souvent : celui de remercier
pour les fruits de l’année écoulée.
Nous poursuivrons dans un esprit de
fête et de famille, cher au cœur de Réseau Picpus ! Fidèle à la tradition, un
barbecue géant nous attendra dans les
jardins. Tout au long de l’année, nous
Programme
9 h 30 : répétition des chants
10 h 30 : messe d’action de grâce
12 h : barbecue dans les jardins
14 h : AG pour les adhérents de
Réseau Picpus et visite de Picpus
pour les familles et amis
16 h 30 : envoi
assénons à nos famille et amis des
« Picpus par-ci, Picpus par-là. » Saisissez l’occasion ! Invitez père, mère,
frères, sœurs, neveux, nièces, amisZ
Nous leur réservons un programme
sur-mesure, avec une visite intégrale
de Picpus. Sans compter que sans
vous et sans eux, cette journée ne sera
pas la même !
Enfin, troisième invitation, non des
moindres : participer à l’AG de Réseau
Picpus, réunion qui, à son seul nom, en
fait déjà fuir plus d’un. Si la première
année, l’adhésion à Réseau Picpus se
résume à une cotisation de 60 €, les
suivantes, elle marque, de fait, notre
souhait de voir perdurer son projet. Il
est alors de notre responsabilité de permettre que cette aventure puisse être
vécue par d’autres. Cela passe, nécessairement, par un intérêt pour le travail
mené par l’équipe animatrice pendant
l’année et pour ce que sera le devenir
de Réseau Picpus (élection du nou-
veau CA, vote des orientations). Pas de
« que je sois là ou non, ça ne changera
rien » ou « j’ai donné une procuration »Z Détrompez-vous, Réseau Picpus lutte contre l’anonymat ! Lieu en
ébullition permanente, la voix de chacun y est unique, parce qu’elle apporte
une expérience singulière qui met un
frein à l’enfermement sur soi.
Cette journée sera bien entendu agrémentée de quelques cerises : présentation du lipdub et du nouveau site
Internet, résultat du grand jeu... Bref,
une fête de famille qui s’annonce
joyeuse. Faîtes suivre l’invitation !
Domitille
Blavot
Souvenirs d’une année riche et vivante à Picpus
Week-end d’intégration, conférences, Triduum pascal : à quelques jours de l’été,
Bruno, président de Réseau Picpus, revient sur les moments forts de l’année.
Q u e l
bilan
fais-tu
du travail mené cette année
à Réseau Picpus ?
On peut parler d'une année
de transition. Les activités historiques de l’association –
Pic’Pulse, Réplic’Pus, Lire
aux éclats – se sont renforcées. Dans le même temps,
nous avons mis en place la
chorale liturgique qui a su
trouver sa place du fait qu'elle
répond à une attente en
terme de formation spirituelle.
Une communication plus professionnelle et systématique
a été lancée, permettant aux
adhérents de mieux connaître
6
la vie du mouvement. Et à un
plus grand nombre de personnes extérieures assister à
nos rencontres : LAE, conférences, concerts...
L’année a été marquée par
un certain nombre de
temps forts. Lesquels retiens-tu ?
Il y en a beaucoup. J’ai été
impressionné par le nombre
de participants au Triduum
pascal, moment privilégié
pour concilier temps personnel, temps d’échange, de formation, et célébration. J’ai
aussi en tête le week-end
d’intégration à Soissons où
nous avons vécu deux jours
de rencontre avec nos nouveaux adhérents et la communauté paroissiale. J'y vois
la manifestation de ce que
nous vivons à Réseau Picpus : une ouverture à l’autre,
une amitié partagée et une
recherche de sens. Il y a
aussi le départ en mission
d’Élise lors de la fête de Noël,
les conférences, le pèlerinage
en Terre Sainte qui m’a personnellement beaucoup apporté... Et il en reste encore
beaucoup à vivre comme le
projet Bénin cet été.
Cette année était placée
sous le thème du pluralisme : que peut-on en retenir pour Réseau Picpus ?
Au Coeur de Picpus - Journal de l’association Réseau Picpus
Ce thème du « pluralisme »
était ambitieux : comment
réussir à en parler et intéresser les adhérents ? Les trois
conférences de l’année sur ce
sujet (voir p.7) nous ont permis de mettre des images,
des mots et des idées sur le
concept. Ainsi le pluralisme
est la rencontre harmonieuse
de nos différences, source
d’enrichissement pour chacun. Nous avons tous déjà
éprouvé la différence de l’autre comme atout pour notre
propre édification. Cette réflexion
renforce
notre
croyance en l’accueil et l’ouverture à l’autre, quel qu’il
soit !
Interview : H.R..
À votre réflexion
De Mgr Dubost à Chantal Delsol, une année de pluralisme
La pluralité est une richesse, elle est même la condition de notre liberté. Mais parce qu'elle nous
bouscule, elle est toujours un défi. Voilà peut-être ce que l'on doit retenir de cette année de réflexion.
Hortense Floret
Le pluralisme, c'est d'abord l'autre, si
proche, si lointain. Notre itinéraire a commencé par le périple en images et en récit
de Charles Guilhamon, sur les façons de
vivre sa foi chrétienne aux quatre coins du
monde. Qu'il s'agisse du prêtre tibétain
obligé de marcher neuf heures pour célébrer la messe dans un village, d'Irakiens
menacés du fait de leur foi, de ce prêtre de
Mauritanie, souhaitant vivre au milieu de
ses frères musulmans. Charles a su nous
transporter dans toutes ces communautés
menacées ou isolées, témoignages de la
diversité mais aussi de la communion ecclésiale de tous les Chrétiens.
Un constat qui appelle aussi des questions : « Peut-on vraiment rencontrer l'autre au-delà de nos différences et sans
renoncer à son identité ? » « Comment ne
pas juger ce qui nous différencie l’autre et
moi ? » « Quel est le lien entre pluralité et
liberté, entre pluralité et vérité ?
C'est un dialogue à trois voix
entre une philosophe, une sociologue et un théologien,
venus nous donner des pistes
de réponses. Sans pluralité, il
n'existe pas de vraie liberté
d'opinion soutient Chantal Delsol, au risque d'engendrer des conflits.
Pour Dominique Schnapper, les particularismes ne sont acceptables que dans un
cadre de valeurs partagées (les droits de
l'homme). Mais comment garantir que la
pluralité n'engendre pas le relativisme ?
C’est la quadrature du cercle estime le
père Bousquet. Pour lui, à défaut d'avoir
une mémoire ou une culture commune, on
peut cultiver une espérance commune.
À la fois universelle et plurielle, l’Église
comprend cette tension. Comment la vitelle ? Monseigneur Dubost, évêque d'Évry,
Hortense Floret
diocèse cosmopolite, explique qu’il faut
avant tout chercher le meilleur de l’autre,
ce qu’il porte de bon, de vrai, pour ensuite
dialoguer avec lui. Aussi, la diversité des
sensibilités et des cultures qui la composent est pour l’Église une immense richesse mais aussi un perpétuel défi. Le
pluralisme ne doit pas empêcher de développer une identité ancrée dans un système de valeurs. Mais il est aussi ce qui
nous aide à prendre conscience de notre liberté pour nous ouvrir à l'autre.
Paul-Marie Hertz
Comment le théâtre a changé ma vie !
Des membres de Réplic’Pus nous confient ce que représente le
théâtre pour eux et comment il les transforme en profondeur.
Pourquoi faites-vous du théâtre ?
Il y a cette idée de défi car jouer sur
scène c’est se mettre en danger et apprendre à dépasser ses limites, à travailler la confiance en soi et à
développer sa personnalité. Le théâtre
est aussi une occasion formidable de
travailler en équipe et de rencontrer
de nouvelles personnes.
Que vous apprend le théâtre sur les
rapports humains ?
La vie de groupe nous apprend à voir
les autres différemment. Comme tout
le monde se met « à nu » en apprenant à jouer son personnage, les
masques tombent au profit de rela-
tions plus authentiques. Le théâtre apprend en outre à s’observer
soi-même et les autres en profondeur, à analyser ses propres réactions et celles des autres afin de
pouvoir en reprendre des éléments sur scène.
Quelles sont les principales qualités d’un bon comédien ?
Ses qualités ne sont pas d’abord techniques mais plutôt humaines au rang
desquelles figurent l’humilité - pas facile de se faire reprendre devant tout
le monde – ; l’écoute et le sens de
l’observation pour pouvoir s’inspirer
d’une situation marquante afin de
jouer son personnage. La créativité, la
motivation et l’honnêteté sont très appréciables. Enfin, un bon comédien
est avant tout au service de sa troupe.
Quelle est la place du corps dans le
théâtre ?
C’est bien sûr un élément majeur. Or
on ne maîtrise pas l’image que l’on
renvoit de soi. Du coup, ce travail du
corps fait qu'on apprend peu à peu à
ne plus en avoir honte ou peur voir à
s’en servir comme d’un atout. On apprend à être, sans complexe et à ne
pas s’excuser d’être là. Il y a par ailleurs tout un travail de prise de
conscience des gestes et d’attitudes
naturelles pour les accentuer ou les
modifier dans le jeu de scène.
Que vous enseignent les personnages que vous incarnez ?
Jouer quelqu’un d’autre c’est chercher
à se mettre dans la peau d’un autre
avec tout ce que cela implique parfois
d’incompréhension ou de rejet. Chacun cherche à comprendre pourquoi
son personnage dit telle ou telle
chose. C’est un travail très riche que
nous apprenons aussi à faire dans la
vie de tous les jours afin de mieux
comprendre l’autre.
Interview : H.R.
Au Coeur de Picpus - Journal de l’association Réseau Picpus
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À noter
■ Mardi 21 juin 2011
Concert de Pic’Pulse pour la fête de la musique.
Église Saint Gabriel (Paris 20e), 20h, entrée libre
Renseignements : [email protected]
■ Mercredi 22 et jeudi 23 juin 2011
Représentations théâtrales de Replic’Pus. Amphitéâtre Saint Michel de
Picpus (Paris 12e), 19h30, préventes à
10 € jusqu’au 14 juin (voir p. 7)
Renseignements :
[email protected]
■ Dimanche 10 au samedi 16 juillet 2011
Marche biblique en Bourgogne (voir p. 2)
Renseignements et inscriptions :
[email protected]
■ Jeudi 8 septembre 2011
Pic’Pulse fait sa rentrée. 19h30 pour les nouveaux,
20h, début de la répétition.
Renseignements : [email protected]
■ Mardi 14 septembre 2011
Replic’Pus fait sa rentrée. 19h30 pour les nouveaux.
20h, début de la répétition.
Renseignements : [email protected]
■ Septembre 2011
Ouverture des inscriptions pour le projet Benin 2012.
Renseignements : [email protected]
Au coeur de Picpus
■ Lundi 14 mars 2011
Journal de Réseau Picpus - 37 rue de Picpus, 75012 Paris - associaDeuxième
conférence- www.reseau-picpus.com
du cycle sur le pluralisme
[email protected]
- Rédaction et
gr
dfssdfsffssfaHorvec
M
Michel
Dubost,
évêque
maquette :Hortense de La Roche
St André
et Audrey
Steeves.
d’Evry,
autourrelève
du thème
“un diocèse
pluriel”.
20 h,
Réseau Picpus
de la pastorale
des jeunes
de la Congrégation
des Sacrés-Cœurs
Picpus. Elle a pour buts d’offrir des moyens de
Picpus,
ouvert àdetous.
formation humaine, spirituelle et morale, de mettre en lien des personnes d’âge et d’horizons divers, d’ouvrir et sensibiliser à la solidarité
internationale. Aumônier : Serge Gougbèmon - Président : Bruno MazetTrésorière : Marie Rallier - Secrétaire : Olivier Javay.
Pour soutenir Réseau Picpus
Si vous souhaitez adhérer ou simplement soutenir les activités
de Réseau Picpus vous pouvez découper ce papillon et envoyer
votre participation à :
Réseau Picpus, 37 rue de Picpus, 75012 Paris. Chèque à l’ordre
de Réseau Picpus. Cotisation annuelle 2010 / 2011 : 60 €.
COURRIER
INTERNATIONAL
Pérou : au cœur des fêtes religieuses
Cela fait bientôt deux ans que Marguerite est partie au Pérou
dans le cadre d’une mission de coopération. Elle nous raconte
un épisode de la vie quotidienne qui l’a beaucoup marquée.
J’aimerais vous raconter comment se passent les fêtes religieuses à Arequipa. L’une d’elle s’appelle la fête du Seigneur
des miracles, « El señor de los milagros ». Elle fait référence
à la peinture d’un Christ crucifié au 17e siècle, jugé miraculeuse car elle a résisté à un séisme, un raz-de-marée et à l’ordre qu’avait donné un gouverneur de la détruire. Depuis, il
est établi que les 18 et 19 octobre aurait lieu la procession du
« Señor de los Milagros ». Très impressionnante, elle n’a nul
égal dans toute l’Amérique.
La deuxième fête a lieu le 15 août de chaque année. Arequipa
a été créée par les Incas selon une des nombreuses théories.
L’inca Mayta Capac (le quatrième) voyageait a travers la vallée et en voyant cette beauté, un lieu jamais découvert par les
Incas et un lieu stratégique de connexion entre Cuzco, la vallée, et l’océan a dit : « Ari, Quipay ! » qui signifie : « Si, je
reste ! ». Ainsi fut crée Arequipa. Mais sa « véritable » fondation est attribuée aux Espagnols, le 15 août 1540.
Ainsi aujourd’hui à Arequipa, le 15 août n’est pas
la fête de Marie mais la
fête d’Arequipa. Au Pérou
ils ont des fêtes religieuses, des jours fériés
dont je ne connaissais pas
l’existence. Mais ce que je
sais, c’est que le 15 août
c’est la fête de la ville
d’Arequipa ! Lorsqu’il y a
des fêtes religieuses «importantes » vous pouvez être sûr de rencontrer une procession, dans le centre ville généralement, en l’honneur d’un
saint ou du seigneur des miracles. Le 15 août vous trouverez
une procession remplie de musique et de danse et en l’honneur de la « sainte » ville d’Arequipa ! Évidemment que Sainte
Marie est fêtée, mais c’est beaucoup plus discret qu’une fête
religieuse comme
« Señor de los Milagros » ou la semaine
sainte.
Marguerite Héron
Marguerite Héron
■ Dimanche 19 juin 2011
Fête de fin d’année. Messe animée par la chorale liturgique à 10h30 puis déjeuner à Picpus et Assemblée Générale de l’association à 14h00 (voir p. 6)
Renseignements : [email protected]
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