petit résumé de la conférence sur l`emploi direct qui a eu lieu à
Transcription
petit résumé de la conférence sur l`emploi direct qui a eu lieu à
petit résumé de la conférence sur l'emploi direct qui a eu lieu à Gand en Belgique les 3 et 4 juin derniers. Nous étions 70 participants dont 35 non-belges, 11 pays représentés, j'étais la seule représentante française. Le premier jour après un rappel ou une information (pour moi j'ai découvert pas mal de choses) sur ENIL et Independent Living (cf lettre mensuelle Gré à Gré). L'après-midi nous avons commencé à comparer "comment se déroule l'emploi direct suivant les pays". Il peut être : un droit pour tous les handicaps (même pour les personnes présentant un handicap mental), inscrit dans la loi ou pas encore et dans ce cas la lutte est encore longue, un droit mais sur liste d'attente (Belgique notamment). Comment le budget est attribué et pour quoi faire exactement (exemple : les pays bas distingue une aide de la sécurité sociale pour les gestes liés aux besoins vitaux et une aide de la mairie pour les autres gestes de la vie quotidienne). On s'est vite aperçu que chacun n'avait pas la même définition d'emploi direct : nous, en France quand on est particulier employeur on n'est pas aidé sauf si on se rapproche de la FEPEM (ou Gré à Gré) mais par contre dans beaucoup de pays notamment nordiques, le particulier employeur reçoit l'appui d'une association, de services qui peuvent s'apparenter à du mandataire. Ces services sont dirigés par des personnes handicapées et pratiquent très souvent le principe de pair-émulation. Un autre axe de travail a donc été d'étudier le support donné au particulier employeur, est-il nécessaire ? Dans beaucoup de pays la législation est si complexe qu'il est nécessaire ; en France, je suis évidement d'accord pour dire que c'est nécessaire car c'est un des buts de Gré à Gré. Mais comment faire ce support ? Dans les autres pays, on voit qu'il existe des formations par des pairs développées à l'intention des nouveaux particuliers employeurs mais aussi des formations à la demande sur catalogue chaque année et enfin un support constant en cas de conflits ou questions. (Cela m'a bien sûr donné de nouvelles idées pour des projets à mettre en place en France). L'association support doit-elle fournir aussi des formations pour les Assistants Personnels (je reprends ici le terme utilisé en Europe de Personnal Assistant)? La question divise, la plupart des pays nordiques ne proposent pas de formations pour les Assistants Personnels par l'association support ; car selon eux cela relève du rôle de l'employeur de former ses Assistants Personnels suivant ses besoins et volontés ; par contre en France, je défends le fait qu'il faille au moins proposer des formations. Ces formations n'auront bien sûr pas pour rôle de formater les gestes et attitudes des Assistants Personnels mais bien de leur offrir des clés pour qu'ils trouvent ensuite en accord avec l'employeur les moyens de répondre aux besoins et volontés propres à l'employeur. Le deuxième jour a commencé par la présentation des travaux de recherches menés conjointement par l'université de Gand et le centre d'expertise pour la vie autonome. En voici les conclusions : il n'existe pas de profil type de personnes handicapées passant par l'emploi direct (âge, sexe, catégorie sociale...), il n'existe pas non plus de profil type de l'assistant personnel (hormis le fait qu'il y ait 73% de femmes). Concernant la qualité de vie des personnes handicapées passant par l'emploi direct elle est sensiblement égale à celle de personnes non handicapées (études menées à Gand et aux Pays-Bas), tous les critères se valent ( dans l'ordre du plus important au moins important ), bien-être émotionnel, autodétermination, les droits, les relations entre les personnes, bien-être physique, bien-être matériel, inclusion sociale, hormis le développement personnel qui est plus faible chez les personnes handicapées. A première vue il n'y a aucune différence de qualité de vie entre les personnes ayant de lourds besoins et ceux ayant de moins lourds besoins; les personnes ayant les plus lourds besoins semblent avoir une qualité de vie juste un peu moindre toutefois d'autres facteurs influent sur la qualité de vie. Ces facteurs environnementaux sont les contacts avec les amis, l'ancienneté dans l'emploi direct et le nombre d'heures manquant par rapport au nombre d'heure attribuée en matière d'aide humaine. Quant aux avantages et désavantages de l'emploi direct, les personnes interrogées ont massivement donné des avantages : l'assistant personnel est une personne qui me respecte et en qui j'ai confiance, l'emploi direct c'est plus rentable (??), je me sens moins dépendant de l'aide de mes proches et de ma famille, ma famille me laisse plus de liberté et j'ai plus de temps pour la vie de famille. Par contre : le côté administratif est une charge supplémentaire, les règles de l'emploi direct sont trop strictes, mon budget ne me permet pas d'offrir de bonnes conditions de travail à mes assistants personnels. Ensuite nous avons discuté sur les thèmes de recherches qu'il serait bon de faire comme la différence de qualité de vie entre les personnes ayant du prestataire et celles passant par l'emploi direct. Nous avons demandé aussi à ce qu'une étude puisse prouver que l'emploi direct est vraiment plus économique, et ce dans tous les domaines en terme d'impact sur la société (car si prouver le bien être ne suffit pas à convaincre les décideurs d'aider l'emploi direct, peut-être que l'aspect économique les convaincra). Enfin nous avons débattu sur l'évolution de l'offre en matière d'aide humaine : Que pensez de la coexistence entre l'emploi direct et le prestataire ? Est-ce que l'emploi direct convient à tous? Et qu'avez-vous comme possibilité en emploi direct, uniquement des assistants personnels ou des services au domicile? Nous sommes quasiment tous d'accord pour dire qu'il faut laisser le choix aux personnes entre le prestataire et l'emploi direct car l'emploi direct ne convient pas à tous (même si là encore cela dépend de ce que l'on entend par emploi direct). Pour ce qui est des services au domicile en emploi direct j'avoue ne pas avoir compris exactement ce dont il était question... Certains ont aussi débattu sur les qualités et « normes » que doivent avoir les assistants personnels, y en a-t-ils? D'autres ont débattu sur le côté commercial et lucratif de certains services à la personne, est-ce que le libre échange peut suffire à garantir les droits des « clients » et la qualité de service? Enfin Viviane Sorée a conclu par des mots simples rappelant des évidences mais qui sont toujours bonnes à dire : La personne handicapée est celle qui est au centre. C'est l'expert et celle qui sait le mieux ce que sont ses besoins. Donc personne ne peut mesurer et dire de quel type d'assistance personnelle et combien elle a besoin. Ce n'est pas juste histoire d'avoir de l'aide humaine seulement pour garder la tête hors de l'eau, mais il est question là de la pleine participation dans tous les domaines de la vie. Liens : • uloba – association support norvégienne www.uloba.no traduction google • stil – association support suédoise (stockohlm) www.stil.se traduction google • jag – association support suédoise (spécialisée handicap mental) www.jag.se traduction google • bol budiv – association support belge www.bol-budiv.be traduction google • coordination handicap autonomie – vie autonome france, membre d'ENIL www.coordination-handicap-autonomie.com • association Gré à Gré, membre d'ENIL www.greagre.asso.fr • le centre d'expertise pour la vie autonome (Gand) www-fr.onafhankelijkleven.be • ENIL www.enil.eu plus de liens • des rapports complets sur les études menées en europe (en anglais) • le résumé fait par ENIL de la conférence de Gand Ce résumé a été fait par Mathilde Fuchs, coordinatrice de l'association Gré à Gré. Je me suis rendu à Gand avec deux assistantes personnelles : Anne Koch et Marlène Junck. Ceci a été possible dans le cadre d'une PCH - aide humaine - emploi direct augmentée du fait des besoins supplémentaires liés aux déplacements professionnels.