CHAP 3 : Des inégalités devant les risques. Q - Tutorat-hg

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CHAP 3 : Des inégalités devant les risques. Q - Tutorat-hg
CHAP 3 : Des inégalités devant les risques.
Q : Comment peut-on expliquer la différence de vulnérabilité entre les pays du Sud et les
pays développés ?
Etude de cas : Comparaison des conséquences de deux catastrophes naturelles dans deux
pays
1. Le cyclone Rita aux États-Unis p 252, 253
1. Le cyclone Rita a touché les côtes américaines du Golfe du Mexique le 24 septembre 2005. La dépression
tropicale née au nord de Porto Rico et de la République dominicaine le 17 septembre 2005 s’est transformée en
tempête tropicale les 19 et 20 septembre en passant au nord d’Haïti et de Cuba. En entrant dans le golfe du
Mexique, elle est devenue cyclone (ou ouragan) de catégorie 4 et a touché les États-Unis le 24 septembre avec
des vents de plus de 200 km/h et des pluies diluviennes. L’échelle de Saffir-Simpson classe les cyclones sur
une échelle de 1 à 5, la catégorie 5 correspondant aux cyclones les plus violents avec des vents de plus de 250
km/h. La photo satellite 1 montre la dépression lorsqu’elle touche les côtes du Texas et de la Louisiane. Sa
taille équivaut alors à la superficie de l’Allemagne. Au Texas, ce sont les villes de Port-Arthur, Galvestone,
Beaumont et Houston qui ont été les plus touchées ; en Louisiane celles de Lake Charles et de La nouvelle
Orléans. Cette dernière avait été dévastée par le cyclone Katrina survenu quelques semaines plus tôt en août
2005. On craignait que les digues réparées à la hâte suite au passage de ce cyclone ne cèdent avec l’apport de
nouvelles précipitations. Ce fut le cas, et la ville fut de nouveau inondée.
2. Les effets climatiques du cyclone Rita sont « les bourrasques et les pluies violentes » (doc. 3). Les eaux
chaudes du golfe du Mexique ont favorisé l’intensification du phénomène de tempête tropicale et, le 21
septembre, les vents ont atteint les 280 km/h. Cependant lorsque Rita a touché terre, le matin du 24 septembre,
les vents enregistrés étaient de plus de 200 km/h.
3. Les dommages matériels causés par le cyclone Rita sont multiples. D’après le doc. 3 de « nombreux
immeubles se sont effondrés », des feux n’ont pas « pu être maîtrisés », des arbres ont été « arrachés par le vent
», « deux millions de personnes privées d’électricité » et, déjà fortement affectée par le passage de Katrina, 99
% de la production pétrolière du golfe du Mexique a été paralysée (ce qui représente 27 % des capacités
nationales de raffinage hors services). La ville pétrolière de Port Arthur au sud-est du Texas, important centre
pétrochimique qui concentre de nombreuses raffineries, s’est retrouvée isolée par les inondations et les
coupures de courant. Les habitants des villes touchées ont vu leurs maisons et leurs quartiers inondés (doc. 4).
Le doc. 6 permet de mesurer le bilan humain (10 morts) et le préjudice financier (15 milliards de dollars) de la
catastrophe.
4. D’après le doc. 5, à l’annonce de l’arrivée du cyclone Rita, et pour éviter les erreurs commises lors du
cyclone Katrina, le gouverneur du Texas et le maire de Houston ont ordonné l’évacuation de la ville. Les
personnes âgées, les handicapés et les plus pauvres ont bénéficié de transports publics entièrement gratuits
jusqu’à leur destination. La moitié des habitants de Houston (soit 1 million de personnes) a alors quitté la ville,
utilisant principalement la voiture et créant ainsi des embouteillages monstres sur les autoroutes dont les deux
sens ont parfois été réquisitionnés pour l’évacuation.
5. Dans un pays développé, contrairement aux pays pauvres, les victimes d’une catastrophe naturelle peuvent
bénéficier d’un remboursement des dommages causés. Dans le cas de Rita, les deux tiers (soit 10 milliards sur
15) des dommages ont été remboursés d’après les chiffres du numéro un mondial de la réassurance Munich Ré
(doc.6).
6. Le cyclone Rita est une dépression particulièrement violente (de catégorie 4 sur 5) qui touche les côtes du
Texas et de la Louisiane le 24 septembre 2005. Les vents de plus de 200 km/h et les pluies incessantes
provoquent des dommages matériels très importants : immeubles effondrés, quartiers inondés, électricité
coupée, production pétrolière paralysée... Fortes de l’expérience récente du cyclone Katrina, les autorités ont
évacué massivement les populations des grandes villes (Houston notamment) pour éviter les victimes (10
victimes contre 1 300 pour Katrina). Pays développé, les États-Unis disposent d’assurances permettant
d’indemniser les habitants ayant subi des dommages matériels (les deux tiers des dommages économiques ont
été remboursés ici). Le haut niveau de développement des États-Unis (mais aussi l’expérience de la gestion
désastreuse récente du cyclone Katrina...) leur a donc permis de limiter les conséquences de cette catastrophe et
d’être ainsi moins vulnérables au risque cyclonique.
2. Le cyclone Sidr au Bangladesh p 254, 255
1. Le Bangladesh se situe en Asie du Sud, au bord de l’océan Indien dans le golfe du Bengale. Il possède des
marqueurs géographiques et politiques forts. Il a la particularité d’être enserré par l’Union indienne et
correspond à un immense delta fertile. Celui-ci est né de la rencontre de deux fleuves géants, le Gange et le
Brahmapoutre, et d’un troisième régional, la Meghna. Cultivée avant que les limons aient eu le temps de la
colmater, cette plaine est exposée à des inondations encore amplifiées par les déboisements des pentes
himalayennes. Indépendant depuis 1971, le Bangladesh compte 150 millions d’habitants sur un territoire de 144
000 km2. État symbole de pauvreté (une grande partie de sa population vit avec un dollar par jour), il cumule
les handicaps physiques, économiques et spatiaux. La moitié de son territoire est située à une altitude moyenne
inférieure à 10 mètres (ce qui en fait un territoire à risques), son économie est encore au stade de
développement et sa densité de 1 044 habitants au km2 fait de lui l’État le plus densément peuplé au monde.
L’économie est essentiellement rurale, l’agriculture occupe près de 80 % de la population. Les paysans
subissent les effets « naturels » des inondations, de la mousson, des typhons et doivent s’adapter au milieu
amphibie. La frange méridionale du delta est composée d’un écosystème complexe de mangrove (Sundarbans)
qui est la zone la plus affectée par Sidr.
2. Le doc. 1 montre que la dépression qui s’est creusée dans l’océan Indien se transforme en cyclone et touche
le Bangladesh le 15 novembre 2007. Les effets climatiques du cyclone Sidr sont, d’après le doc. 2, « la vitesse
des vents, la force des pluies, cumulées aux vagues ». C’est un cyclone de catégorie 4 sur l’échelle de SaffirSimpson, avec des vents de près de 240 km/h. La tempête, accompagnée de vagues de six mètres de haut, a
inondé les lacs d’eau douce situés près du niveau de la mer, laissant derrière elle de l’eau salée imbuvable et a
ravagé la plus grande mangrove du monde, les Sundarbans. Ce cyclone est le plus intense depuis l’ouragan
Bhola de 1970, qui avait causé 500 000 décès, et le typhon Gorky de 1991 qui avait tué plus de 138 000
personnes.
3. D’après le doc. 2, la catastrophe a fait environ 4 000 morts (un nombre de victimes « relativement faible »
par rapport aux cyclones précédents mais très important par rapport au cyclone Rita) et des dizaines de milliers
de blessés.
4. Les doc. 3 et 4 montrent que de nombreuses habitations, bâtiments publics et écoles ont été détruits car ils
étaient pour la plupart construits en bois, matériau peu résistant à la force d’un cyclone. Près de 564 000
maisons ont été totalement détruites et 885 280 endommagées. Les élevages de crevettes, situés sur les
littoraux, ont également été endommagés à près de 90 %. Plus de 809 000 hectares de récoltes ont été détruits
et 1,25 million de têtes de bétail tuées. À quelques semaines des récoltes, 400 000 hectares de rizières ont été
détruits. Dans certaines régions, des rizières entières ont été soufflées ou inondées. À ces pertes économiques
s’ajoute un problème d’accès à l’eau potable dans la mesure où « les sources d’eau, telles que les étangs, ont
aussi été rendues inutilisables » (doc. 3) et que de nombreux puits d’eau potable ont été détruits. De
nombreuses zones se sont trouvées sous les eaux, faisant craindre des épidémies. Les effets de cet événement
climatique sont liés à des facteurs naturels et anthropiques spécifiques au Bangladesh que l’on assimile parfois
a des handicaps. La très forte densité de population, le manque d’instruction et la fragilité économique,
expliquent les inégalités de l’accès à l’information et à l’aide humanitaire. À ces conséquences matérielles il
faut également ajouter des conséquences écologiques. En effet, Sidr a affecté la plus grande mangrove du
monde, les Sundarbans qui couvrent 2 600 km2. Cette région abrite une biodiversité exceptionnelle avec des
milliers d’espèces d’animaux rares comme le tigre du Bengale ou le crocodile estuarien. Sa superficie totale est
d’environ 1 million d’hectares, dont 60 % sont au Bangladesh. Le Sanctuaire de la faune des Sundarbans est
désigné « Bien du patrimoine mondial de l’Unesco » depuis 1997. C’est la partie orientale du site qui a été
particulièrement affectée lors du passage de Sidr (40 % ont été gravement touchés).
5. Depuis le désastre de 1991, avec l’aide de la communauté internationale, des murs d’arbres ont été plantés
pour amoindrir l’impact de l’onde de tempête dans cette région en grande partie juste au-dessus du niveau de la
mer, 1 800 abris ont été construits sur pilotis au Bangladesh et le système d’alerte amélioré. Une évacuation
massive des zones côtières et de celles se situant près du niveau de la mer fut décrétée suite à une prévision de
la hauteur de l’onde de tempête, envoyée par l’Université d’État de Louisiane aux autorités du Bangladesh. Au
total, de 1,5 à 2 millions de personnes au Bangladesh se sont réfugiées dans des abris cycloniques mis à leur
disposition (doc. 3 et 4). Cependant, certains sont retournés à leurs maisons, lassés d’attendre la tempête et
pensant qu’il s’agissait d’une fausse alerte. Les fonctionnaires locaux ont tenté en vain de les persuader de
l’arrivée imminente du cyclone. D’autres ne s’y sont jamais rendus et des milliers de Bengalis ont ainsi été tués
parce qu’ils n’avaient pas pris au sérieux les appels des autorités.
6. Suite au passage du cyclone, le Bangladesh a reçu de l’aide de plusieurs pays dont les États-Unis ( doc. 5 ).
L’ONU et de nombreuses ONG (Caritas, Croix-Rouge, Croissant-Rouge...) lui ont aussi apporté leur soutien.
Ils ont d’abord apporté une aide d’urgence (vivres, eau potable, médicaments...). Certains sont ensuite restés
pour aider à la reconstruction des régions affectées par le cyclone et au développement durable du pays.
D’après le doc. 2, « la communauté internationale a promis 140 millions de dollars aux millions de sinistrés ».
Le principal donateur a été l’Arabie saoudite, avec une contribution de 100 millions de dollars. Les États-Unis
ont déployé deux navires de débarquement, transportant chacun 20 hélicoptères, pour distribuer vivres et
médicaments. 3 500 Marines se sont rendus sur place. La part de l’Union européenne a été de 1,5 million d’€
(2,4 millions $US). Plusieurs ONG se sont rendues également sur place pour aider : World Vision, la CroixRouge internationale et le Croissant-Rouge du Bangladesh.
7. Le cyclone Sidr est une dépression particulièrement violente (de catégorie 4 sur 5) qui touche les côtes du
Bangladesh le 15 novembre 2007 et ravage le pays du Sud au Nord pendant deux jours. Les vents de plus de
240 km/h, la force des pluies et les violentes vagues provoquent des dommages matériels très importants :
maisons et écoles détruites, élevages décimés, sources d’eau potable inutilisables... Le bilan humain est lui
aussi dramatique : environ 4 000 morts et des dizaines de milliers de blessés. Ce lourd bilan est d’autant plus
dommageable que le Bangladesh, qui connaît de fréquents cyclones, a développé tout un programme de
protection des habitants, notamment grâce à la construction d’abris anticycloniques. Pays particulièrement
pauvre, le Bangladesh a dû compter sur l’aide des États-Unis, de l’ONU et de nombreuses ONG pour faire face
aux conséquences du cyclone. En définitive, cette catastrophe révèle la très grande vulnérabilité du Bangladesh
face aux risques.
SYNTHESE : p 255
Cyclone Rita aux États-Unis
Cyclone Sidr au Bangladesh
Force du cyclone
Cyclone de catégorie 4 ; Vents de 220 Cyclone de catégorie 4 ; Vents de 240
km/h
km/h
Bilan humain (nombre de morts)
10 morts
4 000 morts
Conséquences matérielles
Coupures d’électricité
Production pétrolière paralysée
Destruction de nombreuses maisons
Manque d’eau potable ; Perte totale des
ressources
Prévention et aide aux
populations
Évacuation de Houston
Victimes remboursées par les assurances
Abris anticycloniques
Aide humanitaire extérieure

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