Produire du blé pour la meunerie
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Produire du blé pour la meunerie
Fiches cultures bio pour la Basse-Normandie Produire du blé pour la meunerie BON A SAVOIR 3 REGLES POUR FAIRE DE LA PROTEINE • Une culture à bonne valeur ajoutée. • Des meuniers de plus en plus exigeants sur la qualité des grains, notamment sur la teneur en protéines (≥ 11 %). • Choisir des variétés adaptées. • S’assurer de son débouché avant l’emblavement : marché excédentaire en 2006, malgré la croissance de la consommation nationale de farine de blé biologique. • Emblaver le blé après un précédent à fortes restitutions : prairie, voire légumineuses. • Apporter au printemps des effluents rapidement disponibles (lisier, fientes). CHOIX DES VARIETES : UN COMPROMIS ENTRE RENDEMENT ET PROTEINES (Résultats d’essais régionaux pluriannuels - protocole ITAB) Quelques variétés préconisées* Achat Caractéristiques principales Productivité moyenne, teneur en protéines correcte, blé haut et à port oblique à dressé (bonne concurrence vis-à-vis des adventices). Aristos Très bons rendements. Moyen en protéines : à réserver aux sols profonds et à placer en bonne situation de fourniture azotée. Blé haut et à port étalé. Capo Rendements moyens, bonne teneur en protéines, haut, bonne capacité de tallage. Pactole Rendements moyens mais réguliers, bon en protéines, bonne capacité à couvrir le sol, bonne fourniture en paille. Attention aux germinations sur pied les étés humides. Convient à un créneau de semis plus tardif. Renan Apprécié par les meuniers, rendements moyens, bonne teneur en protéines, hauteur moyenne, à éviter en terres salissantes. Adapté aux semis précoces. * variétés tolérantes aux maladies UN ITINERAIRE CULTURAL A NE PAS NEGLIGER Août Sept Déchaumages Oct Nov Labour + semis Déc Janv Fév Mars Avril Mai Hersages Juin Juillet Récolte Binage (si grands écartements) Edition Juin 2006 Fiche réalisée avec le concours financier du FEOGA Rédacteurs : Jean Laurent (CA50), Thierry Métivier (CA14), Christophe Renault (CA61) PREPARATION DU SOL : exemple d’itinéraire technique • Si destruction de la prairie (rase) : 1er passage 2 mois avant l’implantation du blé. Réaliser 3 "déchaumages" au minimum à 2 ou 3 semaines d’intervalles (après chaque reverdissement) : 1er passage superficiel (5 cm) avec un outil à disque (type covercrop) ou à dents (chisel). Préférer l’outil à dents dans les parcelles infestées d’adventices à stolons ou rhizomes pour éviter le « bouturage ». 2e passage à 10 cm de profondeur avec un outil à dents. 3e passage à 15 cm. Objectifs : - déstockage des graines d’adventices. - dégradation et mélange au sol progressifs du couvert végétal et du fumier apporté ; ce qui permet une décomposition en présence d’air des matières organiques et limite également l’activité des ravageurs type taupin. • Labour + semis : veiller à obtenir une surface nivelée pour faciliter le désherbage mécanique. Le labour peut devenir optionnel en terres peu salissantes. PERIODE ET DENSITES DE SEMIS Un semis précoce favorise une levée rapide du blé (et des adventices !) et un meilleur tallage. Inversement, un semis tardif limite la concurrence des adventices et le risque parasitaire (limaces, pucerons), mais pénalise le rendement. 10/10 300 gr/m² 05/11 350 gr/m² 400 gr/m² Densités : + 80 à 100 grains / m² par rapport à un blé conventionnel (nécessaire pour compenser les pertes aux semis et au désherbage mécanique). FERTILISATION • Rôle important de la rotation. • Automne : fumier et compost sont épandus avant l’installation du blé, à raison de 10 à 15 T /ha selon le degré d’évolution du fumier. Moins le fumier est « avancé », plus on l’épandra tôt (après le premier déchaumage pour un compostage de surface). Un fumier « avancé » peut être épandu avant le dernier déchaumage. Un compost (bien décomposé) peut être épandu juste avant le semis. ASTUCES TERRAIN • Améliorer le taux de protéines : Associer le blé à une légumineuse : voir fiche sur les associations céréales et protéagineux récoltées en grains. Ne pas dépasser 2 espèces dans le mélange semé pour faciliter le triage par la suite. • Semences fermières : oui, mais pas sans test de germination ! : Une recette parmi d’autres : verser 1 cuillère à café de sel de cuisine dans 1 l d’eau. Plonger l’échantillon de céréale dans l’eau salée pendant 10 mn. Egoutter. Placer l’échantillon au réfrigérateur pendant 72 h pour lever la dormance. Placer 2 lots de 100 grains sur du coton humidifié. Après 4 à 8 jours, compter le nombre de grains non germés ou anormaux et adapter la densité de semis en conséquence. • Fin d’hiver : lorsque les conditions pédo-climatiques le permettent, un apport en effluents rapidement disponibles pour la plante (lisiers, fientes) améliore le taux de protéines du blé. DESHERBAGE : les méthodes de lutte Préventives : • Rôle important de la rotation. • Déchaumages successifs dès début août (précédent prairie) ou dès la récolte. Curatives : 2 à 4 passages d’herse étrille. • 1er passage au stade 3 feuilles (le plus délicat) à 2 cm de profondeur, avec une vitesse de travail de 4 km/h et une agressivité faible des dents. • Dernier passage au stade 7-8 feuilles, réglage agressif et vitesse d’avancement entre 8 et 12 km/h. • Sur sols limono-battants, la herse étrille seule a peu d’impact. Il est alors préférable de biner les céréales en ayant recours à des semis à écartements larges (1 rang sur 2 et double densité sur le rang semé) pour permettre le passage de la bineuse. Des essais comparatifs dans l’Orne ont prouvé que ce type de semis n’affectait en rien le rendement. Outre le rôle de désherbage, la bineuse permet d’écroûter et aérer le sol et facilite ensuite le passage de la herse étrille pour affiner le délitage des mottes et atteindre les adventices présentes sur le rang.