apport de l`immunophenotypage dans le diagnostic et le

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apport de l`immunophenotypage dans le diagnostic et le
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J. sci. pharm. biol., Vol.14, n°2 - 2013, pp. 12-18
© EDUCI 2013
N’GUESSAN-BLAO AR1*
AFFI-ABOLI R1
MAHAWA SANGARE1
INWOLEY KA1,2
DUNI SAWADOGO1
APPORT DE L’IMMUNOPHENOTYPAGE DANS LE
DIAGNOSTIC ET LE PRONOSTIC DES LEUCEMIES
LYMPHOIDES B A ABIDJAN (CÔTE D’IVOIRE)
RÉSUMÉ
La cytométrie en flux est un outil
indispensable au diagnostic des leucémies.
Elle permet de définir la nature de la
prolifération, de préciser les critères
pronostiques liés à l’expression d’antigènes
de surface. L’objectif de cette étude était de
montrer l’intérêt de l’immunophénotypage
dans le diagnostic et le pronostic des
leucémies lymphoïdes.
Il s’agit d’une étude transversale portant
sur 26 sujets atteints de leucémies dont
15 cas de leucémies aigues (LA) et 11
cas de leucémies lymphoïdes chroniques
(LLC) diagnostiqués par la cytologie.
L’immunophénotypage a été réalisé à
l’aide d’anticorps monoclonaux lié aux
fluorochromes et caractéristiques des lignées
cellulaires : la lignée T (CD3, CD4), la lignée
B (CD19, CD20, CD22, HLA-DR) et des
marqueurs d’immaturité (CD34, CD38).La
cytologie a permis d’identifier pour les LA, 12
cas de Leucémies aigues lymphoblastiques
(LAL) et 3 cas de Leucémies aigues non
classables. L’immunophénotypage a permis
d’affiner le diagnostic cytologique en mettant
en évidence 12 cas de LAL B, 1 cas de LALT,
1 LA indifférenciée et 1 LA biphénotypique.
L’expression du CD34+/CD38- associé à un
mauvais pronostic a été retrouvé chez trois
patients. Pour les LL, il a été identifié 10
cas de LL B et 1 cas de LL B/T. La mise en
évidence du CD38+ a modifié le pronostic
d’un patient.
L’immunophénotypage par cytométrie
en flux est d’un apport certain dans le
diagnostic des leucémies, car permet
de confirmer et/ou affiner le diagnostic
cytologique et d’identifier des éléments de
pronostic.
Mots-clés : Immunophénotypage,
leucémie lymphoïde, Abidjan
ABSTRACT
Flow cytometry is an essential tool in the
diagnosis of leukemia. It defines the nature
of proliferation, specify the prognostic
criteria linked to the expression of surface
antigens. The objective of this study was
to show the interest of immunophenotyping
in the diagnosis and prognosis of lymphoid
leukemias.
This is a transversal study of 26 patients
with leukemia, including 15 cases of acute
leukemia (AL) and 11 cases of chronic
lymphocytic leukemia (CLL) diagnosed
by cytology. Immunophenotyping was
performed using monoclonal antibodies
bound to dyes and characteristics of cell
lines: for T lymphoid lineage (CD3, CD4), for
1- Département Hématologie, Immunologie, Biologie générale, UFR des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques, Université Félix Houphouët Boigny
2- Centre de Diagnostic et de Recherche sur le Sida et les autres maladies infectieuses, CHU de Treichville,
Abidjan, Côte d’Ivoire
- Correspondance : N’Guessan-Blao Amoin Rebecca ; Tel : 225 05312813, Email : [email protected]
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B lymphoid lineage (CD19, CD20, CD22,
HLA-DR) and for immaturity markers (CD34,
CD38). Cytology identified for AL, 12 cases
of leukemia acute lymphoblastic (ALL) and
3 cases of acute leukemia unclassifiable.
Immunophenotyping helped refine the
cytological diagnosis highlighting 12 cases
of ALL B, 1 case of ALL T, 1 undifferentiated
AL and 1 AL Biphenotypic. Expression of
CD34 + / CD38- associated with a poor
prognosis was found in three patients. For
LL, he identified 10 cases of LL B and 1
case of LL B/T. The identification of CD38
+ changed the prognosis of a patient.
Immunophenotyping by flow cytometry
bring contribution in the diagnosis of
leukemia, as to confirm and / or refine
the cytological diagnosis and to identify
prognostic factors.
Keywords: Immunophenotyping,
lymphocytic leukemia, Abidjan
INTRODUCTION
Les hémopathies malignes sont des
proliférations anormales et anarchiques
de cellules hématopoïétiques d’origine
médullaire et/ou ganglionnaire. Ces cancers
constituent à l’échelle planétaire une
préoccupation de santé publique sans
cesse croissante [Ly A, 2011]. En Côte
d’ivoire, l’incidence annuelle est de 7,44
nouveaux cas pour 100 000 habitants chez
les hommes et de 5,43 nouveaux cas chez
les femmes [Sawadogo, 2009]. Ces affections
représentent 14,05% des cancers [Echimane,
2000] et regroupent plusieurs entités
nosologiques selon la nature de la cellule
proliférante. Les leucémies lymphoïdes
chroniques (LLC) appartiennent au groupe
des syndromes lymphoprolifératifs (SLP)
et les leucémies aigues Lymphoïdes (LAL)
à celui des leucémies aigues (LA). Le
diagnostic des leucémies lymphoïdes repose
essentiellement sur l’étude cytologique
associée quelquefois à la cytochimie en
Côte d’Ivoire, .Ces techniques de diagnostic
ne permettent pas toujours de caractériser
les lignées proliférantes avec précision,
et restent insuffisantes face à certaines
formes de leucémies [Delmer, 1994]. Elles
ont connu une avancée technologique
avec l’avènement de l’immunophénotypage
par cytométrie en flux et l’étude du
caryotype [Drenou, 2002 ; Inwoley, 2004].
L’étude immunophénotypique permet de
caractériser le composant cellulaire dont
dérive la prolifération et de préciser les
critères pronostics grâce à l’expression
de certains antigènes de surface [Drenou,
2002]. Afin d’améliorer le diagnostic des
leucémies lymphoïdes et d’identifier des
facteurs pronostics permettant une meilleure
prise en charge des patients atteints de LAL
et de LLC, nous nous sommes proposés de
montrer l’apport de l’immunophénotypage
dans le diagnostic et le pronostic des patients
présentant une leucémie lymphoïde.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Une étude transversale a été réalisée
de juillet 2005 à juillet 2006 à l’unité
d’hématologie du laboratoire du Centre
Hospitalier et Universitaire de Yopougon et
au Centre de Diagnostic et de Recherche sur
le Sida et les autres maladies infectieuses
sis au Centre Hospitalier et Universitaire
de Treichville. Ont été inclus 26 patients
ambulatoires ou hospitalisés. L’étude
cytologique basée sur la morphologie et
le comptage des cellules médullaires s’est
faite à partir de frottis de suc médullaire
colorée au May Grundwald Giemsa. L’étude
immunophénotypique a été réalisée à
partir de suc médullaire et /ou de sang
périphérique recueilli sur tube contenant de
l’éthylène diamine tétra acétique. Nous avons
utilisé les kits BD TritestTM (BD Biosciences,
San Jose, California, USA). Les kits tritests
étaient constitués d’anticorps monoclonaux
caractéristiques d’une lignée cellulaire
et couplés chacun aux fluorochromes
suivants : phycoérythrine, isothiocyanate
de fluorescéine et la péridine chlorophylle
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protéine. Les anticorps utilisés étaient les
suivants : CD103/CD22/CD20 et CD38/
CD56/CD19 pour la lignée lymphoïde B, les
CD3/CD4/CD45 pour la lignée lymphoïde
T, CD45/GlyA/CD41 pour les lignées
érythrocytaire et mégacaryocytaire et le
HLADR/CD34 pour les cellules immatures.
L’analyse des données a été possible grâce
a des masques constitués de cytogrammes
dont l’un en fonction de la taille et de la
granularité permettant de sélectionner la
population lymphocytaire à analyser et
les autres cytogrammes étaient fonction
des antigènes recherchés permettant de
caractériser les cellules. Ainsi, les cellules
de la lignée B et T étaient respectivement
CD19+/CD20+/CD22+ et CD3+/CD4+. Les
cellules immatures exprimaient le HLADR/CD34 et le CD38. Pour la classification
immunologique, le score de l’European group
for the immunological characterization of
leukemias (EGIL) a été utilisé comme
référentiel. L’appartenance à une lignée selon
EGIL nécessite un score de deux points dans
une lignée. Dans les LA biphénotypiques,
les cellules portaient à la fois les antigènes
spécifiques des lignées lymphoïdes B et T.
Le score était supérieur à 2 dans les deux
lignées. Dans les LA indifférenciées, il n’y
avait aucun marqueur permettant de les
classer dans les LAL-T ou LAL-B. Ces LA
indifférenciées sont généralement HLA-DR+,
CD34+, CD38+, parfois TdT+ et CD7+ [Bene
MC, 1995]. Pour faire une sous classification
des LAL B, il a été pris en compte l’expression
du CD20 qui était variable d’un type à
l’autre. L’affiliation à la lignée B ou T a pris
en compte les mêmes marqueurs des lignées
utilisées pour les LAL.
L’analyse de nos données a été possible
grâce au logiciel CellQuest (BD Pharmingen)
du cytomètre de flux FACSCalibur® et le
logiciel WinMDI 2.8
RÉSULTATS
Grâce à la classification FrenchAmerican-British (FAB), la cytologie
orientait 11 cas vers une LLC et 15 cas
vers une LAL. Les 26 sujets atteints de
LA et LLC avaient une moyenne d’âge
respectivement de 30 ans et de 67 ans.
Dans les LA, les patients étaient retrouvés
à tous les âges contrairement aux LLC
où l’âge minimum étaient de 40 ans. Une
prédominance féminine a été observée
avec un sex- ratio de 0,54, dans les LLC
contrairement aux LA. L’altération de l’état
général était observée indépendamment du
type de leucémies. Les sujets atteints de LA
présentaient une adénopathie dans 40%
des cas et une splénomégalie dans 33,3%
des cas. Dans les LLC, la splénomégalie
était présente dans 63,6% des cas. Dans
les LAL, l’ensemble des sujets présentaient
des facteurs de mauvais pronostic (Tableau
I): l’âge (86,7%), la blastose médullaire
(83,8%), le syndrome tumoral (86,7%).
Tableau I : Caractéristiques sociodémographiques et cliniques des patients (n=26)
Patients (effectif)
Age (moyenne [min-max])
Sexe (effectif)
Homme
Femme
Altération de l’état général
Syndrome tumoral
Syndrome d’insuffisance médullaire
Blastose médullaire ( moy±ET)
Lymphocytose médullaire ( moy±ET)
LAL
15
30 [5-66 ans]
LLC
11
67 [54-75 ans]
9
6
12 (80%)
13(86,7%)
6 (40%)
83,8 ± 14,9%
4
7
11 (100%)
7 (63,6%)
4 (36,4%)
77.36±8.34%
LAL : Leucémie Aigue Lymphoblastique ; LLC : Leucémie Lymphoïde Chronique
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Le diagnostic cytologique basé sur la
classification FAB a mis en évidence 3
cas de leucémies aiguës non classables
(LANC), 3 cas de LAL1, 8 cas de LAL2 et
3 cas de LAL3. L’immunophénotypage
a permis d’identifier la lignée cellulaire
impliquée. Ainsi 1 cas de LAL T exprimant
le CD3+, 1 cas de LAL biphénotypique
avec expression des marqueurs T et B et
1 cas de LA indifférenciée dont les blastes
portaient les marqueurs HLADR, CD34 et
CD38 ont été déterminés. La comparaison
des résultats de l’immunophénotypage
avec ceux de la cytologie montrent que les
3 LANC par la cytologie ont pu être typés
par l’immunophénotypage en LALBIV
(Tableau II). L’immunophénotypage des
LLC a permis d’identifier la lignée cellulaire
impliquée. Les cellules exprimaient
fortement le CD45, ce qui confirmait
la maturité des cellules. .Un cas de LLC
portant les marqueurs B et T a été mis
en évidence. La positivité des marqueurs
CD3 et CD4 confirme la maturité des
cellules observée au cours des LLC .les
marqueurs d’immaturité CD34 et CD38
étaient présents respectivement chez
66,7% et 40% des sujets. L’expression
du CD34+/CD38- associée à un mauvais
pronostic a été retrouvée chez 3 patients
dont 2 ont présenté un syndrome tumoral.
Le pronostic dans les LLC est apprécié par
la classification de BINET, déterminante
dans les décisions de traitement. Dans les
LLC, 36,4% des patients étaient au stade A
de la classification de BINET et 63,6% des
patients étaient au stade B et C. Parmi les
4 patients selon la classification de BINET,
L’expression du CD38 chez un des patients
a modifié le pronostic de celui-ci où le
traitement s’est avéré nécessaire.
Tableau II: Comparaison des résultats de l’immunophénotypage et de la cytologie
IMMUNOPHÉNOTYPAGE
LALBI
LAL1
Cytologie
Cytologie
LAL2
2
LALBIV
LALT
1
1
5
LAL3
1
LANC
3
LLC
LALB/T
LAL I
1
1
LLCB
LLCB/CD56+
LLCB/T
9
1
1
DISCUSSION
Les patients atteints de LAL étaient
retrouvés à tous les âges et présentaient
pour la plupart une altération de l’état
général, un syndrome tumoral, une
insuffisance médullaire. Ces éléments
cliniques et épidémiologiques sont
également décrits dans la littérature
[Vilmer E ,2002 et Elloumi M ,2002]. Les
études de Sawadogo [2013] et Koffi [1997]
ont trouvé respectivement une moyenne
d’âge de 33 ans et de 28 ans pour toutes
les leucémies aigues confondues. Les LLC
constituent une pathologie du sujet d’âge
mûr [Leporrier M,2000 et Hallek M ,2002].
L’altération de l’état général dans les LLC
est un signe d’évolution de la maladie, aussi
la splénomégalie est un signe majeur de la
LLC [N’Dhatz 2007 ; Koffi 2009]. La LLC
est une pathologie qui évolue lentement,
les patients restent asymptomatiques
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pendant de nombreuses années et leur
arrivée dans les services de soins se fait
alors tardivement généralement lorsque le
patient ressent une fatigue liée à l’anémie.
La blastose médullaire et la lymphocytose
médullaire ont été retrouvées à des taux
élevés témoignant de la prolifération
tumorale et de l’insuffisance médullaire
associés à des signes de mauvais pronostic.
La classification FAB tient compte
de la morphologie des cellules et le
myélogramme dans certains cas ne permet
pas de caractériser les cellules blastiques
surtout lorsque les caractéristiques
morphologiques entrainent un doute
pour l’observateur. Les trois cas de LANC
qui n’ont pu être typés par la cytologie,
grâce à l’immunophénotypage, ont été
identifiés en LAL BIV pour lesquelles
les cellules portaient les marqueurs
spécifiques CD19 et CD20 de la lignée
B selon le score proposé par EGIL [Bene
MC ,1995]. L’immunophénotypage s’est
avérée nécessaire pour l’identification
de ces leucémies grâce aux antigènes
présents sur les cellules. Plusieurs auteurs
affirment que l’immunophénotypage est
un outil nécessaire au diagnostic des LA
[Inwoley 2004 ; Bene MC 1991]. Il est
important de déterminer la nature de la
lignée proliférante et de typer les LA afin
de choisir le protocole thérapeutique
adéquat [Jouault H ,2002]. L’expression
des marqueurs HLADR/CD34/CD38
est associée à un mauvais pronostic
[Sawadogo D, 2013]. Les études d’Inwoley
[2004] et Sawadogo [2013] ont retrouvé
deux cas de leucémies biphénotypiques.
Un cas de LALT a été également retrouvé
par l’expression de marqueurs CD3+ et
CD4+. L’immunophénotypage a donc
permis d’affiner le diagnostic des LAL.
Le diagnostic cytologique était
relativement aisé pour la LLC, qui
est caractérisée par une population
monomorphe, constituée de petits
lymphocytes matures. Cependant,
l’expression du marqueur CD56 observée
sur les cellules contraste avec l’étude de
Drenou qui avait montré que la présence de
ce marqueur n’avait pas de valeur diagnostic
au cours des LLC [Drenou B ,2002]. Mais,
sa présence pourrait orienter vers le
diagnostic d’un lymphome à cellules NK
ou une prolifération à grands lymphocytes.
L’absence de certains marqueurs du
score de Matutes n’a pas permis d’affiner
le diagnostic de la LLC et de mettre en
évidence un lymphome [Matutes E, 1994].
Le coût des réactifs a limité l’utilisation
d’un plus grand panel d’anticorps ne
permettant pas de faire un diagnostic
différentiel entre les LLC et les autres
SLPC. Cependant, l’immunophenotypage
a permis d’identifier la nature de la cellule
proliférante. L’expression du CD34 est un
facteur de mauvais pronostic dans les LA
contrairement au CD38 [Vergez et Witte
KE ,2011]. Ces cellules immatures CD34+
sont plus résistantes aux traitements
et à la chimiothérapie constituant ainsi
un obstacle majeur à la réussite des
traitements au cours des leucémies aigues
[Ebinger, 2010].
Dans cette étude, la majorité des patients
LLC était aux stades B et C contrairement
à l’étude de Koffi qui a retrouvé 52%
des sujets au stade A pendant laquelle
l’abstention thérapeutique est observée
sauf en cas de signe de progression de
la maladie [Delmer,1999]. Dans l’étude
de Koffi, certains patients bien qu’au
stade A ont été traités. L’absence de
données de l’immunophénotypage n’a
pas permis de voir si le traitement était
lié a la progression ou à l’expression de
marqueurs de mauvais pronostic. Un des
patients au stade A avait exprimé le CD38.
Selon During, ce marqueur est associé
à un mauvais pronostic dans les LLC
[During,2002 ]. Il témoigne de l’activation
et de la maturation des cellules et est
associé à une concentration importante
de lymphocytes dans le sang rendant le
pronostic défavorable
[ Véronèse ,2008]. La présence de ce
marqueur a modifié le pronostic du sujet
au stade A.
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Cette étude a présenté des limites :
l’utilisation d’un panel d’anticorps restreint
et l’absence de la biologie moléculaire. En
effet, l’absence de certains marqueurs
notamment le CD5 et le CD23 n’a pas
permis d’affiner le diagnostic des LLC et de
faire le diagnostic différentiel avec les autres
types de syndromes lymphoprolifératifs
chroniques.
CONCLUSION
Dans cette étude, l’immunophénotypage
a permis d’affiner le diagnostic de 3 cas
de leucémies aigues non classables par
la cytologie et de relever des marqueurs
pronostic (CD34 et CD38). Elle a été
d’un apport certain à la cytologie qui
reste limitée face à certaines formes de
leucémies. Ainsi, L’utilisation d’un large
panel d’anticorps permettrait un diagnostic
précis des syndromes lymphoprolifératifs
chroniques et de mettre en évidence les
formes leucémiques des lymphomes.
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