I – Les déplacements discaux de l`ATM
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I – Les déplacements discaux de l`ATM
Les déplacements discaux de l’ATM : approche diagnostique et prise en charge actuelle. OCCLUSODONTIE Mots clés : Déplacement discal Articulation temporomandibulaire Désordre temporomandibulaire Keywords: TMJ disk displacements: diagnostic approach and current treatments. Disk displacement Temporomandibular joint Temporomandibular disorder ANISSA ABDELKOUI*, LEILA FAJRI**, AHMED ABDEDINE***. *Chirurgien dentiste, spécialiste en prothèse adjointe – Unité occlusodontie. Faculté de médecine dentaire, Rabat. **Professeur assistant en prothèse adjointe. Faculté de médecine dentaire, Rabat. ***Professeur de l’enseignement supérieur en prothèse adjointe et en occlusodontie, chef de service de prothèse adjointe. Faculté de médecine dentaire, Rabat. RÉSUMÉ Les déplacements discaux de l’articulation temporomandibulaire constituent l’une des formes des désordres temporomandibulaires les plus fréquemment rencontrées en pratique quotidienne. Souvent les patients qui présentent ce type de dysfonctionnement consultent tardivement suite à l’apparition de signes, de symptômes algiques et/ou de troubles fonctionnels. Ces symptômes sont le plus souvent ressentis dramatiquement par le patient et peuvent avoir des retentissements psychocomportementaux néfastes en raison de l’incompréhension du phénomène et des incertitudes à propos du traitement. D’étiologie plurifactorielle et aux aspects multiples, le diagnostic et la prise en charge de ces déplacements sont loin d’être aisés. L’approche diagnostique doit alors être rigoureuse et suivre un cheminement logique. La prise en charge, quant à elle, lorsqu’elle est indiquée, impose de la part du praticien et/ou de l’équipe soignante une réflexion sur la démarche thérapeutique. Actuellement, un consensus est établi concernant les déplacements discaux symptomatiques visant à favoriser les thérapeutiques simples, non invasives et moins coûteuses en excluant dans la plupart du temps les approches irréversibles. Dans le cadre de ce travail, nous aborderons l’approche diagnostique des déplacements discaux ainsi que les différentes possibilités de prise en charge en mettant l’accent sur les thérapeutiques actuelles. ABSTRACT In daily practice, TMJ disk displacements are one of the most frequently observed temporomandibular disorders. Patients suffering from this type of dysfunction often consult long after the appearance of signs, algic symptoms and/or functional disorders. These symptoms are perceived by the patient as extremely serious and may have very negative consequences on his/her psychological behavior because he/she doesn’t understand the phenomenon and has no idea about the treatment. With a plurifactorial etiology and multiple aspects, the diagnosis and treatment of these displacements are far from being simple. The diagnostic approach must then be rigorous and follow a logical progress. When a treatment is necessary, the practitioner and/or the medical team must think about the most appropriate therapeutic approach. The established consensus concerning the symptomatic disk displacements currently favors simple, non invasive and less expensive therapeutics, excluding most of the time the irreversible approaches. In this article, we will deal with the diagnostic approach of disk displacements as well as the various possible therapeutics while emphasizing on current treatments. Soumis pour publication le 6 septembre 2010 Accepté pour publication le 12 juin 2012 203 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 Rev Odont Stomat 2012;41:203-231 OCCLUSODONTIE I – Les déplacements discaux de l’ATM : approche diagnostique. TMJ disk displacements: diagnostic approach. Introduction Introduction Les déplacements discaux (DD) de l’articulation temporomandibulaire (ATM) sont des désordres fréquents et correspondent au groupe II de la classification de Dworkin et LeResche (tableau 1) (Dworkin et Leresche, 1992; Buyle-Bodin et coll., 1996). Ils sont la conséquence d’altérations anatomiques et fonctionnelles entre le condyle mandibulaire et le disque articulaire. The temporomandibular joint (TMJ) disk displacements are frequent disorders belonging to the group II of the Dworkin and LeResche classification (table 1) (Dworkin and Leresche, 1992; Buyle-Bodin et al., 1996). They are due to anatomic and functional changes between the mandibular condyle and the articular disk. TABLEAU I - TABLE I CLASSIFICATION DES DÉSORDRES TEMPOROMANDIBULAIRES D’APRÈS DWORKIN ET LERESCHE, 1992. TEMPOROMANDIBULAR DISORDERS CLASSIFICATION ACCORDING TO DWORKIN AND LERESCHE, 1992. GROUPE I : DÉSORDRE MUSCULAIRE – GROUP I: MUSCULAR DISORDERS – Douleurs myofaciales Myofascial pain – Douleurs myofaciales avec limitation de l’ouverture buccale Myofascial pain with limited oral opening GROUPE II : DÉPLACEMENT DU DISQUE ARTICULAIRE - GROUP II: ARTICULAR DISK DISPLACEMENT – Déplacement discal avec réduction Disk displacement with reduction – Déplacement discal sans réduction avec limitation de l’ouverture buccale Disk displacement without reduction, with limited mouth opening – Déplacement discal sans réduction, sans limitation de l’ouverture buccale Disk displacement without reduction, with no limitation of mouth opening GROUPE III : ARTTHRALGIE, ARTHRITE, ARTHROSE – GROUP III: ARTHRALGIA, ARTHRITIS, ARTHROSIS – Arthralgie Arthralgia – Ostéoarthrite de l’ATM TMJ osteoarthritis – Ostéoarthrose de l’ATM TMJ osteoarthrosis Several etiologic factors are incriminated in the genesis of these disorders among which micro and macrotraumas (occlusal anomalies, parafunctions, whiplash…) lack of muscle coordination, ligament laxity, changes in the lubrication of the TMJ, postural disorders, stress, depression; all this explains the numerous existing treatments with no real consensus (Manfredini, 2009; Stegenga and Of Bont, 2006). Clinically, they appear with characteristic pains, articular noises, limitations of mouth opening and blocks (Nitzan, 2003; Widmalm et al., 1992). The symptoms may also be non-existent (Casteyde, 2004; Gola et al., 1995). Plusieurs facteurs étiologiques sont incriminés dans la genèse de ces déplacements, dont les micro- et macrotraumatismes (anomalies occlusales, parafonctions, coup de fouet…), l’incoordination musculaire, la laxité ligamentaire, le changement de lubrification de l’ATM, les troubles de posture, le stress, la dépression, expliquant de ce fait les prises en charge multiples sans véritable consensus (Manfredini 2009; Stegenga et De Bont, 2006). Cliniquement, ils se manifestent par des douleurs caractéristiques, des bruits articulaires, des limitations de l’ouverture buccale et des blocages (Nitzan 2003 ; Widmalm et coll., 1992). Parfois, on assiste à un silence clinique (Casteyde 2004 ; Gola et coll., 1995). 204 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE The epidemiological data reveal that very often, the reciprocal clicking of the anterior reducible disk displacement is evoked; yet, the Christiansen’s study shows that among the reducible disk displacements, only 25% are anterior, 65% are anterior internal disk displacements and 10% are external disk displacements (Widmalm et al., 1992; Stiesch-Scholz et al., 2005; Christiansen et al., 1987). The articular disk displacements in transversal direction and the irreducible chronic disk displacements, as frequent as the others, do not appear with articular noises or a considerable specific modification in quantity and quality of the front oral opening (Tasaki et al.,1996; Larheim et al., 2001). Indeed, the diagnosis of these dysfunctions is not always easy and a clinical examination allows to detect only a small number of condyle/disk non-coordination cases. Les données épidémiologiques révèlent que, trop souvent, seul le claquement réciproque du déplacement discal réductible antérieur est évoqué. Or l’étude de Christiansen montre que parmi les déplacements discaux réductibles seulement 25 % sont des déplacements antérieurs, 65 % sont des déplacements discaux antérointernes et 10 % sont des déplacements discaux externes (Widmalm et coll., 1992 ; Stiesch-Scholz et coll., 2005 ; Christiansen et coll., 1987). Les déplacements du disque articulaire en direction transversale et les déplacements discaux irréductibles chroniques, aussi fréquents, ne se manifestent pas par des bruits articulaires ou par une modification notable spécifique en quantité et en qualité du chemin frontal de l’ouverture buccale (Tasaki et coll., 1996 ; Larheim et coll., 2001). En effet, le diagnostic de ces dysfonctionnements n’est pas toujours aisé et l’examen clinique à lui seul ne permet de mettre en évidence qu’une minorité d’incoordinations condylodiscales. Les patients qui présentent ce type de dysfonctionnement consultent souvent tardivement suite à l’apparition de signes et de symptômes algiques et/ou de troubles fonctionnels. La plupart d’entre eux répondent positivement à une large gamme thérapeutique. Certains, sans traitement, voient leurs symptômes s’atténuer grâce à un processus d’adaptation fonctionnelle (Teneribaut et coll., 1999). Ainsi, plusieurs questions se posent en omnipratique : comment dépister efficacement les déplacements discaux de l’ATM ? Faut-il toujours les traiter ? Quelles sont les thérapeutiques les plus efficaces et scientifiquement établies pour rendre service aux patients qui en souffrent à moyen et à long terme ? Patients suffering from this type of dysfunction often consult their practitioner long after the appearance of algic signs and symptoms and/or of functional disorders. Most of them respond positively to a wide range of therapeutics. Some people see their symptoms easing without treatment thanks to a process of functional adaptation (Teneribaut et al., 1999). Several questions thus arise in general dentistry : how can we effectively detect the TMJ disk displacements? Is it always necessary to treat them? What are the most effective and scientifically established therapeutic treatments to help patients suffering from this affection in the medium- and long- term? Notions anatomo-physiologiques Physiological anatomy notions 1a 1b Fig. 1a : Schéma d’une articulation temporomandibulaire normale en position statique. Diagram of a normal temporomandibular joint in static position. Fig. 1b : Schéma d’une articulation temporomandibulaire normale à l’ouverture buccale. Diagram of a normal temporomandibular joint in jaw opening. 205 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE L’ATM (fig. 1a, b) est une articulation complexe et particulière : d’une part, elle est divisée en deux compartiments par une structure fibro-cartilagineuse (disque articulaire) ; d’autre part, elle est le siège de mouvements de translation qui n’ont pas d’équivalents (Chassagne et coll., 2003). En position statique normale, le condyle mandibulaire entre en contact avec la zone intermédiaire du disque et les deux bourrelets discaux, l’ensemble s’appuyant sur la paroi postérieure de l’éminence temporale (Stegenda et De Bont, 2006). Cependant, les données issues des études en imagerie par résonance magnétique (IRM) montrent qu’il existe des variantes anatomiques caractérisées par une position légèrement plus antérieure du disque (bascule de 10 à 30°), n’entraînant ni bruit, ni douleurs, ni dysfonctionnement articulaire (Stegenga et De Bont, 2006). The TMJ (Fig. 1a, b) is a complex and specific joint: it is divided on one hand into two compartments by a fibrocartilagenous structure (the articular disk), and is on the other hand the seat of translational movements with no other equivalent (Chassagne et al., 2003). In normal static position, the mandibular condyle is in contact with the intermediate zone of the disk and both disk fibrocartilages, the whole set on the posterior wall of the temporal bone eminence (Stegenda and De Bont, 2006). However, data from studies of magnetic resonance imaging (MRIs) show that there are anatomical variants characterized by a slightly more anterior position of the disk (shift from 10 to 30°), causing neither noises, nor pains or articular dysfunction (Stegenga and De Bont, 2006). L’ATM subit lors de son fonctionnement des contraintes importantes. La durée de ces pressions est assez brève, puisqu’elles ne s’exercent qu’au cours des repas, laissant ainsi aux tissus contraints d’assez longues périodes de réparation. Lorsque leurs capacités de tolérance et d’adaptation sont dépassées, il y aurait apparition de désordres articulaires, tels les déplacements discaux (Manfredini 2009 ; Pedeutour et coll., 2003). During its functioning, the TMJ undergoes considerable stress. These pressures are rather brief because they only exist when eating; stressed tissues have rather long periods of repair between meals. When their capacities of tolerance and adaptation are exceeded, articular disorders such as disk displacements might then appear (Manfredini, 2009; Pedeutour et al., 2003). Classification et description des déplacements discaux de l’ATM Classification and description of TMJ disk displacements Les déplacements discaux de l’ATM correspondent à une atteinte de l’unité condylodiscale. Cette atteinte peut-être considérée comme réversible de manière immédiate, précoce, tardive, « déplacement discal réductible » ou irréversible de manière aiguë ou chronique, « déplacement discal irréductible » (Hudllestonslater et coll., 2004). The TMJ disk displacements refer to a disorder in the condyle/disk apparatus. This disorder may be considered as reducible in an immediate, early, or belated way: “reducible disk displacement”, or irreversible in an acute or chronic way “irreducible disk displacement” (Hudllestonslater et al., 2004). Reducible Disk Displacement (RDD) (fig. 2) Déplacement discal réductible (DDR) (fig. 2) In maximum intercuspal occlusion (MIO), the disk is situated anteriorly to the mandibular condyle. When the mouth opens, the mandibular condyle crosses the posterior ridge (disk recoaptation with clicking), then continues its movement coapted to the disk up to maximal opening. During the return movement, the clicking (often more discreet than in the opening) corresponds to the condyle/disk decoaptation, in a position more or less close to the MIO (Kalaykova et al. 2011; Kalaykova et al., 2011). The clicking at the opening occurs all the more En occlusion d’intercuspidie maximale (OIM), le disque se situe en position antérieure par rapport au condyle mandibulaire. Lors de l’ouverture buccale, ce dernier franchit le bourrelet postérieur (recoaptation discale avec claquement), puis continue sa course coapté au disque jusqu’à l’ouverture maximale. Lors du mouvement de retour, le claquement (souvent plus discret que celui à l’ouverture) correspond à la décoaptation condylodiscale, dans une position plus ou moins proche de l’OIM (Kalaykova et coll. 2011 ; Kalaykova et coll., 2011). Le 206 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE early, and the reciprocal clicking all the later as disk ties are little stretched ( slight and recent displacement). We must keep in mind that the articular clicking is not a sign of severity or intensity of the articular suffering but its occurence during the course of the opening movement is extremely significant. The later it occurs, the bleaker the prognosis will be. (Carr et al., 2004; Laplanche et al., 2001; Ozcelik and Ersoy, 2006). claquement à l’ouverture est d’autant plus précoce, et le claquement réciproque d’autant plus tardif que les attaches discales sont peu étirées (déplacement récent et moins sévère). Gardons à l’esprit que le claquement articulaire n’est pas un signe de gravité de l’atteinte articulaire, ni de son intensité, mais c’est sa situation dans l’horaire du mouvement d’ouverture qui est la plus significative. Plus il est tardif, plus le pronostic est défavorable (Carr et coll., 2004 ; Laplanche et coll. 2001 ; Ozcelik et Ersoy, 2006). ★ CLAQUEMENT À L’OUVERTURE BUCCALE CLICKING WHEN OPENING MOUTH CLAQUEMENT À LA FERMETURE BUCCALE CLICKING WHEN CLOSING MOUTH ★ 2 Fig. 2 : Schéma du déplacement discal réductible (claquement réciproque). Diagram of a reducible disk displacement (reciprocal clicking). Irreducible Disk Displacement (IDD) (fig. 3) Déplacement discal irréductible (DDI) (fig. 3) The displaced disk stays anterior to the condylar head, from the MIO to the maximal oral opening. There is no condyle/disk recoaptation, which causes a limitation of the oral opening and a shift on the side of the displacement (Mongini, 1996). There are two kinds of IDD, whether the disk displacement is recent or not: Le disque déplacé reste en position antérieure par rapport au condyle, de l’OIM à l’ouverture buccale maximale. Il n’y a pas de recoaptation condylodiscale, ce qui entraîne une limitation de l’ouverture buccale et une déviation du côté du déplacement (Mongini 1996). Selon que le déplacement discal est d’apparition récente ou ancienne, on distingue : 207 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE - the severe irreducible disk displacement which may appear after a trauma on a healthy joint, or follow a former reducible disk displacement (in which case ligaments are stretched and the articular disk is deformed); - the chronic irreducible disk displacement dating more than 3 or 4 months (Carr et al., 2004; Laplanche et al., 2001; Ozcelik and Ersoy, 2006). – le déplacement discal irréductible aigu : qui peut survenir suite à un traumatisme sur une articulation saine ou faire suite à un déplacement discal réductible ancien (auquel cas les ligaments sont étirés et le disque articulaire est déformé) ; – le déplacement discal irréductible chronique datant de plus de 3 à 4 mois (Carr et coll., 2004 ; Laplanche et coll. 2001 ; Ozcelik et Ersoy, 2006). 3 Fig. 3 : Schéma du déplacement discal irréductible. Diagram of a irreducible disk displacement. Évolution et pronostic Evolution and prognosis Le pronostic du déplacement discal dépend de la capacité adaptative des structures communes de l’ATM et de la déformabilité du disque se produisant après son déplacement. Le déplacement du disque avec réduction peut demeurer stable ou flotter avec un modèle imprévisible pendant de nombreuses années sans progresser nécessairement vers un déplacement discal sans réduction. L’évolution peut se faire également vers des lésions de la zone bilaminaire et de l’attache condylo-discale. Avec le temps, des déformations et des The prognosis for a disk displacement depends on the adaptation capacity of the TMJ common structures and on the disk deformability occurring after its displacement. The reducible disk displacement can remain stable or float with an unpredictable pattern for many years without progressing inevitably toward an irreducible disk displacement. It may also evolve toward pains in the bilaminary zone and the condyle-disk attachment. In time, disk deformations and perforing can appear as well as adhesions between the superior face of the disk and 208 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE perforations du disque peuvent survenir, de même que des adhérences entre la face supérieure du disque et la fosse mandibulaire. Une arthrose de l’ATM peut aussi faire suite à ce déplacement (Larheim et Westesson, 2006). Des études ont été menées par plusieurs auteurs sur un certain nombre d’années sur le sujet de l’évolution des déplacements discaux et ont montré que : the mandibular fossa. A degenerative osteoarthritis of the TMJ can also be the consequence of such a displacement (Larheim and Westesson, 2006). – les bruits articulaires spécifiques aux déplacements discaux réductibles peuvent apparaître ou disparaître spontanément ; – le déplacement discal réductible reste stable et n’évolue que rarement vers un déplacement discal irréductible (Westesson et coll., 2006 ; Lundh et coll., 1987) ; – l’évolution vers une pathologie dégénérative de l’ATM est rare. - the articular noises specific to the reducible disk displacements can appear or disappear spontaneously; Conducted by several authors over the years, studies about the evolution of disk displacements showed that: - the reducible disk displacement remains stable and rarely evolves toward an irreducible disk displacement (Westesson et al., 2006; Lundh et al., 1987); - the evolution toward a degenerative pathology of the TMJ is rare. Ces mêmes études ont révélé que, parmi les patients présentant des déplacements discaux articulaires, seule une minorité nécessiterait une prise en charge thérapeutique (Buyle-Bodin et coll., 1996 ; Mc Neill 1993). The same studies revealed that among the patients suffering from articular disk displacements, only a minority would require a therapeutic treatment (BuyleBodin et al.,1996; Mc Neill, 1993). Démarche diagnostique des déplacements discaux de l’ATM Diagnosis approach of TMJ disk displacements Positive and differential diagnosis Diagnostic positif et différentiel Face à un patient se présentant en consultation pour ce type de dysfonctionnement (douleurs, bruits articulaires et/ou handicap fonctionnel), l’entretien et l’examen clinique permettent l’évaluation de la dysfonction, du handicap douloureux et du statut biopsychosocial du patient. Ils permettent de poser ainsi le diagnostic positif et différentiel. Ce diagnostic demande parfois à être objectivé ou complété par des examens complémentaires (Teneribaut et coll., 1999 ; Pionchon et Joubert, 1996). With a patient suffering from this kind of disorder (pains, articular noises and/or functional handicap), the interview and the clinical examination allow the evaluation of the dysfunction and the painful handicap as well as the patient’s biopsychosocial model. These elements will then allow to come up with a positive and differential diagnosis. This diagnosis sometimes needs to be objectified or completed by additional examinations (Teneribaut et al., 1999; Pionchon and Joubert, 1996). ■ L’entretien clinique doit insister sur la topographie douloureuse, exquise ou diffuse, uni- ou bilatérale. Il doit également relever le rythme de la douleur, favorisée par la mastication ou réveillant le patient la nuit. La description de l’histoire de ce dysfonctionnement (douleurs, bruits articulaires, limitation de l’ouverture buccale) – date d’apparition, facteurs déclenchant initiaux, facteurs perpétuant, évolution et traitements déjà instaurés – sont des éléments important à mettre en évidence. De ce simple entretien clinique, le praticien peut ainsi distinguer les désordres articulaires avec des douleurs unilatérales situées précisément en regard des ■ The clinical interview has to insist on the painful topography, exquisite or diffuse, unilateral or bilateral. It also has to detect the rhythm in pain, favored by chewing or waking the patient at night. The description of the disorder history (pains, articular noises, oral opening limitation): date of appearance, initial triggering factors, perpetuating factors, evolution and previous treatments are quite significant elements. From this simple clinical examination, the practitioner can make the difference between the articular disorders with unilateral pains located on the joint (associated or not with articular noises) favored by chewing, and the muscular, often 209 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE articulations (associées ou non à des bruits articulaires) et favorisées par la mastication, des douleurs musculaires, souvent bilatérales, diffuses et au rythme peu masticatoires (Hue 2005). bilateral, diffuse pains, rarely triggered by chewing (Hue, 2005). ■ L’examen clinique viendra compléter les informations recueillies lors de l’interrogatoire et, éventuellement, confirmer l’hypothèse diagnostique précédemment émise. Il repose classiquement sur l’inspection, la palpation, l’audition et certains tests cliniques (Carr et coll., 2004; Laplanche et coll., 2004 ; Pianello et Pionchon, 2001). ■ The clinical examination will complete the information collected during the interview and possibly confirm the previous hypothetical diagnosis. It is traditionally based on inspection, palpation, hearing and several clinical tests (Carr et al., 2004; Laplanche et al., 2004; Pianello and Pionchon, 2001). Mandibular kinematics analysis Examen de la cinématique mandibulaire The analysis of mandibular trajectories at opening, closing, lateral movements, propulsion, both in the shape of their trajectory and their amplitude, is an indisputable benchmark. It tells us about the presence or the absence of a disk displacement, its nature as well as its severity (Dupas, 1993; Douglass and De Vreugd, 1997). The assessments of these movements must be reported on the examination file with a Farrar diagram (fig. 4a, b, c, d) (Casteyde, 2004; Chassagne et al., 2003; Pianello and Ponchon, 2001; Dupas, 1993; Mesnay, 1994). L’examen des trajectoires mandibulaires en ouverture, fermeture, latéralité, propulsion, tant dans la forme de leur trajet que dans leur amplitude, constitue un élément de référence indiscutable. Il nous renseigne sur la présence ou non du déplacement discal, sa nature ainsi que sa sévérité (Dupas 1993 ; Douglass et De Vreugd, 1997). Les appréciations de ces mouvements doivent être reportées sur la fiche d’examen sous la forme de diagramme de Farrar (fig. 4a, b, c, d) (Casteyde 2004 ; Chassagne et coll., 2003 ; Pianello et Ponchon, 2001 ; Dupas 1993 ; Mesnay 1994). 4 Fig. 4 : Diagrammes de Farrar – (a) normal – (b) déplacement discal réductible au niveau de l’ATM droite – (c) déplacement discal irréductible au niveau de l’ATM droite – (d) d’un désordre musculaire. Farrar diagrams - (a) normal - (b) reducible disk displacement at the right TMJ - (c) irreducible disk displacement at the right TMJ - (d) muscular disorder. ■ Amplitude: according to the authors, the standard amplitude of the maximal opening varies between 50 and 53 mm. On the other hand, any opening lower than 40 mm must be considered as suspect (intra-articular causes: DD, arthritis, synovial chondromatosis, primary or secondary neoplasms, or extra-articular causes: myofascial pain, myositis, myositis ossificans, scleroderma, fibrosis of the masticatory muscles, trismus, zygomatic arch fracture). The standard amplitude of propulsion movements as well as right and left lateral movements is between 1013mm. Any smaller amplitude may be the consequence of ■ Amplitude : la normalité de l’amplitude de l’ouverture maximale varie selon les auteurs entre 50 et 53 mm. Par contre, toute ouverture inférieure à 40 mm doit être considérée comme suspecte (causes intra-articulaires : DD, arthrite, chondromatose synoviale, néoplasme primaire ou secondaire, ou causes extra-articulaires : douleurs myofaciales, myosite, myosite ossifiante, sclérodermie, fibrose des muscles masticateurs, trismus, fracture de l’arcade zygomatique). La normalité de l’amplitude des mouvements de propulsion, de latéralité droite et gauche est de 10-13 mm. Toute réduction de l’amplitude de ces 210 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE déplacements laisse supposer un dérangement intraarticulaire (sauf si ce sont des contacts dentaires qui s’opposent aux déplacements mandibulaires) (Hue 2005). an intra-articular disorder (unless dental contacts hinder the mandibular movements) (Hue, 2005). ■ Direction : la direction de l’ouverture buccale est très révélatrice des troubles musculaires et/ou articulaires (Hue 2005). En fait, il convient de regarder le trajet de la mandibule lors de l’ouverture buccale, tout en observant attentivement le déplacement de la pointe du menton ou du point inter-incisif inférieur de l’OIM à l’ouverture maximale (Chassagne et coll., 2003). ■ Direction: the direction of the oral opening is very important to detect muscular and/or articular disorders (Hue, 2005). It is actually good to look at the trajectory of the mandible during oral opening, while observing attentively the movement of the tip of the chin or the inferior interincisive point of the MIO at maximal opening (Chassagne et al., 2003). Three situations can be observed (fig. 5a, b, c). - Rectilinear opening: in this case, the median lower inter-incisor point goes down in the median sagittal plane without any lateral deviation, which shows the absence of any dysfunction (fig. 5a). - Mouth opening with lateral deviation: the median lower inter-incisor point goes more or less brutally laterally then replaces in the median sagittal plane, thus showing an articular disorder such as a reducible disk displacement (fig. 5b). - Mouth opening with deflection: the median lower inter-incisor point moves laterally even at the end of the opening and remains lateralized - which indicates either a unilateral irreducible disorder (fig. 5c) or a unilateral spasm of certain levator muscles (Hue, 2005). Trois situations peuvent être observées (fig. 5a, b, c) : – ouverture rectiligne : dans ce cas, le dentalé s’abaisse dans le plan sagittal médian sans déviation latérale, ce qui témoigne l’absence de dysfonctionnement (fig. 5a) ; – ouverture avec déviation : le dentalé se dirige plus ou moins brutalement latéralement, puis se replace dans le plan sagittal médian, traduisant ainsi un problème articulaire de type déplacement discal réductible (fig. 5b); – ouverture avec déflexion : le dentalé se déplace latéralement même à la fin de l’ouverture, il reste latéralisé, ce qui indique soit un problème discal irréductible unilatéral (fig. 5c), soit une contracture unilatérale de certains muscles élévateurs (Hue 2005). 5a 5b 5c Fig. 5 : (a) ouverture rectiligne - (b) ouverture avec déviation (c) ouverture avec déflexion. (a) rectilinear opening - (b) opening with deviation - (c) opening with deflection. 211 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE The TMJ examination consists in: L’examen de l’ATM fait appel : ■ The external palpation of the TMJ which may cause a painful response of inflammatory or traumatic origin (capsulitis, retrodiscitis, arthritis). The condyle external poles as well as the retro-condyle zones are also investigated. This palpation is made in resting position and during the various movements. ■ À la palpation externe des ATM qui peut mettre en évidence une réponse douloureuse d’origine inflammatoire ou traumatique (capsulite, rétrodiscite, arthrite). Les pôles externes des condyles et les zones rétrocondyliennes sont ainsi explorés. Cette palpation s’effectue en position de repos et lors des différents mouvements. Ils se divisent essentiellement en quatre types, qu’il faut savoir distinguer (Mesnay 1994 ; Naeije et coll., 2009) : – claquement ou craquement : il correspond le plus souvent à un franchissement par le condyle mandibulaire du bourrelet postérieur du disque articulaire ; – crissement ou crépitation : type de bruit de sable mouillé, il correspond au frottement des extrémités osseuses dénudées de leur revêtement articulaire, ou des surfaces articulaires cartilagineuses très irrégulières l’une sur l’autre signant une lésion anatomique dégénérative (ostéoarthrose) ; – bruits de chasse synoviale ou d’étirement ligamentaire qui ressemblent à des chuintements et qui n’ont pas la sonorité d’une recoaptation discale (claquement) ; – bruit articulaire sourd manifestant le passage du condyle au-delà de la tubérosité antérieure temporale signant une subluxation condylienne (Huddlestonslater et coll., 2004 ; Laplanche et coll., 2001). - Noises coming from the gasses released by the synovial fluid or ligamentary stretching sounding like gentle hisses with no sonority of a recoaptation (clicking). - Muffled articular sound due to the crossing of the condyle beyond the anterior temporal tuberosity and revealing a condyle subluxation (Huddlestonslater et al., 2004; Laplanche et al., 2001). ■ À l’auscultation des ATM au moyen d’un stéthoscope plaqué dans la région prétragienne présente l’avantage d’amplifier la perception des bruits articulaires (Mesnay 1994 ; Rozencweig 1994). ■ The intra-auricular palpation tells us about the crackles, the bangings and the crepitation. The little finger pad feels the different vibrations (Rozencweig, 1994). ■ À la palpation intra-auriculaire, qui nous renseigne sur les craquements, claquements et crépitations. La pulpe des auriculaires découvre les différences de vibrations (Rozencweig 1994). The TMJ auscultation with a stethoscope placed on the pretragian area amplifies the perception of articular noises (Mesnay, 1994; Rozencweig, 1994). À l’évaluation fonctionnelle des ATM. D’éventuels tests cliniques complètent la démarche diagnostique, particulièrement quand les signes cliniques du déplacement discal ne sont pas évidents : – test de comparaison des mouvements actifs et passifs : en effectuant ce test, si la mobilisation mandibulaire passive est indolore et le mouvement actif douloureux, on soupçonne un désordre musculaire. Par ailleurs, si les deux types de mouvements sont douloureux, une implication articulaire est alors suspectée (fig. 6a, b) (Rozencweig 1994 ; Dupas 2005) ; – test de compression : le coton salivaire, mordu entre les incisives, provoque une élévation condylienne et induit une compression articulaire qui se révèle douloureuse en cas de déplacement discal (fig. 7) (Dupas 2005) ; ■ TMJ functional evaluation. A few other clinical tests may complete the diagnostic approach, particularly when the clinical signs of the disk displacement are not obvious. - Comparative testing of active and passive movements: if the passive mandibular mobilization is painless and the active movement aches, we can suspect a muscular disorder. If both types of movements are painful, an articular implication is then suspected (fig. 6a, b) (Rozencweig, 1994; Dupas, 2005). There are basically four types of noises that need to be recognized (Mesnay, 1994; Naeije et al., 2009). - Clicking or cracking: generally due to a crossing by the mandibular condyle of the posterior ridge of the articular disk. - Crissing or crepitation: sounding like wet sand, it corresponds to the friction of bone extremities deprived of their articular covering, or of very irregular cartilaginous articular surfaces, revealing a degenerative anatomical lesion (osteoarthritis). ■ ■ - Compression test: the cotton swab, bitten between incisors, provokes a rise of the condyle and leads to an articular compression which is painful in case of discal displacement (fig. 7) (Dupas 2005). 212 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE 6a 6b Fig. 6 : (a) mouvement actif - (b) mouvement passif. (a) active movement - (b) passive movement. Fig. 7 : Test de compression : coton salivaire mordu antérieurement. Compression test: saliva swab bitten in anterior position. 7 213 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE – test de morsure ou distension capsulaire active (Krogh-Poulsen) : la morsure d’un abaisse-langue ou d’un enfonce-couronne interposé au niveau molaires peut déclencher une douleur de manière ipsi- ou controlatérale (fig. 8). Lorsque l’enfonce-couronne est placé du côté douloureux, une diminution de la douleur lors de la contraction musculaire signe une atteinte articulaire, alors qu’une augmentation de la douleur évoque plutôt l’existence d’une pathologie musculaire. Lorsque l’enfonce-couronne est interposé du côté opposé au syndrome douloureux, l’apparition d’une douleur contro-latérale pourrait être l’un des signes précurseurs d’un dysfonctionnement au niveau de cette articulation (Chasssagne et coll., 2003 ; Mesnay 1994 ; Dupas 2005 ; Rozencweig 1994) ; – test de compression en diduction (fig. 9) : une pression mentonnière latérale peut induire une douleur au niveau de l’ATM du côté pivotant. Si la localisation de la douleur est postéro-condylienne, on peut dire qu’il s’agit d’une atteinte de type rétrodiscite ou d’un conflit latéral. En revanche, si sa localisation est antérocondylienne, on peut évoquer un spasme du ptérygoïdien latéral (Dupas 2005). - Biting test or active capsule distension (KroghPoulsen): biting a tongue depressor or a crown setter on the molars can start a pain on the ipsi- or contra-side (fig. 8). When the crown setter is placed on the painful side, a decrease of the pain during the muscular contraction shows an articular lesion, whereas an increase of the pain rather evokes the existence of a muscular pathology. When the crown setter is placed on the opposite side of the painful syndrome, the appearance of a contralateral pain could be one of the forerunners of an articular dysfunction (Chasssagne et al., 2003; Mesnay, 1994; Dupas, 2005; Rozencweig, 1994). - Compression test with diduction (fig. 9): a lateral pression on the chin can provoke a pain in the TMJ on the rotating side. If the pain is posterior to the condyle, we will diagnose either a retrodiscitis or a lateral conflict. On the other hand, if the pain is anterior to the condyle, we will think of a cramp of the lateral pterygoid (Dupas, 2005). 8 Fig. 8 : Test de morsure ou distension capsulaire active (Krogh-Poulsen). Biting test or active capsular distension ( Krogh-Poulsen). Fig. 9 : Test de compression en diduction. Le praticien pousse la mandibule au-delà du point où la patiente s’est arrêtée. Diduction compression test. The practitioner pushes the mandible beyond the point where the patient stopped. 9 214 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE ■ À la palpation des muscles masticateurs et cervicaux : l’objectif étant de mettre en évidence les asymétries, les tensions, les points gâchettes et les bandes douloureuses. L’examen de la musculature est principalement palpatoire, toujours bilatéral, et nécessite un peu d’expérience et de « calibrage » de la part du clinicien pour apprécier le volume, la forme, la texture et la douleur déclenchée (Hue 2005 ; Hue 1994). ■ Palpation of masticatory and cervical muscles: the aim is to point out the asymmetries, the tensions, the trigger points and the painful spots. The examination of the muscle structure is mainly palpatory, always bilateral and requires little experience and “calibration” from the practitioner who will assess: the volume, the shape, the texture and the pain activation (Hue, 2005; Hue, 1994). ■ À l’examen de l’occlusion : il a pour but d’évaluer objectivement les structures et les fonctions occlusales par l’observation minutieuse des dents. Le diagnostic occlusal peut être séparé en diagnostic des anomalies de structure (forme, positions dentaires, organisation occlusale) et diagnostic des fonctions occlusales (fonction de centrage, de calage et de guidage). La nosologie claire de ces anomalies permet une classification diagnostique précise et une évaluation du risque sur les autres composantes structurelles de l’appareil manducateur, particulièrement sur les ATM (Laplanche et coll., 2004). ■ The occlusal examination: it aims at evaluating objectively the structures and the occlusal functions with a meticulous observation of teeth. The occlusal diagnosis consists on one hand in the diagnosis of structural anomalies (shape, dental positions, occlusal pattern) and on the other hand, the diagnosis of the occlusal functions (centring, wedging and guiding functions). The accurate nosology of these anomalies allows a precise diagnostic classification as well as an evaluation of the risk on the other structural components of the manducatory tract, particularly on the TMJ (Laplanche et al., 2004). Additional examinations Examens complémentaires ■ Exploration radiologique Un simple cliché panoramique dentaire suffit à éliminer les causes potentielles de douleur n’ayant aucun rapport avec les DD, douleurs dentaires de loin les plus fréquentes, tumeurs heureusement plus rares (Pharoah 1999). Cet examen visualise assez bien la forme des condyles mandibulaires mais moins bien l’interligne articulaire. Il peut être complété par la tomographie de l’ATM (fig. 10) qui fournit de bons renseignements sur la morphologie des structures articulaires, la position des condyles, la course condylienne ainsi que la présence de fractures, mais ne fournit aucune information sur le disque, seul l’espace articulaire (reflet du complexe disco-ligamentaire) est visualisé (Dargaud et coll., 2007 ; Rozencweig 1994). ■ Radiological exploration A simple dental panoramic X-ray allows to eliminate the potential causes of pain which are not related to a DD, dental pains being the most frequent and tumors, fortunately scarcer (Pharoah, 1999). This examination shows well enough the shape of the mandibular condyle but less accurately the joint space. It can be completed with a TMJ tomography (fig. 10) which provides precious information on the morphology of the articular structures, the position and trajectory of the condyle as well as the existence of fractures, but gives no information about the disk; the articular space (image of the disc and ligament complex) can only be visualized (Dargaud et al., 2007; Rozencweig, 1994). Fig. 10 : Tomographie de profil de l’ATM droite (bouche fermée, bouche ouverte) objectivant une limitation de la course condylienne. profile tomography of right TMJ (closed mouth, open mouth) objectifying a limitation of the condyle trajectory. 10 215 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE A dental scan can be needed if we suspect a TMJ degenerative disease associated with the DD (fig. 11) or a tumoral cause. Le scanner peut être demandé si l’on craint une maladie dégénérative des ATM associée au DD (fig. 11) ou si l’on suspecte une cause tumorale. Fig. 11 : Tomodensimétrie de l’ATM (bouche ouverte). TMJ computed tomography (open mouth). 11 If we want to see the inside of the temporomandibular joint and the position of the disk and its interaction with the condyle, in particular in doubtful cases (ancient pathology leading to a pseudo-normality: chronic irreducible disk displacement) or in case of an indication for TMJ surgery, a MRI can be prescribed. It is clearly the examination of choice to view the TMJ soft tissues (fig. 12a, b, c, d). It shows the position and the shape of the disk (flattened, contained, perforated), the muscle insertions (lateral pterygoid, temporal…). The tendon and ligament insertions are very visible, the bilaminar zone is less obvious, and the osseous elements appear less sharply than on the scanner (Chassagne et al., 2003; Carr et al., 2004; Dargaud et al., 2007; Rozencweig, 1994; Limchaichan et al., 2006). Si l’on souhaite voir l’intérieur des articulations temporomandibulaires et la position du disque et ses rapports avec le condyle, notamment en cas de doute (pathologie ancienne tendant vers une pseudo-normalité : DDI chronique) ou en cas d’indication de chirurgie de l’ATM, l’IRM peut être prescrite. Elle constitue l’examen de référence des tissus mous des ATM (fig. 12a, b, c, d). Elle visualise la position et la forme du disque (aplati, refoulé, perforé…), les insertions musculaires (ptérygoïdien latéral, temporal…). Les insertions ligamentaires et tendineuses sont bien visibles, la zone bilaminaire l’est moins, et les éléments osseux apparaissent moins nettement qu’au scanner (Chassagne et coll., 2003 ; Carr et coll., 2004 ; Dargaud et coll., 2007 ; Rozencweig 1994 ; Limchaichan et coll., 2006). 12b 12a Fig. 12a, b : Imageries par résonance magnétique des ATM (bouche fermée, bouche ouverte) objectivant : (a-b) un déplacement discal irréductible au niveau de l’ATM droite. TMJ MRI (closed mouth, open mouth) objectifying: (a-b) an irreducible disk displacement at the right TMJ. 216 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE 12d 12c Fig. 12c, d : Imageries par résonance magnétique des ATM (bouche fermée, bouche ouverte) objectivant : (c-d) une luxation condylienne. TMJ MRI (closed mouth, open mouth) objectifying: (c-d) a condylar dislocation. ■ Exploration fonctionnelle de l’ATM L’enregistrement graphique des déplacements condyliens comme l’axiographie fournit aussi des éléments diagnostiques complémentaires (fig. 13a, b, c). ■ Functional exploration of the TMJ The graphic recording of the condyle displacements such as the axiographic recordings also provides additional diagnostic elements (fig. 13a, b, c). 13a 13c 13b Fig. 13a, b, c : (a) Axiographe de SAM – (b) Enregistrement avec le micromètre de l’axiographe de SAM – (c) Tracé axiographique d’un déplacement discal réductible tardif. (a) SAM axiograph - (b) Recording with the micrometer of SAM axiograph - (c) Axiographic chart of a late reducible disk displacement. 217 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE Il permet : – d’élucider le type du déplacement discal réductible ou irréductible ; – d’objectiver la direction générale du déplacement discal : antérieure pure et/ou une composante transversale (le plus souvent médiale) ou postérieure ; – de poser le pronostic en prenant en considération l’amplitude du ressaut : en effet, plus celle-ci est faible, plus le pronostic sera défavorable, car il objective un état de remaniement avancé du bourrelet postérieur discal dû au passage répété du condyle à ce niveau ; alors qu’un ressaut de forte amplitude associé à un claquement articulaire net est d’un bon pronostic, car cela suppose que le DDR en présence est récent et, par conséquent, que le bourrelet postérieur discal est bien différencié ; – de guider ainsi le choix thérapeutique. Enfin, l’axiographie permet la documentation et la comparaison rétrospective après prise en charge (Chassagne et coll., 2003 ; Dargaud et coll., 2007 ; Garcia et coll., 1994 ; Sarlin 1997). It allows: - to clarify the type of reducible or irreducible disk displacement; - to objectify the global trajectory of the discal displacement: purely anterior and / or with a transversal component (mostly medial) or posterior; - to come up with a diagnosis by studying the protrusion amplitude: indeed, the weaker it is, the more unfavorable the diagnosis will be because it objectifies a state of advanced reorganization of the posterior disk ridge due to the repeated passage of the condyle in this area. Whereas a high-amplitude protrusion associated with a clear articular clicking is a good diagnosis because it means the existent reducible disk displacement is recent and consequently the posterior disk ridge is well differentiated; - thus to guide the therapeutic choice. Finally, the axiographic recording allows the documentation and the retrospective comparison after treatment (Chassagne et al., 2003; Dargaud et al., 2007; Garcia et al., 1994; Sarlin, 1997). ■ Analyse par vibration de l’ATM (sonographie) Il s’agit d’un enregistrement électronique des bruits articulaires, ou les vibrations survenant dans l’ATM. Alors que l’oreille humaine ne peut entendre beaucoup de fréquences qui surviennent dans l’ATM, les transmetteurs de vibration, nommés « accéléromètres », enregistrent toutes les fréquences avec une efficacité identique. Une fois que la vibration a été enregistrée, elle peut être alors comparée à d’autres types de vibrations. Ceci rend possible la catégorisation des différents types de conditions internes et de suivre alors l’état articulaire au cours de la prise en charge. La sonographie présente l’avantage de pouvoir garder une trace de ces bruits articulaires et de leur évolution dans le temps, et de bien préciser leur chronologie d’apparition par rapport aux mouvements. Cependant, elle n’a guère d’autre supériorité par rapport à l’examen clinique (Chasssagne et coll., 2003). ■ TMJ vibration analysis (sonography) It is an electronic recording of the articular noises, or the vibrations occurring in the TMJ. While the human ear cannot hear many frequencies in the TMJ, the vibration transmitters, also named “accelerometers” record all the frequencies with an equal efficiency. Once the vibration recorded, it can be compared with other types of vibrations. This makes possible the categorization of the various types of internal conditions, and then allows to follow the articular state during the treatment. The sonography also keeps a track of the articular noises and their evolution in time, and helps to specify their chronological appearance with regard to the movements; however, it has basically no other superiority over the clinical examination (Chassagne et al., 2003). ■ Arthroscopie C’est une technique invasive, délicate, qui demande un bon entraînement de l’équipe chirurgicale (Chossegros et coll., 2005). Elle permet d’examiner les surfaces articulaires au niveau condylien et glénoïdien, de détecter les anomalies de position, de mobilité ou de structure de l’appareil discal, les réactions synoviales et, éventuellement, certains corps flottants (Dargaud et coll., 2007 ; Rozencweig 1994). L’arthroscopie diagnostique n’est que rarement réalisée en raison de la qualité des informations fournies par l’IRM. Elle est surtout envisagée quand un geste thérapeutique sous arthroscopie est programmé dans la même séance (Rozencweig 1994). ■ Arthroscopy This invasive and delicate procedure is performed by a highly trained surgical team (Chossegros et al., 2005). It allows to examine the articular surfaces of the condyle and the glenoid fossa, detect the anomalies of position, mobility or structure in the discal apparatus, the synovial reactions and the possible presence of loose bodies (Dargaud et al., 2007; Rozencweig, 1994). The diagnostic arthroscopy is rarely prescribed, because of the quality of the information supplied by the MRI. It is mostly performed when arthroscopic surgery is scheduled at the same time (Rozencweig, 1994). 218 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE ■ Tests psychométriques Plusieurs tests psychométriques standardisés et validés peuvent être utilisés pour évaluer les dimensions psychosociales des problèmes causés par le dysfonctionnement dont souffre le patient (Mandredini et coll., 2010). ■ Psychometric tests Several standardized and validated psychometric tests can be used to assess the psychosocial dimensions of the problems caused by the dysfunction affecting the patient (Mandredini et al., 2010). II – Les déplacements discaux de l’ATM : prise en charge actuelle. TMJ disk displacements: current treatments. Les déplacements discaux représentent une entité clinique particulièrement fréquente. Les patients atteints de ce type de dysfonctionnement se présentent souvent tardivement à la consultation suite à des symptômes invalidants (douleur, handicap fonctionnel) qui nécessitent une prise en charge raisonnée. Dans ce travail, nous aborderons spécifiquement la prise en charge des déplacements discaux symptomatiques. Gardons à l’esprit que ces derniers sont souvent associés à des dysfonctionnements musculaires. Disk displacements represent a particularly frequent clinical entity. The patients affected by this type of dysfunction often consult long after the appearance of invalidating symptoms (pain, functional handicap) which require a reasoned treatment. In this study, we will specifically cover the symptomatic disk displacements. We will keep in mind that they are often associated to muscular dysfunctions. Objectifs de la prise en charge des déplacements discaux de l’ATM Objectives of the TMJ disk displacements treatment Les buts de la prise en charge de ces déplacements sont : – soulager la douleur ; – améliorer la fonction ; – améliorer la qualité de vie des patients. The treatment aims at : - Relieving the pain; - Improving the function; - And improving the patients’ quality of life. Ces objectifs ne sont atteints que par une approche structurée qui vise à gérer les symptômes tout en contrôlant les facteurs contributifs. Face au polymorphisme clinique de ces désordres, aux diverses affections concomitantes (notamment les désordres musculaires) et facteurs aggravants ainsi que l’histoire et le profil psychologique qui diffère d’un patient à l’autre, la prise en charge thérapeutique doit impérativement s’adapter à chaque situation clinique et doit être fondée sur les meilleures preuves de son efficacité. These objectives will only be achieved by a structured approach which aims at managing the symptoms while controlling the contributory factors. In view of the clinical polymorphism of these disorders, the diverse concomitant affections (in particular the muscular disorders) and aggravating factors as well as the history and the psychological profile which differs from a patient to another, the therapeutic care necessarily has to adapt to every clinical situation and must be based on the best proofs of its efficiency. 219 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE TMD management techniques Moyens de prise en charge Emergency therapeutic Thérapeutiques d’urgence In case of emergency (acute irreducible disk displacement), the patient must be treated as soon as possible, and accompanied throughout the acute phase to avoid the chronicisation of his/her dysfunctions. En cas d’urgence (DDI aigu), le patient devra être pris en charge le plus tôt possible et accompagné tout au long de la phase aiguë afin d’éviter la chronicisation de ses dysfonctionnements. Plusieurs techniques de repositionnement du disque articulaire ont été décrites dans la littérature odontologique (Solberg et Clark, 1980 ; Friedman 1993). Nous décrirons ici les deux techniques les plus couramment utilisées : la technique extra-orale de Mongini et celle intra-orale de Martini, si l’ouverture buccale du patient le permet. Quelle que soit la technique adoptée, le praticien doit l’expliquer préalablement au patient afin d’obtenir sa coopération. Dans la technique de Mongini, le patient assis effectue des mouvements de latéralités progressifs afin de lubrifier son articulation. Face à lui, le praticien accompagne ces mouvements d’une main placée sur le menton (l’autre est positionnée sur le maxillaire), en renforçant progressivement son emprise. Il applique une pression forte et soudaine du côté opposé de l’atteinte afin de faire passer la tête de la mandibule sous le disque déplacé. Si l’amplitude en latéralité est récupérée lors de ce mouvement, le disque est recoapté (Mongini 1995). Dans la technique de Martini, le praticien placé derrière le patient appuie d’un pouce sur les molaires du côté atteint pour abaisser et protracter la mandibule, tandis que l’index de l’autre main exerce sur le condyle une pression vers le bas visant à le faire repasser sous le disque déplacé (Martini et coll., 1996). Le résultat obtenu doit être maintenu par la réalisation et la pose extemporanée d’une gouttière occlusale. Cette dernière doit être portée en permanence au moins pendant trois semaines. Several techniques of repositioning the articular disk were described in the odontological literature (Solberg and Clark, 1980; Friedman, 1993). We will describe the two most widely used techniques: Mongini’s extra-oral technique and Martini’s intra-oral technique when the patient’s oral opening allows it. Whatever the technique, the practitioner must explain it first to the patient in order to obtain his/her cooperation. With Mongini’s technique, the seated patient makes progressive lateral movements to lubricate his/her joint. In front of him, the practitioner accompanies the movements with one hand placed on the chin (the other one is placed on the jaw), while gradually strengthening his/her influence. The practitioner will then apply a strong and sudden pressure on the opposite side of the lesion so that the head of the mandible goes under the displaced disk. If the lateral amplitude recovers during this movement, the disk is recoapted (Mongini, 1995). In Martini’s technique, the practitioner, standing behind the patient, presses his/her thumb on the molars on the affected side to lower and protract the mandible, whereas the index finger of the other hand applies a pressure on the condyle, downward, to make it go back under the displaced disk (Martini et al., 1996). The result must be maintained by the making and the extemporaneous setting of an occlusal splint which must be worn permanently during at least 3 weeks. Thérapie cognitivo-comportementale Cognitive-behavioral therapy Ces thérapeutiques permettent un apprentissage de la gestion des pensées, des émotions et des comportements désadaptés, causes ou conséquences de l’installation de ces désordres. This therapeutics teaches the management of the thoughts, feelings and misadapted behaviors, which may be the causes or the consequences of these kinds of disorders. Rééducation comportementale Elle consiste à éduquer le patient, à lui apprendre à autogérer son dysfonctionnement pour augmenter son pouvoir d’action sur ses symptômes. Cette thérapie vise, dans un premier temps, à faire prendre connaissance au patient des caractéristiques globales de sa pathologie et des facteurs étiologiques incriminés et, dans un second temps, à lui apprendre à contrôler ses habitudes dysfonc- Behavioral reeducation It consists in educating the patient, teaching him/her to deal himself/herself with his/her dysfunction in order to optimize his/her power of action on the symptoms. At first, this therapy helps the patient to get familiar with the global characteristics of his/her pathology and incriminated etiological factors, and secondly it teaches him/her to control his/her dysfunctional habits (table 2), ■ ■ 220 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE by replacing them with beneficial behaviors. Let us note that the success of this therapeutics depends essentially on the patient’s cooperation, compliance and motivation (Fricton and Schifman, 2004; Chow and Lee, 2009). tionnelles (tableau 2), en leur substituant des comportements bénéfiques. Notons que le succès de cette thérapeutique dépend essentiellement de la coopération, de l’observance et de la motivation du patient (Fricton et Schifman, 2004 ; Chow et Lee 2009). TABLEAU II - TABLE II LISTE DE DIVERSES HABITUDES DYSFONCTIONNELLES ET PARAFONCTIONNELLES OBSERVÉES CHEZ CERTAINS PATIENTS SOUFFRANT DE DÉPLACEMENTS DISCAUX DE L’ATM. LISTING OF SEVERAL DYSFUNCTIONAL AND PARAFUNCTIONAL HABITS OBSERVED IN PATIENTS SUFFERING FROM TMD. – Serrement des dents/Teeth clenching – Grincement des dents/Teeth grinding – Succion doigt ou pouce/Thumb or finger sucking – Mordillement des lèvres, joue/Lip, cheek biting – Mordillement crayon, glace, pipe/Pencil, ice-cream, pipe chewing – Bâillement excessif/Excessive yawning – Poussée linguale/Tongue thrust – Onychophagie/Onychophagia – Propulsion hâtive de la mandibule/Early mandibular propulsion – Position ventrale durant le sommeil/Sleeping on stomach – Appui latéral sur la mandibule/Lateral rest on mandible – Manies au travail : propulsion, rétrusion et latérotrusion mandibulaire/Working habits : mandibular propulsion, retrusion and laterotrusion – Gomme à mâcher/Gum chewing – Succion orolabiale associée au tabagisme/Oral and labial sucking related to smoking – Serrement et/ou poussée linguale lors des activités sportives/Teeth clenching during sports activities – Mastication unilatérale.../Unilateral mastication… Drug therapy Thérapeutique médicamenteuse Il s’agit de traitements adjuvants qui permettent de réduire la douleur et l’inflammation avec un effet thérapeutique maximum tout en réduisant les effets secondaires. Les douleurs articulaires aiguës répondent positivement à l’utilisation à court terme d’AINS (aspirine, naproxène, indométacine, diclofénac de sodium, piroxicam) (Fricton et Schifman, 2004 ; Singer et Dionne, 1997). Une étude récente nous rapporte que la combinaison des AINS et des exercices de rééducation entraîne une amélioration objective des symptômes cliniques dans 60 % des cas présentant un déplacement discal réductible, comparée à l’amélioration de 33 % des cas du groupe contrôle n’ayant subi aucun traitement (Yuasa et Kurita, 2001). Les myorelaxants (cyclobenzarpine, méthocarbamol, benzodiazépine diazépam…), souvent indiqués en cas de douleurs musculaires et/ou articulaires associées à des parafonctions intenses, se sont avérés modestement bénéfiques (Fricton et Schifman, 2004 ; Chou et coll., 2004). It is an adjuvant therapy which allows to reduce the pain and the inflammation with a maximal therapeutic effect while reducing the side effects. The acute joint pains positively respond to the short-term use of NSAIDs (aspirin, naproxen, indomethacin, diclofenac sodium, piroxicam) (Fricton and Schifman, 2004; Singer and Dionne, 1997). A recent study shows that the combination of NSAIDs with rehabilitation exercices leads to an objective improvement of the clinical symptoms in 60% of cases presenting a reducible disk displacement compared with 33% of cases in the test group having undergone no treatment (Yuasa and Kurita, 2001). Often prescribed in case of muscular and/or articular pains associated with intense parafunctions, myorelaxants (cyclobenzaprine, methocarbamol, benzodiazepine, diazepam), have proved poorly efficient (Fricton and Schifman, 2004; Chou et al., 2004). ■ Les injections intra-articulaires de corticoïdes sont souvent proposées dans le cadre thérapeutique des polyarthrites rhumatoïdes. Ces injections procurent des résultats incontestables sur le plan fonctionnel (douleur et/ou mobilité), mais il ne s’agit que d’un traitement ■ Cortisone intra-articular injections are often proposed in the therapeutic pattern of rheumatoid polyarthritis. These injections get indisputable results on the functional level (pain and/or mobility), but it is only a symptomatic treatment which may be completed with an etiological 221 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE symptomatique qui doit être complété éventuellement par un traitement étiologique. Il convient, bien entendu, de respecter les contre-indications classiques à la corticothérapie et les précautions d’usage de la corticothérapie locale (respect de l’antisepsie). Il a été rapporté que les injections répétées de corticoïdes sont contre-indiquées, car elles sont associées dans certains cas à des affections dégénératives de l’articulation (Basterzi et coll., 2009). treatment. It is naturally advisable to respect the classic contraindications in the corticosteroid therapy and the usual precautions of the local corticosteroid therapy (importance of antisepsis). It was reported that repeated cortisone injections are not recommended because they are associated in some cases with degenerative joint affections (Basterzi et al., 2009). ■ L’injection intra-articulaire d’acide hyaluronique peut être bénéfique chez certains patients présentant un déplacement discal réductible ou un déplacement discal irréductible. L’injection de cette substance entraîne une diminution très appréciable de l’intensité de la douleur et une amélioration de l’amplitude de l’ouverture buccale. Il a été montré que le hyaluronate et les glucocorticoïdes ont un effet équivalent et entraînent une amélioration des symptômes, des signes cliniques des déplacements discaux, que ce soit à court ou à long terme (Basterzi et coll., 2009 ; Manfredini et coll., 2010). ■ Intra-articular hyaluronic acid injections can have a beneficial effect on some patients presenting a reducible disk displacement or an irreducible disk displacement. The injection of this acid considerably relieves the intensity of the pain and improves the amplitude of the oral opening. It was shown that the hyaluronate and the glucocorticoids have an equivalent effect and improve the symptoms as well as the clinical signs of the disk displacements, on the short or long-term (Basterzi et al., 2009; Manfredini et al., 2010). ■ Les rayonnements : le traitement par le laser de faible intensité est considéré comme une option thérapeutique des déplacements discaux symptomatiques par ses effets analgésiques, anti-inflammatoires et régénératifs. Il a été proposé que le laser infrarouge pénètre plus profondément que le laser ultraviolet ; il est plus efficace entre les gammes de fréquence 700-1 000 Hz. Plusieurs études ont montré des effets positifs de cette thérapie avec une bonne tolérance de la part des patients et la réduction de l’utilisation de médicaments (Carrasco et coll., 2008). ■ Radiations: low-level laser therapy is considered as a therapeutic option for the symptomatic disk displacements by its analgesic, anti-inflammatory and regenerative effects. It was suggested that the infrared laser penetrates deeper than the ultraviolet laser, and is more effective between the ranges of frequency 700-1000 Hz. Several studies showed positive effects of this therapy with a good tolerance for the patients and a reduction in medication (Carrasco et al., 2008). ■ Apport de froid : il s’agit d’un mécanisme d’inhibition par stimulation non nociceptive dans une zone tégumentaire du même métamère. Il paraît efficace pour diminuer les douleurs aiguës et l’inflammation, et présente une action de courte durée pour les douleurs chroniques. Il semble être préféré au chaud par les patients (Fricton et Schifman, 2004). ■ Cold therapy: it is an inhibition mechanism with nonnociceptive stimulus in a tegumentary zone of the same metamer. It seems effective to decrease the sharp pains and the inflammation, and presents a short-term action for chronic pains. Patients seem to prefer cold to warmth (Fricton and Schifman, 2004). ■ Kinésithérapie : les exercices de la mandibule visent à aider les patients à gérer leurs douleurs associées aux déplacements discaux, à améliorer la cinématique mandibulaire et à augmenter l’amplitude des mouvements mandibulaires (Haketa et coll., 2010). Elles comprennent les exercices de recoordination, de renforcement, d’étirement, de contre-résistance (fig. 14a, b, c, d, e) : – exercices de recoordination : ils consistent en des mouvements répétitifs et limités. Le patient est invité à effectuer une série de mouvements d’ouverture-fermeture limités à la rotation, puis des mouvements de propulsionrétropulsion et de latéralité droite et gauche en ayant la pointe de la langue sur la papille rétro-incisive. Ces mouvements sont réalisés à raison de 1 minute six fois par jour ; ■ Physiotherapy: the exercises of the mandible aim at helping patients to manage pains linked to disk displacements, improve the mandibular kinematics, and increase the amplitude of the mandibular movements (Haketa et al., 2010). There are exercises of recoordination, strengthening, stretching and resistance (fig. 14a, b, c, d, e). - Recoordination exercices: they consist in repetitive and limited movements. The patient is invited to make a series of opening-closure rotating movements. Then, movements of propulsion-retropulsion and right and left lateral movements with the tip of his/her tongue on the retro-incisive papillae. These movements are made during one minute, six times a day. 222 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE 14a 14b 14c 14d Fig. 14 : Exercices de rééducation : (a-b) exercices d’étirement (un coton salivaire ou un tube de pompe à salive peuvent être utilisés pour faciliter les mouvements en l’absence d’interférences occlusales). (c-d-e) mouvements de contre résistance : à l’ouverture, à la fermeture, à la latéralité droite. Reeducation exercises : (a-b) stretching exercises (a saliva swab or a saliva pump tube can be used to facilitate the movements in the absence of occlusal interferences). (c-d-e) resistance exercises : in opening, closure, right laterality. 14e – exercices d’étirement : ils visent à augmenter l’amplitude des mouvements. Le patient place un rouleau de coton entre les incisives maxillaires et mandibulaires dans l’axe du nez, puis il est invité à faire rouler au - Stretching exercises: they aim at increasing the amplitude of the movements. The patient places a cotton roll between the maxillary and mandibular incisors in the axis of the nose and is invited to make it roll at a maximal 223 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE amplitude to the right and to the left. Then, he/she places two cotton rolls at the molars on the right and the left, then alternately pushes his/her chin forward and backward as far as he/she can. Finally, the patient makes movements of maximal opening-closure by trying hard to make them in the median sagittal plan. - Resistance exercises: to strengthen the muscles of the manducator system. The patient opens his/her mouth and to resist the pressure, puts two fingers under his/her chin (he/she will feel a light muscular resistance and has to maintain the sensation during 6 seconds). He/she then places two fingers on the inferior incisors edges, which resist the closure. The index finger is placed on the side of the chin, the patient moves slightly his/her mandible in the same direction, the index finger resists the movement. Both index fingers are placed on the front of the chin which the patient moves slightly forward. He/she feels a light muscular resistance. Several studies proved that physiotherapy is as efficient as the occlusal orthotic therapy and the information of the patient in the therapeutic approach of disk displacements (Michelotti et al., 2004; Katsoulis and Richter, 2008). maximum de l’amplitude à droite et à gauche. Ensuite, il place deux rouleaux de coton au niveau des molaires à droite et à gauche, puis fait avancer et reculer alternativement le menton au maximum. Enfin, le patient effectue des mouvements d’ouverture-fermeture maximale en s’efforçant de les réaliser dans le plan sagittal médian ; – exercices de contre-résistance, ayant pour objectif de renforcer les muscles de l’appareil manducateur. Le patient ouvre sa bouche et, pour s’opposer à ce mouvement, il place ses deux doigts sous le menton (il va ressentir une légère résistance au niveau des muscles et doit maintenir cette sensation pendant 6 secondes). Il place ensuite deux doigts sur les bords incisifs inférieurs, qui résistent à la fermeture. L’index est placé sur le côté du menton, le patient déplace légèrement sa mandibule de ce même côté, l’index s’oppose à ce mouvement. Les deux index placés sur le devant du menton, le patient fait avancer légèrement ce dernier. Il ressent au niveau des muscles une légère résistance. Plusieurs études ont démontré que la physiothérapie est aussi efficace que le traitement par orthèse occlusale et l’information du patient dans l’approche thérapeutique des déplacements discaux (Michelotti et coll., 2004 ; Katsoulis et Richter, 2008). Interocclusal appliances Les dispositifs interocclusaux Often indicated in the treatment of temporomandibular joint disorders, these appliances play several therapeutic roles : neuromuscular reconditioning, articular recentring and rearrangement of the condyle/disk relationships (Yoshida et al., 2005; Mongini et al., 1996). Souvent indiqués dans la prise en charge des désordres temporomandibulaires, ces appareillages possèdent plusieurs modes d’action : reconditionnement neuromusculaire, recentrage articulaire et réarrangement des relations condylodiscales (Yoshida et coll., 2005 ; Mongini et coll., 1996). ■ Neuromuscular Gouttière de reconditionnement neuromusculaire (fig. 15). Cette gouttière, dont la surface est lisse, est indiquée en première intention dans la prise en charge des déplacements discaux. Elle permet, en supprimant les contacts dento-dentaires, d’éliminer les boucles de rétroactions négatives, favorisant ainsi une activité musculaire synchrone et optimale. Généralement, elle est portée la nuit ou pendant certaines activités (professionnelles, sportives, etc.). Les études cliniques récentes montrent que ce type de dispositif entraîne une amélioration des douleurs musculaires et/ou articulaires (Gary et coll., 2009 ; Re et coll., 2009). ■ reconditioning splint (fig. 15). Fitted with a smooth surface, this splint is indicated in the first line treatment of disk displacements. By eliminating the dento-dental contacts, it allows to eradicate the negative feedback loops, thus favoring a synchronous and optimal muscular activity. It is generally worn at night or during certain activities (work, sports, etc.). The recent clinical studies show that this kind of device can ease muscular and/or articular pains (Gary et al., 2009; Re et al., 2009). 224 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE Fig. 15 : Gouttière de reconditionnement neuromusculaire. Neuromuscular reconditioning splint. 15 ■ Repositioning splint (fig. 16). The treatment of disk displacements with a repositioning splint is only indicated in the presence of painful symptoms and when the reduction of the disk is practically possible, and this for the following reasons: - the aggravation of disk displacements seldom happens; - the therapeutic success is not convincing and the recurrence of articular noises after treatment by a previous repositioning are frequent; - besides, these displacements are not always painful. ■ Gouttière de repositionnement (fig. 16). La prise en charge thérapeutique des déplacements discaux par gouttière de repositionnement n’est indiquée qu’en présence de symptomatologie douloureuse et lorsque la réduction du disque est pratiquement possible, et ce pour les raisons suivantes : – l’aggravation des déplacements discaux est rare ; – le succès thérapeutique n’est pas probant et les récidives des bruits articulaires après traitement par repositionnement antérieur sont fréquentes ; – de plus, ces déplacements ne s’accompagnent pas toujours de douleurs. Ce type de gouttière présente un mur de repositionnement ou des indentations profondes et a pour objectif, dans la mesure du possible, de repositionner la mandibule dans une position telle que le disque articulaire soit correctement coapté. Le port de cette gouttière doit être permanent et la nouvelle position doit être adoptée spontanément par le patient. Des études ont montré que leur efficacité pour supprimer les bruits articulaires, bien qu’importante à court terme, diminuait à long terme. D’autre part, ce traitement peut s’avérer long, complexe et onéreux si un traitement stabilisateur est nécessaire à la suite du traitement orthopédique (Perez 1996). This type of splint features a repositioning wall or deep indentations and aims, when possible, at resetting the mandible in a position so that the articular disk is correctly coapted. This splint must be worn on a permanent basis and the new position must be spontaneously adopted by the patient. Studies showed that their efficiency to eliminate the articular noises, although significant in the short term, decreases in the long term. On the other hand, this kind of treatment can turn out to be long, complex and expensive if a stabilizing treatment is necessary after the orthopaedic treatment (Perez,1996). Fig. 16 : Gouttière de repositionnement. Repositioning splint. 16 225 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE ■ Decompression splint (fig. 17). This type of orthosis is mostly indicated in case of late reducible disk displacement and irreducible disk displacement (Basterzi et al., 2009). It is made in a reference position, named the therapeutic position, on an articulator programmed according to the axiographic data. When the splint is put into the mouth, the contacts of the opposing teeth are made simultaneously and only at the last maxillary teeth. The anterior teeth are in slight inocclusion, not exceeding 1 mm. During the oral closure, this leads to a mandibular tilt which decompresses the TMJ. This kind of splint must be worn 24 hours a day, even during meals. ■ Gouttière de décompression (fig. 17). Ce type d’orthèse est essentiellement indiqué en cas de déplacement discal réductible tardif et en cas de déplacement discal non réductible (Basterzi et coll., 2009). Elle est réalisée dans une position de référence, dite position thérapeutique, sur articulateur programmé selon les données axiographiques. Lors de la mise en bouche de cette gouttière, les contacts des dents antagonistes se font simultanément et uniquement au niveau des dernières dents maxillaires. Les dents antérieures sont en légère inocclusion, ne dépassant pas 1 mm. Celle-ci induit, lors de la fermeture buccale, une bascule mandibulaire qui décomprime les ATM. Cette gouttière est portée 24 heures sur 24, même pendant les repas. Le maintien de la mandibule dans la position thérapeutique, donnée par la gouttière pendant un temps suffisant (6 à 12 mois), permet d’obtenir une densification fibreuse rétrodiscale (néo-disque) (Badel et coll., 2009). Le résultat obtenu par ces dispositifs doit être stabilisé par des thérapeutiques occlusales définitives par meulage, prothèse, orthodontie et/ou chirurgie orthognatique. Gardons à l’esprit que les patients pris en charge par ces appareillages nécessitent une surveillance à long terme, car bien après sédation de la symptomatologie et stabilisation du résultat dans une position thérapeutique asymptomatique, ces patients restent prédisposés à la récidive. When the mandible remains in the therapeutic position, induced by the splint during an appropriate period of time (6 to 12 months), it leads to a retro-discal fibrous densification (neo-disk) (Badel et al.,2009). The results obtained with these appliances must be stabilized by definitive occlusal therapeutics using grinding, prosthesis, orthodontics and/or orthognathic surgery. We shall keep in mind that the patients fitted with these oral appliances require a long-term surveillance, because long after the symptomatology sedation and the result stabilization in an asymptomatic therapeutic position, they remain predisposed to a recurrence. Fig. 17 : Gouttière de décompression. Decompression splint. 17 Les ajustements occlusaux The occlusal adjustments Il existe actuellement un consensus pour minimiser le rôle de l’occlusion dentaire et prendre en compte l’aspect multifactoriel de ces désordres. De nombreuses études cliniques ont montré que les traitements occlusaux comprenant les équilibrations occlusales, les réhabilitations prothétiques, l’orthodontie et/ou la chirurgie orthognatique ont des effets imprévisibles sur les signes There is currently a consensus to minimize the role of the dental occlusion and take into account the multifactorial aspect of these disorders. Numerous clinical studies showed that occlusal treatments including occlusal equilibrations, prosthetic rehabilitations, orthodontics and/or orthognathic surgery have unpredictable effects on the signs and symptoms of disk displacements and are 226 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE not better than reversible therapeutics. So, their indication in the treatment of pains and/or functional disorders linked to disk displacements in the absence of a iatrogenic cause is not recommended (Fricton and Schifman, 2004; Koh and Robinson, 2004). et les symptômes des déplacements discaux et ne sont pas supérieurs aux thérapeutiques réversibles. Ainsi, leur indication dans la prise en charge des douleurs et/ou troubles fonctionnels associés aux déplacements discaux en l’absence de cause iatrogène n’est pas recommandée (Fricton et Schifman, 2004 ; Koh et Robinson, 2004). Une méta-analyse à partir du registre des essais contrôlés conclut qu’il n’y a aucune preuve que l’ajustement occlusal prévienne ou traite les déplacements discaux. Retenons que lorsque la participation occlusale à ces dysfonctionnements est avérée, un traitement occlusal peut être engagé avec prudence en évaluant parfaitement les risques de cette thérapeutique (Koh et Robinson, 2004). A meta-analysis issued from the register of controlled tests concludes that there is no proof that the occlusal adjustment does not prevent nor treats the disk displacements. Let us keep in mind that when the occlusal participation in these dysfunctions does exist, an occlusal treatment can be started with caution after assessing accurately the risks of this therapeutics (Koh and Robinson, 2004). Surgical therapeutics Thérapeutique chirurgicale ■ TMJ surgery Although surgery plays a very important role in the treatment of articular disorders, its use is nowadays scarcer and scarcer. In the disk displacement treatment pattern, surgery must be performed in exceptional cases to eliminate functional and/or major algic disorders which do not respond to non-invasive therapeutics, because of the complexity of the surgical techniques and the difficulties related to the therapeutic follow-up after surgery. Pre- and post-surgery physiotherapy as well as behavioral solutions aimed at decreasing the dysfunctional and parafunctional habits are necessary to increase the chances of success and limit the complication risks. Four techniques may be used: the arthroscopy, the discoplasty, the discectomy and the condylectomy (Kohaut, 2006). ■ Chirurgie de l’ATM Bien qu’elle joue un rôle très important dans la prise en charge des désordres articulaires, de nos jours le recours à la chirurgie est de plus en plus rare. Dans le cadre de la prise en charge des déplacements discaux, elle ne doit être qu’une thérapeutique d’exception visant à supprimer des troubles fonctionnels et/ou algiques majeurs n’ayant pas cédé aux thérapeutiques non invasives, en raison de la complexité des techniques chirurgicales et de la difficulté qu’impose le suivi thérapeutique de ces interventions. La physiothérapie pré- et postopératoire et les solutions comportementales destinées à diminuer les attitudes dysfonctionnelles et parafonctionnelles sont nécessaires pour augmenter les chances de succès et limiter les risques de complication. Quatre techniques sont susceptibles d’être utilisées : l’arthroscopie, la discoplastie, la discectomie et la condylotomie (Kohaut 2006). Selon des études contrôles effectuées sur des patients souffrant de déplacements discaux, il n’y a aucune évidence sur l’efficacité à long terme du traitement chirurgical, bien qu’une amélioration du fonctionnement mandibulaire a été rapportée dans une étude sur un suivi de 8 ans auprès de 70 patients (Tolvanen et coll., 1998). According to control studies conducted on patients suffering from disk displacements, there is no proof of the long-term efficiency of surgical treatment although an improvement in the mandibular functioning was reported in a study on a eight-year follow-up with 70 patients (Tolvanen et al., 1998). 227 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 OCCLUSODONTIE Conclusion La synthèse des différents éléments constitutifs du diagnostic favorise le dépistage des déplacements discaux existants et des facteurs de risque, permettant ainsi de guider efficacement le clinicien dans son information au patient, dans ses décisions thérapeutiques et dans l’organisation de la prise en charge. La gestion optimale des déplacements discaux de l’ATM est tributaire d’un diagnostic correct et d’une prise en charge adaptée. Pour cela, le praticien doit entreprendre une démarche raisonnée : – lors de l’interrogatoire, relever pour chaque patient les facteurs étiologiques déclenchant et perpétuant ce type de dysfonctionnement et savoir les distinguer ; – évaluer les mécanismes pathogéniques ; – mettre en évidence les structures endommagées ainsi que la nature et le degré de leur atteinte par un examen clinique rigoureux, complété si nécessaire par des examens complémentaires ; – évaluer la douleur et le degré du handicap fonctionnel ainsi que leurs répercussions sur le statut biopsychosocial du patient. À partir de ces éléments, le praticien décidera alors soit de s’abstenir, soit de prendre en charge le patient ou soit de l’orienter vers une consultation spécialisée. Quand le praticien optera pour la deuxième solution, il doit privilégier les thérapeutiques simples, efficaces, les mieux validées et les moins risquées. En effet, les thérapeutiques dites non invasives donnent dans la plupart du temps d'excellents résultats, en particulier par les conseils qui peuvent être donnés aux patients avec l'aide d'une kinésithérapie appropriée. The synthesis of the various constituent elements of the diagnosis helps the screening of existing disk displacements and risk factors, thus allowing to guide effectively the practitioner in its information to the patient, its therapeutic decisions and the treatment pattern. The optimal management of the TMJ disk displacements depends on an accurate diagnosis and an adapted treatment. For that purpose, the practitioner has to conduct a reasoned approach: - During the patient interview, find the etiologic factors activating and perpetuating this kind of dysfunction and know how to recognize them; - Assess the pathogenic mechanisms; - Point out the damaged structures as well as the nature and the degree of the lesions with a rigorous clinical examination completed if necessary with additional examinations; - Evaluate the pain and the degree of the functional handicap as well as their repercussions on the patient's biopsychosocial model. With all these elements, the practitioner will decide either not to do anything or to take care of the patient or direct him to a specialized consultation. When the practitioner chooses the second solution, he will favor simple, effective, highlly validated and least risk therapeutics. Indeed, the so-called non invasive therapeutics are most of the time successful, particularly with the advice given to the patients and the help of an appropriate physiotherapy. Traduction : Marie Chabin Demande de tirés-à-part : Dr. Anissa ABDELKOUI - Faculté de médecine dentaire, Rabat, avenue Allal El Fassi, rue Mohammed Jazouli, Madinat Al Irfane, BP 6212, Rabat-Instituts – Maroc. 228 Revue d’Odonto-Stomatologie/Novembre 2012 BIBLIOGRAPHIE OCCLUSODONTIE ARAYASANTIPARB R., TSUCHIMOCHI M. Quantification of disc displacement in internal derangement of the temporomandibular joint using magnetic resonance imaging. Odontology 2010;98:73–81. Cat 1. AWANG M.N. A new approach to the reduction of acute dislocation of the temporomandibular joint: a report of three cases. Brit J Oral Maxillofac Surg 1987;25(3):244–252. Cat 4. BADEL T,, MAROTTI M,, KERNC J,, LASKARIND M. A quantitative analysis of splint therapy of displaced temporomandibular joint disc. Annals Anat 2009. Cat 1. 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