le Poste à galène n°22

Transcription

le Poste à galène n°22
Le poste à galène
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bulletin de liaison n°22
-
2 novembre 2009
Association Longueur d’ondes
48, rue d’Armorique - 29 200 Brest
02 98 49 00 15 / 06 08 30 34 89 / 06 61 99 68 88
[email protected] - www.longueur-ondes.fr
édito
Bonjour à tous,
Le Poste à galène a pris son temps en
cette rentrée 2009. Il souffre en réalité
d’une rude concurrence au sein de notre
petite fabrique associative – revue en
phase de bouclage, Ousopo en remodelage
(encore !), festival et Immédiatiques en
affinage, projet de plateforme sonore
départementale en pilotage… Un mois de
septembre sur tous les fronts après une
(trop ?) longue trêve estivale.
Mais LA grande nouvelle
du mois de septembre,
c’est avant toute chose la
création d’un deuxième
poste à Longueur d’ondes.
Nolwenn a rejoint l’équipe
des permanents composée
d’une seule personne depuis
2004 (vraiment permanente
depuis 2008…). Paradoxe
des temps de crise qui
voient s’effondrer le marché
de l’emploi et refleurir
les dispositifs d’aides aux
petites
structures
pour
l’embauche
des
jeunes
diplômés. Longueur d’ondes
ne pouvait laisser passer une
telle occasion et a naturellement embauché
sa stagiaire chevronnée.
Au programme du mois de novembre :
trouver un (deux ?) stagiaire(s) (on n’est
jamais trop nombreux), recruter une
quarantaine de bénévoles (réunion
informative et festive d’ores et déjà calée
le 19 novembre), communiquer-cibler (en
appelant toutes les structures, associations,
établissements scolaires… susceptibles
d’être intéressés par tel ou tel aspect de
la programmation), téléphoner-harceler
(pour organiser la venue des derniers
Poste à galène n°22
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invités, demander un texte de contribution
au catalogue, chipoter sur la première
date de diffusion d’une œuvre sonore
sélectionnée…). Là encore, il faut clore
l’inventaire avant qu’il ne soit indigeste à
la lecture. Mais il en va ainsi du quotidien
d’une association qui s’apprête à recevoir
quelques milliers de festivaliers début
décembre : il faut courir tous les lièvres à
la fois !
Au programme de ces
pages…
le
programme
justement. Vous trouverez
ici ce que l’on peut en
dire à un mois du festival :
des thématiques arrêtées,
des
invités
confirmés
(espérons qu’il n’y aura
pas de mauvaises surprises
d’ici au festival et parions
sur une édition 2009 sans
désistement de dernière
minute), des Immédiatiques
en pointillés… etc. Le site
reste le meilleur moyen
de suivre les évolutions
d’une programmation en
chantier mais ce Pag aura le
mérite d’éclairer le cheminement de nos
futurs festivaliers entre Musée des BeauxArts, Quartz, Université, Vauban et bus
d’écoute.
Enfin, n’oublions pas les contributions de
nos plumes (qui n’attendent toujours que
votre renfort…) : haïku, rapport d’écoute,
récit d’un (autre) festival et chant des
sirènes.
Bonne lecture et à bientôt dans les allées
du festival.
L’équipe de Longueur d’ondes
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Si un jour je dois me lancer dans la création
radiophonique, l’objet d’étude de mon premier
documentaire est déjà tout trouvé : les campings
de festivals.
Ceux qui les fréquentent régulièrement
sourient déjà, ceux qui n’y ont jamais planté leur
tente froncent les sourcils.
Certes, l’endroit possède des particularités
visuelles : agglomérat de toiles polyester colorées
(trusté depuis quelques années par le dernier
modèle de la marque au nom de discipline
olympique), file d’attente devant les toilettes,
visages défraîchis au réveil. Mais c’est avant tout
ses particularités sonores qui m’ont interpellée,
peut-être du fait de ma sensibilité au son, mais
d’aucuns iront contredire le fait que l’univers
sonore d’un tel endroit est unique.
Cette particularité est due au fait qu’un
camping de festival ne dort jamais. Non pas qu’on
n’y dorme jamais, de bons bouchons d’oreilles
et une bonne grosse fatigue font face sans souci
au brouhaha ambiant, mais parce qu’entre les
derniers couchés et les premiers
levés, le bal des festivaliers ne
s’interrompt pour ainsi dire
pas. Il y a bien des moments de
calme, mais seulement pendant
les concerts, on comprend donc
aisément que l’endroit est alors
déserté. Le camping se réveille
en fin de soirée, alors que tout le
monde regagne son campement
pour poursuivre la fête. Il suffit
alors de laisser traîner son micro
le long des allées (si tant est que
l’on puisse parler d’allées) pour
capter des ambiances diverses, des
conversations parfois anodines,
« philosophiques » ou encore
sans aucun sens. Le tout est de ne
pas se faire repérer micro en main,
au risque de rompre le charme.
Les festivals sont un milieu
de mixité sociale et culturelle,
et tous les stéréotypes y sont
présents. Les beatniks chevelus
refont le monde calmement :
« Le problème avec Nietzsche tu
vois, c’est qu’il rejette le monde
suprasensible tu vois, et ça, tu
vois, moi chuis pas d’accord… »
Les festivaliers jeunes premiers
s’extasient et refont les concerts :
« T’as vu quand le chanteur il a
pris sa gratte pour jouer avec
les dents, trop foooort ! ». Les
joyeux lurons refont également
les concerts, mais en chantant : « Elle descendait
de la montagne sur un chariot chargée de paille,
sur un chariot chargé de foin… ». Les hippies
restés coincés dans les années soixante chantent
accompagnés d’une guitare : « If you’re going
to San Francisco, be sure to wear some flowers
in your hair ». Les jeunes filles en fleur qui ont
perdu leur congénère : « Natachaaaaaa ! T’es
où ??!! ». Des jeunes à l’alcoolémie galopante
trouvent comme substitut aux traditionnels
djembés des containers à ordures. D’autres
hurlent des slogans quelque peu originaux :
« Libérez les huîtres du Bassin d’Arcachon ! ».
Tout ceci n’est évidemment qu’un bref aperçu
de ce que l’on peut entendre, l’auteur de ses
lignes ayant volontairement omis de citer ici les
insanités braillées ici ou là.
Alors producteurs radiophoniques, à vos
micros !
N. C.
photographie de Sébastien Durand dans la salle de la forêt inversée lors du 4e festival en 2006
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Le Corps soumis
« Je
s u i s
Maîtresse
Cindy, je suis dominatrice
professionnelle… depuis 1999
et j’exerce ma profession… de
dominatrice professionnelle à
Paris dans un local de 300 m2.
Cette nomination, concernant
ce métier, est propre au fait
de recevoir des personnes
qui viennent me voir pour
réaliser leurs fantasmes, que
ce soit des fantasmes liés à
la soumission… également il
peut y avoir les fantasmes du
fétichisme et il y a également
l’autre face, si on peut dire, des
partenaires que je reçois qui est
là le corps face au masochisme,
qui est plus le… le plaisir à
travers la douleur, en utilisant
les… le travail des poids sur les
testicules par exemple ou sur
les seins… on peut également
avoir la suspension au treuil
électrique, le fait de se trouver
immobilisé dans…dans…dans
des cordes ou des chaînes…
Les partenaires me font part
de leur fantasme, charge à moi
de les…de les réaliser, de les
mettre en scène. De mon côté,
j’ai un fil conducteur, et charge
à moi de surprendre ; en fait…
euh… c’est pour ça qu’on
appelle la femme qui dirige
une séance une dominatrice…
c’est à elle de surprendre le
partenaire, voire de l’amener
à dépasser certaines limites,
pour des raisons x, ça peut être
des sujets tabous, des choses
avec lesquelles il a besoin de
se mettre en défi. C’est pour
ça que les gens viennent chez
moi, pour se mettre au défi avec
eux-mêmes, pour se dépasser.
Euh… ils viennent ici pour
jouer… le plaisir de jouer…
par rapport à la soumission ou
par rapport à la douleur…
Bruits de talons aiguilles sur le
sol.
Un donjon est un lieu
qui est aménagé pour les
pratiques
sadomasochistes.
Dans l’absolu, chaque donjon
est un peu comme un musée
érotique, un petit musée
érotique, avec des objets qui
sont propres à la personne,
un aménagement qui lui est
propre, euh… ici par exemple,
on est dans une… on se trouve
dans un souterrain… il y a une
succession de caves voûtées
dans lesquelles on trouve
des aménagements avec des
atmosphères différentes. Le
lieu est totalement insonorisé,
c’est-à-dire qu’on n’entend
aucun bruit de l’extérieur.
Irène (voix lointaine) : à part le
métro, si peut-être ce n’est le
métro aux heures de pointe,
effectivement, tout dépend
encore où on se trouve. La
lumière du jour, non plus, ne
pénètre pas ici. On n’a aucune
notion du temps qui passe.
Donc, ici, on vient de
pénétrer dans une cave
dans laquelle, au milieu, il y
a un pilier. L’atmosphère y
est plutôt chaude, avec des
lumières rouges… ocres…
L’atmosphère ici est plutôt
zen ; se pratique le bondage
dans cette salle sur cette
table de travail, et puis, il y a
obligatoirement le côté cachot
où l’on est mis en pénitence
avec de la paille sur le sol. Et
on a par ici… bruits de pas…
une balancelle qui permet de
s’offrir des moments de…de
poésie où je peux par exemple
bondager un partenaire et à
l’aide de ma corde tirer sur ce
corps que je vais balancer. Ici
se pratique plutôt du bondage,
en fait ! C’est la salle qui est
photographie de Sébastien Durand lors du 2e festival en 2004
Les gens sont à la fois perdus,
mais sont disponibles… pour
jouer… et prendre du plaisir. Le
son, également, fait partie de
l’ambiance, de l’atmosphère
que je peux donner au cours
des jeux : le donjon possède
une douzaine d’enceintes.
L’image également peut faire
partie de mes séances à l’aide
de vidéoprojecteurs. Voilà un
petit peu… donc…tout ça,
ce sont des éléments qui me
permettent de mettre en scène
les fantasmes, les demandes
que je peux avoir.
liée spécifiquement à cette
pratique. Maintenant, je peux
m’accorder le droit d’y faire
tout à fait autre chose, à l’aide
de ce pilier par exemple, où je
peux attacher un corps… ah
oui, il y a un anneau en haut,
en fait… avec les anneaux,
et infliger des tortures à la
cire, je peux obtenir ici le
martyr de Saint-Sébastien, par
exemple. »
Le Corps soumis. Dans le Donjon
de Maîtresse Cindy par François
Teste et Irène Omelianenko, 9
octobre 2006, France Culture
Musique de flûte de Pan
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Ph. L.
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le 7e festival de la radio et de l’écoute
Sept invités : la radio de ...
• José Artur : retour sur une (très) longue carrière de
radio, qui ne se résume pas au Pop club, pour un vendredi soir d’ouverture au Quartz...
• Mathieu Vidard et Marie-Odile Monchicourt : la
science et la radio font bon ménage. La preuve par
l’exemple avec le producteur de La tête au carré de
France Inter et la chroniqueuse scientifique de France
Info, pionnière de la vulgarisation scientifique sur les
ondes.
• René Farabet, Nicolas Philibert, Hervé Pauchon... : les
invités de la Journée du documentaire au Quartz
• Edouard Fouré Caul-Futy : le producteur de France
Musique invité de notre « après-midi des musiciens »
au Conservatoire
24 séances d’écoute publique
Faire le noir, écouter des sons, se laisser porter… Un
auditorium, un mélange des genres – archives, fictions,
documentaires –, des univers et autant d’imaginaires.
Une partie des pièces sonores programmées au fil des
24 séances d’écoute concourent pour le prix Longueur
d’ondes-Nagra France Audio* de la création radiophonique, d’autres sont liées aux thématiques.
Deux thématiques, pour un double fil
rouge dans la programmation, au gré des séances
d’écoute et des rencontres
la thématique principale : l’argent. Son abondance,
son absence… et comment la radio en parle :
une sélection de documentaires contemporains et
d’émissions d’archives issues de l’Ina, à retrouver au
fil d’une vingtaine de séances d’écoute publique ;
une discussion avec une spécialiste de l’économie,
Dominique Rousset, productrice de l’émission
L’économie en questions sur France Culture
la thématique mémorables : 1969, année
mythique. Si l’on ne se souvient plus exactement
pourquoi, raison de plus pour faire machine arrière et
remonter quatre décennies en archives :
• 20 archives de l’Ina à retrouver en préambule de
chaque séance d’écoute, comme autant de courts
métrages sonores
• un débat à la Faculté Victor-Segalen sur le thème « le
sexe à la radio », parce que 1969 = année érotique (ne
pas chercher d’autre lien...) (voir « des moments de
réflexion à la Faculté »)
• une séance d’écoute spéciale reprenant l’ensemble
des archives programmées
Une séance d’écoute du festival 2008 pour exemple
– séance n°19 (55 min) : La révolution tchèque (archive Ina - thématique «1989») / 24, rue Bedoyère (documentaire – concours)
/ Répétition (impromptu - concours) / Invitation au voyage (impromptu - concours) / Histoires en liberté : hôtel de la plage (fiction
archive Ina - thématique «vacances»)
* Pour la troisième année consécutive, Longueur d’ondes relance son prix de création pour récompenser des œuvres radiophoniques ou sonores récentes, issues de radios associatives, de collectifs ou de travaux de producteurs indépendants.
Il nous semble que beaucoup de producteurs qui nous envoient leurs œuvres disposent de peu de moyens de production
et montent leurs projets avec difficulté. Une dotation du prix « en nature », grâce au soutien de Nagra France Audio, nous
paraît donc d’autant plus appropriée qu’elle répond à des besoins réels.
Les grands rendez-vous du week-end
La Journée de la fiction radiophonique avec France Culture
vendredi 4 décembre – Petit théâtre du Quartz – 9h30 et 20h30
• une matinée pour le jeune public : renouvellement de l’opération des «classes d’écoute» avec France Culture : au terme d’un
cycle d’écoute avec huit classes de l’agglomération brestoise qui
proposeront, en première partie de séance, la fiction qu’elles ont
choisie, France Culture met en ondes un texte inédit de Tanguy
Viel pour le jeune public. Réalisateur, acteurs, bruiteur, musiciens
et techniciens œuvrent sur la scène du petit théâtre transformée
en studio de radio le temps du festival.
• une soirée autour d’un texte contemporain : lecture et mise en
ondes de Paris-Brest, le dernier roman de Tanguy Viel paru aux
éditions de Minuit en 2009.
La Journée du documentaire au Quartz
samedi 5 décembre – Petit théâtre du Quartz – 9h30-18h30
Le samedi du festival, en parallèle à la deuxième édition des Immédiatiques , le festival de la radio et de l’écoute s’installe au
Quartz et propose une réflexion autour du documentaire sonore
et de ses résonances avec le documentaire audiovisuel, tout au
long d’une journée d’écoutes et de rencontres. Avec...
• Juliette Boutillier et Maria-Grazia Noce : une incursion dans
l’univers documentaire de ce tandem créatif indépendant.
• Nicolas Philibert : le cinéaste, auteur d’une œuvre documentaire fascinante (Le Pays des sourds, La Ville Louvre, Être et avoir,
Retour en Normandie...), apporte son point de vue sur la captation du réel, où l’image ne prend pas nécessairement le pas sur le
son.
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• René Farabet : rencontre avec une signature incontournable
de la création radiophonique française (René Farabet entra aux
Ateliers de Création Radiophonique de France Culture en 1969
puis les dirigea jusqu’en 2001)
• Richard Kalisz et Fabrice Derval : retour sur écoute avec
les deux lauréats du prix Longueur d’ondes-Nagra France Audio
2008 ; Richard Kalisz, producteur belge et collaborateur régulier
de la RTBF, et Fabrice Derval, jeune producteur tout juste sorti du
Master documentaire de Création d’Angoulême (Creadoc).
• Hervé Pauchon : la forme libre et l’impromptu radiophonique
avec le producteur de la pastille quotidienne Un temps de Pauchon sur France Inter.
L’après-midi des musiciens au Conservatoire de musique
dimanche 6 décembre de 14h30 à 18h
• hommage au compositeur Luc Ferrari - Luc Ferrari mêlait
composition musicale et univers radiophonique à travers des créations uniques et envoûtantes. Ce programme en forme d’hommage concocté par Philippe Arrii-Blachette de l’Ensemble Sillages
(Brest) et David Jisse, directeur de la Muse en circuit, verra se succéder trois pièces
• rencontre avec Edouard Fouré Caul-Futy - Ethnomusicologue
passionné par la Sardaigne et la vocalité, musicien et homme de
radio, Edouard Fouré Caul-Futy enseigne l’analyse de la musique
ancienne à l’université de Paris IV. Depuis la rentrée 2008, il donne
aux auditeurs de France Musique les clés de la musique ancienne
et de ses correspondances avec les musiques actuelles dans
l’émission Le Matin des musiciens (les lundis entre 9h et 10h30).
La séance sera accompagnée par les interventions musicales
d’Emmanuel Rousson, professeur au Conservatoire de Brest, et
de ses élèves.
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Le patchwork de Longueur d’ondes
Un parcours info-radio au Musée
5 ateliers
dimanche 6 décembre – auditorium du Musée des
Beaux-Arts – 10h et 17h30
• l’Art-radio : écouter parler de la copie, de l’art et des
faussaires / voir les toiles d’André Raffray (programme
destiné en particulier aux lycéens)
• l’atelier de Longueur d’ondes : un tour d’horizon des
productions de l’année suscitées par l’association
• la radio en milieu scolaire : le projet In Situ avec Elisa
Portier de La Revue Sonore
• Arte Radio : séance d’écoute spéciale « argent »
autour des créations de la web radio d’Arte
• 2009, une année économique à la radio en
compagnie de Dominique Rousset (sous réserve),
productrice de l’émission L’économie en questions
sur France Culture dans le cadre de notre thématique
sur l’argent.
• 2009, une année politique à la radio avec Quentin
Dickinson, correspondant à Bruxelles pour Radio
France
• LibéLabo : la fabrique de l’info en sons et au quotidien
sur le site de Libération avec Hervé Marchon
9 expériences
• le hörspiel dans la chambre noire (#2) : florilège bruitiste et acousmatique dans l’espace d’écoute créé par
les étudiants de l’École Supérieure d’Arts de Brest
• la nuit de la radio [le matin] : un carambolage sonore
de productions de tous horizons
• en 5.1 (#4) : le son multicanal, avec Bergame Périaux,
ingénieur du son responsable de la filière multicanal à
l’Ina formation
• une écoute au long cours : écoute in extenso d’une
sélection de documentaires de René Farabet, un grand
invité de la journée du documentaire
• limbes hertziennes : les voix de nos nuits radiophoniques . Un dub radiophonique par Mathieu Gaud et
Sylvain Bernard, deux étudiants du Master Image et Son
de Brest, en partenariat avec l’Ina
• les baroudeurs de la radio : micro en main, sac au dos,
une séance proposée par Carole Pither (radio-baroudeuse indépendante, a travaillé avec Claude Villers pour
Marche ou rêve) accompagné d’Alain Devalpo (journaliste indépendant, collaborateur régulier de RFI)
5 événements… en amont, en aval ou pendant le festival
• les gens de mer : un programme d’archives sonores et audiovisuelles
en partenariat avec l’Ina Atlantique à retrouver dans 4 salles art et
essai du Finistère
• carte blanche à la SCAM – un grand échiquier,
celui de Gwenaëlle Abolivier, radio-voyageuse pour
France Inter, et Christophe Modica, électron libre de
Radio Grenouille et d’ailleurs
• carte blanche à la SACD – Au fil de l’histoire, en
compagnie de Patrick Liegibel, producteur de l’émission de France Inter, récit de l’Histoire en fictions.
Écoute d’une création originale sur un fait particulièrement brestois...
• carte blanche à l’Ina – fictions et compagnie entre fonds régional d’Angoulême découvert par l’Ina
Atlantique et dramatiques de la Phonothèque nationale
• l’Ina : une plongée rétroactive dans l’univers de
la dramatique radiophonique, mêlant fonds régional
(celui de Limoges en l’occurrence et son atelier de
création de l’après-guerre aux années 1970 mis au
jour par l’Ina Atlantique) et fonds national (avec une
recherche de la phonothèque de l’Ina)
Des moments de réflexion à la Faculté Victor-Segalen
• un débat : «le sexe à la radio» pour célébrer la thématique
sur 1969. Comment le récit de l’intime investit la radio,
comment la parole se libère sur les ondes ? Par qui, pourquoi ?
Deux animateurs et un sociologue tenteront d’apporter leurs
réponses.
Le Bretagne (Saint-Renan) - lundi 30 novembre à 20h30
Avec Brigitte Lahaie (animatrice de Lahaie, l’amour et vous sur
RMC), Christian Spitz (médecin pédiatre et le fameux «Doc» qui
fit les belles heures des libres antennes de Fun radio dans les
années 90) et Hervé Glevarec (sociologue, chargé de recherche
au CNRS, spécialiste de la radio et de ses publics)
• perspectives documentaires : une soirée autour de Nicolas
Philibert, invité de la journée du documentaire, avec l’association
La Sentinelle : projection d’Un animal des animaux et discussion
avec Valery Gaillard, son ancien assistant
• un séminaire de création radiophonique : le documentaire
et la fiction, rencontre avec ceux qui les font, dans un cadre
propice à l’échange.
Le Kerfany (Moëlan-sur-Mer) - samedi 21 novembre à 16h30
Le Majestic (St-Pol-de-Leon) - dimanche 29 novembre à 16h
jeudi 3 décembre – 20h30 – cinémas Les Studios
• Pirate ! : Radio Caroline : retour sur une radio pionnière de la
libération des ondes, qui choisit le off-shore dans la Manche à
l’époque héroïque des radios pirates. Avec …
• l’après-midi des écoles de formation au son, avec les
responsables du CUEJ (Strasgourg), de l’ENS Louis-Lumière
(Paris), du Creadoc (Angoulême), de l’ISB (Brest)…
vendredi 4 décembre – 14h-16h – Faculté Victor-Segalen
• Les émissions de France Culture en direct du festival au Quartz
Les passagers de la nuit de Thomas Baumgartner – vendredi 4 décembre – 23h-0h
La rumeur du monde de Jean-Marie Colombanie – samedi 5 décembre - 12h45–13h30
Mégahertz de Joseph Confavreux – samedi 5 décembre – 14h30-15h30
• une soirée en fanfare : « moules-fric à gogo » - samedi 5 décembre – 21h – salle du Clous
sur réservation uniquement au 02 98 49 00 15 - tarifs
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Les Immédiatiques - 2e édition
La première édition des Immédiatiques s’était ouverte sur l’idée de réfléchir et faire réfléchir sur la révolution e-mediatique. Cette année, Longueur d’ondes renouvelle la formule pour cette deuxième édition avec un angle thématique : la
question de la démocratie dans les nouveaux médias. Une conférence inaugurale, 5 tables rondes (dont 2 en amont) et
une conclusion formeront le canevas de cette deuxième édition.
Les conférences et tables rondes
Conférence inaugurale avec Pierre Rosanvallon,
historien de la démocratie et du modèle politique français au Collège de France et à l’École
des hautes études en sciences sociales, il dirige le
magazine d’analyse et d’information sur le débat
d’idées, www.laviedesidees.fr.
vendredi 4 décembre – 18h30 – Le Quartz
3 tables rondes thématiques sur les questions de démocratie / e-democratie
• Les dictatures à l’épreuve du cyber-activisme - (més)usages d’internet en contexte
répressif
Interroger la démocratie à l’heure de la révolution e-mediatique, c’est aussi en questionner les
limites. En situation de dictature, Internet est un
outil précieux mais difficile d’accès pour les dissidents. Son contrôle par le régime en place pose
également la question de son détournement à
des fins d’oppression politique.
Intervenants : Cai Chongguo (dissident chinois,
exilé politique en France depuis 1989), Marie
Ladier-Fouladi (chargée de recherche au CNRS,
sociodémographe spécialiste de l’Iran),
• L’espace public en révolution numérique
- Internet et l’extension du domaine de la
démocratie ?
Pour certains auteurs, la Démocratie est un des
grands mythes de l’âge moderne, tout comme
l’idée de Progrès ou de Nation. Comment les
nouveaux médias revisitent-ils la démocratie, en
démultipliant les lieux d’expression sur la toile
devenue un espace public élargi ?
Intervenants : Alain Gresh (journaliste, directeur
adjoint du Monde diplomatique, auteur d’un
blog sur le conflit israélo-palestinien), sous réserve : Bruno Patino (directeur de France Culture,
fondateur du site LeMonde.fr), Marc Augé (anthropologue de la modernité)
• Un abécédaire politique en devenir - Internet et le nouvel espace politique
Le débat politique semble se redéfinir progressivement avec la généralisation de l’usage des
nouveaux médias, aussi bien par les citoyens que
par les hommes politiques eux-mêmes.
Intervenants : Benoît Hamon (porte-parole du
Parti Socialiste), Marc Kravetz (chroniqueur à
France Culture, auteur de Obama : petite ency-
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clopédie), Marc Abélès (anthropologue spécialiste du politique, directeur d’études à l’EHESS)
samedi 5 décembre – 16h30-18h15 – Le Quartz
2 tables rondes non-thématiques pour continuer l’exploration du champ e-médatique sur internet
• Les arts numériques en question(s)
Créer sur ou avec internet, utiliser les outils offerts par les nouvelles technologies, qu’est-ce
que cela implique dans une démarche artistique.
Intervenants : Jean-Jacques Birgé, compositeur ;
Nicolas Clauss, peintre et artiste multimédia,
Benjamin Nuel, artiste vidéo
en amont – mardi 1er décembre – 18h-19h30
– Centre d’Art Contemporain Passerelle
• Un nouvel imagier en construction - Les
enjeux de l’accès à l’image en ligne
De l’explosion des web télévisions à la question
du cinéma et de l’archive audiovisuelle sur Internet.
Intervenants : Catherine Bertho Lavenir (professeure d’histoire contemporaine à l’université Paris III-Sorbonne), Joseph Paris (fondateur de Kassandre, agence de production et de distribution
de cinéma libre et collaboratif sur internet), Roei
Amit (responsable des éditions de l’Ina, pour le
site ina.fr), Hubert Coudurier (directeur de l’information du Télégramme et président de Bretagne Ouest TV)
Conférence de clôture avec Jean-Marie Colombani, ancien directeur du Monde et fondateur du magazine d’information en ligne Slate.fr,
dont il est également directeur de la publication.
samedi 5 décembre – 18h30-19h30 – Le Quartz
Le forum des Immédiatiques
Pour cette deuxième édition, le forum intègre la
méridienne et propose des initiatives aussi bien
régionales que locale
12h15-12h40 : présentation de la version 2 de
l’Ouest en Mémoire de l’Ina Atlantique
15h45-16h30 : présentation des dernières avancées du projet Territoire sonore de Crozon suivi
d’une présentation du réseau Spip, à l’occasion
du Spip-noz organisé pendant les Immédiatiques
du 4 au 6 décembre
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jeudi 3 décembre
vendredi 4 décembre
Musée des Beaux-Arts
Faculté Victor Segalen
auditorium
chambre noire
9h30-11h
10h-12h
ArtRadio
Pirate ! Radio Caroline
Musée des Beaux-Arts Le Quartz
auditorium
chambre noire 9h30-11h30
10h
10h - s. n°9
La fiction pour les
L’atelier de Longueur
enfants : écoute de la
d’ondes
fiction élue et enre11h - séance n°10 11h - s. n°11
gistrement en public
12h - séance n°12 12h - s. n°13
d’une fiction inédite
13h - s. n°14
de Tanguy Viel
14h-15h30
Eux = MC2 - Mathieu 14h - s. n°15
Vidard et Marie-Odile 15h - s. n°16
Monchicourt
15h30-16h30
La radio en milieu
scolaire : l’expérience 16h - s. n°17
de la Revue Sonore
avec Élisa Portier
16h30-18h
17h - s. n°18
Les baroudeurs de
la radio avec Carole
Pither et Alain Devalpo
11h-12h séance n°1
13h30-14h30 séance 2 13h30-14h30 s.3
14h30-15h30 séance 4 14h30-16h
15h30-16h30 séance 5 séance hörspiel
16h-17h séance 6
16h30-17h30 séance 7
16h30-18h
17h-18h séance 8
débat : Le sexe à la
radio avec Brigitte
Lahaie, Christian Spitz
et Hervé Glevarec
18h-19h30 Librairie Dialogues
Immédiatiques : Les dictatures à l’épreuve du cyber-activisme
20h30 cinéma Les Studios
soirée documentaire autour de Nicolas Philibert
15h-18h
Rencontre des écoles du son :
Apprendre, créer, s’insérer
Le Quartz
18h30-19h45
Conférence inaugurale des Immédiatiques par Pierre Rosanvallon
20h-20h30
Inauguration du festival et des Immédiatiques
20h30-22h
Enregistrement en public par France Culture de Paris-Brest de Tanguy Viel
22h-00h
Rencontre avec José Artur et enregistrement en public de l’émission de Thomas Baumgartner
Les Passagers de la nuit
00h-1h
La nuit sonore : création musicale autour d’un montage d’archives de l’Ina
en amont du festival :
• Une tournée cinémato-radiophonique dans des cinémas du Finistère, en
partenariat avec l’Ina Atlantique
• Une table ronde Immédiatiques sur l’art numérique au Centre d’art
Passerelle - mardi 1er décembre
• Une soirée Cinémathèque : « L’économie et le monde rural » - mercredi
2 décembre
pendant le festival : des émissions de France Culture enregistrées en direct
dimanche 6 décembre
samedi 5 décembre
petit théâtre
9h30-10h30
café-croissant écoute
présentation de l’ADDOR
10h30-11h30
En tandem, Juliette
Boutillier et Maria-Grazia
Noce
11h30-13h
Séance des lauréats 2008 :
Richard Kalisz et Fabrice
Derval
14h-15h30
L’œil de l’anticyclone avec
Hervé Pauchon
15h30-17h
Rencontre avec René
Farabet
17h-18h30
Rencontre avec Nicolas
Philibert
Faculté Victor Segalen
9h30-11h30
Séminaire documentaire
avec Silvain Gire d’Arte
radio
11h45-13h30
Séminaire fiction avec
Tanguy Viel
Le Quartz
salle d’écoute
méridienne
9h30-12h
La nuit de la radio le matin
12h - séance n°19
13h - séance n°20
14h-15h30
séance Arte radio
15h30-18h30
Programme d’écoute
« Argent » n°1
10h30-12h15
Un nouvel imagier en
construction
14h-15h45
L’espace public en révolution numérique
16h30-18h15
Un abécédaire politique en
devenir
18h30-19h30
Conclusion de Jean-Marie
Colombani
20h-21h
Transfert en bus d’écoute, en pedibus ou en voiture
21h-1h Salle du Clous
Soirée musicale
Poste à galène n°22
Musée des Beaux-Arts
auditorium
chambre noire
Conservatoire de
musique
9h30-10h30
L’année 69 à la radio
10h30-11h30 LibéLabo
11h30-13h
Carte blanche à la SACD :
Patrick Liegibel, Au fil de
l’histoire
13h30-15h30
Carte blanche à la Scam :
Gwenaëlle Abolivier et
Christophe Modica
15h30-16h30
L’économie en questions
16h30-17h30
Carte blanche à l’Ina :
Fiction et Cie
17h30-19h
2009, une année politique
à la radio par Quentin
Dickinson
14h30-15h45
Concert hommage à Luc
Ferrari par l’ensemble
Sillages
10h-12h30
10h-12h
Une écoute au long cours : En 5.1, programme
d’écoute présenté par
René Farabet
Bergame Periaux
12h - séance n°21
13h - séance n°22
14h - séance n°23
15h - séance n°24
16h-19h
programme d’écoute
« Argent » n°2
19h Pot de clôture
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16h-18h
L’après-midi d’un musicien :
Édouard Fouré Caul-Futy
la pluie qui crépite sur le Velux – l’album est paru sous le label (…)
article élogieux dans les Inrocks et dans Pop news… – musique (quelques accords de
guitare pour commencer et les percus qui s’installent derrière, puis chant) – le frigo se remet en route – quelqu’un tousse dans la pièce à côté – Oh yea dit le chanteur – la porte
de l’entrée vibre (un voisin a dû claquer celle de la cage d’escalier) – le vent se lève
et un grain plus fort s’abat sur les vitres inclinées des Velux (il pleut sur
Brest, simplement, mais sous mon Velux ça sonne comme une tempête) – le frigo s’arrête – sirène
au dehors (pompiers, ambulance ?) – Merci c’était François [??], ils seront dimanche
prochain à la Maroquinerie à Paris -jingle-le rendez-vous-jingle- une première thématique, l’intime collectif… – sonnerie aigrelette du téléphone portable – clac (j’éteins
la radio) – Allô (bla, bla, bla) toi aussi, à bientôt, salut – clac (clapet refermé jusqu’au
prochain appel) – ventilateur de l’ordinateur qui chauffe – clac (je rallume la radio)
– une fanfare réveil-matin qui est sur un plateau,[bling], excusez-moi, et qui en Suisse fait le
tour des villages (…) pendant deux mois où je n’ai pas regardé la télé ( b r a v o ! ) …
– léger grésillement de l’ampoule de la lampe à ma droite – la porte vibre à nouveau
– le compresseur du garage voisin redémarre et émet le s o n d e s o u f f l e r i e
h a b i t u e l – clac (j’éteins la radio
Tiens, il ne pleut plus.
A. T.
Radio
Une voix m’envahit
Puis silence...
Radio
Le jour la nuit
Ondes voyageuses...
Radio
Fidèle amie
Au coeur de mon oreille...
Radio
Douce mélodie
Vagues colorées...
Radio
Mots en toute folie
Eclats de sons...
Radio
Pulsation de la vie
Sans finale...
H. P.
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« A bien y regarder, l’été 1969 est assurément un été Janus — comme Mai 68 avait été un
printemps Janus — tant chacun des épisodes évoqués a son envers, et tant cette ambivalence
rend l’avenir des baby-boomers singulièrement plus complexe qu’il n’y paraît, au moment même
où les relèves de générations commencent à s’opérer.
Si l’on élargit l’analyse à l’année 1969 tout entière, il y a, tout d’abord, le constat qu’une
veine, parcourue tout au long de la décennie, est en train de s’épuiser. Symboliquement, du
reste, bien des indices montrent que la grande aventure des Beatles, qui marqua tant cette
décennie, est en passe de s’achever. Certes, l’année avait, à cet égard, bien commencé : le 30
janvier, le groupe avait donné une sorte de concert sur le toit de l’immeuble d’Apple, leur maison de production. La scène était destinée au film Let it be. Bien plus, en avril, était sorti leur
45 tours Get Back/Don’t Let me Down, promis à un grand succès. Et pourtant, à la fin de l’été,
le 13 septembre, John Lennon se produit sur scène à Toronto avec Yoko Ono et leur Plastic Ono
Band. Et si, en ce même mois, sort le nouvel
album des Beatles, Abbey Road, le processus
de désintégration s’accélère : le mois suivant,
le batteur du groupe, Ringo Starr, commence
à enregistrer son premier album solo, Sentimental Journey. Et, aux Etats-Unis, si cette
fin de décennie résonne encore des thèmes
Peace and Love venus de l’épicentre San Francisco, l’essoufflement, à bien y regarder, est
déjà là et ces mots d’ordre deviennent incantatoires plus que reliés à une réalité. Au
moment même où une vulgate se constitue
autour de l’idéal communautaire de Californie, les phalanstères commencent à péricliter.
La quête du bonheur y chavire souvent dans
des naufrages sans retour et la béatitude se
transforme en hébétude.
En même temps, il est vrai, le phénomène
hippie dissimule des mutations beaucoup plus
considérables : bien avant l’avènement de la
« Silicon Valley », la Californie apparaît à certains observateurs comme le laboratoire expérimental de la société post-industrielle. « Ni
Marx ni Jésus », pourra pronostiquer à chaud,
dès 1970, Jean-François Revel, tandis qu’Edgar Morin cherchera lui aussi à la même époque à distinguer l’avenir à travers son Journal
de Californie. Il n’empêche. Même sans anticiper, les productions les plus médiatiques du
moment — et, par là, les plus datées — parlent d’elles-mêmes : en cette année 1969, l’air du
temps, sans vraiment s’assombrir, n’a plus la limpidité des années précédentes. Ainsi, la violence,
parfois, l’emporte sur le Peace and Love. (…). A Altamont, l’année 1969 finit tragiquement : le 6
décembre, lors d’un concert des Rolling Stones, le service d’ordre constitué de Hell’s Angels assassine d’un coup de couteau un jeune noir, Meredith Hunter. Et la tragédie sera, d’une certaine
façon, récupérée par la culture de masse : le film Gimmie Shelter des frères Maysles sera bientôt
commercialisé avec le concert des « Stones » mais aussi la mort du jeune Noir. En différé, donc,
pour l’heure. Les grandes tueries en quasi instantané ne surviendront qu’au début de la décennie
suivante, avec les Jeux olympiques de Munich de 1972 et l’assassinat des athlètes israéliens. »
Jean-François Sirinelli, Les Baby-Boomers. Une génération, 1945-1969, Hachette littératures, 2007 (2003), pp.299-301
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es
n
è
r
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ORGUE n (Rem.
e
d
t
n
Est
masculin
au singulier
a
h
c
et
féminin
au
pluriel
pour
désigner un
e
L
seul instrument ; le masculin pluriel s’emploie
pour désigner plusieurs instruments distincts)
1. Grand instrument à vent composé de nombreux tuyaux que l’on fait résonner par l’intermédiaire de claviers, en y introduisant de l’air au
moyen d’une soufflerie…
… Oui, mais si on y mettait de l’eau ?
C’est en Croatie, à Zadar, sur la côte adriatique que l’on peut observer cet instrument unique en son genre : un orgue maritime. « Les
orgues de Zadar ».
Trois petits tours dans vieille ville sous le soleil de midi me font partir à la recherche de la
fraîcheur de la mer et c’est en me dirigeant vers
le port qu’un son attire mes oreilles : un son
puissant, assez aigu mais dont la hauteur est variable, un son assez lancinant mais loin d’être
désagréable.
Ce n’est pas un son d’ailleurs, c’est une véritable musique, une musique presque hypnotisante.
Le chant des sirènes ! C’est exactement comme ça que je me l’imagine : un chant lointain
mais obsédant, beau et insaisissable.
Mon compagnon de route sourit et me sort
de ma torpeur : « Il n’y a pas plus de sirènes ici
que par chez toi ! ». Me voyant un peu sonnée
il ajuste son propos : « Je veux dire, elles existent
peut-être les sirènes, mais elles ne se manifestent pas plus ici qu’ailleurs. » Il n’a pas tort.
« Viens, allons nous asseoir sur la musique…
»
S’asseoir sur la musique ?... En suivant ce
chant, nous arrivons sur une place toute blanche, face à la mer, avec quelques escaliers de
pierre dont les pieds trempent dans l’eau. La
musique est très forte, nous nous asseyons sur
les marches aux côtés d’autres personnes qui essayent comme moi de comprendre d’où vient ce
son. C’est en m’asseyant que je comprends : des
petits trous sont creusés dans la pierre derrière
lesquels se cachent certainement des tuyaux qui
plongent dans l’eau. Ce sont les vagues, le courant et le vent, par la pression qu’ils produisent,
qui permettent l’émission de cette musique.
« Il y a 35 tuyaux, répartis en 7 groupes, qui
produisent au total 5 tonalités. Voilà, c’est le
chant de l’Adriatique ».
Doux et entêtant, calme et reposant.
Nous sommes restés un long moment assis
sur les grandes marches blanches. Cette musique laisse bien songeur, cette musique fait bien
rêver.
Les orgues maritimes de Zadar sont l’œuvre
de l’architecte croate Nikola Basic et ils ont été
inaugurés en 2005.
Vous voulez entendre ? Vous aurez un petit
aperçu sur Dailymotion : http://www.dailymotion.com/video/x2trfg_orgues-de-mer-de-zadar_music
Enfin, la radio de la mer avait consacré un sujet aux orgues maritimes de Zadar ; à réécouter
sur leur site : www.laradiodela mer.com
C. M.
Le poste à galène numéro 22, c’est terminé. Bulletin de liaison de l’association Longueur d’ondes, notre modeste pubication ouvre ses colonnes à
toutes les bonnes volontés. Une ligne, une page, un aphorisme, des critiques, un dessin : Le poste à galène attend vos contributions : par courrier classique (48,
rue d’Armorique - 29 200 Brest), par courrier électronique ([email protected]), par téléphone (02 98 49 00 15).
À bientôt donc et...
rendez-vous prochainement pour un Poste à galène festivalier
Le poste à galène n°22 :
édition-conception-diffusion : Nolwenn Chaslot, Aurore Troffigué, Céline Metel, Hélène Petton, Philippe
Lagadec, Laurent Le Gall, Hélène Vidaling
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