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Février 2012 N°5 N O U V E A U T É € 15 Assurance RC Adhésion 2012 Carte plastifiée www.fcsmpassion.com LOISIR ÉTHIQUE GRATUITÉ Som maire Edito La critique est aisée ! Edito Communiqué Recit La critique est aisée 2 Mais où sont les CR d'antan ? VidéoMag 3 Charte d'engagements, le ton se durcit ! 14/15 Portrait Rencontre avec Frédéric Lechat 4/5 Règlementation Le marquage des prises 6/7 Récit Les marches du destin Episode II 8/9 Atualités AMP Natura 2000 10 /11 Récit Le vieux loup de mer 12 Interview croisée PNM du Golfe du Lion PN des Calanques Les machiaveliques zones de non pêche 18/19/20/21 Le processus est engagé ! 34/35 PN des Calanques Récit Courrier au ministère 7 kg et 84 cm de bonheur ! 36/37 La coquille Saint Jacques 22 Librairie 23 Â paraître : le guide du chasseur sous-marin 2012 36/37 24 Flash infos - Collectif "Peuple des Dunes" (22) - Porquerolles cœur de parc 37 Espèces invasives 25 Interview Rencontre avec EDK 26/27/28/29 13 31 Thierry Sardat Tangui Le Goff 32/33 Environnement Nouveauté FCSMP assure ses adhérents Technique Pêche au bar en Bretagne 16/17 AMP et biodiversité Technique Rien que pour les yeux !... Astuce Fabrication d'un support pour caméra Gopro 38/39 Info La charte du pêcheur sous-marin 30 Crédit photos : Bastian Higelin, staf FSCMP, F. Lechat, E. De Keyser, Geronimo, Frédéric Buyle Séquences vidéo : Bastian Higelin, Cedric-Bibou-Bouki, Coolshark, J.Y. Gislais , E. De Keyser, Le gobi ,Geronimo, Piort1 Diaporama : Thierry Sardat Rédaction : Commission Communication FCSMP, récits et comptes-rendus Spearboy Conception et réalisation graphique : Alain Agostinelli 2 Toujours soucieux de pratiquer une pêche responsable et raisonnée Bastian et la Black Cat Team nous proposent la dernière version de l'incontournable Living in Blue. Un neuvième volet qui n'a rien à envier à ses prédécesseurs. A l'heure de la mutation réglementaire de la pêche maritime de loisir et des nouvelles contraintes qui l'accompagnent, de nombreux sourcils se froncent et l'on regarde facilement d'un mauvais oeil ceux qui ont décidé de s'impliquer dans les négociations. Mais ce que le petit monde de la chasse sous-marine a un peu vite oublié ( ou n'a jamais su ? ), c'est qu'après les premières délibérations du grenelle de l'environnement (où les pêcheurs loisir n'étaient pas conviés) et la mise en place du comop 12, les ONG alliées pour la circonstance aux pécheurs professionnels, avaient quasiment obtenu la mise en place d'une réglementation beaucoup plus stricte pour la pêche loisir et particulièrement pour la chasse sous-marine. Interdiction totale de pêche sous-marine plusieurs mois de l’année (sur l’exemple du 06), interdiction du corb, mise en place de quotas toutes espèces confondues, mise en place d’un permis de chasse sous-marine, telles étaient les mesure spécifiques allouées à notre pratique. Mesures préconisées et soutenues par le triste président de la fédération délégataire de l'époque. Face à l'inacceptable, un groupe d'irréductibles est monté au créneau pour faire entendre la voix des chasseurs sous-marins. Le marquage des prises, toutes pratiques confondues, était déjà au programme et les "irréductibles" déclaraient en avril 2008 : "La FCSMP a toujours été contre la mutilation des prises. D'abord par respect pour le poisson mais surtout car nous pensons que cette mesure sera inefficace. Les poissons pris en chasse sous-marine sont déjà marqués par le trou laissé par la flèche et si une volonté réelle existait, les services de l'hygiène et des fraudes n'auraient aucun mal à interpeller les restaurateurs peu scrupuleux. De plus, le marché parallèle de la vente et du troc entre particuliers gardera toujours une dimension ingérable pour les services de l'état, que la queue des poissons soit coupée ou non. Et encore une fois, la grande et majeure partie des pratiquants respectueux des règlementations en cours devra se plier à de nouvelles contraintes qui visent des objectifs qui ne les concernent pas." Ces mêmes "irréductibles", qui ne cautionnent ni le braconnage, ni la revente illicite, n'ont pas jugé nécessaire de dépenser inutilement trop d'énergie pour s'opposer à cette mesure, ne voulant pas de plus en faire un point de blocage pour la suite des négociations. Préférant par beaucoup s'investir sur les autres points avancés, et notamment lutter contre les mesures spécifiques et discriminatoires dont la chasse sous-marine faisait l'objet. Une rencontre imprévue avec un gros moustachu. Coolshark nous fait partager son expérience. Images insolites pour un méditérranéen. Certes, tout n'est pas parfait et certains aménagements de la réglementation ne conviennent pas à tout le monde (voir les réactions diverses pour couper un bout de caudale que personne ne consomme). Aujourd'hui, la chasse sous-marine n'est plus considérée comme une pratique marginale. Elle est reconnue comme une pêche de loisir à part entière (l'idée d'interdiction totale plusieurs mois de l’année sur l’exemple du 06 a été abandonné). La chasse sous-marine a intégré la table des négociations. C'est l'heure de la parité. Son destin, quel qu'il soit, est lié à l'ensemble des pêches récréatives ! Le trio Mizalo, Cédric-Bibou-Bouki, reprend du service avec "natural instinct". Encore de belles images dans leur dernière réalisation. Merci les gars ! Si le permis payant a été remplacé par la charte d'engagements et d'objectifs pour une pêche maritime de loisir éco-responsable, quotas, révision des mailles, repos biologiques restent toujours d'actualité, mais les autorités devront composer avec les chasseurs sous-marins alliés aux autres pêcheurs récréatifs. 2 500 000 pêcheurs unis auront toujours plus de poids que quelques individualistes réfractaires. Tout n'est pas parfait, et à moins que quelques rebelles isolés nous pondent une solution géniale... il faut faire avec ! le barboteur 3 Portrait Pas évident de faire un portrait objectif d’un « collègue » (comme on dit dans le sud) qui vous héberge sans vous connaître, partage une bière et ses rêves de pêcheurs. Pas facile d’oser décortiquer les facettes d’un « maître » qui vous montre des coins et des astuces dès la première pêche, vous surprend par un œil d’artiste, vous apprend grâce à un radar (scientifique) à poisson intégré à une mémoire. Alors j’ai tenté quelques questions au détour d’une conversation, en les couplant à mes observations sur la surface de la mer. Concrètement comment organise-t-il ses journées de chasse ? Sur 50 sorties à l’année, 40 sont « mixtes », où 2 à 3 heures sont consacrées à la chasse, pour ensuite me consacrer à la photo. Quel type de chasseur est-il ? Un prudent : par exemple il évite de pêcher profond (« en plus j'aime pas quand il fait nuit au fond »), et il reste sur ses gardes lors de dérives car elles nécessitent une confiance absolue dans le pilote. Portrait d’un amoureux de la mer Rencontre avec Frédéric Lechat Il reste un contemplatif devant le vol de goélands peu farouches, où les turquoises des rochers Belle-ilois, j’ai pu également surprendre son penchant, confirmé par son attrait pour la photo : "Je suis capable de rester à photographier le même minuscule petit nudibranche pendant une heure ". Dans toute contemplation il y a de l’observation, et Fred a quelques bons tuyaux sur la quête de poisson. Il se refuse donc à faire primer le côté physique (« trop feignant, pis j'aime pas me faire du mal »), du coup, jouant avec la nature, il se montre opportuniste : « trop con pour trouver les bars, les sars me boudent ? Pas grave, on va se faire une soupe d'étrilles et une poignée de praires pour ce soir ». Tout le contraire d’un fanfaron (« taper la causette sur la plage en plein mois d'août, la ceinture dégoulinante de poissons et le filet garni de pinces nonchalamment posé devant soi, c'est pas mon trip, mais il en faut pour tous les goûts »), cet agachonneur sait , dans tous les sens du terme, se poser : il préfère rester 6 heures dans l'eau avec des apnées de 45'' à 1'30'' plutôt que de se griller en une heure en poussant les apnées. Se poser également avant et après la mer, pour se révéler méticuleux : Fred sait se préserver, et sait aussi préserver le matériel : Son bateau de 10 ans paraît neuf, grâce, entre autres, à des procédures de rinçage exigeantes (qui durent quelquefois deux heures), et l’obligation de vider son poisson derrière le zod, accroché à la bouée. 4 Ses conseils sur l’entretien du matériel photographique en témoignent également. Pour entretenir le matos : à l'abri enroulé dans une serviette et protégé des chocs dans une glacière. Au retour, la serviette plongée dans l'eau (douce ou pas) et cette même glacière éviteront au caisson de sécher. A la maison : un bon bain (1/2 heure en actionnant une ou deux fois les commandes) suivi d'un séchage tranquille (à l'ombre, forcément). - Un caisson ça se prépare calmement, de préférence la veille de la sortie. Placer l'APN dans le caisson 5 minutes avant la plongée, c'est le meilleur moyen d'oublier un truc ou de faire une boulette A ce propos, pour débuter, « tous les compacts/bridge tiennent la route, et pas forcément les plus chers ». Le marché de l' «occas » est aussi à considérer avec attention : n y trouve des bridges vieux de deux ou trois ans pour le prix des compacts haut de gamme actuels ... les premiers remportent haut la main le rapport qualité/ergonomie/prix. Pour les plus fortunés : préférer investir dans un flash déporté (« ça c'est pas donné ») plutôt que dans un appareil gonflé de pixels et doté des dernières fonctions high-tech que personne ne comprend ... à part peut-être les ingénieurs de la marque. (on vous avez pas dit que c’était un opportuniste ?) - Pour la prise de vue : plus près c'est toujours mieux (un zoom ça sert à rien sous l'eau), vu d'en haut c'est moins beau (éviter les vues du dessus qui écrasent le sujet et le fondent dans son environnement, préférer détacher son sujet sur un fond d'eau ou encore diriger l'appareil vers le haut. Ne pas avoir peur d'inclure le soleil dans le cadre, en photo sous-marine ça l'fait). 5 Dans toute contemplation il y a aussi un moment où s’installe la rêverie : Fred phantasme sur deux poissons : La dorade royale et le maigre. Il reste altruiste : Je suis volontiers partageur et sans à priori sur l'expérience ou le "niveau" de l'interlocuteur : chacun a le droit de se faire plaisir dans l'eau, le cueilleur occasionnel d'araignée est tout aussi respectable que le spécialiste de la chasse profonde sur épaves. Cette solidarité (exprimée en actes) se retrouve dans son engagement auprès de l’association Loire Estuaire de la Vilaine pour la qualité des fonds marins de cette zone, qui étudie entre autre, l’impact sur les laminaires des dragages du port de Saint Nazaire ou du Pouliguen, le projet d’implantation d’éoliennes sur une zone rocheuse spécifique que représente le banc de Guérande « alors qu'il y aurait tant de fond vaseux où elles seraient mieux » …. Cet engagement se concrétise dans des projets de « science participative », qui forment des volontaires pour recenser des espèces « types » ; par exemple, relever la présence de certains laminaires dans un carroyage. Cet altruisme et cette éthique le font anticiper pour les générations futures : Mes mailles des poissons sont d’un kilo (45 cm) pour le bar, idem pour le sar.. je m’y tiens même sir le tir à la volée du sar peut nous faire tirer plus petit.... Pour la vieille, minimum 2, 5 kg (facile à trouver en Bretagne Sud), quand les filets sont les plus faciles à cuisiner. Par ailleurs, Fred possède une habitude qui lui a donné une vista sur le poisson plat qui m’a rappelé d’anciens maîtres du sud qui m’avaient éduqué aux chapons. Le critère gastronomique est important pour ce gourmand de Fred, ainsi, il m’a initié au ramassage de praires et autres buccardes ainsi qu’à leur préparation… Un moment épicurien. Propos recueillis par Pierre MAHIEU SOMMAIRE E N L O L TI E V TA U NO MEN E L G É R maritime de loisir PÊCHE marquage des prises obligatoire SCHÉMA ABLATION NAGEOIRE CAUDALE Liste des espèces soumises au marquage Afin de lutter contre le braconnage et la revente illicite des prises, les espèces présentées dans ce tableau et capturées dans le cadre de la pêche de loisir à pied, embarquée, du rivage et sous-marine, doivent faire l’objet d’un marquage par ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale comme indiqué au recto. Bar/Loup Dicentrarchus labrax Espadon voilier Rascasse rouge Istiophorus platypterus Scorpaena scrofa Bonite Lieu jaune Sarda sarda Pollachius pollachius Sar commun Diplodus sargus sargus Cabillaud Lieu noir Sole Gadus morhua Pollachius virens Solea solea Corb Maigre Thazard/job Sciaena umbra Argyrosomus regius Acanthocybium solandri Denti Makaire bleu Thon jaune Dentex dentex Makaira nigricans Thunnus albacares Dorade royale Maquereau Voilier de l’Atlantique Le marquage ne doit pas empêcher la mesure de la taille du poisson. Caudale bifide inférieure Crustacés ARRÊTÉ DU 17 MAI 2011 IMPOSANT LE MARQUAGE DES CAPTURES EFFECTUÉES DANS LE CADRE DE LA PÊCHE MARITIME DE LOISIR Pour les pêcheurs à la ligne pratiquant depuis le rivage, ce marquage doit intervenir dès la capture. Art. 4. − Hormis l’opération de marquage, les spécimens pêchés doivent être conservés entiers jusqu’à leur débarquement, le marquage ne devant pas empêcher la mesure de la taille du poisson. Art. 5. − Tout manquement aux présentes dispositions, notamment en ce qui concerne le marquage, peut donner lieu, indépendamment des sanctions pénales susceptibles d’être prononcées, à l’application d’une sanction administrative prise conformément à l’article L. 946-1 et L. 946-4 du code rural et de la pêche maritime ou à des mesures conservatoires prises conformément à l’article L. 943-1 du même code. Art. 6. − Le directeur des pêches maritimes et de l’aquaculture et les préfets de région concernés sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française. Art. 1. − Le présent arrêté s’applique à la pêche maritime de loisir exercée sous toutes ses formes à pied, du rivage, sous-marine ou embarquée. Il s’applique dans les eaux sous souveraineté ou juridiction française. Art. 2. − Dans la zone et pour les activités de pêche visées à l’article 1er, les spécimens des espèces pêchées dont la liste est annexée au présent arrêté doivent faire l’objet d’un marquage. Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. Art. 3. − Les spécimens des espèces pêchées par des plaisanciers embarqués ou des pêcheurs sous-marins pêchant à partir d’un navire sont marqués dès la mise à bord, sauf pour les spécimens qui sont conservés vivants à bord avant d’être relâchés. Le marquage s’effectue, dans tous les cas, avant le débarquement. Pour les pêcheurs sous-marins pratiquant à partir du rivage, ce marquage doit intervenir dès qu’ils ont rejoint le rivage. 6 Scomber scombrus Document élaboré par la FCSMP. © Tous droits réservés - Conception : Alain AGOSTINELLI - Illustrations : FNPPSF Caudale arrondie Istiophorus albicans Sparus aurata Dorade coryphène Marlin bleu Homard Coryphaena hipppuru Makaira mazara Homarus gammarus Espadon Pagre Langouste Xiphias gladius Pagrus pagrus Palinurus elephas 7 SOMMAIRE Récit LES MARCHES DU DESTIN Photo : l’Oeil du Gogi EPISODE 2 13 ans plus tard, ma "situation" (paternité, boulot stable…), m’a calmé. Surtout, le poisson de ma vie, je l’ai déjà eu plusieurs fois. Blasé ? Non, lissé, sans gnack, au point d’arrêter la chasse pendant quelques mois. Antidote, les potes. PA D me fait l’honneur de me proposer de faire les compètes ensemble. Il arrive au championnat de France individuel, et me laisse sans coéquipier pour celui en double. Adoubé pour une remise en question, seul sans maître. Le club me propose C. comme partenaire, dont la réputation de bon "enfle". J’entame un début de conversation prémonitoire : « Super ! tu vas me redonner la pêche. En te voyant, j’ai l’impression de me voir il y a 10 ans.» Le championnat de France se déroulera dans 10 mètres, mais notre première pêche commune nous amène sur les marches du destin. L’amour de la profonde a parlé, en particulier l’appel des dentis du mois du mai. 7 heures du mat. 1ère d’échauffement pour trouver le poste : un angle de marche dont l’exposition au courant parle. 2ème apnée direct sur le poste, histoire peut-être de rouler les mécaniques, de montrer qui on est. Le diable me le fera payer. A la fin de ma descente j’aperçois sans les voir des mérous glisser, 13 ans d’in- terdiction me les ont rendus transparents… je me pose dans une des rares failles de ce décor presque glauque (il n’y a pas de posidonies). Les dentis arrivent confiants…. Près ... Tir… Scronch. Séché. Je remonte de trente mètres sans largable avec le denti dans les bras : hydro dynamisme et frime se conjuguent. Une fraction de seconde me fait penser au chemin parcouru depuis 13 ans. "Je l’ai séché, ils sont tout con" lui dis-je. Erreur, cela chauffe les esprits. Je vais à la bouée, et essaie d’enlever ma flèche du crâne du denti. C’est dur, c’est long. Je ré-enclenche mon fusil. Cherche C du regard, rien. Je ne m’inquiète pas : cela est arrivé des dizaines de fois. Je le cherche, le maudis un peu de ne pas m’avoir attendu. Est-il parti le long de la marche ?? Palmage de sustentation, tourne vire… là ! A quelques mètres de moi, derrière un clapot, quelque chose cloche : deux ailerons ?. Non ! deux palmes : c'est sur le dos. Les quelques secondes qui me séparent de lui, je me dis qu’il est remonté et qu’il prend une pose triomphale ou qu’il se re-ventile sur le dos. Mais son masque est blanc. Je comprend tout de suite : il est noyé : la mousse qui sort du nez c’est l’eau qui revient des poumons. Merde ! J’enlève son masque et son tuba qui, sur le dos, ont aggravé sa noyade. Ses yeux sont ouverts. Fixes. Des syncopés, j’en ai vu mais dans cet état…. Je gueule (autant de panique que de désespoir), je le claque. Rien. Je l’em8 poigne et l’amène au bateau. Je me mets à hurler maintenant. Une petite musique arrive et insiste pendant que mes gestes me paraissent au ralenti : il est mort… Je jette mon fusil, la bouée (on les retrouvera jamais-[remarque mesquine]). Je tente un bouche-à bouche dans l’eau. Je le monte dans le bateau comme on m’a montré dans une autre vie. Il est là en vrac : des bulles sortant du nez. Regard fixe. Un petit chronomètre dans la tête me confirme. "Il est mort, c’est fini pour toi la chasse, car tu devras remercier le destin d’être vivant", insiste la musique égoïste. Je découpe sa combi pour l’éventuel massage cardiaque. Un souffle continu sort de son nez. J’appelle le 112, autant par réflexe que pour me couvrir juridiquement. Les pompiers m’attendent au port. Le prennent en charge. Je parle avec eux, j’explique. A l’hôpital, il me racontera sa quintuple erreur : - ne pas m’avoir attendu - en bas avoir attendu le plus gros - l’avoir tiré mais moulinet bloqué, essayé de l’avoir remonté en force au lieu de lacher le fusil - ne pas avoir de moulinet de ceinture - ne pas avoir largué la ceinture. (classique) Il me racontera aussi la piqûre d’adrénaline dans le cœur, le speech du toubib qui lui a expliqué le peu de chance statistique de survivre à une dizaine de minutes d’arrêt respiratoire…. (Appel au 112 comparé à l’horaire bloqué de sa Suunto). Une idée : le mettre en position boulège pour que la pression du boudin appuie sur les poumons et fasse sortir l’eau. Je remonte l’ancre, démarre. Clapot plus navigation. Il tousse. "Merci" est le premier mot de sa nouvelle vie. Je l’entends sans le croire, je suis détaché de ce monde. "Putain t’es pas passé loin.." je lui parle, je lui parle !!! Je crois que j’ai eu une pensée fataliste voire religieuse. Je ne me rendrai compte que quelques heures plus tard, au repos, du miracle. D’autres marches (dans le Var) ont trouvé le diable et me font frissonner. Des copains y sont restés. Mais je n’y étais pas. Je pense à eux, mais sans angoisse avec tristesse. Par contre, un petit pincement au cœur m’étreint chaque fois que je suis sur la promenade, retrouvant ma famille, en contemplant l'avancée de terre des marches du destin. Un petit récit comme thérapie pour moi, et pour vous, pour remettre d’aplomb avec les expériences actuelles d’ « avant syncopes ». LE COURAGE DE LA PRUDENCE Le rappel et la confrontation de ces souvenirs marquants m’a poussé à poser un regard nouveau et différent sur mon parcours de chasseur sous-marin , comme une prise de conscience… Comment occulter, en effet, que l’expérience de ces deux épisodes, révèle les limites fondamentales de la pêche sousmarine. On peut analyser techniquement le déroulement de ces drames et les sauvetages qui les ont suivis, mais les marches du destin mettent surtout en lumière une éthique. Cette éthique peut se traduire en action. Les différences entre le premier épisode, grosse syncope négociée grâce à un balisage précis et le deuxième, récupération d’un noyé, mettent à jour ce qui sépare un accident d’un drame : balisage, matériel, surveillance, connaissance de l’autre ... Toutefois, les marches du destin furent la source de principes d’inaction : autant qu’un plan de sauvetage éventuel « au cas où », ces miracles doivent impliquer une prévention absolue. Des principes d’arrêt. Quand doivent-ils apparaître ? Pas au fond, il est déjà trop tard ! A des profondeurs inhabituelles, le chasseur n’est plus livré à son instinct : il raisonne. Il doit compter les secondes au fond même (1), où son action n’est que l’aboutissement d’une réflexion en surface : un acte entièrement prémédité. A ces profondeurs toute approximation technique doit être bannie : tel un fusil inhabituel (dans les deux cas ici), un moteur inconnu, l’absence de moulinet de ceinture. Mais la préméditation doit inclure l’éthique personnelle, assumant le risque familial d’un drame. Se ventiler donc doit préparer au renoncement : savoir éventuellement s’arrêter, visualiser le point ultime de non retour, à l’image des alpinistes qui renoncent malgré des mois de préparation, à rejoindre le sommet à quelques mètres, car ils anticipent la descente dans le mauvais temps. Certes, il est difficile de dire non quand on descend, de remonter sans attendre le plus gros denti. Mais oser refuser, là est la gloire. « Pour descendre, il faut en avoir » me disait un profondiste de renom... Sa carrière a fini à l’hôpital. 9 Du courage, il en faut surtout pour s’arrêter, pour remonter, renoncer au poste d’agachon et au trophée. Savoir reconnaître ses limites, ne pas les chercher, refuser le risque. Exemple martial : Soldats britanniques les plus décorés depuis la deuxième guerre mondiale suite à leur mission-échec de recherche des Scuds à pied derrière les lignes ennemies, Andy Mac Nab et Chris Ryan, reconnaissent (dans deux récits divergents), que le seul vrai héros était l’officier d’une autre mission qui avait osé dire non à ses chefs. Un bon chasseur est par conséquent un vieux chasseur, qui a su maîtriser l’apnée, « le meilleur moyen d’avoir un accident mortel (2) dans l’eau ». Coïncidant avec le plaisir, cette traîtresse apnée ne reste qu’un moyen d’approcher le poisson, qui refuse la performance, hormis dans des circonstances en-dehors de la chasse (3). La maxime olympique (plus vite, plus haut, plus fort), est donc inappropriée à la chasse sous-marine : la quête du trophée, dangereuse pour le chasseur, rejoint la quête du « carton », dangereuse pour la mer. « La compétition pour le prestige fait rarement bon ménage avec la vision à long terme (4) ». Article 14 de la charte FFESSM-FCSMP : Ils proscrivent toute notion de comparaison et de challenge lorsqu’ils pratiquent entre amis et privilégient au contraire les notions de partage et d’altruisme. Il est bon de le rappeler que la mer, comme la montagne peuvent être le théâtre de drames. La chasse sous-marine utilise un risque, pour donner la mort : la responsabilité envers soi même et la nature reste donc omniprésente. Le rôle de la FCSMP peut être de le rappeler dans une rubrique régulière. Dans d’autres rubriques "Père la morale" j’empêcherai, plus complètement, de développer l’égo : la quête du trophée, la profondite. Pédro (1) Bruno Noguerra « La chasse sous marine profonde » (2) « La chasse sous-marine moderne » page 90. (3) Au delà d’un certain temps, ça devient de l’apnée, plus de la chasse sous-marine « C’est qu’on a pas fait ce qu’on avait à faire » Bruno Noguerra « La chasse sous-marine profonde » (4) « Effondrement » page 688 SOMMAIRE NATURA 2000 : C'EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS ! Avec près de 80 sites jalonnant les côtes françaises, Natura 2000, c'est un peu le quotidien de nos représentants locaux qui s'activent dans les comités de pilotages ou les groupes de travail œuvrant dans ces sites. Les processus de concertation auxquels ils sont confrontés, suivent partout le même déroulement protocolaire qui s'étire en moyenne sur deux à trois années: - Désignation par l'état d'un site à fort enjeu écologique. - Désignation d'un comité de pilotage (copil) regroupant des représentants de l'état, des scientifiques, des collectivités, des socioprofessionnels, des ONG et enfin des usagers. Il est chargé d'assurer le suivi et la valida- Actualités AMP SCHÉMA DÉMARCHE CONCERTATION NATURA 2000 Comité de pilotage (copil) Désigne Opérateur local Valide Experts scientifiques Contribuent Anime - Rédige Participent Document d'objectif (docob) Emettent des propositions Groupes de travail tion du futur document d'objectif (docob). - Désignation d'un opérateur chargé de tous les travaux de rédaction du document d'objectifs. Ce dernier est rédigé en deux tomes: le premier ayant pour charge les diagnostics écologiques et socio-économiques du site et, le second orienté vers la charte et les mesures de gestion qui seront proposées en vue d'harmoniser usages en mer et conservation de la biodiversité . - Validation du document d'objectifs par le copil en fin de concertation. - Budgétisation du projet et désignation d'un nouvel animateur chargé de la mise en œuvre et du suivi des La Pression monte sur la corniche varoise ! (83) Le 26 janvier, Marc "Fisherman" a participé au Groupe de Travail usages socio-économiques qui s'est réuni à Ramatuelle. Animé par le SIVOM des Maures, la réunion a permis de faire le tour des usages présents sur ce site et d'évoquer les futures mesures de gestion. Parmi elles, l'idée de création d'un cantonnement de pêche semble se préciser ! Lire la suite Où que vous chassiez, certains de vos postes d'agachon, certaines de vos pierres sont estampillés Natura 2000 ! Renseignez-vous, contactez nos représentants locaux, ils sauront vous informer et le cas échéant, vous guider et vous épauler dans votre démarche : il n'est jamais trop tard pour intégrer un processus de concertation même si il est déjà bien engagé ! Partout où des chasseurs sous-marins ont souhaité être présents dans ces concertations afin de prévenir d'éventuelles dérives irréversibles, FCSMP a su apporter le soutien nécessaire à leur désir d'implication. Suivez en ligne les actualités Natura 2000 sur le site FCSMP 10 Les posidonies résistent au temps en baie de la Ciotat! (13) La réunion du premier comité de pilotage du site Natura 2000 en Mer Baie de La Ciotat a eu lieu à la mairie de La Ciotat (13) le 17 octobre 2011. Lionel Lucas votre représentant FCSMP vous livre son compte-rendu et ses impressions. Lire la suite Extension du périmètre du site Natura 2000 en côte Palavasienne (34) Le comité de pilotage du site s'est réuni le 23 novembre pour valider le tome 1 du DOCOB et envisager les futures orientations et mesures de gestion pour ce site. Yann et Nikos nos deux représentants locaux, amoureux du plateau des Arresquiers sont en veille et ont particpé à ce copil ainsi qu'au groupe de travail pêche loisir qui a eu lieu le 20 décembre à Sète. Lire la suite Natura 2000 a-t-il les moyens de ses ambitions ? La réunion du comité de pilotage du site de la lagune du Brusc aux Embiez a eu lieu à Six Fours (83) le 24 octobre 2011. Cette réunion avait pour but de valider la candidature de la mairie de Six-Fours pour l'animation du site ainsi que la feuille de route et le plan de financement nécessaire au lancement des opérations d'animations. Le barboteur votre représentant FCSMP vous livre son compte-rendu et ses impressions. Lire la suite FCSMP saute dans le train Natura 2000 en Baie de Seine Occidentale (14) Curieusement oubliée dans la liste du comité de pilotage, FCSMP a cependant été invitée à participer au premier groupe de travail du site N2000 Baie de Seine Occidentale qui a eu lieu le 12 octobre 2011 à Sainte-Mère l'Eglise. En attendant une réponse à notre demande d'intégration du COPIL, voici le compte rendu de Pierre Feuilly, notre représentant, qui a assisté à ce premier groupe de travail. Lire la suite Les Abers et les Ilots du Trévor labellisés Natura 2000 (29) Installation de 2 Copils Natura 2000 en Finistère Nord FCSMP vient de participer à l'installation de 2 comités de pilotage Natura 2000 en Finistère Nord. Les sites concernés sont : - Abers - Côtes des légendes - Ilôt du Trévors Philgood nous livre le compte-rendu de la réunion qui s'est déroulée à la sous-préfecture de Brest le 9 septembre 2011. Lire la suite Participent Usagers du site mesures de gestion prévues pour le site avec les acteurs locaux impliqués dans le processus. - Evaluation du contrat N2000 tous les 5 ans par le comité de pilotage. L'opérateur pourra être une municipalité, un syndicat intercommunal, un organisme scientifique, un gestionnaire de parc marin existant ou le comité local des pêches. Ainsi, d'un site à l'autre, en fonction de sa raison sociale, de ses intérêts et de son interprétation subjective de la démarche natura 2000 ou des impacts respectifs des divers usages, l'opérateur donnera à ce canevas, son style plus ou moins zélé ..... 11 SOMMAIRE Le vieux loup de mer Encore étudiant, je suis passionné depuis toujours de chasse sous-marine. Dans ce récit, pas de poisson trophée, pas de sortie folle, mais une rencontre qui restera gravée pour longtemps... Cet été un ami m'appelle pour passer deux jours sur son yatch pour faire une ou deux chasses, j'accepte avec plaisir. Le lendemain matin au port, il me présente une personne d'un certain âge "c'est mon père" me dit-il. Présentation faite, sur le trajet qui nous mène sur la zone où nous passerons les deux prochains jours, j'apprends que, très récemment, il chassait encore mais un souci de santé à mis un frein à sa passion. La matinée passe, peu de paroles échangées entre lui et moi, mais quelque chose m'attirait chez ce personnage. Je ne saurais dire quoi... Arrive le soir, je prépare mes affaires de chasse, il me reste une heure avant de me mettre à l'eau. Je m'installe à table sur le pont, il ne tarde pas à me rejoindre. En voyant mon APN, tout étonné, il me pose quelques questions et c'est à ce moment là que tout a commencé : la conversation est engagée, la barrière des générations tombe ! Très vite le thème de la chasse sous marine s'installe, et très vite je comprends à qui j'ai affaire : un vieux loup de mer, comme on les appelle couramment. Vous savez, ces personnes qui ont voulu tout connaitre, qui ont tout essayé, une véritable bible vivante de la chasse sous marine... Le temps passe et un sentiment de respect à son égard me gagne, cette personne me touche vraiment. J'apprends qu'il a sillonné le monde entier pour chasser, pour vivre sa passion, qu'il a côtoyé en personne Jacques Mayol, que pour lui plus rien n'a de secret, la mer est en quelque sorte sa mère adoptive... Les anecdotes s'enchainent, et je sens qu'à chaque fois qu'il me relate une histoire vécue, il s'évade ! Je me considère un peu comme une sorte de confident et moi aussi je m'évade ! Je l'imagine en train de tirer ces pagres, ces loches, ces maigres. Je rêve... Mais soudain, tel un violent réveil, un coup de massue, il m'annonce : "tout cela est fini pour moi !" Brutal retour à la réalité, je l'interroge : "pourquoi ?" - "Un problème au cœur, le médecin ma fortement déconseillé de rependre la chasse sous-marine... " Lui, lui qui souhaitait vivre sa passion pour longtemps encore, cloué au sec, obligé de rester sur la terre ferme... Je lis dans ses yeux de la tristesse et de la rancœur, je dois faire quelque chose... L'heure de la mise à l'eau a sonné, je me glisse dans le milieu liquide. 12 Caméra allumée je rejoins la première zone, je me suis promis de lui ramener de quoi lui redonner le sourire. Première descente, un denti se présente. La caméra est en marche, le fusil dans l'axe, le tir part... manqué. Je suis au plus mal dans l'eau, un beau poisson raté mais celui-ci à un gout amer car il était destiné à mon vieux loup de mer. Je me remets des mes émotions, une deuxième apnée, à peine poser au fond je ne manque pas le côche sur un autre denti à bout portant, heureux je rentre au bateau à la tombée de la nuit... Le loup de mer m'attend, impatient de voir ce que la mer m'a offert. Je lui tends le denti : " il est pour toi celui là ! " Ses yeux s'écarquillent, je le sens très touché. Emu, il me gratifie d'un timide "merci ". J'ai l'impression d'avoir accompli un devoir, celui d'avoir gardé en vie la flamme de la passion qui anime cet homme... Ce n'est qu'au repas que je décide de lui montrer la vidéo de la capture en guise de conclusion de cette journée riche en émotion. U A E V U O N assure ses adhérents Pour15 € facilitez-vous la vie ! J'ai ressenti une certaine fierté d'avoir eu la chance de connaitre cet homme. Fierté décuplée lorsque j'ai surpris une conversation téléphonique entre lui et son épouse : "tu sais, sur le bateau il y a un jeune, c'est un chasseur, il ira loin j'en suis sûr..." Le lendemain à l'heure du départ, j'ai un pincement au cœur, mais cette rencontre aura changé beaucoup de choses pour moi et je n'oublierai jamais ce vieux loup de mer... - Assurance responsabilité civile couvrant la pratique de la chasse sous-marine - Carte plastifiée, votre justificatif partout avec vous - Cotisation membre FCSMP pour l'année 2012 Rejoignez-nous ! Geronimo 13 SOMMAIRE Charte d'engagement : le ton se durcit ! Signée à l'été 2010 dans le cadre du grenelle de l'environnement, la charte d'engagement pour une pêche de loisir maritime éco-responsable a posé les jalons des reflexions futures pour une gestion intégrée des pêches récréatives et de la ressource. Après plus d'un an de débats, elle est devenue le théâtre d'un bras de fer entre d'une part, les représentants de la pêche loisir, et d'autre part, ceux de la pêche professionnelle associés à la DPMA qui ont respectivement des visions très différentes de la gestion de la ressource... Afin de signifier publiquement leur exaspération, les 5 fédérations d'usagers ( dont la FCSMP ) engagées dans cette concertation ont publié un communiqué de presse qui après le salon nautique, a été présenté une seconde fois au 14ème Salon de la Plongée sur le stand de la FFESSM. De Gauche à droite : Jacques Flatin (FNPPSF), Louis Morvan (FFPM), Daniel Marie (UNAN), Pascal Mathieu (FCSMP), Jean-Louis Blanchard et Joel Bréchaire (FFESSM). 14 Communiqué commun des 5 fédérations signataires de la charte d'engagements et d'objectifs pour une pêche maritime de loisir éco-responsable Fédération Chasse Sous-Marine Passion Avancement des travaux liés à sa mise en œuvre En signant le 07 juillet 2010 la charte d'engagement et d'objectifs pour une pêche de loisir éco responsable, les représentants de la pêche de loisir ont souhaité répondre de manière active et volontaire à la volonté manifestée par les instances européennes d’un meilleur encadrement de la pêche de loisir. Ils ont aussi réaffirmé leur souhait d’être mieux associés à la gestion partagée d’une ressource devenue de plus en plus fragile. Dans un esprit constructif, ils ont ainsi accepté des mesures comme le marquage des prises visant à limiter la vente illicite des produits de la mer, la déclaration gratuite et obligatoire permettant de recenser mais aussi d’informer les très nombreux pratiquants sur la réglementation et les bonnes pratiques. Désirant agir en faveur de la préservation des ressources, ils ont également proposé une révision significative des tailles minimales de captures. Il s'agit bien là de gestes forts qu'il faudra, en toute cohérence, prendre le temps d'expliquer à près de 3 millions de citoyens concernés. Les cinq fédérations signataires de la charte se sont engagées à participer à cet effort de sensibilisation. Cependant, après plus d'une année de concertation, force est de constater que les pêcheurs de loisir sont bien les seuls à essayer d'avancer objectivement et concrètement sur les problématiques énoncées par la Charte. Hors de toute vision globale, la pêche professionnelle présente dans les débats, assistée et soutenue par un organisme ministériel qui lui est objectivement inféodé (DPMA), ne se préoccupe de la ressource qu'au travers des efforts qu'elle demande aux seuls pêcheurs de loisir de consentir ! Le coSOMMAIRE Des mesures financières et réglementaires, prises souvent sans concertation et sans véritables justifications scientifiques par des entités qui ignorent parfois tout de notre activité et de ses retombées touristiques, sociologiques et économiques, s’abattent régulièrement sur les pêcheurs de loisir qui ne les comprennent pas. Ces derniers ont le sentiment d’être pris tantôt pour des vaches à lait, tantôt pour des boucs émissaires ! Il y a là un véritable danger et l’or bleu de notre littoral, comme le soulignent régu- lièrement la plupart Impact économique et des économistes, pourrait se dissoudre sociologique de la pêche loisir dans l’immensité de nos océans ! PourLes adeptes de la pêche de loisir dépen- suivre dans cette voie serait injuste, sent chaque année près de 2 milliards dangereux et extrêmement dommad’euros pour pratiquer leur passion, ce geable d’un point de vue économique qui génère plusieurs dizaines de milliers et sociologique. d’emplois. La France a l’immense privi- Autres perspectives lège de disposer d’un littoral extrême- à mettre en œuvre ment diversifié sur l’hexagone mais aussi dans presque toutes les mers du monde. Il est inadmissible de s’entendre dire réSi ce formidable potentiel était mieux gulièrement par les services officiels et exploité, il favoriserait l’émergence de les représentants de la pêche profesmultiples activités, respectueuses de sionnelle que le respect du repos l’environnement et de la ressource, et biologique et de celui des tailles corresgénératrices de très nombreux emplois pondantes aux poissons matures que nous proposons pour limiter les prélèpérennes. L’impact sociologique de la pêche de loi- vements sur la ressource, ne sont que sir est trop souvent sous estimé, voire des "outils" parmi d’autres. Alors que ce mésestimé. Qualifiée de "loisir national", sont précisément ces "autres" critères avec ses 3 millions de pratiquants recen- qui constituent l’arsenal juridique et sés, il s’agit en effet d’une activité avant technique permettant les pêches intentout populaire, bien ancrée dans le pay- sives à l’origine des raréfactions constasage traditionnel français. En ces temps tées ! Par comparaison, ces autres de crise financière et sociale, la pêche ré- critères équivaudraient à dispenser les créative reste un loisir sain et accessible à chauffeurs routiers des limitations de vitous, véritable exutoire au stress engen- tesse et des contrôles d’alcoolémie sous dré par notre société. Elle est aussi et res- prétexte qu’ils ont d’autres contraintes tera dans le contexte économique et que les automobilistes lambda ! Seraitsocial actuel un facteur important du res- ce acceptable ? serrement des liens sociaux fondamen- Nous proposons, comme cela se fait taux notamment pour les plus défavorisés déjà dans d’autres pays, que certains : sorties de pêche en famille, transmission poissons, comme le bar, fassent l’objet du patrimoine culturel des seniors aux d’un statut spécial les réservant prioritairement aux pêches non intensives enfants… pilotage de la mise en œuvre du projet par les deux ministères signataires (Pêche et Environnement) nous apparaît de plus en plus inadéquat, tant les divergences et les rivalités interministérielles ralentissent l'avancée des travaux ! Dans l’état actuel des choses, nous n’entendons plus consentir d’autres efforts tant que les autres partenaires signataires de la charte n’auront pas répondu de manière significative à leurs engagements notamment en ce qui concerne la protection partagée de la ressource. 15 pratiquées par les pêcheurs amateurs comme par certains professionnels lorsqu’ils présentent au moins 2 spécificités : - avoir une valeur marchande qui varie du simple au quintuple selon qu’ils finissent écrasés dans les culs de chaluts ou qu’ils sont pêchés « proprement » par les "ligneurs". - être recherchés par la majorité des pêcheurs de loisir et constituer ainsi le moteur d’une activité dont on connaît par ailleurs le poids économique et sociologique très important. Des études réalisées sur l’intérêt économique comparé du kilogramme de bar prélevé par la pêche intensive, les "ligneurs" professionnels et les pêcheurs de loisir montrent qu’il serait logique d’interdire toute pêche intensive du poisson en période de frai. Nous touchons là à un point essentiel : les ressources naturelles sont le patrimoine de tous et non pas le pré carré d’une catégorie de pêcheurs, fussent-ils professionnels ! En effet, il convient de garder en mémoire que la pêche maritime est une cueillette et qu’il est indispensable de gérer au mieux la ressource, en limitant les prélèvements intensifs pendant les périodes de rassemblement liées à la reproduction et en respectant les tailles minimales de captures par l’emploi d’engins plus sélectifs. Enfin, l’importance de l’activité "Pêche maritime de loisir" démontrée par le chiffre d’affaire (CA) généré et consécutivement, par le nombre de personnes qu’elle emploie, ainsi que par le nombre de pratiquants, n’est-elle pas suffisante pour justifier la création d’une structure ministérielle spécialisée capable de gérer les problématiques maritimes dans leur globalité : la création d’un Ministère de la Mer ou à défaut d’un Secrétariat d’Etat à la Mer devrait permettre de corriger les graves dysfonctionnements constatés. SOMMAIRE Technique Pêche du bar en Bretagne by Plongeur Fou Présentation Gislais Jean-Yves, surnommé le "Plongeur fou" 53 ans, 30 ans de pratique intensive de la chasse sous marine. Ma pêche est principalement axée sur le bar. Au fil des années, je peux dire que je me suis vraiment spécialisé sur cette espèce de poisson pour laquelle, je voue une quasi dévotion (d'ailleurs comme pour un nombre important de chasseurs). Je pêche principalement en Bretagne Sud, également mais de façon moindre sur le reste du pourtour de la Bretagne . Je ne dédaigne pas également les eaux chaudes et claires de la Méditerranée espagnole durant l'été afin d'y traquer le denti, ma deuxième passion, mais ceci est une autre histoire. En utilisant le courant pour me déplacer quasiment sans palmer, je me laisse porter sans fatigue par celui-ci à la recherche du poisson sur des étendues importantes. Ceci avec la plus grande discrétion, puisqu'il y a absence de bruit de moteur. J'évite ainsi de déranger le poisson présent par les nuisances sonores. Les bruits ayant pour effet de les rendre nerveux, mais aussi de les cantonner plus profonds. Phénomène que l'on remarque bien durant les mois d'été lorsque la circulation des bateaux devient intensive. ( on peut parler à cet égard de pollution sonore.) Ma prédation se limite à couvrir ma consommation personnelle et celle de ma proche famille (comme je le dis souvent un poisson pêché, c'est un poisson mangé). Je Lorsque l'on pêche dans une pierre à bar, il limite ainsi, le nombre de prises faites sur ne faut la visiter qu'une ou deux fois l'année une saison, (privilégiant ainsi le qualitatif sur au plus. Je pratique la plus grande partie du le quantitatif ) je préfère faire venir plutemps la pêche en dérive sur de plus ou sieurs fois le banc, afin de faire ressortir de celui-ci, à un moment ou un autre la pièce moins grandes pâtures. Je ne chasse quasiment le bar qu'à l'agachon , ceci afin de respecter, un certain esprit d'éthique qui m'interdit de pêcher ce poisson à trou (ceci afin de préserver au mieux la présence de celui-ci dans son habitat naturel et ainsi gérer au mieux la ressource). La pratique de l'agachon autour des pierres, permet de faire sortir le poisson de celles-ci. 16 de choix. Pour arriver à ce résultat, j'utilise la présence des autres variétés (comme les dorades grises ou les mulets) présentes en extrémité de mon fusil et en les laissant s'adapter à ma présence, ceci sans les effaroucher. Le tir doit être effectué proprement en essayant de sécher systématiquement le poisson en pleine tête, je préfère d'ailleurs laisser repartir celui-ci , que de mal le tirer ou pire de le perdre déchiré, question de respect pour la prise. En règle générale, on doit se placer dans le sens du courant, en utilisant les décrochements qui protègent de celui -ci , en se positionnant soleil dans le dos. Les bordures de langues de sable, entourées par des forêts de laminaire, sont à rechercher également. Le matériel Ne pêchant que quasiment à l'agachon, j'utilise presque exclusivement une arbalète d'un mètre, équipée d'un moulinet d'une capacité de trente mètres et d'une flèche de diamètre 6,5. J'utilise parfois également un bobineau afin de baliser principalement sur épave et aussi certaines pierres. J'utilise également une combinaison 6 mm camouflage en lisse refendue pour la veste et du 5mn en sandwich pour le pantalon taille basse. Je suis adepte de la ceinture marseillaise, qui a mon avis conforte plus la sécurité que le baudrier. Les palmes que j'utilise sont des carbones d'une dureté maximum, indispensable pour la pêche dans le courant et en profondeur en Bretagne . Les meilleurs zones sont celles à fort courant et à contre courant . Ceux-ci sont souvent signalés en surface par des tourbillons naissants ou établis suivant le coefficient de marée avec des vents souvent contraires. Ces zones très oxygénées, sont propices au bar , celui-ci étant généralement à l’affût, Participation à la prise de prêt à bondir sur du poisson fourrage de conscience éthique de la Ma méthode de l'agachon Un agachon se commence toujours en passage, ou se reposant derrière ce genre de chasse sous marine surface, bien avant l'immersion proprement configuration. Depuis des années l'appauvrissement gédit : l'approche de la zone doit être la plus sinéralisé de la resssource est une évidence. lencieuse possible, moteur du bateau au raConfronté à cette problématique et afin lenti. Le palmage en surface doit être le plus d'en témoigner, j'utilise depuis un couple discret possible. La préparation de l'apnée, d'années une caméra pour filmer mes acdoit être effectuée le plus discrètement égations de pêche. Ceci bien sûr afin d'immorlement. La coulée, quant à elle, doit s'accomtaliser celles-ci, mais également pour plir avec un minimum de palmage, je présenter l'éthique de la pêche en apnée préconise une descente en feuille morte. Dusous un aspect favorable auprès du grand rant celle-ci, on doit rester a l'écoute des public, mais aussi afin d'emmener les prabruits qui peuvent nous prévenir de la pré- Mais attention, il faut être maître de son tiquants de notre passion vers cette prise de sence ou pas du poisson. Au fond, l'ap- apnée, et également être très bien entraîné conscience collective : "si l'on veut continuer proche du poste doit se faire dans la mesure physiquement, ce style de pêche pouvant à pratiquer durablement, il faut impérativedu possible à l'indienne, en se halant avec la s'avérer très dangereuse pour le chasseur ment s'auto discipliner pour contribuer à main libre, plus qu'en utilisant les palmes, ou lambda .Parfois je pêche également le bar à une gestion durable de la ressource". en se laissant porter par le courant, (pour ce, la coulée, lorsque je tombe sur une nappe, Pour cela, je souhaiterais la mise en place il ne faut jamais lutter contre le courant mais située sur des fonds parfois importants, il d'un repos biologique (de janvier à fin mars plutôt utiliser celui-ci), l'agachon venant clô- m'arrive de couler sans palmer sur le banc. pour le secteur atlantique qui borde les turer ce déplacement. Il ne faut, jamais traverser celui- ci, mais plu- côtes bretonnes), interdisant la pêche totale tôt rester légèrement en dessus des pois- du bar pendant la période de frai, et applisons, la difficulté relevant surtout du tir, car cable à toutes les formes de prélèvement. les distances sont faussées, le poisson en Personnellement, je suis favorable égalemouvement et de plus tirer par dessus ( Il ment à l'installation de quotas pour tous, faut dire qu'il est de plus en plus rare de ceci est à mon sens, la seule solution pour tomber ainsi sur des bancs pélagiques...). gérer durablement un stock qui s'appauvrit d'année en année. Si de telles mesures ne sont pas prises, on risque à mon sens, dans un très court avenir, d'assister purement et simplement à la disparition définitive de ce Le choix du poste sera primordial, il devra merveilleux poisson emblématique de nos être placé à l'ombre de la roche, en utilisant côtes.... un maximum la forme de celle-ci pour se caJean-Yves moufler du regard du poisson afin d’exciter Gislais sa curiosité innée. 17 SOMMAIRE Environnement Parc National des Calanques : Les machiavéliques Zones de Non Pêche Réflexion sur la politique environnementale du GIP des Calanques 18 L’instauration des zones de non pêche dans le futur parc national cristallise à elle seule toute la colère et l'incompréhension des usagers de la mer. Tous s'accordent à dire qu'elles sont trop grandes ou à l'inverse trop petites, mal situées, trop nombreuses etc... Mais ce que peu de gens savent c'est qu'elles reposent sur une tromperie qui a pour but à terme d’exclure les activités de prélèvement en zone de cœur, allant bien au delà des directives ministérielles. Aussi, pour bien comprendre ce qu'il se trame, il est bon de rappeler la politique actuelle du GIP des Calanques . Selon la dernière version de la charte, les zones de non pêche permanentes (ZNP) à la création du parc seront au nombre de sept, couvrant 10 % du cœur marin du futur parc soit 4350 hectares environ. Cette surface devrait doubler progressivement pour atteindre une surface égale à 20 % de la surface du cœur d'ici 2020. Cette obligation, toujours selon le GIP, répond aux directives du Grenelle de l'environnement rendant obligatoire le classement de 10 % des eaux sous juridiction Française en aires marines protégées (AMP) avant 2012 et 20 % avant 2020, soit près de 2 millions de km2 au total . Les gestionnaires nous rappellent que cela a été confirmé par le CNPN (Conseil National de Protection de la Nature) dans son dernier avis. Le GIP des calanques et les élus chargés du projet prétendent œuvrer selon les directives du Grenelle afin de respecter ces engagements internationaux. Mais conscients des difficultés de mise en place ils proposent d’instaurer progressivement ces mesures en « étroite » concertation avec les usagers. Pour résumer les élus ainsi que les gestionnaires nous certifient agir dans le seul respect du Grenelle de l'environnement qui rend obligatoire le classement de 20 % du cœur en ZNP. Cette directive émane directement du ministère et ils ne peuvent y déroger. Mais heureusement qu'en pesant de tout leur poids nos élus sont parvenus à échelonner l'inévitable, appliquant ainsi la bonne vieille stratégie du report des responsabilités (ce n'est pas ma faute, ou encore ce n'est pas moi c'est lui). Pourtant, en se penchant sur ces fameuses directives ont s'aperçoit très facilement que les gestionnaires et les élus font une confusion qui ne peut être que volontaire entre les AMP et les ZNP. Ainsi pour plus de clarté, il est bon de savoir qu’une Aire Marine Protégée est une zone délimitée dans laquelle s'applique diverses mesures réglementaires destinées à préserver et gérer le milieu et les ressources halieutiques. Il existe plusieurs types d'AMP dont les parcs nationaux avec un espace marin. Dans ces AMP nous distinguons 6 niveaux de protections (du 1er niveau, protection totale, au 6eme niveau, gestion des activités humaines dans un objectif de gestion, préservation et protection). Une Zone de non Pêche est quand à elle une mesure réglementaire de gestion de la ressource halieutique mise en place dans une aire marine protégée au même titre que d'autres moyens de gestion (quotas, périodes de non pêche, etc...). Fort de ce constat, nous constatons que le cœur marin du futur parc ayant une réglementation spéciale est une AMP et les ZNP qui s y trouvent ne sont qu’un outil de gestion . C'est donc le cœur en son entier ( 43500 Ha) qui est pris en compte pour l'obtention du classement des 20% des eaux sous juridiction française en AMP d ici 2020 et non pas les ZNP dans le parc qui en elles-même, représentent une mesure de gestion au même titre que les quotas, les mailles les périodes de repos ... Il n'y a donc au sein des AMP, aucune obligation de pourcentage de ZNP qui serait dictée par le 19 Grenelle, contrairement à ce qu'affirment les gestionnaires du GIP qui déforment à leur convenance la réalité et font une confusion bien volontaire entre ZNP et AMP. Dans quel but me diriez vous ? Tout simplement celui de berner le bon père de famille afin de justifier et d’imposer une sanctuarisation qu'ils ont décidé pour le territoire des Calanques. N’oublions pas que le conseil scientifique du GIP est composé de scientifiques travaillant ou ayant travaillé également sur Port Cros et ayant une vision très « intégriste » de la gestion des ressources et de la protection de la nature. Cette première manipulation des directives du Grenelle de l'environnement qui pourrait tromper facilement une personne non initiée est complétée par une seconde manipulation plus grossière, complémentaire et tout aussi efficace. En effet durant toute la phase de concertation et aujourd’hui encore, le GIP et son président n’ont cessé de s’ériger en victime, expliquant qu’ils ne comprenaient pas le refus des pêcheurs alors que seulement 10% du cœur était classé ZNP ce qui peu sembler bien peu même en prenant en compte les 20% prévus d ici 2020. Mais en y regardant de plus prés, on s'aperçoit que le cœur de parc est immense. Il s’étend jusqu à 10 milles au large et est composé majoritairement de plaines détritiques sans grande (voir aucune) valeur pour la pêche aux petits métiers ou de loisir. En réalité seule une surface bien moindre du cœur présente un réel intérêt. Il s’ agit majoritairement du linéaire côtier des Calanques et des îles, ainsi que les têtes de canyons sous-marin . Ces zones concentrant les ressources halieutiques sont majoritairement classées en ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique, dont la cartographie est consultable sur le site du GIP) . lire la suite En toute logique c’est donc par rapport à la surface totale de ces zones (ZNIEFF) et donc principalement par rapport au linéaire côtier et aux têtes de canyons sous-marins que devrait se calculer la surface des ZNP écologiquement, socialement et économiquement acceptables et non pas par rapport à la surface totale du Parc. Ainsi lorsque l’on calcule le pourcentage du linéaire côtier occupé par les ZNP actuelles, on s'aperçoit qu'elles en confisquent en réalité 17 km, c est à dire 30% des 56 km de côtes se trouvant dans le parc ( 50 % du linéaire côtier dans les îles et 18 % du linéaire côtier dans les calanques) . A cela s’ajoutent les grandes ZNP de Cassidaigne et du Veyron (3387 hectares) qui confisquent prés de 50% des ZNIEEF du large et qui représentent à elles seules actuellement 75% de la surface des ZNP ( 65% selon le GIP qui ne considère pas la ZNP du Veyron comme étant au large), les 25% restant constituent les ZNP se trouvant sur le littoral. Vue sous cet éclairage, la réalité apparait alors bien différemment de celle distillée par le GIP. On se rend compte que seulement 25% de ces fameux 10% du cœur de parc classé en ZNP suffisent à confisquer 30% des zones côtières où se concentre la grande pour atteindre les fameux 20 % et contrairement aux ZNP instaurées à la création du parc qui sont majoritairement situées au large dans un but certes de protéger des zones remarquables, mais surtout afin de minimiser l'opposition des usagers lors de la création du parc. Les nouvelles ZNP prévues après la création du parc, soit 4350 ha de plus, se concentreront, toujours selon le GIP, prioritairement sur les zones côtières, avec comme priorité les ZNIEFF du plateau des Chèvre et du linéaire côtier compris entre le cap Sormiou et Cassis , et ce, sans concertation ! majorité des usages de pêche, ce qui est énorme. Cependant, les choses ne s'arrêtent pas là. Il faut bien prendre conscience que les ZNP seront doublées progressivement, insidieusement, lors des prochaines années A titre informatif, si l'on calcule la surface que représente la bande des 300 mètres des Goudes au Mugel et des îles incluses , c'est à dire le littoral en cœur de parc (correspondant à peu près aux ZNIEFF présentes), nous instaurant sur des zones réduites (ZNIEFF) où se concentrent les activités de pêches professionnelles et de loisir, il parviendra à exclure du cœur les activités de prélèvement à l'image de port Cros qui à toujours été visiblement son modèle. En conclusion, rappelons nous les propos de Mme la ministre de l'écologie Kosciusko Morizet dans son discours à Monaco le 14 février dernier qui déclarait : « Tous n’ont pas pris conscience qu’une aire marine protégée n’est pas un sanctuaire, mais que c’est aussi un lieu de vie, où les activités de pêche, de loisir et la navigation doivent pouvoir, et peuvent trouver une place. »… Ce discours s’adressait à l évidence aux pertiques sans valeur faunistique et l'affaire sera sonnes s’opposant à la politique environnebouclée. C.Q.F.D. mentale actuelle… Il serait bon que les Pour résumer, en interprétant faussement instances chargées de la mise en place du les directives du grenelle, le GIP des Ca- parc des Calanques en prennent également lanques réussit l’exploit d'obtenir et justifier conscience ! un pourcentage minimum de ZNP, puis en Alexandre SASSATELLI s'appuyant sur un cœur de parc immense, il Les données métriques du document obtient un ratio ZNP /cœur représentant des * ont été calculées à partir de Google Heart surfaces très conséquentes et enfin, en les Les machiavéliques Zones de Non Pêche (suite) 20 arrivons seulement à 1680 ha (pour être exact, il faudrait en plus y soustraire les surfaces des ZNP déjà existantes sur le littoral). Nous constatons que c’est bien en deçà des 4350 ha que représentent les 10 % de plus, prévu d ici 2020. Nous ne pouvons alors que nous rendre à l'évidence : l’intégralité du littoral des calanques sera classé en ZNP. Il ne nous restera que les zones de plaines détri- 21 SOMMAIRE ZNP des Calanques Courrier d'Alexandre SASSATELLI, Responsable de la commission Environnement des Bouches du Rhône FCSM Passion à Madame Nathalie KOSCIUSKO MORIZET Ministre de l écologie, du développement durable, des transports et du logement Marseille, le 15 Janvier 2012 Objet : Zones de non-pêche du futur parc National des Calanques Pièces jointes : - Article de la FCSMP « les machiavéliques zones de non peche » - Réponse institutionnelle de la FCSMP à la version 3 de la charte Madame la Ministre, Monsieur le Directeur de cabinet, L’enquête publique concernant la création du futur parc National des calanques ayant rendu ses conclusions, nous nous devons de vous alerter sur les incohérences du dossier qui se construit dans la précipitation et en dépit des attentes des citoyens. L’enquête révèle que sur les 4484 participations enregistrées, 1768 sont défavorables au projet actuel. Cela représente 40 % d’avis négatifs. Ce fort taux d’avis défavorables se doit de vous alerter sur les lacunes d’un projet concernant la protection de l’environnement qui devrait normalement emporter une large majorité. Par la présente, nous portons à votre attention la problématique des zones de non-pêche (ZNP) qui sont imposées actuellement dans le projet et qui n’ont fait l’objet d’aucun consensus contrairement à ce qu’affirment les élus en charge du projet. Ces ZNP, qui devront être entérinées par décret à la Création du parc National des calanques n’ont aucune cohérence écologique, reposent sur des postulats inexacts et ne prennent pas en compte les usages existants. L’enquête publique montre bien l’opposition générale au sujet des ZNP proposées. Les gestionnaire du GIP des calanques, en charge du projet, reconnaissent que celles-ci devraient être entièrement réétudiées et enfin les commissaires-enquêteurs demandent également que ces ZNP soient redéfinies. Malheureusement, les élus locaux en charge du dossier, prétextant un calendrier serré et les échéances électorales prochaines, semblent refuser de réétudier totalement les ZNP pour la version 4 de la charte et semblent décidés à faire passer le projet en force. Alors même que de nombreuses contre-propositions ont été faites et sont réellement pertinentes de l’aveu même du GIP des calanques. Il est regrettable qu’un projet qui affectera plus d’un million d’habitants soit bâclé et finalisé dans la précipitation, alors même que les gestionnaires du projet, les enquêteurs publics et les usagers sont unanimes à considérer que le projet actuel n’est pas abouti. Vous trouverez en pièce jointe, un exemplaire de notre avis sur la version 3 de la charte présenté à l'enquête publique. Dans celui-ci figurent nos contre-propositions de ZNP qui reposent sur un équilibre entre protection du milieu, gestion des ressources et maintien des usages de la pêche. Vous trouverez également un article plus « accrocheur » démontrant que la stratégie actuelle dans la mise en place des ZNP ne répond à aucun fondement scientifique. Cette stratégie apparaît comme la conséquence d’une mauvaise interprétation des directives du Grenelle de l'Environnement, qui menée à terme provoquera l'extinction de toute forme de pêche dans les Calanques d’ici 2020, allant ainsi à l’encontre de votre discours du 14 Février dernier à Monaco. Madame la Ministre, nous vous serions gré d’entendre nos doléances et nous souhaitons ardemment que vous pesiez de toute votre sagesse afin que les zones de non-pêche soient réétudiées avant la création du Parc National des Calanques. Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos plus respectueuses considérations. Alexandre SASSATELLI 22 Biodiversité et Aires Marines Protégées. De plus en plus de zones de notre littoral sont soumises à des restrictions de pêche plus ou moins rigoureuses (aires marines protégées ou AMP). Ces zones doivent permettre le repeuplement en certaines espèces par des règlementations ciblées ou, le plus souvent, par des interdictions totales de certaines formes de pêche (réserves marines). La pêche sous-marine est d’ailleurs souvent une des premières pratiques soumise à interdiction. Comme il s’agit de réguler les populations dans leur environnement, le choix des zones à classer en AMP se fait suivant divers critères qui relèvent de l’écologie scientifique. Dans le cas de la création de réserves, il est important que les zones à classer représentent de nombreux habitats potentiels afin de protéger le maximum d’espèces possibles. Par exemple il est plus utile de classer des zones hétérogènes comprenant des herbiers et des tombants rocheux que des étendues sablonneuses. De plus, si plusieurs zones proches sont classées, il faut étudier leur connectivité afin de favoriser la circulation des espèces ainsi que leurs dimensions minimales permettant de protéger des écosystèmes viables. Pour que ces réserves jouent aussi leur rôle de foyer de repeuplement il est aussi important d’évaluer la pression de prélèvement dans les zones adjacentes non-protégées. Protéger la biodiversité ne revient pas toujours à protéger le plus d’espèces possibles. En effet, celles ci ne sont pas « égales » entre elles pour leur valeur écologique. On utilise trois critères permettant d’évaluer la biodiversité dans une zone. Le premier, le plus évident, est le nombre d’espèces différentes qui s’y trouvent. Le second, appelé diversité phylogénétique est l’existence d’espèces uniques qui occupent un rameau particulier de l’arbre du vivant. Si ces espèces disparaissent, on perd beaucoup plus d’information génétique que si disparaît une espèce pour laquelle il existe de nombreuses espèces voisines. Par exemple, il serait plus dommageable que disparaissent les cœlacanthes, dont on ne connaît que deux espèces, plutôt qu’un banal Pomatoschistus minutus ou gobie de sable, membre d'une des familles de poissons les plus fournies (2000 espèces de Gobiidae). Le troisième critère, la diversité fonctionnelle, fait appel aux fonctions écologiques particulières des espèces. Par exemple, sur 35 espèces de poissons perroquets, seul le perroquet à bosse érode les récifs coralliens et joue donc un rôle essentiel dans le fonctionnement de cet écosystème. Par contre, lors d’épisodes de surpêche, on a pu observer le remplacement de la fonction prédatrice de certaines espèces par d’autres, « réparant » en quelque sorte l’écosystème. Prenant en compte l’ensemble de ces critères pour la Méditerranée, il apparaît que les côtes d’Afrique du Nord, et en particulier le golfe de Gabès, en Tunisie, sont celles qui regroupent le plus de diversité, bien qu’il n’y existe aucune aire marine protégée! Enfin il est remarquable que, dans de nombreux cas, on donne une importance égale ou supérieure à des critères socioéconomiques plutôt qu’aux considérations écologiques dans le choix des sites. Parmi ceux ci, ont peut remarquer le potentiel de maintenir ou d’augmenter des activités économiques comme la pêche traditionnelle mais aussi la plongée et les activités écréationnelles, les facilités de gestion, la valeur éducative et esthétique, les volontés et enjeux politiques etc… Ces critères sont respectables, mais leur prééminence peut amener à la création de réserves sans grand intérêt biologique et qui auront peu de chance de remplir leurs fonctions écologiques Robot Gradients de diversité des espèces de poissons en Méditerranée. A : Richesse en espèces D : Diversité phylogénétique E : Diversité fonctionnelle Source: Protected and threatened components of fish biodiversity in the Mediterranean sea. Mouillot et collaborateurs, Current Biology, juin 2011 23 SOMMAIRE Ca y est c’est l’hiver, il suffit de jeter un œil dehors pour se rendre compte que l’été est reparti en Méditerranée… (Il fait toujours beau là bas, c’est une honte, je leur foutrais un impôt sur le temps d’ensoleillement moi !) Et si l’on veut continuer à se motiver pour enfiler la 7mm et affronter les eaux froides du début de l’année il faut bien se rendre à l’évidence : le poisson ayant déserté la côte il faut partir traquer la Pecten Maximus. Evidemment il ne suffit pas de se mettre à l’eau pour remplir son sac, les coins à coquilles sont comme les coins à truffes : ils doivent rester secrets… Dès lors le repérage devient obligatoire, et un bon indice est souvent donné par les coquillards ou même par les CSM eux-mêmes dont les planches bien rouges s’aperçoivent de loin quand on se balade sur l’estran. Sinon une autre possibilité est d’acquérir à prix d’or le sondeur Ploufix 2000, qui permet de repérer les coquilles dans un rayon de 300m avec une précision diabolique. Et puis il faut aussi se rappeler des longues sorties estivales mises à profit pour découvrir de nouvelles zones. L’année dernière je suis ainsi tombé en plein été sur un point où je n’aurais jamais songé à aller chercher des coquilles et qui en était couvert. Une telle tache ne devant pas être saccagée je n’y suis allé que trois fois durant l’hiver, juste pour aller ramasser en quelques apnées mon quota. Et là attention la règlementation est stricte : 30 coquilles par personne et par jour, taille minimale suivant les zones 10.2 ou 11 cm, je ne peux que vous encourager à prendre la maille de 11 cm voire un peu plus pour éviter les soucis. Les dates d’ouverture varient tous les ans, renseignez-vous avant de partir (en général je n’y vais qu'une fois passée la mi-décembre, pour préparer les fêtes !) Je me suis personnellement fait contrôler plusieurs fois sur Granville ou Cherbourg, la coquille étant également ciblée par des braconniers elle fait donc l’objet d’une surveillance stricte prati24 se donne la peine d’attendre la basse mer, il m’est arrivé d’en ramasser dans moins de 2 mètres d’eau à Chausey, j’avais pied ! Toutefois il faut quand même mieux tabler sur une dizaine de mètres de hauteur d’eau si vous voulez avoir vos chances d’en faire quelques unes. Les grands sportifs se servent aussi des coquilles pour parfaire leur entrainement en mer, et vont parfois les chercher sur plus de 20m d’eau, c’est assez fatiguant mais plutôt gratifiant de sortir de l’hiver en pleine forme avec de bonne sensations. Je précise que sur ces profondeurs on ne remonte que une à trois coquilles sur les apnées fructueuses, et il arrive souvent que l’on ne puisse pas réunir les 30 coquilles du quota. L’hiver dernier par exemple je suis sorti avec Nicolas L. en partant de Dielette pour chasser autour de la pleine mer entre 18 et 20m de fond et je peux vous dire que se changer quand il fait 4°C dans l’air c’est vivifiant. Au final malgré la présence du champion on ne fera que 40 coquilles à 2 avant de rentrer complètement gelés (avec un grand frais de Nordet fallait être cinglé pour sortir, mais la côte nous a bien protégés). Voilà le topo est complet, maintenant que vous avez les clés de la réussite posez-vous la question : « Combien de temps suis-je capable de tenir en apnée à 12m dans l’eau à 7 ou 8°C ?», car la résistance au froid est primordiale, il est rare de dépasser 1h30 de chasse aux coquilles en février… Le matériel : Une jauge de 11 cm Une tenue en 7mm Un petit et un grand filet Une dague Une bouée Un sondeur Ploufix 2000 Et pas d’arbalète ! Piotr1 Environnement Technique La collecte des coquilles St-Jacques quée souvent depuis la côte et avec des jumelles ! Pas d’inquiétude à avoir si vous êtes dans les règles, les gendarmes maritimes sont des gens courtois (la seule chose embêtante c’est que ceuxci arrivent toujours au moment ou vous sortez de l’eau tout gelé, et le contrôle dans le froid peut parfois être pénible). Une bonne thermos de café et voilà des degrés en plus pour le contrôle ! Pour revenir à notre sujet si la plus grande difficulté de cette pêche c’est la localisation de la cible convoitée, ce n’est pas la seule et unique difficulté : Il ne faut jamais avoir les yeux plus grands que les poumons ! J’ai pu m’en rendre compte une fois il y a pas mal d’années en cherchant à battre un record personnel idiot : j’ai voulu en remonter un maximum en une seule fois. Une, deux, trois, facile… Quatre, cinq, six… super y en a plein ! Sept, huit, neuf… pfff je commence à forcer pas mal. 10, 11… Là il faut vraiment que je remonte, et avec mes 2.5 kilos en plus. Et en crevant la surface j’ai vu danser les petites lumières bleues devant mes yeux, tout près de la syncope mortelle pour deux ou trois coquilles de trop ! Bon pour ne pas finir sur cet épisode peu glorieux je tiens également à signaler les bonnes surprises de l’hiver, les victimes collatérales : En passant son temps à scruter le sable dans votre recherche des fameuses scalops, pensez à tenir prête votre dague de chasse, j’ai ainsi ramené souvent des grosses plies d’hiver, jusqu’à 3 kg, et même un turbot une fois, poignardé juste au bon endroit ! Remarque : une fois poignardé pensez à mettre la main dessous pour maintenir le poisson collé à la garde, sinon vous l’aurez tué pour le voir partir ! Enfin les profondeurs à atteindre sont loin d’être abyssales pour peu que l’on Poisson flûte, une rencontre exotique de moins en moins improbable ! Vous avez été plusieurs cette année, à nous faire part de votre rencontre avec ce poisson peu banal en nos mers tempérées. Nous tenons à vous remercier pour vos contributions spontanées qui donnent un sens réel à la notion de veille écologique. Elles démontrent également le rôle d'observateur privilégié qui peut être le notre et nous confortent dans l'idée que nous nous faisons du chasseur sous-marin moderne. Bientôt un carnet d'observation sur le site FCSMP ? On y travaille ! 25 SOMMAIRE Rencontre avec EDK Eric De Keyser : Auteur Réalisateur Réalisateur de documentaires et reportages sur la chasse sous-marine, la pêche et la chasse. Chroniqueur chasse sous-marine sur Seasons (2002) et fournisseur depuis 2003 de sujets pour le magazine Seasons En Pratique et Rencontres du Terroir Prise de vues : spécialisation images sous-marines et aériennes, DVCAM, HD Montage : Avid MC5.5, Final Cut Pro 7 et Première Pro CS5, Color Editeur du site web chasse-sous-marine.com et Président de l'association Bleue Marine Rédacteur depuis 1996-2006 pour Apnéa, Océans, Plongeur International, Free Diving & Spearfishing News, ChasseSub 26 Convivialité et partage avant tout Tous les jours de nouveaux viennent s'inscrire sur le forum, c'est la preuve que la csm est bien vivante et recrute de nouveaux adeptes. Je constate que beaucoup de jeunes sont attirés et passionnés par la csm. Ils n'ont pas la même mentalité que leurs aînés. Cela se traduit dans la nature des échanges sur le forum. Je constate aussi que si les inscrits de la première heure sont moins présents, d'autres ont repris la place laissée vide. De nombreux csm dispensent toujours conseils et savoirs aux nouveaux. Et ça tourne comme ça depuis plus de 10 ans. La fréquentation de chasse-sous-marine.com est en hausse chaque année. Les meilleurs mois on enregistre plus de 60 000 visiteurs uniques ! Bien sûr tout n'est pas idyllique sur les forums, ce n'est que le reflet de notre société avec les mêmes travers. On y rencontre parfois des menteurs, des vantards, des cinglés, des grossiers et vulgaires personnages qui se laissent aller sous couvert d'anonymat. Mais cela n'a jamais découragé la grande majorité de gens "normaux". Quelle place tiennent les idées de la FCSMP au sein du forum ? Dès la création de la FCSMP, j'ai fait en sorte que le forum puisse être un relais d'information de toutes les fédérations existantes (FFESSM, FNPSA et FCSMP). Le forum s'est très vite imposé comme un lieu de débats où chacun a pu s'exprimer très librement, où les propos ont dérapé parfois. Pour ma part je suis resté sur la réserve. On a pu me reprocher ma neutralité dans les joutes qui opposaient les "porteparole" des fédérations, mais ma place de modérateur et d'administrateur du forum m'imposait, je le crois, cette relative impartialité ou tout au moins objectivité. Je constate d'ailleurs sur le forum que de plus en plus d'internautes revendiquent leur appartenance à la FCSMP ou en tous cas leur adhésion à la charte. Comment vois-tu l'avenir de la csm ? Personnellement j'ai toujours pensé que la FFESSM avait failli à sa mission (promouvoir la csm et la défendre) et elle continue de faillir, alors même qu'elle dispose des moyens indispensables et nécessaire pour remplir cette mission. L'avenir ne pouvait donc s'écrire qu'en refondant la chasse sous-marine en dehors de la fédération historique. La stratégie qui consiste à penser qu'il vaut mieux se battre à l'intérieur qu'à l'extérieur a montré ses limites sous la présidence du Président Blanc. Avec le Président Blanchard qui semble mieux disposé à l'égard des chasseurs, il ne faut pas se leurrer, il n'y aura pas de révolution interne. La FNPSA souffre de son image "sectaire". Elle court derrière une délégation qu'elle n'obtiendra probablement jamais. Je suis très sceptique sur son avenir parce qu'elle n'a pas su répondre à temps et pleinement aux besoins de représentation qu'attendaient les csm. C'est pourquoi j'ai tout de suite adhéré aux idées de FCSMP même si je ne suis pas toujours complètement d'accord avec tout, mais sur l'essentiel je me reconnais dans les valeurs qu'elle défend. Au crédit de la FNPSA, je reconnais qu'ils ont créé une école de csm qui semble bien tourner, mais c'est insuffisant pour rassembler largement. 27 La FCSMP, contrairement aux deux autres, ne s'est pas donnée la vocation de devenir une organisation qui pourrait administrer la csm. Elle se contente de jouer un rôle actif dans la défense de nos intérêts, comme un syndicat ou un lobby. Elle a obtenu des résultats significatifs qui sont la preuve qu'une mobilisation militante peut faire bouger les choses au plus au niveau. Elle se bat sur de nombreux fronts. Je suis admiratif devant toute cette énergie déployée par quelques hommes pour l'intérêt général. S'il y a dix ans un nouvel avenir semblait pouvoir s'écrire, et j'y croyais, aujourd'hui je suis bien moins optimiste. Pour moi l'avenir doit se reconstruire sur de nouvelles fondations, ensemble avec toutes les bonnes volontés de tous les camps. Je suis persuadé que la FCSMP a un rôle fédérateur à jouer dans les deux prochaines années. Mais impérativement en dehors de la FFESSM. Propos recueillis par Christian GENETE Photo Frédéric Buyle Entretien Eric, retrace pour nos lecteurs la genèse du forum chasse-sous-marine.com En 1999, Internet se propage dans la société, j'ai l'envie d'utiliser ce média pour diffuser plus largement des informations sur la chasse sousmarine. Par ailleurs je venais de réaliser mon premier film vidéo de chasse sous-marine et j'imaginais que c'était là aussi un formidable moyen de promotion. En 2001 pour répondre à l'attente pressante de très nombreux chasseurs qui comme moi se sentaient isolés dans leur passion, je créé le forum qui a connu immédiatement le succès qu'on lui connaît aujourd'hui. Premier site francophone de chasse sous-marine, loin devant les autres. 10 ans après quels constats fais-tu ? A ce jour plus de 9000 inscrits ont trouvé là le moyen de s'informer, de partager, de se rencontrer. Le forum a créé une véritable dynamique de rassemblement, un lieu de débats et d'idées, un sentiment d'appartenance très fort à une communauté. lire la suite Rencontre avec EDK Ses réalisations CHASSE SOUS-MARINE SUR LA CÔTE BASQUE EDK Filmographie 2012 Projets : ■ Rencontre avec les cétacés de la Côte d'Azur : Documentaire – 52’ / ■ CSM du Denti : Documentaire – 52’ / Transparences Productions et Seasons. 2011 ■ Le Jeu de l'Homme et du Poisson : Documentaire – 52’ / Transparences Productions et Seasons. ■ L'heure du loup : Documentaire – 52’ / Transparences Productions et Seasons. Nous observerons également les espèces chassées lorsqu’elles évoluent dans un milieu protégé des intrusions humaines. Et nous comparerons leurs comportements à ceux de leurs congénères placés face à l'homme-chasseur. Ce faisant, nous vérifierons que les poissons sont bien « allés à l'école », et qu’ils sont même de très bons élèves… Nous ferons au passage l'état des lieux de quelques espèces emblématiques de la chasse sous-marine en Méditerranée (dentis, sars, dorades, loups, corbs). En contrepoint, nous expliquerons comment les chasseurs ont du apprendre, eux aussi, à affiner leurs techniques pour continuer à pêcher avec succès. Pour cela, il leur a fallu observer, analyser, improviser, essayer, innover, expérimenter, s'entraîner, se surpasser. Nous décrirons cette «école permanente du pêcheur» à travers l’expérience et le portrait de quelques chasseurs qui ont tous compris fallait plutôt sortir des sentiers battus et des enseignements obsolètes… et retrouver des visions et des pêches d'antan. Le Jeu de l'Homme et du Poisson (film en cours de tournage) Après des années de pratique, on croit savoir… Et pourtant le poisson nous surprend toujours et nous échappe encore. « Il nous oblige à nous remettre perpétuellement en question », reconnaissent les pêcheurs. L’objectif de ce film est de mieux comprendre les mécanismes permanents d’adaptation qui conduisent à la survie des espèces (côté poissons) et à toujours plus d'analyse et de moyens techniques (côté humains). Nous apporterons des éléments de réponse aux questions que se posent tous les chasseurs sous-marins. Nous irons notamment collecter ces réponses en allant à la rencontre des témoins de l’« âge d'or » qui évoqueront leurs souvenirs, forcément enjolivés par le temps. En interrogeant ces chasseurs –dont beaucoup pratiquent encore la chasse sous-marine- nous mesurerons l’adaptation des pratiques qu’a provoqué le changement de comportement des poissons. 28 2010 ■ Profession Pêcheur sous-marin : Documentaire – 52’ / Campagnes Productions et Seasons. ► Film sélectionné au Festival Mondial de l’image sous-marine ■ Chasse sous-marine au Pays Basque : Documentaire – 52’ / Transparences Productions et Seasons. ■ Chasse s/marine au Féminin : Documentaire – 52’ / Transparences / Campagnes et Seasons ► Film sélectionné au Festival Mediterranea de l’image sous-marine ► Film sélectionné au Festival International du Film d'Aventures 2009 ■ Chasse sous-marine en Corse : Documentaire sur la chasse sous-marine 52’ / Campagnes Productions et Seasons. Diffusé sur Seasons ► Film sélectionné au Festival Mondial del’image sous-marine ■ Chasse sous-marine sur les Epaves : Documentaire sur la chasse sous-marine – 52’ / YN et Seasons. Diffusé sur Seasons ► Mediterranea de Bronze au Festival Mediterranea de l’image sous-marine ► Prix de la Ville de Toulon au Festival International du Film d'Aventures ■ Pêches Tropicales en Méditerranée : Documentaire sur la tropicalisation de la Méditerranée 52’ / Transparences Productions et Seasons. Diffusé sur Seasons 2008 ■ Chasse sous-marine par petits fonds : Documentaire sur la chasse sous-marine 52’ / Transparences Productions et Seasons. Diffusé sur Seasons ■ Liches et Sérioles : Documentaire sur la chasse sous-marine 52’ / Strawberry Films et Seasons. Diffusé sur Seasons ■ Chasse sous-marine à l’Ile d’Yeu : Documentaire sur la chasse sous-marine à l’île d’Yeu 52’ / Eliocom et Seasons. Diffusé sur Seasons 2007 ■ Chasse sous-marine en Nouvelle-Calédonie : Documentaire avec Pierre Frolla sur la chasse s/marine dans le lagon Calédonien. 52’ / Strawberry Films et Seasons. Diffusé sur Seasons ■ Arcs en Ciel : Documentaire sur la chasse à l’arc dans les Alpes-Maritimes. 52’ / Strawberry Films et Seasons. Diffusé sur Seasons 2006 ■ Chasse sous-marine profonde : Documentaire sur la chasse sous-marine profonde. 52’ / MC4 et Seasons. Diffusé sur Seasons 2005 ■ Les Hommes Poissons : Documentaire sur la chasse sous-marine en Manche, Atlantique et Méditerranée. 52’ / MC4 et Seasons. Diffusé sur Seasons 29 ■ La Mer de Cortez : DVD chasse sous-marine en Mer de Cortez 26’ / Bleue Marine et Apnéa mag. 2004 ■ Thon sur Thon : Documentaire sur la chasse sous-marine à Mayotte 13’ / Bleue Marine ► 1er Prix au Festival Mondial de l’image sous-marine de Mayotte ► Film sélectionné au Festival Mondial de l’image sous-marine d’Antibes ► Film sélectionné au Festival International du film sous-marin de Belgrade 2001 ■ Expédition Geyser : Documentaire sur la chasse dans le bleu avec Jack Passe 52’ / Bleue Marine. Diffusé sur Seasons 2000 ■ Abraham Rock : Documentaire sur la chasse sous-marine en Côte d’Ivoire 40’ / Bleue Marine & Hexagone Vidéo Diffusé sur Seasons ■ Le championnat de France : Reportage sur le championnat de France 2000 40’ / Bleue Marine & Hexagone Vidéo Fourniture d’images d’actu à M6, France 3, Cannes TV. 1999 ■ Les leçons de l’expérience : documentaire sur les techniques de chasse en Méditerranée avec le champion d’Europe 52’ / Bleue Marine & Hexagone Vidé SOMMAIRE La charte du pêcheur sous-marin au-delà des frontières ! Qui aurait pu penser qu’un jour la charte du pêcheur sous-marin, texte que nous avions initialement écrit pour fonder le socle de notre engagement, traverse nos frontières ? Et bien, deux ans après avoir parapher, une première fois, ce texte conjointement avec la FFESSM, c'est maintenant chose faite ! Une troisième fédération, italienne cette fois, la FIPIA, nous rejoint et adopte à son tour la charte du pêcheur sous-marin comme texte référent, lui donnant ainsi pour la première fois une dimension internationale ! En effet, samedi 14 janvier à l’occasion du 14ème Salon de la Plongée, le texte a été cosigné par les trois parties : FCSMP, FFESSM et FIPIA. Gageons qu’il ne s’agisse là que d’un premier pas et que dans un futur proche, l’éthique que nous prônons et défendons depuis toujours, franchisse de nouvelles frontières ! Mais où sont les CR d’antan ? Mercredi matin, a l'aube, pas de vent, température clémente, pas de courant ... ça sent la sortie plutôt agréable. Je fais chauffer le bateau, je m'habille et direction les iles. Premier spot, la mange est localisée mais présente. La visibilité laisse un peu a désirer donc parfois les descentes sont hasardeuses, mais ne nous plaignons pas seul au milieu de l'eau c'est que du bonheur. Sur un énième agachon en bordure du tombant, je me tapis dans les posidonies. Pas trop de mange, juste un sar qui vient me voir paisiblement en bas en droite, je l'observe mais mon regard est attiré par quelque chose à gauche. Je tourne juste les yeux tel le caméléon pour ne pas bouger et effrayer ce qui a attiré ma curiosité. Une tête de poisson m'observe. Qu'est ce qu'il me veut celui-la ?... Oh putain, il ressemble bien a un denti. Sur le coup je me dis qu'il est a 50cm du masque et qu'il doit faire 500Gr, mais en tournant la tête, je le vois effectuer son virage a 3-4m de moi ... C'est plus le même bébé !! Il commence a repartir vers le large lorsque j'oriente le fusil vers lui, un léger bruit de gorge, il tourne presque en limite de visi et me vient droit dessus. J'attends qu'il tourne et l'aligne en plein milieu du corps alors qu'il doit être à 1m de la flèche. Il se met à sonder direct et je le vois s'enraguer direct quelques metres en dessous du tombant. MERDUM ! C'est la première fois qu'un poisson s'enrague !!! Arrivé a la surface, je ne le vois plus. Je garde le fil en tension ... et là, le miracle se produit, je sens le fil partir vers le large. Il s'est déragué tout seul comme un grand !!! Je le re monte sans trop de difficulté: 3Kg d'émotion !! De gauche à droite : Francis Merlo, vice président de la FFESSM, Jean Louis Blanchard, Président de la FFESSM, Pascal Mathieu , président de la FCSMP, Fulvio Calvenzi, président de la FIPIA Joel Bréchaire, président de la commission pêche sous-marine de la FFESSM. 30 33 31 Pour moi la pêche est faite, mais il est encore tôt, autant continuer. Je change de poste. Les conditions sont identiques sauf que la mange est totalement absente ... Bon, on fera avec tant pis. Un bateau de bulleux s'approche timidement, je lui fais coucou, il répond et au final aura pitié de moi et partira une centaine de mètres plus loin. J'essaye de me glisser entre les blocs pour essayer de surprendre un sar ou autre chose. Pas grand chose à se mettre sous la dent. Je continue a agachonner, tranquille ment, sans pression ... Et alors que je regardais en bas du tombant, je vois quelque chose arriver du bleu, je lève les yeux et le fusil. Une magnifique sériole a l'intention de me passer dessus impunément !!! Je lève le fusil,ma flèche est à moins d'un mètre de sa tête. Le coup part, elle sonde direct ! Je remonte à la surface et essayant de la maitriser, puis presque plus de tension dans le fil ... aie !! C'est pas possible, vu où je l'ai tiré, elle n'a pas pu se décrocher et le nylon a deux sorties ! Madame a décidé de remonter me voir !! Elle me vient dessus carrément, je ramène le fil pour garder de la tension, elle est flèchée dans l'ouie au niveau des ergots, je suis déjà plus rassuré. Elle re plonge et là je vois le gros tas de noeuds qui s'est formé avec le fil !! Vu où elle est tapée, je la laisse pas partir. Après 2 départs, je l'ai dans mes bras : 6,5 kg de sport !!! Il est 10h, je rentre au bateau, le temps de déméler tous les noeuds et retour au port. Bien belle journée qui s'annonce !!! Le Gobi SOMMAIRE Thierry Sardat et Tangui Le Goff sont deux figures locales impliquées dans la représentation et la défense de la chasse sous-marine en Basse Normandie et en Bretagne, mais aussi dans la vie associative des clubs. Thierry, Tangui, pouvez-vous nous présenter respectivement les clubs dans lesquels vous évoluez l'un et l'autre ? TS : Je milite pour une pêche sous-marine raisonnée depuis plus de 20 ans dans mon Club Coutançais MOANA anciennement affilié FFESSM, FNPSA depuis quelques années pour des raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas ! Je suis vice-président de ce club…. Patrick Hebert notre président anime le club avec bonne humeur et convivialité. 50 membres de tous niveaux pratiquent deux fois par semaine dans la piscine de Coutances mise à disposition gracieusement jusqu'à présent par la Mairie. Les créneaux piscine sont entièrement dédiés à l’apnée. Les entrainements sont encadrés par des bénévoles, mais nous avons fait le choix d’une surveillance accrue assurée par les BNSSA. Des sorties chasses (hors club) sont organisées toute l’année entre adhérents. TL : Un seul club, ce n'est pas suffisant ! Avec 6 autres encadrants, j'anime la section apnée du CSCE à St Malo qui compte 200 adhérents, dont 60 apnéistes. La priorité est clairement donnée à la formation et à l'entraînement en 3 grands groupes : débutants, initiés/confirmés et hockey sub. Nous avons la chance d'avoir une piscine de 50 m et une fosse de 7m qui nous permettent d'assurer 2 séances ou topos par semaine. Dès avril on est en mer pour des sorties apnée/gueuse ou pêche. On clôture par un grand weekend camping/pêche quelque part autour de notre Bretagne… Hors club on pêche toute l'année. Bulles'O est mon 2ème club (AS d'entreprise); 90 plongeurs dont 20 apnéistes réguliers. On a 2 créneaux par semaine (piscine ou fosse) sur le break de midi. Club principalement tourné sur la formation, nous sommes 2 encadrants apnée à partager l'animation de nos entraînements. Ces 2 clubs FFESSM adhèrent aussi à la FCSMP ! Quel est votre vision de la chasse sous-marine et des chasseurs sous-marins que vous avez l'habitude de côtoyer ? TS : Le recul (privilège de l’âge) que j’ai maintenant sur la chasse sous-marine me permet de constater que jusqu'à présent notre passion n’a été soumise qu’à très peu de contraintes et que de ce fait la bonne utilisation de notre espace de liberté dépendait surtout de nous et de nos comportements. Le caractère individualiste du chasseur sous-marin, associé à une certaine façon de mettre en scène le résultat des pêches n’a pas toujours servi l’image de notre passion. Maintenant tout va changer avec le regard de l’Etat et celui de l’Europe dans la plupart de nos jardins. La raréfaction de la ressource doit aussi nous interroger sur nos comportements et ceux de tous les utilisateurs de la mer PRO y compris ! Je regrette beaucoup que les mentalités ne changent que sous la contrainte et du temps qui lisse nos excès. 32 Interview Interview croisée Thierry Sardat, Tangui Le Goff Tangui Le Goff et Thierry Sardat TL: Ce qui me frappe le plus, c'est cette passion infaillible qui anime le pêcheur sous marin, convaincu qu'il pratique la plus belle forme de pêche qui soit ! Cependant, tout le monde remarque les changements et se plaint de la raréfaction des ressources, mais il est toujours plus facile d'accuser les autres (pro ou plaisanciers) que de s'interroger sur sa propre pratique et de chercher à évoluer. Je crains que seuls le temps et les dispositions règlementaires nous y contraignent… Chausey, Cancale, Rance, le parc Normand Breton, sont des noms évocateurs riches d'enjeux pour vous, mais est-ce le cas de tous les pratiquants? Comment vivez-vous cela au quotidien de votre pratique ? TS : La mer est unique… les problèmes sont les mêmes partout et les enjeux aussi. Les discussions autour du futur parc Normand Breton mettent en évidence la nécessité de faire évoluer les comportements à tout niveau, mais aussi la difficulté d’entreprendre face aux habitudes qui sclérosent les débats. L’éducation des plus jeunes est une des solutions……elle doit passer par les clubs et les fédés. Pour le moment, je ne vois rien changer au quotidien.... J’espère que le futur sera porteur de raison. TL : Oui notre secteur est magnifique et très diversifié, et je souhaite que nos enfants puissent en profiter eux aussi ! Nos espaces marins étant de plus en plus fréquentés, il est naturel qu'on cherche à les protéger, ceci dans une équité de traitement sur l'ensemble des pratiques. Nous n'y sommes pas ! Bien que les raisons soient comprises par beaucoup de nos pratiquants, si la durabilité de notre activité doit les impacter, alors c'est beaucoup moins facile à accepter … Nous passons pour les emmerdeurs qui distribuent des tracts, demandent de ne plus pêcher les raies, de limiter le nombre de prises, de réhausser les mailles, de tenir un carnet de prises, et en plus de cotiser à la FCSMP !!! Vous travaillez de concert sur le projet de parc Normand Breton, qu'est-ce qui vous a rapproché sur ce dossier et comment se passe votre entente ? TS : J’ai rencontré Tangui accompagné de Yannick à l’AG du Collectif Emeraude Cotentin en 2010, contact tout de suite sympathique et amical. Nous défendons les mêmes valeurs et nous nous sommes mis au travail sans attendre au sein de la section chasse du CEC pour la FCSMP. Nous assurons tous les deux les entrainements apnée au sein de nos structures respectives, ceci nous rapproche également et nous permet de communiquer sur les bonnes pratiques en matière de chasse sous-marine. TL: Avec Yannick (Henry) et Thierry nous partageons la même éthique de la pêche : responsable et durable ! Le rapprochement était naturel ! C'est très constructif de collaborer sur les mêmes dossiers et de pouvoir se partager les présences aux nombreuses réunions ! Le Collectif nous a permis de rencontrer toutes les autres formes de plaisances et de pêches qui ne nous connaissent pas beaucoup (et réciproquement !). Désormais nous arrivons aussi à rencontrer et échanger avec les structures professionnelles. Vous appartenez tous les deux à deux structures fédérales différentes à forte identité, et finalement vous avez conjointement choisi FCSMP pour faire entendre la voix des chasseurs sous-marins dans les concertations auxquelles vous participez, ce n'est pas banal !! TS : Je défends la chasse sous-marine et non une identité fédérale. La Fcsmp par sa structure de représentants locaux , totalement engagés me convient parfaitement . Même si la FCSMP n’a pas les retombées médiatiques qu’elle mérite et par la même les soutiens en terme de finances et d’adhésions, la volonté de faire évoluer la chasse sous-marine et les chasseurs sous-marins reste intacte, à l’image de son conseil d’administration dopé par son Président hors norme ! TL: J'ai toujours considéré la pêche sous-marine comme une activité de loisir entre amis, et je n'ai jamais adhéré à la compétition. Je suis aussi très attaché à la formation et à l'éducation des pratiquants dans les clubs et les stages. Les structures de la FFESSM répondent à ces valeurs. Avec la FCSMP je m'engage sur un autre terrain : la défense de la pêche sous-marine, non plus en interne, mais en externe face aux différents acteurs du milieu marin. A mes yeux, une structure mono activité pêche sousmarine est parfaitement apte à se focaliser et à défendre nos préoccupations "profondes". La pêche sous-marine est à l'intersection des mondes de la pêche, du sport et de la plongée, mais n'appartient à aucun en particulier. Sur le 35, nous sommes présents dans 3 Natura 2000 et un parc marin, ce qui représente beaucoup de réunions ou il faut être présent et se montrer. Avec Yannick et Thierry, et aussi la FFESSM, nous nous partageons ces agendas très chargés ! Longue vie à la FCSMP et à son Mag ! Les deux côtés du miroir - Thierry Sardat 33 SOMMAIRE Parc Naturel Marin du Golfe du Lion Le processus est engagé ! Orientales, et une partie de celui de l’Aude… soit l’essentiel des zones de chasse situées au Sud de Narbonne. Les étangs marins ne sont pas concernés par le parc, et c’est bien dommage au regard de leur rôle de Présentation du parc : "nurserie" auprès des loups et doLe parc concerne 100 km de côtes rades juvéniles et de leur gestion depuis Cerbère (à la frontière espa- pour le moins critiquable (barrages gnole) jusqu’à Leucate, et couvre fermant l’accès à la mer à l’automne 4000 km² environ. Il englobe donc la et donnant lieu à des prélèvements totalité du littoral des Pyrénées- abusifs). Depuis le 13 octobre 2011, on compte une aire marine protégée supplémentaire en Méditerranée : le Parc Naturel Marin du Golfe du Lion. Comme toutes les aires marines protégées, la création du Parc Naturel Marin du Golfe du Lion répond à un double objectif : la protection d’un milieu fragile, et la gestion à l’échelle locale de cet environnement. Le parc sera dirigé par un conseil de gestion (constitué de représentants des collectivités locales, des professionnels, des usagers de loisirs…), et devra définir un plan de gestion pour les quinze années à venir. Le parc et la csm : Concrètement, quelles sont les conséquences de la création du parc pour l’activité chasse-sous-marine ? Le discours des instances du parc se veut rassurant : ils insistent sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une réserve mais d’un parc naturel, sur le modèle des parcs naturels régionaux. Il n’est donc pas question d’interdire des activités, d’autant que l’absence d’études fiables sur la chasse sous-marine ne permet pas de bien saisir son impact sur le milieu. L'étude menée sur le Cap Creus faisant référence jusqu'à ce jour, manque trop d'épaisseur et de rigueur pour être prise au sérieux. Rassurant donc, à priori, car il ne faut pas oublier que pour réussir la mise en place d’un tel projet, mieux vaut éviter de cristalliser les résistances et de provoquer les conflits. En réalité, personne ne peut dire aujourd’hui ce qu’il en sera demain : le plan de gestion n’est pas écrit et il pourrait comporter des zones de cantonnement (n’oublions pas que la France s’est fixée un objectif de 34 Marines Protégées Source : Agence des Aires 10% de réserve maritime), des interdictions d’espèces ou des quotas. De même, personne ne peut présager quelles seront les orientations générales du conseil de gestion. Le parc et la FCSMP : Sur la Côte Vermeille (côte rocheuse des Pyrénées Orientales), le parc vient se superposer au réseau Natura 2000 « Posidonie Côte des Albères ». La FCSMP était présente au COPIL de Natura 2000 et nous avions participé, en 2011, à la rédaction d’un guide pour une pratique respet u e u s e , a ve c les deux autres fédérations de chasse sous-marine. Cependant, malgré cette implication, malgré une rencontre avec M. Yves Compain (chef de mission pour le parc) et la participation à des ateliers de travail sur le parc en 2009, 35 la FCSMP ne fait pas partie des membres retenus pour le conseil de gestion. Motif invoqué : des arbitrages nécessaires devant la multitude d’acteurs volontaires (une soixantaine de membres retenus au final contre la quarantaine initialement prévue). Les chasseurs-sous-marins seront quand même représentés dans ce conseil par la FNPSA et la FFESSM. Nous entendons toutefois assumer notre rôle de défenseur de la csm en restant force de proposition lors de la rédaction du plan de gestion. Rencontrée récemment, Marion Brichet (chargée de mission pour la pêche professionnelle et de loisir pour le parc) nous a donnés l'assure d’intégrer les groupes de travail en charge de rédiger le plan de gestion, qui devra être terminé fin 2014. Ce n’est sans doute qu’à partir de cette date, avec la mise en place des premières mesures, que le parc aura une existence tangible pour les usagers. D’ici là, restons mobilisés et vigilants ! Julien GAYOT SOMMAIRE 7 kg et 84 cm de bonheur ! 5h50 le réveil sonne, l’objectif du jour... un mulet : ça fait une semaine que j’ai une envie d’un carpaccio accompagné d’un bon blanc. 2 heures plus tard je trempe mes palmes sur une pointe des Embiez. La mange est présente et en grand nombre. Je me rapproche du bord, histoire de tirer un poisson à la volée, quand j’aperçois un banc de mulets en train de grignoter à la surface de l’eau. Je m’approche le plus lentement possible et le banc me facilite le travail en venant à ma rencontre, je choisis le plus gros, je vise et... Manqué ! Bon, ça commence bien. Je continue en rasant le bord et un joli loup me gicle dans les palmes pas moyen de tirer, dommage. J’insiste sur la zone avec des agachons dans 8 à 10 m, mais rien ne vient à ma rencontre. Je change de direction et rejoins la pointe où la semaine dernière j’ai croisé un loup monstrueux. Quelques agachons plus tard, je me pose sur 12 m et la mange explose d’un coup. " Oh ça va, je ne suis pas très discret mais quand même, faut pas exagérer ! " A mais non ce n’est pas moi !... Un denti dans les 2 kg passe à 7-8 m de moi, fait un demi-tour, regarde 2 secondes dans ma direction et disparaît dans le bleu. Je retente ma c h a n c e a ve c u n a g a c h o n quelques mètres plus loin, mais ce sont trois beaux loups qui se pointent : ils passent sur ma gauche mais malheureusement un peu trop loin pas moyen de lâcher un tir. J’insiste encore un peu sur la zone mais plus personne ne montre le bout de sa queue. Changement de zone, une petite gravière dans très peu d’eau, où très souvent des loupiots naviguent tranquilles. Je me mets à l’eau, profondeur 3 mètres et 20 secondes plus tard je les vois arriver, ils sont 4 dans les 700-800 g, ils tournent et retournent tranquillement hors de porté, j’essaie de me rapprocher un peu, mais rien n’y fait, au bout d’un moment ils prennent la large . Tant pis je continue mon parcours dans un mètre d’eau, j’avance d’une cinquantaine de mètres en direction d’une pointe, et je prends le temps de m’arrêter pour bien observer vers le large une éventuelle proie au milieu des bancs de saupes, je vais reprendre ma route quand déboulent 3 magnifiques loups qui passent à 4 métres de moi comme si je n’existais pas . Pas moyen de tirer dans cette position, les loups longent la roche devant moi vers la droite, j’arrive à les suivre en me propulsant vers eux avec la main gauche, le plus gros tourne et me montre son flanc, le tir fait mouche au bon endroit le poisson est séché net ! Ce n’est qu'une fois dans mes bras que je me rends compte de sa taille. Je le mets à la ceinture et continue la chasse, mais en fait cela ne dure pas plus 3 minutes, je n’ai plus aucune concentration. De retour au bateau, un petit coup de fil à madame histoire de voir si elle veut bien me porter l’appareil photo à la cale du Brusc pour immortaliser ce moment. H S A L F OS INF Création d'un collectif en Trégor (22) Le 7 Janvier 2012, 31 associations se sont rendues à la Maison de la Mer à Trébeurden pour créer le collectif " Le Peuple des Dunes en Trégor ". Objectif : s’opposer au projet d’extraction de sable coquillier en baie de Lannion en raison des impacts particulièrement néfastes attendus sur l’environnement et sur l'emploi. la FCSMP vient de rejoindre le collectif afin de lui apporter son soutien et relayer son action auprès de la communauté des pêcheurs sous-marins. Agissez, manifestez votre désaprobation ! Signez la pétition du Peuple des Dunes en Trégor. JF83 LE GUIDE PRATIQUE 2012 du chasseur sous-marin bientôt disponible Parution en Avril 36 Porquerolles passe en cœur de Parc Suite à la consultation publique relative à la délimitation du nouveau parc national de Port Cros, la commission d'enquête a rendu son rapport. Ce dernier est sans surprise, favorable aux limites proposées pour l'aire d'adhésion ainsi qu'à l'intégration de l'île de Porquerolles en cœur de parc. Quelques aménagements sont proposés, notamment la création d'un siège supplémentaire pour un représentant de la pêche de plaisance au sein du conseil d'administration. Le processus va suivre son cours avec l'élaboration de la future charte en compagnie de toutes les communes intéressées et des acteurs du territoire d’ici fin 2014. FCSMP qui n'avait pas donné d'avis favorable au projet, continue de jouer son rôle dans la représentation des chasseurs sous-marins et la défense de leurs intérêts. 37 SOMMAIRE Astuce ETAPE 1 Fabrication d'un support de camera Gopro HD sur un fusil Bon aller au boulot ! Pour les outils et matériaux - une plaque d’inox de 1mm d'épaisseur ou bien une plaque de carbone de 20 x 20 cm - une perceuse et un foret de 0,5 - une meule - une feuille de bristol - un feutre noir - un moulinet one ou match complet avec sa platine - une lime à métaux - un pointeau - une disqueuse - colle néoprène - une base autocollante gopro pour surface plane - 5 litres d'huile de coude - 1 pack de 12 pour l' hydratation Etape 1 Prenez la platine du moulinet et la base autocollante de la gopro, disposez-les sur le bristol et faites votre patron. Pour ce dernier comptez bien 15 cm de long et reportez-le sur la plaque inox ou carbone au choix. Des supports adaptables exis- Etape 2 tent dans le commerce, mais Découpez à la disqueuse la vu le tarif pratiqué et la qualité plaque , faites attention à vos du montage le bricolage perso doigts, vous en aurez encore est une solution qui s’impose! besoin. Le premier support que nous Ensuite, adoucissez les angles allons présenter dans ce nuavec la meule et finissez le méro est aux moulinets omer contour avec la lime à métaux . type "match" et "one". La simplicité du montage lui Etape 3 confère une solidité et une lé- Avant de percer, assurez-vous gèreté qui ne perturbe pas le avec la platine que le martir et fait bénéficier d’un angle quage des trous sont bien en de vue qui permet de filmer le face. Il n'y a plus qu’à percer poisson la flèche et le fût du avec la mèche de 0,5 . fusil. Pour ceux qui souhaitent filmer des séquences de chasse sous-marine, la gopro est une des meilleures cameras HD du marché dans sa catégorie. Elle a cependant un petit défaut : aucun support n'est prévu par le constructeur pour son utilisation dans notre discipline. Pour y remédier, voici le premier d'une série d'articles consacrés aux différents supports que l’on peut adapter sur nos fusils ainsi que sur nos masques pour filmer des brocouilles mémorables. N'oubliez pas pour avoir une qualité vidéo optimale il faudra vous procurer une lentille plate car sans elle les images seront floues. 38 ETAPE 2 ETAPE 3 Etape 4 On arrive au montage sur le moulinet. Présentez la platine sur le moulinet et enduisez de colle néoprène la surface qui serra en contact avec le corps du moulin et la platine laissez sécher 5min. Une fois la colle sèche, posez la plaque sur le moulinet et ensuite la platine. Insérez et vissez les écrous d’origine (si la plaque est en carbone mettre des vis plus longues). Le support est prêt à accueillir la base gopro mais ne la mettez pas tout de suite, remontez d’abord le moulinet sur le fusil et ensuite cherchez le bon angle de vue. Une fois que vous avez vérifié l’emplacement, nettoyez à l'acétone le support et collez le. Voilà c'est terminé, il n y a plus qu’a filmer ! A bientôt pour une nouvelle astuce Gopro ! ETAPE 4 HF 100 AIRBALETE 110 Eric snipfish 39 SOMMAIRE Alors, rejoins-nous vite sur le 1er forum francophone www.chasse-sous-marine.com pour trouver des équipiers dans ta région, choisir ton équipement, partir chasser à l'étranger, passer une petite annonce gratuite, s'informer, se perfectionner, échanger… avant de se mettre à l'eau. SOMMAIRE