La poésie ou la liberté de vous le dire

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La poésie ou la liberté de vous le dire
Classe de Première littéraire, année 2010-2011
Lycée Maxence Van Der Meersch, Roubaix
Professeur : Anne Morange
Je te tends mes poings fermés
Pour une fraternité ouvertement déclarée
LA FRATERNITÉ CONTRE
James Noël, « Dernière phrase »,
in Des poings chauffés à blanc,
éditions Bruno Doucey, coll. « L’autre langue », 2010
Atelier poétique
« La poésie ou la liberté de vous le dire »
Blessure
Badmash
Je marche dans le désert
La tête relevée
Un avenir sans père
Dois-je y penser ?
Sauvés par notre mère
Comme naufragés
Je fais face à ce père
Comme un danger
Les tourments s’accélèrent
Je ne peux contrôler
Ma rage et ma colère se sont réveillées
Je suis debout sur terre
Pas encore condamnée
Je chasserai cette misère
Je le promets.
Pourquoi es-tu si bandit avec mon cœur ?
Ton amour est comme les différents aspects de la lune
Parfois fabuleux et magique comme une pleine lune aux vertus
mystiques
Et d’autres fois indécis et discret comme lorsqu’elle tente,
Derrière la brume de s’y cacher
Avec toi c’est tantôt rouge tantôt noir mon cœur !
Dis-moi, pourquoi ce jeu vicieux, pourquoi te fais-tu tant
désirer ?
Le temps est éphémère ne l’oublie pas
Par ta faute mon âme doute, la peur m’affaiblit
Je me fais parfaite pourtant, qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?
Un jour, peut-être, tu ouvriras les yeux je l’espère, mais…
Hélas, le temps aura peut-être passé, mais… je ne nierai pas la
flamme
Cette flamme, la flamme qui m’a consumée chaque jour,
Comme un brasier de désir, mais là…
Qui sait… Une autre flamme se sera peut-être allumée
Là, pour un autre bandit cette fois, mais plus malin que toi
Lui aura su jouer de cela et su saisir sa chance
Au moment parfait ! En parlant de parfait…
Je me serai aussi et encore faite parfaite
Mais lui, bandit comme il est, aura su déceler les secrets de ma
personnalité
Allons, ne sois pas jaloux, ce n’est pas que de l’imaginaire
Tu vois, moi aussi, je peux être bandit avec ton cœur !
Que dis-tu ?... Apparence trompeuse, moi ? Peut-être bien !
Je te parais comment, dis-moi ?
Dure, extravagante, sévère… Tu dis ?
Ne dis rien ! Et laisse-moi t’expliquer
L’habit ne fait pas le moine, le savais-tu ?
Méfie-toi de l’eau qui dort
Méfie-toi du fleuve tumultueux !
Le courant n’est pas aussi fort et dangereux que tu le crois
Je ne nierai pas le fait d’une force
Je l’avoue, je peux, souvent, sur le coup de la colère
Devenir l’incarnation même de la Devî, mère destructrice
Mais suis-je pour autant méchante ?
Suis-je la langue pendante et le symbole du troisième œil
A tout moment ? Non, je te rassure !
Mais l’on ne t’a jamais dit que
La plus belle rose est toujours la plus épineuse
Une épine pique-t-elle toujours à en faire couler le sang ?
Je te laisse le découvrir seul sinon ce ne sera pas du jeu
Mélissa Talaourar
Mélissa Talaourar
Mon bébé
Instabilité sentimentale
Toi que j’ai porté
Durant presque tout une année
Et qui un soir d’été est né
Sache que je t’ai aimé.
Eux, ils ne le sauront jamais.
Que trop jeune j’étais
Et que toutes les nuits tu pleurais
Sur ton front, alors, je déposais un baiser.
Il est vrai que plusieurs fois j’ai sombré
Pensant à t’abandonner
Je n’aurais jamais cru qu’un jour j’oserais
Et pourtant je l’ai fait
Aujourd’hui les années ont passé
Et je te demande de me pardonner
Car mon bébé
Sache que je t’ai aimé
Ce sentiment de haine,
Qui à rien ne mène…
Suivi de cette tristesse,
Qui de même me délaisse
De tous ces sentiments,
Je ne sais lequel ment.
Parfois avec leur contraire,
Parfois plutôt confrère.
Ils se suivent, s’entremêlent,
Me rendant tous bien frêle.
Je ne sais plus quoi penser…
J’aimerais me délivrer,
Pouvoir tous les oublier
Et n’avoir jamais subsisté.
Farah Bounab
Ayoub Zine
Amitié d’un jour
Rivalité
Avec insistance tu me l’as demandé,
Très longuement j’y ai pensé.
Finalement, à l’acte, je suis passé.
Car c’est à toi qu’il est destiné ;
Pour te faire plaisir.
Je t’ai longuement espéré,
Au nom de notre nouvelle amitié,
Qui, je l’espère, ne va jamais finir.
J’aimerais aussi te dire,
Que l’un de mes plus grands désirs
Serait de te rencontrer,
Pour ne serait-ce que t’effleurer
Mais rien ne sert de rêver,
Ce monde n’est pas à idéaliser.
Mais rien ne m’empêche d’espérer,
Pour voir notre amitié durer.
Espiègle que tu es,
Tu es source de conflits.
Tu habites ceux à qui rien ne suffit
Pour les faire s’affronter.
Tu es l’origine des jalousies,
Jalousie qui animes le calvaire humain,
Et le temps n’y changera rien,
Car jamais tu ne faiblis.
Ni bénéfice, ni trop néfaste,
Beaucoup veulent que tu t’effaces,
Car tu es source de crises
Des petites histoires inutiles
Qui mènent à des actes futiles,
Jusqu’à ce que tout finisse…
Ayoub Zine
Ayoub Zine
Pensées de nuit
Le clair de lune lumineux tombe près de mon lit
Comme le gel sur le sol
Je lève les yeux, vers la lune
Abaissant la tête, je pense à mon pays natal.
Les racines, d’où je suis parti
Pour arriver ici
Suann Tan
Promenade en montagne
Toujours plus loin, plus haut, sur la montagne froide,
Sur le sentier pierreux.
Au plus épais des nuées blanches, surgit une maison.
Ma voiture à l’arrêt, je contemple, amoureux, les bois
d’érables
A la brume
Plus rouges, leurs feuilles givrées, que sont les fleurs de
Mars !
Suann Tan
Alarme du temps
Ne pas vendre le passé pour acheter le présent
Ne pas laisser la réalité dévorer l’avenir
Ne pas inhumer le passé en parlant de l’avenir
Ne pas oublier ce qu’on doit faire aujourd’hui
En mettant en avant l’avenir
Suann Tan
Nous nous sommes rencontrés
Nous étions tous les deux muets
Puis pas à pas on s’est rapprochés
Ce n’était que de l’amitié
Mais un jour tu m’as avoué
Que tu m’aimais
Tu ne pouvais plus vivre sans moi
Et que j’étais déjà tout pour toi
Tu n’as pas pu continuer
Car je t’ai tout de suite embrassé
Mais aujourd’hui que s’est-il passé ?
Tu n’es plus à mes côtés.
Juliette Huys
Si on me demandait ce que je désire pour
Noël je répondrais simplement que je ne veux
Pas beaucoup de choses. Il y a seulement une chose dont
j’ai besoin, je me fiche des cadeaux sous le sapin ! Je te
veux juste toi et moi toute seule, plus que tu pourrais le
penser. Fais que mon vœu se réalise, je ne désire que toi
pour Noël.
Seulement toi.
Juliette Huys
Sinistrée
Sinistrée
A tel point, je ne te
Verrais probablement plus.
Car tu m’étais
Autre qu’un inconnu
Que j’ai désormais
Perdu de vue
Sinistrée,
A tel point, ton absence
Remplit mon horizon
Sinistrée,
A tel point, je ne
Distingue plus les saisons.
Sihem Diabi
Sinistrée
A tel point, je ne
Différencie rien :
L’Été, le Printemps,
L’Automne et l’Hiver me
Paraissent éphémères.
Sinistrée
A tel point, je dois me
Nourrir de mes propres
Souvenirs.
Sinistrée
A tel point, je veux
Revoir ton visage aux
Traits si parfaits, qui
N’existent que dans
Mes pensées
Sinistrée
A tel point, je voudrais
Toucher ta peau
Marmoréenne aux éclats
Si chauds de la vie humaine
Que je me remémore avec
Peine
Sinistrée
A tel point, tu aspires chaque
Jour un bout de mon
Âme, de ma vie, de ma
Flamme et de mes envies.
Sinistrée
A tel point, à présent
Quand j’en viens à t’évoquer
Au passé
Sinistrée
A tel point, je reconnaîtrais
Ta voix, que mes souvenirs
Ne dissiperont pas, que
Ce soit quand je songe
Rais, quand je m’éveille
Rais ou même quand je
Mourrais
Sinistrée
A tel point tu es un
Amour perdu
J’avoue
Dois-je t’avouer, quand tu disais
Nous quitter je
Ne te croyais qu’à moitié ?
Dois-je t’avouer, que plus le temps
Passait et je
Remarquais malgré
Les promesses, que
Les traits de ton visage
S’allongeaient par la
Tristesse ?
Était-ce le fait que ton départ
Était prémédité ?
Seul toi le sais
Dois-je t’avouer, que je suis
Nostalgique en
Me rappelant tous
Ces moments uniques
Passés à tes
Côtés ?
Dois-je t’avouer, que les souvenirs
En moi ne périront
Pas jamais ?
Est-ce un mea culpa, que
J’aurais dû te citer, quand
Tu étais encore là ?
Seul, moi le sais.
Dois-je t’avouer, que je me
Surprend moi-même
En écrivant et
En pleurant ce
Poème ressemblant
A un requiem ?
Sauf, que tu m’es pas mort,
Tu es juste parti, et je me plonge aujourd’hui dans les
remords et tu ignores sans doute,
Tout ce que j’ai pu écrire sur
Toi, encore.
J’aurais tant voulu t’avouer tout
Cela quand tu étais près de moi
Papa.
Sihem Diabi
Ce cœur d’enfant qui t’aime
De toi à moi, de moi à toi, je t’aime
Il y a des mots que l’on ne prononce pas,
De jolies phrases que j’aimerais à toi,
D’être si fière de ma maman que j’aime
Il y a des mots d’amour que je t’offre pour toujours
Tes câlins, ta tendresse du premier jour
De ma naissance à ce jour m’ont comblée d’éloges
M’ont donné un si joli cœur où ton amour se loge
Il y a des mots qui me touchent profondément
Tes mots d’amour quand tu me parles, à moi ton enfant,
Quand avec tes plus beaux mots, tu me confies,
D’être si fière, heureuse de l’enfant que je suis.
Il y a des mots d’amour inexistants,
Mais que j’invente et que tu ressens,
Nos cœurs frissonnants, nos corps tremblants,
Le cœur d’enfant qui t’aime, ma belle maman.
Bouchra Driss
Pour que je t’aime
Éloge aux gâteaux
Tendres gâteaux !
Tout chauds
Sortant des fourneaux…
A déguster près du réchaud,
Accompagnés d’un bon sirop
Ben-Sahia Lotfi-Anthony
Mon Amour, si je savais
Si je savais peindre des toiles,
Je dessinerais ton visage si beau,
Dans un ciel parsemé d’étoiles,
Pour te l’offrir en cadeau.
Si je savais faire de la musique,
Je t’écrirais une chanson féerique,
Qui bercerait ton tendre cœur,
Qui t’apporterait le bonheur !
Si je savais sculpter la pierre,
Je sculpterais la statue de l’amour,
Qui aurait ton visage pour toujours,
Que j’installerais dans mon séjour !
Mais je ne sais qu’écrire des poèmes,
Que je te dédie avec mon âme,
Pour toujours tu les garderas,
Jamais tu ne les oublieras.
Je t’aime mon cœur.
Bouchra Driss
Donne-moi le reflet des aurores naissantes
Donne-moi l’arc en ciel que le soleil enfante
Et la rosée du jour bordant sur les matins
Mille gouttes de pluie
Alors je serais mer et tu serais l’écume,
Alors je serais ciel et tu serais la brume
Et nous enlacerions nos cœurs comme nos mains
Donne-moi, je t’en prie, l’innocence de l’aube,
Pour éveiller les joies, que les années dérobent,
A l’heure d’aujourd’hui, à l’heure de mai,
Donne-moi l’amour que je ne connais point.
Alors je serais pluie et tu serais arc-en-ciel
Alors je serais l’aube et tu serais soleil
Et nous enlacerions nos cœurs comme nos mains.
Donne-moi des matins inondés de « je t’aime »
Le rire de l’enfant, la candeur d’un poème.
Donne-moi des chagrins et donne-moi tes joies
Les secrets de ta vie que je ne connais pas
Alors je serais plume et tu serais oiseau
Alors je serais note et tu serais piano
Et nous enlacerions nos cœurs comme nos mains
Donne-moi tout cela pour éveiller mon âme
A l’appel de ton cœur car je ne suis que femme
Essayant de nourrir l’esprit inassouvi
Aussi, si tu le veux, découvre la vie.
Bouchra Driss
Un amour inattendu
Les amis, les quatre saisons
D’un entourage commun il nous a suffi
Pour nous rencontrer et de suite nous apprécier
Au début juste des regards pas toujours très discrets
Ensuite des jours passés ensemble puis des nuits
Il fait froid, il pleut des cordes
Les feuilles tombent et changent de couleurs
Dans ce vent si bruyant, les branches craquent et se brisent
Voici l’arrivée de l’automne monotone
Je ne pensais pas autant m’attacher
Depuis plusieurs mois sont passés
Et mon attachement et mes sentiments n’ont fait que
s’amplifier
Tout ce que je demande aujourd’hui c’est de ne pas me
quitter.
Hiver, ami d’Automne vient après
Hiver assez dur et amer nous envahit avec toute sa neige
Jusqu’à ne plus voir les paysages exposés
Mais rend heureux quelques enfants avec leur bonhomme
de neige
Mallaury Seys
Une amie déjà partie
C’était durant l’été
Une rencontre de vacances
Transformée en amitié
Tu étais gentille et pleine espérance
Que je me suis promis de ne jamais t’oublier
Si gentille et souriante que personne n’a remarqué ta
souffrance
Et oui aujourd’hui je suis obligée
De parler de toi au passé car tu nous as quittés
Je réalise à présent que je ne reverrai jamais tes pas de
danse
En parlant de toi aujourd’hui
Les larmes coulent sur mes joues par milliers
Tu sais, comme celles qui me montent aux joues lorsque tu
chantais
Et la seule chose qui me réconforte est de savoir que tu es
au paradis
Mallaury Seys
Après Hiver glacial, Printemps apparaît
Et fait renaître les arbres, les feuilles, les fleurs
Il met de la gaieté depuis le passage de notre Hiver
Voilà un bon et nouveau recommencement !
Été, meilleur ami de Printemps l’accompagne
Il ensoleille tous les jours qui passent
Il nous redonne les couleurs pastel
Que l’on peut contempler au ciel
Sory Chatapha
L’enfant est assis, le regard perdu dans la nuit noire,
Il aimerait y plonger, y disparaître à jamais,
Ces insultes et ces violences il ne veut plus les voir
Il a déjà trop attendu pour être toléré
Le bras gauche étendu le droit tenant cette arme
L’arme blanche aussi dangereuse que les mots cinglants
Ces paroles qui le touchent au fond de son âme, qui font
rouler les larmes
La larme est moins douloureuse : elle ne fait couler que le
sang
Une première coupure, un liquide rougeâtre s’est échappé
Un goût salé, pour la première fois pour du bonheur
Quelques minutes plus tard son bras est lacéré
Il se dit que peut-être enfer serait son heure
Les souvenirs qui affluent
Le temps qui passe
Les gens passent
Et tu changes
Une sonnerie le sort de sa rêverie
Le malheur regarde son bras sans une égratignure
Il s’apprête alors à subir à nouveau les moqueries
Et continuer à extirper sa douleur par l’écriture
Regarde-nous, petite et naïve
A rigoler en ne te rendant pas compte
Combien la vie est dure
Et combien il faut se battre
Ô monde égoïste
Amandine Vandermarlière
Regarde-toi, grande et superficielle
A rigoler en ne te rendant pas compte
Du mal que tu peux faire
Amie égoïste
Clara Ciancimino
Maintenant que tu es partie
Il fait le deuil de son bonheur
C’est ainsi qu’il résume sa vie
Faite de peines, de douleurs et de pleurs
Tu l’avais décidé
De tes propres ailes, tu voulais voler
Trop confiant, tu t’es pourtant trompé
Sûr de toi, pour ton plus grand malheur, tu as échoué
Vivre ? Il n’en voit plus la raison
Sa seule espérance c’était toi
Il ne voit toujours pas les saisons
Ce n’est juste plus l’été, mais un hiver long et froid
Je n’ai rien dit, j’ai regardé
Ta confiance, ta décision, ton essai
Tes ailes par ton père ont été brûlées
Peut-être est-ce un peu par ma faute, tu as sombré
Je ne parle que de lui, de son repentir
Mais je ne dois pas omettre de dire
A quel point, sans le vouloir, il t’a fait souffrir
Ton espoir est tombé
Ta confiance s’est envolée
De vraies ailes t’ont poussé pour partir tu les as déployées
Par sa faute, tu as été blessée
Ton visage s’est glacé, des larmes ont coulé
Et nous n’avons pas pu te réconforter
Je n’ai rien fait, j’ai juste regardé
Ce n’est pas que j’ai rien dit, j’ai hurlé
Oui, je l’ai vue la mort alors qu’elle t’emportait
Tes ailes ont brûlé, tu as chuté, ou plutôt tu t’es envolé
Hors de ma portée
Amandine Vandermarlière
Amandine Vandermarlière