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SNUDI FO PARIS
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Communiqué du SNUDI-FO (17 septembre) n°4
Scolarisation des élèves ayant de graves difficultés de comportement,
privés des soins et de l’enseignement spécialisé dont ils ont besoin
…la situation devient ingérable dans de plus en plus d’écoles
Le SNUDI-FO alerte tous les collègues
Dans de nombreuses écoles, des élèves en très grande difficulté, présentant de graves troubles du
comportement, sont de fait privés des soins et de l’enseignement spécialisé dont ils ont besoin.
De plus en plus de situations ingérables, voire dramatiques sont signalées au syndicat.
De plus en plus d’enseignants, désemparés, en plein désarroi, craquent.
Le 25 septembre, les collègues d’une école élémentaire, après avoir alerté l’IEN et les services du rectorat,
ont décidé de demander audience à l’IA/ DASEN. Dans leur courrier, ils relatent les faits :
« A ce jour, aucun enseignant spécialisé (…) n’a été nommé dans la classe d’ULIS de l’école.
Une succession de professeurs, brigades, ZIL, a tenté de prendre la classe mais les conditions de travail
sont si difficiles qu’aucune stabilité n’a été trouvée.
Un climat de violence se développe rapidement et met en danger toute la communauté éducative.
Menaces, bagarres, morsures, violences verbales et violences physiques frappent quotidiennement aussi
bien les enfants que les enseignantes et les AVS de l’école (…) ».
Lors d’une rencontre avec le SNUDI-FO,
les collègues de cette école ont témoigné…
 « Depuis la rentrée, c'est la cinquième remplaçante qui est affectée sur la classe d’ULIS (ex CLIS). Elle
a été mordue ce matin ainsi que l'AVS. Il y a 12 élèves dans la classe, des enfants qui vont avoir 12 ans et
2 petits CP ».
 « Aujourd'hui un enfant dans la classe d’ULIS (ex CLIS) est rentré dans la classe de CM2 pour "finir"
(c'est son expression) un élève. Celui-ci a reçu un violent coup de poing ».
 « Hier, je me suis protégée car j'ai cru que j'allais être frappée par un élève très costaud. Il m'a dit: "Je
vais te faire la peau, je vais t'égorger ! »
 « Hier encore, 3 grands ont voulu quitter l'école à 15h30, des élèves montent sur les tables ».
 « La maîtresse qui était en début d'année en charge de la classe est T3. Elle a reçu un énorme coup de
tête dans le ventre. Elle est arrêtée jusqu'au 6 octobre ».
 « En plus, aujourd'hui, il y a deux absents non remplacés: tout dysfonctionne ! »
Réponse du DASEN au SNUDI-FO : « Nous allons voir quelles propositions
l’équipe éducative peut faire…On va les accompagner » !
En résumé, le DASEN répond aux collègues : débrouillez-vous !
Certes, il fera « le point » avec les services concernant « la stabilité sur ce poste » et il contactera l’IEN
ASH et l’IEN de la circonscription… Et ensuite ?
Le SNUDI-FO n’accepte pas que ces cas de grande souffrance des élèves et des personnels soient ainsi
banalisés. Il est de la responsabilité de l’IA/DASEN de prendre les mesures d’urgence pour protéger tous
les élèves (en particulier les enfants « à besoins particuliers ») et les personnels.
Pour le syndicat, dans tous les cas où la situation l'exige, les élèves doivent pouvoir bénéficier d’une prise
en charge scolaire et thérapeutique adaptée, et si nécessaire, dans un établissement médico-social.
Cette situation est la conséquence de la loi du 11 février 2005
et de la loi de refondation imposant l’ « inclusion » systématique
La loi du 11 février 2005 a décrété, avec les PPS, l’inscription d’office de tous les enfants handicapés dans
les écoles et les classes ordinaires, quels que soient la nature et le degré de leur handicap.
Sous couvert d’« égalité des droits et des chances », cette loi a été conçue pour supprimer les moyens
spécialisés et remettre en cause l’existence des établissements et services médico-sociaux.
En 2013, la loi Peillon de refondation aggrave encore la situation. Elle introduit dans le Code de l’Education
« le concept d’école inclusive ». Ainsi la récente circulaire transformant les CLIS en classe d’ULIS (Unité
localisée d’inclusion scolaire) précise que la classe des élèves bénéficiant de l’ULIS « est la classe
correspondant approximativement à leur classe d’âge…».
C’est l’inclusion systématique au moindre coût dans les classes ordinaires.
A Paris en 2014, il y avait 3 433 élèves en inclusion individuelle (851 en maternelle et 2 582 en
élémentaire…contre 1200 en élémentaire en 2006 soit deux fois plus en 10 ans) et plusieurs centaines
dans les dispositifs collectifs d’inclusion (60 CLIS dont 45 CLIS 1). Combien sont-ils, abandonnés à leur
sort malgré les efforts et la bonne volonté des collègues ?
Pour le SNUDI-FO, une scolarisation en milieu ordinaire ne devrait s’envisager qu’au cas par cas et
résulter d’une décision de professionnels qualifiés (psychologues, médecins scolaires, médecins de PMI,
assistante sociale….) comme c’était le cas avec les anciennes CDES supprimées par la loi de 2005.
Comment tolérer que des élèves soient en danger, que des enseignants, parfois confrontés
à une violence inouïe, ne puissent plus enseigner ? Que la responsabilité du directeur soit
encore renforcée (responsable du projet de l’ULIS et des dispositions du PPS) ? Que les
référents, les personnels des RASED et de l’ASH soient submergés de tâches ?
Comment accepter que des notifications MDPH ne soient pas respectées (absence
actuellement de plusieurs centaines d’AVS), que des collègues non spécialisés soient
affectés d’office sur des classes d’ULIS (ex CLIS), que des orientations en IME, en ITEP…
ne soient pas appliquées faute de place ?
Le SNUDI-FO invite tous les collègues confrontés à ces difficultés
à le contacter…
- pour l’informer de tout problème (absence d’AVS, absence de solution pour les élèves
handicapés ou/et présentant de graves troubles du comportement…) ;
-pour engager avec le syndicat les initiatives de mobilisation en défense des personnels
confrontés aux graves conséquences de l’ « inclusion » systématique (actions en direction
des autorités académiques, saisine du CHS-CT…)
à participer aux réunions d’information syndicale organisées par le syndicat dans les
arrondissements et à la première réunion d’info syndicale départementale de l’année qui
aura lieu le mardi 1er décembre de 16h à 19h à la Bourse du travail.
Information à tous les collègues
Samedi 10 octobre :
Manifestation nationale à l’appel de 14 syndicats du 2nd degré,
pour l’abandon de la réforme du collège, pour faire reculer la ministre
Le SNUDI-FO, avec sa fédération la FNEC FP-FO, appelle les personnels du 1er degré à participer à
cette manifestation (cf. appel du SNUDI-FO envoyé par mail à toutes les écoles le 30 septembre).
Obtenir l’abrogation de la Réforme du collège ouvrirait une brèche pour obtenir
l’abandon de la réforme des rythmes scolaires et de la loi de Refondation
Depuis deux ans, les PE subissent la réforme des rythmes scolaires qui organise la confusion
scolaire/périscolaire, favorise les ingérences municipales dans le fonctionnement des écoles et la pédagogie, et place les PE sous la tutelle des collectivités avec le PEDT …
Pour FO, la réforme du collège, qui conduit au renforcement de l’autonomie des établissements et du
pouvoir des conseils d’administration, donc du pouvoir des élus locaux, est le pendant de la réforme
des rythmes scolaires dans le 1er degré.
C’est pourquoi le SNUDI-FO considère que les enseignants du 1er degré doivent être aux côtés des
professeurs du 2nd degré et des parents d’élèves pour obtenir l’abrogation de la réforme du collège. Le
SNUDI-FO propose aux autres syndicats du 1er degré de s’associer à l’appel à manifester.
Tous à Paris, le 10 octobre
13h30 de Port Royal au ministère de l’Education nationale