Saint François d`Assise et son corps
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Saint François d`Assise et son corps
Saint François d’Assise et son corps S’il réprouvait les mortifications exagérées, le « poverello »n’en mena pas moins la vie dure à son corps. « Le corps, voilà l’ennemi », déclarait parfois St François. Et il lui fallut tout une vie pour se réconcilier avec « Frère Corps », qu’il appelait aussi « Frère Ane » ! Pourtant, François Bernardone avait d’abord été un jeune homme à la mode, amateur de bonne chère et de vêtements somptueux. Et rien ne le dégoûtait plus que les lépreux, si nombreux en ce XIIIème siècle. Mais voici que, brusquement, il choisit de se tourner entièrement vers Dieu : et c’est par son corps qu’il le fait savoir . Ainsi, voulant exprimer son détachement à l’égard de biens de ce monde, il n’hésite pas à se défaire de tous ses vêtements sur la grande place d’Assise et c’est l’évêque qui le recouvre de son propre manteau. Par la suite, il ne voulut plus se vêtir que de haillons, puis de bure grossière. Et même ces pauvres hardes, il les abandonnait facilement en faveur d’un plus démuni que lui. C’est une attitude courante chez lui : tout ce qui pourrait garantir son bien – être matériel, il le donne… L’anecdote du baiser donné à un lépreux près d’Assise, mettant fin à tout dégoût, n’a fait qu’inaugurer l’habitude d’aller avec ses frères soigner les malades dans les léproseries … Et malgré sa santé fragile, il n’épargna à son corps ni la fatigue ni la mauvaise nourriture de hasard, qu’il allait mendier. Réconcilié avec un corps auquel il finit par reconnaître le statut de loyal serviteur, François n’en dissimula pas moins les stigmates de la Passion, dont on dit qu’il fut marqué, à l’instar des plus grands saints… Fabienne Le Corvaisier